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Strasbourg

Strasbourg

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Strasbourg
De haut en bas, de gauche à droite : Gare Centrale ; Cathédrale Notre-Dame et la vieille ville ; Ponts couverts médiévaux près du barrage Vauban ; Palais Rohan ; Petite France ; Palais du Rhin ; Hôtel Brion ; hémicycle du Parlement européen ; vue de la ville en 2014.

Blason

Logo
Administration
Pays  France
Région Alsace (préfecture)
Département Bas-Rhin (préfecture)
Arrondissement Strasbourg (chef-lieu)
Canton Bureau centralisateur de six cantons :
1, 2, 3, 4, 5, 6
Intercommunalité Strasbourg Eurométropole (ancienne Communauté urbaine de Strasbourg)
Maire
Mandat
Roland Ries
2014 – 2020
Code postal 67000, 67100, 67200
Code commune 67482:
Démographie
Gentilé Strasbourgeois, Strasbourgeoise
Population
municipale
274 394 hab. (2012)
Densité 3 506 hab./km2
Population
aire urbaine
768 868 hab. (2012[1], partie française)
Géographie
Coordonnées 48° 34′ 24″ N 7° 45′ 08″ E/48.573392, 7.75235348° 34′ 24″ Nord 7° 45′ 08″ Est/48.573392, 7.752353
Altitude Min. 132 m  Max. 151 m
Superficie 78,26 km2
Localisation

Géolocalisation sur la carte : Europe

Strasbourg

Géolocalisation sur la carte : Bas-Rhin

Strasbourg

Géolocalisation sur la carte : France

Strasbourg

Géolocalisation sur la carte : France

Strasbourg
Liens
Site web strasbourg.eu
    Ville libre de Strasbourg
    Reichsstadt Straßburg (de)

    1262 1681


    d'argent à la bande de gueules
    Informations générales
    Statut République
    Capitale Strasbourg
    Histoire et événements
    IIIe siècle av. J.-C. ville celte Argentorate
    12 av. J.-C. Fondation romaine d'Argentoratum
    VIIIe siècle Strasbourg passe sous contrôle mérovingien
    923–1262 rattachement au Saint-Empire
    1262 Strasbourg devient indépendante de son évêque
    1681 Strasbourg est annexé par la France
    1697 le Saint-Empire reconnait l'annexion

    Entités précédentes :

    • Duché de Souabe

    Entités suivantes :

    Strasbourg (prononcé [stʁa.zbuʁ] et Strossburi [ʃtrosburi] en alsacien) est une ville située dans l'est de la France, sur la rive gauche du Rhin. C'est le chef-lieu de la région Alsace et du département du Bas-Rhin. La ville est le siège de multiples institutions européennes et internationales, notamment le Conseil de l'Europe depuis 1949 dont dépendent la Cour européenne des droits de l'homme et la Pharmacopée européenne, le Parlement européen depuis 1957 (siège officiel depuis 1992), le Médiateur européen, ou encore le siège de la chaîne de télévision européenne Arte. À ce titre, elle est fréquemment qualifiée de « capitale européenne » ou encore de « capitale parlementaire de l'Europe ». Ses habitants sont appelés les Strasbourgeois.

    Par sa population, Strasbourg intra-muros est la première commune du Grand Est français et la septième de France[2]. Son aire urbaine est la neuvième de France, comptant 768 868 habitants en 2012 dans sa partie française[Note 1]. Elle est l'un des principaux pôles économiques du nord-est et se distingue par un secteur secondaire très diversifié et un secteur tertiaire essentiellement tourné vers les activités financières, la recherche et le conseil aux entreprises[3].

    Ville frontière avec l'Allemagne, Strasbourg a été marquée par les différentes administrations germaniques et françaises. Son histoire, riche et tourmentée, a laissé un patrimoine architectural remarquable. Son centre-ville, situé sur la Grande Île, est entièrement inscrit au patrimoine mondial de l'humanité par l’Unesco depuis 1988 et comprend notamment la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg et le quartier de la Petite France[4].

    Strasbourg est également devenue le symbole de la réconciliation franco-allemande et plus généralement de l’Union européenne. La ville s’est progressivement spécialisée dans les fonctions politiques, culturelles, et institutionnelles. Elle est ainsi l’une des seules villes avec Genève, Lyon, Montréal ou New York, à être le siège d'organisations internationales sans être capitale d’un pays[5]. Strasbourg est une ville de congrès internationaux, la deuxième de France après Paris[6].

    La présence de plusieurs établissements nationaux renommés, comme le théâtre national, la bibliothèque nationale et universitaire et l’opéra national du Rhin en fait un centre culturel important.

    Strasbourg est aussi une grande ville étudiante, son université, ses grandes écoles (Cuej, ENA, Sciences Po Strasbourg, EM Strasbourg, INSA de Strasbourg, International Space University, ISEG Business & Finance School, SUPINFO, son nouveau CNRS, etc.) et son hôpital universitaire forment un pôle universitaire majeur tourné vers l’international avec plus de 20 % d'étudiants étrangers et plus de cent nationalités représentées[7]. L'université qui a accueilli 18 prix Nobel dans ses murs, a été lauréate de nombreux appels d'offres dans le cadre des investissements d'avenir, visant à en faire un pôle d'excellence dans l'enseignement supérieur et la recherche au niveau mondial[8],[9].

    Géographie

    Situation

    Localisation

    Position de Strasbourg par rapport aux grandes villes européennes.
    Forêt-Noire depuis Strasbourg
    Le Hornisgrinde (Forêt-Noire) vu depuis Strasbourg.

    Excentrée par rapport au reste de la France, dont la plaine d'Alsace représente l'extrême façade nord-est, Strasbourg occupe en revanche une position centrale en Europe occidentale, sur une importante voie de passage nord-sud. Il faut en effet la replacer dans l'entité plus vaste dont elle fait partie de la vallée du Rhin supérieur qui, de Bâle à Mayence, forme un couloir naturel.

    À la limite de l'Europe atlantique et de l'Europe continentale, elle communique au sud par les vallées de la Saône et du Rhône avec l'Europe méditerranéenne et s'ouvre au nord, au-delà des massifs hercyniens allemands, sur les grandes plaines de l'Europe du Nord jusqu'à la vallée de la Ruhr. À vol d'oiseau, Strasbourg se trouve ainsi à égale distance (environ 750 kilomètres) de la Baltique et du littoral atlantique. Elle se situe aussi à égale distance (environ 500 kilomètres) de la Méditerranée, de la mer du Nord et de l'Adriatique.

    Strasbourg est distante de 136 kilomètres de Stuttgart, de 184 kilomètres de Zurich, de 192 kilomètres de Luxembourg, de 208 kilomètres de Francfort-sur-le-Main, de 876 kilomètres de Toulouse, de 406 kilomètres de Bruxelles et de 397 kilomètres de Paris (distance orthodromique)[10],[11]. La ville est par ailleurs située à 40 kilomètres du massif des Vosges à l'ouest, à une trentaine de la Forêt-Noire à l'est et à 170 kilomètres du massif du Jura.

    Communes limitrophes

    Oberhausbergen Bischheim
    Schiltigheim
    La Wantzenau
    Eckbolsheim N Kehl (Allemagne)
    O    Strasbourg    E
    S
    Lingolsheim
    Ostwald
    Illkirch-Graffenstaden
    Eschau
    Kehl

    Climat

    Article connexe : Climat du Bas-Rhin.
    Chasse-neige municipal en hiver.
    Ville Ensoleillement
    (h/an)
    Pluie
    (mm/an)
    Neige
    (j/an)
    Orage
    (j/an)
    Brouillard
    (j/an)
    Moyenne nationale 1 973 770142240
    Strasbourg[12] 1 693 6653029 65
    Paris 1 661 637 12 18 10
    Nice 2 724 733 1 29 1
    Brest 1 605 1 211 7 12 75

    Le climat qui règne à Strasbourg est de type climat océanique dégradé (Cfb selon la classification de Köppen) avec une assez grande amplitude thermique annuelle (caractéristique du climat continental). Ainsi, les hivers sont froids, voire rigoureux (la température moyenne est de 3 °C et peut descendre par moment à −10 °C) avec souvent de la neige. La ville est la plus concernée par la neige en France à basse altitude (inférieure à 1 000 m) Les étés, quant à eux, sont chauds, voire étouffants (la température moyenne est de 20 °C et peut atteindre par moments 38 °C). L'amplitude thermique est importante entre ces 2 saisons.

    Située dans une cuvette entre deux massifs montagneux (les Vosges et la Forêt-Noire) la ville est peu exposée aux vents. De même, les précipitations sont relativement faibles et irrégulières comparées aux autres régions françaises grâce à la protection naturelle contre les vents d'ouest dominants que constituent les Vosges (effet de foehn). Le cumul annuel de pluie à Strasbourg est de 665 mm contre 733 pour Nice et 1 211 pour Brest, ce qui la situe sous la moyenne nationale de 770 mm par an. La ville est souvent sujette à de violents orages, surtout à la fin du printemps et en été. Avec 29 jours d'orage par an, c'est une des villes de France avec le plus d'orages (moyenne nationale : 22 j/an).

    L'absence récurrente de vent, les températures élevées en été ainsi que la situation géographique favorisent régulièrement l'apparition de pics de pollution et d'orages[13].

    À la station de l'aéroport de Strasbourg-Entzheim, le record absolu de froid est de −23,6 °C (23 janvier 1942) et le record absolu de chaleur est de 38,7 °C (7 août 2015).

    Relevé météorologique de Strasbourg-Entzheim période 1981 2010 ; Records depuis 1923
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) −0,8 −0,6 2,5 5,2 9,8 12,8 14,5 14,1 10,6 7,1 2,8 0,3 6,6
    Température moyenne (°C) 1,8 2,9 7 10,5 15 18,1 20,1 19,8 15,8 11,2 5,8 2,8 11
    Température maximale moyenne (°C) 4,5 6,4 11,1 15,7 20,2 23,4 25,7 25,4 21 15,3 8,8 5,2 15,3
    Record de froid (°C) −23,6 −22,3 −16,7 −5,6 −2,4 1,1 4,9 4,8 −1,3 −7,6 −10,8 −23,4 −23,6
    Record de chaleur (°C) 17,5 21,1 25,7 30 33,4 37 38,3 38,7 33,4 29,1 22,1 18,3 38,7
    Nombre de jours avec gel 16,4 15,1 9 2,2 0,1 0 0 0 0 1,7 7,5 13,8 65,8
    Ensoleillement (h) 58,1 83,8 134,8 180 202,5 223,8 228,6 219,6 164,5 98,7 55,3 43,1 1 692,7
    Précipitations (mm) 32,2 34,5 42,8 45,9 81,9 71,6 72,7 61,4 63,5 61,5 47 50 664,6
    Nombre de jours avec précipitations 8,4 8,1 9,1 9,2 11,5 10,8 9,9 10,2 8,6 9,5 9,3 9,8 114,9
    Humidité relative (%) 86 82 76 72 73 74 72 76 80 85 86 86 79
    Nombre de jours avec neige 7,8 6,7 4 1,5 0,1 0 0 0 0 0 3,4 6,3 29,8
    Nombre de jours d'orage 0,1 0,2 0,5 1,5 5 6,1 6,2 5,5 2,7 0,5 0,2 0,2 28,7
    Nombre de jours avec brouillard 9,1 5,7 3,4 1,9 2 1,4 1 2,6 6,7 12,4 10 8,8 65
    Source : climatdestrasbourg.fr

    Site

    Les quais de l’Ill dans le quartier de la Petite France.

    Située à une altitude moyenne de 140 mètres au-dessus du niveau de la mer[14], Strasbourg est caractérisée par un relief relativement plat. Ainsi au centre-ville, on ne perçoit que de très légères ondulations du terrain, culminant notamment à proximité de la cathédrale et à la croisée de la Grand-Rue et de la rue du Fossé-des-Tanneurs, correspondant aux zones d'habitation les plus anciennes, établies à l'origine sur une butte émergeant des marais environnants. La ville est construite sur l'Ill ainsi que le long de la rive gauche du Rhin. L'Ill est la colonne vertébrale de la ville, reliée au Rhin par des anciens bras désormais canalisés (le Canal de jonction et différents bassins d'usage portuaire). Plusieurs affluents traversent les différents quartiers de la ville : la Bruche et le canal de la Bruche à la Montagne Verte et à Koenigshoffen, l'Aar aux Contades et au Wacken, le Rhin Tortu et le Ziegelwasser (anciens bras du Rhin) à la Meinau, au Neuhof et au Neudorf, le canal de la Marne au Rhin au nord. Ainsi Strasbourg est constituée de plusieurs îles dont l'ellipse insulaire du centre historique, l'île aux Épis, l'île du Rohrschollen et le Port du Rhin.

    La ville est par ailleurs située sur l'une des plus grandes réserves d'eau potable d'Europe (près de 35 milliards de m3)[15]. La densité importante de l'hydrographie cumulée à l'affleurement de la nappe phréatique contribue à rendre le secteur très sensible aux inondations. C'est pourquoi la plupart des extensions urbaines de la ville puis de l'agglomération se sont faites au moyen de remblais importants (notamment pour la construction du quartier allemand), accompagnées du comblement ou de la canalisation des multiples bras d'eau, réduisant d'autant les surfaces d'épandage et augmentant la rapidité et le débit des eaux en cas de crue.

    Strasbourg est aujourd'hui confrontée à un risque d'inondation important dans certains quartiers (Montagne Verte au sud-ouest et Robertsau au nord) qui pèse sur les projets d'extension urbaine et de densification de l'habitat.

    Voies de communication et transports

    Dès l'origine, Strasbourg doit son nom à sa position — « à la croisée des chemins ». Encore aujourd'hui, la ville bénéficie d'une situation géographique privilégiée qui en fait un important carrefour européen, à l'intersection de quelques-uns des principaux axes de communication du continent.

    Transport urbain

    Rame du tramway à la station Homme de Fer.

    Le réseau moderne du tramway strasbourgeois, inauguré en 1994 et exploité par la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS), est aujourd'hui le plus étendu de France avec près de 70 stations et 60 kilomètres de lignes. Le maillage du réseau permet d'utiliser un tronçon pour plusieurs lignes. La capacité de transport est de 300 000 passagers par jour[16].

    En novembre 2010, la ligne F est inaugurée. Fin 2013, la ligne A est prolongée jusqu'au parc des Sports de Hautepierre, à proximité du Zénith de Strasbourg, tandis que la ligne D est prolongée vers le parc des Poteries. En 2016, la ligne D atteindra la gare de Kehl en Allemagne et la ligne A le centre d'Illkirch-Graffenstaden avec une extension de service de la ligne ligne E jusqu'au Campus d'Illkirch.

    Le projet de tram-train devant relier Strasbourg à Gresswiller et Barr est cependant abandonné fin 2012[17].

    Une ligne de BHNS reliant la Gare Centrale à l'Espace Européen de l'Entreprise à Schiltigheim est mise en service le 30 novembre 2013. Elle est complémentaire du réseau de tramway et prend la désignation de ligne G.

    Un réseau de bus, également exploité par la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) dessert l'ensemble de l'agglomération strasbourgeoise. Avec ses 320 kilomètres de lignes[18], il offre un maillage dense sur l'ensemble du territoire de l'Eurométropole de Strasbourg et poussant même jusqu’à la gare de Kehl en Allemagne. Réorganisé avec l'arrivée du tramway et autour de celui-ci, il compte aujourd'hui 30 lignes urbaines et 11 interurbaines. Les lignes de bus portent un numéro pour les distinguer des lignes de tram et du BHNS qui sont désignées par une lettre.

    L'ensemble du réseau de la CTS (tram et bus) transporte 85 millions de voyageurs par an et parcourt 14,5 millions de kilomètres chaque année.

    Réseau cyclable et location de vélos

    Station Vélhop.

    Située à la jonction des deux EuroVelo routes EV5 et EV15, Strasbourg possède le premier réseau cyclable de France et l'un des plus importants d'Europe avec 536 kilomètres de pistes et bandes cyclables en 2011. Ce réseau se démarque par sa qualité, avec une signalétique forte et peu de pistes cyclables en bord de routes. Strasbourg est reliée à Rotterdam, au nord, et à Andermatt en Suisse, au sud, par la Véloroute Rhin (EuroVelo 15). Une jonction directe au réseau allemand s'effectue par la passerelle des deux rives empruntée par une piste européenne transfrontalière de près de 60 kilomètres de long qui relie Molsheim, sur la Route des Vins d'Alsace, à Offenbourg, étape du « Drei Täler Radweg » sur la Route des Vins badoise, en longeant le canal de la Bruche. Une autre piste revêtue de longueur similaire, partie intégrante de l'EV5 (Via Francigena de Londres à Rome/Brindisi), entre dans l'agglomération par le canal de la Marne au Rhin depuis la sortie du tunnel d'Arzviller à proximité du plan incliné de Saint-Louis-Arzviller via Saverne. À Strasbourg, l'EV5 croise l'EV15 (Véloroute Rhin) et quitte la capitale européenne vers l'ouest par le canal de la Bruche pour rejoindre la Véloroute du Vignoble d'Alsace à Soultz-les-Bains. Quant à l'EuroVelo 15, elle quitte la ville par le sud sur le chemin de halage du canal du Rhône au Rhin pour rejoindre la Suisse par Bâle.

    Le principal itinéraire cyclable de l'agglomération est la Piste des Forts. Celle-ci propose un parcours de 85 kilomètres, de part et d'autre du Rhin, permettant de découvrir l'ancienne ceinture de forts construite durant l'annexion de l'Alsace-Lorraine[19].

    La ville s'est dotée d'infrastructures adaptées et compte aujourd'hui plus de 7 700 arceaux[20]. Strasbourg compte également plusieurs parkings à vélos répartis en son centre. Le plus grand d'entre eux, couvert et sécurisé, est situé près de la gare et compte 850 places[21].

    Inauguré le , Strasbourg Eurométropole propose un service de location de vélos, le Vélhop. Basé sur la technologie Smoove et géré par la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS), il permet de louer une bicyclette pour une courte (heure, journée) ou longue durée (semaine, mois, trimestre, année)[22]. Ne permettant pas de trajets occasionnels d'une station à une autre (« one way »), le Vélhop n'est pas un service de vélos en libre-service.

    Enfin, la Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB), qui fédère plus de 170 associations locales de promotion du vélo en tant que mode de transport au quotidien, s'est implantée à Strasbourg à sa création en 1980.

    Réseau routier

    Les principaux axes routiers.

    Strasbourg se situe sur un axe est-ouest qui la relie d'une part à Paris via Reims et Nancy/Metz (autoroute A4/RN4) et d'autre part à Munich via Stuttgart (E52). La ville est également placée sur un axe nord-sud qui la relie d'une part au sud de la France via Lyon (autoroute A6, autoroute A7) et d'autre part à Francfort-sur-le-Main via Karlsruhe (E35). Strasbourg est par ailleurs reliée à l'Allemagne par deux ponts : le pont de l'Europe, situé à l'est de la ville et le pont Pierre-Pflimlin, situé dans l'agglomération sud et qui permet une meilleure desserte des villes d'Offenbourg et de Fribourg.

    Du fait de la conception des autoroutes - comme étant à la fois des voies de transit et des voies de desserte des grandes agglomérations - qui prévalait dans les années 1970 et 1980, Strasbourg voit son agglomération traversée par des voies autoroutières portées aujourd'hui à deux fois trois voies (deux fois quatre voies sur un court tronçon prolongeant un tronçon surélevé condamné à rester en deux fois deux voies), et ce à moins d'un kilomètre du centre-ville. Il en résulte de fortes nuisances dans certains quartiers (Gare, Cronenbourg). L'autoroute A35, avec environ 170 000 véhicules par jour à hauteur de Cronenbourg[23], est en effet la plus saturée de France après le périphérique parisien. Entre 1990 et 2000, le trafic a en outre augmenté de 40 %[24].

    D'où le projet de construction d'une nouvelle autoroute de deux fois deux voies (Autoroute A355), dite grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg qui est en cours de réalisation. Il a pour objectif de capter le trafic de transit nord-sud et de délester la rocade ouest. Il permettra une réduction de la pollution et des nuisances sonores à proximité de la ville. Le tracé prévoit de relier l'échangeur de Hœrdt au nord, à Innenheim au sud. L'ouverture est prévue fin 2017 pour un trafic envisagé de 40 000 véhicules par jour. Les estimations de la DDE (maître d'ouvrage) laissent cependant planer quelques doutes sur l'intérêt d'une telle infrastructure, puisqu'elle ne capterait qu'environ 10 % du trafic. Le projet a de nombreux opposants qui craignent un effet d´aspirateur du trafic nord-sud européen et un accroissement des nuisances[25].

    Réseau ferroviaire

    TGV et TER 200 en gare de Strasbourg-Ville.

    La gare de Strasbourg-Ville est le centre d'une importante étoile ferroviaire à cinq branches. Elle est le principal pôle d'échanges de l'agglomération. La ville possède deux autres haltes ferroviaires voyageurs dédiées au trafic TER, les gares de Strasbourg-Krimmeri-Meinau et de Strasbourg-Roethig.

    Strasbourg est l'une des étapes de la « Magistrale européenne », principal axe ouest-est de l'Europe, de Paris à Budapest (soit le trajet de l'ancien Orient-Express). La première étape reliant la gare de Paris-Est à Strasbourg par la LGV Est européenne a été mise en service le , ramenant le temps de trajet vers Paris de 4 heures à 2 heures 20. Les travaux de la seconde phase entre Baudrecourt et Vendenheim ont commencé en juillet 2010 pour un achèvement en mars 2016. Le temps de parcours entre Paris et Strasbourg sera alors de 1 heure 50[26]. L'ouverture du TGV Rhin-Rhône permet de placer la ville sur un deuxième axe à grande vitesse entre mer du Nord et Méditerranée[27].

    Le trafic de la gare de Strasbourg-Ville était d'environ 35 000 passagers par jour en 2006[28], mais l'arrivée des TGV Est puis Rhin-Rhône et le développement des TER portent ce nombre à 60 000 passagers en 2012[29] et 70 000 par jour en 2015[30]. La gare accueille un total de 550 trains dont environ 50 TGV par jour.

    Les autres gares de l'agglomération sont les gares de Mundolsheim, Vendenheim, Schiltigheim (fret uniquement), Bischheim, Hoenheim, La Wantzenau, Lingolsheim, Entzheim-Aéroport, Graffenstaden, Geispolsheim et Fegersheim-Lipsheim. Par ailleurs, la gare de Kehl (en Allemagne) est située sur la ligne d'Appenweier à Kehl, qui relie la ligne de Strasbourg-Ville à Strasbourg-Port-du-Rhin à la ligne de Mannheim à Bâle.

    Strasbourg dispose aussi d'une importante gare de triage, la gare de Hausbergen, et de trois gares destinées au trafic des marchandises, les gares de Strasbourg-Cronenbourg, Strasbourg-Neudorf et Strasbourg-Port-du-Rhin.

    Trafic fluvial

    Bateau-promenade Batorama sur l’Ill, devant le Palais Rohan.

    Strasbourg a été fondée sur l'Ill et les activités batelières y ont toujours été très importantes vu la densité du réseau hydrographique. Aujourd'hui on compte plus de 705 000 visiteurs annuels sur les bateaux-promenades de Batorama, le service touristique du Port autonome de Strasbourg. La ville accueille chaque année près de 155 000 visiteurs grâce au tourisme fluvial.

    La ville possède également d'importantes installations portuaires sur le Rhin, qui constitue la première voie navigable d'Europe et le premier fleuve commercial du monde. En 1920, le siège de la Commission centrale pour la Navigation du Rhin (voir supra, « autres institutions européennes ») fut transféré de Mannheim à Strasbourg et logée dans l'ancien palais impérial, rebaptisé palais du Rhin. Le port autonome de Strasbourg est le deuxième port fluvial de France et le quatrième d'Europe (après Duisbourg, Paris et Liège) avec en 2010 9,22 millions de tonnes de fret fluvial, 360 938 conteneurs, 2,1 millions de tonnes de fret ferroviaire et environ 18 millions de tonnes de fret routier[31].

    Trafic aérien

    Jet Air France sur le tarmac de l'aéroport de Strasbourg
    Articles détaillés : Aéroport de Strasbourg Entzheim et Aérodrome de Strasbourg-Neuhof.

    L'aéroport international de Strasbourg, situé à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de la ville, à Entzheim, est le 17e de France par le nombre de passagers en 2009. Son trafic s'était stabilisé depuis 1996, oscillant autour de 2 millions de passagers annuels (avec un pic à 2,2 millions en 1999)[32]. L'arrivée du TGV Est a provoqué une baisse de 14,8 % du trafic, le nombre de passagers s'établissant à 1,73 million sur l'année 2007[33]. L'aéroport de Strasbourg souffre également de la proximité des aéroports de Basel-Mulhouse-Freiburg (137 kilomètres), de Stuttgart (149 kilomètres) et de Francfort (175 kilomètres). Une cinquantaine de destinations sont desservies, essentiellement en Europe. En août 2009, afin de faciliter les déplacements des députés européens, le gouvernement français a durci les obligations de service public concernant les liaisons aériennes entre Strasbourg et 4 métropoles européennes (Amsterdam, Copenhague, Madrid et Prague) : ces modifications qui imposent des fréquences, des horaires et des capacités adaptés aux sessions du Parlement européen doivent intervenir en mars 2010[34]. La gare d'Entzheim-Aéroport permet de relier ce dernier à la gare centrale de la capitale européenne en une dizaine de minutes, à la fréquence d'un train tous les quarts d'heure en période de pointe. Pour les vols long-courrier, un service de bus réguliers effectue la liaison avec l'aéroport de Francfort, qui est l'un des principaux hubs européens avec plus de 300 destinations autour du monde.

    L'aéroport de Karlsruhe Baden-Baden, situé à une soixantaine de kilomètres de Strasbourg et accessible en voiture en moins de trois quarts d'heure, fait office d'aéroport low cost avec des lignes régulières vers de nombreuses destinations dont plusieurs capitales européennes comme Londres, Berlin, ou encore Vilnius. Cet aéroport est desservi principalement par les compagnies Ryanair et Air Berlin.

    L'aéroport souffre de plus en plus de la concurrence des aéroports voisins ainsi que de celle du TGV Est. Son trafic est ainsi toujours en baisse en 2008 avec 1 330 000 passagers, et 1 109 378 passagers en 2009, alors que la capacité de son aérogare est de 3 000 000 de passagers par an. La faible surface disponible (270 ha), qui est la plus petite de tous les grands aéroports français, réduit les possibilités de développement. À ce jour, des dispositions prévoient une nouvelle marche vers le point d'équilibre de l'aéroport, soit 1 750 000 passagers par an, telles que l'implantation de 3 à 5 liaisons régulières low-cost, l'ouverture de lignes régulières estivales vers des destinations à fort potentiel telles que Rennes ou Montpellier, ainsi que le développement de vols charters/vacances. Ceci suppose une baisse des taxes d'aéroport pour atteindre la valeur de 10 à 12  par passager au départ (valeur des principaux aéroports concurrents), contre 27  aujourd'hui. Cette baisse des taxes nécessiterait l'intervention de l'État par des subventions, à l'instar des aéroports allemands où le Land responsable de l'aéroport prend en charge une partie des taxes aéroportuaires, notamment celles concernant la sécurité[35].

    Urbanisme

    Morphologie urbaine

    Tissu urbain

    Strasbourg vue par le satellite SPOT.

