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Art déco

Art déco

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Flèche du Chrysler Building, New York, 1930.
90 bis chaussée de l’étang, St-Mandé 94160, France

L'Art déco est un mouvement artistique né au cours des années 1910 et qui a pris son plein épanouissement au cours des années 1920 avant de décliner à partir des années 1930. C'est le premier mouvement architecture-décoration de nature mondiale.

Le style Art déco tire son nom de l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes qui se tint à Paris en 1925[1].

« Art déco » est l'abréviation de « Arts décoratifs », et concerne l'architecture, plus spécialement l'architecture intérieure avec ses tapisseries, vitraux, peintures et sculptures ornementales, son ébénisterie, l'emploi de la céramique, de l'orfèvrerie. Le design qui débute sur les grandes séries d'équipement de l'habitat et des bureaux peut y être associé, ainsi que la mode vestimentaire et la typographie des signalisations et des réclames affichées et les enseignes.

Le style Art déco prend son essor avant la première guerre mondiale contre les volutes et formes organiques de l'Art nouveau. Il consiste en un retour à la rigueur classique : symétrie, ordres classiques (souvent très stylisés), pierre de taille (sans aucun effet pittoresque). Le décor, en général encore très présent, n'a plus la liberté des années 1900 ; il est sévèrement encadré par ses créateurs et son dessin s'inspire de la géométrisation cubiste.

Ordre, couleur et géométrie : l'essentiel du vocabulaire Art déco est posé. Vocabulaire prenant des formes différentes selon les régions, selon les architectes et leurs clients, son unité stylistique tient à l'emploi de la géométrie (à la géométrisation) dont les fins sont essentiellement décoratives -et non structurelles au contraire du mouvement de l'avant-garde internationale dite aussi Modernisme ou Style international qui établit des principes architecturaux de volumes de baies et de circulations harmoniques. Ces deux architectures de la décoration « riche » et d'autre part de la « pureté » donnée par la simplicité comporteront de fait des passerelles entre elles selon la rigueur d'application de principes en usage chez les architectes dans le pays d'application et avec des variations de style individuel de production d'ordre pragmatique.

L'Art déco est le premier style à avoir eu une diffusion mondiale, touchant d'abord la France, puis principalement la Belgique, le Portugal, l'Espagne, l'Afrique du nord, et tous les pays anglo-saxons (Royaume-Uni, États-Unis et ses associations « Art Deco » actives, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Inde, Philippines, etc.), ainsi que les villes principales du Viêt Nam pour le mouvement initial, plusieurs villes chinoises telles Shanghai et encore Hong Kong, ou bien le Japon pour par exemple le palais à Tokyo du Prince Asaka.

Théâtre des Champs-Élysées, 1913.
Palais de Chaillot, 1937.

Contexte

Des origines antérieures à 1914

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Les sources de l'Art déco doivent être recherchées dès les années 1900-1910.

Un mouvement de réaction contre l’Art nouveau apparaît dès le début du siècle en France, et encore plus tôt à l’étranger comme en Belgique, en Allemagne, aux Pays-Bas, etc. : certains qualifient déjà les formes Art nouveau de « molles » ou encore de « style nouille ». Ils s’orientent dès lors vers des lignes simples, des compositions classiques et un emploi parcimonieux du décor. Ce désir de retour à l'ordre, à la symétrie et à la sobriété prend différentes expressions selon les pays.

En Autriche, par exemple, la ligne ondoyante des premiers temps de l'Art nouveau est rapidement remplacée par un réseau de lignes orthogonales et les volumes simples sous l'influence de l'architecte et designer écossais Charles Rennie Mackintosh. Les artistes emblématiques de cette tendance sont Josef Hoffmann, Koloman Moser, Otto Wagner et les Wiener Werkstätte.

Le hasard d'une commande passée à Josef Hoffmann introduit cette évolution à Bruxelles, grande ville Art nouveau, dès 1905-1911 : le palais Stoclet. Les intérieurs, connus par photographies, mobilisent l'ensemble des Wiener Werkstätte et le peintre Gustav Klimt.

