Chicago
Chicago | ||||||||||||||
Héraldique |
Drapeau de Chicago | |||||||||||||
Panorama de Downtown Chicago, la Willis Tower, le Chicago Theatre, une station du métro de Chicago, la jetée Navy, le Muséum Field et le Pavillon Jay Pritzker. |
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Administration | ||||||||||||||
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Pays | États-Unis | |||||||||||||
État | Illinois | |||||||||||||
Comtés | Cook et DuPage | |||||||||||||
Type de localité | City | |||||||||||||
Maire | Rahm Emanuel (D) | |||||||||||||
Démographie | ||||||||||||||
Population | 2 722 389 hab. (2014[1]) | |||||||||||||
Densité | 4 492 hab./km2 | |||||||||||||
Population aire urbaine | 9 526 434 hab. (2012) | |||||||||||||
Géographie | ||||||||||||||
Coordonnées | 41° 54′ N 87° 39′ O / 41.9, -87.6541° 54′ Nord 87° 39′ Ouest / 41.9, -87.65 | |||||||||||||
Altitude | 182 m (min. : 176 m) (max. : 205 m) | |||||||||||||
Superficie | 60 600 ha = 606 km2 | |||||||||||||
· dont terre | 588 km2 (97,03 %) | |||||||||||||
· dont eau | 18 km2 (2,97 %) | |||||||||||||
Fuseau horaire | CST (UTC-6) | |||||||||||||
Divers | ||||||||||||||
Fondation | c. 1770 | |||||||||||||
Municipalité depuis | 1833 | |||||||||||||
Devise | Urbs in Horto (« La ville dans un jardin ») | |||||||||||||
Surnom | Windy City (« La ville des vents ») | |||||||||||||
Localisation | ||||||||||||||
Carte des comtés de Cook et DuPage |
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Géolocalisation sur la carte : Illinois
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
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Liens | ||||||||||||||
Site web | Site officiel | |||||||||||||
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Chicago (en anglais [ʃɪˈkɑːɡoʊ] ou [ʃɪˈkɔːɡoʊ]) est la troisième ville des États-Unis et se situe dans le nord-est de l'État de l'Illinois. C'est la plus grande ville de la région du Midwest, dont elle forme le principal centre économique et culturel[2]. Chicago se trouve sur la rive sud-ouest du lac Michigan, un des cinq Grands Lacs d'Amérique du Nord. Les rivières Chicago et Calumet traversent la ville.
Fondée en 1770 en marge de la présence française aux États-Unis, Chicago devient une municipalité en 1833[3] et acquiert officiellement le statut de ville en 1837[4]. Elle est le siège du comté de Cook. Chicago est aussi le siège d'une paroisse francophone sans nul doute signe de son histoire liée à la France[5].
La ville de Chicago compte 2 722 389 habitants et s'étend sur une superficie de 606 km2. Ses habitants s'appellent les Chicagoans[6] (ou plus rarement Chicagolais[7]). L'agglomération de Chicago est la troisième des États-Unis avec une population de 8 711 000 habitants s'étendant sur 5 498 km2. L'aire métropolitaine de Chicago (Chicago metropolitan area), communément appelée « Chicagoland » compte 9 526 434 habitants et s'étend sur 28 163 km2[8],[9], ce qui en fait la quatrième aire urbaine d'Amérique du Nord après Mexico, New York et Los Angeles[10].
Chicago est une ville de classe mondiale alpha[11]. Elle constitue le deuxième centre industriel des États-Unis et appartient à la « Ceinture des industries » (Manufacturing Belt), mais la ville est aussi l'une des plus importantes places financières du monde[12] et la première bourse de matières premières agricoles au monde[13]. C'est à Chicago que sont fixés les prix du blé et du soja aux États-Unis[14]. La ville se classe au troisième rang national pour le nombre d'entreprises implantées dans son agglomération[15], dont les plus importantes sont Motorola, Boeing, United Airlines, McDonald's, Sears, Kraft Foods, Mondelēz ou encore les laboratoires Abbott. D'autres entreprises y ont été créées, comme Hertz, l'une des plus grandes enseignes de location de voitures. L'industrie emploie plus d'un million de personnes dans l'agglomération de Chicago[15].
Grâce à sa situation exceptionnelle, la ville constitue un centre de communication majeur de voies terrestres (l'un des plus importants en Amérique du Nord), et de transports aériens avec ses deux aéroports internationaux, O'Hare et Midway. Elle acquiert une grande renommée culturelle grâce à son architecture moderne de gratte-ciel[16] et attire des millions de visiteurs chaque année[17]. En effet, la Willis Tower (appelée « Sears Tower » jusqu'au mois de juillet 2009) a été de 1973 à 1998, le plus haut gratte-ciel du monde[18] et est à ce jour le deuxième immeuble le plus haut du continent américain après le One World Trade Center à New York. Enfin, la ville compte de nombreux établissements d'enseignement supérieur, des musées prestigieux, des théâtres réputés et un orchestre symphonique de renommée mondiale.
Histoire
Avant Chicago
Avant l'arrivée des premiers Européens, la région de Chicago est occupée par les Amérindiens Potawatomis qui succèdent, vers le milieu du XVIIIe siècle, aux Miamis et aux Sauk et Fox[19]. Le nom de la ville proviendrait du mot miami-illinois « sikaakwa »[20],[21],[22], déformé par les Français en « Chécagou » ou « Checaguar », qui signifie « oignon sauvage »[23], « marécage » ou encore « mouffette », ce qui en dit long sur l'odeur pestilentielle régnant sur le site à l'origine. C'est le coureur des bois Louis Jolliet et le père jésuite Jacques Marquette qui, en 1673, revenant d'une expédition sur le Mississippi, parviennent à l'emplacement actuel de Chicago. Le site de Chicago fait d'abord partie du Pays des Illinois, dans la Louisiane française. Puis, les Britanniques s'emparent de la région au terme de la guerre de Sept Ans, en 1763. Cet ancien point de passage et de liaison des Amérindiens, des explorateurs et des missionnaires, entre le Canada et le bassin du Mississippi, devient un poste permanent de traite des fourrures.
Au XVIIe siècle, fort Chécagou ou fort Chicago est une forteresse, probablement occupée moins d'une année durant l'hiver 1685 ; le nom est désormais associé à un mythe selon lequel un Français y possède une garnison militaire. Deux mentions de ce fort qui apparut sur plusieurs cartes de la région au XVIIIe siècle existe; celui au fait que le fort fut construit en 1685, et celle qu'Henri de Tonti envoya Pierre-Charles de Liette comme commandant du fort jusqu'en 1702. Cependant, aucune preuve archéologique ne vient confirmer ces annotations cartographiques. Le premier établissement permanent est fondé par Jean Baptiste Pointe du Sable à la fin du XVIIIe siècle[24]. Ce métis, fils d'un marin français et d'une mère africaine esclave, est originaire de la colonie française de Saint-Domingue. Il épouse une Amérindienne[25] et s'installe à l'emplacement actuel de Chicago, où il établit un comptoir commercial.
Durant la guerre d'Indépendance (1775-1783), le colonel George Rogers Clark s'empare de la totalité du Pays des Illinois au nom de la Virginie et le transforme en « comté d'Illinois » afin d'exercer un gouvernement théorique sur la région. En 1795, par le traité de Greenville et sous la contrainte du colonel Anthony Wayne, les Amérindiens doivent céder les terres situées à proximité de l'estuaire de la rivière Chicago. En 1803, l'achat des immenses territoires de la Louisiane française par les États-Unis renforce l'importance stratégique du lieu. La même année, le capitaine John Whistler arrive sur le site puis érige le Fort Dearborn en 1808[26]. Entre temps, la région de la future Chicago est intégrée au Territoire du Nord-Ouest (1787-1809), puis au Territoire de l'Illinois (1809), avant de faire partie, depuis 1818, de l'État de l'Illinois. En 1821 et 1833, deux accords issus du traité de Chicago ont été conclus et signés entre les États-Unis et les peuples amérindiens Outaouais, Ojibwés et Potawatomis (tous les trois représentés à travers le Conseil des Trois Feux) afin que ces derniers cèdent de plus grandes terres pour permettre la fondation et l'expansion de ce qui deviendra la ville de Chicago[27],[28].
Une « ville-champignon » (1833-1871)
Le , la ville de Chicago se constitue avec une charte[N 1]. Elle reçoit une charte par l'État de l'Illinois le pour se constituer en municipalité dirigée par un maire et six subdivisions appelées « wards »[29]. Pourtant, les contraintes naturelles du site posent rapidement des problèmes d'aménagement. Chicago souffre d'un environnement marécageux qui rend très difficile l'installation de routes et d'égouts. Le développement effréné génère beaucoup de déchets industriels qui sont rejetés dans la rivière, provoquant de graves problèmes de santé publique et de contamination de l'eau potable. Pour remédier à la situation, les autorités engagent des travaux importants afin de surélever les infrastructures et d'implanter un réseau d'évacuation des eaux usées dans les années 1850. Elles décident, en 1900, de détourner la rivière pour préserver l'eau potable du lac, en creusant un canal (Chicago Sanitary and Ship Canal) qui s'ouvre sur le Mississippi. Le canal étant plus profond que le lit de la rivière, le cours fut inversé, protégeant ainsi le lac des déversements polluants. Les berges de la rivière elle-même subiront des transformations majeures, principalement à partir des années 1970, jusqu'à devenir un des pôles touristiques majeurs de la ville.
Chicago est une « ville-champignon » qui grandit grâce à l'afflux d'immigrés en provenance d'Europe[30]. Dès le milieu du XIXe siècle, la présence des immigrés provoque l'essor du Know Nothing, un mouvement nativiste. Son candidat, Levi Boone, soutenu par la Chicago Tribune, est élu maire[31]. Il mène une politique discriminatoire et prohibitionniste, particulièrement préjudiciable aux immigrés allemands, ce qui provoque le , une émeute connue sous le nom de Lager Beer Riot, opposant WASP (White Anglo-Saxon Protestant) et immigrés catholiques.
Chicago devint un carrefour de communication avec le premier chemin de fer (Galena & Chicago Union Railroad) qui arrive en 1836[32]. En 1860, onze lignes ferroviaires ont Chicago pour terminus et vingt autres y font un arrêt[33]. Débutant sur la rivière Chicago et aboutissant sur la rivière Illinois, le Canal Illinois et Michigan est ouvert en 1848 et permet aux bateaux circulant sur les Grands Lacs de rejoindre le Mississippi en passant par Chicago. En 1854, Chicago est le plus grand marché de céréales du pays[34]. La fondation du Chicago Board of Trade (CBOT) en 1848 s'inscrit dans ce développement économique considérable. Au XIXe siècle, Chicago fut le plus grand marché mondial du bois[35], qui était transformé dans les nombreuses scieries et dans les industries du meuble[36].
En 1847, Cyrus McCormick, l'inventeur de la moissonneuse, installe la production de machinerie agricole à Chicago. Les premières usines sidérurgiques ouvrent en 1858. C'est en 1865 que sont inaugurés les Union Stock Yards, les abattoirs de la ville où des méthodes modernes sont rapidement appliquées par les compagnies Armour et Swift[34].
Le Grand Incendie et l'essor industriel (1871-1895)
En , environ 10 km2[37] sont réduits en cendres par le grand incendie de Chicago (Great Chicago Fire). Un grand nombre d'infrastructures et d'habitations, construites en bois, permettent au feu de se propager facilement. Le bilan est dramatique puisque 300 personnes trouvent la mort et 18 000 bâtiments sont détruits, jetant à la rue environ une personne sur deux. On dénombre au moins 100 000 sans-abri. Quelques années plus tard, cette catastrophe permit à Chicago de mieux se développer d'un point de vue économique et urbanistique, faisant d'elle une des villes les plus importantes du continent américain.
À la fin du XIXe siècle, l'économie de la ville se diversifie avec l'entrée dans la deuxième révolution industrielle. La reconstruction après le grand incendie de 1871 et le développement du chemin de fer stimulent les besoins en acier. Pendant la reconstruction qui fait suite au grand incendie, les abattoirs situés dans le sud de la ville connaissent un développement sans précédent grâce à la mise en service de wagons réfrigérés qui rendent possible l'expédition de la viande à New York. En 1956, les vestiges de la maison des O'Leary furent rasés pour la construction de l’Académie des Pompiers de Chicago, un camp d’entraînement pour les pompiers de la ville. La sidérurgie et les besoins en matériel contribuent au développement des industries mécaniques : Chicago produit des machines agricoles, des équipements pour les automobiles, des wagons (Pullman Company). La confection pour homme est dynamique jusque dans les années 1920. La chimie se spécialise dans le traitement de l'eau, la production d'acide sulfurique et les phosphates. Les industries agro-alimentaires restent florissantes (transformation des céréales, conditionnement de la viande, etc).
En juillet 1877, les ouvriers du rail de Chicago se joignent et déclenchent une grève qui secoue les chemins de fer américains. Des affrontements entre la police et les grévistes ont lieu sur South Halsted Street et font 18 morts[38]. Le , des ouvriers se rassemblent à l'usine McCormick pour revendiquer la journée de huit heures de travail quotidien, pour laquelle une grève générale mobilisant 340 000 travailleurs avait été lancée. Deux jours plus tard, les policiers tuent deux grévistes[39] ce qui déclenche des émeutes qui font plusieurs morts. Sept policiers sont tués par l'explosion d'une bombe (Massacre de Haymarket Square). Quatre anarchistes sont accusés et exécutés en 1887[40],[41]. Le 1er mai sert désormais de référence à la IIe Internationale pour la fête des travailleurs. Les grévistes des usines de la Pullman Company dénoncent les baisses de salaire en 1894. À la suite de la répression organisée par le maire et le président américain Grover Cleveland[42], 12 ouvriers sont tués. Ayant participé à la grève, Eugene Debs, membre de l'American Railway Union, est arrêté par les forces de l'ordre.
L'industrialisation s'accompagne d'une paupérisation d'une partie de la population. En 1889, en réponse au mouvement social dénommé settlement movement, Jane Addams fonde la première maison (Hull House) qui sert de centre d'accueil pour les pauvres. En 1895, Florence Kelley dénonce les conditions de travail dans les sweatshops de la ville[43]. En novembre de la même année, le Chicago Times Herald organise l'une des première courses automobiles du pays, un concours de Chicago à Evanston. En 1905, Upton Sinclair publie La Jungle, un roman qui décrit l'exploitation des immigrés lituaniens dans les abattoirs de Chicago[44]. Les femmes de Chicago obtiennent le droit de vote aux élections municipales en 1913[40].
La grande migration (1870-1920)
Entre 1870 et 1900, la ville de Chicago se développe de manière spectaculaire passant de 299 000 habitants à presque 1,7 million. La ville connait alors la croissance démographique la plus rapide des États-Unis. L'économie de Chicago est alors florissante et amène des emplois à un nombre important de nouveaux résidents des communautés et des immigrés ruraux venus d'Europe. La croissance dans les secteurs de la fabrication au détail à Chicago est venue pour dominer la région du Midwest et pour influencer considérablement l'économie de la nation. Les yards d'actions des syndicats de Chicago dominent le commerce d'emballage. La ville devient le plus grand nœud de réseau de voies ferrées au monde, géré par la société Metra, disposant de plus de 200 stations réparties sur 11 lignes différentes à travers l'agglomération.
Chicago accueille des vagues d'immigrants venus d'Europe de l'Est, de la fin de la guerre civile jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale. À partir des années 1910, plusieurs milliers d'Afro-Américains arrivant du Sud du pays pour fuir la ségrégation raciale devenue trop virulente s'installent à Chicago, dans l'espoir de trouver du travail dans les usines et les abattoirs de la ville. Ce mouvement, suscité par la ségrégation raciale, est appelé « Grande Migration ». Avec ces nouvelles populations, concurrentes en matière de logement limité, et les travaux, particulièrement dans les quartiers sud de la ville (South Side), les tensions sociales montent dans la métropole. Dans les années 1920, on dénombre quelque 50 000 membres du Ku Klux Klan à Chicago.
Les années qui suivent la fin de la Première Guerre mondiale sont les plus difficiles, lorsque la ville applique la ségrégation comme dans le sud du pays. Les Noirs sont alors séparés des Blancs, ayant chacun leurs écoles, leurs lieux publics, et leurs lieux de travail. Ils subissent la discrimination dans l'exercice de leurs droits politiques, n'ayant ainsi pas le droit de voter, et durant leur scolarité, restent souvent analphabètes. Dans le milieu professionnel, ils se retrouvent, la plupart du temps, au chômage ou cantonnés aux emplois les moins qualifiés. Les vétérans noirs recherchent plus de respect pour avoir servi leur nation[45],[46].
L'émeute de 1919
Quelques mois après la réélection au poste de maire de William Hale Thompson, éclate à Chicago une émeute raciale, le dimanche . Déclenchée à la suite du meurtre d’un jeune Noir à la suite d'un jet de pierre, elle se propage à d'autres villes importantes à travers le pays et ne se termine que le 3 août, après l'intervention de plus de 6 000 gardes nationaux. Rien qu'à Chicago, ces émeutes durent 13 jours, font 38 morts, 537 blessés et des centaines de sans-abri[45],[46]. Une grande partie de cette violence est menée par des membres des clubs sportifs irlandais, qui ont beaucoup de puissance politique dans la ville et défendent leur « territoire » contre les Afro-Américains.
La population afro-américaine passe de 15 000 personnes en 1890[47] à 44 000 en 1910[48] et 234 000 en 1930[49]. La communauté noire commence à s'organiser : ainsi le Chicago Defender est le premier journal consacré aux Noirs de la ville. Chicago devient un foyer majeur du jazz américain.