    Le centre historique de Strasbourg, qui occupe la Grande Île, se caractérise par des rues étroites typiquement médiévales, notamment autour de la cathédrale Notre-Dame et dans le quartier de la Petite France. Au nord, le vaste quartier allemand construit entre 1870 et 1914 s'étend de la gare aux portes de l'Allemagne. Il est irrigué par de larges avenues rectilignes qui débouchent sur des zones moins denses, notamment sur le quartier des XV dont les premières constructions remontent au début du XXe siècle. Le sud-est est occupé par le quartier de la Krutenau, l'un des plus anciens de la ville. Un peu plus à l'est se trouve le quartier de l'Esplanade. Construit à partir des années 1960 pour faire face à la poussée démographique, ce quartier est essentiellement composé de grands immeubles (plus de dix étages) ce qui en fait le plus dense de Strasbourg. Au sud, les habitations de densité moyenne prédominent, comme dans le quartier de Neudorf. Les habitations les plus récentes sont réparties dans l'agglomération, mais aussi au sein de la commune, notamment dans les quartiers sud et sud-est de la ville Danube, Rives de l'Étoile et Porte de France. Dans les quartiers ouest et sud-ouest, on retrouve la plupart des logements HLM de la ville Cronenbourg, Hautepierre, Koenigshoffen, Montagne Verte et Elsau. Afin d'améliorer les dessertes du Port autonome de Strasbourg (PAS) situées dans le secteur de l'île aux Épis, une requalification de la RN4 est en cours. Elle doit permettre à terme de désengorger le trafic des poids lourds sur cet axe majeur et ainsi contribuer à créer une nouvelle centralité transfrontalière en désenclavant le quartier du Port du Rhin. L'objectif principal étant de paysager l'entrée en France depuis l'Allemagne autour du symbole de la frontière et encourager une plus grande mobilité sur l'axe Est-Ouest, en sus de l'axe Nord-Sud. Strasbourg doit reconquérir les berges du Rhin en comblant sur cet axe les vides successifs provoqués par les dépendances et les friches industrielles. De l'habitat plus dense devrait donc apparaître, et connecter durablement Strasbourg aux franges du Rhin.

    Quartiers

    Les 15 quartiers de Strasbourg.

    Strasbourg est composée de 15 quartiers administratifs[36]. Ces 15 quartiers ont vu le jour en 2013 après que la ville décida d'affiner le découpage des quartiers, qui comportait au départ 10 quartiers calqués sur les cantons de la ville, formant des regroupements de plusieurs véritables quartiers.

    1. Bourse - Esplanade - Krutenau ;
    2. Centre-ville ;
    3. Gare - Tribunal ;
    4. Orangerie - Conseil des XV ;
    5. Cronenbourg ;
    6. Hautepierre - Poteries ;
    7. Koenigshoffen ;
    8. Montagne Verte ;
    9. Elsau ;
    10. Meinau ;
    11. Neudorf - Musau ;
    12. Port du Rhin ;
    13. Neuhof 1 ;
    14. Neuhof 2 comprenant le Stockfeld et la Ganzau ;
    15. Robertsau - Wacken (dont le quartier européen).

    Architecture

    Façade d'immeuble
    Façades typiques la Neustadt.

    L'architecture est une spécificité intéressante de la ville, car elle est profondément biculturelle. Le centre historique regroupe de nombreuses maisons à colombages, notamment dans le quartier de la Petite France, aux abords de l'hôpital civil (quartier du Finkwiller) et de la cathédrale. Ces maisons ont été construites pour la plupart entre le XVIe et le XVIIIe siècle ; les plus emblématiques sont la maison Kammerzell et la maison des tanneurs. D'autres courants architecturaux sont représentés par certains bâtiments remarquables : la Renaissance avec la Chambre de Commerce et d'industrie et le Classicisme avec le Palais des Rohan et l'Aubette. À partir de l'arrivée de Louis XIV, Strasbourg reprend certains codes architecturaux français, notamment la construction d'hôtels particuliers : la Cour de Honau (actuelle mairie, place Broglie), l'hôtel de Deux-Ponts, le palais épiscopal, l'hôtel de Klinglin (actuelle résidence du préfet).

    Le grès rose des Vosges est l'une des pierres les plus utilisées, du fait de sa proximité géographique. On le retrouve donc sur de nombreux monuments, et notamment sur la cathédrale. La couleur de cette pierre est cependant très variable. Ainsi, l'église Saint-Paul utilise un grès pâle, tandis que l'aubette présente une teinte très marquée. Le grès des Vosges est cependant une pierre très friable qui nécessite une attention régulière.

    Entre 1880 et 1914, le quartier allemand, dit de la Neustadt (nouvelle ville en allemand) est construit. Il forme un ensemble particulièrement homogène à prédominance résidentielle et au style typiquement germanique (wilhelmien). Les architectes allemands reprennent de nombreux codes esthétiques : néo-renaissance pour le palais du Rhin (ancien palais impérial), néo-gothique pour l'Hôtel des Postes, néo-classique pour le campus universitaire ; on note aussi la présence d'immeubles Art nouveau (notamment allée de la Robertsau, à l'intersection des rues Foch et Castelnau ou encore le palais des Fêtes) qui font de Strasbourg l'un des centres de cette architecture (Jugendstil allemand). Strasbourg est aussi la seule ville avec Metz qui a gardé une trace de l'architecture monumentale allemande du XIXe siècle à travers la place de la République (Palais du Rhin, Préfecture, Trésorerie Générale, Bibliothèque Nationale et Universitaire et Théâtre National). Les immeubles résidentiels utilisent généralement la pierre de taille (pour le rez-de-chaussée et les ornements) associée à la brique (rouge ou ocre, pour le reste de la façade). Le grès rose est lui aussi couramment utilisé pour certaines parties.

    Logement

    En 2014 Strasbourg compte 26 181 bâtiments. La ville possède 3 250 bâtiments soit 12,4% du total tandis que l’État en détient 325 soit 1,2%. Parmi ces 26 181 bâtiments, 44,6% appartiennent à des copropriétés, 722 immeubles sont détenus par des SCI, 95 par des compagnies d'assurances et 78 par des banques[37] . L'ensemble de ces 26 181 bâtiments est estimé à 28 milliards d'euros[38].

    En 2005, la commune de Strasbourg comptait 135 340 logements. Par rapport à 1999, le nombre de logements a augmenté de 1,9 % alors que le nombre de ménages a grimpé de 6,8 % sur cette même période[39]. Néanmoins, Strasbourg compte plus de 9 % de logements vacants[40].

    Selon le recensement complet de 1999, la ville compte 87,9 % de résidences principales contre seulement 0,4 % de résidences secondaires[41]. Les logements individuels représentent 6,6 % du parc immobilier, ce qui est très faible comparé à des villes comme Bordeaux (26,9 %) ou Nantes (23,4 %) mais supérieur à Lyon (3,3 %). La ville se caractérise aussi par l'importance des logements anciens puisque 35,5 % d'entre eux ont été construits avant 1949. En revanche, les logements construits après 1990 ne représentent que 8,9 % du parc. Enfin, les logements strasbourgeois sont essentiellement de grande taille avec 38,3 % de 4 pièces et plus.

    Entre 1999 et 2005, la part des propriétaires a légèrement augmenté en passant de 24 % à 26 %, mais reste relativement faible. La part des locataires s’établit à 71 %.

    Les logements sociaux représentent environ 22 % des logements. Parmi les 30 507 logements sociaux que compte la ville, 3,4 % d’entre eux sont vacants. Ces logements sont essentiellement des 3 pièces (37,6 %) et des 4 pièces (31,0 %). On dénombre en revanche peu de petits appartements (studios et 1 pièce)[42].

    Projets d'aménagement

    Le nouveau quartier Fronts de Neudorf articulé autour du centre commercial Rivétoile, du cinéma multiplexe UGC Ciné-Cité Étoile et de la Médiathèque Malraux.

    Le développement de la ville s'appuie sur plusieurs grands projets urbains, notamment :

    • Fronts de Neudorf et Deux-Rives

    Depuis les années 1990 la ville envisage la requalification des anciennes zones portuaires situées aux abords de la place de l’Étoile.

    Lancé en 2011, le projet d'aménagement urbain "Deux-Rives" consiste à urbaniser l'axe Strasbourg-Kehl soit environ 7 km du Heyritz jusqu'au Port du Rhin. Selon la municipalité, cela devrait permettre d'ouvrir Strasbourg « à 360° »[43]. Il s'agit d'un projet urbain de grande ampleur concernant près de 250 hectares et visant à la construction de 9 000 logements. L'opération sera articulée autour de l’extension de la ligne D du tramway de Strasbourg vers le centre-ville de Kehl qui sera inaugurée en 2015, cela entraînera la construction d'un nouveau pont sur le Rhin (cofinancé par l'Allemagne)[44]. Dans ce projet, on trouve notamment l'aménagement du Heyritz, la construction de l'écoquartier Danube ou la requalification du quartier du Port-du-Rhin avec le lancement d'un concours d'urbanisme pour les anciennes emprises douanières de Kehl et Strasbourg[45]. La réalisation est échelonnée de 2012 à 2025.

    La presqu'île Malraux ou se trouvait l'ancien Armement Seegmuller constitue le cœur du projet "Deux-Rives". Celui-ci comprend, entre autres, la construction de trois tours de 55 mètres de haut dont la réalisation a été confié à l'architecte Anne Demians fin 2012 (les travaux sont prévus de 2014 à 2018[46]) la réhabilitation d'un ancien bâtiment portuaire[47], la réhabilitation de la tour Seegmuller en « Maison universitaire internationale »[48],[49] et l'aménagement de l'espace urbain.

    En 2014, plusieurs projets ont déjà été réalisés : la création du parc du Heyritz, le réaménagement de la place de l’Étoile et de la route du Rhin, la construction de la cité de la musique et de la danse, le centre commercial Rivétoile, la médiathèque André Malraux ainsi que le cinéma multiplexe UGC Ciné Cité Strasbourg Étoile.

    • Wacken-Europe

    Le projet comprend le déplacement du parc des expositions, la rénovation et l'agrandissement du Palais des Congrès mais principalement la réalisation d'un quartier d'affaires à la place de l'actuel parc des expositions[44]. L'extension et restructuration du Palais de la Musique et des Congrès seront achevées pour fin 2015 et le nouveau Parc des expositions sera réalisé de 2014 à 2016[50]. Quant au quartier d'affaires, à proximité directe du Parlement européen, il était planifié pour être réalisé en deux phases, la première réalisée par Bouygues à partir de 2013 avec 65 000 m2 de bureaux (dont 30 000 destinés aux institutions européennes), 11 000 m2 d'hôtels, 17 000 m2 de logements et 3 700 m2 de commerces et services[51] et une seconde phase de plus de 150 000 m2 de bureaux à partir de 2017[52]. Finalement, la municipalité revient sur son projet et présente une version plus modeste du projet fin 2012. Cette nouvelle version prévoit 56 000 m2 de bureaux, hôtels et commerces, 14 000 m2 de logements et 30 000 m2 de réserves pour les institutions européennes[53]. Le début du chantier est prévu pour 2015, la municipalité prévoit de répartir le projet entre plusieurs promoteurs.

    • Gare basse

    Le projet d'aménagement de la gare basse de Strasbourg se tient à un horizon plus lointain ; 2025, car c'est le délai que la SNCF estime nécessaire pour déplacer toutes les installations ferroviaires de cette partie de la gare. À cette échéance, la ville souhaite aménager ce secteur pour permettre l'ouverture à 360° de la gare. Un quartier d'affaires prendra place sur ces emprises, en lien direct avec la LGV Rhin-Rhône et la LGV Est[54]. Toutefois, en 2014, ce projet est au point mort[55].

    Forêts et espaces verts

    Le pavillon Joséphine (vue arrière) dans le parc de l'Orangerie.

    Le nord-est et le sud-est de la commune sont couverts de vastes forêts : la forêt de la Robertsau (493 hectares) et la forêt du Neuhof (797 hectares)[56]. Elles sont les vestiges de l'ancienne luxuriante forêt rhénane qui occupait tout le lit majeur du Rhin, fleuve tumultueux et sauvage jusqu'au XIXe siècle. Cette forêt présentait une vitalité et une richesse en espèces remarquables, abritant une avifaune très diversifiée. Si l'endiguement et les aménagements successifs du fleuve l'ont fortement réduite, elle conserve son caractère de zone humide et abrite, dans la partie sud du quartier du Port du Rhin, la réserve naturelle de l'île du Rohrschollen. Elle demeure un terrain d'élection pour la LPO. En outre, le programme « Rhin vivant » dans le cadre du projet « LIFE Nature conservation et restauration des habitats naturels de la bande rhénane » a été lancé avec l’objectif de restaurer les écosystèmes rhénans.

    Par ailleurs, la ville compte 324 hectares de parcs et de jardins[56] dont le plus réputé est le parc de l'Orangerie. Situé face au Palais de l'Europe, il comporte des attractions telles qu'un zoo, une mini-ferme, un élevage de cigognes et s'agrémente d'un lac avec une cascade romantique ainsi que d'un pavillon construit en 1804 en l'honneur de l'impératrice Joséphine. Il couvre une superficie de 26 hectares.

    Le jardin botanique possède quant à lui des origines très anciennes. Le premier jardin botanique de la ville est créé en 1619 puis transformé en cimetière en 1870 après le siège de la ville par les Allemands. Le jardin actuel, situé à l'arrière du Palais universitaire, a été inauguré en 1884 pour les étudiants de la faculté de médecine et de pharmacie. Il regroupe 6 000 espèces réparties sur une surface de 3,5 hectares[57].

    Très original puisque situé sur les vestiges de la citadelle de Vauban construite en 1681 à l'Esplanade, le parc de la Citadelle s'étend sur 12,5 hectares. Plus conventionnel, le parc du Contades créé au XVIIIe siècle par le maréchal de Contades est d'abord une promenade arborée extérieure à la ville. Aujourd'hui, il fait partie intégrante de la Neustadt et couvre 7,9 hectares.

    De nombreuses places de la Neustadt comportent un jardin central, caractéristique typiquement germanique.

    Situé à la Robertsau, aux abords de la forêt, le parc de Pourtalès est un espace de 24 hectares entourant le château du même nom qui abrite notamment une collection de sculptures contemporaines. Une grande partie des berges est également aménagée, notamment dans le centre, à la Montagne Verte, à la Robertsau et à la Meinau.

    Le nouveau quartier des Poteries situé à l'ouest de Strasbourg a été aménagé autour du parc du même du nom, de conception très contemporaine, inauguré en 1995.

    Le jardin des deux rives, ancien parc du Rhin, est quant à lui un parc transfrontalier situé de part et d'autre du Rhin, en partie sur la commune de Kehl. La superficie de sa partie française est d'environ 25 hectares. Les deux rives du Rhin sont reliées par la passerelle piétonne Mimram.

    En 2003, la place de l’Étoile a été réaménagée pour devenir un parc. Non loin de là, le nouveau parc du Heyritz a été inauguré en 2014.

    Enfin Strasbourg est la première ville en France à soutenir un projet de jardin partagé en permaculture sur 80 ares dans le quartier de Koenigshoffen[58],[59].

    Strasbourg a également été récompensée par deux fleurs au palmarès 2007 du concours des villes et villages fleuris[60].

    La ville de Strasbourg est aussi propriétaire des forêts du Hohwald (880 hectares), du Herrenwald près de Brumath (188 hectares), de l'Oedenwald près de Cosswiller (1000 hectares) et de l'Elmerforst près de Balbronn (362 hectares)[61].

    Géologie et relief

    Le territoire de la commune se situe au sein de la plaine d'Alsace. Ce fossé rhénan d'effondrement, séparant le massif des Vosges à l'ouest de celui de la Forêt-Noire à l'est, est né il y a 65 Ma à l'occasion de l'érection des Alpes. Des fissures orientées Nord-Sud se formèrent alors ; la partie médiane s'effondra et fut envahie par la mer à l'Éocène supérieur (vers -35 Ma) et à l'Oligocène inférieur (Rupélien, vers -30 Ma)[62]. D'abord comblée par des dépôts marins qui recouvrirent le socle hercynien, la plaine accueillit le cours du Rhin qui y déposa ses alluvions fluviatiles[63], il y a un million d'années seulement[62]. Le bassin houiller de la vallée de Villé s'étend à quelques kilomètres de la banlieue strasbourgeoise, au sud-ouest et au centre du département, quelques lambeaux de ce gisement sont dispersés vers le nord[64].

    Toponymie

    Le premier nom de la ville fut en celtique Argantorati > Argentorate, romanisé en Argentoratum (Argentoraton IIe siècle), même nom qu'Argentré (Mayenne, Argentrato IXe siècle). L’étymologie de ce terme est discutée, certains y voyant un lien avec la Grande déesse celte, dont Argantia est un des épithètes et qui est identifiée avec la lune. L’acception la plus courante[65] voudrait que la racine celtique arganto- (argent, luisant) renvoie à la couleur et la brillance argentée d'un cours d'eau (cf. l’Argens, l'Arc, etc.), en l'occurrence de l'Ill (Ainos en gaulois). Cette hypothèse est renforcée par l’ancien nom de Horbourg (Argentovaria), commune également située sur l’Ill, dont l'élément ver / var désigne précisément un cours d'eau en indo-européen.

    -rate de rāti désigne une levée de terre ou une fortification (cf. vieil irlandais ráith / ráth, fortin, fortification). Cette hypothèse affirme donc qu'Argentoratum est l'enceinte sur l'Argenta, in extenso la cité de la rivière, du fleuve. Ce nom était alors en parfaite cohérence avec la perception de ce lieu frontière, situé à proximité du Rhin, partie intégrante du réseau de camps défendant le limes nord de l’empire romain.

    Puis, à la suite de son intégration dans l'entité germanique, cette ville n'était plus frontalière, mais au cœur du réseau des cités allemandes. Sa perception n’était dès lors plus sur un axe fluvial et orienté nord-sud, mais routière et sur un axe est-ouest. Strasbourg était en effet au niveau d’un des rares ponts permettant de franchir le Rhin et de ce fait placée sur une route majeure est-ouest. Son nom évolua alors en Straßburg, le château (die Burg, bâtiment fortifié[Note 2] ,[Note 3]) sur la route (die Straße), issu de Stratiburg nom antérieur à la mutation consonantique haut-allemande mentionné pour la première fois au VIe siècle par saint Grégoire[66].

    La commune est appelée Strassburg ou Straßburg[67] en allemand et Strossburi[68] en alsacien.

    Article détaillé : Bourg.

    Histoire

    Articles détaillés : Histoire de Strasbourg et Histoire des fortifications de Strasbourg.

    Préhistoire et Antiquité

    Article détaillé : Argentoratum.
    fontaine avec des arches rappelant un aqueduc
    Fontaine de Janus, réalisée par Tomi Ungerer pour les 2000 ans de la ville en 1988.

    De nombreux objets du néolithique, de l’âge de bronze et de fer ont été retrouvés lors de fouilles archéologiques. Mais c’est des environs de 1300 av. J.-C. que date l’installation durable de peuples protoceltes. Vers la fin du IIIe siècle av. J.-C. le site est devenu une bourgade celte du nom d’Argentorate, dotée d’un sanctuaire et d’un marché. Grâce à d’importants travaux d’assèchement, les maisons sur pilotis cèdent leur place à des habitations bâties sur la terre ferme[69]. Les Romains arrivent en Alsace en 58 av. J.-C. et s’installent sur le site de Strasbourg. En 12 av. J.-C. La ville devient un camp militaire fortifié positionné sur le limes du Rhin faisant partie des forts de Drusus. Au fil du temps, la ville va prendre de l’importance. Promue colonie militaire, Argentorate est déjà un carrefour commercial important et aux alentours de l’an 20 la population est estimée à près de 10 000 habitants, armée romaine incluse[70]. La ville reste néanmoins essentiellement militaire et donc totalement dépendante de cette activité. Au cours des IIe et IIIe siècles, avec l’agrandissement de l’Empire romain, Argentoratum va servir de base de repli pour les troupes romaines installées en Germanie. Mais en 260, les légions quittent la Germanie et Strasbourg redevient une ville frontière[71].

    En 355, la ville est saccagée par les Alamans. Julien reconquiert la ville en 357 après une victoire décisive sur les Alamans lors de la bataille de Strasbourg. Mais en 406 les Germains envahissent à nouveau la Gaule puis en 451, la ville est complètement détruite par Attila[72].

    Moyen Âge

    Ville épiscopale en développement

    Elle est restaurée sous le nom de Strateburgum en 496 par les Francs qui favorisent le développement de la ville, après la conversion de Clovis au christianisme. En effet, Argentorate est l’une des rares villes de la région à être le siège d'un évêque, véritable gouverneur de l’époque[73]. En cette période de paix, la ville se développe à nouveau. Dès le VIe siècle, sous l’impulsion de l’évêque Arbogast de Strasbourg, une première cathédrale et un couvent sont édifiés[74].

    Grand sceau des bourgeois de Strasbourg, 1201
    Les ponts couverts du XIIIe siècle

    Sous l’ère mérovingienne, Strasbourg devient ville royale mais reste de taille très modeste. Au VIIIe siècle, la ville compte 1 500 habitants. Les activités sont essentiellement agricoles mais on exporte déjà du vin, du blé et du bois de chêne vers l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Angleterre et la Scandinavie. En 842, la ville accueille Charles le Chauve et Louis le Germanique qui s’allient contre leur frère Lothaire pour le partage de l’Empire légué par leur grand-père Charlemagne et prononcent les Serments de Strasbourg, le plus ancien texte rédigé en langue romane (ancêtre du français, entre autres) et en langue tudesque (ancêtre de l’allemand)[75]. En 843, le traité de Verdun attribue Strasbourg à Lothaire. Mais peu après sa mort, en 870, la ville revient à Louis le Germanique. En 962, Otton le Grand fonde le Saint-Empire romain germanique et Strasbourg va connaître une période d’expansion : au cours du XIIe siècle une nouvelle enceinte fortifiée et un hôpital voient le jour tandis que la construction de l'actuelle cathédrale débute[76]. En seulement deux siècles, la ville passe de 3 000 à 10 000 habitants et devient l’une des plus grandes villes du Saint-Empire.

    La cathédrale Notre-Dame.

    L'enceinte fortifiée est agrandie aux XIIe et XIIIe siècles et le système défensif des ponts couverts édifié. Les quatre tours actuelles faisaient partie des remparts (qui comptaient 80 tours) et étaient reliées par des ponts couverts d'une toiture en bois, disparue au XVIIIe siècle. Elles abritaient les corps de garde mais servaient aussi de prison. En 1201, Philippe de Souabe élève Strasbourg au rang de ville libre. Peu après, en 1220, naît le conseil municipal. Il est alors chargé de fonctions jusque-là attribuées au clergé, notamment l’administration et la justice. La bourgeoisie acquiert une autonomie remarquable vis-à-vis du pouvoir épiscopal. Mais en 1260, Walter de Geroldseck est élu évêque de Strasbourg et exige qu’on lui restitue les pleins pouvoirs. Très vite, une guerre éclate entre les Strasbourgeois et l’armée épiscopale. En 1262, le prélat est vaincu à la bataille de Hausbergen, par les troupes strasbourgeoises, bien aidées par Rodolphe Ier du Saint-Empire[77].

    Strasbourg tombe alors entre les mains des plus grandes familles nobles de Strasbourg dont les rivalités incessantes, ainsi que leur mépris des bourgeois, finissent par agacer et en 1332 une guerre civile éclate. Le pouvoir revient alors à la classe marchande. Au milieu du XIVe siècle, la peste envahit toute l’Europe et atteint Strasbourg. Comme dans de nombreuses villes, les Juifs sont accusés d’avoir empoisonné les puits. Le 14 février 1349 près de 2 000 Juifs sont brûlés vifs[78],[79].

    Strasbourg, ville libre impériale

    Vue de Strasbourg en 1493.
    Vue de Strasbourg en 1644.

    Affranchie du pouvoir épiscopal, Strasbourg est reconnue ville libre (au sein de l'empire) par Charles IV. En cette période de trouble politique, la cité va cependant accroître sa notoriété et de nombreux édifices y seront construits. Le commerce fluvial se développe sous l'égide de la corporation des bateliers, chargée de taxer les marchandises[80]. À la fin du XIVe siècle, un nouvel agrandissement de la ville est entrepris. Toute la cité se transforme en un véritable chantier d'églises et de couvents, fondés par des moines ou des familles nobles. De cet ensemble demeurent le cloître de l'église Sainte-Madeleine et celui de Saint-Pierre-le-Jeune. En 1439, après quatre siècles de construction, la flèche de la cathédrale Notre-Dame est achevée. Elle est alors le monument le plus haut de la chrétienté et symbolise la puissance de la ville. Cinq ans plus tard, en 1444, Strasbourg compte 26 000 habitants - dont 10 000 réfugiés de la guerre de Cent Ans qui vivent extra muros[81] - et peut lever, à tout moment, une armée de 4 500 hommes[78]. Son enceinte fortifiée et son impressionnant dispositif d’artillerie en font une place fortifiée de tout premier plan. La ville est à son apogée[82].

    S’ensuit au début du XVe siècle une période de conflits qui oppose les bourgeois strasbourgeois gouvernant la ville, à la noblesse alsacienne. Ville bancaire par excellence, Strasbourg est en effet une ville riche qui suscite la convoitise. La vie intellectuelle est marquée au XVe siècle par la révolution de l'imprimerie. Né à Mayence et installé à Strasbourg depuis 1434, Johannes Gensfleisch, dit Johannes Gutenberg conçoit l’imprimerie à caractères mobiles. On note cependant que Gutenberg est retourné à Mayence entre 1444 et 1448 ce qui fait qu’on ignore exactement où a été finalisée cette invention majeure. Toujours est-il que Strasbourg devient très vite un des grands centres de l'imprimerie, puisque dès la fin du XVe siècle la ville compte une dizaine d’ateliers d’imprimerie, notamment la prestigieuse officine des Grüninger. De fait, Strasbourg va attirer nombre d’intellectuels et d’artistes. Sculpteurs, architectes, orfèvres, peintres, horlogers, la ville excelle dans de nombreux domaines[83].

    Époque moderne

    Berceau de l'humanisme et bastion de la Réforme

    Frontispice d'une Relation de 1609.

    Le développement de l'imprimerie favorise le courant humaniste qui fait jour à Strasbourg et qui va préparer l'avènement de la réforme protestante.

    En effet, l’humanisme et la Réforme sont les faits marquants de l'époque et Strasbourg est une des premières villes qui appelle au changement. Dès 1519, les thèses de Martin Luther sont affichées aux portes de la cathédrale et les dirigeants de la ville, notamment Jacques Sturm, sont favorables à ce changement. La ville adopte la Réforme en 1525 et devient protestante en 1532 avec l’adhésion à la Confession d'Augsbourg. Strasbourg est alors l’un des principaux bastions de la Réforme protestante, ce qui va largement contribuer à son rayonnement.

    Plan de la ville en 1572.

    La ville devient une terre d’accueil pour les huguenots, ces protestants chassés de France pour leur croyance. Parmi eux, notamment Jean Calvin qui s’installera plus tard à Genève. Cependant, devenue ville protestante, Strasbourg ne sera pas autorisée à créer sa propre université. La ville propose déjà de nombreux enseignements, notamment en médecine et en théologie depuis 1538 grâce au gymnase de Jean Sturm, mais ceux-ci ne donnent pas lieu à un grade universitaire reconnu[84].

    Une période de conflits

    Dans les années 1530, l’empereur Charles Quint, catholique, entre en guerre contre les princes protestants et leurs alliés et les vainc en 1547 à la bataille de Muehlberg. Strasbourg va alors conclure plusieurs alliances, notamment avec Zurich. Mais en 1592, après d’interminables délibérations, la cathédrale est partagée en deux avec l’élection de deux évêques : un catholique et un protestant. Commence alors la longue et ridicule guerre des évêques qui va plonger la ville dans d’importantes difficultés financières. Ce conflit qui durera jusqu’en 1604 se solde par la victoire des Catholiques, Charles de Lorraine devenant l'unique évêque de la ville. En 1605, l'éditeur Johann Carolus commence à Strasbourg à produire la première gazette hebdomadaire du monde au nom de « Relation aller Fürnemmen und gedenckwürdigen Historien » (« Communication de toutes histoires importantes et mémorables »).

    Dans toute l’Europe, la tension monte entre les protestants et les catholiques et en 1618, la guerre de Trente Ans éclate. Strasbourg, à l’abri dans ses fortifications modernisées par Daniel Specklin, n’intervient pas dans le conflit[85].

