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Normandie

Normandie

Page d’aide sur l’homonymie Cet article a pour sujet la Normandie en tant qu'entité historique, géographique et culturelle. Pour la future région administrative, voir l'article Région Normandie. Pour les autres significations, voir Normandie (homonymie) Page d'aide sur l'homonymie.
Normandie

Blason de la Normandie

Drapeau normand
Le duché de Normandie.
Le duché de Normandie.
Administration
Capitale Rouen[1] et seconde capitale[2] : Caen[3]
Capitales administratives: Caen, Rouen, Saint-Hélier, Saint-Pierre-Port
Démographie
Gentilé Normand, Normande
Population 3 568 476 hab. (2012)
Densité 119 hab./km2
Langue(s) Normandie continentale : français, normand
Normandie insulaire : anglais, français, jersiais, guernesiais
Géographie
Coordonnées 49° 12′ N 0° 01′ E/49.2, 0.0166666749° 12′ Nord 0° 01′ Est/49.2, 0.01666667
Superficie 30 100 km2
Divers
Devise « Diex Aïe ! » - « Que Dieu nous aide ! », - Thor Aïe « Que Thor nous aide », Viriliter et Sapienter « Courage et Sagesse »

    La Normandie (en normand : Normaundie, en anglais : Normandy) est une entité historique, géographique et culturelle, située au nord-ouest de la France, bordée par la Manche.

    En 2012 la population de la Normandie était de 3 568 476 (Insee) dont environ 160 000 hors France

    Fondé en Neustrie par Rollon, le duché de Normandie occupe à partir de 911 la basse vallée de la Seine, puis le Bessin, le pays d'Auge et l'Hiémois en 924, le Cotentin, l’Avranchin et les îles de la Manche en 933. En 1066, le duc de Normandie Guillaume le Conquérant conquiert l'Angleterre et en devient roi. Un siècle et demi plus tard, en 1204, le Roi de France Philippe Auguste envahit le duché et l'intègre au domaine royal, à l'exception de sa partie insulaire, qui forme les bailliages de Jersey et de Guernesey, sous dépendance de la Couronne britannique. La partie continentale devient dès lors province française, jusqu'en 1790, tandis que les îles Anglo-Normandes restent sous la souveraineté des monarques de Grande-Bretagne sous le titre de « duc de Normandie[4] ».

    En 1956, la Normandie est séparée en deux collectivités territoriales, qui portent le nom en partage : les deux régions administratives de Haute-Normandie et de Basse-Normandie. Leur réunification au sein d'une seule Région Normandie est votée par l'Assemblée nationale le et doit s'appliquer au , après les élections régionales de décembre 2015.

    Très stables, les frontières continentales de l'ancienne province concordent assez fidèlement avec celle de la future région Normandie, hormis quelques territoires incorporés aux actuels départements d'Eure-et-Loir, de la Mayenne, de l'Oise et de la Sarthe, lors de la création des généralités, et quelques communes enclavées échangées avec la Mayenne après la création des départements à la Révolution, avec le Calvados, l’Eure, la Manche, l’Orne et la Seine-Inférieure (devenue Seine-Maritime en 1955).

    Origine du nom

    Le nom Normandie est dérivé du terme normand, avec le suffixe d'origine latine -ie (cf. Germania « Germanie », Italia « Italie », etc.). Normand est lui-même un emprunt au francique *nortman[5] ou au vieux norrois norðmaðr[6],[7], qui signifient tous deux « homme du nord ». Nortmannus est attesté pour la première fois en latin médiéval dès la fin du IXe siècle[8],[9]. Quant à Normand (écrit Norman), il figure dans la Chanson de Roland[10]. La Normandie est donc étymologiquement le « pays des hommes du Nord ».

    L'expression Norðmannaland, équivalent germanique de Normandie, est trouvée en vieil anglais à la fin du IXe siècle dans Orosius et se réfère au « Danemark », pays alors aux contours difficiles à définir[11].

    Histoire

    Article détaillé : Histoire de la Normandie.

    Préhistoire, Protohistoire et Antiquité

    La présence humaine dans la région n'est pas antérieure à la fin du paléolithique inférieur (auparavant cette région était extrêmement froide). Au paléolithique moyen, elle est attestée par de nombreuses trouvailles d’industrie lithique. Mais, au paléolithique supérieur, la région est occupée par la toundra, peu propice à la vie humaine. Cependant elle sera de nouveau habitée, comme le montre la grotte de Gouy près de Rouen, qui, du fait de ses gravures pariétales datées du Magdalénien, se trouve être la grotte ornée la plus septentrionale d’Europe. Par ailleurs de nombreux mégalithes encore visibles parsèment d’une façon assez régulière la campagne normande[12].

    Mais ce n'est véritablement qu'à l'âge du bronze (entre 2300 et 800 av. J.-C.) que la Normandie va être mise en valeur. À cette époque, des fermes, des systèmes parcellaires et de vastes nécropoles sont implantés dans le territoire, formant un premier maillage de sites couvrant l'ensemble des terroirs normands[13].

    La découverte d’objets comme le casque gaulois doré d’Amfreville-sous-les-Monts (IVe siècle av. J.-C.) ou celui, en fer, du musée de Louviers, ainsi que de sites comme la grande nécropole de Pîtres[14] (Eure), avec ses urnes à incinération, ses épées enroulées et des traces de tombes à char, ou la nécropole d'Ifs (Calvados), qui date de la fin de la période de Hallstatt ou du début de celle de la Tène, témoignent de la présence celtique en Normandie. Les peuples celtes de l'actuelle Normandie faisaient partie de l'Armorique, confédération de peuples proches culturellement sur les rivages de la Manche et de l'Atlantique de l'Estuaire de la Seine à celui de la Loire.

    Le peuple celte des Belges s’installe en Normandie entre le VIe et le IIIe siècle av. J.-C. Le témoignage de Jules César (dans La Guerre des Gaules) nous permet d’identifier les différents groupes gaulois occupant la région. En 56 ou 57 av. J.-C., ces populations se regroupent pour résister à l’invasion des légions romaines. Après la défaite gauloise d’Alésia, les peuples de Normandie continuent quelque temps la lutte mais, en 51 av. J.-C., toute la Gaule est soumise à Rome[15].

    Grande mosaïque de Lillebonne, en Seine-Maritime et conservée au Musée départemental des antiquités de Rouen

    Entre 27 et 15 av. J.-C.[16], l’empereur Auguste réorganise le territoire gaulois et fait passer les Calètes et les Véliocasses dans la province de Gaule lyonnaise, dont la capitale est Lyon. La romanisation de la Normandie, comme ailleurs en Occident, passe par la construction de routes et de villes.

    On connaît de nombreuses villas gallo-romaines sur le territoire normand. Les constructeurs utilisaient les matériaux locaux : silex, craie, calcaire, brique, torchis. Le chauffage des bains ou de certaines pièces emprunte le procédé de l’hypocauste romain (villa suburbaine de Vieux-la-Romaine)[17].

    L’agriculture fournit du blé et du lin d’après Pline l’Ancien. Enfin, dans les campagnes normandes de l’Antiquité, les fana (petits temples à plan centré, en général carré, de tradition celtique) sont nombreux. On en situe un exemple à l’ouest d’Harfleur. Les fouilles ont aussi révélé la présence de nombreuses statuettes de déesses-mères en terre cuite, dans les tombes et les maisons normandes. Ainsi, au Vieil-Évreux, il existe un des plus importants centres de pèlerinage d’Europe qui comprenait un forum, des thermes romains, une basilique monumentale, deux fana et le deuxième plus grand théâtre de Gaule[18].

    À partir du deuxième tiers du IIIe siècle, les raids « barbares » dévastent de nombreux lieux de la région normande. Le littoral doit faire face à la piraterie maritime des Saxons, mais aussi des Francs et des Frisons. Des contingents germaniques sont donc recrutés par l'armée romaine pour lutter contre d'autres Germains[19] et ces immigrants reçoivent l'autorisation de s'établir dans l'Empire[20].

    À l’occasion des réformes de l’empereur Dioclétien (285-305), la future Normandie s'individualise en devenant la Lyonnaise Seconde, dont les limites préfigurent celles de la Normandie ducale sept siècles plus tard : elle s'étend du Couesnon à la Bresle, et est bornée au sud par les cours supérieurs de la Sarthe et de l'Avre. Seule différence significative, la Lyonnaise Seconde inclut le futur Vexin Français, le pays des Véliocasses restant alors indivis.

    C’est aussi à cette époque que commence la christianisation de la province : les historiens savent qu’en 314, Rouen a déjà un évêque[21]. À partir de 406, les peuples germaniques et alano-hunniques déferlent sur l’Occident. Des Saxons viennent s’installer sur les côtes normandes, dans la région de Bayeux, ainsi que sur les îles Anglo-Normandes. De leur côté, de nombreux Francs occupent le pays de Bray et une partie du pays de Caux, parfois comme soldats romains, puis, après la victoire de Clovis sur le « royaume romain » de Syagrius, comme soldats du nouveau pouvoir franc.

    Les Francs et les invasions scandinaves

    Dès 486, le nord de la Gaule passe sous le contrôle du chef franc Clovis. La colonisation franque fut assez dense dans la partie est et quasiment nulle dans la partie ouest de l'actuelle Normandie.

    La christianisation amorcée au Bas-Empire romain se poursuit dans la région : construction de cathédrales, édification d’églises, oratoires sur les routes, etc. L’établissement des paroisses se réalise progressivement. À l’époque carolingienne, les tombes des villageois se regroupent autour de l’église paroissiale.

    Le monachisme normand se développe à partir du VIe siècle, surtout dans l’Ouest de la région, plus isolé. Au VIIe siècle, des nobles d'origine franque fondent plusieurs abbayes dans la vallée de la Seine. Ces abbayes normandes adoptèrent la règle de saint Benoît. Elles possédaient de grands domaines fonciers, dispersés en France, dont elles tiraient des revenus élevés.

    Le royaume franc dirigé par Charlemagne connait un raid dès 799 : c'est le point de départ d'une longue série d'attaques vikings, dont la plus connue est sans doute le siège de Paris de novembre 885 à mai 887. Les chroniques des monastères nous apprennent que la Seine charria des flottes scandinaves en 841, en 845, en 851, en 852, en 856[22] et en 861. À partir de 851, ils hivernent en Basse-Seine.

    Si des mesures défensives sont rapidement prises après l'événement de 799, il n’en demeure pas moins que les incursions vikings restent d’une redoutable efficacité tout au long du IXe siècle. Ce succès s’explique d’abord par la vitesse d’exécution de la machine militaire viking, efficace et novatrice. Par ailleurs, la décadence politique de l'empire franc après 830 facilite certainement la tâche aux assaillants.

    La Normandie ducale

    Article détaillé : Duché de Normandie.
    Tombeau de Rollon, cathédrale de Rouen.
    Le monde normand au XIIe siècle.