En France, les premiers signes de cette volonté de changement sont perceptibles dès les années 1900. Analyser le travail d'un Henri Bellery-Desfontaines, permet de mesurer le passage, dès 1902-1904, entre art nouveau et art déco : cet artiste généreux n'est pas le seul à cette époque à opérer un point de jonction entre les styles, à réduire les frontières entre « décoratif », artisanal et artistique. En 1907, Eugène Grasset publie une Méthode de composition ornementale qui donne la part belle aux formes géométriques et à ses déclinaisons. Cette vision tranche avec la liberté ondoyante du style d'Hector Guimard, si prisé à Paris quelques années plus tôt. L'année suivante, Paul Iribe dessine pour Paul Poiret un album de mode dont l'esthétique frappe le milieu parisien par sa nouveauté.

Troisième événement important, le Salon d'automne de 1910 voit l'invitation des artistes munichois qui depuis plusieurs années avaient adopté des formes strictes et dépouillées. Autour de 1910, les décorateurs français André Mare, Louis Süe et Paul Auscher font eux aussi évoluer leur style vers davantage de rigueur et de retenue. En sculpture, François Pompon crée son ours célèbre.

Sur le plan architectural, entre 1910 et 1913, s'ouvre le chantier du théâtre des Champs-Élysées, autre signe du changement esthétique radical que connaît le milieu parisien d'alors. D'abord confiés à Henry Van de Velde, la conception et le chantier reviennent rapidement à Auguste Perret. La composition rigoureuse de la façade et la place mesurée laissée au décor frappent les esprits lors de l'inauguration en 1913. Enfin, Henri Sauvage renouvelle depuis le début du siècle les repères formels architecturaux et ses références techniques par des immeubles à gradins.

Ces évolutions sont résumées en 1912 sous la plume d'André Vera un décorateur. Son article Le Nouveau style, paru dans la revue L'Art décoratif, exprime le rejet des formes Art nouveau qui sont asymétriques, polychromes, pittoresques, et qui excitent davantage les sentiments que la raison. Il appelle à une « simplicité volontaire », à une « matière unique » et à une « symétrie manifeste ». La fin de l'article exhorte les artistes à s'inspirer du classicisme du XVIIe siècle marqué par « la clarté, l'ordre et l'harmonie ». Il appelle à reprendre le fil de l'histoire des styles français à partir de la période Louis-Philippe, sans pasticher. Les derniers mots de Vera décrivent deux thèmes qui seront omniprésents dans le futur style Art déco : « la corbeille et la guirlande de fleurs et de fruits ».

L'influence de la peinture des années 1910 se fait, moment de diffusion et popularisation du fauvisme et plus encore du cubisme. Les peintres de la Section d'or exposent des œuvres souvent plus accessibles pour le public que ne l'étaient celles des Picasso et Braque de la période du cubisme analytique. Les thèmes (sport, monde ouvrier, etc.) et les couleurs chatoyantes tranchent avec les natures mortes fragmentées et avant-gardistes des pionniers du mouvement. Le vocabulaire cubiste séduit les créateurs de mode, de mobilier et de décoration intérieure.

Enfin, le Paris des années 1910 découvre les ballets russes de Serge Diaghilev, mêlant danse, musique, et peinture, inspirés des « Mille et une nuits ». Ils sont une invitation au luxe et à l'exotisme; les costumes sont créés par Léon Bakst et bien d'autres. D’où la mode des éventails, des plumes, des jets d’eau, des couleurs vives. Les couleurs insolites s’imposeront dans le décor et le mobilier : on verra des boudoirs aux murs orangés, des salons tendus de noir.

Les années folles après la première guerre mondiale

L'hôtel particulier de Jacques Doucet, 33 rue Saint-James, Neuilly-sur-Seine, 1929. Joseph Csaky à conçu l'escalier, Henri Laurens la fontaine, Jacques Lipchitz le manteau de la cheminée, Louis Marcoussis un tapis cubiste. Le sculpteur Gustave Miklos et d'autres ont collaboré à la décoration du studio
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Bureau-bibliothèque de l'Ambassade française de Pierre Chareau à l’« Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes » de 1925, Musée des Arts Décoratifs, Paris.