    À l’issue de la guerre en 1648, par les traités de Westphalie, une partie de l’Alsace (les possessions des Habsbourg) est rattachée à la France, mais Strasbourg demeure ville libre impériale. Épargnée par la guerre, la ville est néanmoins isolée, financièrement affaiblie, et n’a rien à attendre de l’Empire germanique vaincu. Le , la ville est assiégée par une armée de 30 000 hommes sous le commandement de Louis XIV et deux jours plus tard, après de rapides négociations, Strasbourg accepte la reddition[86]. Les privilèges et les institutions de Strasbourg sont confirmés et liberté de culte garantie, mais la cathédrale est rendue aux Catholiques. Le , le roi Louis XIV fait une entrée somptueuse à Strasbourg, au son des cloches et des canons pour célébrer l'annexion de la ville à la France, qui sera confirmée en 1697 par le traité de Ryswick[87]

    Strasbourg, une ville du royaume de France

    La Maison Kammerzell, de type Renaissance rhénane.

    Un accord est passé entre Louis XIV et Strasbourg visant à préserver les libertés essentielles de la cité, sur les plans politique, administratif et religieux. Par contre, elle est privée de son artillerie et de ses milices et doit accepter l'installation d'une troupe de garnison. De surcroît, un prêteur royal doit veiller à ce qu’aucune décision ne soit préjudiciable aux intérêts du roi.

    Si la ville a changé de nationalité, elle reste une ville frontière et un point de passage important pour rejoindre l’empire germanique. De fait, Louis XV séjournera à Strasbourg durant la guerre de Succession d'Autriche. La société aristocratique se développe et de nombreux hôtels particuliers voient le jour. Si l’allemand reste la langue courante, Strasbourg accueille de nombreux immigrants : entre 1681 et 1697, la ville passe de 22 000 à 26 500 habitants. Par ailleurs, Strasbourg abrite environ 6 000 soldats français, basés pour la plupart à la citadelle de Vauban dont les travaux ont débuté dès 1682[88].

    Au niveau religieux, la ville prend un tournant important. En 1704, un prince de la famille Rohan devient évêque de la ville. La famille conservera le pouvoir épiscopal jusqu’en 1790 et fera construire le fameux palais des Rohan de Strasbourg, situé tout près de la cathédrale, sur les rives de l’Ill. Durant toute cette période, le catholicisme va se développer même si les protestants restent majoritaires[89]. En 1716, peu après la mort de Louis XIV, des sociétés françaises de colonisation de l'Amérique décident de faire un vaste appel à l'émigration alsacienne, en particulier strasbourgeoise. Des publicités attirent en Louisiane des Alsaciens, qui fondent la ville Des Allemands (Louisiane).

    Assoupie depuis l’annexion de Strasbourg à la France, l’université de Strasbourg retrouve peu à peu son éclat d’antan et entre 1721 et 1755 la ville va accueillir plus de 4 000 étudiants. L’université est déjà internationale : les étudiants étrangers viennent généralement d’Allemagne, de Scandinavie ou des Pays-Bas, mais aussi de Grande-Bretagne et de Russie. Certains d’entre eux sont devenus célèbres, comme Goethe qui y fit des études de droit. Le rayonnement universitaire de Strasbourg est important et certains enseignements comme le droit et la médecine sont très réputés[90].

    Chant pour l'armée du Rhin

    Mise à sac de l’hôtel de ville de Strasbourg, le .

    Lorsque le la Bastille tombe aux mains des révolutionnaires, la population strasbourgeoise se soulève. Le 21 juillet, l’hôtel de ville est saccagé. Le calme revient très vite jusqu’en 1792, date à laquelle la France entre en guerre contre la Prusse et l’Autriche. Le 26 avril, le jeune Rouget de l’Isle compose, à la demande du maire de Strasbourg, Un chant pour l’armée du Rhin sans se douter qu’il deviendra un symbole de la Révolution française en devenant la Marseillaise[91]. Cette même année, François Christophe Kellermann, natif de Strasbourg, est nommé à la tête de l'armée de la Moselle, avec laquelle il remporte la bataille de Valmy, arrêtant les troupes ennemies à Verdun et Longwy, et sauve la France. Il sera par la suite nommé Duc de Valmy par Napoléon en 1808 en souvenir de son rôle historique.

    Statue du général Kléber, l'un des officiers français le plus connu, trônant à Strasbourg.

    C'est également à cette époque que Jean-Baptiste Kléber, natif lui aussi de Strasbourg, commence à s'illustrer dans de nombreuses batailles pour la défense de la jeune république française. Lors de la déclaration de guerre de 1792, Kléber s'engage dans l'armée du Rhin et s'illustre dans la défense de la forteresse Mayence assiégée en 1793. Il meurt assassiné au Caire, durant l'expédition napoléonienne. Sa statue trône au centre de la place Kléber, l'ancienne place d'Armes au cœur de la cité. Sa statue est l'œuvre de Philippe Grass de 1840.

    En 1797, l’armée française prend plusieurs villes allemandes, notamment Kehl et Offenbourg. Strasbourg est hors de danger, mais la révolution a profondément désorganisé la ville. Deux ans plus tard, Napoléon Bonaparte prend le pouvoir et plusieurs institutions voient le jour : la préfecture, la bourse de commerce en 1801, la chambre de commerce en 1802. Un nouveau pont sur le Rhin est construit et les routes sont rénovées. Autant d’évolutions qui vont favoriser les activités commerciales de la ville. Strasbourg redevient un carrefour commercial important ; on vend notamment du tabac, du vin, du coton et des épices[92].

    Époque contemporaine

    Révolution industrielle

    Plan-relief de Strasbourg au milieu du XIXe siècle.
    Plan de Strasbourg en 1870.

    À la fin du XVIIIe siècle, la ville est engoncée dans ses murailles, et d’importants travaux débutent au début du XIXe siècle. C'est le début de la révolution industrielle. De nouveaux canaux vont être construits, reliant la Marne et le Rhône au Rhin. La ligne Strasbourg - Bâle est mise en en service entre 1840 et 1844 par la Compagnie du chemin de fer de Strasbourg à Bâle. La gare provisoire est alors installée à Koenigshoffen, en dehors des murs de la ville. La première gare intra-muros de Strasbourg est ouverte en 1846. La ligne de chemin de fer reliant Paris à Strasbourg est achevée en 1852. Le télégraphe électrique est mis en place la même année. Néanmoins, la ville reste essentiellement tournée vers le commerce et la finance, contrairement à Mulhouse dont l’industrie connaît un véritable essor[93]. À partir de 1853, le français devient la seule et unique langue d’enseignement, mais l’allemand et l’alsacien restent les langues les plus utilisées au quotidien[94].

    Strasbourg, capitale du Reichsland d'Alsace-Lorraine

    Articles connexes : Alsace-Lorraine et Neustadt (Strasbourg).
    Plan de Strasbourg en 1888.
    Strasbourg vers 1890.
    La place Kléber, vers 1900.

    La ville est prospère, mais en juillet 1870, une nouvelle guerre éclate. Dès le mois d’août, les Prussiens, sous le commandement du général August von Werder, envahissent l’Alsace et assiègent Strasbourg. La ville est mal préparée et son enceinte fortifiée du XVIIe siècle n’est pas adaptée aux tirs de l’artillerie moderne[95].

    Le 28 septembre 1870, après plus d’un mois de bombardements discontinus, Strasbourg capitule. Après la fin de la guerre en 1871, l’Alsace-Lorraine est rattachée à l’Empire allemand, par le traité de Francfort, et Strasbourg devient capitale du Reichsland d’Alsace-Lorraine[96]. Les Strasbourgeois sortent traumatisés de cette guerre, et le rattachement de la ville à l’Allemagne est très mal vécu[97].

    Mais Strasbourg retrouve rapidement la prospérité, grâce notamment à la volonté du gouvernement qui souhaite faire de la ville une vitrine du savoir-faire allemand. Un vaste plan d’urbanisation est mis en place, la Neustadt voit le jour. Celui-ci s’organise selon deux axes, l’avenue de la paix et l’avenue des Vosges, prolongée par l’avenue de la Forêt-Noire. La place impériale (aujourd’hui place de la République) constitue alors le nouveau centre névralgique de la ville, regroupant l’hôtel des postes, le palais impérial, la bibliothèque universitaire et, un peu plus loin, le Palais universitaire. Une nouvelle gare est édifiée, ainsi que plusieurs églises, notamment l’église Saint-Paul. La ville s’agrandit considérablement et se modernise jusqu’à la Première Guerre mondiale[98].

    À partir de 1870, l’industrie va ainsi connaître un développement rapide, principalement dans les secteurs alimentaire (brasseries, conserverie) et mécanique. Ces nouvelles activités sont bien relayées par un réseau de tramway étendu (électrifié en 1894) et le nouveau port autonome, construit hors de la ville. Parallèlement, les activités bancaires s’intensifient, notamment depuis la création de la banque mutualiste du Crédit mutuel[99]. Entre 1871 et 1914, la ville va gagner près de 100 000 habitants et la vie culturelle se développe. La Première Guerre mondiale va cependant mettre un terme à cette prospérité. Contrairement au conflit de 1870, Strasbourg est bien préparée à la guerre.

    La Première Guerre mondiale et l'entre-deux-guerres

    Dès le début du conflit, les manifestations francophones sont interdites. Rudolf Schwander, maire de la ville, va cependant œuvrer de sorte à ce que la population ne soit pas touchée par la faim et à l’issue de la guerre, Strasbourg sort relativement indemne. Par le traité de Versailles, l'Alsace-Moselle est rendue à la France. Le changement de nationalité se fait sinon dans la violence, du moins dans la brutalité : les Allemands sont expulsés de la ville et certains monuments impériaux sont détruits, notamment la statue de Guillaume Ier. Le bilan démographique est plus lourd. Aux Allemands chassés de la ville ou partis de leur plein gré s’ajoutent 3 000 Strasbourgeois morts au combat sous l’uniforme allemand. Durant les années 1930, la croissance démographique va reprendre avec l’arrivée de juifs d’Europe centrale qui fuient la montée rapide de l’antisémitisme[100].

    La ville retrouve une certaine prospérité et le trafic fluvial augmente considérablement malgré une conjoncture économique peu favorable, due à la crise des années 1930. Le port autonome ainsi que le réseau de chemin de fer vont favoriser le développement de l’industrie et en 1932, une nouvelle bourse de commerce est édifiée[101].

    La Seconde Guerre mondiale

    Articles connexes : Annexion de l'Alsace (1940) et Résistance en Alsace et en Moselle annexées.

    Mais une nouvelle guerre se dessine. Dès le 2 septembre 1939, le gouvernement français fait évacuer de Strasbourg 120 000 personnes. Après l'armistice du 22 juin 1940, l'Alsace-Lorraine est, de fait, annexée au Troisième Reich. Contrairement à l'annexion de 1871 à 1918, les deux départements alsaciens et la Moselle ne sont pas réunis. L'Alsace devient le CdZ-Gebiet Elsass et est intégrée au Gau Baden-Elsaß.

    La synagogue, avant sa destruction par les nazis en 1940.

    Une politique de germanisation et de nazification est menée sous l’impulsion de Robert Wagner. Lorsqu’en juillet 1940 les premiers réfugiés reviennent dans la ville, seuls les habitants d’origine alsacienne sont acceptés. Les juifs sont refoulés et la synagogue est incendiée. Les rues retrouvent leurs noms allemands ou sont rebaptisées et la langue française est interdite.

    Dès septembre 1940, Marcel Weinum, âgé de 16 ans, organise un réseau de résistance constitué de 25 garçons de 14 à 16 ans et spécialisé dans la propagande, le sabotage et le renseignement appelé La Main noire. Le groupe uni et déterminé débuta ses actions de manière "modeste" mais non moins courageuses à la lumière des sanctions encourues. Leurs premières mesures se concentra sur la distribution de tracts et pamphlets en faveur de la France libre et contre l'occupant allemand, la levée du drapeau tricolore sur le fronton des enceintes publiques mais également le caillassage des boutiques des allemands ou des commerçants affichant le portait d'Hitler sur leur devanture. C'est par un jeu de circonstance que le jeune Marcel découvrit la voiture du régent de la nouvelle entité administrative, et décida de fomenter son attentat. Celui ci fit grand bruit et irrita les plus hautes instances du pouvoir occupant. À la suite de l' attaque contre le Gauleiter Robert Wagner qui blessa le prélat, une traque fut mise en place et les membres du groupe sont tous arrêtés. Dix d'entre eux sont jugés par un tribunal spécial. Marcel Weinum quant à lui est condamné à mort et décapité à Stuttgart le 14 avril 1942. Il déclarera la veille de sa mort dans une lettre adressée à ses parents: " si je dois mourir, je meurs avec un cœur pur ". Ses compagnons, pour leur part, n'auront de choix que l'incorporation forcée dans une armée et une guerre qui n'était pas la leur et périrent sur le front de l'est en Russie.

    La plaque commémorative apposée sur la façade du Collège épiscopal Saint-Étienne à Strasbourg.

    À partir de 1942, l’embrigadement est obligatoire et les jeunes d’Alsace et de Moselle sont enrôlés de force dans l’armée allemande. Les malgré-nous sont envoyés sur le front russe et très peu d’entre eux reviendront[102].

    Dès le , la ville est bombardée par les Alliés. Quatre autres suivront jusqu'en septembre 1944, provoquant la mort de plus de 1 000 personnes et touchant environ 20 % des bâtiments de la ville[103]. L'église Saint-Jean et l'ancienne douane sont entièrement détruites (elles seront reconstruites à l'identique après la guerre), le palais du Rhin, l'Hôtel des Postes, l'église Saint-Paul et le palais de la diète d'Alsace-Lorraine (actuel Théâtre national de Strasbourg) sont endommagés. Les secteurs de la place de l'Homme-de-Fer, de la place Gutenberg et de la place du Corbeau sont également touchés. Neudorf est le quartier qui subit le plus de dégâts. Cependant, Strasbourg est libérée assez facilement, de par la rapidité de l'offensive menée par le général Leclerc, et de par la reddition tout aussi rapide du général Vaterrodt. Le , le drapeau français est hissé au sommet de la cathédrale.

    Strasbourg, ville symbole

    En 1947, lors d’un discours à Strasbourg, le général de Gaulle annonce la création du Rassemblement du peuple français. Jusqu’en 1962, la droite gaulliste domine la scène politique, dont l’une des figures les plus emblématiques est Pierre Pflimlin[104].

    En 1949, Strasbourg se voit attribuer les premières institutions européennes, notamment le Conseil de l'Europe. À ce titre, le ministre britannique des Affaires étrangères, Ernest Bevin a déclaré « Nous cherchions un centre qui puisse convenir aux nations européennes et devenir un symbole de l'unité de l'Europe. Le choix de Strasbourg m'a paru évident. Cette grande cité avait été témoin de la stupidité du genre humain qui essayait de régler les affaires par la guerre, la cruauté et la destruction ». Un an plus tard, Strasbourg accueille la Cour européenne des droits de l'homme. Puis, en 1952, la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). En 1969, l'Institut des Droits de l'Homme. En 1972, le Centre européen de la jeunesse. En 1979, le Parlement européen est élu pour la première fois au suffrage universel et son maintien à Strasbourg confirmé.

    En 1966, la communauté urbaine de Strasbourg (CUS) est créée. Elle regroupe 27 communes et est l’une des quatre premières communautés urbaines de France avec Lyon, Lille et Bordeaux. Son objectif est d’optimiser la gestion des différentes communes. Cette même année, le pont de l’Europe est construit et relie Strasbourg à Kehl. Durant les années 1970, le port autonome va se développer et le charbon va progressivement laisser place à des marchandises à plus forte valeur ajoutée (pétrole, produits chimiques)[105].

    En 1967, le Conseil de l'Europe donnait à la ville de Strasbourg le Prix de l'Europe[106].

    Durant les Trente Glorieuses, de grands projets urbains sont mis à pied d’œuvre. Les édifices historiques sont restaurés et le quartier de l’Esplanade est construit. Les logements sociaux se multiplient, notamment dans les quartiers de Neuhof et de Hautepierre[107]. En 1970, l’université de Strasbourg est scindée en trois.

    Disparu depuis 1960, le tramway strasbourgeois réapparaît en 1994 et connaît un vif succès. Les dernières extensions, qui s’achèvent en novembre 2013, font du réseau strasbourgeois le plus grand de France. La quasi-totalité de la ville est accessible en tram qui se divise en six lignes (A, B, C, D, E, F). D'autres extensions sont prévues, notamment vers Kehl en Allemagne. En novembre 2013, la première ligne du Bus à Haut Niveau de Service de Strasbourg est mise en service.

    L'achèvement du premier tronçon de la LGV Est européenne en 2007 place Strasbourg à 2h20 de Paris et renforce la position centrale de la ville au sein de l'Europe. Le second tronçon de cette ligne à grande vitesse sera inauguré le 3 avril 2016. Strasbourg sera alors à 1h48 de Paris.

    Actuellement, Strasbourg mise beaucoup sur la coopération transfrontalière. La convention relative à la création de l'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau a été paraphée en 2005. Son objectif est double : développer les échanges entre Strasbourg et l'Allemagne d'une part, et d'autre part franchir une nouvelle étape dans la construction de l'Europe en posant les jalons de ce qui pourrait être une métropole binationale de près d'un million d'habitants[108]. L'accord de 2005 vise en effet à développer des projets communs dans les principaux domaines (transports, urbanisme, éducation, santé, emploi, environnement). L'Eurodistrict regroupe notamment les villes de Strasbourg, Kehl, Offenbourg, Lahr et Achern[109]. Un arrêté préfectoral paru le 1er février 2010 rend officiel l'Eurodistrict dans sa forme de groupement européen de coopération territoriale (CEGT)[110].

    Pour des raisons de rationalisation et d'internationalisation, le marque la fusion des trois universités strasbourgeoises : Louis-Pasteur pour les sciences, Robert-Schumann pour le droit, et Marc-Bloch pour les lettres. L'université de Strasbourg redevient ainsi un établissement unique tel qu'il avait été fondé au XVIe siècle[111].

    Entre septembre 2014 et septembre 2015, la ville célèbre le millénaire des fondations de la cathédrale par une série d’événements et de manifestations[112].

    Strasbourg, capitale européenne

    Article détaillé : Institutions européennes à Strasbourg.

    En changeant quatre fois de nationalité en 75 ans (entre 1870 et 1945), Strasbourg est devenue la ville symbole de la réconciliation franco-allemande et, plus globalement, de l’unité européenne. Strasbourg est considérée comme capitale européenne du fait de la présence de nombreuses institutions de l'Union européenne mais également de l'Europe continentale, au même titre que Bruxelles, Luxembourg et Francfort-sur-le-Main. Par ailleurs, Strasbourg est la deuxième ville diplomatique française avec 1 ambassade, 41 consulats[113], 47 représentations permanentes d'États membres auprès du Conseil de l'Europe[114], ainsi qu'une centaine d'ONG à caractère international. Strasbourg est par ailleurs la seule ville française siège d’institutions européennes et une des rares villes avec New York, Genève et Lyon à accueillir des institutions internationales sans être la capitale d'un État.

    Strasbourg est, depuis 1920 et en conséquence du Traité de Versailles, le siège de la première institution intergouvernementale jamais créée, la Commission centrale pour la navigation du Rhin. Cette commission avait été instituée à la suite du traité de Vienne, en 1815, et siégeait auparavant à Mannheim. Elle regroupe cinq pays : la France, l’Allemagne, la Suisse, la Belgique et les Pays-Bas.

    Institutions européennes

    Conseil de l’Europe
    Le palais de l'Europe, œuvre de l'architecte Henry Bernard, abrite le Conseil de l'Europe.

    Créé en 1949, le Conseil de l’Europe a pour objectif la défense des droits de l’homme, la mise en valeur de l’identité culturelle de l’Europe, la recherche de solutions aux problèmes de société (notamment la discrimination, le terrorisme, la bioéthique…), le développement de la stabilité démocratique. Cette institution regroupe 47 États. Le budget 2007 du Conseil de l’Europe est de 197 millions d’euros[115].

    Strasbourg regroupe d'autres administrations européennes comme le Secrétariat général du Conseil de l'Europe dont le rôle est d'assurer la préparation et le bon fonctionnement de ses travaux. Il conserve également les actes et archives du Conseil. La ville abrite le Comité des ministres du Conseil de l'Europe qui est l'instance décisionnelle du Conseil de l'Europe[116] et les 47 missions diplomatiques auprès du Conseil de l'Europe.

    L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, dont la première session date du 5 mai 1949, est la plus ancienne assemblée pluraliste internationale. Elle se réunit quatre fois par an en sessions plénières au palais de l'Europe à Strasbourg afin d'examiner les rapports et les projets relatifs à l'actualité européenne[117]. Elle est ainsi un organe décisionnel, l'assemblée devant être consultée sur tous les traités internationaux émanant du Conseil de l'Europe.

    Cour européenne des Droits de l’Homme
    Le Palais des Droits de l'Homme.

    Créée en 1959, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) occupe le Palais des Droits de l'Homme construit entre 1991 et 1995[118]. Cette cour est un organe juridictionnel rattaché au Conseil de l'Europe qui est chargé de traiter les requêtes relatives à la violation de la Convention européenne des droits de l'homme.

    Parlement européen
    Le bâtiment Louise-Weiss ou IPE 4 du Parlement européen.

    C’est l’organe parlementaire de l’Union européenne. Il regroupe 736 députés, depuis les élections de juin 2009, élus par les citoyens européens[119]. Il joue un rôle essentiel dans l'élaboration de la législation, notamment sur la protection de l'environnement, le droit du consommateur, le transport et la lutte contre les discriminations.

    Lors du Conseil européen d'Édimbourg, les 11 et , les gouvernements des États membres sont parvenus à un accord sur les sièges des institutions, aux termes duquel :

    • le Parlement européen a son siège à Strasbourg où se tiennent les 12 périodes annuelles de session, y compris la session budgétaire ;
    • les sessions plénières additionnelles se tiennent à Bruxelles ;
    • les commissions parlementaires siègent à Bruxelles ;
    • le Secrétariat général et ses services restent installés à Luxembourg.

    Cette décision a suscité des critiques de la part de certains députés partisans du siège bruxellois. Cependant la Cour de justice (arrêt du 1er octobre 1997 - C 345/95) a confirmé qu'elle fixe bien le siège du Parlement conformément à l'art. 289 CE. Le contenu de cette décision a été inclus dans le traité d'Amsterdam sous forme d'un protocole annexé aux traités communautaires, ce que le Parlement européen a regretté. Le 24 octobre 2006, le Parlement a officialisé l'achat de l'ensemble de ses bâtiments strasbourgeois, scellant par là son ancrage dans la ville[120].

    Le calendrier des sessions est fixé chaque année par le Parlement, sur proposition de la Conférence des présidents.

    Autres institutions et organismes européens
    La Pharmacopée européenne.

    Strasbourg accueille d'autres institutions ou organismes européens, la plupart d'entre elles n'ont de rapport ni avec le Conseil de l'Europe ni avec l'Union européenne :

    • le Commissaire aux Droits de l'Homme ;
    • la Pharmacopée européenne qui a pour mission l’élaboration d’une pharmacopée commune entre les différents pays du Conseil de l'Europe. Elle a d'ores et déjà une valeur supérieure aux différentes pharmacopées nationales ;
    • le Centre européen de la jeunesse et des sports depuis 1972 ;
    • l'Observatoire européen de l'audiovisuel depuis 1992 ;
    • le Fonds Eurimages ;
    • l'état-major du Corps européen et son bataillon de soutien (créé en 1992) ;
    • le 291e Jägerbataillon de la Brigade franco-allemande ;
    • le centre d’hébergement des bases de données de l'espace Schengen dépendant de l'Agence de l'Union européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d'information à grande échelle (EU-Lisa) ;
    • la Commission centrale pour la navigation du Rhin, qui est la plus ancienne organisation internationale au monde (fondée en 1815. Siège à Strasbourg depuis 1920) ;
    • la chaîne de télévision franco-allemande Arte ;
    • la Commission internationale de l'état civil (CIEC) ;
    • la Fondation européenne de la science (FSE) ;
    • le programme scientifique Frontière Humaine ;
    • l'Assemblée des régions d'Europe ;
    • l'Assemblée des régions viticoles d'Europe ;
    • la Plate-forme européenne des instances de régulation (EPRA) ;
    • la Coopérative internationale de recherche en matière de communication (CIRCOM) ;
    • le Médiateur européen, organe de l'Union européenne ;
    • l'Institut européen de la propriété industrielle ;
    • l'International Space University (ISU).

    Principaux écueils

    Le contrat triennal instauré en 1980 sous l’impulsion de Pierre Pflimlin, a pour objectif d’accroître le rayonnement de la ville en finançant d’importants projets culturels, éducatifs ou d'infrastructures. Le dernier contrat en date, 2015-2017, pèse 146 millions d'euros. La région Alsace y apporte 13,17 millions, l’État 37,68 millions, le conseil général du Bas-Rhin 3,46 millions, la ville et sa communauté urbaine 81,1 millions et d’autres partenaires 10,86 millions. 32,18 millions seront destinés à l'Orchestre philharmonique de Strasbourg, les liaisons aériennes bénéficieront de 24,11 millions de subventions et 16 millions seront réservés pour les extensions du tramway et les études sur le futur tram-train[121].

    Le contrat arrivé à échéance en 2011 pesait 244,5 millions d’euros[122]. 110,4 millions d'euros étaient destinés à améliorer l'accessibilité de la ville (accélération des projets de ligne à grande vitesse, financement du déficit de certaines lignes aériennes notamment), 61,8 millions étaient destinés à l'enseignement supérieur, la recherche et l'éducation et 72,1 millions ont été consacrés au renforcement culturel de Strasbourg. La participation de l'État s’élevait au total à 117,5 millions d'euros[123].

    Depuis l’arrivée du TGV Est en juin 2007 et du TGV Rhin-Rhône en 2011 l'accessibilité de la ville s'est améliorée. Strasbourg est reliée à Stuttgart, Munich et Zurich par l’ICE, le train à grande vitesse allemand, grâce à la reconstruction du pont ferroviaire sur le Rhin. Achevé en 2002, le pont Pierre-Pflimlin est tout un symbole puisque depuis le XIIe siècle, seuls huit ponts reliant la France à l’Allemagne ont été construits. Si l’idée d’un nouveau pont reliant les deux pays à hauteur de Strasbourg remonte aux années 1950, ce n’est qu’en 1996 que le projet a pris sa forme définitive[124]. Ce pont est un instrument économique important : il améliore sensiblement l’accessibilité de la ville depuis l’Allemagne, assurant une meilleure desserte du port autonome de Strasbourg et de l’aéroport de Strasbourg Entzheim.

    Initiatives franco-allemandes

    La Passerelle Mimram du jardin des Deux Rives vue du côté allemand.

    Strasbourg est au centre de nombreuses initiatives franco-allemandes. Aménagé en 2004, le jardin des deux rives est un parc situé le long du Rhin. Il relie la France à la ville allemande de Kehl par une passerelle piétonne, la passerelle Mimram.

    Autre initiative: le Forum franco-allemand créé en 1998, qui est à la fois un salon de recrutement et un salon de l’étudiant. Organisé tous les ans à l’automne par l’Université franco-allemande, le Forum a lieu à Strasbourg pendant deux jours. Son objectif est de réunir sous un même toit lycéens, étudiants et doctorants, entreprises, établissements d’enseignement supérieur français et allemands, ainsi que toutes les institutions engagés dans le rapprochement franco-allemand, afin de favoriser la prise d’information et les contacts en vue d’une formation binationale, d’un stage ou d’une embauche[125].

    Lancé en 2007, le programme Gemeinsam mehr Chancen - Avancer ensemble vise quant à lui à intensifier les échanges scolaires franco-allemands.

    La municipalité projette par ailleurs la construction d'une piscine franco-allemande, située sur la rive française du Rhin. Les rives du fleuve constituent en effet une zone vaste à fort potentiel, mais qui a été délaissée jusqu'au milieu des années 1990.

    En 2010 est lancé un projet transfrontalier d´expérimentation de 100 véhicules hybrides rechargeables entre Strasbourg, Offenbourg et Karlsruhe[126].