    En 911, le chef viking Rollon conclut un accord avec le carolingien Charles le Simple. Aux termes du traité de Saint-Clair-sur-Epte et comme proposé lors du concile de Trosly, le roi lui remet la garde du comté de Rouen, soit à peu de choses près l’actuelle Haute-Normandie, en échange d’un serment de vassalité et d'un engagement à se faire baptiser. Rollon doit également protéger l’estuaire de la Seine et Rouen, la nouvelle capitale normande, des incursions scandinaves.

    Les archevêques de Rouen, responsables de la province ecclésiastique de Rouen, poussent les princes normands à élargir leurs possessions. À la suite de conquêtes, le territoire sous souveraineté normande s’agrandit jusqu’à faire à peu près coïncider l’une et l’autre :

    • en 924, avec le Bessin, pays d'Auge et Hiémois ;
    • en 933, les Vikings de Normandie s'approprient le Cotentin, l’Avranchin et les îles, aujourd’hui « Anglo-Normandes », aux dépens des Vikings de Bretagne commandés par Incon ;
    • vers 1009, les terres entre Sélune et Couesnon, appartenant auparavant à la Bretagne, sont rattachées à la Normandie, faisant définitivement du Mont Saint-Michel une île normande.

    La Normandie est un important duché du royaume de France de 911 à 1204, sur lequel l’autorité du roi demeura cependant toute théorique. Selon René Musset, « la Normandie est née d'un hasard historique : le don d'un territoire à un chef de bande scandinave, Rollon, mais d'un territoire qui, de longue date, se dessinait[23] ».

    Les Normands essaiment et administrent des territoires parfois éloignés. Ils fondent notamment des royaumes et des principautés en Méditerranée : en 1057, Robert Guiscard et Roger de Hauteville jetent les fondations du futur royaume de Sicile. En 1098, Bohémond de Tarente fonde la principauté d'Antioche, dont le territoire se situe dans les actuelles Turquie et Syrie. En 1129, Robert Burdet fonde une principauté en Espagne, après avoir pris Tarragone aux Musulmans.

    L’œuvre de Guillaume le Conquérant

    Conquête normande de l'Angleterre.

    Descendant de Rollon, Guillaume le Conquérant complète les limites de la Normandie historique par la conquête du Passais sur le Maine en 1050. Surtout, il envahit en 1066 l’Angleterre, dont il devient le souverain, sous le nom de Guillaume Ier d’Angleterre.

    La conquête normande de l’Angleterre a permis le développement de la langue anglo-normande, dialecte d’oïl qui a donné naissance à une littérature anglo-normande influente sur la littérature française du Moyen Âge. Ceci explique également que la langue anglaise contient de très nombreux emprunts lexicaux d’origine latine ou scandinave par le truchement de l’anglo-normand et de l’ancien français.

    Institutions et droit normand

    Articles connexes : Coutume de Normandie, Échiquier de Normandie, parlement de Normandie et Charte aux Normands.

    Instituée par Rollon, premier duc de Normandie au commencement du Xe siècle, l’Échiquier de Normandie est la cour souveraine de Normandie. Rassemblant les notables de la province, c'est un parlement ambulatoire, qui se tient deux fois par an.

    La coutume de Normandie est le système juridique apparu en Normandie au début du Xe siècle et qui est resté en vigueur dans les îles Anglo-Normandes après la promulgation du Code civil français.

    La Charte aux Normands est un acte, octroyé le , conférant certains droits ou privilèges aux Normands[24]. Il est signé par le roi de France Louis le Hutin lequel, en répondant aux barons normands impatients, en confirme tous les termes en juillet 1315[25]. Cette charte, faisant écho à la Magna Carta ou la Charte des libertés des Anglais, est considérée jusqu’en 1789 comme le symbole du particularisme normand. Elle offre à la province des garanties en matière juridique, fiscale et judiciaire. Longtemps respectée, cette charte cesse d’être appliquée à la fin du XVIe siècle et n'est réellement abolie que sous Louis XIV. Elle continue néanmoins de figurer dans les ordonnances et les privilèges du roi jusqu’en 1789.

    Au début du XVIe siècle, l'Échiquier est transformé en parlement de Normandie. On l'appelle aussi parlement de Rouen, parce qu’un édit royal l'a institué dans cette ville alors que son prédécesseur pouvait se tenir dans différentes villes de cette province.

    La Normandie française au Moyen Âge

    Articles connexes : Rattachement de la Normandie au domaine royal français et Guerre de Cent Ans en Normandie.

    Le , le roi d'Angleterre Jean Sans Terre se fait couronner duc de Normandie à Rouen. Il rend hommage au roi de France et des négociations aboutissent au traité du Goulet, formalisant la paix entre les deux pays. En 1200, Jean sans Terre épouse de force Isabelle Taillefer, promise à Hugues IX de Lusignan, vassal du roi de France. Ce dernier se sentant lésé fait appel à la justice de son suzerain Philippe Auguste qui prononce la commise des fiefs de Jean Sans Terre, à cause de son absence[15]. Autrement dit, le seigneur français confisque les terres de son vassal, en application du droit féodal, et donne ces domaines au neveu du Plantagenêt, Arthur Ier de Bretagne, à part la Normandie qu’il se réserve. À l’été 1202, Philippe Auguste s’empare du pays de Bray. Jean Sans Terre fait assassiner Arthur de Bretagne, son neveu ; ses barons normands, influencés par le roi de France, l’abandonnent. À l’été 1203, Château-Gaillard est assiégé et tient bon jusqu’au . Le 21 mai, la ville de Caen tombe aux mains des Français. Enfin, le 24 juin 1204, les troupes de Philippe Auguste entrent à Rouen, après avoir vaincu la résistance de ses habitants. Le roi a conquis la Normandie, qui est incorporée au domaine royal français : cela signifie que le roi disposera de nouveaux revenus et imposera ses officiers dans l’ancien duché[26]. Les « îles Anglo-Normandes » restent par contre sous la souveraineté de la couronne anglaise.

    Siège de Rouen par les Anglais en 1419.

    Administrativement, la partie continentale reste un duché à part entière, tout en relevant du royaume de France. La Normandie joue un rôle important durant la guerre de Cent Ans (1337-1453). Si elle n'est pas à l'origine du conflit, elle devient rapidement un enjeu entre le roi d'Angleterre et le roi de France. La richesse de la Normandie, son passé commun avec les Anglais, sa proximité géographique avec l’île expliquent cette situation particulière.

    Dans un premier temps, les Anglais se contentent de lancer des chevauchées destructrices à travers la région. Puis ils occupent la région pendant plus de trois décennies (1417-1450). En 1420, le traité de Troyes fait du roi d’Angleterre l’héritier du royaume de France. La Normandie apparaît alors comme l’élément central de la France anglaise. Finalement, le roi de France Charles VII reconquiert la riche province et pardonne aux Normands qui ont collaboré avec l’ennemi. La Normandie retrouve la paix mais sort très affaiblie du conflit. La reconquête française s'étant arrêtée à Cherbourg, les îles Anglo-Normandes restent anglaises.

    Loin de ces conflits, le Normand Jean de Béthencourt conquiert les îles Canaries en 1402.

    En 1466, le duché de Normandie est partagé en bailliages, subdivisés en vicomtés remontant à l’époque féodale et supprimés en 1744 seulement. Plus tard, un nouveau découpage en élections fiscales apparait, qui divise la Normandie en deux, puis trois généralités : celles de Rouen et de Caen en 1542, puis celle d’Alençon en 1636. La partie insulaire demeure partagée en deux bailliages de Jersey et Guernesey. Dépendances autonomes de la Couronne britannique (le souverain britannique détenant parmi ses titres celui de duc de Normandie), elles ont gardé des traditions et des lois normandes.

    À l’est du Cotentin, les îles Saint-Marcouf, devenues un repère de pirates, furent concédées à la France par la couronne britannique en 1802.

    La Renaissance et le Grand Siècle

    Après la guerre de Cent Ans, la Normandie se reconstruit et connaît une période faste dans la première moitié du XVIe siècle : les campagnes se sont couvertes de manoirs et la prospérité a modifié le visage des villes. Les « Grands » ont construit de magnifiques hôtels urbains en adoptant rapidement le style de la Renaissance. Après 1550, les guerres de religion, puis l’alourdissement des impôts, mettent cependant un frein à cette prospérité.

    Les ports normands sont des points de départ des explorateurs et colonisateurs français. Samuel de Champlain quitte le port de Honfleur en 1604 et, avec Pierre Dugua de Mons, participe à la fondation de l'Acadie de l'autre côté de l'océan Atlantique. Quatre ans plus tard, il fonde la ville de Québec. En 1625, le Normand Pierre Belain d'Esnambuc prend possession de la Martinique, de la Guadeloupe, de Saint-Christophe et de Marie-Galante.

    Vers 1650, la Normandie connaît une petite période de prospérité. Mais à partir de 1689, la guerre reprend contre l’Angleterre et le littoral normand subit plusieurs attaques. En 1694, Le Havre et Dieppe sont bombardés.

    Les Normands continuent l'exploration du Nouveau Monde : en 1678, René Robert Cavelier de La Salle voyage dans les régions des Grands Lacs et découvre le Mississippi. En 1699, Pierre Le Moyne d'Iberville et son frère Jean-Baptiste Le Moyne de Bienville fondent la Louisiane, Biloxi, Mobile et La Nouvelle-Orléans. Les territoires localisés entre Québec et le delta du Mississippi sont ouverts à l'établissement de colonies, le Canada et la Louisiane. Les colons de la Normandie étaient les premiers et parmi les plus actifs en Nouvelle-France.

    La mutation des campagnes et l’industrialisation

    Carte de la région Normandie avec ses cinq départements, montrant les provinces qui existaient sur son territoire au XVIIIe siècle.
  1.      Normandie
  2.      Perche
  3.      Communes historiquement normandes et situées dans d'autres régions.
  4. À partir du XVIIIe siècle, l’industrialisation et la modernisation de l’agriculture transforment l’économie de la province. Mais la proximité de l’Angleterre, avec laquelle la France est souvent en guerre entre 1689 et 1815, fait de la Normandie une terre d’affrontements. La province de Normandie française forme un gouvernement militaire, exception faite d’un gouvernement particulier au Havre.

    À la suite de la Révolution française, en 1790, la province française est partagée en cinq départements : le Calvados, la Manche, l’Orne, l’Eure, et la Seine-Inférieure (devenue en 1955 Seine-Maritime).

    Les Normands réagissent peu aux nombreux bouleversements politiques qui caractérisent le XIXe siècle (Premier Empire, Restauration, monarchie de Juillet, Deuxième République, Second Empire, Troisième République), seule, la chouannerie normande agite de 1793 à 1800 le bocage normand. Globalement, les campagnes normandes se dépeuplent car les fermiers normands se mettent à produire du lait et ses dérivés, activité moins demandeuse en main-d'œuvre que la culture céréalière, tandis que les villes en pleine révolution industrielle croissent. Cette activité est principalement le fait des villes de la vallée de la Seine : Le Havre surtout, Rouen et sa banlieue, Elbeuf.