Tandis que l'Allemagne des années 1920 est l'objet d'une grave crise économique (dont témoigneront les artistes de la Nouvelle Objectivité), la France voit son économie repartir. Les crises monétaires de 1924 et 1926-1927 n'entraveront pas une progression qui culminera en 1930. Le monde dans son intégralité en dehors de ces deux pôles antagonistes se met à l'heure de la vitesse et des déplacements rapides.

Cette reprise de la paix mondiale ne peut faire oublier les difficultés laissées sur le terrain par la guerre. Les villes détruites avaient besoin d'être reconstruites (telles Reims et Saint-Quentin par exemple, détruites à 80 % pendant la guerre, qui seront reconstruites en grande partie dans un style architectural du présent et de sa richesse constitué par l'Art déco). La mentalité ambiante évolue avec cette guerre longue qui fait cohabiter sur le front des populations venues de tous les points du globe. Elle modifie dans l'après-guerre la signification des contenus des musées devenus ethnographiques modernes. Elle modifie aussi le regard porté dans le milieu artistique sur ce qui était cantonné à l'exotisme, comme ce qui avait été produit précédemment dans l'architecture anglaise de cité des maisons et jardins (vérandas, terrasses etc). Le modernisme concerne de fait les villes reliées au monde, par exemple Bordeaux (et en face New-York). Cependant, l'instabilité monétaire en Europe génère une hausse des prix constante jusqu'en 1927 en France et la législation française sur les loyers cause une forte crise du logement pour les classes populaires et moyennes.

Mais le début des années 1920 voit aussi des manifestations de la présence de la richesse financière restée intacte des classes les plus aisées en France. À Paris, comme dans les grandes villes de province, les commentateurs de l'époque observent la construction de riches immeubles de rapport, villas et hôtels particuliers. Autant de chantiers prolifiques pour les artistes décorateurs et les architectes Art déco. La tendance est une simplification du travail pour gagner en rapidité d'exécution tendance qui structure toute l'architecture à principes modernes, jusqu'à utiliser des structures constructives en béton armé et des profils métalliques. Le modèle de la hauteur grandissante de l'immeuble signe de richesse et de modernité est pris depuis les États-Unis qui s'affiche pays le plus florissant économiquement de l'époque. Cette envie de la hauteur est contenue par les plans d'urbanisme qui ne dérogent à leurs règles que si l'architecture de la construction le justifie. La raison suffisante est l'apport de progrès structurel de l'abri (construction de garages intégrés par exemple) ou esthétique (caractère patrimonial) dans la construction.

Car globalement les années 1920 sont aussi le théâtre d'évolutions dans différents domaines :

  • L'architecture Arts déco :

Il réside un fort intérêt pour la richesse de décoration, pour l'aspect ressenti et un moindre intérêt pour la structure constructive et les principes de baies larges et de la circulation visible dans l'édifice. Cette architecture voisine avec l'architecture structurelle dite Moderniste. Le Modernisme prône un fort intérêt pour la structure constructive, avec sa traduction par les baies et les circulations. Architectes et maîtres d'ouvrage affichent un moindre intérêt pour la richesse apparente symbolisée par la décoration. La motivation réelle peut aussi être celle de l'économie financière voisinant avec l'économie de la peine subie faite par l'habitat, une action architecturale définissant le « geste d'habiter » et théorisé à l'époque (voir par exemple la composante structurée cuisine et salle à manger dans l'habitat étudiée par l'architecte autrichienne Margarete Schütte-Lihotzky en 1926). Ces architectures comporteront de fait des passerelles conceptuelles entre elles selon la rigueur d'application des théories et des styles en usage chez les architectes dans les pays, ceci ajouté au style flattant l’orgueil là où ils construisent, et selon la modernité du travail tel qu'il est défini sur la place de construction (architecture pouvant rester dans l'esprit colonial).