    Politique et administration

    Strasbourg est le chef-lieu de la région Alsace et du département du Bas-Rhin. Elle est en outre le siège de l'académie de Strasbourg et de l'archidiocèse de Strasbourg. En 2010, la commune de Strasbourg a été récompensée par le label « Ville Internet @@@[127] ».

    Vie politique

    Articles détaillés : Élections municipales à Strasbourg, Liste des maires de Strasbourg, Liste des ammestres de Strasbourg et Sociologie de Strasbourg.
    Hôtel de Hanau, l'hôtel de ville de Strasbourg depuis 1806.
    Réunion du conseil municipal de Strasbourg le 21 janvier 2013.

    Le conseil municipal strasbourgeois compte, en plus du maire et de son délégué, 49 conseillers municipaux et 14 adjoints au maire[128]. À la suite des élections municipales de mars 2008, Roland Ries (PS) devient maire de Strasbourg et succède à Fabienne Keller (UMP). Roland Ries avait déjà occupé cette fonction entre 1997 et 2000 à la suite de la nomination de Catherine Trautmann (PS) au sein du gouvernement Jospin.

    Historiquement, Strasbourg n'a pas d'ancrage politique particulier au sein d'une région qui est pourtant traditionnellement de droite. Avant la Seconde Guerre mondiale, la ville était majoritairement de gauche, voire d'extrême-gauche avec l'élection de Charles Hueber en 1929. En 1935, la droite prend la tête de la ville avec Charles Frey, qui sera réélu à la fin du conflit, en 1945. Après le long mandat de Pierre Pflimlin, qui dirige la ville entre 1959 et 1983, les forces politiques se sont équilibrées.

    Lors de l'élection présidentielle de 2007, le candidat Nicolas Sarkozy a remporté 51,08 % des suffrages contre 48,92 % pour la candidate socialiste Ségolène Royal. Quelques semaines plus tard, lors des élections législatives, le seul député PS d'Alsace est réélu dans la première circonscription (centre de Strasbourg) avec plus de 56 % des voix.

    François Hollande est arrivé en tête lors des premier et second tours de l'élection présidentielle de 2012, avec 54,7 % des voix au second tour[129]. Lors des élections législatives de la même année, la première circonscription du Bas-Rhin, entièrement localisée sur Strasbourg, a vu Armand Jung (PS) remporter le scrutin[130]. La deuxième, située sur certains cantons de la ville et la commune voisine d'Illkirch-Graffenstaden, a vu remporter Philippe Bies (PS)[131]. En revanche, c'est un candidat UMP, André Schneider, qui a remporté les élections dans la troisième circonscription[132] (quartiers nord de Strasbourg et quelques communes voisines).

    Strasbourg Eurométropole (ancienne Communauté urbaine de Strasbourg) est présidée par Robert Herrmann depuis le 11 avril 2014. Il succède à Jacques Bigot (PS), maire d'Illkirch-Graffenstaden.

    Article détaillé : Liste des maires de Strasbourg.
    Maires récents de la ville de Strasbourg
    Période Identité Étiquette Qualité
    2008 Roland Ries PS Enseignant, Consultant en Transports publics
    2001 2008 Fabienne Keller UDF (2001-2002),
    UMP (2002-2008)
    Fonctionnaire
    2000 2001 Catherine Trautmann PS Théologienne[133]
    1997 2000 Roland Ries PS Enseignant
    1989 1997 Catherine Trautmann PS Spécialiste de langue et littérature copte
    1983 1989 Marcel Rudloff UDF-CDS Avocat
    1959 1983 Pierre Pflimlin MRP/CD/ UDF-CDS Avocat
    1955 1959 Charles Émile Altorffer RPF Pasteur
    1945 1955 Charles Frey RPF Journaliste
    1941 1944 Robert Ernst Oberstadtkommissar puis Oberbürgermeister -
    1940 1941 Theodor Ellgering Stadtkommissar -
    1935 1940 Charles Frey PRD Journaliste
    1929 1935 Charles Hueber PCF
    (exclu en 1929)
    Ouvrier
    1919 1929 Jacques Peirotes SFIO Typographe
    1906 1918 Rudolf Schwander - Fonctionnaire (nommé)
    1886 1906 Otto Back Libéral Fonctionnaire (nommé)
    1880 1886 Georges Stempel - Fonctionnaire (nommé)
    1873 1880 Otto Back Libéral Fonctionnaire (nommé)
    1871 1873 Ernest Lauth Protestataire Banquier
    1871 1871 Jules Klein - Adjoint faisant fonction
    1870 1871 Émile Kuss Républicain Professeur de médecine, journaliste

    Cantons de Strasbourg

    Limites des communes composant Strasbourg Eurométropole.
    Plan de Strasbourg Eurométropole.

    Strasbourg est divisée en six cantons :

    • le 1er canton (Grande Île, Finkwiller, Krutenau, Bourse, Heyritz et une partie du Neudorf) compte 47 416 habitants ;
    • le 2e canton (Gare, Montagne Verte, Elsau, Koenigshoffen et une partie du quartier des Halles) compte 42 119 habitants ;
    • le 3e canton (Cronenbourg, Hautepierre et Poteries) compte 46 836 habitants ;
    • le 4e canton (Robertsau, cité de l'Ill, Wacken, Contades, Tribunal et une partie du quartier des Halles) compte 43 342 habitants ;
    • le 5e canton (Université, Orangerie, Conseil des Quinze, Esplanade et une partie du Port du Rhin) compte 40 640 habitants ;
    • le 6e canton (Meinau, Plaine des Bouchers, Neuhof et une partie du Neudorf et du Port du Rhin) compte 54 041 habitants.

    Sécurité

    Voiture de la police municipale de Strasbourg.

    Le taux de criminalité à Strasbourg est de 78,18 actes pour 1 000 habitants en 2009 et est donc sensiblement supérieur à la moyenne nationale (56,39 ). Nonobstant, la ville se place dans la moyenne basse des grandes villes françaises, à mi-chemin Nice (109,12 ) et Orléans (66,37 )[134]. On compte un policier pour 398 habitants en 2011[135].

    Le taux d'élucidation des crimes et délits est de 27,21 % soit légèrement sous la moyenne nationale (28,76 %) mais dans le peloton de tête des grandes villes de France. Au cours du mandat de Fabienne Keller, les caméras de vidéosurveillance se sont multipliées. Ce dispositif donne lieu à des controverses[réf. nécessaire].

    Le nouvel Hôtel de Police situé route de l'Hôpital, derrière le centre administratif de l'Eurométropole, a été inauguré en 2002. Il remplace l'ancien commissariat central qui se trouvait rue de la Nuée Bleue et qui a définitivement fermé en 2009. Strasbourg compte également huit bureaux de police[136]: à la Meinau, à Hautepierre, à Koenigshoffen, à la Robertsau, au Neuhof, au Neudorf, à l'Esplanade et à la gare.

    Une Compagnie républicaine de sécurité (no 37) est installée à la Robertsau.

    La Gendarmerie nationale occupe deux sites à proximité du Musée d'art moderne, la Caserne Ganeval et le Quartier Sénarmont. Par le passé il existait également de petites gendarmeries à Neudorf, à Koenigshoffen et à la Robertsau[137].

    Enfin avec 158 policiers (en 2012)[138], la Police municipale de Strasbourg est l'une des plus importantes de France[139]. Ces derniers sont dotés de motos, vélos, scooters et de voitures. Le bureau de la Police municipale est situé au no 32 rue du 22 Novembre.

    À noter également la présence de la Direction régionale des Douanes et droits indirects qui occupe l'Hôtel des Douanes au no 11 avenue de la Liberté.

    Strasbourg accueille également le centre d’hébergement des bases de données de l'espace Schengen (Système d'information Schengen), dépendant de l'Agence de l'Union européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d'information à grande échelle (EU-Lisa)[140], installé dans le quartier du Neuhof[141].

    Garnison

    Prise d'armes du Corps européen sur la place Broglie.
    Le Gouverneur Militaire de Strasbourg passe en revue les troupes.

    En raison de sa situation géographique privilégiée, Strasbourg a toujours été un site stratégique. Lors de l'annexion, les autorités allemandes y stationnent une importante garnison (tout comme à Metz). En 1895 la ville compte 135 608 habitants dont 15 493 militaires[142]. De nombreuses casernes sont construites, notamment dans le cadre de l'aménagement de la Neustadt, la plupart ont conservé leur affectation d'origine comme la vaste Manteuffel Kaserne actuel Quartier Stirn, la Illthor Kaserne actuelle Caserne Turenne, la Train Kasernement actuel Quartier Lecourbe, la Neue Feldartilleriekaserne au Neuhof actuel Quartier Lizé, la Flieger Bataillon Nr.4 Kaserne également au Neuhof[143] actuel Quartier Aubert de Vincelles (Caserne Guynemer jusqu'en 1953[144]) ou encore la Fuss-Artillerie Kaserne actuel Quartier Sénarmont et la St Margarethen Kaserne en partie reconstruite en tant que Caserne Ganeval (ces deux dernières sont aujourd'hui occupées par la Gendarmerie nationale). L'ancienne Manutention, Proviantamt, a elle été réhabilitée pour accueillir le Pôle européen de gestion et d'économie.

    En plus des casernes, les Allemands érigent aussi une ceinture de forts autour de la ville afin d'en assurer la défense (12 sont situés en Alsace et 3 sur la rive droite du Rhin)[145].

    Strasbourg disposait également d'un hôpital militaire d'abord situé dans le quartier de la Krutenau, l'Hôpital militaire Gaujot, celui-ci est transféré dans le quartier du Neuhof en 1946 et l'ancien Hôpital Gaujot devient une cité administrative. Dès 1945 le 415e Hôpital Chirurgical d’Évacuation Mobile s'installe au Quartier Lyautey (ancien Quartier Lizé Nord) au Neuhof. Il devient ensuite Hôpital des Armées puis Hôpital Régional des Armées en 1980 et enfin Centre hospitalier des Armées en 1986[146] (communément appelé Hôpital militaire Lyautey). Il est fermé en 1996[147].

    Jusqu'à sa dissolution en 1994, la base aérienne 124 partageait ses infrastructures avec l'Aéroport de Strasbourg-Entzheim.

    En 2015, la garnison de Strasbourg est composée des organismes suivants: le Centre de formation interarmées au renseignement (CFIAR), l'État-major du Corps Européen et son bataillon de soutien, le groupement de soutien de la Base de défense de Strasbourg-Haguenau (GSBdD), une unité du Service d'infrastructure de la Défense (ancien Établissement du Génie de Strasbourg), un Centre du Service national (CSN), un Centre information recrutement des forces armées (CIRFA) ainsi qu'un Poste d'information et de recrutement de la Légion étrangère (PILE). Notons aussi la présence d'un Établissement public d'insertion de la Défense (EPIDE).

    En 2016, le commandement du renseignement, successeur de l'actuel État-major de la brigade de renseignement basé à Haguenau, s'installera à Strasbourg[148].

    L'École militaire de Strasbourg (EMS) est dissoute en 1985. L'École interarmées du renseignement et des études linguistiques (devenue par la suite le CFIAR) s'est alors installée dans les anciens locaux de celle-ci au Quartier Stirn.

    Le 1er Régiment du Génie, installé dans la commune voisine d'Illkirch était le régiment de tradition de la garnison de Strasbourg. Dissous en juin 2010, en même temps que la Brigade du Génie dont l’État-major était aussi situé à Strasbourg[149], le Quartier Leclerc qu'il occupait abrite aujourd'hui l’État-major de la 2e Brigade Blindée, la 2e Compagnie de commandement et de transmissions ainsi que le 291e Jägerbataillon de la Bundeswehr.

    Strasbourg est l'une des sept villes françaises possédant un Gouverneur militaire, celui-ci réside dans l'Hôtel de Deux-Ponts place Broglie. Juste en face se trouve le Cercle Mixte de Garnison. Strasbourg est également l'une des dernières villes qui dispose d'un Maître Bottier et d'un Maître Tailleur.

    Autres unités ayant tenu garnison à Strasbourg:

    • 2e Régiment d'Aviation de Chasse, 1919 - 1933[143] ;
    • Groupe Aérien d’Observation n°553, 1933 - 1939 ;
    • 8e Régiment de Hussards, 1921 - 1929[150] ;
    • 3e Régiment de Hussards, 1933 - 1939[151] ;
    • 172e Régiment d'Infanterie de Forteresse, 1935 - 1939[146] ;
    • Centre de regroupement de la Légion étrangère[152] ;
    • 40e Escadron de Quartier Général, 1969 -1990[153] ;
    • État-major de la 1re Armée ;
    • 1er Bataillon Autonome du Génie (devenu 12e Bataillon du Génie), 1948 - 1956[154] ;
    • 406e Bataillon de Commandement et des Services (devenu 6e Régiment de Commandement et de Soutien), 1976 - 1984 ;
    • 62e Groupement Divisionnaire ;
    • 5e Régiment du Matériel ;
    • Commissariat de l'armée de terre de Strasbourg, dissous le 31 décembre 2009 ;
    • Commandement de la Marine à Strasbourg, créé en 2005 et dissous le 31 mai 2015[155][156].

    Finances publiques et fiscalité

    La capacité d'autofinancement de la commune de Strasbourg reste élevée en 2010 grâce à l'augmentation des recettes d'investissement (+37,8 millions d'euros) ainsi qu'à la baisse des dépenses (-69,1 millions d'euros).

    En 2010, la dette représentait 4,7 % du buget de fonctionnement de la communauté urbaine de Strasbourg, soit ~200 millions d'euros (~443  par habitant), ce qui reste faible[157]. En revanche, la dette a tendance à augmenter du fait d'importants projets d'investissement (1 milliard d'euros sur la période 2011-2014). Les dépenses d'investissement étant sensiblement supérieures aux recettes, la capacité de désendettement de la communauté urbaine pourrait passer de 2,3 ans actuellement à environ 8,0 ans.

    Le budget pour l'année 2009 est d'environ 340 millions d'euros pour le fonctionnement et de 103 millions pour l'investissement. Le budget de la communauté urbaine de Strasbourg est de 696 millions d'euros pour le fonctionnement et de 179 millions pour l'investissement[158].

    Taux de fiscalité directe

    Taxe 2003 2005
    d'habitation 22,68 % 24,06 %
    foncière sur le bâti 20,08 % 21,30 %
    foncière sur le non-bâti 64,75 % 68,69 %
    professionnelle 19,99 % 20,24 %
    Sources des données : Site du ministère de l'Intérieur, Fiscalité locale[159] Taxes en pourcentage de la valeur locative cadastrale.

    Jumelages

    Strasbourg est jumelée avec les villes suivantes:

    La commune entretient des coopérations avec les villes suivantes :

    La Ville a aussi conclu des accords de coopération avec[161] :

    Population et société

    Démographie

    Article détaillé : Démographie de Strasbourg.

    Évolution démographique

    Strasbourg vue du Wacken avec, au premier plan, la cité Ungemach.

    En 2012, la commune de Strasbourg comptait 274 394 habitants répartis sur 78,26 km2, ce qui fait de la ville la plus peuplée du Bas-Rhin et d'Alsace[163], et la 7e de France[164]. La ville se caractérise par une faible densité de population, à peu près équivalente à celle de Toulouse et presque trois fois moindre que celle de Grenoble. Entre 1990 et 1999, le taux de croissance annuel moyen était de 0,5 %. Ce taux est légèrement plus faible entre 1999 et 2008, avec 0,3 % par an.

    Strasbourg est par ailleurs l'une des premières villes de France à avoir fusionné la majeure partie de son administration avec celle de la communauté urbaine, fusion motivée en 1966 par un souci d'efficacité et d'économie budgétaire et qui a donné naissance à la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS), devenue Strasbourg Eurométropole le 1er janvier 2015[165]. Sur ses 306 km2, elle comptait 468 727 habitants en 2008[166].

    L'unité urbaine de Strasbourg, c'est-à-dire l'agglomération au sens de l'Insee, comptait dans sa partie française 450 091 habitants au recensement de 2010[1].

    L'aire urbaine de la ville a été évaluée en 2010 à 759 868 habitants sans la partie allemande, dans la nouvelle délimitation de 2010, ce qui en fait la 9e aire urbaine de France[1],[167]. Avec une augmentation moyenne de 0,6 % par an entre 1999 et 2008, la croissance de la population de l'aire urbaine de Strasbourg est l'une des plus rapides du nord-est de la France. En 2005 la CUS a créé l'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau, en partenariat avec les villes françaises et allemandes (notamment Kehl, Offenburg, Lahr et Achern). Il regroupe à ce jour 868 000 habitants et sera amené à remplacer la CUS à plus long terme[168].

    Structure de la population

    Strasbourg est une ville jeune puisque les moins de 20 ans représentent 25,1 % de la population[169]. 46,2 % des Strasbourgeois ont moins de 30 ans. De fait, les petits ménages (une ou deux personnes) sont largement majoritaires puisqu'ils représentent 65,3 % des ménages[170]. Par ailleurs, même si l'écart tend à se résorber, l'espérance de vie en Alsace est légèrement inférieure à la moyenne nationale, et plus particulièrement celle des femmes[171].

    Immigration

    La ville est également très cosmopolite, multiculturelle et hétéroclite puisqu'elle compte 51 625 immigrés en 2008 soit 19 % de sa population (dont 6 % nés en Europe et 13 % nés hors d'Europe)[172]. Elle se place donc loin devant les moyennes nationale (8,5 %) et régionale (10,5 %) et se classe en 2e juste derrière Paris (20 %) parmi les villes françaises ayant plus de 200 000 habitants. Les immigrés non européens sont principalement d'origine maghrébine (28,4 %), turque (12,9 %) et d'Afrique noire (12,5 %)[173]. Les nouveaux immigrants originaires d'Europe méditerranéenne et d'Algérie sont de moins en moins nombreux (les Italiens étaient majoritaires dans les années 1960). Depuis les années 2000, la majorité des immigrés viennent de Turquie, d'Allemagne et du Maroc. Enfin, la répartition des immigrés est très disparate. Ils représentent près de 40 % dans le quartier du Polygone, contre 3,6 % dans le quartier des Contades.

    Enseignement

    Enseignement primaire et secondaire

    Article détaillé : Lycées de Strasbourg.
    Le lycée des Pontonniers.

    Pour l'année 2004-2005, la ville comptait 128 écoles maternelles (17 325 élèves), 117 écoles élémentaires (26 842 élèves) et 43 collèges (21 655 élèves). Strasbourg comptait aussi 18 731 lycéens répartis dans 38 établissements[174].

    À la rentrée 2008, la première école européenne de France est inaugurée à Strasbourg, accueillant une école maternelle et les deux premières années du cycle primaire et secondaire ; elle est destinée en priorité aux enfants du personnel des institutions européennes siégeant à Strasbourg[175].

    Le lycée Kléber, fondé en 1871 et reconstruit entre 1955 et 1959, est l'un des plus grands établissements publics d'Alsace. Il accueille chaque année plus de 2 000 élèves dont 900 étudiants en classes préparatoires. Le taux de réussite au baccalauréat oscille entre 90 % et 94 % suivant les années, dont 45 % de mentions[176]. Le lycée Kléber dispose de plus de 250 chambres d'étudiants individuelles.

    Le lycée international des Pontonniers qui est une ancienne école de jeunes filles fondée en 1815, est le plus réputé. Il occupe un édifice du tout début du XXe siècle et propose un enseignement résolument tourné vers l'international et les activités artistiques (théâtre, histoire des arts). Son taux de réussite au baccalauréat était de 100 % en 2006[177] et de 99,6 % en 2007. Le lycée international est par ailleurs le dixième mieux coté de France[178].

    Le lycée Fustel-de-Coulanges, situé en plein cœur de Strasbourg, jouxte la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg. C'est l'ancien Collège Royal de Jésuites construit en 1685 par Louis XIV quand la ville de Strasbourg est devenue française. C'est l'un des 39 lycées impériaux que Napoléon Ier crée en 1804. Il accueille des classes du second cycle, de la seconde à la terminale, ainsi que des classes préparatoires aux grandes écoles littéraires. Le lycée est d’ailleurs l’un des trois lycées de France préparant à l’École des chartes, sections classique et moderne.

    Par ailleurs Strasbourg accueille le plus grand établissement privé protestant de France, le pôle Comenius, qui regroupe les classes de la première section de maternelle à la terminale. Cette école est le résultat de la fusion entre les lycées Gymnase Jean-Sturm et Lucie-Berger.

    Enseignement supérieur

    Repères

    Avec plus de 53 000 étudiants en 2009[179], Strasbourg est une ville étudiante importante. Mais elle est surtout résolument tournée vers l'international. En effet, plus d'un étudiant sur cinq n'est pas de nationalité française (21 % des étudiants universitaires en 2008[7]), près de la moitié d'entre eux étant originaires d'Europe. Un tiers de ces étrangers vient d'Afrique. Au total, ce sont plus de cent nationalités qui sont représentées. 96 % des étudiants sont localisés à Strasbourg (75 % à elle seule) et Mulhouse. Viennent ensuite par ordre décroissant Illkirch, Colmar, Schiltigheim et Haguenau.

    Les étudiants en Alsace sont majoritairement des filles : elles représentent 56 % des inscrits. Elles sont sur-représentées dans les langues (73 %), les lettres et arts (69 %) ou encore le droit et Sciences-Po (63 %). En revanche, dans les sciences dites « dures », elles n'y sont plus que 26 %. Près de 70 % des étudiants en Alsace ont obtenu leur bac dans la région.

    Université
    Le Pôle européen de gestion et d'économie qui abrite la faculté de sciences économiques et l'école de management
    Université de Strasbourg, faculté des Lettres
    Article détaillé : Université de Strasbourg.

    L’origine de l’université de Strasbourg[180] remonte à 1538, avec la création d’un gymnase protestant, transformé en académie en 1566 par l’empereur Maximilien II, puis en université luthérienne en 1621. Après le rattachement de Strasbourg à la France, Louis XIV transfère en 1702 dans la ville l’ancienne académie catholique de Molsheim, qui devient université épiscopale. La Révolution supprime les anciennes structures, d’obédience religieuse, et les remplace par deux écoles spécialisées : l’école de santé en 1794, qui deviendra école de médecine en 1802, et l’école d’accouchement en 1796. En 1803, Napoléon met sur pied un enseignement universitaire cohérent fondé sur des facultés et entretenu par l’État. L’université impériale perdurera jusqu’en 1870 et s’illustrera par des savants tels que Fustel de Coulanges, Louis Pasteur ou encore Charles Frédéric Gerhardt, inventeur de l’aspirine.

    Après la défaite de 1870, l’Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées à l’empire allemand. Un décret impérial de 1871 conduit à la création de la « Kaiser Wilhelm Universität » à Strasbourg. La volonté politique des gouvernements successifs, allemands et français, d'ancrer l'Alsace dans leurs espaces respectifs les conduit à investir Strasbourg en tant que pôle scientifique et universitaire. Dès la création de l'université allemande, un ensemble complet de nouveaux bâtiments sont érigés en quelques années et l'Université est dotée de 124 postes d'enseignants, dont 62 professeurs en chaire, alors que Berlin et Leipzig n’en comptent à l'époque que 102[réf. nécessaire]. Après 1918, la reconstitution d'une université française passe par la création de 150 postes de professeurs et de maîtres de conférences, ce qui fait de Strasbourg une université mieux dotée que la plupart des autres universités de province.

    Ces enjeux ont particulièrement marqué, davantage que d'autres disciplines, les sciences sociales naissantes de l'époque[181]. La chaire de sociologie qui est occupée jusqu'en 1918 par Georg Simmel, un père fondateur de la discipline côté allemand, est maintenue après la guerre de sorte que, jusqu'en 1945, Strasbourg est la seule autre université en France, avec la Sorbonne, à bénéficier d'un enseignement de chaire professorale en sociologie. Le poste est occupé successivement par Maurice Halbwachs et Georges Gurvitch.

    En 1970, l'université de Strasbourg est scindée en trois établissements, l'université Louis-Pasteur (ULP) - Strasbourg-I (sciences)[182] qui couvrait l'ensemble des domaines scientifiques, de la médecine aux sciences économiques en passant par la physique-chimie, l'université Marc-Bloch (UMB) - Strasbourg-II (nommée auparavant université des sciences humaines de Strasbourg, USHS)[183] dont les filières étaient essentiellement consacrées aux sciences humaines et sociales et l'université Robert-Schuman (URS) - Strasbourg-III (droit, sciences politiques, gestion)[184] qui était spécialisée dans les sciences politiques et juridiques. Dès les années 1990, les universités strasbourgeoises s'étaient regroupées au sein du pôle universitaire européen.

    Le 1er janvier 2009, les trois entités ont fusionné pour constituer une université multidisciplinaire, l'université de Strasbourg. Elle fait partie des premières universités françaises à accéder à l'autonomie au et est aussi l'une des premières à se doter d'une fondation, la fondation Université de Strasbourg[185]. L'université est aujourd'hui avec près de 43 053 étudiants (dont 20,5 % d’étudiants étrangers), 2 672 enseignants et enseignants-chercheurs , 38 composantes (unités de formation et de recherche, facultés, écoles, instituts) et 76 unités de recherche[186] la seconde université française en termes d'étudiants et d'enseignants. Elle est aujourd'hui membre de plusieurs réseaux universitaires en Europe tel que la confédération européenne des universités du Rhin supérieur (réseau EUCOR), un réseau regroupant les universités de Bâle, Fribourg-en-Brisgau, Karlsruhe et Mulhouse, ou encore la ligue européenne des universités de recherche, regroupant de prestigieuses universités européennes et dont elle est l'un des membres fondateur. Elle fut parmi les trois premiers lauréats des initiatives d’excellence (IDEX) en 2011[187].

    Autres établissements
    Vue sur les bâtiments de l'INSA de Strasbourg, boulevard de la Victoire.

    La plus ancienne des grandes écoles d'ingénieurs de Strasbourg a été fondée en 1875. Il s'agit de l'INSA de Strasbourg (anciennement ENSAIS, École nationale supérieure des arts et industries de Strasbourg). C'est la plus importante de toutes les grandes écoles de Strasbourg avec ces 1300 élèves et ces 8 spécialités (du génie-civil à la plasturgie, en passant par le génie électrique). Elle est à l'origine du réseau Alsace Tech, qui regroupe les 9 grandes écoles d'ingénieurs d'Alsace. L’INSA de Strasbourg est également une des grandes école d'architecte en France. Elle est la seule école française à délivrer les deux diplômes et l’habilitation à exercer la maîtrise d’œuvre en son nom propre.

    Créé en 1919, l'Institut européen d'études commerciales supérieures (IECS) est une école supérieure de commerce tournée vers l'international (cursus grande école de trois ans, dont un à l'étranger) et membre de la conférence des grandes écoles. L'IECS est à l'origine du réseau HERMES, projet coopératif basé sur le principe du double diplôme[188]. L'IECS publie par ailleurs le Strassbuch, guide gratuit des bonnes adresses de Strasbourg réactualisé chaque année[189]. L'IECS est devenue en 2007 l'École de Management Strasbourg en fusionnant avec l'IAE.

    Au niveau du centre-ville, on compte aussi la présence de l'Institut supérieur européen de gestion Group. L'ISEG Group propose trois écoles en 5 ans : ISEG Marketing & Communication School, ISEG Business School et ISEG Finance School[190]. Concernant l'école ISEG Business School, la valeur ajoutée de l'école est Sports, santé et loisirs[191]. Le groupe se situe au sein d'un ancien hôtel particulier près de la place Broglie, en marge donc du Campus central de l'Esplanade.

    L'ISEG et Epitech sont installés près de la place Broglie, dans l'Hôtel Livio.