    La Normandie tient une place importante dans le mouvement artistique. La toile peinte lors d'un séjour au Havre par Claude Monet en 1872, Impression soleil levant, donne son nom au mouvement impressionniste[27]. La Normandie est également le berceau de grands écrivains du XIXe siècle (Guy de Maupassant, Gustave Flaubert, Alphonse Allais, Maurice Leblanc, Henri de Régnier, La Varende).

    Lors de la guerre franco-prussienne de 1870, les Prussiens entrent en Normandie au cours des mois d'octobre et de novembre 1870. De nombreux combats ont lieu. L'occupation se passe très mal et prend fin en septembre 1873. Le sentiment d'une revanche à prendre s'amplifie[28].

    La Normandie dans les deux Guerres mondiales

    Articles connexes : Occupation des îles Anglo-Normandes et Bataille de Normandie.

    Les combats de la première Guerre mondiale épargne territorialement la Normandie, bien que Sainte-Adresse accueille le le gouvernement de la Belgique, et Rouen devient une base Anglaise. La mise à feu le du haut-fourneau de Colombelles permet de réduire les conséquences de l'occupation des régions industrielles, les régiments normands prennent leur part, et au-delà, à l'effort de la nation.

    Les lendemains sont difficiles. Aux morts de la guerre s'ajoute la chute du taux de natalité déjà commencée au XIXe siècle. La production rurale, faute de main-d'œuvre suffisante, baisse considérablement, ainsi que la production industrielle, qui manque d'ouvriers qualifiés.

    En 1936, le front populaire permet à des millions de salariés de partir en congés pour la première fois, démultipliant l'activité du tourisme : la Normandie et ses plages vont désormais recevoir des Français qui n'avaient jamais vu la mer.

    Débarquement des troupes alliées en juin 1944 en Normandie.

    La Normandie est par contre occupée pendant la seconde Guerre mondiale. Les îles Anglo-Normandes sont les seuls territoires dépendants de la couronne britannique occupés par l'Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale. Guernesey est le théâtre en 1940 de l'opération Ambassador, un des premiers raids réalisés par les commandos britanniques contre l'occupant allemand.

    La Normandie est un des points de départ de la reconquête de l’Europe par les Alliés. Le est lancée l’opération Neptune, la phase d'assaut de l'opération Overlord, la plus grande opération amphibie de toute l’histoire militaire mondiale, menée simultanément sur plusieurs plages du Calvados et de la Manche.

    De nombreuses agglomérations sont détruites lors des bombardements alliés. Le souvenir de la bataille est partout présent en Normandie, notamment avec les nombreux et vastes cimetières militaires, les blockhaus qui défient le temps qui passe, les musées dont le grand Mémorial de Caen, des rues qui portent le nom des acteurs alliés ou des régiments ayant participé à la libération de la région, ou encore les caissons de béton qui ont composé les digues du port artificiel au large d'Arromanches.

    La Normandie depuis la Libération

    Le front de mer reconstruit du Havre.
    Articles connexes : Reconstruction de Caen et Centre-ville reconstruit du Havre.

    Lors de la difficile période d'après-guerre, de nombreuses villes dévastées doivent être reconstruites, notamment Caen et Le Havre.

    En 1956, la France se dote d'un nouvel échelon administratif : les régions. Le Calvados, la Manche et l’Orne sont regroupés dans la région de Basse-Normandie tandis que l’Eure et la Seine-Maritime dans celle de Haute-Normandie. Cette séparation ne fait pas l'unanimité et la réunification de la Normandie, par le regroupement des cinq départements normands, devient un sujet récurrent de la politique locale.

    Comme d'autres régions françaises, les deux régions normandes développent leurs économies à la faveur des plans de décentralisation industrielle, avec notamment l'implantation d'usines liés à l'industrie automobile.

    La réunification des deux régions en une unique Normandie est actée le pour une entrée en vigueur le .

    Géographie

    Articles détaillés : Géographie de la Haute-Normandie et Géographie de la Basse-Normandie.
    Carte de la Province de Normandie.

    Situation

    La Normandie se trouve à l’ouest du continent européen et au nord-ouest de la France.

    Ses deux façades maritimes (au nord et à l'ouest), de 603 km de longueur, font face à la Manche. À l'ouest de la péninsule du Cotentin se trouvent les îles Anglo-Normandes. Les territoires limitrophes sont en commençant par le sud-ouest et en allant vers l'est : la Bretagne (Ille-et-Vilaine), les Pays de la Loire (Mayenne, Sarthe), le Centre-Val de Loire (Eure-et-Loir), l'Île-de-France (Yvelines, Val-d'Oise), et la Picardie (Oise, Somme).

    Sa superficie est de 29 906 km2[29] (30 100 km2[30] avec les îles anglo-normandes), elle s'étend entre 50°07' et 48°17' de latitude nord, et entre -1°94' (-2°67' avec les îles anglo-normandes) et 1°79’ de longitude ouest.

    La partie continentale est située dans le fuseau horaire de l'Heure normale d'Europe centrale, UTC+01:00 et les îles sont dans le Temps moyen de Greenwich, UTC±00:00.

    Îles Anglo-Normandes

    Article détaillé : Îles Anglo-Normandes.
    Îles anglo-normandes.

    Archipel de la Manche à l'ouest de la péninsule du Cotentin, les îles Anglo-Normandes faisait partie du Massif armoricain. Jersey, Guernesey, Aurigny, Sercq et Herm sont les principales îles, auxquelles il faut ajouter un nombre important d'îlots et d'écueils qui se découvrent à marée basse. Ces îles, souvent bordées de côtes abruptes, ont des paysages variés.

    Îles Normandes

    Le plus célèbre des îlots français, le Mont-Saint-Michel, baigne dans la baie du mont Saint-Michel, entre la Bretagne et la péninsule du Cotentin en compagnie de Tombelaine. Plus au large, l'archipel de Chausey comporte 52 îles d'une superficie totale de 6,5 km2 dont une seule, la Grande-Île, comporte des habitations occupées par une petite population permanente de 30 personnes.

    Au large de Cherbourg, l'île Pelée soutient la digue Est de la rade de Cherbourg. Au nord-est du Cotentin, Tatihou, en face de Saint-Vaast-la-Hougue est une île accessible à pied à certaines marées basses. À l'est de la péninsule du Cotentin l'archipel Saint-Marcouf inclut l'île du Large et l'île de Terre.

    Littoral

    Bessin.

    Les côtes maritimes normandes présentent des aspects très divers. Le long de la côte d'Albâtre, les hautes falaises du pays de Caux, au pied desquelles s’étendent des plages de galets, sont de véritables murs verticaux de craie et de silex, parfois échancrées par des valleuses abritant quelques ports, notamment Dieppe et Fécamp. La Côte Fleurie et la Côte de Nacre offrent de nombreuses stations balnéaires et de vastes plages de sable fin (Deauville, Trouville, Courseulles-sur-Mer). La Manche présente à la fois des promontoires cristallins élevés dans le nord du Cotentin (cap de la Hague) et des parties de littoral bas et sablonneux (vers Saint-Vaast et le Mont Saint-Michel).

    La Normandie connaît une importante érosion de son littoral qui est en grande partie liée à l’anthropisation. Environ 60 % des plages de la région ont tendance à reculer[31]. L’érosion la plus active concerne le littoral compris entre la baie du Mont Saint-Michel et le cap de la Hague, à l’ouest du département de la Manche : le recul peut aller jusqu’à cinq mètres par an en moyenne[31]. Sur les falaises de craie de Seine-Maritime, le recul est de 20 cm/an en moyenne[31].

    Régions naturelles

    Le paysage normand est surtout caractérisé par des bocages (Bocage normand, Pays d'Auge, Pays de Bray) et des plaines (Plaine de Caen, Campagne de Falaise, Plaine d'Argentan, Campagne d'Alençon, Campagne de Saint-André, Campagne du Neubourg).

    Au nord de la Seine

    Rideaux de culture dans le pays de Caux.

    Le pays de Caux est la partie la plus septentrionale de la Normandie. Son sous-sol est constitué d’une grande épaisseur de craie, couvert d’une couche d’argile à silex et d’un limon fertile[32], le tout est surmonté par un vaste plateau à la surface légèrement ondulée.

    À cheval sur les départements de Seine-Maritime et d'Oise, le pays de Bray, créé à partir de l'érosion d'un anticlinal, est une région de bocage, qui se caractérise par un sol argileux, favorable aux herbages pour l'élevage bovin laitier. Le Vexin normand, délimité par les vallées de l'Epte, de l'Andelle et de la Seine, se présente comme un plateau calcaire dont les méandres de la Seine ont creusé par endroits des falaises de craie abruptes.

    Au sud de la Seine

    Marais-Vernier.

    Le long de la Seine, le Marais-Vernier, dans le Roumois, offre des paysages pour partie agraire à champs ouverts, (openfields), où les cultures céréalières se mêlent à l'élevage bovin. La campagne du Neubourg, plateau de craie et d'argile à silex, recouvert d'une épaisse couche de lœss, possède de vastes étendues découvertes et plates, largement dominées par les cultures céréalières. La monotonie du paysage est rompue, de manière ponctuelle, par quelques rares boisements. La campagne de Saint-André (ou d’Évreux) est un plateau presque entièrement voué à de grande culture céréalière qui évoque beaucoup la Beauce voisine. Le plateau de Madrie, situé entre la Seine et l’Eure, a un sol sableux qui permet la céréaliculture. Le Lieuvin et le pays d'Ouche sont des régions aux paysages de bocages, elles annoncent le pays d'Auge qui est à cheval sur les départements du Calvados, de l'Orne et de l'Eure. Le pays d'Auge est vallonné, bocagé, parsemé de nombreux bois ou forêts.

    Au centre

    Campagne de Falaise.

    La partie Jurassique du Bassin parisien a un sol argileux qui favorise la pâture et l'élevage. Au nord-ouest du Calvados le Bessin désignait à l'origine le territoire compris entre l'Orne et la Vire[33]. Depuis le XIXe siècle et la disparition des haies bocagères, le Bessin oriental est devenue la plaine de Caen, terre vouée principalement à l'agriculture, (en particulier les cultures céréalières). La plaine de Caen est peu à peu gagnée par l'urbanisation et la périurbanisation. Plus au sud, mais encore dans le Calvados, s'étend la campagne de Falaise, puis dans l'Orne, l’Hiémois, la plaine d'Argentan, la campagne d'Alençon et enfin au sud-est de l'Orne, le Perche, d'où de nombreuses petites rivières se dispersent de ses collines pour aller rejoindre la Manche, (Touques, Dives, Orne) ou la Seine (Eure, Avre, Iton, Risle).

    Le Massif armoricain

    Clécy en Suisse normande.