Lorsque l'émeute éclate, le maire se trouve à Cheyenne dans le Wyoming pour la célébration des Frontier Days. Il rentre d'urgence à Chicago, alors que l'émeute est à son paroxysme. Malgré l'avis de ses conseillers, il refuse tout d'abord de faire intervenir la milice de l'Illinois afin de renforcer la police de Chicago. Ce n'est pas avant le 30 juillet, voyant s'accumuler le nombre de morts, de blessés et d'habitants dont les maisons ont été détruites, qu'il se décide enfin à demander l'intervention des gardes nationaux. Sa gestion plutôt hésitante de la crise ne lui vaut pas pour autant la défiance des Noirs qui voient en lui le politicien qui leur est alors le plus favorable.
Temps des gangs et de la Prohibition (1905-1933)
Les années allant de la fin du XIXe au début du XXe siècle sont marquées par la présence de nombreux gangs qui se partagent le Nord et le Sud de la ville. Les secteurs se trouvant juste au sud-ouest de Downtown sont dominé par la Mano Nera (ou Main Noire), notamment le quartier de Little Italy. James Colosimo, surnommé « Big Jim » dans le milieu, réussit à s'imposer dans le quartier italien et à centraliser tous les gangs. Colosimo est né en Calabre en 1877 et émigre en 1895 à Chicago, où il devient criminel. En 1909, il domine la Mano Nera. Pour l'épauler, il fait venir son neveu Johnny Torrio de New York. Torrio amène Al Capone avec lui. Colosimo s'oppose à l'ambition de Torrio pour développer les affaires. En 1920, Torrio s'arrange avec Frankie Yale pour éliminer Colosimo.
Pendant la Prohibition, Chicago devient la capitale du crime organisé autour des figures de Frank Nitti, Bugs Moran et Al Capone[50]. Les gangsters de la ville profitent de sa situation proche du Canada, d’où viennent les cargaisons d’alcool de contrebande[51]. Surtout, ils trouvent des complicités auprès de juges, de politiciens municipaux et de policiers corrompus. En 1929, la guerre des gangs fait 29 morts dans la ville[52].
Le , une fusillade entre les deux principaux gangs fait sept morts : on parle alors du Massacre de la Saint-Valentin[53]. C'est le temps des gangsters, de la corruption, de la violence, et de l'après : John Dillinger est tué au cours d'une fusillade avec la police en 1934, dans le quartier de Lincoln Park en sortant d'un cinéma, en présence de sa compagne Polly Hamilton. Selon les informations du FBI, Dillinger a été dénoncé par Ana Cumpanas, propriétaire d'une maison close. Les Incorruptibles (Untouchables) est le surnom qui est donné par la presse américaine à un groupe d'agents du trésor américain (le plus célèbre est Eliot Ness) qui lutte pour faire respecter la prohibition. Ils menèrent une enquête longue et rigoureuse sur les différents gangs de la ville et en particulier sur Al Capone qui est finalement arrêté et emprisonné sur l'île d'Alcatraz, près de San Francisco. Capone meurt d’une crise cardiaque dans sa propriété de Floride en 1947.
L'ascension puis la chute de l'empire d'Al Capone dans les années 1920 et 1930 ainsi que son arrestation pour fraude fiscale n'a pas définitivement mis un terme au crime organisé dans la ville de Chicago. En effet, son gang est largement relayé depuis, car la mafia de Chicago, connue sous le nom d'Outfit (« l'équipe » en anglais), n'a jamais cessé ses activités et existe encore de nos jours. Aujourd'hui, le noyau de l'organisation ne comprendrait que 200 à 300 membres Affranchis et environ 1 250 associés, c'est-à-dire moins que les organisations criminelles des autres villes. Les domaines dans lesquels ils opèrent incluent le prêt à taux usurier, la prostitution, les assassinats, le racket, les cambriolages, les braquages, les escroqueries financières, le blanchiment d'argent, le trafic de drogue, les trafics en tous genres, l'évasion fiscale ou encore les vols de voitures.
Chicago, foyer de modernité (1871-1945)
Sur le plan culturel, architectural et urbanistique, de la fin du XIXe siècle jusque dans la première moitié du XXe siècle, Chicago se présente comme un « laboratoire d'idées novatrices[54] ». L'aspect de la ville change fondamentalement. Le grand incendie de 1871 permet aux urbanistes de penser à une reconstruction de la ville selon des critères modernes. L'exposition universelle (World Columbian Exposition) attire 27 millions de visiteurs en 1893[55]. Elle est l'occasion pour les promoteurs du mouvement architectural City Beautiful de réaliser plusieurs édifices qui font désormais partie du patrimoine de Chicago : le Musée des sciences et de l'industrie (MSI) dans le quartier de Hyde Park et le célèbre métro aérien de l'Union Loop dont le trajet forme une boucle qui délimite le quartier financier du Loop. Quelques années plus tard, fleurit l'école d'architecture de Chicago, qui connait un rayonnement international. La ville devient le laboratoire d'expériences architecturales : en 1885, le Home Insurance Building, premier gratte-ciel au monde y est construit. Frank Lloyd Wright arrive à Chicago en 1889 et élabore un nouveau style d'architecture domestique, les prairie houses. En 1909, l'architecte-urbaniste Daniel Burnham créé le Chicago Plan Commission, une commission mise en place pour élaborer le plan de Chicago de 1909, connu sous le nom de « Plan Burnham ». Il s'agit d'un nouveau plan d'urbanisme qui prévoit la restructuration urbaine du centre-ville, la rénovation et l'élargissement de boulevards déjà existants, la construction de plusieurs bâtiments municipaux, la mise en place d'un nouveau chemin de fer, la construction d'installations portuaires et l'aménagement de nombreux espaces verts dans les quartiers situés en bordure du lac Michigan[56]. Chicago accueille l'architecte allemand Ludwig Mies van der Rohe dès 1938 qui contribue à diffuser l'influence du Bauhaus en Amérique.
La période 1871-1945 voit la création d'institutions culturelles qui font encore aujourd'hui la réputation de Chicago. En 1893, le Chicago Cultural Center devient la plus importante bibliothèque municipale, avant de devenir en 1977, le Centre d'art et de Culture de la ville. En 1991, la Harold Washington Library devient la bibliothèque centrale de Chicago. L'Institut d'art de Chicago (1879), le Musée Field d'histoire naturelle (1893) et le Musée des sciences et de l'industrie (1933) comptent parmi les musées les plus importants des États-Unis. Fondé en 1891, l'Orchestre symphonique de Chicago est l'un des plus anciens et des plus importants du continent américain.
Chicago devient un foyer culturel rivalisant avec les métropoles de la côte Est des États-Unis, notamment New York. L'Université de Chicago est inaugurée en 1892, grâce au don de John Davison Rockefeller. Elle se développe sur le modèle des universités allemandes et ouvre dès le début ses portes aux filles et aux Noirs[54]. L'université se distingue par la création d'un département de sociologie dès 1892 (école de Chicago) qui connait son âge d'or entre 1918 et 1935[57]. Les sciences naturelles sont également bien représentées : l'université de Chicago fut le site de la première réaction nucléaire contrôlée, réalisée le par le physicien Enrico Fermi.
Enfin, Chicago devient avec La Nouvelle-Orléans l'un des berceaux du jazz au début du XXe siècle[58]. C'est le qu'est enregistré Livery Stable Blues par l'Original Dixieland Jazz Band[59], un quintette formé de musiciens Blancs mené par le cornettiste Nick La Rocca. Dans les années 1920 la ville accueille également Louis Armstrong, qui fait ses premiers enregistrements et travaille avec Joe Oliver dit « King »[60]. Une des principales raisons de la venue de musiciens Noirs à Chicago est la fermeture par décret de « Storyville », le quartier des spectacles de La Nouvelle-Orléans, déclenchant ainsi un important mouvement d'arrivée de musiciens dans la ville.
Crise économique et urbaine (1945-1990)
Amorcée pendant la guerre, l'immigration afro-américaine augmente fortement dans la ville. Les industries les plus gourmandes en superficie comme la viande et la sidérurgie ferment. Chicago réussi le tournant de l'aérien et s'affirme comme métropole mondiale. La ségrégation spatiale et la forte poussée démographique et culturelle de la communauté afro-américaine est marquée par l’action du démocrate Richard Joseph Daley, maire de Chicago de 1955 à 1976. Pendant les 21 années de son mandat, il dote la ville d'un palais des congrès, de plusieurs voies rapides dont la Kennedy Expressway, la Northwest Expressway, la Chicago Skyway, la Dan Ryan Expressway et la Southwest Expressway[N 2], aménage l'aéroport international O'Hare en 1963 et développe le secteur du Loop où plusieurs tours sortent de terre. Construite entre 1970 et 1973, la Willis Tower devient l’une des fiertés de la ville. Avec ses 110 étages et 442 mètres de haut, l’immeuble reste le plus haut du monde jusqu’en 1998 et le deuxième plus haut de l'hémisphère ouest à ce jour. Les ghettos noirs sont en partie rénovés[61]. La foire internationale de 1959 célèbre l'ouverture de la voie maritime du Saint-Laurent et Chicago reçoit la visite de la reine Élisabeth II du Royaume-Uni. Cependant, les mandats de Richard Daley sont marqués par la désindustrialisation : alors qu'en 1954 Chicago est la première ville américaine pour la production d'acier[62], la décennie suivante voit des fermetures en cascade. La sidérurgie n'est pas le seul secteur économique touché : les abattoirs sont délocalisés à Kansas City en 1971 ; le chômage augmente et les friches industrielles se multiplient.
À partir des années 1950, les classes aisées et moyennes quittent la ville de Chicago pour s’installer dans les banlieues. Le , un incendie se déclare à l’école Notre-Dame des Anges, située dans le quartier de Humboldt Park : 92 étudiants et trois religieuses périssent dans la tragédie[63]. Ce drame favorise l’amélioration des dispositifs anti-incendie dans les établissements scolaires du pays. En 1963, des boycotts des écoles publiques noires sont organisés pour protester contre les classes surchargées et la ségrégation opérée par le Chicago Public Schools[61]. En 1966, Martin Luther King lançe une campagne contre la discrimination, le Chicago Freedom Movement. Une partie du mouvement pour les droits civiques se radicalise avec le Black Panther Party : le maire de l'époque fait assassiner deux membres influents par la police[64]. Le , plusieurs quartiers noirs de West Side sont le théâtre de violentes émeutes[65] qui font trois morts[66].
Les 4 et 5 avril 1968, des émeutes surviennent après l’assassinat de Martin Luther King dans les quartiers noirs de West Side et de South Side. La garde nationale doit intervenir et le bilan est de neuf morts[67]. En août de la même année, pendant la Convention du Parti démocrate, le maire mène une politique répressive qui donne lieu à 660 arrestations, 1 000 blessés et un mort[67]. Il faut attendre 1983 pour voir la ville élire son premier maire noir, Harold Washington. Il décède durant son mandat d'une crise cardiaque en 1987, peu de temps après avoir été réélu pour un second mandat.
Entre le 13 et le 14 janvier 1979, soit 12 ans après le Blizzard de 1967, une tempête de neige majeure touche Chicago et sa région[68]. Le 13 janvier, 41,9 cm de neige tombent sur Chicago, établissant un nouveau record de neige en une seule journée, après celui de 1967. À la fin du 2e jour, 47,8 cm de neige est tombée. Cela entraîne d'importantes complications sur le réseau de transports en commun du CTA, particulièrement pour le métro aérien sur l'Union Loop, dont les rails sont gelés. La réponse de l'administration du maire, Michael Bilandic, à ces intempéries est si lamentable qu'elle aboutit à l'élection de Jane Byrne, la première femme à accéder au poste de maire de Chicago.
Le 13 avril 1992, une inondation a lieu dans le secteur du Loop lorsque la paroi d'un tunnel de service passant sous la rivière Chicago, endommagée, ouvre une brèche qui laisse selon les estimations, un million de mètres cubes d'eau inonder les sous-sols et les équipements souterrains dans tout le quartier[69]. Connue sous l'expression de « Chicago Flood », cette inondation cause de nombreux dégâts dont le montant est estimé à environ 1,95 milliard de dollars. C'est l'une des plus grandes catastrophes que la ville a connue, après le grand incendie de 1871 et le déraillement du métro sur l'Union Loop en 1977[70].
Innovations et rayonnement international (1990-2010)
Depuis les années 1990, Chicago gagne à nouveau des habitants. Certains quartiers connaissent depuis quelques années un processus de gentrification, comme dans d’autres villes américaines. Ils sont rénovés et attirent de nouveau une population de classe moyenne voire aisée. Les quartiers résidentiels du nord de la ville sur le front de lac connaissent un renouveau démographique.
L’ambition de Richard M. Daley, fils de Richard J. Daley et maire de Chicago de 1989 à 2011, a été de favoriser la protection de l’environnement tout en maintenant Chicago parmi les métropoles mondiales les plus influentes. Les récents aménagements et les projets marquent cette ambition. Un grand nombre de nouveaux gratte-ciel sortent de terre, manifestant ainsi la prospérité économique de Chicago. La superficie des espaces verts s'étend et le centre de la ville est rendu plus sûr la nuit. Le dernier projet en date est la Chicago Spire : les travaux commencés en juin 2007 et devant s'achever en 2012 ont été stoppés à la suite de la crise financière de fin 2008[71], sans date de reprise. Le gratte-ciel devait alors être le plus haut du continent américain avec 150 étages et 609,60 mètres de hauteur[72].
Avec un nouvel horizon d'ici 2020, le centre-ville se développe plus rapidement avec une atmosphère plus dense et plus respirable. Le département des buildings (Chicago Department of Buildings) est un organisme de la ville responsable de l'application du Code du bâtiment à Chicago, régissant la construction et la réhabilitation ainsi que l'entretien des bâtiments, et le district des parcs de Chicago (Chicago Park District), l'organisme chargé de la gestion des parcs et des espaces verts municipaux travaillent ensemble sur le projet de rétablissement de la biodiversité et de la réhabilitation des secteurs endommagés par la restauration de certains bâtiments de la ville ainsi que par la création de nouveaux édifices, comme la création de jardin sur les toits des gratte-ciel à surface plate. C'est le cas notamment de l'hôtel de ville de Chicago (Chicago City Hall), qui depuis plusieurs années est dotée d'un toit vert.
En matière de criminalité, la ville a presque définitivement fait oublier sa mauvaise réputation, héritée de la période agitée de la prohibition dans les années 1930. En 2006, elle ne faisait plus partie de la liste des 25 villes américaines les moins sûres[73]. Cela est dû au renforcement de la présence policière, quasi permanente dans certains quartiers de South Side et de West Side qui étaient mal réputés.
Le 16 mai 2007, la ville de Chicago est sélectionnée par le Comité international olympique (C.I.O) comme l'une des quatre villes candidates officielles à l'organisation des Jeux olympiques d'été de 2016[74]. Ses concurrentes sont Madrid, Rio de Janeiro et Tokyo[75]. Malgré le soutien de nombreuses personnalités influentes, Chicago est éliminée dès le premier tour.
En 2008, Chicago obtient le titre de « Ville de l'année » par le magazine GQ pour ses récentes innovations architecturales et littéraires, son monde de la politique, ses musées réputés, ses universités prestigieuses, et son centre-ville qui est au premier plan dans les films The Dark Knight : Le Chevalier noir en 2008[76] et Transformers 3 en 2011[77]. La ville est également évaluée, en 2003, comme ayant l'économie la plus équilibrée des États-Unis en raison de son niveau élevé de diversification[78]. En 2009, la société de services financiers UBS place Chicago à la 9e place sur la liste des villes les plus riches du monde[79].
Géographie
Situation et cadre physique
Chicago se situe dans le centre-nord des États-Unis, plus précisément dans le nord-est de l'État de l'Illinois, dont la capitale est Springfield. Elle se trouve au centre de la région agricole du Midwest (aussi appelée Middle West), une entité géographique comprenant huit États de la région des Grands Lacs. Ses coordonnées géographiques sont 41° 52′ 55″ N 87° 34′ 40″ O / 41.88194, -87.5778, soit la même latitude que Barcelone ou Rome. Au cours des XIXe et XXe siècles, le territoire de la ville de Chicago se développe vers l'ouest et sur les rives du lac Michigan et atteint une longueur nord-sud d'environ 45 km[80],[81] sur une largeur est-ouest de 25 km, comprenant une superficie totale de 606 km2 (dont 588 km2 de terre et 18 km2 d'eau). Les communes de Norridge et de Harwood Heights sont enclavées dans la ville de Chicago, dans sa partie nord ouest. La majeure partie du territoire de la ville se situe dans le comté de Cook, tandis qu'une petite portion du secteur où se trouve l'aéroport international O'Hare est située dans le comté de DuPage.
Chicago se trouve à environ 830 km au sud-ouest de Toronto, la plus grande ville canadienne, à 1 000 km à l'ouest de Washington, D.C, la capitale fédérale[80], à 1 300 km à l'ouest de New York et à 3 300 km au nord-est de Los Angeles[82]. Enfin, Chicago appartient à trois ensembles économiques importants : la région industrielle de la Manufacturing Belt, la région agricole du Midwest, plus connue sous l'appellation de « Corn Belt », et la voie de transport des Grands Lacs. Cette situation avantageuse explique en partie l'essor de l'agglomération.