    Strasbourg abrite plusieurs autres écoles d'ingénieurs, membres de la Conférence des Grandes Écoles. La ville bénéficie par ailleurs d'une spécialisation dans les secteurs de la chimie, des biotechnologies et de l'environnement avec l'école européenne de chimie, polymères et matériaux[192] (ECPM), l'école nationale du génie de l'eau et de l'environnement de Strasbourg[193] (ENGEES), l'école supérieure de biotechnologie de Strasbourg[194] (ESBS) et l'École et observatoire des sciences de la Terre (EOST). Enfin, l'école nationale supérieure de physique de Strasbourg[195] (ENSPS), école associée de l'Institut Télécom[196] offre une formation généraliste dans les domaines des TIC, et de la physique. L'établissement propose 7 options à ses élèves ingénieurs: Acquisition et traitement des images, Génie logigiel, systèmes et réseaux, Ingénierie des systèmes, automatique et vision, Ingénierie et sciences physiques du vivant, Micro et nanoélectronique : du composant au système sur puce, Physique et modélisation, Physique et technologies photoniques, ainsi qu'un master, Master IRIV (Images, Robotique et Ingénierie pour le Vivant), proposé aux élèves ingénieurs et à tout autre élève ayant validé les acquis nécessaires dans les matières concernées. L'école ne compte pas moins de 7 laboratoires : LSIIT, InESS, SERTIT, LSP, IPCMS, IREPA LASER, IMFS. Un partenariat avec l'école supérieure des arts décoratifs de Strasbourg[197] (ESAD) existe également, et permet à certains élèves des deux écoles de travailler ensemble sur des projets communs.

    Créée en 1921, l'École Hôtelière de Strasbourg connut plusieurs dénominations et changements depuis sa création. Elle est aujourd'hui installée aux portes de Strasbourg à Illkirch-Graffenstaden, s'appelle « Lycée des métiers de l'hôtellerie et du tourisme Alexandre Dumas »[198] et offre des formations à plusieurs niveaux (CAP cuisine et Service, BEP, BTH, BTS).

    Depuis 1992, sous l'impulsion d'Édith Cresson, Strasbourg accueille les élèves de l'École nationale d'administration (ENA) qui y suivent l'intégralité de leur scolarité depuis 2004. La ville abrite d'autres établissements spécialisés dans les fonctions politiques et géopolitiques, notamment l'Institut d'études politiques de Strasbourg (« Sciences Po Strasbourg »), l'Institut national des études territoriales (INET)[199] et le Centre universitaire d'enseignement du journalisme (CUEJ). Enfin, Strasbourg accueille deux universités étrangères : l'université anglo-saxonne spécialisée dans le domaine spatial, l'International Space University[200] (ISU) et la Schiller International University.

    Les arts graphiques sont représentés par l'école supérieure des arts décoratifs de Strasbourg[197] (ESAD) et l'Institut Supérieur des Arts Appliqués[201] (LISAA) et l'école nationale supérieure d'architecture de Strasbourg[202] (ENSAS). Enfin, l'école supérieure d'art dramatique, implantée au sein du Théâtre national de Strasbourg, assure une formation théâtrale de grande qualité[203].

    Santé

    Ambulance SMUR à Strasbourg.

    Les Hôpitaux universitaires de Strasbourg comptent six établissements publics à Strasbourg et dans sa banlieue[204] qui emploient 11 046 salariés pour un total de 2 540 lits. 83,0 % des patients sont d'origine Bas-Rhinoise. Les principaux sites sont l'Hôpital Civil (hôpital pavillonnaire d'une capacité de 889 lits et existant depuis 1398), l'hôpital de Hautepierre (1 021 lits) et l'hôpital de la Robertsau (395 lits)[205]. En avril 2008 a été mis en service le Nouvel Hôpital Civil (NHC) d'une capacité de 715 lits et places, il tend à moderniser la prise en charge médicale offerte par les Hôpitaux universitaires de Strasbourg ; plus grand chantier hospitalier de France, le NHC a été conçu par l'architecte Claude Vasconi. Le budget 2006 des hôpitaux universitaires de Strasbourg est de 688 millions d'euros et 5,12 millions d'euros sont consacrés à la recherche et à l'innovation[205].

    Le centre Paul Strauss, créé en 1923, est spécialisé dans la lutte contre le cancer[206].

    Strasbourg dispose aussi d'un Institut Universitaire de Réadaptation, le centre Clemenceau[207].

    La ville compte également plusieurs cliniques privées: la clinique Adassa, la clinique Sainte-Anne (qui a repris les activités de l'ancienne clinique Bethesda fermée fin 2008[208]), la clinique Sainte-Barbe, la Clinique des Diaconesses, la clinique Sainte-Odile, la clinique de l'Orangerie et la clinique de la Toussaint.

    Le regroupement des cliniques Adassa, Diaconesses et Sainte-Odile doit aboutir à la création de la clinique Rhéna fin 2016 dans le quartier du Port du Rhin[209].

    Outre la tradition hospitalière strasbourgeoise existant depuis le XIVe siècle, les hôpitaux universitaires de Strasbourg font partie des pionniers de la télé-chirurgie. En 2001, lors de l'opération Lindbergh dont le nom fais référence à l'aviateur Charles Lindbergh, le chirurgien Jacques Marescaux opère depuis New York une patiente située à Strasbourg. La création du pôle de compétitivité Alsace Biovalley dédié aux sciences de la vie et de la santé favorise les synergies entre les hôpitaux de Strasbourg et les entreprises impliquées dans le secteur de la santé. Le pôle est constitué de plus de 400 entreprises et 60 laboratoires publics. Il a permis depuis sa création en 2005, de générer en Alsace la création de plus de 2 200 emplois directs et indirects et la création de 46 entreprises, tout en labellisant plus de 63 projets de recherche-développement impliquant des entreprises et des laboratoires publics[210]. Ce pôle de compétitivité à vocation mondiale est implanté au cœur de la Biovalley. Cet équivalent de la « Silicon Valley » dans le domaine de la chimie, de la biologie et des technologies médicales regroupe les régions frontalières du Rhin Supérieur que sont l'Alsace, le Bade-Wurtemberg en Allemagne et la région de Bâle en Suisse[211]. Strasbourg compte également plusieurs centres de recherche et organismes spécialisés dans la santé, comme l'institut de recherche contre les cancers de l'appareil digestif (IRCAD), l’institut de Pharmacologie Clinique Roche. (IPCR), l'institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM, dont Strasbourg gère le quart nord-est de la France) et l'institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC, fondé par le généticien Pierre Chambon).

    Sports

    Article détaillé : Sport à Strasbourg.

    Généralités

    Avec plus de 73 300 licenciés (soit 26,9 % de la population) répartis dans 220 clubs, Strasbourg est une ville résolument tournée vers le sport et dotée d'un équipement de qualité. L'Eurométropole de Strasbourg abrite une trentaine de stades (dont le stade de la Meinau), une cinquantaine de gymnases, 9 piscines (dont 5 à Strasbourg)[212] et une patinoire de 1 500 places[213]. De plus en 2003 a été inauguré le Rhénus Sport, un hall à vocation sportive d'une capacité de 8 000 places (6 200 places assises)[214]. La plupart des sports sont représentés dans l'agglomération tandis que la proximité du massif des Vosges permet la pratique du ski en hiver. Strasbourg disposait d'un centre aquatique, l'Océade, situé dans le parc du Rhin. Ouvert en 1986, il est définitivement fermé en 1996[215].

    Selon le classement du journal L'Équipe, Strasbourg est la sixième ville sportive de France. La part du budget des sports s'élève à 6,3 %, soit 111 euros par habitant[216]. La ville propose aux seniors des activités sportives gratuites.

    Strasbourg a par ailleurs déposé sa candidature au Championnat d'Europe de football de 2016 mais a renoncé à accueillir cet événement.

    Au printemps 2015 la Ville a mis en place plusieurs parcours de santé urbains baptisés Vitaboucle[217].

    Principaux clubs

    Le stade de la Meinau.

    Strasbourg abrite plusieurs clubs de renommée nationale. En football d'abord, avec le Racing Club de Strasbourg. Ce club, fondé en 1906[218] est basé au Stade de la Meinau. En basketball, avec le club Strasbourg Illkirch-Graffenstaden Basket qui évolue en Pro A. En hockey sur glace, avec l'Étoile noire qui participe au championnat de Ligue Magnus, élite du hockey français. L'équipe évolue dans la patinoire de l'Iceberg.

    D'autres sports sont représentés au niveau national comme le handball. L'Entente Strasbourg Schiltigheim Alsace Handball (fusion de l'ASL Robertsau Handball et du Handball Club Schiltigheim) porte les couleurs de l'Eurométropole. Les sports aquatiques sont bien représentés à Strasbourg grâce à une solide équipe de water polo évoluant en pro A et à des nageurs de niveau national, le tout sous le nom d'un même club: le Team Strasbourg[219]. En badminton, la ville est représentée par de nombreux clubs. L'ASPTT avec ses nombreux joueurs en équipe de France, évolue en première division Top 12 et a été sacré champion de France par équipes 2013. En rugby à XV, le Racing Club Strasbourg Rugby évolue en Fédérale 1 pour la saison 2015-2016. Les Kangourous de Strasbourg représentent le football australien, un sport encore peu connu en France. En 2006, l'équipe a participé au championnat d'Allemagne et décroché la cinquième place. En 2009, les Kangourous prennent la deuxième place du premier championnat de France. Le CES (Cercle d'Échecs de Strasbourg) de la rue des Glacières, avec 15 coupes de France et 3 champions de France en individuel, est certainement l'un des clubs sportifs strasbourgeois le plus titré. L'handibasket est aussi présent au plus haut niveau national avec l'ASHPA Strasbourg.

    Le football américain est également représenté avec le Minotaure qui évolue en Division 3 du championnat de France et se qualifie régulièrement pour les playoffs.

    Événements sportifs

    Compétitions
    • Depuis 1987, Strasbourg accueille au mois de mai les Internationaux féminins de Strasbourg, ce tournoi de tennis est le deuxième du circuit féminin après l'Open de Paris.
    • Également au mois de mai, la ville organise les Courses de Strasbourg-Europe au cours desquelles a lieu le semi-marathon.
    • Le Marathon Eurodistrict est organisé au mois d'octobre. Le départ et l'arrivée de la course sont situés au cœur de Strasbourg et une partie du parcours traverse l'Allemagne.
    • Strasbourg est régulièrement traversée par le tour de France.
    • De 2010 à 2014, la ville a accueilli le Rallye d'Alsace, étape française du Championnat du monde des rallyes.
    Tournois de préparation
    • Depuis 1994, l'Eurotournoi de handball est organisé à Strasbourg. Il sert de préparation aux équipes nationales les années olympiques et aux clubs les autres années.
    • Depuis 2006 le Tournoi international de Strasbourg est une compétition amicale de basket-ball en préparation aux grands évènements.

    Médias

    Chaines de télévision

    Le siège d'Arte France.

    Strasbourg est le siège de la chaîne culturelle franco-allemande Arte depuis 1991 et de France 3 Alsace, qui diffuse notamment un journal en dialecte alsacien, le Rund Um. La ville abrite également Alsace20, chaîne locale privée (groupe Dernières Nouvelles d'Alsace). En 2008, StrasTV.com, la première web-tv française fut créée à Strasbourg. Par ailleurs, Strasbourg accueille l'antenne MEDIA Strasbourg, succursale d'information et d'assistance technique du programme MEDIA de l'Union européenne, ainsi que l'Observatoire européen de l'audiovisuel. La ville concentre l'essentiel des activités audiovisuelles de la région. Le secteur emploie en effet plus de 1 000 personnes à Strasbourg sur les 1 355 en Alsace[220].

    Radios

    Plusieurs radios sont installées à Strasbourg en plus des stations nationales[221]. Les plus renommées sont :

    • Radio Bienvenue Strasbourg (RBS) sur 91.9 FM, qui commence clandestinement ses activités en 1979. La station est spécialisée dans les musiques du monde mais aussi dans le hip-hop, la soul, l'electro[222].
    • FIP Strasbourg sur 92,3 MHz diffuse une programmation musicale éclectique en partie depuis des studios locaux installés en 1978.
    • Top Music sur 94.5 FM, membre du GIE les indépendants et axée pop rock.
    • NRJ Strasbourg sur 88.2 FM

    Presse écrite

    La presse locale est quant à elle dominée par le quotidien régional Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA), fondé en 1877 et dont le siège est à Strasbourg. Ce quotidien fait partie du groupe Est Bourgogne Rhône Alpes. Son tirage quotidien d'environ 200 000 exemplaires fait qu'il devance aisément l'autre journal régional L'Alsace implanté à Mulhouse[223].

    Les quotidiens gratuits Métro et 20 minutes (qui offre une édition locale) sont diffusés depuis 2005. Le petit format hebdomadaire wik-Strasbourg (anciennement Repères) diffusé gratuitement sur papier et sur internet rapporte les programmations cinéma et culturelle de l'agglomération. Est également diffusé gratuitement dans les cafés et cinémas le mensuel CUT, revue de cinéma, placée sous le parrainage de Gustave Kervern.

    Début 2012, le paysage des médias locaux a également vu l'arrivée d'un nouveau média en ligne spécialisé dans l'information locale, Rue89 Strasbourg.

    La municipalité édite deux mensuels officiels gratuits et distribués dans les boites aux lettres : Strasbourg Magazine et CUS Magazine.

    Cultes

    Jadis, Strasbourg était surnommée la « ville aux mille églises » en raison du grand nombre d'édifices religieux qui s'y trouvait. Strasbourg fut d'ailleurs jusqu'au XVIIIe siècle un centre théologique important puisque les principaux acteurs de la Réforme y prêchèrent, notamment Calvin. Ainsi, Strasbourg possède toujours de nombreuses églises et chapelles qui ont survécu aux guerres et aux destructions que la ville a subies.

    Dans le département du Bas-Rhin, les dispositions juridiques de la loi du concordat de 1801 demeurent en application.

    En 2014 la ville compte 185 lieux de cultes, toutes confessions confondues, soit 0,7% du parc immobilier. Il s'agit du taux record rencontré en France[37].

    Catholicisme

    La cathédrale Notre-Dame de Strasbourg.
    L'église Saint-Jean.
    L’ancienne Commanderie Saint Jean.
    • Strasbourg, archevêché

    Strasbourg est le siège d'un évêché depuis le IVe siècle. Depuis 1988, la ville a été élevée au rang d'archidiocèse; l'archevêque actuel étant Mgr Jean-Pierre Grallet. La faculté de théologie catholique dispense ses cours aux séminaristes et aux laïcs intéressés.

    Article connexe : Archidiocèse de Strasbourg.
    Article connexe : Liste des évêques de Strasbourg.
    • Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg

    Strasbourg est connue notamment pour sa cathédrale. L'édifice se distingue aisément par sa couleur, due à l'utilisation de grès rose, et par sa tour unique. Les travaux commencent, en 1176, par le chœur, le transept et l'abside dans un style qui évoque le roman tardif. La construction de la façade ne débute qu'en 1276 dans un style clairement gothique qui s'apparente à la cathédrale Notre-Dame de Paris, avec notamment deux tours rectangulaires[224]. C'est au cours du XIVe siècle que la cathédrale va prendre progressivement son apparence définitive, avec l'arrivée de nouveaux architectes rhénans. Un beffroi est construit entre les deux tours, l'ensemble formant une immense façade rectangulaire. En 1439, la première tour est achevée[225]. Haute de 142 mètres, elle a fait de la cathédrale de Strasbourg l'édifice le plus haut de la chrétienté entre 1625 et 1847. La seconde ne fut jamais construite, même si plusieurs architectes ont dessiné les plans d'un tel projet au cours des XVe, XVIIe et XIXe siècles. Ces projets n'ont pas abouti d'une part pour des raisons financières mais aussi parce que l'édifice, construit sur un sol instable, risquait de s'effondrer[226].

    La cathédrale de Strasbourg est aussi connue pour son horloge astronomique chef-d'œuvre de l'art et de la science, sa grande rosace de 12 mètres de diamètre et son rayon vert créé par le vitrail de Juda (patriarche) qui se manifeste aux équinoxes lorsque le soleil brille sur la ville. Aussi spectaculaire soit-il, ce rayon n'a pas cependant, selon André Heck, directeur de l'Observatoire astronomique de Strasbourg, de signification particulière : son origine est vraisemblablement accidentelle et très récente[227]. La cathédrale abrite en outre un impressionnant buffet d'orgue de 24 mètres de haut. La Fondation de l'Œuvre Notre-Dame suit et soigne l'édifice depuis 1246[228].

    Article détaillé : Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg.
    • L'église Sainte-Madeleine, détruite par un incendie en 1904, conserve le chœur de l'ancienne église conventuelle du XVe siècle ainsi que les restes d'un cloître gothique et de fresques. L'édifice est détruit une seconde fois en 1944 et ne sera reconstruit qu'en 1958[229].
    • Située à l'intérieur du collège épiscopal Saint-Étienne, l'église Saint-Étienne a été édifiée en 1210. Il ne subsiste aujourd'hui de l'église que le transept et l’abside. La crypte présente les vestiges de la basilique romaine du Ve siècle[230]. L'église Saint-Jean interpelle quant à elle par son architecture très particulière, avec son clocher minuscule et sa toiture immense. Édifiée en 1477 dans un style gothique, elle passe sous le contrôle des chevaliers de Malte en 1687. C'est la dernière église de l'ordre des mendiants subsistant à Strasbourg. Elle est endommagée par des bombardements en 1944 et restaurée vingt ans plus tard[231].
    • L'église Saint-Louis, la première incarnation de cette église, fut construite en 1687 à la suite de la visite de Louis XIV. Détruite par un incendie en 1805, elle fut reconstruite en 1825. Ses prêtres sont actuellement membres de l'association Totus Tuus et célèbrent dans les deux formes du rite romain.
    • Plus à l'est, au milieu de l’avenue de la Forêt-noire, se trouve l'église Saint-Maurice. Cette ancienne église de garnison, construite entre 1895 et 1898 dans un style néo-gothique a la particularité d'être visible depuis la place de Haguenau, formant ainsi une longue perspective[232]. L'église Saint-Pierre-le-Jeune est construite au XIXe siècle dans un style totalement opposé, néo-bizantin (notamment la superbe coupole) avec quelques influences romanes. Enfin, elle est construite avec un grès rose particulièrement teinté[233].
    • la Chapelle Notre-Dame du Rosaire, auparavant église protestante de la Pentecôte et située rue du Faubourg de Pierre, elle appartient depuis 1990 à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X.
    • Il exista aussi, à Strasbourg, une commanderie de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, construite au XIVe siècle, dont les bâtiments abritent aujourd’hui l’ENA.

    Protestantisme

    L'église Saint-Paul en 2014 après restauration.

    La ville se caractérise, de par son histoire, par une forte implantation protestante. Strasbourg possède donc une faculté de théologie protestante qui, à l'instar de la faculté catholique, est intégrée au système d'enseignement public (dû au statut particulier du droit local maintenant le régime des cultes reconnus[234]).
    L'unité d'enseignement de théologie protestante est également, depuis toujours, une formation privée pour les élites intellectuelles de la ville. Ainsi, Catherine Trautmann, ancien maire socialiste de la ville, y a fait ses études de premier cycle. La communauté a, pour autorité reconnue, le président de l'Union des Églises protestantes (EPCAAL, EPRAL).

    L'église Saint-Guillaume.

    L'église luthérienne Saint-Guillaume est, sans doute, la plus pittoresque de Strasbourg. Achevé en 1667, l'ouvrage se distingue en effet par une obliquité flagrante[235] et des vitraux pré-Renaissance. Cette église enferme également un exceptionnel tombeau à gisants du XIVe siècle exécuté par Woelflin de Rouffach. Le long de l'Ill, se dresse également L'église Saint-Nicolas, de style gothique. Sa construction commence en 1381 mais le clocher ne sera édifié qu'en 1585[236]. Cette église protestante présente des fresques médiévales. Albert Schweitzer y joua de l'orgue.

    L'église Sainte-Aurélie abrite une nef baroque, un orgue d’André Silbermann et une horloge de Jean-Baptiste Schwilgué. Certains éléments de l'église originelle du XIIe siècle sont encore visibles aujourd'hui. Elle a cependant été remaniée à plusieurs reprises, notamment en 1765 (portail principal)[237]. Construite non loin du quartier de la Petite France, l'église Saint-Thomas, a été construite à la fin du XIIe siècle. Protestante depuis 1524, elle est d'un type architectural très particulier puisqu'il s'agit d'une église-halle à cinq nefs d'égale hauteur, s'opposant ainsi à la conception d'église à plan basilical habituelle. Elle conserve dans son chœur le célèbre tombeau du Maréchal de Saxe, dont l'auteur est le sculpteur du XVIIIe siècle Jean-Baptiste Pigalle. Mozart et Albert Schweitzer ont joué sur son orgue Silbermann.

    L'église Saint-Pierre-le-Vieux, autre édifice religieux particulier, est constituée de deux édifices perpendiculaires : une église protestante et une église catholique. La partie protestante a été bâtie entre 1381 et 1428 où le simultaneum est imposé par Louis XIV en 1683. De nouveaux aménagements sont entrepris en 1867 avec la construction d'une église catholique séparée. D'autres travaux ont été effectués au début du XXe siècle[236]. L'église Saint-Pierre-le-Jeune protestante, abrite quant à elle un remarquable simultaneum (Le simultaneum est une réglementation instaurée par Louis XIV, qui permettait aux catholiques d'utiliser les églises protestantes : les catholiques et les protestants, luthériens ou réformés, utilisaient alternativement la même église, désormais appelée église simultanée ou mixte. Souvent présentée comme un modèle de tolérance, c'est une mesure de force à sens unique, imposée seulement dans les églises protestantes, afin de favoriser la pénétration catholique.), un cloître récemment rénové, des fresques du XIVe siècle et une sépulture mérovingienne du VIe siècle. L'édifice est commencé au milieu du XIIe siècle et sera remanié à plusieurs reprises. Devenue simultanée en 1681 sous ordre de Louis XIV, l'église est redevenu uniquement protestante en 1893[238].

    Le Temple Neuf, édifié en 1260 par les dominicains, est devenue la première paroisse réformée. En effet, dès 1538 cette église devient le lieu de culte des protestants et Jean Calvin y prêchera entre 1538 et 1541[239]. L'édifice est malheureusement détruit lors du siège de Strasbourg, en 1870. Une nouvelle église est construite par l'architecte strasbourgeois Émile Salomon entre 1873 et 1876, dans un style néo-roman. Son clocher culmine à 60 mètres de hauteur[240]. L'église réformée, dite du Bouclier, a elle aussi adopté la Réforme au cours du XVIe siècle.

    D'autres églises sont construites sous l'ère allemande, au sein des nouveaux quartiers qui voient le jour. La plus fameuse d'entre-elles est sans doute l'église Saint-Paul, anciennement Evangelische Garnisonskirche (église luthérienne de la garnison). Située avantageusement entre le Palais universitaire et la place de la République, elle est aujourd'hui vouée au culte réformé. Cette église aux proportions remarquables a été construite entre 1892 et 1897 dans un style néo-gothique par l'architecte Louis Muller. Ses flèches élancées, hautes de 76 mètres, en font l'église la plus haute de la ville. Le cœur comprend deux loges surélevées réservées à l'empereur et à l'impératrice[241],[242].

    Orthodoxie

    Un certain nombre d'églises orthodoxes y sont représentées, notamment de rite byzantin : églises serbe, russe, bulgare, roumaine, grecque.

    Dans le quartier du Port du Rhin, l'église Saint-Jean-Cassien est aujourd'hui affectée au culte orthodoxe.

    L'église orthodoxe serbe Saint-Georges a été achevée en 2007 dans le quartier de Koenigshoffen.

    Enfin la construction d'une église orthodoxe russe a débuté en 2014 dans le quartier des Quinze au bord du canal de la Marne au Rhin. Celle-ci sera coiffée d'un bulbe doré culminant à 42 mètres de hauteur et comportera également un centre culturel[243],[244]. Actuellement la communauté de l'Église orthodoxe de tous les saints de Strasbourg se reunit dans un ancien garage près du boulevard Clemenceau.

    Judaïsme

    La grande synagogue de la Paix.

    Strasbourg compte une importante communauté juive avec environ 2 000 familles, dont 60 % d'Ashkénazes[245]. Environ 100 familles font partie de l'Union Juive Libérale de Strasbourg, branche du judaïsme réformé créée en 1992 et disposant de sa propre synagogue[246].

    Les juifs furent pourtant bannis de Strasbourg durant plus de quatre siècles (de 1389 suite au Pogrom de Strasbourg à 1789), époque où ils s'installèrent dans les villages et petites villes des environs. Au XIXe siècle, l'Alsace était la région où habitait le plus grand nombre de Français de confession hébraïque. Strasbourg compte plusieurs synagogues, notamment la vaste Synagogue de la Paix près du Parc du Contades, la Synagogue de Cronenbourg et la Synagogue de la Meinau. La ville est aussi dotée d'une clinique privée (la clinique Adassa, place de Haguenau), d'un hospice pour seniors (l'EHPAD/maison de retraite de la fondation Élisa, situé sur le territoire de Geispolsheim) ainsi que de plusieurs écoles et établissements secondaires (école Akiba, école Yehouda Halévi, l'ORT) gérés par la communauté juive, elle-même guidée par le grand rabbin M. René Gutman. Il existe plusieurs cimetières israélites : à Cronenbourg, 3 route d'Oberhausbergen, à Koenigshoffen, à l’angle de la rue de la Tour (no 29) et du Breuscheckweg, Adath Israël, 5 rue Jean-Pierre Clause à Cronenbourg.

    Islam

    La grande mosquée de Strasbourg, inaugurée en septembre 2012.

    La ville compte également 35 lieux de cultes musulmans, mosquées et salles de prière[247] sous l'égide de M. Mohamed Lathay, le président du culte musulman du Bas-Rhin.

    Située dans le quartier du Heyritz, la grande mosquée de Strasbourg est ouverte au culte le 1er août 2011, lors du 1er jour du Ramadan 1432. Elle est la deuxième plus grande mosquée de France après celle d’Évry-Courcouronnes et sa capacité d’accueil est de 3 000 fidèles.

    Elle est officiellement inaugurée le 27 septembre 2012 en présence du ministre français de l’intérieur et des cultes Manuel Valls, du grand rabbin de Strasbourg René Gutman, de Mgr Christian Kratz, évêque auxiliaire de Strasbourg et de M. Christian Krieger, président du Consistoire Réformé de Strasbourg[248].

    Le premier cimetière musulman municipal de France a été inauguré à Strasbourg le [249].

    Bouddhisme

    La ville a également de forts liens avec le bouddhisme. Ainsi, l'association France Tibet Libre et le Lycée international des Pontonniers ont-ils organisés la venue du dalaï-lama, dans les années 1980, et des échanges réguliers avec des moines bouddhistes sont maintenus.

    Le centre de bouddhisme zen de Strasbourg a été fondé par Maître Deshimaru en 1970. Il se situe rue des Magasins dans le quartier des Halles[250].

    Depuis juin 2014 un centre d’information sur le bouddhisme est installé dans un ancien octroi près du parc de l'Orangerie[251].

    Enfin un temple bouddhiste, Phô Hiên, est en construction dans le quartier de la Robertsau. D'une surface totale de 1 000 m2 et pouvant accueillir 600 fidèles, il est conçu par les architectes Noël Kirtz et Jean-Luc Thomas pour l’association cultuelle bouddhique vietnamienne de Strasbourg[252]. La première pierre a été posée le 20 janvier 2015. La communauté bouddhiste de Strasbourg compte environ 5 000 fidèles[253].

    Société théosophique

    Fondée à New York le 17 novembre 1875, par Helena Petrovna Blavatsky, ainsi que par le Colonel Henry Steel Olcott, William Quan Judge, Charles Sotheran, le Dr Seth Pancoast, George H. Felt et quelques autres, les quartiers généraux de la Société théosophique furent établis en Inde, d'abord à Varanasi puis à Adyar (près de Chennai). Elle compte alors parmi ses plus éminents membres Charles Leadbeater, Francesca Arundale, Annie Besant et Rudolf Steiner. Le Mahatma Mohandas Karamchand Gandhi confiait à son biographe Louis Fischer son admiration pour la théosophie : "La théosophie est la fraternité des hommes [...]. C'est l'hindouisme dans ce qu'il a de meilleur". Une statue du Mahatma Gandhi, œuvre du sculpteur indien Ram Sutar a été érigée en son honneur place de L'Étoile à Strasbourg le en présence du maire de la ville[254].