    À l'ouest de la Normandie, le Massif armoricain, au sol souvent acide, offre de nombreux bocages. La région n'a pas vu pénétrer les systèmes d'assolement que l'on a rencontré dans les openfields de l'Est. Ces réseaux imbriqués de prairies, haies, talus et fossés jouent un rôle de corridors biologiques et empêchent l'érosion des sols.

    La presqu’île du Cotentin est divisée en quatre « pays » historiques : au nord-ouest, la Hague ; au nord-est, le val de Saire ; au centre, le Plain (qui fait néanmoins partie du Bassin parisien), région de bocage ; au sud, la passe du Cotentin ou Bauptois, zone de marais et de landes. Au sud-ouest du département de la Manche, l’Avranchin est tourné vers la baie du mont Saint-Michel ; au sud-est, le Mortainais a un paysage de bocage sur un flanc granitique et gréseux. Le bocage virois correspond au bassin de Vire et à la partie du synclinal bocain[34],[35] parcourue par la Vire et la Souleuvre. La Suisse normande, à cheval sur le Calvados et l’Orne, a un relief accidenté et verdoyant, avec des gorges sculptées par l’Orne et ses affluents, par érosion dans le Massif armoricain. Les berges du fleuve offrent un relief escarpé et un espace forestier important. Sur les collines, les champs, de taille modeste et pentus, sont très souvent bordés d’épaisses haies ou de murets en granite avec une végétation dense. Le pays d'Houlme est la partie occidentale de l’actuel département de l’Orne. Le Domfrontais ou Passais est une région bocagère située dans le sud-ouest du département de l'Orne, à l'est de laquelle se trouve la forêt d'Andaine.

    Relief

    Le site de la Roche d'Oëtre.

    Le Signal d'Écouves, d'une altitude de 413 m, est le point culminant de la Normandie. Façonnées dans le grès armoricain (gros bancs de quartzite très durs), il est entièrement recouvert par la forêt. Le panorama se restreint aux collines proches.

    En Suisse normande, le point le plus élevé du département du Calvados est le Mont Pinçon qui culmine à 362 m d’altitude, tandis que la Roche d'Oëtre, dans l'Orne, avec 118 mètres de hauteur, est un des plus prestigieux belvédères naturels de l’Ouest de la France.

    Au sud-ouest de l'Orne, Saint-Céneri-le-Gérei avec une altitude maximum de 193 m, est hissé sur un piton rocheux granitique et irrégulier des Alpes Mancelles.

    À Mortain (327 mètre d'altitude), des gorges profondes ont été creusées par les cours d'eau. On y trouve notamment les plus grandes cascades du Massif armoricain. Le belvédère de la Petite Chapelle Saint-Michel offre un très beau panorama donnant sur le Mont-Saint-Michel situé à 42 km de Mortain.

    Climat

    Le climat de la Normandie est un climat de type océanique. Les hivers sont relativement cléments sur le littoral, entre 5 °C et 6 °C en janvier, mais plus frais dans les terres, entre 3 °C et 4 °C en janvier. Les étés y sont frais, entre 16 °C et 17 °C en juillet, et humides. Les précipitations sont relativement abondantes, 123 jours de pluie par an en moyenne[36]. L'ensoleillement annuel moyen est d'environ 1586 heures[36].

    Données climatiques de quelques villes normandes
      Température
    (Moyenne annuelle)
    (en °C)
    Précipitations
    par an
    (en mm)
    Ensoleillement
    par an
    (en heures)
    Min. Max.
    Alençon[37] 6,4 15,1 738,4 1615
    Caen[38] 7,1 14,7 723,2 1624
    Rouen[39] 6,2 13,9 820,6 1518

    Hydrographie

    Article détaillé : Liste des cours d'eau normands.

    Les cours d’eau de la Normandie sont la Seine et ses tributaires : Epte, Andelle, Eure, Risle, Robec ainsi que de nombreux petits fleuves côtiers : Bresle, Touques, Dives, Orne, Vire, Sée, Sélune, Couesnon, Gerfleur. La Veules, plus petit fleuve de France, se jette à Veules-les-Roses, entre Dieppe et Saint-Valery-en-Caux, dans la Seine-Maritime. Les bordures sud de la province, drainées par la Mayenne, la Sarthe et leurs affluents, appartiennent au bassin de la Loire.

    Géologie

    Carte géologique du massif armoricain.
    Nez de Jobourg dans la Hague.
    Articles détaillés : Massif armoricain et bassin parisien.

    La Normandie appartient à la plaque eurasienne. D'un point de vue géologique, la géographie de la Normandie peut se scinder selon une ligne transversale allant de Bayeux à Alençon, l'ouest faisant partie intégrante du massif armoricain, et l'Est du bassin parisien, deux grandes régions naturelles de formations très différentes. Cette répartition ne correspond d’ailleurs pas à la division entre Haute et Basse-Normandie car la limite traverse du nord au sud les départements du Calvados et de l’Orne. s rivières découpent des vallées profondes.

    L'orogenèse icartienne a intéressé la péninsule de la Hague, où affleurent les plus vieilles roches de France (à l'instar du Trégor mais surtout du bailliage de Guernesey qui comprend Sercq et Aurigny). Il y a 600 millions d'années, seule la partie cadomienne du massif armoricain est émergée. Il y a 200 millions d'années, durant le Jurassique inférieur, alors que le massif armoricain est émergé, ce qui deviendra le Bassin parisien est une mer. Au Miocène (il y a 5 à 20 millions d'années), le réseau hydrographique actuel, dont la Seine, est mis en place. Le bassin est alors une vaste plaine dominant à peine le niveau de la mer.

    À l’ouest, (Manche, sud-ouest du Calvados, ouest de l’Orne) le massif armoricain consiste en lambeaux de l'ancienne chaîne cadomienne, constituée de roches plutoniques granitiques accompagnées pour la plupart de roches détritiques terrigènes auxquelles se sont ajoutés des sédiments paléozoïques et qui ont été légèrement plissés durant l'orogenèse hercynienne. Les lignes de crêtes armoricaines sont approximativement orientées est-ouest et sont constituées de « grès armoricain » (quartzite) très dur. La partie armoricaine alterne forêts et prairies.

    Au centre (à l’est et au nord du Calvados et à l’est de l’Orne), les couches calcaires jurassiques du Bassin parisien sont très propices aux cultures céréalières.

    À l'est (Haute-Normandie), le Bassin parisien est une vaste dépression où se sont accumulées des roches sédimentaires d'origine marine, lacustre et lagunaires et fluviatile[40]. Les paysages de plaines et de plateau de faible hauteur (pays de Caux) attestent la présence du calcaire ou de la craie. Les couches de silex aident la résistance à l'érosion. Les surfaces y sont presque horizontales ou très peu ondulées. Le sol, argileux, favorise la pâture et l'élevage, cependant le sud-est de la Haute-Normandie constitue le prolongement du plateau céréalier de la Beauce.

    La diversité géologique a pour conséquence une certaine diversité des paysages, malgré tout limitée par la communauté de climat, tempéré et humide. De ce fait, certains paysages (prairies, bocages) se retrouvent à l’identique dans nombre de parties de la Normandie qui comprend un certain nombre de « pays » bien caractérisés.

    Environnement

    Article détaillé : Environnement en Normandie.

    Les parcs naturels régionaux

    La Normandie compte quatre parcs naturels régionaux : le parc naturel régional des Boucles de la Seine normande, le parc naturel régional Normandie-Maine, le parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin et le parc naturel régional du Perche, qui occupent 17 % du territoire régional. Ils présentent des richesses très variées, qu’il s’agisse du patrimoine culturel ou du patrimoine naturel.

    Flore

    Article connexe : Liste des forêts normandes.

    La forêt couvre 14 % du territoire. Un faible couvert forestier comparé à la moyenne nationale (28 %) mais compensé par les « forêts linéaires » que forment les haies bocagères.

    Les landes recouvrent les sols pauvres, acides mais humides du département de la Manche.

    Faune

    Cet article contient une ou plusieurs listes.
    Le texte gagnerait à être rédigé sous la forme de paragraphes synthétiques, plus agréables à la lecture.
    Basset artésien normand.

    Du fait d'une tradition agricole ancestrale, la Normandie est la région d'origine de nombreuses races animales d'élevage ou de compagnie. Surtout connue pour son cheptel bovin grâce à la célèbre Vache normande, une multitude de races constituent la faune de Normandie.

    Asins et équins :

    • Âne normand
    • Âne du Cotentin
    • Percheron
    • Cob normand
    • Augeron
    • Anglo-normand
    • Âne andalou ou Anko du Perche.
    • Selle français (issu du cheval Anglo-Normand)
    • Trotteur français (issu du Carrossier Normand)

    Bovins :

    Ovins et caprins :

    • Roussin de la Hague
    • Cotentin
    • Avranchin
    • Chèvre des fossés

    Porcins :

    • Porc de Bayeux
    • Porc blanc de l'Ouest

    Volailles :

    • Poule Courtes-Pattes
    • Poule du Merlerault
    • Poule de Dampierre
    • Poule de Crèvecœur
    • Poule de Gournay
    • Poule de Caumont
    • Poule de Pavilly
    • Poule de Caux
    • Coucou de France
    • Cotentine
    • Canard de Rouen
    • Oie Normande
    • Oie de Bavent
    • Dindon Noir de Normandie

    Animaux domestiques :

    • Le Basset artésien normand, chien de chasse ou de compagnie.
    • Le Chartreux, chat très populaire en Normandie, trouve ses origines dans le nord-ouest de la France.
    • L'épagneul de Pont-Audemer, chien à poil frisé et légèrement bourru, de couleur marron ou marron et gris chiné, originaire du Marais-Vernier.

    Les zones humides (marais, pré-salés, tourbières, baies) sont des refuges pour de nombreux amphibiens et une multitude d'oiseaux nicheurs ou migrateurs (râle des genêts, spatule blanche, avocette, héron butor…).

    Transports

    Le réseau routier

    Le pont de Normandie.
    Article détaillé : Liste des infrastructures routières en Normandie.

    La Normandie dispose d'un réseau routier dense qui maille tout son territoire. Ce maillage a été renforcé par la construction des ponts de Tancarville, Normandie et le pont Gustave-Flaubert à Rouen.

    Des autoroutes relient Rouen, Le Havre et Caen entre elles et également à Paris, Lille, Rennes ou Angers ainsi qu'au reste du réseau autoroutier européen[41],[42].

    Le réseau ferroviaire

    Article connexe : Intercités Normandie.

    La Normandie est desservie par quatre lignes nationales. Trois relient la Normandie à Paris, vers Rouen et Le Havre, Caen et Cherbourg, et Argentan et Granville, et une relie Caen à Tours, via Le Mans.

    Plusieurs lignes régionales existent par ailleurs, entre Lison et Pontorson (liaison Caen - Rennes), Serquigny et Oissel (liaison Caen - Rouen), Rouen et Dieppe, Rouen et Abancourt (liaison Rouen - Amiens), entre Abancourt et Le Tréport (liaison Paris - Dieppe), entre Bréauté et Fécamp, entre Le Havre et Rolleville et entre Lisieux et Trouville - Deauville.