La ville a une altitude moyenne d'environ 176 mètres au-dessus du niveau moyen de la mer[80],[81]. Le point le plus élevé (224 m) se trouve au sud de la ville, dans le quartier résidentiel de Hegewisch. Le site de Chicago a longtemps été une plaine marécageuse (Chicago Plain) drainée par la rivière Chicago et la rivière Calumet. Plus à l'ouest coule la rivière Des Plaines qui se jette dans la rivière Illinois, un affluent du Mississippi. Chicago se trouve donc sur ligne de partage des eaux entre l'Atlantique et le Golfe du Mexique. Tous ces cours d'eau sont reliés entre eux par des canaux. Dans le sud-est de la ville se trouve le lac Calumet, une grande étendue d'eau qui, autrefois, se déversait par l'émissaire de la rivière Calumet vers le lac Michigan par l'intermédiaire de deux bras, le petit Calumet et le grand Calumet.
Chicago repose sur un soubassement rocheux datant du Silurien (entre 443,7 à 416 millions d'années) recouvert par les dépôts sédimentaires au cours de la dernière glaciation du quaternaire (Equality Formation)[83]. Le Lac Michigan se forme à la fin de la dernière ère glaciaire (glaciation du Wisconsin), il y a environ 10 000 ans, quand l'inlandsis laurentidien recule en laissant de grandes quantités d'eau de fonte. La région des Grands Lacs fait partie de la grande dépression centrale d'Amérique du Nord s'étendant vers le sud en direction de la plaine du Mississippi. Une partie de la rive actuelle est l'effet d'une poldérisation réalisée avec les remblais du grand incendie de 1871. Le lac Michigan a toujours représenté une source d'eau potable et une voie de transport importante, faisant la liaison avec les autres Grands Lacs. Il a permis l'installation du port de Chicago et le développement d'activités de loisirs.
Climat
Chicago subit un climat continental humide[N 3]. Située à l'intérieur des terres, la ville est marquée par le caractère continental du climat et la circulation méridienne des masses d'air : la température moyenne annuelle est de 11 °C. L'amplitude thermique annuelle est forte (28 °C) ; les précipitations qui sont à peine supérieures à 900 mm par an sont plus irrégulières que sur le littoral atlantique et le maximum arrive en été sous forme d'averse chaude, souvent du à des orages de chaleur qui peuvent parfois produire de la grêle, des vents violents et plus rarement des tornades[84]. La température et le temps peuvent changer brutalement en hiver comme en été[85].
Les hivers sont froids voire rigoureux : le gel persiste longtemps, généralement de novembre à mars. Il est engendré par les descentes d'air froid (coldwaves) depuis le Canada qui ne trouvent aucun obstacle montagneux[85]. Le lac Michigan gèle partiellement chaque hiver. Si la neige peut tomber au début de l'automne et du printemps, elle est plus importante en hiver. Le blizzard se manifeste en hiver et peut paralyser les transports. Sur l'année, il tombe en moyenne 97 cm de neige[80].
Les étés sont chauds et humides à cause des vagues de chaleur qui remontent du golfe du Mexique et qui provoquent des canicules puis les fameux « étés indiens » au début de l'automne. Le surnom de la « Ville des vents » (Windy City)[86] vient en partie du fait des vents qui soufflent depuis le lac Michigan et qui s'engouffrent dans les rues de la métropole. Il existe des nuances climatiques dans l'agglomération : le climat est plus tempéré sur les rives du lac Michigan, qui agit comme un régulateur thermique en rafraîchissant les températures en été, en les rendant plus douces en hiver. Chicago bénéficie d'un ensoleillement relativement élevé pour une ville du nord avec 2508.4 heures en moyenne par an.
43 °C est le record de chaleur relevé le ; −32,7 °C est le record de froid relevé le . La rafale la plus violente jamais enregistrée a lieu le : 140 km/h[N 4]. Au mois de juillet 1995, la canicule extrême de plusieurs jours consécutifs de 37 °C à 41 °C avec un indice de chaleur de 52 °C a causé la mort de centaines de personnes[87]. Le , une tempête de neige majeure touche la région de Chicago ; la hauteur de neige atteint les 58,4 cm en moyenne[N 5] avec des congères d'environ 1,80 mètre[N 6] dans certaines rues[88]. En 1979, une autre tempête de neige ayant affectée la ville génère de nombreuses critiques à l'encontre de la municipalité de Chicago. Les blizzards de 1967 et 1979 sont les plus virulents de l'histoire de Chicago[89].
Quelques faits météorologiques remarquables :
- En juillet 1934, Chicago a connu 6 jours consécutifs avec des températures supérieure à 39 °C dont 5 consécutifs avec des températures supérieure à 40°C (un record pour une ville du Midwest).
- En juillet 1936, la ville a connu 9 jours consécutifs au cours desquels la température a dépassé 100°F soit 37,8 °C.
- Les 27 et 28 janvier 1967, la ville est touchée par un blizzard dont la hauteur de la neige atteint le niveau record de 60 cm en 35 heures.
- Le 2 janvier 1999, Chicago a connu la quantité de neige la plus élevée en 24 heures avec 47,2 cm.
- Le 18 juillet 2011, la ville a connu la quantité de précipitations en 24 heures la plus élevée avec 174,2 mm relevés à O'Hare.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −7,5 | −5,4 | −0,4 | 5,2 | 10,7 | 16,3 | 19,4 | 18,7 | 14,2 | 7,5 | 1,5 | −5,2 | 6,2 |
Température moyenne (°C) | −3,7 | −1,5 | 4,1 | 10,3 | 16,2 | 21,7 | 24,3 | 23,4 | 19,3 | 12,4 | 5,5 | −1,5 | 10,9 |
Température maximale moyenne (°C) | 0,1 | 2,5 | 8,7 | 15,6 | 21,6 | 27 | 29,3 | 28,1 | 24,3 | 17,3 | 9,5 | 2,1 | 15,5 |
Record de froid (°C) | −31,7 | −28,9 | −21,7 | −12,2 | −2,2 | 1,7 | 7,8 | 6,1 | 1,1 | −6,7 | −19,4 | −28,9 | −31,7 |
Record de chaleur (°C) | 19,4 | 23,9 | 30 | 33,3 | 38,9 | 41,7 | 42,8 | 38,9 | 38,3 | 34,4 | 27,2 | 22,2 | 42,8 |
Ensoleillement (h) | 135,8 | 136,2 | 187 | 215,3 | 281,9 | 311,4 | 318,4 | 283 | 226,6 | 193,2 | 113,3 | 106,3 | 2 508,4 |
Précipitations (mm) | 52,1 | 49 | 69,3 | 92,2 | 104,6 | 103,1 | 101,9 | 101,3 | 84,1 | 82 | 86,9 | 65,3 | 991,9 |
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −8,6 | −6,6 | −1,6 | 3,8 | 9,1 | 14,5 | 17,7 | 17,2 | 12,4 | 10 | 0,2 | −6,3 | 4,9 |
Température moyenne (°C) | −4,6 | −2,4 | 3,3 | 9,4 | 15,1 | 20,5 | 23,3 | 22,4 | 18,1 | 11,4 | 4,6 | −2,4 | 9,9 |
Température maximale moyenne (°C) | −0,6 | 1,8 | 8,1 | 15 | 21,1 | 26,5 | 28,9 | 27,7 | 23,8 | 16,8 | 9 | 1,6 | 15,1 |
Record de froid (°C) | −33 | −29 | −24 | −14 | −3 | 2 | 7 | 6 | −2 | −10 | −19 | −32 | −33 |
Record de chaleur (°C) | 19 | 24 | 31 | 33 | 37 | 40 | 41 | 39 | 38 | 34 | 27 | 22 | 41 |
Ensoleillement (h) | 135,8 | 136,2 | 187 | 215,3 | 281,9 | 311,4 | 318,4 | 283 | 226,6 | 193,2 | 113,3 | 106,3 | 2 508,4 |
Précipitations (mm) | 43,9 | 45,5 | 63,5 | 85,9 | 93,5 | 87,6 | 94 | 124,5 | 81,5 | 80 | 80 | 57,3 | 937 |
Communes limitrophes
Subdivisions de la ville
Secteurs et quartiers
La ville de Chicago est divisée en soixante-dix-sept secteurs communautaires (en anglais : Community Areas), définis à la fin des années 1920 par le comité de recherche en sciences sociales de l'Université de Chicago. Ces secteurs communautaires furent essentiellement créés pour les données démographiques et statistiques de la ville de Chicago et du bureau du recensement des États-Unis et servent également de base à une variété d'initiatives en matière de planification urbaine, à la fois au niveau local et municipal.
Longtemps terre d'immigration, Chicago compte parmi ses habitants de nombreuses communautés d'origine étrangère, comprenant ainsi des irlandais, des italiens, des roumains, des russes, des allemands, des espagnols, des chinois, et des polonais (Chicago est la plus grande ville polonaise en dehors de la Pologne). Elles affichent une volonté d'intégration, même si chacune reste attachée au quartier de sa communauté, est sont l'exemple vivant d'un « creuset démographique » (melting pot) qui, ici plus que partout ailleurs aux États-Unis, donne à la ville son caractère cosmopolite.
D'un point de vue géographique, la ville de Chicago est divisée par la rivière Chicago (Chicago River) en quatre sections, North Side, Downtown, West Side et South Side, qui incluent chacune de nombreux secteurs et quartiers de la ville. La section correspondant à Downtown Chicago inclut quant à elle les trois secteurs centraux qui composent le centre-ville ainsi que le central business district, Near North Side, Loop et Near South Side. La plus grande de ces sections est celle du South Side. Elle couvre, à elle seule, environ 60 % de la superficie totale de Chicago.
Chicago compte environ 228 quartiers (Neighborhoods) répartis à travers les soixante-dix-sept secteurs communautaires de la ville. Il s'agit souvent de quartiers « ethniques » qui maintiennent chacun une identité forte ; les plus connus sont situés non loin du Loop, comme Little Italy, Chinatown, Pilsen, Bronzeville, Greek Town, Bridgeport, Little Viêt Nam, Indian Village et Ukrainian Village ainsi que des quartiers allemands, polonais, afro-américains et hispano-américains, qui n'en sont pas très éloignés.
Chicago possède aussi des quartiers qui, sans être ethniques, sont très attractifs pour leurs habitants comme pour les visiteurs. Ainsi, Rogers Park, dans le nord de la ville, quartier étudiant connu pour abriter l'Université Loyola, passe pour être l'un des plus prisés de la ville. North Center et Uptown sont deux quartiers d'affaires, dotés de nombreux centres commerciaux, boutiques et restaurants. Jefferson Park, un quartier historique et populaire, connu à Chicago pour son parc éponyme. Lake View, au nord de Lincoln Park, est l'un des secteurs les plus dynamiques de la ville, est jugé très attrayant avec ses bars, ses boîtes de nuit et ses commerces. Le secteur de Lincoln Park est surtout connu pour être le secteur comprenant le plus grand parc public urbain de toute la ville, Lincoln Park.
Downtown Chicago
Loop
Le quartier du Loop représente une partie de Downtown Chicago, qui est le deuxième plus important quartier d'affaires (Central Business District) des États-Unis après Manhattan à New York. Le quartier du Loop s'étale sur environ 8 kilomètres de long entre les rives du lac Michigan et celles de la rivière Chicago et présente la particularité de posséder un réseau de rues qui s'enchevêtrent sur un triple niveau, dont quelques-unes sont réservées aux piétons et aux bicyclettes.
Il est relativement facile de se repérer dans Chicago, étant donné que les rues sont construites suivant un schéma rectangulaire. Le système de numérotation des rues de la ville commence dans le Loop à l'intersection de State et Madison, marquant ainsi l'importance de ce quartier pour l'ensemble de la ville. Ce quartier, autrefois mal famé a laissé place aux centres financiers et aux immeubles qui constituent une partie de la skyline. Il est bordé au nord et à l'ouest par la rivière Chicago, à l'est par le lac Michigan et au sud par la Roosevelt Road. Il abrite de nombreux gratte-ciel, dont le Home Insurance Building, considéré comme le plus ancien au monde et la Willis Tower, le deuxième plus haut d'Amérique après le One World Trade Center de New York.
L'origine de son nom, Loop, qui signifie en français « la boucle », provient d'une ligne du Tramway de Chicago qui, dès 1882, faisait une boucle autour du quartier avant qu'il ne soit remplacé par l'Union Loop, centre névralgique du métro de Chicago (The 'L').
Streeterville
Situé dans le secteur de Near North Side, le quartier de Streeterville comprend de nombreux hôtels, des restaurants, des boutiques de luxe, des immeubles résidentiels de grande hauteur, des universités, des installations médicales, et des lieux culturels[91]. Le quartier connait, ces dernières années, un essor économique et de nombreux terrains vagues dans Streeterville sont reconvertis en propriétés résidentielles et commerciales. Le quartier historique de Old Chicago Water Tower se trouve à Streeterville. Il renferme dans ses limites des édifices prestigieux comme le Chicago Water Tower, un château d'eau en forme de tour de style néogothique, et la Pumping Station, une station de pompage datant tous les deux de 1869.
Principaux quartiers ethniques
Chinatown
Situé dans le secteur d'Armour Square, le quartier chinois est très caractéristique, avec son hôtel de ville chinois, son temple chinois et le musée Ling Long, qui abrite les descendants des premiers immigrants chinois arrivés dans la ville vers 1870[92], longtemps après les premiers peuplements de la Californie, de l'Oregon et de Washington, et ceux de la seconde vague d'immigration, qui s'y établissent dans les années 1950 et 1960, après la victoire de la révolution communiste de Mao Zedong en Chine[93].
Le quartier chinois de Chicago est également réputé pour ses nombreuses banques, ses restaurants chinois, ses boutiques, ses épiceries, ses magasins de médecine chinoise, et possède un grand nombre de services destinés aux personnes s'intéressant à la culture chinoise, y compris des écoles dispensant l'apprentissage des langues chinoises, en particulier du dialecte cantonais.
Ce quartier constitue, outre un centre communautaire chinois, un centre d'affaires d'importance régionale pour les chinois dans le Midwest, ainsi qu'une destination touristique. Le quartier chinois de Chicago est, en importance démographique, le troisième du pays, derrière ceux de New York et de San Francisco. Chicago possède d'autres quartiers asiatiques comme Little Viêt Nam qui se trouve en dehors du Loop, dans le secteur de Uptown.
Bronzeville
Bronzeville est le principal quartier afro-américain de Chicago. Il s'étale sur les secteurs de Douglas et Grand Boulevard autour de l'Institut de Technologie de l'Illinois. Dans ce quartier se trouvent le Wabash Avenue YMCA, un centre social historique et la Ida B. Wells-Barnett House, résidence de l'avocate des droits civiques Ida B. Wells. Érigé en 1927 dans Bronzeville, le Victory Monument est un Chicago Landmark[94] dédié au huitième régiment de la Garde nationale de l'Illinois, une unité afro-américaine qui a servie en France pendant la Première Guerre mondiale.
Au début du XXe siècle, Bronzeville est connu comme étant « la métropole noire » ; le quartier est l'un des Chicago Landmarks les plus significatifs de la nation en matière d'histoire urbaine afro-américaine. Entre 1910 et 1920, pendant la crête de la « grande migration », la population du secteur augmente considérablement alors que des milliers d'Afro-Américains, opprimés et chassés par les sudistes, émigrent à Chicago à la recherche des travaux industriels[95]. Beaucoup de personnes célèbres sont associées au développement du secteur : des acteurs, des chanteurs, des poètes et des musiciens. Toutefois, subissant les effets conjugués de la désindustrialisation de la Rust Belt (ex-Manufacturing Belt) et du retrait du « semi-État-providence américain », il s'est écroulé socialement (fort chômage, net retrait des institutions et de l'État, taux de mortalité infantile en forte hausse, espérance de vie en baisse, etc.).
Pilsen
À la fin du XIXe siècle, ce quartier est habité par les immigrés tchèques qui le nomment Pilsen, du nom d'une région et d'une ville tchèques. Il reçoit également, en plus petit nombre, d'autres groupes ethniques de l'empire austro-hongrois : des Serbes, des Slovaques, des Slovènes, des Croates et des Autrichiens, mais aussi des immigrés d'héritage polonais et lituanien. Au début du XXe siècle, ces immigrés travaillent en nombre dans les parcs industriels et les usines environnantes, qui sont alors autant de voisinages urbains américains. Pilsen est autant peuplé de riches et que pauvres, ses habitants, pour la plupart de descendance slave, n'étant pas spécialement les bienvenus dans les autres quartiers résidentiels de Chicago. Aujourd'hui Pilsen est un quartier mexicain, composé essentiellement de lotissements résidentiels.
Architecture
L'architecture de Chicago a pendant longtemps influencé et reflété l'histoire de l'architecture américaine. La ville de Chicago comprend certains des bâtiments figurant parmi les premiers à être réalisé par des architectes reconnus dans le monde entier. Comme la plupart des bâtiments du centre-ville ont été détruits par le grand incendie de Chicago en 1871, les bâtiments de Chicago sont réputés pour leur originalité plutôt que pour leur ancienneté. L'Exposition universelle de 1893 fut l'occasion de mettre en œuvre les théories du mouvement City Beautiful et de construire des bâtiments de styles Beaux-Arts et néo-classique comme le Musée Field d'histoire naturelle, le Musée des sciences et de l'industrie, le Chicago Cultural Center ou encore l'Institut d'art de Chicago.