  • Les découvertes scientifiques et techniques :

L’aviation intercontinentale commence avec Charles Lindbergh et Jean Mermoz, l’automobile, le téléphone sont établis, la théorie de la relativité d'Albert Einstein est mise au point , etc.

  • La psychanalyse :

Le développement des théories de Sigmund Freud est sensible en Europe et s'applique à la classe aisée sensibilisée aux progrès de la médecine, même s'il ne touche qu'une élite intellectuelle.

  • La littérature et les arts :

Le surréalisme régénère les avant-gardes du début du siècle en s'appuyant précisément sur les théories de l'inconscient en réaction aux désastre humain de la première guerre mondiale. André Breton en est le chef de file. Parallèlement, Jean Cocteau évoque le « rappel à l'ordre » (dit aussi « Retour à l'ordre ») auquel on assiste en art et en littérature. C'est le temps de Paul Valéry (qui publie Eupalinos ou l'Architecte en 1923). Pablo Picasso délaisse la fragmentation cubiste pour s'inspirer de la peinture classique et notamment d'Ingres. Ce mouvement parti d'Europe touche dans le même temps une élite des États-Unis qui y trouve les bases de son mouvement moderne émancipé.

  • Le cinéma :

Hollywood devient pleinement une « usine à rêves » et les productions des grands studios sont diffusées à travers l'Europe. En France, Marcel L'Herbier, René Clair et Germaine Dulac développent un cinéma d'avant-garde.

Caractéristiques de l'Art déco

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Arts appliqués et Style 1925 puis Arts déco

Le mot « Art déco » est né dans les années 1960[2] pour désigner le style qui triomphe à l’« Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes » qui a lieu à Paris en 1925. Les appellations « Arts appliqués » ou « Style 1925 » l'ont précédé. « Art deco » (désignation américaine, e au lieu de é) est un style d'art contemporain.

Deux tendances très différentes coexistent dans cet ensemble de fabrications de bâtiments, d'aménagements de paquebots, de fourniture d'objets meublants :

  • La tendance traditionnelle : c’est le style « Art Déco » qui s'adresse à une élite fortunée de 1920 à nos jours.
  • La tendance moderne, fonctionnelle dès 1910 : c’est le début du design (voir UAM en 1929), qui recherche une production industrialisable, pour une clientèle de masse. Ce fut une véritable, mais brève explosion artistique concernant de nombreuses disciplines :

En architecture : Chrysler Building (New York). Empire State Building (New York). Tony Garnier, Auguste Bluysen, Le Corbusier et Robert Mallet-Stevens, Pierre Patout, Michel Roux-Spitz, Henri Sauvage, Louis Süe, Albert Laprade.

En France, des hôpitaux, des postes, des écoles, des stades et des aérogares tout comme des terminaux portuaires voyageurs et des grands hôtels portent cette architecture.

L'un des thèmes en architecture ostentatoire était d'utiliser les formes des objets quotidiennement utilisés par le propriétaire du bâtiment afin de l'appliquer au bâtiment. Ainsi, le toit du Chrysler Building aux États-Unis évoque les pare-chocs des voitures de la marque. (Ce concept atteint son paroxysme ultérieurement avec le style California Crazy où l'objet surdimensionné est un élément du bâtiment ou le bâtiment dans son entier.)

Cette formulation de l'Art déco permet aussi un retour à des formes et des matériaux pré-modernes (utilisation du staff de façon remarquablement appuyée dans certaines réalisations). La statuaire de façade est issue de la formulation classique et antique des atlantes, cariatides et mascarons, une formulation porteuse de symboles religieux protecteurs. Une reformulation symbolique est appliquée à cette statuaire, un marquage positif. Là, la statuaire représente des figures neutres ou des représentations personnelles des individus commanditaires marquant leur importance (comme dans l'antiquité). Des matières contemporaines (matières plastiques par exemple) sont utilisées. Les formes épurées de vitraux, leurs motifs parfois figuratifs (jusqu'à représenter des usines), parfois abstraits sont représentatifs du monde contemporain d'alors, de l'industrialisation.