    En plus de ces lignes ouvertes au trafic des voyageurs, certaines sont réservées au fret (par exemple la desserte d’Honfleur) ou bien fermées. Parmi ces dernières, on peut citer le cas des lignes Caen - Flers, qui traverse la Suisse normande, et Le Havre - Fécamp dont une réouverture est parfois réclamée par certains (et notamment les Verts).

    On peut aussi mentionner l’existence de quelques trains touristiques.

    Le réseau maritime

    Phare de la Hague, Cotentin

    Avec 600 km de côtes le long de la Manche, la Normandie dispose de l’axe maritime le plus fréquenté du monde[réf. nécessaire]. Elle constitue le troisième complexe portuaire européen et le premier complexe portuaire français avec cinq ports, dont les deux grands ports internationaux du Havre et de Rouen et les ports de Cherbourg, Caen et Dieppe. La moitié des transports internationaux maritimes de France et 60 % du trafic de conteneurs français passent par ses ports.

    La liaison avec la Grande-Bretagne et l’Irlande est assurée par les ports de Cherbourg (559 200 passagers), du Havre (268 700 passagers), Caen (1 021 700 passagers) et Dieppe (254 400 passagers).[réf. nécessaire]

    La desserte des îles Anglo-Normandes est assurée depuis les ports de Granville, Carteret et Diélette, vers Jersey (Gouray et Saint-Hélier), Guernesey (Saint-Pierre-Port), Aurigny et Sercq.

    Le réseau fluvial

    La Normandie représente 10 % du trafic fluvial français : 13 millions de tonnes de marchandises transitent sur la Seine entre Le Havre et la région parisienne.

    Le réseau aérien

    Il y a cinq aéroports internationaux en Normandie continentale :

    • Aéroport Rouen Vallée de Seine, Boos (76)
    • Aéroport de Caen - Carpiquet, Carpiquet (14)
    • Aéroport du Havre-Octeville, Octeville-sur-Mer, (76)
    • Aéroport de Cherbourg - Maupertus, Maupertus-sur-Mer, (50)
    • Aéroport international de Deauville Saint-Gatien, Saint-Gatien-des-Bois (14)

    L'aéroport de Deauville, le plus central, tend depuis les années 2010 à s'imposer comme le principal aéroport de Normandie[43].

    Par ailleurs, les îles Anglo-Normandes disposent de trois aéroports, qui les relient à la Grande-Bretagne et au continent :

    • Aéroport de Jersey, Saint-Pierre, Jersey
    • Aéroport de Guernesey, La Forêt, Guernesey
    • Aéroport d'Aurigny, Sainte-Anne, Aurigny

    Administrations et politiques

    Articles détaillés : Politique en Basse-Normandie, Conseil régional de Haute-Normandie et Conseil régional de Basse-Normandie.

    Administration

    Normandie française

    La Normandie compte de 1956 à 2016 deux régions françaises, la Haute-Normandie et la Basse-Normandie, dont les capitales régionales sont respectivement Rouen et Caen.

    Les régions françaises sont gérées par un conseil régional élu pour six ans au suffrage universel direct qui ne possèdent pas de compétence législative, mais disposent d'un pouvoir règlementaire[44], notamment dans le domaine de l'action économique. Les conseillers régionaux élisent le président du conseil régional. Ce dernier préside l'assemblée et dispose du pouvoir exécutif. Il est chargé de faire voter et exécuter les décisions budgétaires, il est autorisé à recruter du personnel pour constituer ses services. Chaque région possède également un préfet de région, nommé par le Gouvernement, dont le rôle est de représenter l'État et de s'assurer du bon fonctionnement des services déconcentrés, comme par exemple la coordination des services de police.

    Par ailleurs, Cherbourg est la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.

    Îles Anglo-Normandes

    Les îles Anglo-Normandes sont divisés en deux bailliages dépendants de la Couronne britannique, Jersey et Guernesey, dont les capitales sont Saint-Hélier et Saint-Pierre-Port. Ils jouissent d'une autonomie interne, sauf pour la défense et la diplomatie. Ils ne font pas formellement partie du Royaume-Uni, ni conséquemment, de l’Union européenne. Une loi du Royaume-Uni ne s'applique à un bailliage que sur la demande d'un gouvernement insulaire. Dans le cadre du bailliage de Guernesey, Sercq et Aurigny sont elles-mêmes autonomes, chacune ayant son propre Parlement et son administration locale.

    Le souverain britannique nomme deux lieutenant-gouverneurs, un pour chaque bailliage. Ils sont les représentants de la Couronne britannique. Les lieutenant-gouverneurs sont de fait chef d'État, ils approuvent et promulguent (au nom de la Couronne) les lois votées par les Parlements en accord avec leurs Constitutions. Leurs fonctions sont principalement diplomatiques et cérémonieuses. Les baillis, nommés également par la couronne, sont les premiers dirigeants civils. Ils tiennent leurs postes jusqu'à leurs retraites. Ils président en tant que juge à la Cour royale ; ils gouvernent les États, et représentent la couronne aux occasions civiques. Les baillis doivent être des hommes de lois qualifiés.

    Le bailliage de Jersey inclut les Minquiers, les Écréhou, les Dirouilles et les Pierres de Lecq (ou Paternosters en anglais)[4] et le bailliage de Guernesey les îles d’Aurigny, Brecqhou, Sercq, Herm, Burhou, Casquets, Ortac, Jéthou, Lihou, Burhou et les Casquets.

    Chiffres clés des administrations de Normandie
    Superficie (km2) Population Préfecture
    ou capitale
    Sous-préfecture Densité (hab/km2)
    Normandie30 1003 450 388 114
    Haute-Normandie12 3171 825 667Rouen 151
    76 Seine-Maritime6 2781 248 580RouenDieppe et Le Havre199
    27 Eure6 040577 087ÉvreuxBernay et Les Andelys96
    Basse-Normandie17 5891 467 522Caen 83
    14 Calvados5 548678 303CaenBayeux, Lisieux et Vire122
    50 Manche5 938496 937Saint-LôAvranches, Cherbourg-Octeville et Coutances84
    61 Orne 6 103292 282AlençonArgentan et Mortagne-au-Perche48
    GBG Guernesey7865 573Saint-Pierre-Port 836
    GBJ Jersey11691 626Saint-Hélier 790

    Politique

    Élections régionales

    Lors des élections régionales de 2010, les conseils régionaux des deux régions normandes sont dominés par les listes de gauche, menées par le Parti socialiste. La Basse-Normandie, dirigée depuis 1986 par l'UMP René Garrec, est remportée par Laurent Beauvais. En Haute-Normandie, Alain Le Vern, qui a pris la région au RPR Antoine Rufenacht en 1998, est réélu. Il démissionne pourtant en 2013 et se trouve remplacé par Nicolas Mayer-Rossignol.

    Composition des conseils régionaux
    en Haute-Normandie et Basse-Normandie depuis 2013
    Haute-
    Normandie
    Têtes de liste Partis Sièges Sièges de
    la majorité
      Nicolas Mayer-Rossignol[A 1] PS
    22
    37
      Sébastien Jumel FG - R&S
    9
      Claude Taleb - Cap21
    6
      Bruno Le Maire Majorité présidentielle
    12
      Nicolas Bay FN
    6
    Basse-
    Normandie
    Tête de liste Parti Sièges Sièges de
    la majorité
      Laurent Beauvais[A 1] PS - PCF - PRG - MRC
    23
    32
      François Dufour
    9
      Jean-François Le Grand Majorité présidentielle
    15
    1. 1 2 Président du conseil régional.

    Régionalisme

    Articles connexes : Réunification de la Normandie, Parti fédéraliste (France) et Mouvement normand.

    L’activité du régionalisme normand vise essentiellement à mettre fin à la partition de la Normandie datant de la création des régions administratives françaises en 1956 et d’obtenir la réunification des actuelles régions de Haute et de Basse-Normandie. La réunification de la Normandie est un thème récurrent, notamment aux moments des élections régionales. Il est notamment défendu par le Mouvement normand. Cette réunification est actée en 2014 dans le cadre du redécoupage des régions décidé en 2014 sous la présidence de François Hollande dans le cadre de l'Acte III de la décentralisation.

    Il existe aussi plusieurs mouvements régionalistes se réclamant de l'autonomisme (le Parti Fédéraliste de Normandie, l'Action Normande, le Normanring, Mouve Tei...) dont les objectifs sont, outre la réunification normande, l'autonomie de la Normandie, la défense de sa langue, de ses sports, jeux, danses et musiques traditionnels. Ces derniers points sont également défendus par plusieurs associations culturelles (TecNor, Terroir Histoire et Tradition de Normandie, les Haches du Cotentin, Magène, Association Régionaliste Alfred Rossel, Le p'tit capé d'Brix, Société Jèrriaise, Société Guernesiaise, etc.).

    Emblèmes et symboles

    Blason de la Normandie

    Blason de la Normandie traditionnel en France
    Les treis cats

    L’écu rouge à deux léopards jaunes tournant la tête de face, blasonné de gueules à deux léopards[45] d’or l’un sur l’autre est l’emblème héraldique de la Normandie continentale. Dans les îles Anglo-Normandes, les deux bailliages de Jersey et de Guernesey qui constituent la Normandie insulaire portent un blason à trois léopards, comme celui de Richard Ier d’Angleterre, dit plus tard Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre et duc de Normandie. Savoir lequel des deux blasons est le plus ancien demeure un sujet de polémique et de recherche historique pour certains.

    Henri II Plantagenêt aurait porté comme comte d’Anjou un long bouclier bleu chargé sans doute de huit lionceaux d’or (comme on peut encore l’admirer au Mans sur la plaque funéraire de son père Geoffroy Plantagenêt) puis les aurait réduits à deux lions, la taille des boucliers s’étant raccourcie. Le premier sceau de son troisième fils Richard Cœur de Lion ainsi que des témoignages contemporains attestent qu’il fit d’abord usage d’un écu à un seul lion. De retour en Angleterre en 1194, il adopta un nouveau sceau à trois lions/léopards posés l’un sur l’autre. L’une des hypothèses, discutable, est que Richard aurait introduit le troisième léopard tiré du blason de sa mère Aliénor d'Aquitaine. Les ducs d’Aquitaine n’ayant qu’un seul léopard. Mais il est fort probable qu'il y ait plutôt adjoint celui du sceau de la ville de Rouen (créé au XIe siècle à partir du Hrifsklímsli[réf. nécessaire] : « monstre agrippeur », le léopard était partie intégrante du sceau de la ville au début du XIIe siècle), pour remercier les Normands d'avoir aidé à verser sa rançon (ce que les Plantagenêt, en France, avaient refusé de faire).