    La Société théosophique se présente ainsi :

    « La Société théosophique est une organisation internationale ayant pour but de :

    1. Former un noyau de la Fraternité Universelle de l'Humanité, sans distinction de race, credo, sexe, caste ou couleur ;
    2. Encourager l'étude comparée des religions, des philosophies et des sciences ;
    3. Étudier les lois inexpliquées de la nature et les pouvoirs latents dans l'homme.

    Son siège mondial est à Adyar, Madras, Inde. »

    Dès 1920 Strasbourg compte une section autonome (appelée "branche") fondée par Caroline Marthe North-Siegfried[255] (1866-1939): l'Association Philosophique et Humanitaire de la Bibliothèque Pythagore, qui a son siège actuel au 2 rue des Hallebardes à Strasbourg. Caroline Marthe North-Siegfried (1866-1939)[256], était la présidente[257] et fondatrice de la Croix-Rouge dans les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, présidente et fondatrice de la Société de Protection des Animaux à Strasbourg, présidente de l'Association des Dames Françaises[258], Officier de l'instruction publique, médaille de la Reconnaissance française (1920). Elle soutint activement des œuvres pour aveugles, la léproserie de la chartreuse de Valbonne[259], le Foyer de la jeune fille et l'Armée du Salut de Strasbourg. Elle fonda en 1920 la Bibliothèque Pythagore de Strasbourg, association philosophique et humanitaire, siège de la Société théosophique de Strasbourg. Elle repose au cimetière de Strasbourg-Cronenbourg et sa tombe est toujours fleurie. La loge de la Société théosophique de Strasbourg est actuellement peu active. La plupart de ses membres sont très âgés ou décédés. Seuls se poursuivent les activités régulières de la Bibliothèque Pythagore[260] de Strasbourg sous forme de conférences.

    L'église catholique libérale (ECL), mouvement religieux d'inspiration théosophique est implantée sous forme de paroisse à Strasbourg. Son église Saint Raphaël[261] se situe à Illkirch-Graffenstaden. On y pratique une communion ouverte, à laquelle chacun qui le désire sincèrement, peut participer. Cérémonialiste, cette église se rattache à une tradition historique (messe de Saint Pie V en langue française). Son but est de combiner la forme catholique du culte avec son rituel et son mysticisme. Non dogmatique, l'ECL affirme être attachée à la liberté intellectuelle et de respect pour la conscience individuelle.

    Franc-maçonnerie

    Article détaillé : Franc-maçonnerie à Strasbourg.

    La Franc-Maçonnerie est d'implantation ancienne à Strasbourg, l'un des centres de l'humanisme rhénan. Elle s'appuie sur l'héritage de la « maçonnerie opérative », présente à Strasbourg dès le XIIIe siècle sous forme de loges appelées Hütten de compagnons tailleurs de pierre, les Steinmetzen. En atteste le Livre des frères comportant les ordonnances et règles de la loge de Strasbourg datant de 1563[262]. À la suite de l'achèvement de la cathédrale de Strasbourg et aux troubles engendrés par la guerre de Trente Ans, d'« opérative », la maçonnerie strasbourgeoise devient de plus en plus « spéculative » : on parle de Briefmaurer (maçons de diplôme) face aux Grüssmaurer (maçons de salut)[263]. Le rattachement de Strasbourg à la France en 1681 accélère cet état de choses et la loge-mère de Strasbourg perd son rôle dirigeant sur les autres guildes rhénanes dès 1707[264]. Le décret royal de 1731 interdisant les réunions compagnoniques, les maçons opératifs glissent vers la clandestinité et trouvent accueil dans les loges « spéculatives ». Dès le début du XVIIIe siècle, se mettent en place une multitude de loges maçonniques à Strasbourg[265].

    On peut noter : la loge La Candeur, la Grande Loge Écossaise, la loge Saint-Louis d'Alsace (fondée en 1760), les loges La Modestie (fondée en 1763), L'Amitié (fondée en 1764), La triple Union de Sainte-Cécile (fondée en 1765) et de nombreuses autres loges, ainsi que la présence d'une branche des Illuminés de Bavière ou Illuminatenorden. Joseph Balsamo dit Cagliostro fonde et préside dès 1780 une loge maçonnique « égyptienne »[266] à Strasbourg, sous la protection et lettres patentes du cardinal de Rohan, prince-évêque de Strasbourg[267]. Une ancienne loge maçonnique située au 21 avenue de la Liberté était fréquentée par le Kronprinz Guillaume de Hohenzollern, fils de l'empereur Guillaume II d'Allemagne[268].

    Quelques loges maçonniques Strasbourgeoises :

    • La Loge des Cœurs Fidèles est une loge maçonnique strasbourgeoise active entre 1820 et 1841. Elle appartient au Grand Orient de France et travaille au Rite écossais ancien et accepté.
    • La Loge des temples rue du maréchal Joffre[269].
    • La Loge Paracelse (de la Grande Loge de France).
    • La Loge des Frères Réunis de Strasbourg[270], constituée en 1811.
    • La Loge Rouget-de-L'Isle, rue du maréchal Joffre (de la GLMF).
    • La Loge Nouvelle Concorde, de la Grande Loge mixte de France, rue du maréchal Joffre.
    • La Loge de la Vraie Fraternité, constituée en 1803
    • La Loge René Hirschler du B'nai B'rith créée en 1977[271].

    Cimetières

    La ville de Strasbourg dispose de treize cimetières. Le cimetière du Polygone, le cimetière israélite Adath Israël, le cimetière israélite de Cronenbourg, le cimetière juif de Koenigshoffen, la Nécropole militaire, le cimetière Musulman, le cimetière Nord, le cimetière Ouest, le cimetière Saint-Gall, le cimetière Saint-Urbain, le cimetière Saint-Louis, le cimetière Sainte-Hélène, et le cimetière Sud[272].

    Économie

    Repères

    La CCI de Strasbourg et du Bas-Rhin.

    Strasbourg est le siège de la Chambre de commerce et d'industrie de Strasbourg et du Bas-Rhin. Elle gère l’aéroport international de Strasbourg-Entzheim. Elle est également le siège de la Chambre régionale de commerce et d'industrie d'Alsace et de la Chambre de métiers d'Alsace.

    L'économie strasbourgeoise est marquée par l'implantation de cinq pôles de compétitivité labellisés[273] :

    1. sciences de la vie, biotechnologies et à la pharmacie : innovations thérapeutiques ;
    2. véhicule du Futur ;
    3. fibres d'éco-matériaux ;
    4. Alsace Énergivie : renforcer l'efficacité énergétique ;
    5. Hydreos : eau et écosystèmes.

    Grâce à son emplacement géographique, Strasbourg a toujours été un lieu de passage pour les biens et les personnes. Au centre de l’Europe, la ville se situe au carrefour d’un axe nord-sud historiquement très utilisé et d’un axe est-ouest. Son emplacement sur le Rhin favorise les échanges par voie fluviale. Comme toute grande ville, le secteur d’activité prédominant est le secteur tertiaire, bien que l’industrie représente encore une part non négligeable des emplois, en particulier dans les communes voisines. Strasbourg et son agglomération accueillent plusieurs grands sièges sociaux, notamment Lidl-France, Wienerberger France (à Achenheim), le Crédit mutuel, Steelcase (à Schiltigheim), Le coq sportif (à Entzheim). La ville possède plusieurs pôles de compétitivité dont Alsace Biovalley, à vocation mondiale, consacré aux biotechnologies et à la santé[274]. Ces pôles favorisent l'implantation d'entreprises des secteurs automobile et pharmaceutique. Sénerval, filiale de Séché Environnement, gère depuis 2010 l’Usine d’Incinération des Ordures Ménagères, qui est arrêtée en novembre 2014 pour présence d’amiante[275].

    Strasbourg est classée 3e ville française préférée des entrepreneurs derrière Lyon et Lille[276].

    En 2006, la commune de Strasbourg comptait 159 557 actifs dont voici la répartition :

    Répartition des emplois par secteur[277]

    Strasbourg France
    Tertiaire 87,3 % 71,5 %
    Industrie 9,4 % 18,3 %
    Construction 3,0 % 6,1 %
    Agriculture 0,2 % 4,1 %
    Sources des données : Insee

    La CUS (aujourd'hui Strasbourg Eurométropole) comptait environ 212 000 actifs dont voici la répartition :

    Répartition des emplois par branche d'activité[28]

    Branche d'activité Emplois Part
    Éducation et santé 41 500 19,6 %
    Services aux entreprises 34 100 16,1 %
    Commerce 32 000 15,1 %
    Industrie 31 000 14,6 %
    Administration 26 700 12,6 %
    Transport 12 700 6,0 %
    Finance 10 300 4,8 %
    Construction 9 500 4,5 %
    Autre 14 200 6,7 %
    Sources des données : CCI de Strasbourg et du Bas-Rhin

    Le taux de chômage a Strasbourg est, comme dans beaucoup de grandes villes françaises, supérieur à la moyenne nationale. Mais cela n'a pas toujours été le cas. Pendant longtemps, la ville s'est distinguée par un taux de chômage remarquablement faible, bien aidée par un secteur secondaire dynamique. Cependant, le recul des activités industrielles en France a progressivement réduit l'écart entre les moyennes strasbourgeoise, française[278] et régionale. La ville est en outre la 8e ville la plus inégalitaire de France, avec un coefficient de Gini de 0,445[279].

    Évolution du taux de chômage

    Année 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
    Strasbourg[280] 7,8 % 8,6 % 9,1 % 9,3 % 8,3 % 7,7 % 9,6 % 9,8 % 9,5 %
    Sources des données : Insee

    Secteur secondaire

    L'Ancienne Douane, (Käufhüss), bâtiment représentant le commerce médiéval de la ville (reconstruction XXe siècle).

    Les activités industrielles à Strasbourg ont pour particularité d'être totalement diversifiées[6]. Elles représentent 14,6 % des emplois. Sur les 3 000 entreprises industrielles, plus de 30 % sont à capitaux étrangers, notamment allemands et américains. Les principaux secteurs sont l’automobile avec Punch Powerglide (anciennement General Motors)[281] et Johnson Controls; l’industrie pharmaceutique avec Lilly, Octapharma, Prestwick Chemical, Carex, Boiron, JZ Produits Naturels[282] et l’agroalimentaire avec une usine Suchard-Mondelez, les Grands Moulins de Strasbourg, les Malteries d'Alsace, la malterie Cargill[283], les cafés Sati[284] ainsi que les brasseries de l'Espérance (appartenant au groupe Heineken), Schutzenberger et Perle. La société Brasseries Kronenbourg a définitivement quitté son site historique du quartier de Cronenbourg pour Obernai, à 25 kilomètres de Strasbourg, début 2014 tandis que la Brasserie Fischer a fermé fin 2009. Enfin la Brasserie Meteor est implantée à Hochfelden, à 23 kilomètres de Strasbourg.

    Citons également la papeterie de la Robertsau, LANA Papiers Spéciaux, présente à Strasbourg depuis 1872[285].

    Après un premier plan social en 2013 qui avait conduit à la suppression de 103 emplois, l'équipementier automobile Delphi Corporation annonce la fermeture définitive de son site strasbourgeois pour 2015[286].

    Depuis les années 1990, la création du pôle de compétitivité Alsace Biovalley a apporté de nombreux emplois dans l’industrie pharmaceutique. Outre les emplois de recherche créés par les laboratoires universitaires, avec la création de nouveaux centres de recherche comme l’institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire[287] ou l’institut clinique de la souris[288] sur le campus d'Illkirch, un certain nombre de multinationales se sont implantées à Strasbourg ou dans sa périphérie. Le point d’orgue de ce développement a été le transfert du siège social d’Aventis à Strasbourg en 2002, mais le rachat de la société par Sanofi-Synthélabo en 2004 a retransféré le siège social du nouveau groupe à Paris.

    Le port autonome de Strasbourg et la facilité de transport des marchandises sur le Rhin ont joué un rôle important dans le développement économique de la ville. Avec 8,8 millions de tonnes marchandises en trafic fluvial en 2007[289], il est le deuxième port fluvial de France après le port de Paris. Aujourd'hui, certains des espaces du port autonome sont des friches industrielles ; les anciens bassins situés près du centre-ville sont ou vont être rapidement revalorisés. Il reste des aciéries de part et d’autre du Rhin, celles du côté français avaient tendance à péricliter avant la remontée du prix de l’acier dans les années 2000 ; celles du côté allemand (groupe BSW - Badische Stahlwerke) se sont muées en micro-aciéries très rentables, embauchant alors beaucoup de travailleurs frontaliers.

    Électricité de Strasbourg et Gaz de Strasbourg, deux entreprises ayant échappées à la nationalisation au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, assurent la distribution d'électricité et de gaz.

    Secteur tertiaire

    Commerce

    L'activité commerciale représente plus de 30 000 emplois à Strasbourg. Deux énormes zones commerciales concentrent l'essentiel de l’activité commerciale : celle de la Vigie au sud et celle de Vendenheim au nord. Le centre-ville rassemble des boutiques de luxe ainsi que la Place des Halles, centre commercial abritant près de 120 boutiques et 8 restaurants. Au Neudorf, un nouveau centre commercial baptisé Rivétoile a ouvert ses portes en octobre 2008.

    Finance

    Strasbourg est l’une des premières places financière et bancaire de France[290] et jouit d'une spécificité importante dans ce domaine. La ville compte plusieurs sièges sociaux de banques (notamment : le Crédit mutuel, le CIC Est, la Banque populaire d’Alsace, la Caisse d’épargne d’Alsace, le Crédit agricole Alsace-Vosges, le Crédit lyonnais Alsace-Lorraine, le Centre Financier de la Banque postale, le Crédit foncier et communal d'Alsace et de Lorraine), cinq salles de marchés et de nombreux établissements étrangers (UBS, Barclays, HSBC, Legal & General, Monte dei Paschi di Siena, etc.). Strasbourg s'est également doté en 1979 du premier World Trade Center de France[291]. Les activités financières emploient plus de 15 000 personnes sur Strasbourg, secteur immobilier inclus[292]. En 2009, la ville a lancée des études concernant deux quartiers d'affaires. Le premier se situerait au Wacken, les travaux débuteront en 2015. Le second devrait prendre place au niveau de la Gare basse, bien que ce projet soit, en 2015, au point mort.

    Tourisme

    Le grand sapin de Noël, Place Kléber en 2010 avec le village de Noël à ses pieds.
    Place Kléber
    Passants dans la rue des Grandes Arcades, près de la place Kléber

    Le tourisme est une activité importante pour l'Alsace. Le secteur y emploie près de 25 000 personnes dont 8 300 sur Strasbourg[293]. L'arrivée du TGV Est a permis d'enrayer la baisse des activités touristiques qui touchait la région depuis 2004[294]. En revanche, la part des touristes étrangers continue de baisser : ils représentaient 32 % en 2007 contre 38 % en 2004[295]. Par ailleurs, les touristes étrangers sont davantage présents l'été (environ 44 % des touristes) que l'hiver (environ 26 %). Chaque année, depuis 1570, le célèbre marché de Noël (ou Christkindelsmärik) ouvert pendant le mois de décembre, draine un nombre considérable de visiteurs, les capacités hôtelières de la ville et de toute la région faisant le plein à cette période. Malheureusement, ces capacités d’accueil sont sous-utilisées le reste de l’année avec un taux d'occupation moyen des chambres de 54,7 % contre 60,4 % pour la France[296]. Située à la jonction des EuroVéloroutes EV5 (Via Francigena - de Londres à Rome/Brindisi) et EV15 (Véloroute Rhin de la source du Rhin à Rotterdam), Strasbourg, par ailleurs première ville cyclable de France, est visitée par de nombreux cyclistes de Pâques à fin octobre.

    Restauration

    La restauration est très développée à Strasbourg, notamment dans la vieille ville. On y trouve principalement des restaurants, nommés winstubs ou bierstubs, proposant des spécialités alsaciennes. Certains restaurants sont distingués par la toque Gault et Millau, ainsi que par les étoiles et fourchettes Michelin. En plus de restaurants traditionnels français (brasseries) et restaurants gastronomiques, la cuisine du monde est très représentée, avec de nombreux restaurants italiens, asiatiques, ainsi que les pays du Moyen-Orient (dont de nombreux Döner Kebab).

    Culture locale et patrimoine

    Article détaillé : Strasbourg en images.

    Le centre historique, la Grande Île (ou ellipse insulaire), a été classé patrimoine mondial par l’UNESCO en 1988[4]. Strasbourg est également labellisée ville d'art et d'histoire par le ministère de la Culture. Si les vestiges de la ville romaine ont quasiment disparu, Strasbourg conserve en revanche un patrimoine architectural remarquable qui s'étend du Moyen Âge à aujourd'hui.

    Les ponts couverts du XIIIe siècle vus du barrage Vauban. En arrière-plan, la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg.

    Patrimoine architectural

    Article détaillé : Liste des monuments historiques de Strasbourg.

    Moyen Âge et Renaissance

    La Petite France.
    La Petite France.
    L’ancienne Commanderie Saint-Jean XVe siècle.
    Les ponts couverts.

    Strasbourg abrite de nombreux témoins du Moyen Âge et de la Renaissance, notamment en son centre historique. Parmi les plus anciens vestiges de la ville, les ponts couverts, construits au XIIIe siècle avaient pour rôle de protéger l'accès fluvial. Le système défensif est revu à plusieurs reprises jusqu'à la fin du XVIe siècle. Les tours visibles encore aujourd'hui sont les dernières des 90 que comptaient les défenses de la ville jusqu'au XIXe siècle[297]. Le barrage Vauban est la suite logique du système défensif des ponts couverts. Écluse fortifiée construite à partir de 1685 par Vauban, ce barrage vise à renforcer les défenses de la ville. Il pouvait servir à inonder l'accès sud de la ville afin de ralentir (voire de stopper) la progression ennemie.

    Strasbourg compte aussi de nombreuses maisons à colombages. La Maison Kammerzell est sans doute l'une des plus emblématiques. Construite au XVe siècle, elle prendra son aspect actuel en 1589 à la suite d'importants travaux. Cette maison se distingue par sa structure originale : un premier niveau en pierres, puis trois niveaux en bois de type Renaissance rhénane, et enfin trois niveaux de combles[298]. Les ornements extrêmement nombreux et détaillés évoquent l'Antiquité, les cinq sens, le travail des hommes. On retrouve d'autres maisons à colombages dans le quartier de la Petite France. Miraculeusement épargné par les guerres, ce quartier implanté sur l'Ill offre un véritable panorama de la Renaissance rhénane. Les maisons les plus remarquables sont la maison des tanneurs (construite en 1572 et retouchée au début du XVIIe siècle par son propriétaire) et la maison Haderer.

    Édifiée en 1358 le long de l'Ill, l'Ancienne Douane est l'un des rares témoins du commerce médiéval de la ville. Détruite par les bombardements de 1944, elle a été restaurée en 1956 et accueille aujourd'hui un restaurant traditionnel ainsi que des expositions temporaires[299]. Toujours le long de l'Ill se trouve l'ancienne boucherie. Construit entre 1586 et 1588, l'édifice en forme de « U » se caractérise par la sobriété de son architecture. Il n'abandonne sa fonction initiale qu'en 1859 et abrite aujourd'hui le musée historique[300].

    La place du marché aux cochons de lait.

    Situé au sud du centre historique, l'hôpital civil est édifié à la fin du XIVe siècle. En 1716, un incendie le détruit partiellement. La construction d'un nouvel hôpital (encore visible aujourd'hui) commence dès 1717 sous le contrôle de l'architecte Rodolphe Mollinger. Ses immenses toitures abritent trois étages de greniers. L'édifice est agrandi en 1741[301]. Parmi les rares éléments ayant subsisté à l'incendie du XVIIIe siècle, la cave historique est sans doute le plus remarquable. Construite entre 1393 et 1395, elle est utilisée pour élever le vin servi aux malades. Cette cave abrite notamment un vin blanc de 1472. Ce nectar de plus de 500 ans n'a été servi qu'à trois reprises : en 1576, en 1716 ainsi qu'en 1944 aux libérateurs de la ville[302].

    Sur la place Gutenberg, l'un des plus anciens sites de Strasbourg, se trouve le Neubau qui abrite la chambre de commerce et d'industrie. Construit à partir de 1582 sous l'impulsion d'entrepreneurs suisses, le bâtiment est représentatif du style Renaissance. Il fit notamment office d'hôtel de ville. Il a été agrandi en 1867 dans le respect du style originel[303],[304].

    L'hôtellerie du Corbeau est un autre lieu intéressant. Fermée au XIXe siècle, elle a reçu des hôtes illustres tels que Frédéric le Grand, Jean-Jacques Rousseau ou encore Alexandre Dumas. Le lycée Fustel-de-Coulanges (anciennement collège royal, lycée impérial et école centrale sous la République), jouxtant la cathédrale, a d'abord été le petit séminaire pour les Jésuites après sa construction en 1685. Mais le lieu est surtout connu pour avoir abrité la première imprimerie de Strasbourg, dans la maison dite zum Thiergarten[305].

    XVIIIe et XIXe siècles

    Le Palais des Rohan.

    Strasbourg abrite plusieurs témoins de cette époque. L'Aubette, dessinée par l'architecte Jacques François Blondel est édifiée entre 1765 et 1778 dans un style néo-classique sur la place Kléber. Ce bâtiment qui utilise un grès rose très coloré, sert dans un premier temps de corps de garde. Endommagé en 1870, il abrite par la suite le conservatoire de musique. Ce bâtiment est, avec la place du Marché Gayot construite en 1769, la seule réalisation issue du plan d'embellissement Blondel qui prévoyait une restructuration complète de la Place Kléber. Un important projet de restauration a été achevé 2010. L'Aubette abrite désormais une galerie commerçante[306].

    Le palais des Rohan est lui aussi remarquable. Il est notamment l'un des rares édifices de l'époque à utiliser un grès clair et non rose. Cet ancien palais épiscopal est construit entre 1728 et 1741 par l'architecte royal Robert de Cotte[307]. Sa façade est ornée de nombreuses sculptures que l'on doit à Robert le Lorrain, de personnages religieux ou mythiques[308]. Il accueille aujourd'hui trois musées : le musée archéologique, le musée des beaux-arts et le musée des arts décoratifs. Près de la place Broglie, on retrouve l'Hôtel de Klinglin, imaginé par Jean-Pierre Pflug et construit entre 1731 et 1736 à la demande de François Joseph de Klinglin alors prêteur royal de la ville. Il accueille un temps la préfecture du Bas-Rhin, c'est aujourd'hui la résidence du préfet. Détruit en 1870 pendant le siège de Strasbourg, il est rapidement restauré[309]. Juste à côté, le bâtiment de l'Opéra (où joue l'Opéra national du Rhin), est édifié entre 1804 et 1821 par l'architecte Villot. Il est partiellement détruit en 1870 à la suite de bombardements allemands. Lors de sa restauration en 1888, la façade arrière est enrichie d'un avant-corps circulaire[310]. Toujours aux abords de la place Broglie se trouve l'Hôtel de Hanau, imaginé par Joseph Massol et achevé en 1736. Sa construction est financée par Régnier III de Hanau-Lichtenberg qui meurt avant la fin des travaux. Le bâtiment devient hôtel de ville en 1806. Aujourd'hui, il est principalement utilisé pour les célébrations de mariage[311].

    Dans le quartier de la Robertsau, le château de Pourtalès est un monument remarquable. Construit au XVIIIe siècle, il a été remanié à plusieurs reprises au cours du XIXe siècle puis au début du XXe siècle. Les pavillons sont agrandis, un parc à l'anglaise est aménagé, un nouveau corps de bâtiment voit le jour. Ce château est aujourd'hui la propriété d'une université américaine, la Schiller International University[312].

    Architecture impériale allemande

    Le palais du Rhin.
    Le Palais universitaire.
    La bibliothèque nationale et universitaire.
    Carte postale montrant partiellement et en perspective la gare de Strasbourg, un imposant bâtiment de style wilhelmien, avec son entrée par la partie centrale et son aile droite. Ses façades, librement inspirées du style Renaissance, s'ouvrent par de grandes baies vitrées. Devant l'auvent de la gare stationnemnt plusieurs personnes et chevaux attelés ou montés. Les impressions en allemand Strassburg et Zentralbahnhoff figurent au-dessus de la gare parmi d'autres mots manuscrits.
    La gare de Strasbourg au début du XXe siècle.

    On prétend qu'après les destructions massives de la Seconde Guerre mondiale, où les grandes villes allemandes furent rasées par les bombardements alliés, c'est à Strasbourg qu'on peut admirer les plus beaux exemples de l'architecture wilhelmienne. Notamment dans le vaste quartier bâti par les allemands, la Neustadt (nouvelle ville en allemand) dont le point central est la Kaiserplatz (place impériale) devenue la place de la République. C'est pourquoi récemment un projet de la communauté urbaine et de la région Alsace prévoit de proposer la Neustadt au patrimoine mondial de l'UNESCO[313].

    On retrouve en effet sur la place de la République plusieurs bâtiments caractéristiques comme le palais du Rhin, ancien palais impérial construit entre 1883 et 1888 par l'architecte Hermann Eggert dans le plus pur style germanique. Édifié pour accueillir l'empereur lors de ses visites à Strasbourg, il marque le rattachement de la ville à l'Allemagne, et s'inscrit dans un programme de rénovation urbaine de grande ampleur. Il abrite depuis 1920 la Commission centrale pour la navigation du Rhin. L'actuel Théâtre national de Strasbourg, dû aux architectes Hartel et Neckelmann, est un autre bâtiment important. Construit entre 1888 et 1899, il accueille dans un premier temps les sessions de la Délégation régionale. En 1911, il devient le Parlement d'Alsace-Lorraine jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale[314]. Rattaché depuis 1972 au Ministère de la culture, il est le premier théâtre national implanté en province[315].

    On doit aussi à ces deux architectes la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg de style néo-renaissance, inaugurée en 1895. Elle est aujourd'hui, avec ses trois millions d'ouvrages, la deuxième bibliothèque de France[316].

    Strasbourg abrite d'autres bâtiments publics remarquables construits à la même époque, comme la préfecture (ancien ministère d'Alsace-Lorraine), édifiée en 1911, mais aussi, l'hôtel des Postes dessiné par l'architecte Von Rechenberg dans un style néo-gothique. Édifié entre 1896 et 1899 par l'administration des Postes, ce bâtiment a été partiellement détruit en 1944. Lors de sa reconstruction, on utilisa du grès rose. Aujourd'hui encore il est utilisé par La Poste[317]. Les bains municipaux imaginés par Fritz Beblo, construits de 1905 à 1908 s'éloigne des standards d'alors, avec son imposante façade rouge et son style néo-roman[318]. Le Palais de Justice, dû à Skjöld Neckelmann et construit entre 1894 et 1897 est aussi un témoin intéressant de l'époque. À l'instar de la plupart des édifices publiques construits sous l'ère allemande, ce palais utilise un grès gris clair[232].

    Plusieurs bâtiments affectés à l'enseignement font également partie du patrimoine strasbourgeois, notamment le Palais universitaire « Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg » édifié en 1884 sous le contrôle du jeune et talentueux Otto Warth. Il accueille aujourd'hui encore certaines filières universitaires (histoire, archéologie, histoire de l'art, arts plastiques, théologie)[319] et est considéré comme l'un des plus beaux monuments construits sous l'ère allemande. Le Lycée international des Pontonniers est un ex-lycée de jeunes filles inauguré en 1904 qui rompt clairement avec les tendances néo-renaissance allemandes[320].

    La Neustadt offre également d'autres bâtiments publics à l'architecture caractéristique comme la gare centrale, inaugurée en 1883. Celle-ci est l'un des premiers édifices entrepris après le rattachement de l'Alsace à l'Allemagne. La façade du bâtiment n'a quasiment pas été retouchée, elle est aujourd'hui surmontée d'une grande verrière. Le bâtiment de la « Gallia » (« Germania » à sa construction) achevé en 1885 est également typique de la ville et de l'époque. Il a d'abord abrité une compagnie d'assurances. Depuis les années 1920, il est le siège d'associations étudiantes (aujourd'hui le CROUS et l’Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg)[321]. On doit la caserne Stirn à l'architecte Von Lilienstern. Construit entre 1884 et 1897, cet édifice est très moderne à l'époque. Il couvre une superficie de 4 hectares et peut accueillir trois bataillons d'infanterie[322]. Après la guerre de 1870, Strasbourg devient en effet une base importante de l'armée allemande.