Sans leader véritable ni théorie établie, l'Art déco fut critiqué dans le milieu créatif architectural dès ses premières années pour sa superficialité. Cette architecture était particulièrement employée pour tous les édifices devant valoriser l'image de son commanditaire ou évoquant les loisirs : l'architecture commerciale (boutique, siège social, etc.), les théâtres et cinémas, mais aussi l'architecture domestique (le décor servant de signe de distinction sociale lors des réceptions, très en vogue dans tous les pays concernés). Touchant d'abord les classes les plus aisées, ce style fut demandé rapidement dans l'ensemble du corps social et devint très populaire. Concernant le métier de l'architecte, cette période formule l'évolution de la profession d'architecte-artiste en architecte-ensemblier qui coalise pour un chantier des artistes et des techniques d'artisans ou d'industriels.

L'importance culturelle contemporaine de l'Art déco est variable selon le pays concerné. Elle est relativement faible en France son pays d'origine. Elle n'y est que le contre-point de l'architecture moderniste dépouillée qui fut très en vogue toutes classes sociales confondues après la deuxième guerre mondiale. Elle est d'importance en Belgique. Elle a été présente en Afrique du nord coloniale et se mélange avec son pendant, l'architecture rigoureuse du Mouvement Moderne pour constituer un patrimoine devant être actuellement conservé après la décolonisation. Et le style Art déco été très important dans l'histoire du Canada et celle des États-Unis (avec ses gratte-ciel marquant sa richesse), deux pays intégrateurs des architectures issues d'autres contrées dont la culture occidentale était raffinée en comparaison. Ce fut là où les « Art deco » furent créés et où ils se poursuivent. Cette composante a toute son importance dans l'« histoire courte  » de ces pays qui aboutit à leur indépendance culturelle, où la destruction de patrimoine local n'est pas due aux guerres. Ce style est marque de richesse de la future « jet set » en constitution après la deuxième guerre mondiale qui remplace la clientèle des paquebots de luxe qui reliaient l'Europe aux Amériques. Cette architecture est portée par des halls d'entrée ostentatoires et symboliques, des circulations verticales en ascenseur luxueux et des intérieurs en étage tout aussi raffinés, ainsi que des inscriptions et figures statuaires symboliques extérieures. Une grande partie de ces équipements avait été à son origine importée d'Europe sous l'action d'architectes aussi bien européens qu'américains. En Amérique du Sud ce style existe de la même façon pour les mêmes raisons.

Vase en grès signé "frères Mougin", réalisé vers 1925 dans l'atelier de la Faïencerie de Lunéville-Saint-Clément.
  • Design : aménagement intérieur de l'Aubette (Strasbourg), Gustave Miklos, Ludwig Mies van der Rohe, Amédée Ozenfant.
  • Cinéma : L'Inhumaine de Marcel L'Herbier avec des décors de Robert Mallet-Stevens.
  • Graphisme : Cassandre
  • Peinture : Tamara de Lempicka, Jean Dupas
  • Sculpture : François Pompon, Chana Orloff, Carlo Sarrabezolles, Joseph Bernard, Charles Lemanceau
  • Mobilier : Jacques-Émile Ruhlmann, Pierre Chareau, Eugène Printz, Paul Follot
  • Laque : Jean Dunand, Gaston Suisse
  • Verrerie : Maurice Marinot, François Décorchemont, Lalique, Louis Barillet
  • Céramique : Henri Rapin, Joseph Mougin, Georges Condé, Auguste Delaherche
  • Ferronnerie : Raymond Subes
  • Orfèvrerie et bijouterie : Puiforcat, Cartier, Jean Després
  • Mode : Une figure emblématique de la période Art déco est la garçonne : on assiste en effet à l'émancipation de la femme qui occupe une place au moins égale à celle de l'homme, dans les années 1920. Le mot vient du roman du même nom écrit par Victor Margueritte. Les plus belles représentations de la garçonne sont Suzanne Lenglen (tennis), Louise Brooks (cinéma), Tamara de Lempicka (peinture) ou encore Joséphine Baker.