    Toutefois, on ne connaît pas de représentation héraldique à deux léopards avant Richard autre que l’écu de son frère Jean sans Terre comme comte de Mortain avant son accession au trône, ce qui tendrait à accréditer le fait que ce blason à deux léopards était l’écu héraldique originel de la ville de Mortain (le blason actuel aux fleurs de lys étant une création française issue de l’écu de la branche capétienne donc française d’Évreux-Navarre). Lorsque la Normandie continentale est passée sous contrôle français, Philippe Auguste a importé l’héraldique royale, tandis que le duché de Normandie insulaire (îles Anglo-Normandes) a conservé le blason à trois léopards, emblème familial que les Plantagenêts n’avaient pas de raison de modifier.

    Parmi les ducs de Normandie issus des Capétiens, Jean le Bon porta les armes des Valois (de France ancien à la bordure de gueules), et son fils Charles, duc de Normandie et dauphin de Viennois, porta un écartelé de Valois et de Viennois. Au XIVe siècle, les armoriaux présentent déjà l’écu à deux léopards d’or pour la Normandie. Mais il a fallu attendre 1465 pour voir officiellement apparaître les deux léopards dans les armes d’un duc de Normandie, avec Charles de France, jusqu’en 1466. Nanti du titre de duc de Normandie de 1785 à 1789, le fils de Louis XVI a, quant à lui, porté un écartelé de France et de Normandie à deux léopards. Notons que Robert d’Alençon, comte du Perche (+1371) semble avoir parti ses armes d’Alençon ancien brisé d’un châtelet et de Normandie à deux léopards.

    Bien qu'utilisé depuis 1290, l'utilisation des armes royales par les îles Anglo-Normandes a été acceptée en 1907, mais jamais officiellement accordée[46].

    Drapeaux normands

    Article détaillé : Drapeau normand.

    Le drapeau normand est un emblème non officiel de la Normandie, province historique française.

    N'étant pas une collectivité territoriale dotée de symboles officiels, elle n'a donc pas de drapeau légal mais seulement des drapeaux officieux.

    Plusieurs drapeaux sont actuellement en usage et coexistent donc en Normandie. Ils suivent deux modèles : le drapeau héraldique et le drapeau à croix de saint Olaf.

    Les deux bailliages de Jersey et de Guernesey et leurs dépendances usent en revanche de drapeaux officiels.

    Devise

    En 1046, le fils et successeur désigné de Robert le Magnifique, Guillaume, échappe de peu à une tentative d'assassinat organisée par des barons rebelles du Bessin et du Cotentin qui ont choisi comme chef Gui de Brionne[47].

    Guillaume lève une armée qui, alliée à ses chevaliers et ses gens d'armes fidèles, va affronter, en 1047, les troupes rebelles dans la plaine du Val-ès-Dunes.

    Beaucoup de rebelles sont des païens (« Vieux Normands ») ou des chrétiens encore imprégnés de mythologie nordique et sont restés plus proches de leurs origines scandinaves que les Normands de l'Est. Ils chargeront au cri de « Thor Aïe ! » (« Thor aide »)[réf. nécessaire], les troupes du duc répondent « Diex Aïe » (ou « Dex Aïe » : Que Dieu me vienne en aide)[48],[49]. Le jugement de Dieu est favorable à Guillaume qui s'affirme comme le chef incontesté de la Normandie.

    Une autre devise est souvent utilisée : « Viriliter et Sapienter » (Courage et Sagesse) locution Latine qui se trouve sur la Tapisserie de Bayeux ( Hic Willelm dux alloquitur suis militibus ut praeparent se viriliter et sapienter ad prelium contra aglorum exercitu )

    Hymne

    La chanson Ma Normandie, de Frédéric Bérat, se chante officiellement à Jersey.

    La chanson "Ma Normandie" laisse souvent place a d'autres chants utilisés comme Hymne : Sarnia Chérie (en Anglais et Normand Guernesiais, chantée a Guernesey) Man Biau P'tit Jerri (en Anglais et Jèrriais, Chantée sur Jersey) Sus la Mé, chanson écrite par Alfred Rossel qui est considérée comme l'Hymne du Cotentin. On trouve également deux versions de Ma Normandie en langue normande, l'une écrite par Alphonse Allain et l'autre par Fred Vaquin, on trouve aussi une version écrite en Jèrriais.

    Saint patron

    Saint Michel, archange, est le saint patron de la Normandie.

    Un des édifices les plus célèbres qui lui a été dédié est Le Mont-Saint-Michel qui tient ce nom depuis 710 grâce à l’évêque saint Aubert d’Avranches.

    Population et société

    Démographie

    Articles détaillés : Démographie de la Haute-Normandie et Démographie de la Basse-Normandie.

    La Normandie compte plus de 3,15 millions d’habitants (Normands) pour une densité de population proche de la moyenne nationale, soit environ 110 habitants au kilomètre carré. La population des îles normandes dépasse, quant à elle, les 150 000 habitants, soit environ 780 habitants au kilomètre carré.

    Les communes normandes comptant plus de 10 000 habitants
    Commune Division administrative territoriale Population sans
    doubles comptes
    Population
    unité urbaine
    Population
    aire urbaine
    Densité hab./km2
    de la commune
    Rouen Préfecture de région de Haute-Normandie
    Chef-lieu de la CREA
    110 933 464 000649 2915 177
    Caen Préfecture de région de la Basse-Normandie
    Chef-lieu de la Communauté d'agglomération Caen la Mer
    108 954 198 000 397 0004 266
    Le Havre Sous-préfecture de la Seine-Maritime 175 497 248 547294 000 3 829
    Cherbourg-Octeville Sous-préfecture de la Manche 39 00391 717118 000 2 825
    Évreux Préfecture de l’Eure50 537 110 0001 947
    Elbeuf Chef-lieu de canton, ville de la CREA17 178 88 292 1 059
    Dieppe Sous-préfecture de la Seine-Maritime 31 963 81 8452 952
    Alençon Préfecture de l’Orne 28 918 68 000 2 616
    Saint-Lô Préfecture de la Manche 19 623 51 629833
    Lisieux Sous-préfecture du Calvados 23 166 44 716 1 737
    Louviers Chef-lieu de canton 17 734 42 338670
    Flers Chef-lieu de canton 16 947 34 386747
    Vernon Chef-lieu de canton 25 147 34 384704
    Fécamp Chef-lieu de canton 19 207 31 013 1 289
    Saint-Hélier Capitale du bailliage de Jersey 29 400 2 671
    Granville Chef-lieu de canton 12 687 29 300 1 323
    Sotteville-lès-Rouen Ville de la CREA 28 835 4 085
    Saint-Étienne-du-Rouvray Ville de la CREA 28 102 1 594
    Argentan Sous-préfecture de l’Orne 17 448 27 387805
    Vire Sous-préfecture du Calvados12 815 26 274550
    Grand-Quevilly Ville de la CREA 24 930 2 361
    Bayeux Sous-préfecture du Calvados 14 961 23 191 1 957
    Petit-Quevilly Ville de la CREA 21 898 5 051
    Mont-Saint-Aignan Ville de la CREA, campus de Rouen 19 341 2 602
    Bernay Sous-préfecture de l'Eure 10 449 12 30019 301434
    Yvetot Chef-lieu de canton 11 816 15 3291 598
    Bois-Guillaume Ville de la CREA 12 872 1 454

    Langues

    Le Coup d’œil purin, satire polémique dans la langue normande, éditée à Rouen, en 1773
    Articles connexes : Normand, Normand méridional, Anglo-normand (langue) et Littérature anglo-normande.

    La Normandie est partagée entre deux langues officielles usitées au quotidien : le français (en France) et l’anglais (dans les îles Anglo-Normandes). L'anglais et le français sont les langues officielles du bailliage de Jersey. L'anglais est la seule langue officielle du bailliage de Guernesey. Chaque langue est toutefois mâtinée d’expressions et de mots locaux tirés des langues régionales (voir aussi français de Jersey).

    La principale langue régionale de Normandie est le normand, qui comprend plusieurs formes linguistiques (voir ligne Joret). De nos jours, le normand s’entend le plus souvent dans le Cotentin[50] et le pays de Caux, ainsi qu’aux îles Anglo-Normandes comme le jersiais et le guernesiais. Alfred Rossel, Louis Beuve (1869-1949), Côtis-Capel (1915-1986) et Marcel Dalarun (né en 1922), poètes cotentinais, en sont des figures connues.

    Alors qu'on ne compte plus aujourd'hui qu'environ 20 000 locuteurs en Normandie[réf. nécessaire], diverses associations contribuent à la sauvegarde du normand en organisant des cours et des discussions, et en éditant des disques de chansons et des recueils, dans un contexte régional fortement marqué par la disparition progressive des locuteurs.

    Au Moyen Âge, en Angleterre, à la Cour des rois et dans l’aristocratie anglo-normande, l’anglo-normand, une ancienne langue d'oïl, était parlée. La littérature anglo-normande s’est développée au cours de la période allant de 1066 à 1204 lorsque le duché de Normandie et l’Angleterre étaient unis au sein du royaume anglo-normand.

    Toponymie

    Article détaillé : Toponymie normande.

    La toponymie normande est fondée sur un substrat celtique et gallo-roman conséquent, ainsi que sur une mince couche de toponymes et d'appellatifs empruntés au germanique westique, notamment dans le pays de Bray. On note une prééminence des patronymes et matronymes germaniques dans la formation des noms de domaine basés sur des appellatifs romans au Moyen Âge (pour toute cette partie, se référer à toponymie française). Cependant, dans le pays de Caux, le Roumois, le Clos du Cotentin, les côtes ouest du Cotentin, la basse vallée de la Seine et les environs de Caen les anthroponymes d'origine scandinave ou anglo-scandinave prédominent nettement. Dans certaines régions, les appellatifs d'origine scandinave sont aussi nombreux que ceux d'origine romane, si l'on exclut les formations modernes bien évidemment. La densité de la colonisation par les Vikings/Normands a été notable dans ces pays du duché de Normandie, le reste du territoire ayant gardé un caractère autochtone pré-normand significatif.

    Religion

    Articles connexes : Évêchés de Normandie et Province ecclésiastique de Rouen.

    Pour l'Église catholique la Basse-Normandie et la Haute-Normandie font partie de la province ecclésiastique de Rouen.

    L’évangélisation de la Normandie remonte au haut Moyen Âge (IVe siècle). Dès cette époque furent fondés des évêchés à Rouen, Évreux, Lisieux, Sées, Bayeux, Coutances et Avranches. La province ecclésiastique de Rouen (siège d’un archevêché) correspond aux limites de l’ancienne province. Les ravages dus aux incursions normandes cessent avec le baptême, sous le nom de Robert, de Rollon, premier duc de Normandie qui sera dès lors protecteur de l’Église.