C'est au début des années 1880 que l'école d'architecture et d'urbanisme de Chicago acquit sa renommée internationale dans la construction en armature d'acier, puis, à partir des années 1890, dans l'utilisation des vitres pour les façades. Jusqu'aux années 1900, l'architecture de Chicago sera marquée par les réalisations de Daniel Burnham, Dankmar Adler, Louis Sullivan, William Holabird, Martin Roche et John Wellborn Root[96], tous issus de l'école de Chicago. Parmi les premiers bâtiments modernes de la ville, le Home Insurance Building, construit en 1885 par William Le Baron Jenney est souvent considéré comme étant le premier gratte-ciel[97]. Bien que la majeure partie du bâtiment était faite de brique et de pierre, il est le premier immeuble de grande hauteur à ossature métallique avec des colonnes en fonte et des poutres en acier. Les architectes de l'école de Chicago se concentrent sur les bases d'une architecture spécifiquement américaine qui favorise la simplicité des formes. Au début du XXe siècle, Chicago fut le principal foyer de la Prairie School avec les bâtiments dessinés par Frank Lloyd Wright, dont beaucoup sont classés Chicago Landmarks.
Le bâtiment de Montauk, conçu entre 1882-1883 par John Wellborn Root et Daniel Burnham, fut le premier immeuble dont l'acier était le principal matériau pour la construction. Dans son livre sur l'Exposition universelle de 1893, Erik Larson déclare que le Montauk est devenu le premier bâtiment à s'appeler un « gratte-ciel ». En 1885, le premier gratte-ciel à charpente d'acier s'éleva à Chicago, déclenchant l'ère des gratte-ciel aux États-Unis, notamment à New York, puis dans le reste du monde. Dans le milieu des années 1890, Daniel Burnham, Racine et Charles Atwood conçurent des immeubles avec des armatures en acier, du verre et de la terre cuite. Cette nouvelle approche de l'architecture a été rendue possible grâce aux entrepreneurs modernes comme George A. Fuller et aux ingénieurs professionnels, en particulier ceux issus de la migration européenne.
Comme les autres métropoles américaines, l'architecture de Chicago se caractérise par une grande diversité. Ainsi, les bâtiments situés sur le campus de l'Université de Chicago, la Tribune Tower, et plusieurs églises comme la Second Presbyterian Church et le Chicago Temple Building sont de style néo-gothique. La basilique Notre-Dame-des-Douleurs de Chicago et l'église Sainte-Hedwige sont de style néo-Renaissance. Le style Art déco s'est imposé à la fin des années 1920 et a explosé à partir de 1930 avec notamment le Chicago Board of Trade Building, le Merchandise Mart ou encore le Carbide & Carbon Building. Le Style international s'est surtout imposé après 1945 avec le Crown Hall. Enfin, les quartiers ethniques se distinguent par leurs styles architecturaux importés comme Chinatown avec son temple chinois ou encore Ukrainian Village avec ses églises orthodoxes à bulbes, comme la cathédrale de la Sainte-Trinité. Dans les années 1960-1970, le désir de préserver le patrimoine architectural de la ville se développa. En 1966 fut créée la Chicago Architecture Foundation qui permit la sauvegarde de l'une des plus anciennes demeures de Chicago, la John J. Glessner House, construite entre 1885 et 1886 par l'architecte Henry Hobson Richardson.
Aujourd'hui, le panorama urbain de Chicago compte parmi les plus importants du monde[98]. En effet, au mois d'août 2009, il y avait 1098 gratte-ciel dans la ville, ce qui fait de Chicago la seconde métropole du continent américain derrière New York à posséder autant d'immeubles de grandes hauteurs dans ses limites municipales[98]. Par le nombre de gratte-ciel, Chicago est la quatrième ville dans le monde après Hong Kong, New York et Tokyo[99]. Les bâtiments historiques du centre ville incluent le Chicago Savings Bank Building, le 35 East Wacker, la Mather Tower ou encore le Second Leiter Building dans le Loop. De nombreux bâtiments historiques sont situés en bordure du lac Michigan et de la rivière Chicago. Deuxième centre d'affaires derrière celui de Manhattan, le Central business district possède le deuxième plus haut immeuble du continent américain, la Willis Tower ; achevée en 1973 et comprenant 108 étages, la tour est avec ses 442 mètres le plus haut gratte-ciel du monde jusqu'en 1998[100], et des États-Unis jusqu'en 2013. Des gratte-ciel actuellement en construction ou déjà construits comme le 111 W. Wacker (anciennement Waterview Tower), la Trump International Hotel and Tower, le 200 North Riverside Plaza, et la Chicago Spire (dont le projet est mis en attente depuis fin 2008), redessinent le panorama urbain de Chicago.
Le code postal 60602 est considéré par le magazine Forbes comme étant l'adresse américaine la plus charismatique du pays, comprenant ainsi dans ses limites, des bâtiments classés dans les prestigieuses listes des lieux et édifices protégés, comme les Chicago Landmarks (au niveau municipal) et les National Historic Landmarks (au niveau fédéral). Des immeubles tels que l'Auditorium Building, le Rookery Building ou encore le Fine Arts Building y sont classés. La dernière génération de gratte-ciel Chicagoans se trouve dans les secteurs de Near North Side et Near South Side, situés respectivement au nord et au sud du secteur du Loop. En effet, si la grande majorité des immeubles de grande hauteur se situe dans le Loop, le quartier des affaires de la ville (Central business district) s'étend depuis plusieurs années sur les secteurs limitrophes. Des genres multiples de maisons urbaines, de condominiums et d'immeubles peuvent être trouvés dans les différents quartiers de Chicago. Situées en bordure du lac Michigan, de vastes zones résidentielles s'étirant sur de longues bandes nord-sud sont caractérisées par des pavillons construits pendant le début du XXe siècle et après la Seconde Guerre mondiale.
Parcs et espaces verts
Quand Chicago s'incorpora en tant que municipalité durant l'année 1837, elle choisit la devise « Urbs in Horto », une expression latine qui en français signifie la « ville dans un jardin ». Aujourd'hui, Chicago est la deuxième ville après New York à posséder le plus de parcs et d'espaces verts de tous les États-Unis : totalisant 570 parcs municipaux[101],[102], soit plus de 30 km2 de verdure, mais aussi 33 plages, 16 lagunes historiques et 9 ports situés en bordure du lac Michigan[103], ce qui fait du Chicago Park District le plus grand système urbain de gestion et d'entretien d'espaces verts de la nation.
Créé en 1843, Lincoln Park s'étend sur une superficie de 4,9 km2, constituant ainsi le plus grand parc public de la ville. Nommé en l'honneur du président Abraham Lincoln, il accueille près de 20 millions de visiteurs tous les ans, une fréquentation le classant deuxième après Central Park à New York[104]. Le parc abrite entre autres le Lincoln Park Zoo et le Lincoln Park Conservatory. Garfield Park comprend le Garfield Park Conservatory, l'un des plus grands conservatoires des États-Unis[101]. Aménagé par l'urbaniste William Le Baron Jenney, le conservatoire occupe une surface d'environ 18 000 m2 et contient une grande variété de plantes rares et d'arbres provenant du monde entier. Burnham Park s'étend sur 9,66 km le long du lac Michigan et abrite certaines structures municipales d'importance, telles que le stade de football du Soldier Field et le McCormick Place. À proximité se trouve le Museum Campus, le parc des musées.
Grant Park est un vaste parc public d'une superficie de 1,29 km2 situé dans le secteur du Loop (Downtown Chicago) ; on peut y voir la célèbre Buckingham Fountain, une fontaine interactive monumentale située au centre du parc. Entre juin 1999 et juillet 2004, Grant Park a subi d'importants travaux d'aménagements pour accueillir l'un des lieux les plus attractifs de la ville : le Millennium Park[105] (littéralement Parc du millénaire) qui connaît un véritable succès depuis son ouverture[106]. Jackson Park, l'un des parcs les plus populaires de la ville, est situé dans le South Side et s'étend sur une superficie d'environ 2 km2 à cheval sur les secteurs de Woodlawn et Hyde Park. Il est surtout connu pour l'œuvre du sculpteur Henry Bacon, la Statue of the Republic, qui fut érigée en 1918 pour la commémoration du 25e anniversaire de la l'Exposition universelle de 1893 et du centenaire de l'État de l'Illinois[107]. Le parc, qui abrite un jardin japonais, est très prisé par les touristes et les résidents pour sa proximité avec les plages. Portant le nom de Potter Palmer, un homme d'affaires influent du Chicago des années 1900, le Palmer Park a vu le jour grâce à cet homme qui fit don à la ville de Chicago en 1904. Ce parc est fréquenté pour ses fresques murales et pour ses installations et aménagements qui incluent des terrains de baseball, une salle de fitness, des salles de réunion, une piscine extérieure et des courts de tennis.
Situé en bordure du lac Michigan, Calumet Park est l'un des parcs les plus vastes de Chicago et se trouve dans le secteur de East Side. Traversé par la rivière Calumet, il s'étend sur près de 23 km2. En plus des projets continus d'embellissement pour les nombreux parcs existants, un certain nombre de parcs ont été créés ces dernières années, comme le Ping Tom Memorial Park dans le quartier chinois, aménagé au bord de la rivière Chicago, avec ses jardins de bambous et ses bateaux-dragons.
L'organisation mondiale pour la protection de l'environnement Greenpeace, en partenariat avec la ville de Chicago et le comté de Cook ont signé une charte pour la protection et la conservation des forêts situées dans le nord-ouest de la ville, notamment autour des secteurs de Dunning, O'Hare et Norwood Park[108]. Depuis plusieurs années ces forêts qui étaient menacées par l'expansion urbaine sont désormais protégées et classées comme étant des parcs naturels. Formée en 1975, Friends of the Parks (Les amis des parcs en français) est une association qui a pour but de surveiller et de défendre l'environnement dans la région de Chicago ; plus précisément, elle surveille le bon entretien et la sécurité des parcs publics qui sont sous la responsabilité du Chicago Park District ainsi que les réserves forestières du comté de Cook.
Démographie
Population de la Ville de Chicago | |||
---|---|---|---|
Année | Population | Rang national | |
1840 | 4 470 | 92 | |
1850 | 29 963 | 24 | |
1860 | 112 172 | 9 | |
1870 | 298 977 | 5 | |
1880 | 503 185 | 4 | |
1890 | 1 099 850 | 2 | |
1900 | 1 698 575 | 2 | |
1910 | 2 185 283 | 2 | |
1920 | 2 701 705 | 2 | |
1930 | 3 376 438 | 2 | |
1940 | 3 396 808 | 2 | |
1950 | 3 620 962 | 2 | |
1960 | 3 550 404 | 2 | |
1970 | 3 366 957 | 2 | |
1980 | 3 005 072 | 2 | |
1990 | 2 783 726 | 3 | |
2000 | 2 896 016 | 3 | |
2014 | 2 722 389 | 3 |
Avec son développement économique, la population de Chicago explose à partir des années 1850 : elle se multiplie par 3,7 en une décennie et accède à la neuvième place des villes les plus peuplées des États-Unis. À la fin du XIXe siècle, Chicago est la cinquième ville en importance dans le monde. Chicago est pendant près d'un siècle, la seconde ville des États-Unis derrière New York. Le maximum démographique est atteint en 1950, puis la ville entre en déclin jusque dans les années 1990, la suburbanisation des classes moyennes faisant baisser la population de la ville au profit des banlieues résidentielles, elle cède ainsi sa place de seconde ville du pays au profit de Los Angeles.
En 2014, selon les estimations du bureau du recensement des États-Unis, la ville de Chicago compte 2 722 389 habitants[1], ce qui représente un peu plus du cinquième de la population totale de l’État de l’Illinois.
Chicago est à ce jour la troisième ville la plus peuplée des États-Unis, derrière New York et Los Angeles. La densité moyenne atteint 4 923 habitants au kilomètre carré : il s’agit d’un chiffre plus élevé qu’à Los Angeles, mais beaucoup moins important qu'à New York.
Le revenu médian pour un ménage dans la ville est de 38 625 dollars, et de 42 724 dollars pour une famille. Les hommes ont un revenu médian de 35 907 dollars en moyenne contre 30 536 dollars pour les femmes. Le revenu par habitant dans la ville est de 20 175 dollars. 19,6 % de la population vivaient au-dessous du seuil de pauvreté dont 16,6 % comprend des familles[109]. De toute la population, 28,1 % des moins de 18 ans et 15,5 % des plus de 65 ans vivent au-dessous du seuil de pauvreté. De toute la population de la ville, 26,2 % ont moins de 18 ans, 11,2 % ont entre 18 à 24 ans, 33,4 % de 25 à 44 ans, 18,9 % de 45 à 64 ans, et 10,3 % 65 ans et plus. L'âge médian est de 32 ans. Pour environ 100 femmes, il y a 94 hommes. Pour 100 femmes de 18 ans et plus, il y a 91 hommes.
La proportion d'Afro-Américains est relativement importante (32 %) par rapport à d'autres villes comme New York (28 %) ou Los Angeles (12 %). Elle reste cependant inférieure à celle de Détroit, d'Atlanta ou de Washington, D.C. La communauté regroupant les Hispaniques et Latinos représente 25 % de la population, soit une proportion équivalente à celle de New York mais inférieure à celle de Los Angeles.
Répartition de la population par groupe ethnique (1940-2010)
Profil démographique | 2010[110] | 1990[111] | 1970[111] | 1940[111] |
---|---|---|---|---|
Blancs | 45.0% | 45.4% | 65.6% | 91.7% |
—Blancs non-hispaniques | 31.7% | 37.9% | 59.0% | 91.2% |
Noirs | 32.9% | 39.1% | 32.7% | 8.2% |
Hispaniques et Latino-Américains | 28.9% | 19.6% | 7.4% | 0.5% |
Asiatiques | 5.5% | 3.7% | 0.9% | 0.1% |
En 2008, l'aire métropolitaine de Chicago appelée « Chicagoland » rassemblait quelque 9 526 434 millions d'habitants, ce qui en fait la troisième des États-Unis et la quatrième d'Amérique du Nord après celles de Mexico, New York et Los Angeles[10]. La région métropolitaine de Chicago-Naperville-Joliet (MSA) regroupe 252 municipalités dont Chicago en constitue la ville centre. Elle s'étend sur trois États, dont huit comtés de l'Illinois (Cook, DuPage, Grundy, Kane, Kendall, Lake, McHenry, Will), deux comtés de l'Indiana (Lake et Porter) et un comté du Wisconsin (Kenosha). pour une superficie totale de 24 800 km2[112]. À l'échelle du continent américain (les Amériques), elle est la septième aire urbaine après celles de Mexico, New York, São Paulo, Rio de Janeiro, Los Angeles et Buenos Aires et se classe au 26e rang mondial pour sa population[113].
Criminalité
En 2006, selon le Chicago Police Department (CPD), la criminalité violente a baissé dans la ville de Chicago[73]. Entre 1997 et 2006, le nombre de crimes et délits (vols, cambriolages, violences, viols, meurtres, incendies criminels, dégradations volontaires etc.) a baissé de 34 %, passant de 254 573 à 166 057. On recensait dans la ville 761 meurtres en 1997, 467 en 2006, puis une nouvelle légère hausse avec 508 homicides en 2012 dont 82,4 % avec une arme à feu ; les meurtres représentent 1,3 % des violences commises contre les personnes. Malgré un pic des homicides commis dans la ville en 2012, cela reste inférieur en comparaison avec des villes plus petites comme Détroit et La Nouvelle-Orléans[114],[115].
Chicago a presque définitivement fait oublier sa mauvaise réputation, héritée de la période agitée de la prohibition dans les années 1920 et 1930, quand les activités d'Al Capone et de la pègre lui valurent le surnom de « Capitale du crime ». Le sentiment d'insécurité a fortement baissé et il est tout à fait possible de se promener sans crainte dans la plupart des quartiers du North Side et Downtown. Il est seulement conseillé aux touristes d'être plus vigilants et d'éviter certains quartiers de South Side tels que Fuller Park, South Shore, Englewood, Douglas et West Pullman, et de certains quartiers de West Side tels que West Garfield Park et Austin.
Administration
L'organisation municipale
Le gouvernement de la ville de Chicago est divisé en branches exécutive et législative. Le maire de Chicago (Mayor of Chicago) est le chef du pouvoir exécutif (en anglais : chief executive)[116]. Il est élu pour quatre ans et applique toutes les ordonnances. Il est chargé de contrôler tous les services et organismes de la ville (Departments), ainsi que les différentes administrations spécialisées. Le maire dirige et surveille les différents chefs qu'il nomme à la tête de ces services municipaux et détient un droit de veto au conseil municipal. Il est l'homme le plus puissant de la ville. Depuis 1931, tous les maires de Chicago appartiennent au parti démocrate[116].
Le conseil municipal (Chicago City Council) est formé de 50 élus (alderman ou alderwoman) qui représentent chacune des 50 circonscriptions (wards) de la ville de Chicago et forme le pouvoir législatif du gouvernement de Chicago : il vote le budget annuel en novembre[116]. Le mandat des conseillers s'étale sur quatre ans.
L'hôtel de ville de Chicago (Chicago City Hall) est le siège officiel du gouvernement de la ville de Chicago (City of Chicago Government). Adjacent des deux bâtiments du Richard J. Daley Center et du James R. Thompson Center, l'hôtel de ville abrite les bureaux du maire, du greffier municipal, du trésorier de ville et de certains services de la ville. Les chambres du conseil municipal de Chicago se trouvent sur le côté ouest du bâtiment.
En 2005, le budget de la ville s'élève à plus de 5 milliards de dollars[116]: les principales dépenses sont liées à la police (Chicago Police Department), au pompiers (Chicago Fire Department), à l'entretien et la rénovation de la voirie, des ponts et chaussées (Chicago Department of Transportation), ainsi qu'au remboursement de la dette.