Matériaux

L'usage du béton en recouvrement offre une surface plus lisse et nue que la brique, rappelant les massifs blocs de pierre utilisés dans ces civilisations antérieures.

Les bâtis sont le plus souvent en chêne.

Les structures moulurées ou plaquées utilisent l’acajou, le palissandre, le thuya, l’amarante, le citronnier… Contrastes de bois clairs (citronnier) et de bois foncés (amarante), de couleurs et de matières.

Si les tissus d'ameublement sont employés, les décorations murales stylisées sont peintes sur les murs, et sur des papiers-peints.

Formes

Les volumes sont parallélépipédiques, aux angles vifs, ou arrondis, ou à pans coupés. Le cercle et l’octogone sont également appréciés.

Les gratte-ciel Art Déco sont généralement faits de segments empilés de dimensions décroissantes dont les jonctions se font à angles droits; en général cette géométrie est issue des nouveaux plans d'urbanisme mis en place.

Les corniches et linteaux de fenêtre sont couverts de hauts reliefs géométriques.

Ce mobilier à l'origine du style 1925 est le dernier témoin d’une longue tradition française. Les sièges sont souvent d’inspiration Directoire ou Restauration. Un souci de confort est à remarquer dans les fauteuils, inspirés du fauteuil club, aux formes profondes. Le bois est peu apparent et souvent dissimulé par un revêtement en cuir ou en textile.

Le cosy-corner, création de l’époque, fait fureur. C’est un divan d’angle, encastré dans une boiserie avec diverses étagères.

Les commodes et meubles d’appui ont une façade très souvent galbée, voire ventrue.

Les tables sont rondes, ovales ou rectangulaires avec les angles cassés.

Les coiffeuses et bureaux de dames sont particulièrement raffinés.

Les formes du mobilier restent classiques, avec parfois des rappels des styles antérieurs : Louis XVI, Directoire, Louis-Philippe et mobilier traditionnel africain. Mais l’art cubiste va pousser à une simplification des formes.

Les meubles sont souvent supportés par des socles. Si la ligne est épurée, le mobilier affiche une décoration soignée et souvent luxueuse.

Les moulures sont rares.

Les représentations solaires avec rayons sont récurrentes.

La sculpture est très méplate. Elle utilise un répertoire géométrique, floral ou animal, très stylisé, géométrisé. La rose est très présente en bouquet, en corbeille, en guirlande.

Pour le traitement des surfaces, on utilise la dorure, la laque ou encore la marqueterie : incrustation de filets, de plaquettes en ivoire (influence de l'art nègre), de nacre ou de métal (argent, cuivre, laiton, aluminium).

La coloration de certains bois tel l’érable, teinté en rouge, bleu, vert ou gris (goût de la polychromie né des ballets russes).

Les figures sont stylisées, les motifs régulièrement répétés. Le tissu sature souvent les intérieurs de rythmes saccadés et vifs qui rappellent ceux de la musique légère de l’époque. Tous les motifs et influences déjà cités se répètent avec une constance qui contribue, certes, à l’unité du style, mais finit aussi par rendre les intérieurs étouffants.

Principaux créateurs

Le mobilier Art déco est l’œuvre d’artistes décorateurs destinée à une clientèle aisée, ayant soif de nouveauté, mais qui demeure relativement conformiste. Il s'agit de meubles réalisés par des ébénistes qui cherchent le luxe et la perfection. Les meubles sont donc des pièces uniques. La formule Art déco caractérise un style décoratif répandu internationalement. Initialement l’Art déco, le Style Moderne ou International appartient à un monde de luxe et d’opulence, il est un amalgame entre l’art et l’artisanat.