    Les ducs de Normandie, puis les rois de France ont encouragé le développement du monachisme normand : la région compte de nombreuses abbayes : abbaye du Mont-Saint-Michel, l’abbaye aux Hommes et l’abbaye aux Dames de Caen, l’abbaye de Jumièges, l’abbaye de Saint-Wandrille, l’abbaye de Hambye, l’abbaye de Graville, l’abbaye de Fécamp, l’abbaye de Saint-Georges-de-Boscherville, l’abbaye de Saint-Évroult, l’abbaye Notre-Dame du Bec, l’abbaye de Montivilliers, l’abbaye de Cerisy, l’abbaye de Lonlay, l’abbaye de Mortemer, l’abbaye Saint-Martin de Troarn, l’abbaye de Montebourg, les abbayes Saint-Amand et Saint-Ouen de Rouen…

    Comme le dit un célèbre proverbe « saint Martin et sainte Marie se partagent la Normandie ». En effet, ils se partagent la majeure partie des dédicaces des églises normandes. Cela s’explique par le fait que la Normandie a été évangélisée vraisemblablement par saint Martin de Tours et ses disciples à partir du IVe siècle, le culte marial prenant ensuite son essor au Ve siècle (après le concile d'Éphèse de 431 en Orient puis à partir de 476 en Occident), en pleine période d’enracinement du christianisme dans la province.

    Parmi les saints normands, il faut noter Jean Eudes, un acteur majeur de l'École française de spiritualité, Thérèse de Lisieux, née à Alençon et morte à Lisieux où elle est à l’origine d’un des plus importants pèlerinages de France. Le nom d’un autre docteur de l'Église lié à la Normandie est Anselme de Cantorbéry. Arrivé comme élève en 1059 à l'abbaye Notre-Dame du Bec il en devient l'abbé en 1078 puis archevêque de Cantorbéry en 1093. Il est l’un des plus grands théologiens et philosophes du Moyen Âge.

    Pendant la Réforme, (au XVIe siècle), une partie de la Normandie constituait un des bastions du protestantisme en France, et le pays de Caux garde une minorité protestante.

    L’anglicanisme est la religion d’État des îles de la Manche, mais le catholicisme et le méthodisme y sont représentés par des minorités assez importantes de fidèles.

    Éducation

    Les académies de Caen et de Rouen regroupent l'ensemble des établissements scolaires de la région Basse-Normandie et de Saint-Pierre-et-Miquelon pour celle de Caen et de la Haute-Normandie pour celle de Rouen. L'académie de Caen fait partie de la zone A (voir ici), mais elle rejoindra la zone B en septembre 2015. L'académie de Rouen fait partie de la zone B (voir ici).

    Enseignement supérieur

    Article connexe : Normandie université.

    La Normandie abrite l'université de Caen, fondée en 1432 par Henri VI d'Angleterre. Le , deux jours avant la libération par les Britanniques, l'université est totalement rasée par les bombardements. Le , la reconstruction commence et elle rouvre ses portes en 1957 avec 4 000 étudiants. En 1966, l'université de Rouen est créé, elle-même voyant l'autonomisation de l'université du Havre en 1984. En 2010, le Pôle de recherche et d'enseignement supérieur Normandie université est inauguré.

    En 2010, l'université de Caen Basse-Normandie comptait 24244 étudiants, celle de Rouen 24351 étudiants et celle du Havre 7040 étudiants.

    Économie

    Articles détaillés : Économie de la Basse-Normandie et Économie de la Haute-Normandie.

    Traditionnellement, l’économie normande est très agricole. En Haute-Normandie, elle est diversifiée entre céréales et élevage. Cependant, la Haute-Normandie a aussi vu se développer de gros pôles industriels.

    La filière automobile est un gros employeur, avec 25 000 salariés en Basse-Normandie (PSA, Renault Trucks, Faurecia...), tandis que le premier employeur industriel haut-normand est Renault, qui dispose de quatre usines (Sandouville, Cléon, Grand-Couronne et Dieppe).

    L’économie normande, du fait de la grande façade maritime sur la Manche, est fortement tournée vers la mer (pêche, transport maritime, trafic passagers...). Le Havre dispose ainsi d’un pôle logistique.

    L’énergie est un secteur important en Normandie, à travers notamment trois centrales électronucléaires (Paluel, Flamanville et Penly), ainsi qu'une centrale thermique à flamme au Havre.

    La Normandie représente 60 % des surfaces de lin textile en France.

    Le tourisme est également une ressource importante.

    Emplois par secteur économique (2008)[51],[52] PIB (en million d'euros) (2009)[53]Taux de chômage (2010)[54]
    agricultureconstructionindustrieservice marchandservice non marchand
    Haute-Normandie 2,0 %7,5 %18,7 %42,2 %29,6 %48 555 (2,54 % du PIB national)10,30 %
    Basse-Normandie4,9 %7,7 % 16,7 %39,2 %31,4 %34 869 (1,84 % du PIB national)8,60 %
    France2,6 %6,7 % 13,9 %47,0 % 29,8 %1 907 1459,30 %

    Tourisme

    Article détaillé : Tourisme en Normandie.

    L'industrie du tourisme en Normandie dispose de nombreux atouts qui en font la 8e destination régionale des touristes Français. Elle est particulièrement bien située sur le segment des courts séjours : elle occupe le 5e rang régional[55].

    Sciences

    Article connexe : Scientifiques normands.
    • Caen est le site du GANIL, accélérateur d’ions lourds.
    • Val-de-Reuil accueille le Bassin d'essais des carènes : études et développement des carènes de navires (site militaire) dépendant de la délégation générale pour l'Armement.
    • Vernon héberge le laboratoire de recherches balistiques et aérodynamiques (LRBA) dépendant de la délégation générale pour l'Armement.

    Techniques

    Pot de pharmacie en faïence de Rouen de la fin du XVIIe siècle
    • Dentelle d'Alençon
    • Rouennerie
    • Faïence de Rouen
    • Porcelaine de Bayeux
    • Fabrication de cloches et dinanderie à Villedieu-les-Poêles
    • Chantiers navals et construction sous-marinière de Cherbourg-Octeville
    • Conception et fabrication des moteurs de la fusée Ariane (Snecma, Vernon)
    • Leader mondial du palier magnétique actif (S2M, Saint-Marcel)
    • Activité verrière de la vallée de la Bresle
    • Chanu capitale du clou normand

    Culture

    Groupe de danse folklorique normande
    Article détaillé : Culture de la Normandie.
    • Caen est le site de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen.
    • Rouen est le site de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen et est associé au mouvement artistique de l’école de Rouen.

    Architecture

    Articles détaillés : Architecture de la Normandie, Architecture médiévale normande, Architecture normande et Art roman en Normandie.

    L’habitat traditionnel est fortement influencé par la géographie et la géologie, qui déterminent les matériaux de construction disponibles. La chaumière normande typique (colombages de chêne, torchis, toit de chaume) se retrouve notamment du pays de Caux au pays d’Auge, la maison de brique vers l’est de la province, la maison de pierre calcaire dans le Calvados (plaine de Caen, Bessin, pays de Falaise) et l’Orne, celle de granit dans la Manche, l’ouest de l’Orne et le sud-ouest du Calvados (granit gris et granit rose), sans oublier quelques maisons en schiste en Suisse normande.

    Histoire de l'architecture en Normandie

    Les envahisseurs vikings devenus barons normands construiront des châteaux en bois sur des monticules de terre qui donneront lieu au développement des châteaux à motte féodale et des grandes églises en pierre dans le style roman propre aux Francs. Dès 950, ils érigeront des donjons en pierre (voir aussi Logis seigneurial).

    Les Normands raffineront le plan des premières basiliques avec l’abbatiale Saint-Étienne de Caen, commencée en 1067, qui servira de modèle aux cathédrales anglaises de plus grande taille dont la construction débutera vingt ans plus tard.

    En Angleterre, l’art roman de la fin du XIe au début du XIIe siècle est appelé art normand[56], car ce sont les Normands qui l'ont importé dans l'île. Cette influence normande ce fit également sentir en Écosse, en Irlande ou en Sicile.

    La cathédrale de Durham, construite au XIIe siècle en Angleterre, sans aucun doute par des tailleurs de pierres normands, révolutionne l’art roman : la voute de la nef est constituée d'arcs qui se croisent en diagonale. Ce mode de conception est le trait d'union avec le style gothique.

    Une des spécificités du gothique normand, (fin du XIIe siècle - début du XIIIe siècle), est la présence d'une tour centrale.

    Au XVIIe siècle, on construit des châteaux de style classique (Balleroy, Beaumesnil, Cany, Flamanville).

    Au XVIIIe siècle, Jacques François Blondel réalisa de nombreuses maisons de plaisance en Normandie ainsi que des petits châteaux en pierre de Caen.

    Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Jacques Baumier créé le style néo-normand pour des villas qui se caractérise par des bâtiments construits à partir d'une structure à pan de bois traditionnelle, mais avec des matériaux modernes.

    Entre 1886 et 1914, le quartier de la « belle Époque » à Bagnoles-de-l'Orne, inspiré par le courant néo-normand, développe un style architectural "Bagnolais" à nul autre semblable.

    Après la Bataille de Normandie, de nombreuses villes normandes sont lourdement touchées. Une reconstruction urbaine massive s'impose dans les années 1950 et 1960. Au Havre une note avant-gardiste apparait. À Caen, de larges avenues rectilignes bordées par des immeubles de pierre de Caen d'environ cinq étages, confère une grande unité architecturale.

    C’est le Normand Charles de Gerville qui, en 1818, est à l’origine de l’utilisation du terme de « roman ». Par ailleurs, le « gothique flamboyant », jadis appelé « gothique normand », est un terme moderne inventé par le Normand Eustache-Hyacinthe Langlois[57],[58].

    Matériaux utilisés

    • La pierre de Caen, qui s’est exportée en Angleterre, Allemagne et jusqu’à New York ;
    • Les roseaux pour le toit des chaumières ;
    • Le bois de chêne pour les colombages, et les Essentes/Essantes : « ais/bardeaux » (planchettes/ardoises/tuiles de bois, plus généralement en chêne) ;
    • L’argile pour la fabrication des briques ou du torchis ;
    • Le silex du pays de Caux ;
    • Le granit dans le Cotentin, qui pave également la place de la Concorde ;
    • Le grès rouge dans la frange côtière du pays de Caux (exemple à Veules-les-roses et Malleville-les-Grès) ;
    • Le schiste (ou pierre bleue) qui recouvre les toits du Nord-Cotentin ;
    • Le granite d’Alençon extrait des carrières de Condé-sur-Sarthe qui a servi à construire la ville.
    1. Jacobs et Stirton 1987, p. 14

    Gastronomie

    Article détaillé : Cuisine normande.

    La gastronomie normande repose sur les quatre principaux produits de ses terroirs : la pomme, le lait, la viande et les fruits de mer. Ces abondants produits constituent la base de nombreuses spécialités régionales.

    Région cidricole, la Normandie utilise les pommes, le cidre et le calvados dans sa cuisine. Le poiré et l’alcool de poire s’y produisent également.