    Enfin, la ville offre quelques beaux exemples d'ensembles architecturaux Jugendstil, comme le 22, rue du général Castelnau (architectes F. Lütke et H. Backes), la villa Schützenberger, au 76, allée de la Robertsau (architectes : Berninger & Krafft) ou encore l'hôtel Brion, 22, rue Sleidan (architecte : Auguste Brion).

    Citons aussi la capitainerie du Port du Rhin de style néo-gothique avec son haut beffroi.

    Architecture contemporaine

    La tour Valentin-Sorg, emblématique des transformations des années 1970 et la Cathédrale Notre-Dame.

    Strasbourg possède également de nombreux monuments plus contemporains comme le monument aux morts de Strasbourg, œuvre symbolique situé dans une région qui fut tantôt allemande et tantôt française au gré de l'Histoire. Situé place de la République et inauguré en 1936 par le président de la République Albert Lebrun, il porte comme seule inscription « À nos morts » sans mentionner la patrie pour laquelle les soldats sont tombés. La sculpture représente une mère (symbolisant la ville de Strasbourg) tenant sur ses genoux ses deux enfants mourants, l'un allemand et l'autre français. Ils se sont combattus et devant la mort enfin ils se rapprochent. La sculpture a été réalisée par Léon-Ernest Drivier. C'est un des rares Monuments aux morts pacifistes français.

    La ville compte aussi quelques beaux exemples du style art déco: secteur Halles/rue du Travail, angle avenue des Vosges/rue Oberlin ou encore le Parc des Expositions au Wacken.

    Plusieurs bâtiments modernes se trouvent dans le quartier européen. Ainsi, la ville abrite le palais de l'Europe dessiné par l'architecte Henry Bernard et inauguré en 1977. Il abrite le Conseil de l'Europe. Le palais des Droits de l'Homme dû à Richard Rogers accueille également depuis 1998 la Cour européenne des droits de l'homme. Le bâtiment épouse le cours de l'Ill, d'où sa forme en arc de cercle. Enfin, le parlement européen que l'on doit au cabinet Architecture Studio est un autre bâtiment remarquable. Inauguré en 1999, il fait suite au sommet d'Édimbourg qui, en 1992, fixe définitivement le siège du parlement européen à Strasbourg[323]. Sa surface totale est de 220 000 m2 pour 60 mètres de hauteur[324].

    L'architecture contemporaine est également marquée par des édifices à vocation culturelle comme le musée d'Art moderne et contemporain dû à l'architecte Adrien Fainsilber. Inauguré en 1998 il est situé à proximité du barrage Vauban et fait face à l'hôtel du Département (1989) dont l'architecture rappelle celle d'un paquebot. Plus récemment, le Zénith de Strasbourg, imaginé par Massimiliano Fuksas a été achevé en 2008 après deux ans de travaux. D'autres bâtiments culturels sont intéressants comme la Cité de la musique et de la danse, qui, depuis son inauguration en 2006, est occupée par le pôle des écoles de musique de Strasbourg et principalement par le Conservatoire à rayonnement régional de Strasbourg. Enfin, la maison de la Radio-Télévision, inaugurée en 1961[325] et aujourd'hui siège de France 3 Alsace est un édifice qui abrite une mosaïque de 25 mètres de long imaginée par Jean Lurçat et intitulée La Création du monde[326]. Dans le domaine éducatif, on citera l'Escarpe, de l'université Robert-Schuman que l'on doit aux architectes Knecht et Schweitzer et surtout le Pôle européen de gestion et d'économie qui loge dans une ancienne manutention en brique rouge subtilement modernisée.

    L'hôtel de la Région imaginé par le cabinet Chaix et Morel et construit entre 2002 et 2004 dans le quartier du Wacken est également intéressant. Plus controversée, l'immense verrière de 125 mètres de long et de 23 mètres de haut conçue par Jean-Marie Duthilleul recouvre la façade de la gare historique depuis l'arrivée du TGV-Est en 2007.

    Côté urbanisme, la Cité-jardin du Stockfeld et la cité ouvrière Ungemach ont été construites au début du XXe siècle selon un concept d'intégration d'un lotissement de logements sociaux dans des espaces verts. La passerelle Mimram, du nom de son architecte Marc Mimram est également une œuvre importante de l'urbanisme de strasbourgeois. Située dans le jardin des Deux Rives et exclusivement piétonne, elle relie Strasbourg à la ville allemande de Kehl. Sa fonction, essentiellement symbolique, traduit la volonté de rapprocher les deux rives du Rhin et donc les deux pays.

    L'ancien Armement Seegmuller donnant sur le bassin d'Austerlitz, près de la place de l’Étoile, est un témoignage remarquable de l'architecture portuaire et industrielle des années 1930, les anciennes grues de manutention ont même été conservées. Le site est actuellement en pleine réhabilitation (médiathèque, logements, commerces, résidence étudiante), la ville veut en faire le cœur d'un vaste projet d'urbanisme reliant le quartier du Heyritz jusqu'au Port du Rhin.

    La skyline strasbourgeoise

    La ville compte quelques immeubles et édifices de grande hauteur. Outre la cathédrale et ses 142 mètres, l'église Saint-Paul, avec ses deux clochers, culmine à 76 mètres ; elles sont suivies par : la Tour de chimie (73 mètres)  située sur le campus de l'Esplanade , le Parlement européen et ses 70 mètres, deux silos de 69 et 67 mètres au Port du Rhin, l'église Saint-Maurice dont le clocher atteint 65 mètres, la tour Europe (haute de 62 mètres) de la Place des Halles, et la tour Schwab de la cité de l'Ill avec ses 56 mètres.

    La future tour Elithis Danube, qui sera livrée en 2017, dans l'écoquartier Danube, atteindra également 56 mètres, tandis que les trois tours dites Black Swans, près de l'armement Seegmuller, en mesureront 55.

    L'ensemble immobilier Porte de France, près de la place de la Bourse, mesure environ 50 mètres de hauteur au maximum, tandis que l'ancienne Maison du Bâtiment, place de Haguenau, atteint 48 mètres. Enfin, l'ancien silo Seegmuller et le centre administratif de l'Eurométropole sont hauts de respectivement 50 et 46 mètres[327]. Par ailleurs, la Tour Valentin-Sorg, avec 48 mètres, domine la place de l'Homme-de-Fer.

    Vie culturelle

    Théâtres et salles de spectacle

    Le Taps Scala à Neudorf.

    Le Théâtre national de Strasbourg (TNS), est l'un des hauts-lieux culturels de Strasbourg. C'est le seul théâtre national de France ne se trouvant pas à Paris. Descendant du Centre dramatique de l'Est, il obtient son statut de Théâtre national en 1968[328]. Idéalement implanté aux abords de la place de la République, il propose entre 15 et 20 pièces par saison. La programmation laisse une place importante aux œuvres européennes, souvent méconnues du public français. Premier établissement national décentralisé, le TNS est également membre de l'Union des théâtres de l'Europe dont l'objectif est de développer une action culturelle commune.

    Strasbourg abrite d'autres structures, comme le TJP, fondé en 1974 par André Pomarat, et qui est spécialisé dans les arts de la marionnette. Aujourd'hui centre dramatique national, ce théâtre accueille environ 60 000 spectateurs par an[329]. Autre scène de qualité, Le Maillon est un théâtre à la programmation particulièrement contemporaine. Essentiellement basé au Wacken (deux salles : 600 et 150 places)[330] cette institution culturelle dispose aussi d'une salle (en travaux) à Hautepierre - son siège historique. Les scènes du TAPS (Théâtre Actuel et Public de Strasbourg), que l'on retrouve sur le site de la Laiterie (TAPS Gare) et dans le quartier de Neudorf (TAPS Scala) sont gérées par la direction des affaires culturelles de la ville. Pôle Sud, scène conventionnée pour la musique et la danse, se situe dans le quartier de la Meinau. Ce lieu peut accueillir 320 spectateurs[331].

    Le Hall des Chars est un lieu interdisciplinaire géré par l'association La Friche Laiterie et consacré aux arts vivants. Il propose au public de découvrir la scène émergente du Grand-Est, sur ses trois espaces.

    Le café-théâtre et l'humour sont représentés par le Kafteur ainsi que le Camionneur, tous deux situés dans le quartier de la gare. Le Cube noir du CREPS, à Koenigshoffen, est davantage tourné vers le théâtre amateur.

    L'activité théâtrale de Strasbourg est aussi orientée vers les traditions régionales, avec la Choucrouterie, cabaret de Roger Siffer. Ce petit théâtre de 80 places accueille 20 000 spectateurs chaque année et propose des spectacles humoristiques sur le thème de l'Alsace[332]. Le théâtre alsacien de Strasbourg, créé en 1898 est lui aussi essentiellement réservé aux metteurs en scène épris de théâtre dialectal[333].

    Musique

    L'Opéra national du Rhin.

    L'Opéra national du Rhin est né de la fusion des opéras municipaux de Colmar, Mulhouse et Strasbourg. Il a obtenu le statut d'opéra national en 1997 et propose plus de 130 représentations par an avec la collaboration de l'orchestre philharmonique de Strasbourg[334]. Fondé en 1855, ce dernier est composé de 110 musiciens et donne plus de 30 concerts par an à Strasbourg. L'orchestre se produit également à l'étranger et a obtenu plusieurs récompenses nationales et internationales[335]. La Cité de la musique et de la danse, consacré à la musique classique et contemporaine organise régulièrement des concerts. Son Festival de musique de Strasbourg, le plus ancien de France, y est organisé depuis 1932.

    Les musiques d'aujourd'hui sont également très diffusées grâce à La Laiterie - salle des musiques actuelles. Ce lieu inauguré en 1994 sur une friche industrielle est devenu, malgré sa taille modeste (deux salles : 1 000 et 300 places), un lieu renommé avec 200 concerts et 100 000 spectateurs par an[336],[337]. Sa programmation est très éclectique. Strasbourg abrite d'autres petites salles, comme le Pôle Sud qui est essentiellement consacré au jazz et à la danse. Le Molodoï, centre autonome jeune crée en 1988, est pour sa part essentiellement tourné vers les musiques alternatives (hip-hop, punk, hardcore)[338]. Le centre culturel de Neudorf possède une salle de 700 places et accueille spectacles de danse, concerts et meetings politiques. La salle est également équipée d'un bar et offre occasionnellement des services banquet[339].

    La ville compte aussi trois grandes structures. Le palais de la Musique et des Congrès qui s'étend sur 50 000 m2 et abrite notamment deux auditoriums (de 2 000 et 1 100 places), accueille des concerts de musique classique. Il s'y déroule environ 350 manifestations pour 320 000 participants chaque année[340],[341]. Le Rhenus est l'une des plus vastes salles de concerts de la ville. Ce hall peut accueillir 8 000 spectateurs et couvre 10 932 m2. Il n'est néanmoins pas adapté aux concerts, sa vocation première étant d'accueillir des manifestations sportives et des expositions temporaires[342]. D'où la construction du Zénith Europe à Eckbolsheim. Inauguré en janvier 2008, sa capacité maximale est de 12 000 spectateurs ce qui en fait le plus grand de France[343].

    Dans un domaine plus éducatif, Les Percussions de Strasbourg, sont un groupe instrumental créée en 1962 par six percussionnistes et qui se produit régulièrement dans le cadre de manifestations musicales. Les percussions de Strasbourg proposent aussi des cours, des stages et des interventions scolaires[344].

    Orgues

    Strasbourg est également réputée pour la quantité et la variété de ses orgues baroques, néo-classiques, romantiques, germaniques, modernes et éclectiques, dont beaucoup sont classés monument historique. La présence d'organistes réputés comme Marie Joseph Erb, Albert Schweitzer et Helmut Walcha a contribué au renom des instruments de la ville et a favorisé la restauration des plus anciens de ceux-ci. Plusieurs dynasties de facteurs d'orgues sont représentés dans les églises mais aussi les salles de concert (Palais des Fêtes, ancien Conservatoire, Cité de la musique et de la danse) de Strasbourg : les Silbermann, André et Jean-André, (église Saint-Thomas, église Saint-Guillaume, église Saint-Pierre-le-Jeune protestante, église Sainte-Aurélie) ; les Schwenkedel, Georges et Curt (église Saint-Jean) ; les Walther ; les Roethinger, Edmond-Alexandre et Max (église Sainte Madeleine, église Saint-Pierre-le-Vieux catholique) ; les Kern, Alfred, Gaston et Daniel (cathédrale Notre-Dame). D'autres grands noms de la facture d’orgues incluent Joseph Merklin (Temple Neuf, chœur de la cathédrale Notre-Dame) et Eberhard Friedrich Walcker (église Saint-Pierre-le-Vieux protestante)[345].

    Événements culturels

    Musiques classiques et contemporaines

    Strasbourg accueille plusieurs festivals musicaux. Le plus ancien d'entre eux est le Festival de musique de Strasbourg. Créé en 1932 par la Société des amis de la musique de Strasbourg, il est consacré à la musique classique et à l'art lyrique[346].

    On doit aussi à cette société le Festival de jazz de Strasbourg, créé en 1987[347]. Le festival Jazzdor réunit lui aussi les passionné de musique jazz. Fondé en 1986, il organise environ 40 concerts à Strasbourg. Le festival produits également des concerts en Allemagne ; à Offenbourg depuis 2002 et à Berlin depuis 2007 avec son édition berlinoise jazzdor berlin[348]. Le Festival Musica, ou Festival international des musiques d'aujourd'hui, créé en 1982, réunit plus de 20 000 spectateurs chaque année. En 2007 58 compositeurs ont proposé une centaine d'œuvres contemporaines[349].

    Les musiques actuelles sont représentées essentiellement par Le Festival des Artefacts, créé au début des années 1990. Il se déroule sur plusieurs jours au mois d'avril, au Zénith Europe et à La Laiterie[350]. Au mois de juin se déroule dans divers lieux de l'agglomération, le festival electro-groove et cultures urbaines Contre-Temps. La musique électronique est représentée par les Nuits électroniques de l'Ososphère, qui se déroulent chaque année en septembre à La Laiterie, à la Friche Laiterie et au Molodoï[351]. Enfin l'un des événements de la rentrée culturelle strasbourgeoise, est le festival des Nuits Européennes, investissant la Strasbourg Eurométropole en collaborant avec ses institutions culturelles et ses lieux de vie nocturne dans un dialogue constant avec les grandes cités européennes[352].

    Danse et théâtre

    Strasbourg accueille plusieurs festivals de danse et de théâtre, dont le festival Nouvelles Strasbourg Danse au mois de mai, qui investit les salles les plus importantes de la ville ainsi que les places et les rues; mais également au mois de juin le festival de théâtre Premières durant lequel de jeunes metteurs en scènes européens présentent leurs premièrs travaux.

    La ville possède également une importante structure polyvalente : le parc des expositions du Wacken, qui regroupe quatre halls d'une superficie de 5 200 à 6 000 m2 pour un total 22 000 m2. Il accueille notamment la Foire européenne (1 100 exposants et 220 000 visiteurs par an) et le salon des vignerons indépendants[353],[354]. Strasbourg organise également la foire européenne d'art contemporain St-art. Créé en 1995, cet évènement accueille 30 000 visiteurs annuels et met l'accent sur l'ouverture européenne puisque près de 50 % des 95 galeries sont d'origine européenne[355].

    Littérature et livre

    Depuis 2005 ont lieu chaque année en mars les Rencontres Européennes de Littérature à Strasbourg[356], organisées par l'Association Capitale Européenne des Littératures (ACEL)[357] en partenariat avec l'Université de Strasbourg. C'est notamment dans le cadre de ces Rencontres que sont remis le Prix européen de littérature, le Prix de littérature francophone Jean Arp et le Prix du patrimoine Nathan Katz. Le but de ces Rencontres est de promouvoir, en collaboration avec l'ensemble des acteurs culturels locaux, nationaux et européens, la place de Strasbourg en tant que capitale européenne des littératures et de mettre en valeur, dans une perspective largement ouverte sur l'espace européen comme sur l'espace francophone, le très riche patrimoine littéraire de l'Alsace, qui reste largement encore à découvrir.

    En septembre 2008, Strasbourg a accueilli la première édition de la manifestation consacrée au 9e art, StrasBULLES.

    Cinéma
    Article détaillé : Liste de films tournés à Strasbourg.
    Le Cinema Odyssée à Strasbourg.

    En matière de cinéma, l'association des Films du Spectre organise depuis 2006, le Spectre Film Festival, un événement annuel, se déroulant en septembre et consacré au cinéma de genre science-fiction, horreur et fantastique.

    Musées

    L'ancienne boucherie, actuel musée historique.

    Depuis les années 1990, l'offre culturelle s'est développée et diversifiée[358]. D'abord avec le Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMCS), inauguré en 1998 et qui expose sur ses 5 500 m2 des œuvres contemporaines de 1870 à nos jours[359]. Puis avec la réouverture du musée historique, situé dans le bâtiment de l'ancienne boucherie. L'édifice de 1586 nécessitait en effet d'importants travaux de stabilisation. Ce musée est essentiellement axé sur l'histoire urbaine, militaire et économique de la ville. On y découvre notamment une maquette à l'échelle 1/600e de Strasbourg en 1727[360].

    La culture alsacienne est représentée par le Musée alsacien, des arts et traditions populaires. On y découvre notamment la vie rurale alsacienne entre 1750 et 1860 à travers des objets de toutes sortes : mobilier, jouets, documents, couverts et autres ustensiles[361]. Le musée des Arts décoratifs, situé dans l'enceinte du palais des Rohan nous fait également découvrir l'artisanat strasbourgeois du XVIIe siècle sous toutes ses coutures, ainsi que les appartements du palais[362]. Le Palais des Rohan abrite aussi le Musée archéologique, qui propose une importante collection d'objets anciens (de -600 000 à 800 ans après J.C.) découverts en Alsace et le musée des beaux-arts, qui retrace l'histoire de la peinture en Europe. Ce musée propose entre autres de nombreuses œuvres italiennes dont la plus ancienne, de Sandro Botticelli, est datée de 1485[363]. Le cabinet des estampes et dessins, fondé en 1890, abrite quant à lui environ 200 000 œuvres dont les plus anciennes datent du XVe siècle[364].

    Non loin de là, face à la cathédrale de Strasbourg, le musée de l'Œuvre Notre-Dame déploie une riche collection d'œuvres anciennes, bien souvent à caractère religieux. On y retrouve notamment l'un des plus anciens vitraux de France[365], la tête romane de Wissembourg de 1060, ainsi que la statuaire du XIIIe siècle de la Cathédrale[366].

    Plus ludique, le musée zoologique, rattaché à l'université Louis-Pasteur, propose une collection impressionnante d'animaux, parfois rarissimes. Le musée abrite aussi une collection gigantesque d'un million d'insectes[367].

    Le musée de minéralogie, lui aussi universitaire, abrite plus de 30 000 minéraux. S'y trouve notamment la deuxième collection de météorites en France (450 échantillons)[368]. L'Observatoire astronomique avec son Planétarium est un autre lieu intéressant. Sous sa coupole se cache la troisième lunette astronomique de France après celles de Meudon et de Nice. Le Planétarium propose de nombreuses séances destinées à la découverte de l'Univers[369].

    Ouvert en 2005, le Vaisseau est un espace de découverte scientifique destiné aux enfants. Il propose au public jeune d'apprendre tout en s'amusant[370].

    Inauguré en novembre 2007, le nouveau musée Tomi Ungerer - Centre international de l'Illustration présente la collection Tomi Ungerer, donation de l'artiste à sa ville natale. Il est désormais installé à la villa Greiner, à deux pas du centre historique. Ce musée possède un fonds de 8 000 dessins originaux et 6 000 jouets anciens[371].

    Dans un registre plus surprenant le musée de la Coop, installé dans les locaux historiques de l'entreprise au Port du Rhin, permet de découvrir l'histoire de la fameuse coopérative alsacienne[372],[373]. Un musée du parachutisme est présent à l'aérodrome de Strasbourg-Neuhof[374].

    Enfin un Musée Vodou a ouvert en janvier 2014 dans l'ancien château d'eau de la gare.

    Bibliothèques

    Médiathèque de Neudorf.

    La Bibliothèque nationale et universitaire (BNUS) est, avec sa collection de 3 millions de volumes la deuxième bibliothèque de France. Elle a été fondée à la suite des bombardements de 1870 qui ont détruit l'ancien édifice et les 400 000 ouvrages qu'il abritait[375]. Reconstruite sous l'ère allemande, la bibliothèque obtiendra son statut de bibliothèque nationale en 1926[376]. Selon les chiffres de 2006, elle compte 16 488 lecteurs inscrits dont 64 % d'étudiants. La BNUS fait acquisition de 25 000 nouveaux ouvrages chaque année et se modernise profondément (bornes Wi-Fi, mise en ligne de documents)[377]. Les domaines favorisés par la BNUS sont l'Europe, l'Allemagne, l'Alsace, l'Antiquité et la religion[378].

    La bibliothèque municipale de Strasbourg (BMS), moins élitiste, propose un fonds de 600 000 documents, dont 120 000 destinés au jeune public et 75 000 CD audio[379]. Bibliothèque de proximité, la BMS compte neuf succursales réparties dans la ville. Elle accueille également des rencontres, des conférences et des ateliers pour enfants. Enfin, la bibliothèque propose le service Bibliobus, un bus équipé comme une bibliothèque et qui s'arrête à certaines heures près des établissements scolaires.

    La ville abrite dix médiathèques[380]. La plus importante est la médiathèque André Malraux, située près du Centre Administratif et du centre commercial Rivétoile, il s'agit d'une bibliothèque de la communauté urbaine, elle fait donc partie du réseau des Médiathèques de la Ville et Communauté Urbaine de Strasbourg. Elle regroupe 160 000 documents en accès libre ainsi que 200 000 livres anciens[381].

    Incunables
    Codex Guta-Sintram. Manuscrit sur parchemin, 1154. Ouvrage écrit par la nonne Guta von Schwarzenthann (à droite) et illustré par le moine Sintram von Marbach (à gauche). Il a appartenu aux chanoinesses du monastère de Schwartzenthann (Haut-Rhin).
    – Coll. Bibliothèque du Grand Séminaire de Strasbourg.

    En tant qu’un des premiers centres européens de l’imprimerie (Jean Mentel et autres), Strasbourg s’est longtemps enorgueilli d’une très importante collection d’incunables. Celle-ci cependant fut presque totalement anéantie à la suite du bombardement de la bibliothèque et des archives municipales, en 1870. D’importants efforts de reconstitution des fonds menés à partir de 1872 sous les auspices notamment de Rodolphe Reuss font que Strasbourg peut aujourd'hui se vanter à nouveau de posséder un nombre considérable d’incunables dans ses bibliothèques, nombre réparti comme suit : Bibliothèque nationale et universitaire, env. 2 300[382] ; Médiathèque de la ville et de la Strasbourg Eurométropole, 349[383] ; Bibliothèque du Grand Séminaire de Strasbourg, 237[384] ; Médiathèque protestante, 66[385] et Bibliothèque alsatique du Crédit mutuel, 5[386].

    Strasbourg dans la culture française

    Strasbourg dans la littérature

    Au XVIIIe siècle

    • Laurence Sterne consacre le chapitre le plus long de son chef-d’œuvre Vie et opinions de Tristram Shandy, gentilhomme, à une parabole fictive, le « conte de Sklawkenbergius », située à Strasbourg[387]. Son compatriote Matthew Gregory Lewis situe, lui, un long passage de son roman Le Moine dans la forêt située à l’orée de la ville.

    Au XIXe siècle

    • Honoré de Balzac cite cette ville comme le lieu de naissance des grands banquiers comme Aldrigger ou Frédéric de Nucingen dans La Maison Nucingen, 1837[388], comme un havre de sérénité et d'espoir pour l'aristrocrate émigré qui revient enfin en France dans Le Lys dans la vallée, 1836[389], comme la rivale de Besançon et de Dijon dans Albert Savarus, 1842[390].
    • Victor Hugo a consacré à la métropole alsacienne une pagination limitée dans Le Rhin, gros ouvrage mis en forme en 1841, qu'il corrigea et augmenta par la suite en utilisant les notes prises au cours de deux voyages et en se documentant. Il n'évoqua guère que « le Munster, véritablement une merveille » et Saint-Thomas, où le tombeau du maréchal de Saxe lui parut « une grande machine d'opéra en marbre, dans le maigre style de Jean-Baptiste Pigalle ». À défaut de s'attarder dans la ville, dont il ne décrit aucunement la vie, il la découvrit presque du ciel : « Je n'aurais eu garde de manquer la plus haute flèche du monde (...). C'est une chose admirable de circuler dans cette monstrueuse masse de pierre toute pénétrée d'air et de lumière, évidée comme un joujou de Dieppe, lanterne aussi bien que pyramide, qui vibre et qui palpite à tous les souffles du vent (...). D'où j'étais, la vue est admirable. On a Strasbourg sous ses pieds, vieille ville à pignons dentelés et à grands toits chargés de lucarnes, coupée de tours et d'églises, aussi pittoresque qu'aucune ville de Flandre. L'Ill et le Rhin, deux jolies rivières, égaient ce sombre amas d'édifices de leurs flaques d'eau claires et vertes. (Le Rhin, Bueb et Reumaux éditeur, 1980) »
    • Gérard de Nerval évoque Strasbourg dans La Lorely.
    • Hippolyte Taine dans ses Carnets de Voyage.
    • Stendhal dans Mémoires d'un touriste et Le Rouge et le noir
    • Goethe dans Poésie et Vérité
    • Théophile Gautier dans Loin de Paris
    • Le chroniqueur Alfred Delvau tint le journal du voyage qu'il fit en 1865 avec Alphonse Daudet. Ils avaient pris le train : « Nous roulons vers Strasbourg à la vitesse qu'on connaît aux trains express. Cette vitesse est brutale. (Du pont des Arts au pont de Kehl, collection Duo, éditions le Grand Miroir, 2005). »
    Strasbourg au cinéma

    En 2008, l'intrigue de Dans la ville de Sylvia de José Luis Guerín se déroule à Strasbourg. En 2011, Philippe Claudel filme une grande partie des scènes de Tous les soleils au centre ville de Strasbourg et sur les quais.

    Tourné en 1967 à Strasbourg, le premier épisode de L'Homme du Picardie se déroule dans le centre ville et sur le Port du Rhin. Ce feuilleton télévisé francais réalisé par Jacques Ertaud a été diffusé à partir du 16 décembre 1968 sur la première chaîne de l'ORTF.

    L'intrigue de Sherlock Holmes : Jeu d'ombres de Guy Ritchie (2011) débute par un attentat à Strasbourg sur le parvis de la cathédrale.

    Cinémas

    L'agglomération de Strasbourg compte 50 salles dans six cinémas. Le centre de la ville est investi par les petits cinémas indépendants à vocation culturelle, notamment l'Odyssée[391]. Ce petit cinéma situé dans les locaux d'un ancien théâtre cinématographique de 1913 propose par ailleurs une bibliothèque consacrée au cinéma (6 000 revues, 2 500 photographies). Strasbourg abrite en son centre deux autres cinémas d'art et d'essai, le Star (4 salles) et le Star Saint-Exupéry (5 salles, appelé Star Saint-Ex). Le Pathé Vox (6 salles) a une offre plus généraliste.

    Enfin, on retrouve aux alentours deux multiplexes : l'UGC Ciné Cité Strasbourg, plus grand complexe UGC d'Europe (22 salles, 5 400 places, un écran de 23,5 mètres) situé dans le quartier de l'Étoile à Neudorf et un multiplexe Pathé (12 salles, 2750 places) situé dans la commune périphérique de Brumath à une quinzaine de kilomètres au nord de Strasbourg.

    L'arrivée des multiplexes de cinéma a entraîné le déclin des salles en centre-ville, plus particulièrement dans la rue du Vieux Marché aux Vins : le Pathé Club a fermé ses portes en 1999, le Méliès en 2000, et enfin l'ancien UGC Capitole situé rue du 22 novembre en 2003. On trouvait également avant cela un cinéma dans le quartier du Neudorf, Le Scala, aujourd'hui reconverti en théâtre.