Maire de Chicago de 1989 à 2011, Richard M. Daley reçoit plus de 70 % des voix aux élections municipales de 1999, 2003 et 2007, sans grande opposition. En effet, Daley est un maire ambitieux qui connaît de nombreuses réussites depuis son premier mandat en 1989, il est responsable de nombreuses innovations en matière de modernisation de sa ville et de rénovation urbaine, d'environnement, et de rayonnement international au niveau économique et culturel ; il joue un rôle important dans la sélection de la ville de Chicago pour les Jeux olympiques d'été de 2016. En 2010, il est nommé « meilleur maire des cinq plus grandes villes des États-Unis[117]» et comme étant un homme « charismatique et puissant » par le Time magazine. Il sera également surnommé « le boss » par le journal Libération[118] et plusieurs hommes politiques durant sa carrière. Cependant, en septembre 2010 il annonce qu'il ne sera pas candidat à un nouveau mandat de maire en 2011[119]. Richard M. Daley sera resté à la tête du gouvernement de Chicago durant 22 ans. Il est remplacé par Rahm Emanuel depuis le 16 mai 2011, qui est devenu maire de Chicago à 55 % des voix[120].
Protection de l'environnement
L’ambition du maire actuel, Rahm Emanuel est de favoriser la protection de l’environnement tout en maintenant Chicago parmi les métropoles mondiales les plus influentes. Avec un nouvel horizon urbain d'ici ces prochaines années, le centre-ville se développe plus rapidement avec une atmosphère plus dense et plus respirable. Le district des parcs de Chicago (Chicago Park District), qui est l'organisme responsable de la gestion des parcs et espaces verts de la ville de Chicago est commis au plan de rétablissement de la biodiversité. Il se charge de la reconversion en espaces vert des secteurs abandonnés de la ville. Les terrains vagues et les parkings à l'abandon sont transformés en parcs et des jardins sont créés au-dessus des gratte-ciel à surface plate. Les toitures de nombreux bâtiments de Chicago sont repeintes en blanc. Les toitures blanches rafraîchissent les immeubles et luttent donc contre l’effet d’îlot de chaleur qui caractérise les grands centres urbains. En effet, le blanc a un albédo important. En d'autres termes, il renvoie vers l’espace une grande quantité de rayonnement solaire.
Le Chicago Climate Exchange est le premier système d'échange de quotas d'émissions de gaz à effet de serre au monde. Le CCX lança sa plateforme de négociation en 2003. En 2005, CCX lance le European Climate Exchange (EXC), acteur important dans les échanges à l'intérieur du marché de l'Union Européenne. Le maire a par ailleurs signé l’U.S. Mayors Climate Protection Agreement (« accord des maires des États-Unis sur la protection du climat ») visant à atteindre ou à dépasser les objectifs de réduction de GES fixé par le protocole de Kyoto.
La ville de Chicago a été récemment mise en avant dans une édition du New York Times, en tant que ville pionnière en matière de durabilité aux États-Unis. Toutefois, la ville ne recherche pas un battage médiatique autour de ses initiatives écologiques, mais plutôt des décisions intelligentes à l'égard des nouvelles infrastructures qui aideront la ville des vents à faire face aux changements climatiques drastiques qu’elle subit depuis trois décennies.
Chicago est surnommée « Green Roofs City » : les toitures végétales représentent une superficie totale de plus de 418 000 m² répartis à travers 359 toits de la ville[121]. L'ancien maire de Chicago, Richard M. Daley, a fait de sa ville la première d'Amérique du Nord en matière de « toits verts » grâce à des incitations fiscales qui ont été mises en place depuis le début des années 2000[122]. Depuis 1989, 500 000 arbres ont été plantés à Chicago[121].
Économie
Une métropole puissante à l'économie diversifiée
Chicago est l’une des villes globales de la planète : le secteur du tertiaire supérieur est bien représenté par de nombreux sièges sociaux et succursales dans les domaines de la comptabilité, de la publicité, de la finance et des services juridiques. La ville est un centre de décision économique comme le montre la concentration des sièges sociaux de firmes multinationales dans le quartier des affaires, qui reste le deuxième du pays derrière celui de New York. Chicago est le moteur économique de toute la région des Grands Lacs[123].
Le poids économique de l'agglomération de Chicago est considérable : le PNB de la métropole était de 349 milliards de dollars en 2002[124] et de 390 milliards de dollars en 2005 : si Chicago comptait comme un pays, il serait la 18e puissance économique du monde. Dans son histoire, Chicago a rapporté plus de 506 milliards de dollars[125]. En 2008, la société de services financiers UBS a placée Chicago à la 5e place sur la liste des villes les plus riches du monde pour son PIB supérieur à 570 milliards de dollars[126]. Le Department of Community Development (DCD) est un organisme qui s'occupe du développement économique de l'ensemble de la ville, et gère entre autres les chambres de commerce de quartier.
L'activité économique de Chicago est diversifiée : l'industrie y tient une place relativement significative. Le secteur des transports et du commerce est très développé et offre un réseau multimodal de premier ordre dans le pays[127]. Aujourd'hui, la ville représente la deuxième place boursière des États-Unis et détient la plus grande bourse du monde pour les matières premières. Elle est la deuxième ville américaine pour l'édition derrière New York[128]. Elle est le centre économique et névralgique du Midwest[129] ainsi que le siège de la Federal Reserve Bank of Chicago[130], le septième des douze districts de la Réserve fédérale des États-Unis couvrant près des 2/3 des États de l'Illinois, du Michigan et de l'Indiana, environ la moitié de l'État du Wisconsin, et l'intégralité de l'État de l'Iowa[130]. Elle occupe le troisième rang dans le pays pour les salons, les congrès et les conventions. Le McCormick Place est le plus grand centre de convention du pays et le troisième du monde[131]. Il accueille chaque année environ 3 millions de visiteurs[132].
Secteur | Nombre d'employés |
---|---|
Agriculture, foresterie, pêche et chasse ; extraction minière | 2 139 |
Construction | 66 321 |
Fabrication | 133 110 |
Commerce de gros | 35 264 |
Commerce de détail | 114 541 |
Transport et entreposage ; services publics | 80 402 |
Industrie de l'information | 34 799 |
Finance et assurance, services immobiliers, location et location à bail | 121 639 |
Services professionnels, scientifiques, gestion d'entreprises et gestion des déchets | 186 517 |
Enseignement, service de santé et assistance sociale | 273 809 |
Arts, spectacles et loisirs, et hébergement et restauration | 129 640 |
Autres services, sauf les administrations publiques | 66 325 |
Administrations publiques | 59 836 |
Le nombre d'actifs à Chicago est de 4,2 millions (août 2006). Le taux de chômage était de 5,5 % en juillet 2006, un chiffre plus élevé que la moyenne nationale mais en baisse depuis trois ans. Le Mayor's Office of Workforce Development (MOWD) aide les chômeurs à retrouver un emploi. En 2003, le premier employeur de la ville est le gouvernement fédéral (88 000 employés), suivi par les écoles publiques (46 184 employés) et la municipalité (39 275 employés). Les entreprises les plus importantes par le nombre de salariés sont la chaîne de supermarchés Jewel-Osco (39 220 salariés), Advocate Health Care (25 293 salariés), SBC Communications (21 000 salariés) et United Parcel Service (19 063 salariés). D'autres firmes dominent la vie économique de l'agglomération : McDonald's et Portillo's (restauration rapide) ; Kraft Foods Group, Mondelēz International, Quaker Oats Company (agro-alimentaire) ; Tropicana (boissons) ; Target Corporation, Sears Holdings Corporation (grande distribution) ; Walgreens, Abbott Laboratories (industries pharmaceutiques) ; Playboy Enterprises (Playboy Magazine, Playboy TV) (émission et magazine de charme) ; Budget (location de voiture) ; Chicago Climate Exchange (environnement et développement durable) ; United Airlines, Boeing, Motorola (transports et communications) ; Yellow Cab Company (compagnie de taxi) ; Allstate, Bank One (assurance et finance) et Access Commerce éditeur de logiciels de configuration de produits et services et de commerce électronique destinées aux entreprises.
L'agroalimentaire, la métallurgie et l'imprimerie sont les trois secteurs industriels qui emploient le plus de main d'œuvre à Chicago.
Essor céréalier et centre de transport au XIXe siècle
Avant 1833, l'activité principale de la région est le commerce des fourrures. Puis elle connait un phase de développement industriel important, attirant investisseurs, spéculateurs et entrepreneurs, qui en fait l'une des principales villes de la Manufacturing Belt. Le port sur le lac Michigan se développe rapidement, et avec lui, la construction navale.
La ville devient également un important centre céréalier, profitant durant tout le XIXe siècle du débouché de la région agricole des Grandes Plaines, le grenier des États-Unis. Chicago devient, dans les années 1840, le plus grand port céréalier du monde.
À partir du milieu du XIXe siècle, les industries agroalimentaires de transformation de la viande de porc et de bœuf s'y multiplient, notamment sous l'impulsion de Gustavus F. Swift et Philip Armour. En 1865, sur un quartier marécageux, y sont fondés d'immenses abattoirs, les Union Stock Yards, qui font de la ville un grand centre de traitement du bétail. En référence à ces activités qui font une grande partie de sa fortune et de sa réputation, le bœuf devient l'un des symboles de Chicago. Si les abattoirs sont transférés à Kansas City en 1971, le nom de l'équipe de basket, les Bulls, fait directement référence à cette tradition bouchère.
Au milieu du XIXe siècle, la ville devient un nœud ferroviaire important. Chicago est la ville de départ de la ligne de chemin de fer de la compagnie Union Pacific, qui atteint San Francisco en 1869. Carrefour des voies ferroviaires de l'Amtrak, Chicago devient, avec Saint-Louis, Memphis et La Nouvelle-Orléans, l'une des quatre plates-formes de l'Union Pacific reliant l'Est, et l'Ouest des États-Unis.
Développement industriel, technologique et financier
Chicago est toujours l'un des premiers marchés de céréales du monde. Le puissant secteur agroalimentaire assure une grande partie de l'emploi industriel de l'agglomération. L'industrie du meuble s'est aussi développée au XIXe siècle[134].
De grandes sociétés américaines se sont implantées à Chicago : Sears, Roebuck and Company, Amoco, Sara Lee et Walgreens. Boeing y a transféré également son siège social auparavant situé à Seattle[135],[136]. Enfin, McDonald's possédait aussi son siège social à Chicago durant les années 1970, mais l'entreprise a ensuite été déplacée à Oak Brook, dans la proche banlieue.
Centre de ravitaillement des troupes pendant la guerre de Sécession, l'industrie de l'armement prospéra aussi au XXe siècle. Dans le cadre du projet Manhattan, le a lieu à l'Université de Chicago la première réaction nucléaire contrôlée.
Le développement industriel et urbain du XXe siècle poussa la municipalité à pomper l'eau du Lac Michigan de plus en plus loin. Le secteur industriel a récemment bénéficié d'une étroite alliance entre les universités, les laboratoires et les entreprises.
Cela concerne avant tout le domaine de la haute technologie : l'informatique et l'électronique avec les logiciels Spyglass, l'entreprise Motorola et la US Robotics Corporation. Cela n'empêche pas la région de continuer les productions lourdes telles que l'acier, malgré la forte concurrence étrangère.
L'importance de la métropole lui confère bien sûr des fonctions tertiaires de premier ordre. Chicago est un important centre financier, qui fut le premier à lancer le marché des contrats dérivés, à la suite des travaux des économistes de l'école de Chicago sur l'analyse quantitative financière dans les années 1950 et 1970. Il abrite désormais la première bourse du monde en volume d'opérations traitées (capitalisation de 30 milliards de dollars), du fait de la fusion entre le Chicago Board of Trade (CBOT) et le Chicago Mercantile Exchange (CME), décidée par les actionnaires le 9 juillet 2007[137].
Le dynamisme touristique joue également beaucoup en la faveur du développement économique de la ville, en effet Chicago abrite certaines des attractions, musées et universités les plus réputées aux États-Unis. En 2002, Chicago a attiré plus de 28 millions de visiteurs, dont un million venu de l'étranger ont dépensé à Chicago plus de 8,7 milliards de dollars et ont généré 442 millions de dollars de taxes. La ville compte 26 630 chambres d'hôtel. De nombreux congrès et réunions s'y déroulent chaque année. Les principaux sites touristiques et de loisirs sont la jetée Navy (8,6 millions de visiteurs en 2005), le Lincoln Park Zoo (3 millions), l'aquarium John G. Shedd et le Musée des sciences et de l'industrie (1,8 million chacun).
Depuis plusieurs années, le centre-ville connaît un renouveau immobilier avec notamment la construction d'hôtels et de bureaux comme la Trump International Hotel and Tower (condominiums et lofts), l'Aqua Building et l'Elysian (hôtels de luxe), le 340 on the Park, le 300 North LaSalle, ainsi que la construction d'un quartier chic autour de River Esplanade Park, dans le secteur du Loop font partie entre autres de ces derniers projets qui témoignent de la prospérité de la ville. Depuis la récession, d'autres projets, comme celui de la Chicago Spire sont aujourd'hui annulés. Certains secteurs de la ville comme Logan Square, Pilsen, Uptown, Near South Side et Rogers Park s'embourgeoisent à un rythme rapide. L'agrandissement de l'aéroport international O'Hare et la reconstruction de la Dan Ryan Expressway sont également en cours et seront des modèles de développement pour les années à venir.
Voies de communication et transports
Chicago est un l'un des principaux nœuds de communication en Amérique du Nord. Dès le XVIIIe siècle, avec la traite de fourrures et le commerce du bois et des productions agricoles, la ville est marquée par sa vocation marchande. Aujourd'hui, l'agglomération constitue un carrefour de cinq autoroutes fédérales et de six lignes de chemin de fer d'importance nationale[138]. Les divers aménagements et infrastructures font de Chicago une plate-forme multimodale primordiale aux États-Unis.
La ville est desservie par un large réseau de métro mais également par des trains de banlieue et les trains nationaux à grande capacité de l'Amtrak. Chicago est la quatrième ville des États-Unis pour le nombre d'utilisateurs du train Amtrak[139].
Les gares principales de Chicago desservies par l'Amtrak et par le Metra sont :
- Union Station
- Millennium Station
- Ogilvie Transportation Center
- LaSalle Street Station
- Van Buren Street Station
Transports en commun
La ville de Chicago dispose d'un grand réseau de lignes de métro et possède également de vastes lignes d'autobus. Le Chicago Transit Authority, connu sous l'acronyme « CTA » est l'opérateur des transports publics (gestion du métro et des bus) de la ville de Chicago[140]. L'entreprise est la seconde du genre aux États-Unis et la quatrième en Amérique du Nord. Le CTA offre des lignes de bus et de métro à l'intérieur de la ville de Chicago et à destination de quarante municipalités de la proche banlieue ainsi que la desserte des aéroports de O'Hare et Midway.
Mais la ville est confrontée à un problème de taille : l'ancienneté, le vieillissement et la vétusté de ces importantes infrastructures et du matériel roulant. En effet, son métro a été inauguré en 1892, ce qui en fait le plus ancien réseau au monde encore en service. Certaines portions actuelles du réseau datent de cette époque, la majorité des itinéraires ayant été maintenue. En outre, 500 bus de Chicago, soit le quart de la flotte, sont vieux de plus de 16 ans, avec au compteur une moyenne de 900 000 kilomètres. L'entretien de ces 500 bus revient à 16 millions de dollars par an (contre 3 millions afin d'entretenir les 1 500 autres). Le Chicago Transit Authority évalue à 6 milliards de dollars l'investissement destiné à moderniser ses lignes (un investissement de 10 milliards en ajoutant les bus de banlieue). Le budget du CTA est d'environ 1 milliard par an, provenant en grande partie des usagers (41 %) et des subventions de l'État de l'Illinois (41,5 %). La ville de Chicago et le comté de Cook n'apportent que 0,4 %. Le CTA ne bénéficie pas non plus de subvention fédérale.
Métro de Chicago
Chicago possède un vaste réseau de lignes de métro, fréquenté quotidiennement par près de 700 000 passagers[140]. Inauguré le 6 juin 1892, le métro de Chicago est l’un des plus anciens réseaux du monde ; il est souvent désigné sous la lettre « 'L' » ou « EL » (de l'anglais elevated[141]) car la majeure partie de son réseau est aérien.
Quelques sections du réseau remontent à la fin du XIXe siècle, lorsque Chicago a suivi l'exemple de New York en construisant des lignes de métro aériennes. Contrairement à New York, qui dès le début du XXe siècle a commencé à remplacer ses lignes aériennes par des lignes souterraines dans Manhattan, Chicago conserve la plupart de ses itinéraires originaux.
Géré par le Chicago Transit Authority, le réseau est long de 171 kilomètres ; il est composé de huit lignes, 144 stations (dont 92 sont accessibles aux personnes à mobilité réduite fin 2010), 19 kilomètres en tunnel avec 21 stations, 59 kilomètres en surface avec 41 stations et 92 kilomètres en aérien avec 89 stations[140]. Toutes les lignes, hormis la ligne jaune, partent du centre de la ville où certaines d'entre elles forment la célèbre boucle aérienne, l'Union Loop, maintenant considérée comme la limite du secteur communautaire du Loop. Deux lignes, la bleue et la rouge, traversent le secteur du Loop en souterrain.