    Medias normands

    • Le Courrier cauchois
    • Normandie TV
    • Paris Normandie
    • Patrimoine normand
    • TVNormanChannel
    • La Chaîne Normande
    • Côté Rouen
    • Tendance Ouest
    • L'Impartial

    Natifs notoires de Normandie

    Articles détaillés : Liste de personnes nées en Normandie, Liste de personnalités du milieu culturel normand, Liste des écrivains normands, Liste de scientifiques normands, Liste des militaires normands, Liste des ducs de Normandie, Liste des saints normands et Liste des archevêques de Rouen.
    Voir les catégories : Personnalité normande et Naissance dans la province de Normandie.
    • Prix Nobel : Louis de Broglie ; Charles Nicolle ; Victor Grignard ;
    • Grands-croix de la Légion d'honneur : André Maurois ;
    • César d'honneur : Jean Marais ;
    • César de la meilleure actrice dans un second rôle : Valérie Lemercier ;
    • César du meilleur acteur : Philippe Torreton ;
    • Lauréat du Prix Goncourt : Jacques-Pierre Amette ; Guy Mazeline ; Marius Grout ; Patrick Grainville ; Pascal Quignard.

    Notes et références

    1. Historia, « Caen, capitale politique : choisie par Guillaume et son épouse Mathilde, la ville nouvelle s'épanouit sous la tutelle de ses deux abbayes. Centre intellectuel autant que pôle économique, elle est promise à un bel avenir. » consulté le
    2. Historia« ...seconde capitale de Normandie, après Rouen... »
    3. Musée de Normandie - Le château, « Le nom de Guillaume le Conquérant est étroitement associé à celui de Caen, ville qu'il a créée en la faisant passer du rang de gros bourg commerçant à celui de deuxième capitale du duché de Normandie, après Rouen. », consulté le
    4. 1 2 Site de la Cour internationale de Justice - décision îlots des Écréhous et des Minquiers, consulté le .
    5. Albert Dauzat, Jean Dubois, Henri Mitterand, Nouveau Dictionnaire étymologique et historique, Paris, Larousse, 1971, p. 497.
    6. Site du CNRTL : étymologie de Normand
    7. Jan de Vries, Altnordisches etymologisches Wörterbuch, 3. Aufl., Brill, Leiden, 1977.
    8. Charles du Fresne, sieur du Cange, Glossarium.
    9. CNRTL, ibidem
    10. Vers 3794 « Baivier e Saisne sunt alet à cunseill, e Peitevin e Norman e Franceis ; asez i as Alemans e Tiedeis » (« Saxons et Bavarois sont entrés en conseil, avec les Poitevins, les Normands et les Français ; les Alémaniques et les Thiois sont en nombre)
    11. Janet Bately, The Old English Orosius, Early English Text Society Supplementary, Series 6, Oxford: Oxford University Press, 1980, p. 196.
    12. Vincent Carpentier, Emmanuel Ghesquière et Cyril Marcigny, Archéologie en Normandie, éditions Ouest-France, Edilarge, 2007 (ISBN 9782737341649)
    13. Cyril Marcigny, Cécile Colonna, Emmanuel Ghesquière et Guy Verron (dir.), La Normandie à l’aube de l’histoire : les découvertes archéologiques de l’âge du bronze 2300-800 av. JC, Paris, Somogy, 2005 (ISBN 2850569194)
    14. Bilan archéologique de la Drac - Pîtres
    15. 1 2 Untitled Document
    16. Christian Goudineau, Regard sur la Gaule : Chapitre IV, Les provinces de Gaule : problèmes d'histoire et de géographie, Actes Sud, , 576 p. (ISBN 978-2-7427-6924-7, présentation en ligne).
    17. Michel de Boüard, Histoire de la Normandie, Toulouse, Privat, 1970
    18. Normandie Héritage - Histoire, Tradition et Patrimoine Normand
    19. Des éléments non germaniques comme les Alano-sarmates y sont aussi mêlés, comme l'indique la présence de mobilier pontico-danubien à Saint-Martin-de-Fontenay, mais la Notitia dignitatum n'en fait pas état pour la Lyonnaise Seconde, et aucune trace toponymique ni lexicale ne peut leur être attribuée dans cette province.
    20. Michel Reddé, L'armée romaine en Gaule, Paris, Éditions Errance, 1996, (ISBN 978-2-87772-119-6)
    21. Les Romains en difficulté sur Histoire-normandie.fr
    22. Élisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin, Thomas Jarry, opt. cit., p.372-374
    23. René Musset, La Normandie, 1960
    24. Louis Halphen, Classiques de l’histoire de France au Moyen Âge 1974, p. 239.
    25. Ferdinand Hoefer, Nouvelle biographie universelle générale, p. 783.
    26. Anne-Marie Flambard Héricher et Véronique Gazeau (dir.), 1204, La Normandie entre Plantagenêts et Capétiens, Caen, CRAHM, 2007 (ISBN 978-2-902685-35-6), p. 56
    27. L'impressionnisme est né en Normandie, normandie-impressionniste.fr
    28. Anne Vandenbroucke, « La mémoire de la guerre de 1870-1871 en Seine-Inférieure », Mémoire de maîtrise préparé sous la direction de M. Boudon, 2001-2002 (lire en ligne)
    29. Haute-Normandie, 12 317 km2 + Basse-Normandie, 17 589 km2 = 29 906 km2
    30. Haute-Normandie, 12 317 km2 + Basse-Normandie, 17 589 km2 + Guernesey, 78 km2 + Jersey, 116 km2 = 30 100 km2
    31. 1 2 3 Christiane Galus, « L’érosion touche plus du quart du littoral français ». dans Le Monde du 12-08-2007, [lire en ligne]
    32. J. Ragot, M. Ragot, Guide de la nature en pays de Caux, 2005, p. 6.
    33. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau - Caen, Éditions Charles Corlet - Presses universitaires de Caen, 1996, p. 25
    34. Géologie de la zone bocaine
    35. 1 2 Météo-France Moyenne des stations d'Alençon, Caen, Évreux et Rouen
    36. Météo-France, Alençon
    37. Météo-France, Caen Carpiquet
    38. Météo-France, Rouen Boos
    39. Jacques Debelmas, Géologie de la France, Ed. Doin, 1974 ; Francis Doré, Guides géologiques régionaux Normandie, Ed. Masson.
    40. Espace de valorisation économique
    41. Conseil économique et social régional de Haute-Normandie
    42. « Les élus militent pour un aéroport unique en Normandie », sur normandie-actu.fr, (consulté le 24 décembre 2014)
    43. Article 72 de la Constitution
    44. Léopard est le nom que les héraldistes continentaux donnent au lion passant de profil mais dont la tête est tournée vers le spectateur. Une légende plaisante fait de cet animal fantastique (sans aucun rapport avec le léopard des zoologistes) le bâtard d’une lionne et d’un pard, qui est le mâle de la panthère (elle-même genre de dragon crachant du feu). Il convenait donc aux Capétiens de se moquer des Plantagenêts et de leurs « léopards bâtards », que les Anglais décrivent bien sûr comme des lions et les Normands plus familiers comme des « p’tits cats ».
    45. (en) Heraldry of the World
    46. Appelé aussi Gui de Bourgogne, fils du comte Renaud Ier de Bourgogne et d’Alice de Normandie, fille du duc Richard l'Irascible
    47. Conspiration des barons Normands contre Guillaume-le-Bâtard, duc de Normandie et bataille du Val-des-Dunes en 1047 - Par Charles Edmond Prudent Le Cointe
    48. thoraiediexaie
    49. L’enseignement du normand dans le Nord-Contentin (→Étude des pratiques et des attitudes linguistiques)
    50. « INSEE », (consulté le 12 janvier 2011)
    51. Pour la France métropolitaine
    52. « INSEE », (consulté le 12 janvier 2011)
    53. « INSEE », (consulté le 12 janvier 2011)
    54. TNS Sofres-DGCIS, SDT 2010
    55. Ludovic Vitet, Études sur les beaux arts et sur la littérature, Paris : Charpentier, 1846, vol. 2, p. 146 lire.
    56. Jean Lafond, « Eustache-Hyacinthe Langlois, peintre-graveur », Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France, Paris : SNAF, 1971, p. 313-317.
    57. Cahiers Léopold Delisle, Paris : Société parisienne d'histoire et d'archéologie normandes, 1976, vol. 26-28, p. 272.

    Voir aussi

    • Wikipédia en normand

    Articles connexes

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    • Histoire de la Normandie
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    • Derby de la Normandie

    Bibliographie

    • Dominique Auzias, Normandie, Nouvelles Éditions Université, 2005 (ISBN 978-2-7469-1263-2)
    • Michel de Boüard, Histoire de la Normandie, Privat, Toulouse, 2001 (ISBN 978-2-7089-1707-1)
    • Vincent Carpentier, Emmanuel Ghesquière, Cyril Marcigny, Archéologie en Normandie, Éditions Ouest-France, 2007
    • Serge Gleizes, Christian Sarramon (photographies), préface de Philippe Delerm, L’Art de vivre en Normandie, Flammarion, Paris, 2004 (ISBN 978-2-08-201254-6)
    • Charles Brisson, René Herval, A. Lepilleur Légendes & récits de Normandie, Ancre de Marine, Louviers, 2004, 120 p. (ISBN 978-2-84141-188-7)
    • Stéphane Puisney, La Saga des Lefébure, Éditions Eurocibles
      Série de six tomes de bandes dessinées historiques relatant l'histoire de la Normandie à travers une famille normande.
    • Jean-Pierre Chaline, Les Dynasties normandes, Paris, Perrin, , 535 p. (ISBN 978-2-262-01703-3)
    • Olivier Chaline, La Normandie. Un destin entre terre et mer, Gallimard, , 128 p. (ISBN 978-2-07-035546-4)
    • Jean Benoît Désiré Cochet, La Normandie souterraine ou Notices sur des cimetières romains et des cimetières francs, explorés en Normandie. (1854) [(fr) lire en ligne]
    • Michael Jacobs et Paul Stirton, Le voyageur d'Art en France, Paris, Arthaud, , 300 p. (ISBN 2-70030526-4)
    • Léon Puiseux, L'Émigration normande et la colonisation anglaise en Normandier au XVe siècle avec des pièces justificatives et la liste des émigrés normands (1866) [(fr) lire en ligne]
    • Gabriel du Moulin, Histoire générale de Normandie (1631) [(fr) lire en ligne]
    • Pierre de Merville, La Coutume de Normandie réduite en maximes, selon le sens littéral, & l'Esprit de chaque Article. (1707) [(fr) lire en ligne]
    • Logis seigneurial en Normandie du XIIe au XIVè siècle, Strasbourg, Castrum Europe, Châteaux-forts d’Europe, (ISSN 1253-6008)
      Editions du Centre d'étude des châteaux-forts, n° 2

    Liens externes

    • Le Site du Comité Régional de Tourisme de Normandie (site officiel)
    • Portail de la Normandie
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