    Gastronomie

    Article détaillé : Gastronomie alsacienne.

    Six restaurants strasbourgeois sont signalés par un macaron au Guide Michelin en 2015 : Le Buerehiesel avec Éric Westermann, La Casserole avec Éric Girardin, Umami avec René Fieger, Gavroche avec Benoît Fuchs, 1741 de Cédric Moulot et L’Esprit Terroir de Joël Philipps[392]. L’équipe de Frédéric Lefèvre de La Carambole à Schiltigheim, dans les faubourgs de la ville, obtient la seconde place au Trophée Paul Haeberlin en 2014.


    Intérieur du Winstub « Aux Armes de Strasbourg », plus connue sous le vocable alsacien de Stadtwappe.
    Intérieur de la Winstub « Chez Yvonne ».

    Strasbourg fut longtemps célèbre pour ses winstubs, « bistrots à vins (d'Alsace) » typés et conviviaux auxquels une clientèle locale était très attachée. Cela notamment grâce à la présence constante de patrons au comportement familier, de personnages tels qu'Yvonne Haller, dont l'accueil marqua longuement un établissement de caractère, toujours existant, mais moins « personnalisé » : Chez Yvonne, dont le nom alsacien est S'Burjerstuewel. Le Clou, d'ancienne notoriété, le Coin des Pucelles, le Fink'Stuebel et quelques autres établissements perpétuent la tradition, bien que les étrangers à la ville y fussent souvent beaucoup plus nombreux que les Strasbourgeois. Mais beaucoup d'affaires ont été reprises, sont gérées de façon autre par des propriétaires ou investisseurs ne participant pas au service, moins proches de la clientèle.

    L’Ami Schutz, dans le secteur touristique des Ponts-Couverts, entretient une atmosphère winstub appréciée de sa clientèle peu locale, internationale. L'endroit se flatta longtemps d'être une "bierstub". Terrasse et salles agréables, ambiance se voulant "alsacienne".

    Au Pont du Corbeau, près du Musée alsacien, garde un répertoire terroir et une clientèle strasbourgeoise.

    Deux restaurants de renom sont installés dans des maisons historiques célèbres : la Maison Kammerzell, qui avait été reprise et a été cédée par Guy-Pierre Baumann (le créateur de la choucroute au poisson), à la fin des années 1960, et La Maison des Tanneurs, quasi institutionnelle (remaniée, cette demeure spectaculaire date pour l'essentiel de 1572) : François Lenhardt, qui reprit la maison après sa mère, fêta les 440 ans de l'édifice en 2012).

    Ville de winstubs, ou prétendues telles, plus que de « brasseries alsaciennes », Strasbourg n'affiche pas spécialement la culture de la bière que l'on prête volontiers à la région. Kronenbourg, qui s'est implanté à Obernai, garde le nom du quartier de ses origines — où l'on ne brasse plus la bière — mais ne revendique guère son « alsacianité ». La disparition de l'affaire familiale Schutzenberger, l'une des grandes entreprises de Schiltigheim, entraîna la fermeture de la très contemporaine Brasserie Schutz, immédiatement proche de la place Kléber. De gros investissements avaient été faits par Schutzenberger au cœur de Strasbourg, pour ce vaste établissement aux multiples niveaux, aménagé par Jean Nouvel, mais il ne connut pas le succès et demeure fermé depuis des années. Les restaurants-brasseries existants ne se différencient pas de ceux d'autres régions.

    Pratique du dialecte alsacien

    Article détaillé : Alsacien.
    Signalisation bilingue du centre historique de la ville.

    L'alsacien est le nom donné aux variantes dialectales de l'allemand pratiquées en Alsace. Ces dialectes sont l'alémanique (du sud de la région jusque vers Haguenau) et un peu le francique (vers Wissembourg et la Moselle). Le parler strasbourgeois, bien qu'étant de l'alémanique, se différencie de ses alentours par une forte influence du francique qui marque son vocabulaire.

    En France, l'alsacien est la deuxième langue régionale après l'occitan[393], connu par quelque 39 % de la population de la région (beaucoup moins dans les villes, notamment Strasbourg, mais vivace dans les espaces ruraux). Comme pour toutes les langues non établies, l’orthographe n’est pas fixée, car la prononciation, en particulier, varie, ou variait, d’un secteur à l’autre, voire d’un village à l’autre, quand ce n'est pas d'un quartier à l'autre. Les différences phonologiques, et dans une moindre mesure morphologiques, entre les parlers du nord au sud de l'Alsace sont importantes. Une méthode comme orthal tente de remédier à cet état des choses. De nombreux mots français ont été intégrés et ont enrichi le lexique alsacien au fil du temps.

    À l'heure actuelle, le dialecte est de moins en moins parlé à Strasbourg, surtout par les jeunes générations. A contrario, il est pratiqué encore par de nombreuses personnes d'un certain âge. Quelques expressions se perpétuent dans le langage courant, certains mots restent usuels (notamment sur les cartes des winstubs).

    Hommage en astronomie

    L'astéroïde (4690) Strasbourg a été nommé en honneur de la ville.

    Personnalités liées à la commune

    Article détaillé : Liste de personnes nées à Strasbourg.
    Rouget de Lisle chantant la Marseillaise, à Strasbourg
    Ettore Bugatti & Émile Mathis, plaque rue de la Nuée Bleue à Strasbourg.

    Plusieurs personnalités sont nées à Strasbourg, tels le général Jean-Baptiste Kléber et Gustave Doré. Le dessinateur, illustrateur et auteur Tomi Ungerer. l'ancienne maire de la ville et ministre de la culture Catherine Trautmann, l'écrivain Éliette Abécassis et l'acteur Claude Rich sont également d'origine strasbourgeoise.

    La ville a accueilli des personnages historiques, comme Johannes Gutenberg qui y résida plus de dix ans. Il y conçut en partie l'impression à caractères mobiles[394]. De nombreux humanistes et propagateurs de la Réforme s'installèrent à Strasbourg, notamment Didier Érasme et Jean Calvin. Après le passage de Goethe qui suivit des études de droit et y élabora sa pensée, Strasbourg accueille Rouget de Lisle qui composera la Marseillaise.

    Le XIXe siècle vit passer d'autres personnalités, comme Victor Hugo, celui-ci brièvement et ne s'intéressant qu'à « la munster » (la cathédrale), Louis Pasteur et Albert Schweitzer.

    L'industriel Émile Mathis (1880-1956) est un Strasbourgeois qui a créé la marque de constructeur automobile Mathis en association avec Ettore Bugatti.

    Les illustrateurs Boulet, John Howe et Marjane Satrapi furent élèves de l'École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg.

    Le compositeur Jean-Louis Agobet et le rappeur et compositeur Abd al Malik ont également vécu à Strasbourg.

    La deuxième moitié du XXe siècle restera marquée par Pierre Pflimlin et Germain Muller, le premier pour avoir défendu la cause alsacienne et strasbourgeoise tout au long de sa vie politique, le second pour avoir réconcilié les Alsaciens avec leur passé récent.

    Plusieurs groupes de la scène musicale française actuelle, comme le Weepers Circus ou LéOparleur, sont basés à Strasbourg.

    François Andrieux (1759 - 1833), avocat, poète et auteur dramatique y est né.

    Marcel Marceau, dit le mime Marceau, acteur et mime français, naquit Marcel Mangel le à Strasbourg.

    Politique

    • Roland Ries (1945 -) sénateur et maire
    • Catherine Trautmann (1951 -) ancien maire et ancien ministre
    • Fabienne Keller (1959 -) sénatrice et ancien maire

    Sciences

    • Albert Schweitzer (1875-1965) théologien, philosophe et médecin, prix Nobel de la paix en 1952
    • Louis Néel (1904-2000), physicien, prix Nobel de physique en 1970
    • Jean-Marie Lehn (1939 -), chimiste, prix Nobel de chimie en 1987
    • Jules Hoffmann (1941 -), biologiste, prix Nobel de physiologie ou médecine 2011
    • Martin Karplus (1930 -), chimiste, prix Nobel de chimie 2013

    Arts

    • Herbert Léonard (1945 -) chanteur
    • Christian Dingler (1947 -) chanteur
    • Albert Weber (1954 -) journaliste et écrivain
    • Blutch (1967 -) bande dessinée
    • Abd al Malik (1975 -) chanteur
    • M. Pokora (1985 -) chanteur

    Sports

    • René Hauss (1927 - 2006) football
    • Gilbert Gress (1941 -) football
    • Arsène Wenger (1946 -) football
    • Mehdi Baala (1978 -) athlétisme
    • Fouad Chouki (1978 -) athlétisme
    • Paul-Henri Mathieu (1982 -) tennis
    • Vincent Anstett (1982 -) escrime
    • Alharbi El Jadeyaoui (1986 -) football

    Héraldique, logotype et devise

    Héraldique

    Article connexe : Bannière de la Ville de Strasbourg.

    Les armes de Strasbourg se blasonnent ainsi : « D'argent (avec ou sans diapré) à la bande de gueules »

    Les armes de Strasbourg sont le résultat d'une inversion des couleurs du blason de l’Évêché de Strasbourg (De gueules à la bande d'argent) à l'issue de la révolte des bourgeois de la ville au Moyen Âge qui ont pris leur indépendance face à la tutelle de l'évêque. Celui-ci conserva néanmoins son pouvoir sur la campagne environnante. Le même phénomène s'est observé à Bâle, expliquant ainsi l'actuelle inversion des couleurs des blasons des cantons de Bâle-Ville et Bâle-Campagne.

    Cependant le blasonnement est apparemment sujet à discussion. Outre l'interprétation graphique ci-contre, on rencontre au moins deux blasonnements différents :

    D'argent à la bande de gueules (le champ diapré). (Grand Larousse encyclopédique en 10 volumes)
    D'azur, à une Notre-Dame de carnation assise sur un trône d'or et sous un pavillon de même, tenant de la main dextre un sceptre d'or, et sur le bras sénestre l'enfant Jésus : auprès de la Vierge est un écusson d'argent, chargé d'une bande de gueules. (Malte-Brun, La France illustrée, 1884)

    Les Grandes Armes de Strasbourg se composent du blason bandé et de certains ajouts à l'extérieur. Le Musée historique de Strasbourg ainsi que d'autres bâtiments historiques en conservent des exemples, sur pierre ou sur vitraux, dont l'emploi remonte au XIIIe siècle. Il sert officiellement pour la première fois de décor sur une charte municipale de 1399, où est venue se joindre, en 1919, la Légion d’honneur. Si les ornements extérieurs font appel à l'ancienne condition de ville libre du Saint-Empire romain germanique, le champ diapré n'est qu'un élément décoratif[395].

    Les Grandes Armes de Strasbourg ont servi de décoration à des fins officielles, comme pour les médailles de l'Exposition de la ville[396], timbres postaux et documents officiels jusque dans les années 1980, quand la corporation municipale décida de faire usage d'un logo.

    Les armes de Strasbourg sous le Premier Empire se blasonnent ainsi : « D'azur diapré d'or à la bande d'argent, au chef de gueules chargé de trois abeilles d'or »

    Pendant le Premier Empire, Strasbourg fut au nombre des bonnes villes et autorisée à ce titre à demander des armoiries au nouveau pouvoir. Elles devenaient : D'azur diapré d'or à la bande d'argent, au chef de gueules chargé de trois abeilles d'or, qui est des bonnes villes de l'Empire.

    Le , le blason de la ville a été apposé sur la locomotive BB 15010 de la SNCF.

    Logotype

    Le premier logo de la ville et de la communauté urbaine, adopté dans les années 1990, représente la flèche de la cathédrale stylisée. Le cercle coloré symbolise le mouvement et la dynamique.

    Le logo actuel est adopté en 2015. Il est dérivé de celui créé en 2010, qui a été adapté à l'occasion de la transformation de la communauté urbaine en métropole. Le « .eu » fait directement référence au site internet de la ville ; il montre également que Strasbourg est tournée vers les nouvelles technologies et confirme la vocation européenne de la ville. Ledit logo est généralement accompagné d'une vignette rouge portant la mention Capitale européenne. Le plus souvent, le logo est vert, mais il existe également des variantes de différentes couleurs[397] : bleu, rouge, noir, orange, etc.

    Devise

    Devise : Argentoratum, le nom latin de la ville.

    Pour approfondir

    Bibliographie

    Histoire

    • Collectif d’historiens sous la direction de Georges Livet et Francis Rapp : Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, quatre volumes (env. 2000 pages), 1982, (ISBN 2-7165-0041-X)
    • Centre national d'archéologie urbaine, Strasbourg, Association pour les fouilles archéologiques nationales, Paris, 1992, 285 p. (ISBN 2-906796-09-3) ;
    • Collectif, Strasbourg : fouilles archéologiques de la ligne B du tram, Musées de la ville de Strasbourg, Strasbourg, 2000, 74 p. (ISBN 2-901833-46-2) ;
    • Michel Bertrand, Histoire secrète de Strasbourg, Albin Michel, 1984, 326p. (ISBN 2-22602-0462) ;
    • Christian Lamboley, 40-45, Strasbourg bombardé, Contades, Strasbourg, 1988, 158 p. ;
    • Bastien Gissinger, Recherches sur le site fortifié de Strasbourg durant l'Antiquité tardive : le castrum d'Argentoratum, J. et E. Hedges, Oxford, 2002, 204 p. (ISBN 1-84171-303-1) ;
    • Benoît Jordan, Histoire de Strasbourg, Gisserot-Histoire, 2006, 128p. (ISBN 2-8774-7870-X) ;
    • Paul Greissler, La Classe politique dirigeante à Strasbourg (1650-1750), le Quai, Strasbourg, 1987, 302 p. (ISBN 2-903548-03-X) ;
    • Stéphane Jonas, Annelise Gérard, Marie-Noële Denis, François Weidmann, Strasbourg, capitale du Reichsland Alsace-Lorraine et sa nouvelle université. 1871-1918, Strasbourg, Oberlin, 1995 ;
    • Jean-Marie Mantz (dir.), Histoire de la médecine à Strasbourg, la Nuée bleue, Strasbourg, 1998, 799 p. (ISBN 2-7165-0219-6) ;
    • Jean Rahn, Martin Grunenwald, 50 ans d'histoire au Centre régional d'éducation populaire et de sport d'Alsace, Le Verger, Illkirch-Graffenstaden, 1996, 235 p. (ISBN 2-908367-63-7) ;
    • Revue des sciences sociales, no 40, 2008, « Strasbourg, carrefour des sociologies » ;
    • Jean-Louis Schlienger, André Braun, Le Mangeur alsacien : histoire de l'alimentation en Alsace de la Renaissance à l'annexion, la Nuée bleue, coll. « la Bibliothèque alsacienne », Strasbourg, 1990, 254 p. (ISBN 2-7165-0277-3) ;
    • Bernadette Schnitzler, -12 : aux origines de Strasbourg, Musées de la Ville de Strasbourg, Strasbourg, 1988, 184 p. ;
    • Eugène Seinguerlet, Histoire de Strasbourg, Dinali, Strasbourg, 1988, 78 p.
    • Régis J. Spiegel, Strasbourg romantique. Au siècle des peintres et des écrivains voyageurs, La Nuée Bleue, Strasbourg, 2010, 215 p.
    • Guy Trendel, Racontez-moi Strasbourg, la Nuée bleue, 2006, 411p. (ISBN 2-7165-0606-X)

    Économie

    • Guy Trendel, Au pays de la Couronne d'Or : balades dans le vignoble de Strasbourg, Corpur, Strasbourg, 1998, 240 p. (ISBN 2-84208-028-9) ;

    Patrimoine architectural

    • Suzanne Braun, Églises de Strasbourg, Oberlin, Strasbourg, 2002, 217 p. (ISBN 2-85369-237-X) ;
    • Lucie Maechel, Strasbourg, insolite et secret : deux mille ans de métamorphoses, J.-P. Gisserot, Paris, 1999, 126 p. (ISBN 2-87747-428-3) ;
    • Étienne Martin (dir.), Le Palais Rohan, Musée des arts décoratifs, Musées de Strasbourg, Strasbourg, 1998, 68 p. (ISBN 2-901833-41-1) ;
    • Roland Recht, Georges Foessel et Jean-Pierre Klein : Connaître Strasbourg, 1988, (ISBN 2-7032-0185-0)
    • Charles-Laurent Salch, Atlas des villes et villages fortifiés en France, Début du Ve siècle à la fin du XVe siècle, Strasbourg, Editions Publitotal, , 495 p.
      Strasbourg pp. 220 à 234, et 389, B.38.688.87
    • Charles-Laurent Salch, Imagiers des châteaux et remparts d’Alsace, 1370-1970, vol. 2, Strasbourg, Châteaux-forts d'Europe-Castrum Europe, , 581 p. (ISSN 1253-6008)
      N°63/64/65/66 2013. Tome 3 : P à Z. Strasbourg pp. 494 à 496
    • Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 663 p. (ISBN 2-7165-0250-1)
      Strasbourg, pp. 429 à 589
    • Michel Hérold, Françoise Gatouillat, Les vitraux de Lorraine et d'Alsace, Paris, CNRS Editions, , 329 p. (ISBN 2-271-05154-1)
      Corpus vitrearum, Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France, Recensement des vitraux anciens de la France, Volume V, pp. 198 à 248 Les vitraux de Strasbourg ː Cathédrale Notre-Dame; Église protestante Saint-Pierre-le-jeune, ancienne collégiale ; Maison paroissiale de l'église Saint-Pierre-le-Jeune ; Èglise Saint-Thomas ; Séminaire protestant ; Hôpital civil ; Chambre des métiers d'Alsace ; Musée de l'Œuvre-Notre-Dame ; Musée historique

    Urbanisme

    • Agence d'urbanisme pour l'agglomération strasbourgeoise, Le Projet urbain dans l'histoire de Strasbourg : colloque des 30 et 31 octobre 1981, Agence d'urbanisme pour l'agglomération strasbourgeoise, Strasbourg, 1981, 31 p. ;
    • Dominique Badariotti, Richard Kleinschmager, Léon Strauss, Géopolitique de Strasbourg : permanences, mutations et singularités de 1871 à nos jours, la Nuée bleue, coll. « la Bibliothèque alsacienne », Strasbourg, 1995, 260 p. (ISBN 2-7165-0362-1) ;
    • Jean-Jacques Blaesius, Pascale Gérard, Le tram de Strasbourg : un chantier et des hommes, la Nuée bleue, Strasbourg, 1994, 143 p. (ISBN 2-7165-0353-2) ;
    • Collectif, Strasbourg : panorama monumental et architectural des origines à 1914, Contades, coll. « Le Temps des cités », Strasbourg, 1984, 499 p. ;
    • Collectif, Strasbourg, urbanisme et architecture : des origines à nos jours, Oberlin, Strasbourg, & G. Klopp, Thionville, 1996, 297 p. (ISBN 2-85369-164-0) ;
    • Collectif, Strasbourg : chroniques d'urbanisme, L'Aube, La Tour d'Aigues, 1994, 261 p. (ISBN 2-87678-148-4) ;
    • Collectif, Atlas de la région de Strasbourg : réalités d'aujourd'hui, idées pour demain, la Nuée bleue, Strasbourg, 1996, 262 p. (ISBN 2-7165-0410-5) ;
    • Collectif, Strasbourg-Kehl am Rhein (1900-2000), Gallimard, coll. « Guides Gallimard », Paris, 1998, 93 p. ;
    • Communauté urbaine de Strasbourg, 2e projet d'agglomération, 2000-2010 : « construire ensemble un développement durable et solidaire » : document annexe à la délibération du Conseil de Communauté, 14 avril 2000, Communauté urbaine de Strasbourg, Direction études et prospective, Strasbourg, 2000, 123 p. ;
    • Denis Durand de Bousingen, L'hôpital de Strasbourg : une ville dans la ville, Le Verger, Illkirch-Graffenstaden & Hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, 2003, 275 p. (ISBN 2-84574-036-0) ;
    • Jean-Pierre Klein, Strasbourg : urbanisme et architectures des origines à 1870, Musées de Strasbourg, Strasbourg, 1996 (1re éd. 1986), 297 p. (ISBN 2-85369-164-0) ;
    • Richard Kleinschmager, Strasbourg : une ambition européenne, Anthropos, coll. « Villes », Paris, 1997, 216 p. (ISBN 2-7178-3362-5) ;
    • Maurice Moszberger, Théodore Rieger, Léon Daul, Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, le Verger, Illkirch-Graffenstaden, 2002, 430 p. (ISBN 2-84574-023-9) ;
    • François Petrazoller, L'urbanisme à Strasbourg au XVIe siècle : la pierre et l'idée, Société savante d'Alsace, Strasbourg, 2002, 311 p. (ISBN 2-904920-29-3).

    Articles connexes

    • Liste des communes du Bas-Rhin

    Liens externes

    • Site de la mairie et de la Strasbourg Eurométropole
    • Site de l'office de tourisme de Strasbourg et sa région
    • Site de l'Eurodistrict

    Notes et références

    Notes

    1. L'aire urbaine ne se limite pas aux limites administratives de la commune de Strasbourg, ni à la frontière franco-allemande.
    2. Bourg est un mot d'origine germanique qui signifie à l'origine fortification, place forte. Le mot allemand apparenté est Burg, tandis que le mot anglais apparenté est (en) borough. En allemand, un mot de la même famille est Berg, qui signifie montagne. Il faut ici savoir que les fortifications étaient le plus souvent situées en hauteur. En France, le sens a évolué vers la notion de gros village. Dans la toponymie alsacienne, mais aussi normande, au contraire du reste de la France, le mot a gardé sa signification originelle de fortification.
    3. En anglais, l'étymologie de (en) fort, d'origine latine via le français, remonte à une racine commune à bourg, qui renvoie à la notion de hauteur. En effet, souvent à un b germanique correspond un f latin (par exemple. anglais brother, français frère). Nous avons en l’occurrence bourg d'un côté, et fort (mais aussi force) de l'autre.

    Références

    1. 1 2 3 Insee, « Aire urbaine 2010 de Strasbourg (partie française) (009) », sur www.insee.fr, Insee (consulté le 30 juillet 2015)
    2. Insee - Taille des communes de France les plus peuplées en 2012, consulté le 30 juillet 2015.
    3. Site de Strasbourg, Le secteur tertiaire
    4. 1 2 Site internet de l'UNESCO
    5. Site de l'office de tourisme de Strasbourg et sa région
    6. 1 2 Étude comparative des villes européennes, pages 36 et 37. [PDF]
    7. 1 2 Les chiffres-clés des universités d'Alsace 2007-2008[PDF], sur le site de l'Université de Strasbourg. Consulté le 23 janvier 2013.
    8. Une identité forte, sur le site de l'Université de Strasbourg. Consulté le 23 janvier 2013.
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    11. www.ephemeride.com Calcul des distances orthodromiques
    12. 1 2 Site de l'Internaute, Encyclopédie des villes
    13. Site de l'ASPA, indice ATMO et qualité de l'air en direct
    14. Site de l'IGN, Altitude de Strasbourg
    15. Le Point, no 1862, Strasbourg - La ville cultive sa nature
    16. Site de la Compagnie des transports strasbourgeois, Réseau 2008
    17. « Un projet de tram-train très couteux et au point mort », article 20 Minutes du 19 novembre 2012.
    18. Site de la CUS, Chiffres clés 2005
    19. Piste des Forts, sur le site de la ville.
    20. « Bilan 2008 de l'observatoire des déplacements » [PDF]
    21. Site de Strasbourg, le parc de la gare
    22. « Avec Vel'hop, Strasbourg monte en selle », sur mobilicites.com (consulté le 15 septembre 2011)
    23. Site du Grand Contournement Ouest, Informations sur le projet
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    25. GCO Vendenheim
    26. Fabrice Amadeo, « Paris-Strasbourg en 1 h 50 d'ici à 2016 », (consulté le 11 décembre 2012)
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    28. 1 2 Site de la Chambre de Commerce et d'Industrie, Chiffres clés 2006 [PDF]
    29. JEAN-NOËL CAUSSIL, « Monoprix fait station en gares », (consulté le 11 décembre 2012)
    30. « Gare de Strasbourg : renouvellement d'aiguillages et de voies jusqu'au 2 novembre | SNCF Réseau », sur www.sncf-reseau.fr (consulté le 21 octobre 2015)
    31. Le port autonome de Strasbourg, chiffres 2010 [PDF]
    32. Site de l'ACNUSA, Aéroport Strasbourg-Entzheim
    33. Site de l'aéroport de Strasbourg-Entzheim, Statistiques
    34. Arrêtés du 14 août 2009 modifiant les obligations de service public sur les services aériens réguliers, Journal officiel du 19 aout 2009
    35. Site de l'aéroport de Strasbourg-Entzheim, livre blanc
    36. Site de la ville de Strasbourg, Quartiers
    37. 1 2 à qui appartient Strasbourg?, article des DNA du 22/11/2014.
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    39. Site de l'Insee, Chiffres clés
    40. Site du gouvernement, le logement en Alsace
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    43. « Avec son projet des « Deux-Rives », Strasbourg veut se développer « à 360° » », sur www.lemoniteur.fr,
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    57. Site Parcs et Jardins, jardin botanique de Strasbourg
    58. Site d'information Rue89: Vivre de sa cueillette à Strasbourg, bientôt possible
    59. Site de Brin de paille Alsace : association de Permaculture à Strasbourg chargée du projet : bdpalsace.dyndns.org
    60. Source : Villes et villages fleuris
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    65. Émile Linckelheld, La Cité des Triboques, in Annuaire de la Société historique, littéraire et scientifique du Club vosgien, 1936
    66. Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Maurice Moszberger & Théodore Rieger & Léon Daul, Le Verger Éditeur, p. 9
    67. Strassburg
    68. Strossburi
    69. Histoire secrète de Strasbourg, Michel Bertrand, Édition Albin Michel, p. 11 et p. 12
    70. Guy Trendel, op. cit., p. 10 et p. 17
    71. Histoire de Strasbourg, Benoît Jordan, Édition Gisserot, p. 12 et p. 13
    72. Michel Bertrand, op. cit., p. 18
    73. Michel Bertrand, op. cit., p. 14 et p. 19
    74. Guy Trendel, op. cit., p. 19, p. 21 et p. 33
    75. Michel Bertrand, op. cit., p. 20 et p. 21
    76. Benoît Jordan, op. cit., p. 18 et p. 21
    77. Michel Bertrand, op. cit., p. 22 et p. 23
    78. 1 2 Guy Trendel, op. cit., p. 22 et p. 24
    79. Benoît Jordan, op. cit., p. 32
    80. Guy Trendel, op. cit., p. 93 et p. 94
    81. Maurice Moszberger & Théodore Rieger & Léon Daul, op. cit., p. 22
    82. Benoît Jordan, op. cit., p. 30
    83. Benoît Jordan, op. cit., p. 41 et p. 47
    84. Benoît Jordan, op. cit., p. 59 et p. 60
    85. Benoît Jordan, op. cit., p. 58 et p. 61
    86. Michel Bertrand, op. cit., p. 200, p. 201 et p. 202
    87. Alban Dignat, « 24 octobre 1681 : Louis XIV fait son entrée à Strasbourg », herodote.net, (consulté le 25 octobre 2015)
    88. Benoît Jordan, op. cit., p. 67 et p. 68
    89. Benoît Jordan, op. cit., p. 69 et p. 70
    90. Benoît Jordan, op. cit., p. 71
    91. Benoît Jordan, op. cit., p. 80 et p. 81
    92. Benoît Jordan, op. cit., p. 83 et p. 84
    93. Benoît Jordan, op. cit., p. 85, p. 89 et p. 90
    94. Benoît Jordan, op. cit., p. 91
    95. Benoît Jordan, op. cit., p. 99
    96. Benoît Jordan, op. cit., p. 93 et p. 94
    97. Benoît Jordan, op. cit., p. 97
    98. Benoît Jordan, op. cit., p. 105
    99. Benoît Jordan, op. cit., p. 106
    100. Benoît Jordan, op. cit., p. 111 et p. 112
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