La majeure partie des lignes du réseau est située dans la ville de Chicago, hormis quelques kilomètres aux extrémités des lignes rose (Cicero), mauve (Evanston), jaune (Skokie), verte (Oak Park) et bleue (Forest Park). Le 'L' dessert les deux aéroports de Chicago, l'aéroport O'Hare par la ligne bleue (à 45 minutes du centre-ville) et l'aéroport Midway par la ligne orange (à 30 minutes du centre-ville). L'aéroport O'Hare possède son propre système de métro sur pneus entièrement automatisé appelé Airport Transit System. Fonctionnant 24 heures par jour et dont le service est gratuit, l'ATS fait une boucle dans l'enceinte de l'aéroport, desservant ainsi 5 stations.
Les stations du métro de Chicago présentent plusieurs types architecturaux qui cohabitent, allant du style Queen Anne du XIXe siècle, au style italien du XXe siècle jusqu'à des structures de conception résolument moderne. Certaines stations sont décorées d'œuvres d'art tandis que d'autres conservent une forme utilitaire. Depuis la grande réorganisation du réseau et l'attribution d’une couleur distinctive à chaque ligne en 1993, les stations sont dénommées selon le nom de la rue ou de l'avenue qu'elles croisent, ou, plus généralement, de la rue où se trouve leur entrée principale.
Le CTA envisage depuis de nombreuses années de créer une seconde boucle, appelée Circle Line. Ce projet de nouvelle ligne, présenté en 2002, prévoit un partage de rails avec la ligne rouge jusqu'à Chinatown, avant de suivre la ligne orange jusqu'à Ashland. De là, un nouveau viaduc permettra de rejoindre la ligne rose et l'United Center (l'arène des Bulls) au croisement avec la ligne bleue. Depuis ce croisement, un second viaduc de 7 km de long permet de retrouver la ligne rouge et le tunnel Dearborn. Ce projet est toujours à l'étude, et cette nouvelle ligne, comme les importants aménagements qu'elle suppose, ne devraient pas voir le jour avant 2025.
Réseau des bus
Le système de bus est beaucoup plus étendu que le métro, avec de nombreux arrêts dans toute l'agglomération. Le parc du Chicago Transit Authority (CTA) est composé d'environ 2 000 autobus. Ils circulent sur 154 lignes qui représentent un total cumulé de 3 658 km. Ces bus, qui, en 2002, transportent plus de 25 millions de passagers par mois[139], desservent plus de 12 000 arrêts, répartis sur le territoire de la ville de Chicago et sur celui de quarante municipalités de sa proche banlieue.
Transport aérien
Avec 66,7 millions de passagers en 2010[142], l'aéroport international O'Hare de Chicago est le troisième du monde par le nombre de passagers derrière l'aéroport International de Pékin (deuxième) et l'aéroport international Hartsfield-Jackson d'Atlanta. De 1996 à 2009, l'aéroport O'Hare était classé deuxième dans le monde par le nombre de passagers. Situé à environ 27 kilomètres au nord-ouest du quartier financier du Loop (30 à 40 minutes en voiture)[143], il est accessible par la Kennedy Expressway, le métro (ligne bleue) et les bus du Chicago Transit Authority. Les navettes de l'ATS desservent cinq stations réparties sur une ligne faisant une boucle dans l'enceinte de l'aéroport en passant par les terminaux et les parkings les plus éloignés. L'aéroport O'Hare connaît des problèmes de saturation, de retards, voire d'annulation de certains vols. Un plan de modernisation et de refonte des pistes ainsi que de l'aérogare a été lancé pour accroître ses capacités. Il sert de hub principal d'United Airlines dont le siège se trouve en centre-ville de Chicago, ainsi que pour American Airlines.
L'aéroport international Midway de Chicago est le deuxième aéroport de Chicago avec 18,8 millions de passagers en 2006[139] et se situe à environ 17 kilomètres au sud-ouest du Loop. Il est principalement utilisé par des compagnies aériennes à bas prix pour des vols nationaux. La compagnie la plus représentée à Midway est la compagnie low cost texane Southwest Airlines. Les aéroports O'Hare et Midway se situent tous les deux sur le territoire de la ville de Chicago, le premier dans le quartier du même nom à l'extrémité nord-ouest de la ville et le deuxième à cheval sur les quartiers de Clearing et Garfield Ridge dans le sud-ouest de la ville. Il existe également un troisième aéroport, celui de Gary/Chicago. Il se situe sur le territoire de la ville de Gary, en banlieue sud-Est, dans l'État voisin de l'Indiana, à environ 10 kilomètres de Chicago.
Chicago possède un code AITA commun à tous les aéroports : CHI.
Transport fluvial
Chicago est un port du lac Michigan. Ses atouts sont liés à sa situation exceptionnelle au cœur de la région des Grands Lacs et ont permis le développement industriel de la ville au XIXe siècle. Grâce à un système de voies navigables, le port de Chicago est relié vers l'est à l'océan Atlantique par les Grands Lacs et le Saint-Laurent, et au golfe du Mexique au sud, via le fleuve Mississippi. Ses 14 terminaux maritimes sont gérés par l'Illinois International Port District.
Avec un trafic global situé entre 23 et 26 millions de tonnes par an[138], le port de Chicago occupait le 32e rang aux États-Unis en 2005[144]. La majeure partie du trafic est destinée au marché intérieur (23 074 136 tonnes courtes[144]). Diverses marchandises passent par le port de Chicago : des métaux non ferreux, des minerais, du coke, du sucre, des céréales, des produits pétrochimiques, de l'acier, du ciment, etc.
Réseau routier
Chicago est le point de départ de la Route 66. Le point de départ officiel a varié selon les périodes, et on trouve actuellement un panneau sur Adams Street, près de l'Institut d'art de Chicago.
Autoroutes urbaines
Cinq autoroutes (Interstate highways) interétatiques convergent vers le centre-ville pour faciliter les trajets à travers la ville et ses banlieues. Longue de 28,65 km, la Kennedy Expressway commence à Downtown et rejoint l'aéroport international O'Hare en direction du nord-ouest[145], desservant ainsi les quartiers Nord (North Side) où elle joint l'autoroute des Trois États, la principale autoroute nord-sud. La Eisenhower Expressway et la Adlai E. Stevenson mènent vers les banlieues ouest et sud-ouest où elles sont aussi reliées à celle des Trois États. La Dan Ryan Expressway, une extension de la Kennedy, est longue de 18,5 km et se dirige plein sud[145]. La Dan Ryan se connecte à l'Interstate 94 au sud de la Chicago Skyway, sur une distance de 6,49 km. La Chicago Skyway, longue de 12,6 km, relie l'Interstate 90 à la Dan Ryan Expressway et traverse les quartiers Sud (South Side) avant de s'arrêter à la frontière de l'État de l'Indiana au sud-est de la ville.
Circulation et stationnement en ville
La circulation est relativement fluide, sauf à la sortie des bureaux, vers 18 h. Avec son plan hippodamien, il est facile de se repérer dans Chicago, car les rues sont longues mais peu nombreuses et sont perpendiculaires les unes aux autres. Les tours les plus hautes servent de points de repère. Pour aller facilement du nord au sud et vice versa, il est conseillé d'emprunter le périphérique Est (Lake Shore Drive) qui passe au milieu d'immenses pelouses avec vue sur le lac Michigan et les gratte-ciel.
Se stationner à Chicago est très difficile, principalement dans le centre-ville. Tous les stationnements sont payants, et hors de prix : de 7 à 30 $ pour 12 h. Quant aux parcomètres, ils n'acceptent que les pièces de 25 cents et fonctionnent en général de 9 h à 19 h. Impossible de prépayer la nuit pour le lendemain matin. Il importe donc de vérifier scrupuleusement les panneaux d'interdiction de stationnement, car la ville de Chicago est réputée pour l'enlèvement très rapide des voitures mal stationnées et la mise en fourrière, même si elles ne gênent en rien la circulation ou les piétons.
Culture
Pendant des siècles, les Amérindiens utilisaient le « She-caw-gu » portage comme une liaison pratique entre les étendues supérieures du Mississippi et les vastes étendues d'eau des Grands Lacs. En 1779, Jean Baptiste Pointe du Sable, un marchand de peaux de descendance franco-africaine, créait la première colonie à cet emplacement stratégique. Depuis lors, Chicago a attiré des immigrants en provenance du monde entier. En 1930, sur une population de 3,4 millions de personnes vivant à Chicago, 2,46 millions étaient nés à l’étranger ou nés en Amérique, de parents étrangers. Leurs enclaves ethniques se réfléchissent dans les nombreux quartiers culturellement distincts. Chicago compte parmi ses habitants de nombreuses communautés incluant les irlandais, italiens, roumains, allemands, polonais, coréens, espagnols, grecs, vietnamiens, juifs, ukrainiens, turcs, chinois et portugais vivant l'exemple de ce « creuset démographique » (melting pot) qui, plus que dans toute autre ville américaine aura réussi à donner à la ville son caractère cosmopolite. Chicago est également la plus grande ville polonaise en dehors de la Pologne. Les quartiers ethniques les plus populaires de la ville comprennent Greek Town (ville grecque), Little Italy (petite Italie), Chinatown (ville chinoise), Little Viêt Nam (petit Viêt Nam), Little Saigon (petit Saigon), Bridgeport (quartier irlandais), Ukrainian Village (village ukrainien), Pilsen (quartier mexicain) et Indian Village (village indien) et sont tous situés près de Downtown Chicago, et les quartiers allemands, polonais, afro-américains et hispano-américains n'en sont pas très loin. Chaque quartier offre un air culturel distinct, avec leurs épiceries, restaurants et magasins spécialisés.
La musique classique tient une place importante dans cette ville. Fondé en 1891, l'Orchestre symphonique de Chicago est considéré comme étant l'un des meilleurs orchestres du monde[146]. Il offre régulièrement des performances artistiques au Symphony Center. L'Orchestre Sinfonietta de Chicago est un orchestre symphonique multiculturel et beaucoup plus diversifié que l'Orchestre symphonique de Chicago. En été, de nombreux concerts en plein air sont donnés à Grant Park et au Millennium Park. Situé à Highland Park, à environ 40 km au nord de Chicago, le Ravinia Festival est également une destination de prédilection pour de nombreux Chicagoans. Il est le plus ancien festival en plein air des États-Unis[147] et propose aussi des concerts de musique classique. De nombreuses performances sont également données dans des lieux tels que le Harris Theater. Doté d'une capacité de 3 563 places et second opéra en importance en Amérique du Nord, le Civic Opera House est le foyer de l'Opéra lyrique de Chicago[148]. L'opéra Jūratė Kastytis présenté par Kazimieras Viktoras Banaitis s'est produit à Chicago en 1996[149], et le Lithuanian Opera Company of Chicago a été fondé en 1956 par la communauté lituanienne de Chicago[150].
Le Joffrey Ballet et le Chicago Festival Ballet sont produits dans différents lieux, comme au Harris Theater dans le Millennium Park. Chicago est le foyer de plusieurs autres troupes de danse moderne et de jazz, tels que le Hubbard Street Dance Chicago.
D'autres genres de musique faisant partie du patrimoine culturel de la ville incluent le Chicago Blues, la Chicago Soul, le Chicago Jazz et le Rock. La ville est le berceau de la House music[151], un courant de musique électronique qu'elle a vu naître au début des années 1980. Durant cette période, Chicago était un centre majeur du mouvement punk et de la new wave. Cette influence est dominée par le rock alternatif dans les années 1980 et 1990. La ville était l'épicentre de la culture rave en 1985, avant qu'elle ne soit peu à peu remplacée par le punk hardcore et le rock indépendant, deux cultures florissantes dans la première moitié des années 1980. La scène hip-hop de Chicago est influente depuis le milieu des années 1990, et compte des artistes reconnus comme Twista ou Common. De nombreux festivals représentant tous les genres musicaux allant du rock à la house music se déroulent chaque année au Lollapalooza, de nombreux groupes et artistes internationaux y défilent, comme Guns N' Roses, le groupe irlandais U2, le groupe français Daft Punk, le groupe allemand Scorpions, ou encore les groupes anglais The Police et Oasis.
La ville compte près de 200 théâtres[152], dont le principal est l'Auditorium Theatre qui fut construit en 1889 avec une capacité de plus de 4 000 places. On peut également citer l'Uptown Theatre (4 381 places), le Chicago Theatre (3 600 places), le Goodman Theater, le Harris Theater, le Congress Theater (3 500 places), et le Mayfair Theater. Les théâtres communautaires de Chicago ont engendré les théâtres modernes d'improvisation[153]. Le Second City et le I.O. (ImprovOlympic) sont deux troupes d'improvisation connues pour avoir lancé des acteurs tels que Bill Murray, Mike Myers ou encore John Candy. Les compagnies de théâtre d'improvisation les plus réputées de la ville incluent le Steppenwolf Theatre, le Théâtre Goodman, et le Théâtre Victory Gardens. Les salles de Chicago offrent des divertissements dignes de ceux de Broadway dans des lieux prestigieux tels que le Ford Center for the Performing Arts Oriental Theatre, le Bank of America Theatre, le Cadillac Palace Theatre, l'Auditorium Theatre (dans l'Auditorium Building), et le Drury Lane Theatre (dans la Water Tower Place). Les productions dédiées à la communauté polonaise ont émergées à partir de 1930 et sont représentées au Gateway Theatre à Jefferson Park[154]. Depuis 1968, le Prix Joseph Jefferson Awards est décerné chaque année aux meilleurs théâtres de Chicago[155].
Avec ses deux millions d'ouvrages, la Harold Washington Library est la plus grande bibliothèque publique de Chicago. Elle se situe à Downtown Chicago dans le secteur du Loop, à proximité de l'Institut d'art de Chicago et est gérée par le Chicago Public Library, une institution qui dispose de 79 bibliothèques (une moyenne d'une par secteur) à travers la ville de Chicago. Parmi les plus importantes, on peut citer les bibliothèques régionales Conrad Sulzer Regional Library et Carter G. Woodson Regional Library.
La reconstruction de Chicago, ravagée par le grand incendie de 1871, en a fait le berceau de l'architecture moderne. Depuis ce temps, Chicago entretient merveilleusement bien sa réputation de ville d'art. Outre la richesse de son architecture (allant du gothique au moderne en passant par l'Art déco) qui en a fait sa renommée mondiale, la ville possède un nombre incontestable de sculptures, de fontaines et de statues, faisant ainsi de la ville un véritable musée à ciel ouvert. Durant une grande partie du XXe siècle, elle nourrit un style fort au surréalisme figuratif, comme dans les œuvres d'Ivan Albright et Ed Paschke. En 1968 et 1969, les membres du Chicago Imagists, tels que Roger Brown, Leon Golub, Robert Lostutter, Jim Nutt et Barbara Rossi produisent des peintures figuratives. Aujourd'hui, Robert Guinan peint des portraits réalistes de Chicagoans populaires à Paris, bien qu'il soit peu connu à Chicago même.
Religion
Avec son histoire cosmopolite, Chicago a un patrimoine religieux riche tel qu'il est représenté par l'architecture et les institutions à travers la ville.
Le christianisme est la religion dominante de la population de la ville (environ 92 % des Chicagoans). Il est représenté à travers ses différentes confessions, comprenant ainsi les catholiques, les protestants, les orthodoxes, les anglicans et les chrétiens orientaux (Églises des trois conciles). L'immigration en provenance de pays d'ancienne chrétienté comme l'Irlande, l'Italie, le Mexique, l'Allemagne, la Pologne ou encore l'Espagne grossit encore les rangs de ses fidèles. La francophonie est un signe tangible de la présence historique française dans la région, Chicago se compose aussi d'une Communauté Catholique Francophone[5]. D'autres religions sont représentées à Chicago, comme le judaïsme, l'hindouisme, le bouddhisme, l'islam, le sikhisme et le bahaïsme. En raison de cette diversité, Chicago a une architecturale religieuse variée.
Grâce à sa taille et à sa notoriété, la ville de Chicago a acquis une certaine reconnaissance mondiale, dans le domaine de la religion. Elle a accueilli les deux premières réunions du Parlement des Religions du Monde. La première eut lieu en 1893, la même année que l'Exposition universelle et la deuxième en 1993. Chicago abrite de nombreuses institutions théologiques, qui incluent des séminaires, de nombreuses écoles, des collèges tels que l'Institut Biblique Moody et des universités comme l'Université DePaul et l'Université jésuite Loyola par exemple. Chicago est le siège de nombreux chefs religieux et de toute une série d'évêques d'un large éventail de confessions chrétiennes. Le seul temple de la foi bahá'íe en Amérique du Nord est situé à Wilmette, en banlieue nord de Chicago.
Nombre d'éminentes personnalités religieuses ont visité la ville, dont le dalaï-lama et Mère Teresa. Le pape Jean-Paul II a visité Chicago en 1979 dans le cadre de son premier voyage aux États-Unis après avoir été élu à la papauté en 1978[156].
La ville possède un grand nombre d'édifices religieux, avec pas moins de deux cents églises sur son territoire. Chicago accueille l'archidiocèse catholique le plus important des États-Unis. Parmi les édifices les plus connus et les plus visités, il y a la basilique Notre-Dame-des-Douleurs de Chicago de style néo-Renaissance qui est l'une des trois paroisses de la ville de Chicago à porter le titre de basilique. Elle fut la première à obtenir ce titre en 1956 par autorisation spéciale du pape Pie XII. Il y a aussi la cathédrale du Saint-Nom de Chicago qui est l'un des principaux sanctuaires catholiques de la ville et la cathédrale Saint-Jacques de Chicago qui est l'église-mère du diocèse épiscopalien de Chicago depuis 1955. La ville compte également plusieurs églises orthodoxes dont la plus connue est sans doute la cathédrale de la Sainte-Trinité. Fondée en 1888, l'église Sainte-Hedwige de Chicago est une église catholique monumentale dépendant de l'archidiocèse de Chicago. Construite dans le style néo-Renaissance, son architecture rappelle la période faste de l'Union polono-lituanienne ; elle est dédiée à sainte Hedwige.