  • Maurice Ascalon
  • Georges Bastard
  • Pierre Chareau
  • Jean Dunand
  • Alexandra Exter
  • Christian Fjerdingstad
  • Eileen Gray
  • Pierre Legrain
  • Alexandre Léonard
  • Tamara de Lempicka
  • Vadym Meller
  • Gustave Miklos
  • Henri Rapin
  • Jacques-Émile Ruhlmann
  • Gaston Suisse

Édifices art déco

France

  • Gare de Cherbourg-Transatlantique.
  • Casino Municipal de Biarritz.
  • Architecture Art déco à Reims :
    • Bibliothèque Carnegie (Reims), 1921 ;
    • Villa Douce (Reims), 1929 à 1932 ;
    • Villa Demoiselle (Reims),
    • Église Saint-Nicaise de Reims, 1923 ;
    • Piscine du Tennis-Club (Reims), 1920 ;
    • Opéra de Reims (décoration intérieure), 1931 ;
    • Ancien Comptoir de l'Industrie (Reims), 6-12 rue Cérès, architectes : Marcel Rousseau et Émile Thion, 1922),
    • Cinéma Opéra (9-11, rue de Thillois), Reims (architectes : Marcel Rousseau et Émile Thion, 1923),
    • Hôtel de la mutualité (12, cours Langlet et 11, rue des Élus), Reims (architectes : Ferdinand Amann et Albert Cuvillier, 1927),
    • 71, rue de Vesle (2-4, rue des Capucins), Reims (architecte : Lucien Gillet, 1930),
    • Familistère des Docks rémois 18, rue de Vesle (1-5, rue Talleyrand), (architecte : Pol Gosset, 1927),
    • Anciens grands magasins "Au Petit Paris" (31-33 rue Talleyrand), (architectes : Marcel Dastuque et Paul Viard, 1924),
    • Anciennes Galeries Rémoises (rue Dr Jacquin, rue de l'Arbalète), (architectes : Léon Margotin et Louis Roubert, 1934),
    • 22, rue Courmeaux, (architecte : Jacques Rapin, 1923),
    • la villa Collet , AY 51160 -
  • Un immeuble résidentiel au 90 bis chaussée de l’étang, St-Mandé 94160, France, à la lisière du 12e arrondissement de Paris. Architecte: Aristide Daniel (1930)
  • Immeuble CGA, rue Racine à Nantes,
  • Maison bleue (Angers),
  • Palais de la Méditerranée (Nice),
  • Buffet de la gare de Saint-Quentin,
  • Studio Saint James de Jacques Doucet, à Neuilly-sur-Seine,
  • église Saint-Blaise de Vichy. Il s'agit de la partie agrandie à partir de 1931
  • Paris :
    • Piscine Molitor ;
    • Palais de la Porte Dorée, 12e arrondissement de Paris ;
    • Grand Rex ;
    • Palais de Tokyo de 1937
    • Palais de Chaillot de 1937
  • Association des villes Art déco
  • Beffroi de Lille, hôtel de ville de Lille.

Belgique

  • La Basilique de Koekelberg (Bruxelles)
  • La Villa Empain (Bruxelles)
  • La Gare de Bruxelles-Central (Bruxelles)
  • Le Palais des beaux-arts (Bruxelles)
  • L'ancienne maison de la radio, actuel centre Flagey (Bruxelles)
  • Les palais du Heysel (Bruxelles)
  • L'église Saint-Augustin (Bruxelles)
  • Le Musée Alice et David van Buuren (Bruxelles)
  • La cité-jardin du Kapelleveld à Woluwe-Saint-Lambert (Bruxelles)
  • La maison communale de Woluwe-Saint-Lambert (Bruxelles)
  • Le Résidence Palace, actuel siège du conseil européen (Bruxelles)
  • La maison communale de Forest (Bruxelles)
  • Le bâtiment Citroën, place de l'Yser (Bruxelles)
  • L'Église du Christ-Roi (Anvers) (Anvers)
  • La Boerentoren (Anvers)
  • La tour-bibliothèque de l'Université de Gand
  • Hôtel-Brasserie du Parc à Ostende[3]
  • L'hôtel de ville et la maison culturelle (maison Masse) de Quaregnon

Autres pays

  • Édifice Price à Québec
  • Rockefeller Center : complexe architectural Art déco à New York
  • Empire State Building à New York
  • Chrysler Building à New York
  • Carew Tower à Cincinnati
  • Hôtel Lincoln à Casablanca
  • Renaissance-Theater à Berlin
  • Immeuble des cent-appartements à Novossibirsk
  • Musée d'art métropolitain Teien de Tokyo

Objets

  • Jaeger-LeCoultre Reverso
  • Animaux en faïence craquelée [4]

Galerie d'images

Voir aussi

Articles connexes

  • Périodes de l'architecture
  • Modernisme
  • Style international
  • architecture industrielle
  • Architecture totalitaire
  • Style « paquebot »
  • Style 1940
  • Revival égyptien
  • Art nouveau
  • Architecture Art déco à Bordeaux

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article..

  • (en) Tim Benton, Charlotte Benton et Ghislaine Wood, Art déco 1910-1939,  éd. Bulfinch, 2003, 464 p. (ISBN 978-0821228340).Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Laurence Mouillefarine et Evelyne Possémé (dir.), Bijoux Art Déco, Les Arts décoratifs, Éditions Norma, 2009.
  • Patricia Bayer, Intérieurs Art Déco, Thames & Hudson, 2000.
  • Félix Marcilhac, Jean Dunand, Thames & Hudson, Les éditions de l'amateur, 1991.
  • Chronologie du design, Tout l’art Encyclopédie, Flammarion.
  • Généalogie de l’art contemporain, CRDP LILE, 1999.
  • Catalogue de l’exposition Design, Miroir du siècle, 1993.
  • La Mode au XXe – I, Délandre.
  • Edward Lucie-Smith, Histoire du mobilier, l’univers de l’art, 1990.
  • Bernard Blistène, Une histoire de l'art du XXe, Beauxart Magazine, 2002.
  • Raymond Guidot, Histoire du design, Hazan, 2000.
  • Le Design du meuble au XXe siècle, Taschen, 1989.
  • Patrick Malaureille, Craquelés : les animaux en céramique 1920-1940., Paris, Éditions Massin, , 96 p. (ISBN 978-2707202109)
  • Artdeco, histoire de style & tendance du Design 1920–1939.
  • P Gössel et G lieuthäuser, L’Architecture du XXe siècle, Taschen, 2001.
  • L'Architecture moderne, une histoire critique de Kenneth Frampton, Thames & Hudson, 2006.
  • Christian Eludut, Le monde animal dans l'art décoratif des années 30, Éditions BGO, 2007 (ISBN 978-2-9529802-0-3)[à vérifier : ISBN invalide])
  • Alaistair Duncan, Art déco, Citadelle et Mazenod, 2010, 544 p.
  • Danuta Cichocka, Gustave Miklos. Un grand œuvre caché - Livres, reliures, graphismes, Fata Libelli, 2013.
  • Catalogue de l'exposition à la Cité de l'architecture & du patrimoine 1925, quand l'Art Déco séduit le monde, éditions Norma, octobre 2013.
  • Emmanuel Bréon, Gaston Suisse. Splendeur du laque Art Déco, Somogy (ISBN 978-2757206362)

Notes et références

  1. « Art déco ou Arts déco : style décoratif mis en vedette, en 1925 par l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de Paris (ses fondements étaient établis dès avant la guerre de 1914-1918 […] On dit aussi « Arts appliqués » […] Arts décoratifs : disciplines visant à la production d'éléments décoratifs, d'objets plus ou moins utilitaires ayant une valeur esthétique », Larousse L1, 1979, p. 410
  2. Terme issu du livre "Art Deco des années 20 et 30" en 1960 par l’historien Bevis Hillier.
  3. http://www.brasserieduparc.be/fr/index.php
  4. Craquelés p. 32
  • Portail de l’Art déco
  • Portail de l’ameublement
  • Portail de l’architecture et de l’urbanisme
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