Foyer de la Congrégation de la First United Methodist Church of Chicago, le Chicago Temple Building est avec ses 173 mètres l'église la plus haute du monde. Administré par l'archidiocèse de Chicago et destiné aux jeunes gens se préparant à la prêtrise, l'Archbishop Quigley Preparatory Seminary a formé près de 2 500 prêtres, deux cardinaux, plus de quarante évêques, deux experts du Concile Vatican II et de nombreux récipiendaires de la Medal of Honor et de la Médaille présidentielle de la liberté.
Chicago est le siège archiépiscopal ou épiscopal de plusieurs Églises :
- Archidiocèse de Chicago, catholique (voir aussi: Liste des évêques et archevêques de Chicago).
- Éparchie de Saint-Nicolas de Chicago, gréco-catholique de rite ukrainien (voir aussi: Liste des éparques de Saint-Nicolas de Chicago).
- Éparchie Saint-Thomas-l'Apôtre de Chicago des Syro-Malabars, catholique de rite syro-malabar.
- Archidiocèse Saint-Thomas de Chicago.
- Archidiocèse épiscopal de Chicago.
Cuisine
Chicago est une destination culinaire de renommée mondiale, avec plus de 7 000 restaurants proposant toutes sortes de cuisines. Avec plus de restaurants 5 étoiles que n’importe quelle autre ville du pays, Chicago est le domicile de chefs réputés comme Charlie Trotter, Rick Bayless, Art Smith, Grant Achatz, Rick Tramonto, Graham Elliot Bowles et Gale Gand[157]. Parallèlement, la ville honore les traditions culinaires avec les spécialités locales comme la pizza de Chicago[158], le sandwich italien au bœuf et les hot-dogs de Chicago[159]. La grande histoire culinaire de Chicago, associée aux visions des chefs et restaurateurs expérimentés ainsi que des professionnels de la restauration, a fait de la ville un paradis pour les gastronomes.
L'une des spécialités phares connue à travers tout le pays est la pizza de style Chicago (Chicago-style pizza), une tradition qui remonte aux années 1940[158]. Les habitants de Chicago, comme les visiteurs, apprécient la pizza « deep dish » de Chicago, préparée à partir d’une pâte beurrée, beaucoup de fromage, de la sauce tomate avec morceaux et une myriade de garnitures comme de la saucisse italienne, du pepperoni, des poivrons, des oignons et des champignons. Elle est servie dans des centaines de restaurants de la ville.
La ville est réputée pour son sandwich italien au bœuf (Italian Beef Sandwich) ou Italian Beef, qui est une spécialité emblématique de la ville de Chicago depuis 1938[160]. Ce sandwich se compose d'un pain de type baguette richement garni de fines tranches de rosbif juteuses et assaisonnées. Le pain peut avoir été préalablement trempé dans la sauce de la viande. Le tout est recouvert de petits poivrons sautés dans sa version douce, ou de garniture épicée de type Giardiniera dans sa version plus forte. On trouve ce type de sandwich principalement dans la région de Chicago.
Le fameux hot-dog de Chicago (Chicago-style hot dog) est un autre pilier de l’art culinaire de Chicago. Un hot-dog de Chicago est une saucisse de bœuf cuite à la vapeur ou bouillie sur un petit pain aux graines de pavot[161]. Le hot-dog est garni de moutarde, d’oignon, de sweet pickle relish (cornichons à l’aigre-doux finement hachés), de cornichons à l’aneth, de tranches ou de quartiers de tomates, de piment doux, d’une pincée de sel de céleri mais jamais de ketchup.
Plusieurs établissements locaux de restauration rapide proposent la dégustation des spécialités de la ville, notamment Portillo's, Superdawg et The Wieners Circle. Ces chaînes de restauration sont représentées au festival gastronomique connu sous le nom de Taste of Chicago. Événement incontournable pour de nombreux Chicagoans, il s'agit du plus grand festival dédié à la gastronomie dans le monde, avec en moyenne 3,5 millions de visiteurs chaque année[162]. Le Billy Goat Tavern, une chaîne de tavernes Chicagoanne est connue pour la qualité de sa restauration et ses débits de boissons. Depuis quelques années, Chicago s'est fait connaître pour ses restaurants spécialisés dans la gastronomie moléculaire, avec des chefs comme Grant Achatz[163] ou encore Homaro Cantu[164]. En 2008, le magazine Maxim a donné a Chicago le titre de « Tastiest City[165]» littéralement « ville savoureuse ». Enfin, Chicago propose une large sélection de plats végétariens, avec notamment 22 restaurants végétariens[166]'[167].
Musées
Chicago est mondialement connue pour être une ville de musées. Elle en abrite pas moins de 70, tous différents. Ils offrent une vue assez complète de l’Histoire, des Arts, et des Sciences de nombreuses civilisations. Parmi les principaux figure l'Institut d'Art de Chicago (Art Institute of Chicago). Grâce à de nombreux mécènes issus des milieux aisés de Chicago, ce musée, le deuxième plus grand musée d'art aux États-Unis après le Museum of Modern Art (MoMA) à New York[168], est particulièrement renommé pour ses collections sur les différents arts américains. Si ses collections représentent 5 000 ans d'histoire de l'art dans le monde, il détient le plus grand nombre de peintures impressionnistes en dehors de Paris, et accueille en 2005 environ 1 450 000 visiteurs[168].
Le Musée des sciences et de l'industrie (Museum of Science and Industry), connu sous l'acronyme de MSI, a été inauguré à l'occasion de l'Exposition universelle de 1893 (World Columbian Exposition). Il se situe à Jackson Park, dans le secteur de Hyde Park, et se trouve dans ce qui était à l'origine le Palais des Beaux-Arts. Conçu par l'architecte Charles B. Atwood, le bâtiment a été construit dans le style grec de l'ère classique et a été inspiré par les bâtiments de l'Acropole d'Athènes. Ces dernières années, le musée a subi d'importantes rénovations de modernisation et couvre aujourd'hui 14 hectares. Depuis 2009, il s'est classé comme étant la deuxième plus importante attraction culturelle de la ville[169].
Le musée d'Art Contemporain de Chicago (Museum of Contemporary Art), connu sous l'acronyme de MCA, est l'un des plus grands musées d'Art contemporain du monde. Fondé en 1967 comme galerie d’expositions temporaires, il acquiert dès 1974 des collections permanentes, toujours spécialisées dans des créations de l'après Seconde Guerre mondiale[170]. Désormais établi en centre ville, il se situe dans le quartier de Streeterville, au 220 East Chicago Avenue[171], près de la Water Tower Place. Si ses expositions sont particulièrement renommées, son fond permanent, qui met un accent particulier sur le surréalisme, le minimalisme, la photographie conceptuelle et les travaux des artistes locaux, se compose de plus de 6 000 œuvres contemporaines.
Chicago propose également à la visite l’un des plus grands aquarium du monde, l'aquarium John G. Shedd. Inauguré en 1930, il est alors le plus grand aquarium du monde avec un total de 19 millions de litres d'eau et quelque 25 000 poissons. Il reçoit chaque année la visite de deux millions de touristes, ce qui en fait l'un des aquariums les plus fréquentés des États-Unis.
Le musée de la photographie contemporaine (Museum of Contemporary Photography), fondé en 1984 par le Columbia College, est situé sur Michigan Avenue, dans le secteur de Near South Side. Il s’intéresse à la photographie contemporaine, se concentrant sur l'Amérique, et les résidents des États-Unis. Sa collection, composée de 7 000 photographies, intègre des œuvres d'Ansel Adams, d’Henri Cartier-Bresson, Julia Margaret Cameron, Walker Evans, Dorothea Lange, Irving Penn, Aaron Siskind et Victor Skrebneski. Il permet également de découvrir différents types d'appareils photos, des tirages couleur, des morceaux numériques, des diaporamas et des photogrammes.
Le Terra Museum of American se donne pour vocation de regrouper des œuvres d’artistes américains. Il est géré par la Terra foundation for american art, du nom de son créateur, Daniel Terra, un homme d’affaires américain également à l’origine de la création, en 1992, du musée des impressionnismes Giverny (MIG). Le Terra Museum de Chicago regroupe, dans son importante collection de peintures, de nombreuses œuvres d’artistes du mouvement impressionniste.
Le Musée Field d'Histoire Naturelle (Field Museum of Natural History) est situé sur Lake Shore Drive près du lac Michigan. Construit dans un style initié par l'exposition universelle (World Columbian Exposition), il ouvre en 1893 sous le nom de Columbian Museum of Chicago. Renommé Muséum Field en 1905, en hommage à un important donateur éponyme, il s’organise en quatre départements principaux : l'anthropologie, la zoologie, la botanique et la géologie. Il abrite le plus grand squelette connu de Tyrannosaurus rex et accueille, en 2006, 1,7 million de visiteurs[172]. Par conséquent, il est devenu en 2006 la principale attraction culturelle de la ville[173].
Le Musée d’Histoire de Chicago, hérité de la Chicago Historical Society, est un musée fondé en 1856. Situé dans le secteur de Lincoln Park, il possède plus de 22 millions d'objets et de documents qui sont autant de preuves et de témoignages permettant de retracer l’ensemble de l'histoire de Chicago, des origines de la ville avant sa fondation à la métropole moderne qu'elle est aujourd'hui[174].
Le Planétarium Adler (Adler Planetarium and Astronomy Museum), construit en 1930[175], est le plus ancien planétarium du continent américain. Couplé à un musée de l’Astronomie, il offre une gamme d’expositions célestes, et un environnement de réalité virtuelle, qui permettent de découvrir les constellations et l’histoire de l'exploration spatiale. Il met aussi en exergue les plans audacieux de l'Amérique visant à voyager sur la Lune[176].
L’American Police Center Museum, qui résulte d’une collecte commencée en 1974, est ouvert en 1989. Il réunit diverses séries d’objets, dont des armes de contrebande et une réplique de chaise électrique. Il présente, outre des photos (dont certaines issues du massacre de Haymarket Square survenu en 1886) et des documents relatifs au maintien de l’ordre, une collection d’insignes et d’uniformes de police. Il dispose de sections consacrées aux luttes que la ville a pu mener notamment contre la mafia, ou la toxicomanie, dont la scénographie privilégie parfois le spectaculaire[177].
Chicago propose également des musées consacrés à l’histoire et à la culture de certaines ethnies, religions ou nationalités. Ainsi, le musée national d’art mexicain (abrégé sous l'acronyme de NMMA), fondé en 1982 et se trouvant depuis 1987 au parc de Harrison dans le quartier mexicain de Pilsen, est le principal dépôt pour l'art mexicain et la culture chicano. Sa collection permanente réunit plus de 6 000 objets. Le musée polonais d’Amérique, pour sa part, se donne pour mission de « recueillir, conserver et présenter des contenus historiques ayant trait à la Pologne »[178], tandis que le Ling Long Museum, situé à Chinatown, s’intéresse à l’histoire et à la culture des populations chinoises immigrées aux États-Unis. Le musée DuSable des Afro-Américains, issu de l’Ebony Museum of Negro History and Art, ouvre ses portes avec la volonté de corriger l'absence de perception de l'histoire et de la culture noire dans le monde universitaire. Portant depuis 1968 le nom de Jean Baptiste Pointe du Sable, un métis né d'un père Blanc et d'une mère Noire, qui en qualité de premier colon permanent, peut être considéré comme le « fondateur de Chicago », le DuSable Museum of African American History est le plus ancien musée consacré à l'étude et à la conservation de l'histoire, de la culture et de l'art Afro-Américain. Fondé en 1896, l’Institut oriental de Chicago est le musée d’une structure universitaire, l'Oriental Institute, elle-même rattachée à l'université de Chicago. Le musée et l’Institut bénéficient dès leur création, du soutien du milliardaire John Davison Rockefeller. Transféré dans un bâtiment qui accueille le musée et l'institut depuis 1931, sa fréquentation est d'environ 60 000 visiteurs par an. Il abrite plus de 100 000 objets, principalement issus d’excavations conduites par l'Oriental Institute. Constituant une des plus importantes collections d'objets archéologiques des États-Unis, il présente un ensemble d’informations assez complet sur le Moyen-Orient antique[179].
Le Centre culturel de Chicago (Chicago Cultural Center), situé sur Washington Street, constitue la dixième attraction touristique de la ville. Il est construit en 1897, et constitue alors la première bibliothèque de Chicago. Reconvertit en centre culturel à partir de 1977, il offre quotidiennement et tout au long de l’année des programmes et des expositions qui vont des arts du spectacle et visuels aux arts littéraires. Les bâtiments présentent, en eux-mêmes, des aspects architecturaux intéressants, dont de spectaculaires dômes de vitraux, parfois inspirés de modèles compliqués de la Renaissance. La salle Preston Bradley est coiffée du plus grand dôme en vitrail du monde[180].
Le musée national d’Art des Anciens Combattants (National Viêt Nam Veterans Art Museum, devenu National Veterans Art Museum en 2010), connu sous l'acronyme de NVAM, est issu d’une collection artistique organisée en 1981 par quelques anciens combattants du Viêt Nam, réunis au sein du Viêt Nam Veterans Art Group. Comprise comme une déclaration humaniste et intemporelle contre la guerre, et portée dans divers musées et galeries des États-Unis, cette collection est devenue permanente en 1996, après que le maire de Chicago, Richard M. Daley, personnellement ému par ce témoignage artistique, lui a alloué un bâtiment. Il présente des œuvres qui offrent un point de vue unique sur le sujet controversé de la guerre, avec un équilibre fragile, qui reflète la beauté et l’horreur, donnant une perspective unique sur le psychisme des anciens combattants[181],[182].
Le Chicago Children's Museum (en français, Musée pour enfants de Chicago), situé depuis 1995 sur la jetée Navy, présente l’originalité d’être spécifiquement adapté aux enfants. Fondé en 1982 par une ligue associative, il se veut la réponse compensatoire à des compressions de programmes et d'activités dans les écoles publiques de la ville. Couvrant 5 300 m2 d'espace d'exposition, il comprend, sur trois étages, des expositions éducatives, des programmes d’éducation publics, des activités ludiques et des événements spéciaux. Pouvant accueillir jusqu’à 657 000 personnes chaque année[183], il est le quatrième plus grand musée pour enfants des États-Unis[184].
Musique
En tant que troisième plus grande ville des États-Unis, Chicago est bien connue pour avoir la musique dans l'âme et a toujours été un centre majeur pour la musique dans le Midwest, surtout au début des années 1900, quand la « grande migration » d'ouvriers pauvres d'origine afro-américaine des villes industrielles du sud du pays a apporté les musiques traditionnelles comme le jazz et le blues à Chicago, le jazz ayant donné naissance à la scène locale connue sous le nom de Chicago Jazz[58]. En matière de musique folk, Chicago possédait une scène prospère, en particulier dans les années 1960 et 1970 lorsque de nombreux artistes de la région se retrouvaient pour jouer dans les bars du centre ville.
La scène jazz de Chicago est remarquable pour ses nombreux musiciens de renom. Les artistes les plus importants à Chicago incluent George Lewis, Ray Anderson, Muggsy Spanier, Jimmy McPartland, Bix Beiderbecke, Eddie Condon, Bud Freeman, Benny Goodman, Gene Krupa, Frank Teschemacher, et Frank Trumbauer. Au début du XXe siècle, Chicago devint avec La Nouvelle-Orléans l'un des berceaux du jazz. La plupart des artistes chicagoans se produisaient à l'Aragon Ballroom, une salle de bal devenue très populaire dans les années 1930 ; elle se situe dans le quartier de Uptown et a accueilli presque tous les grands noms de l'ère du « big band » dont Frank Sinatra et Tommy Dorsey. Au XXIe siècle, Chicago possède toujours une scène jazz vibrante et innovante, grâce notamment à son festival annuel de jazz (Chicago Jazz Festival). Les célébrités ayant popularisé ce festival incluent des musiciens mondialement connus comme Sonny Rollins, Ornette Coleman, Miles Davis, Benny Carter, Ella Fitzgerald, Anthony Braxton, Betty Carter, Lionel Hampton, orchestre de Chico O'Farrill, Jimmy Dawkins, Von Freeman, Johnny Frigo, Slide Hampton, Roy Haynes, et beaucoup d'autres. Les musiciens les plus importants à travers toutes les ères vivantes du jazz continuent de donner régulièrement des concerts en ville, font des enregistrements et voyagent à travers tout le pays jusqu'en Europe. John Prine, Steve Goodman et Bonnie Koloc étaient les chanteur-compositeurs de chansons folkloriques les plus en avant de cette période. Étant un grand fan de l'équipe des Cubs, Steve Goodman reste l'artiste le plus étroitement lié à la ville.
Le groupe Earth, Wind and Fire a été formé à Chicago en 1969 par Maurice White. Earth, Wind and Fire a été l'un des groupes les plus populaires durant les années 1970 et la première moitié des années 1980, vendant des albums par millions à travers le monde. Leur style musical et un mélange de jazz-funk et de disco-funk ; ils révolutionneront le genre et influenceront un grand nombre de groupes et d'artistes.
Chicago est aussi célèbre pour être le lieu de naissance de la « House music » et de certains de ses sous-genres comme l'Acid house, la Chicago house, la Hip-house, la Deep house, la Tech house et la Diva house qui sont d'autres genres de musiques électroniques directement liés à la House Music. Ses principaux représentants sont mondialement connus et incluent les Fingers, Inc., Marshall Jefferson, Steve Hurley, Curtis Jones, Ron Carroll, Keith Farley, Larry Heard, Jesse Saunders, Paul Johnson, Adonis, Lil' Louis, Ten City, Anthony Nicholson ou Vince Lawrence.
Concernant la musique classique, Chicago possède deux orchestres majeurs, dont l'orchestre symphonique de Chicago qui est l'un des orchestres les plus anciens et les plus respectés de la nation[185] et l'orchestre Sinfonietta de Chicago qui, avec son groupe, est reconnu en tant qu'« orchestre le plus divers de la nation ». Le Grant Park Music Festival offre une série annuelle de concerts de musique classique à Grant Park. Il est le seul festival de musique classique en plein air et se tient actuellement dans le pavillon Jay Pritzker au Millennium Park. Le Grant Park Music Festival est depuis 1931 « une tradition à Chicago », voire incontournable depuis que le maire Anton Cermak ait proposé des concerts gratuits pour remonter le moral des habitants de Chicago durant la Grande Dépression. Le festival, qui est parrainé par le Chicago Park District, le Département des affaires culturelles de Chicago et le Grant Park Orchestral Association présente les nominés aux Grammy Awards.
La scène hardcore de Chicago a développée le punk hardcore de manière inconditionnelle au début des années 1980. Elle était bien plus expérimentale que dans les autres grandes villes des États-Unis et dans le reste du monde. Elle s'est développée durant l'année 1982, dans et autour des bars et des lieux de rendez-vous dans les quartiers nord de la ville. Aujourd'hui, les groupes de punk hardcore les plus populaires sont Naked Raygun[186], The Effigies[187], Rise Against[188], Fall Out Boy[189], et The Blackad[190].
Au cours des années 1980 et des années 1990, la scène de musique Rock de Chicago est devenue très populaire, particulièrement la scène hard rock et punk rock, comme The Smashing Pumpkins, The Jesus Lizard, Chicago, Ministry, Survivor ou encore Patti Smith. De nos jours les scènes punk et rock de la ville sont toujours aussi populaires et depuis le début des années 1990, de nombreux groupes et artistes ont fait irruption avec notamment Chevelle, The Effigies, The Lawrence Arms, Venomous Concept, Fall Out Boy, The Killers, Sidewalk, Shellac, Gastr del Sol, Rise Against, Naked Raygun, Tar, Veruca Salt, Dark Star Orchestra, Allá et Big Black. Chicago compte également de nombreux groupes de rock underground, donc pas connus en dehors des frontières de l'Illinois, voire de la ville.
La scène hip-hop de Chicago est devenue très influente à partir du milieu des années 1990 et s'est popularisée grâce à des artistes comme Twista, Kanye West, Common, Lupe Fiasco, Da Brat, Rhymefest ou encore Shawnna. Connue aujourd'hui sous le nom de « Chicago hip-hop », la scène hip-hop chicagoane ne possède que peu de représentants. Le genre Chicago hip-hop ou Chicago Rap Music (littéralement « musique rap de Chicago »), n'a pas de son uniforme ou de style standard de hip-hop semblable a celui du Midwest rap ou du Rap East Coast. Le style des rappeurs de Chicago varie souvent, et suivant les quartiers chicagoans desquels les artistes proviennent, leurs styles changent, allant du Hipster rap au Gangsta rap, ou encore du Rap hardcore au Rap politique. Les rappeurs de West Side ont tendance à revendiquer le style Rap hardcore, à la différence de ceux de South Side qui revendiquent le Rap politique et le rap se mêlant aux influences soul, funk ou encore blues.
À Chicago, le RnB contemporain s'est développé durant la fin des années 1980 et a commencé à prendre de l'ampleur dans le milieu des années 1990, comprenant des artistes s'étant exportés jusqu'en Europe comme Donell Jones, la chanteuse Jennifer Hudson, mais aussi et surtout R. Kelly, considéré depuis ses débuts dans la première moitié des années 1990, comme étant l'artiste RnB américain le plus charismatique et l'un des plus vendeurs.
Enfin, Chicago est également réputée pour ses nombreuses scènes musicales et pour être le foyer de certains genres : le Chicago Blues, le Chicago Jazz, la Chicago Soul, la Chicago House qui a donné naissance à la « House music » au début des années 1980, le Chicago Rock, le Chicago hip-hop et le Chicago Punk hardcore.
Cinéma
Chicago est l'un des principaux centres de production cinématographique du pays après New York et Los Angeles. De nombreux films des années 1920 et 1930 ont été tournés à Chicago, surtout des films policiers et des films de gangsters (Scarface, Le Petit César, L'Ennemi public, Le Gangster de Chicago, L'Affaire Al Capone, Les Incorruptibles) qui puisent leurs origines dans le crime organisé de la ville des années 1920 et ses héros comme Al Capone. Le contexte historique est généralement celui de la prohibition ou de la Grande Dépression.
En raison du passé agité et de la réputation sulfureuse de « ville mafieuse et corrompue » véhiculée dans le monde entier pendant de nombreuses décennies, Chicago tente de montrer une autre image d'elle en luttant depuis le début des années 1990 contre les films de gangsters et autres films violents en les faisant tout simplement interdire[réf. nécessaire], estimant que cette époque est bel et bien révolue et qu'aujourd'hui la ville n'est plus ce qu'elle était. C'est pour cette raison que, depuis plusieurs années, ce sont essentiellement des comédies romantiques (Quand Harry rencontre Sally, Une bouteille à la mer, Shall We Dance ?), des thrillers, des films policier (Le Fugitif, U.S. Marshals, Peur primale), des films d'action (Code Mercury, Wanted : Choisis ton destin, Poursuite), des films pour adolescent (Collège Attitude, American Pie) ou encore des films fantastiques et de science-fiction (I, Robot, The Dark Knight, Transformers 3, Transformers 4) qui y sont tournés.
Quelques films ayant pour cadre la ville de Chicago :
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Jeux vidéo
De nombreux jeux vidéo, dont les plus connus sont listés ci-dessous prennent pour cadre la ville de Chicago:
- Lethal Enforcers, un jeu de tir au pistolet, sorti en 1992 sur borne d'arcade.
- Mafia: The City of Lost Heaven, sorti en 2002, est un jeu dont l'action se déroule dans les années 1930, dans la ville fictive de Lost Heaven (calquée sur celle de Chicago). Le joueur incarne Tommy Angelo, un chauffeur de taxi qui devra prouver sa valeur à la mafia de la ville.
- Chicago 1930, sorti en 2003, inspiré par le Chicago durant l'époque de la prohibition.
- Driver 2, sorti en 2000, est un jeu dont l'action se déroule dans quatre villes dont Chicago, les trois autres villes étant La Havane, Rio de Janeiro et Las Vegas[191].
- Still Life est un jeu vidéo d'aventure sorti en avril 2005 sur PC et Xbox.
- Midtown Madness est un jeu vidéo de course sorti en 1999. Il se distingue des autres jeux de course par son mode de jeu «Cruise», présentant un environnement urbain totalement libre, sans circuit prédéfini.
- Michael Jordan: Chaos in the Windy City est un jeu de plates-formes sorti en 1994 pour la Super Nintendo. Le jeu met en scène le célèbre joueur de basket-ball Michael Jordan en tant que personnage joueur, mais on n'y joue pas vraiment au basket-ball.
- I Am Alive, un jeu d'action qui est sorti en 2012, se déroule dans un Chicago post-apocalyptique.
- GRID 2 est un jeu de course qui est sorti le 28 mai 2013, qui possède différentes courses sur des circuits à travers plusieurs pays et villes différentes dont Chicago, où le circuit fait une boucle autour du quartier du Loop.
- Watch Dogs, un jeu d'action/aventure qui est sorti le 27 mai 2014, se déroule à Chicago où Aiden Pierce, un hacker, peut pirater tous les systèmes informatisés de la ville (métro, caméra, feux de circulation, etc.) avec son téléphone portable pour atteindre ses objectifs[192].
Médias
Chicago est le troisième foyer américain pour l'édition derrière New York et Los Angeles[193]. Le Chicago Tribune est le principal journal de la ville et de la région du Midwest ; son siège se trouve dans la Tribune Tower et il appartient à la Tribune Company. Fondé le , le titre est aujourd'hui conservateur ; il est vu comme l'un des meilleurs journaux des États-Unis. Il a été l'un des premiers quotidiens américains à soutenir la candidature d'Abraham Lincoln à la présidence des États-Unis et à revendiquer la suppression de l'esclavage.
Avec plus de 950 000 exemplaires le dimanche, le Chicago Tribune est l'un des dix quotidiens les plus vendus aux États-Unis[194]. Le Chicago Daily News était un quotidien très populaire dans la ville entre 1876 et 1978, il a obtenu un total de treize prix Pulitzer durant son existence. Le Daily News était pionnier dans certains domaines de l'information, ouvrant l'un de ses bureaux à l'étranger, il s'est hissé au premier rang des quotidiens américains en 1898.
Les autres journaux réalisent des tirages inférieurs : le Chicago Sun-Times, qui a adopté le format d'un tabloïd ou le Daily Southtown, qui couvre le sud de l'agglomération. D'autres couvrent des domaines spécialisés tels que le Chicago Sports Review pour le sport ou le Chicago Defender pour la communauté afro-américaine. Dans les années 1940 et 1950, John H. Johnson crée les magazines Ebony et Jet, tous deux consacrés à la communauté noire de Chicago. Le Windy City Times et le Chicago Free Press sont des hebdomadaires qui s'adressent à la communauté homosexuelle du quartier de Boystown et du reste de la région.
Le Chicago Reader est un autre magazine hebdomadaire distribué à Chicago qui fait partie de ce que les Américains nomment les alternative newspapers qui sont des journaux ou des magazines mettant l'accent sur les informations et enquêtes sur la vie locale d'une cité ou d'une région définie. Le Chicago Reader est l'un des pionniers du mouvement des publications hebdomadaires gratuites. Il a été fondé en 1971 par un groupe d'étudiants.
Certains quartiers possèdent leur propre journal, comme Hyde Park avec le Hyde Park Herald et Bridgeport avec le Bridgeport News. Ces journaux couvrent l'information dans le quartier ainsi que dans les quartiers environnants ; ils servent généralement à informer les résidents du quartier sur ce qui s'y passe et apportent plus de détails et de spécificités que les journaux de l'ensemble de la ville sont susceptibles d'apporter, comme les annonces et les recherches d'emploi, la publicité pour les commerçants locaux ou encore les fêtes de quartier.
Chicago est le berceau du Talk show : depuis 1986, l'Oprah Winfrey Show, animé par Oprah Winfrey est l'un des plus regardés des États-Unis. Le Jerry Springer Show et le Jenny Jones Show (en) sont réalisés dans la NBC Tower.
Séries télévisées
Quelques séries télévisées ayant pour cadre la ville de Chicago et son agglomération :
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Évènements et festivals
En 2005, le festival gastronomique Taste of Chicago a attiré quelque 3 640 000 visiteurs. Il s'agit du plus grand festival dédié à la gastronomie dans le monde où l'on peut goûter aux spécialités locales et régionales[162]. Les autres grands événements de l'année sont les festivals de blues, de country, de jazz et de gospel qui ont lieu au Millennium Park et qui rassemblent chacun environ 300 000 personnes.
Quelques festivals de musique notables:
- Chicago Jazz Festival, festival annuel de jazz se déroulant sur quatre jours à Grant Park. Fondé en 1979, il est organisé par le Jazz Institute of Chicago pendant la Fête du travail, et produit des artistes de renommée mondiale et locale[195].
- Grant Park Music Festival, festival annuel de musique classique qui se déroule chaque année à Grant Park. Il est le seul festival de musique classique en plein air. Il se tient actuellement au pavillon Jay Pritzker dans le Millennium Park.
- Lollapalooza, festival annuel de musique rock[196], se voulant underground au moment de sa création, qui a sillonné les États-Unis et le Canada tous les étés de 1991 à 1997. Il se déroule à Chicago depuis 2005.
- Alehorn of Power, festival de heavy metal formé en 2006 par Greg Spalding[197].
Tourisme
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Grant Park avec la Buckingham Fountain au centre.
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« Sue », le Tyrannosaurus rex du Muséum Field.
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Michigan Avenue, surnommée le « Magnificent Mile ».
En 2012, Chicago a attiré environ 46,2 millions de touristes arrivant de toute la nation et de l'étranger[198]. Ces visiteurs ont rapporté 12,8 milliards de dollars à l'économie de Chicago[17]. Les boutiques de luxe le long du « Magnificent Mile », ses très nombreux restaurants et musées, ses plages au bord du lac Michigan le long de Lake Shore Drive, mais aussi son architecture éminente et propre à Chicago, continuent à fasciner les touristes. Les halls d'exposition et les grandes salles de spectacles constituent également des atouts majeurs de la ville. La partie Est d'Oak Street (entre Michigan Avenue et Rush Street), est l'une des destinations les plus prestigieuses pour l'achat à Chicago, elle comprend des chaînes de magasins de luxe, des grands centres commerciaux, et est reconnue dans le monde de la gastronomie pour ses grands restaurants.
L'une des dernières fiertés de Chicago est le Millennium Park, dont l'ouverture a été célébrée le 16 juillet 2004. Les travaux ont commencé en juin 1999 mais le chantier fut retardé durant plusieurs années. Le Millennium Park fait partie de Grant Park, l'un des plus grands jardins publics de la ville de Chicago. Il est spécialement destiné à l'architecture et l'art contemporain.
Le Millennium Park comprend de nombreux aménagements publics tels que le McCormick Tribune Plaza, qui est un complexe comprenant un espace consacré aux expositions en plein air, et un restaurant avec terrasse extérieure qui se transforme en patinoire l'hiver, le Lurie Garden, qui se targue d'être le plus grand jardin public du monde à se trouver en plein cœur d'une mégapole, le Harris Theater, ainsi que diverses promenades. Le parc comprend aussi certaines des attractions les plus populaires de la ville, avec notamment la Cloud Gate, une sculpture urbaine réfléchissante (surnommée The Bean - « Le Haricot »), qui a été réalisée par l'artiste britannique Anish Kapoor et financée par des investissements privés pour 23 millions de dollars. Haute de 10 mètres, la base de cette sculpture monumentale mesure 20 m × 13 m pour un poids total de 99,8 tonnes. Son aspect s'inspire du mercure liquide. Son extérieur poli reflète et déforme la skyline de la ville. Les visiteurs sont invités à marcher autour et en dessous de l'arche haute de 3,70 m contenant une chambre concave appelée « omphalos » qui multiplie et déforme par réverbération l'image des spectateurs.
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Le pavillon Jay Pritzker.
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La Crown Fountain.
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La Cloud Gate.
Le kiosque à musique du pavillon de Pritzker, conçu par l'architecte Frank Gehry, est l'un des lieux en plein air les plus performants concernant les événements festifs et culturels à Chicago. Le pavillon Pritzker est un élément central du Millennium Park. Il accueille le Cœur et l'Orchestre Symphonique de Grant Park (Grant Park Symphony Orchestra and Chorus) ainsi que le Grant Park Music Festival, l'un des derniers festivals de musique classique en plein air et gratuit des États-Unis[199]. Il accueille aussi un large éventail d'ensembles musicaux et, chaque année, une grande manifestation de spectacle vivant. Des artistes allant de groupes de rock à la musique classique en passant par des chanteurs d'opéra ont fait leur apparition au pavillon, qui accueille même des activités de fitness telles que le Yoga. Toutes les répétitions au pavillon sont ouvertes au public.
La Crown Fountain, qui fut dessinée par l'artiste catalan Jaume Plensa, représente également une attraction majeure du parc. Cette fontaine se compose d'un miroir d'eau de granite noir placé entre deux tours faites en brique de verre. Les tours, qui mesurent plus de 15 mètres de haut, sont constituées chacune d'un écran composé de diodes électroluminescente (LED) qui permettent d'afficher des vidéos numériques reproduisant ainsi les visages de Chicagoans célèbres sous forme de portrait, avec de l'eau jaillissant de leurs lèvres. De l'eau coule des deux tours sous forme de cascade intermittente à travers une buse placée sur la façade de chaque tour. La construction et la conception de la Crown Fountain a couté environ 17 millions de dollars. Lorsque le temps le permet, la fontaine est ouverte de mai à octobre.
Construit en 1929, l'Adler Planetarium est le plus ancien planétarium du continent américain. Il a été fondé par le philanthrope Max Adler. Le Muséum Field d'histoire naturelle, abrite le plus grand des squelettes complets de Tyrannosaurus rex et le mieux préservé[200]. Ouvert en 1893, il comprend quatre thèmes principaux, l'anthropologie, la zoologie, la botanique et la géologie. En 2005, le musée a accueilli 1,3 million de visiteurs.
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Le planétarium Adler.
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La jetée Navy, célèbre parc de loisirs et d'attractions.
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Montrose Beach, l'une des nombreuses plages de Chicago.
Bordant les rives du lac Michigan, les plages de Chicago sont très prisées l'été. En effet, la ville de Chicago possède 33 plages sur 45 km de rivage le long des rives du lac Michigan. La plus connue est sans doute celle d'Oak Street Beach dans le secteur de Near North Side.
Le Musée des sciences et de l'industrie de Chicago est la quatrième plus importante attraction culturelle de la ville, il comprend près de 35 000 œuvres et a accueilli 1,67 million de visiteurs en 2007. Fréquentée chaque année par plus de huit millions de visiteurs, la jetée Navy (Navy Pier) est inscrite depuis le sur la liste du National Register of Historic Places. Sa grande roue de 46 mètres offre une vue exceptionnelle sur les immeubles du quartier financier, surtout de nuit. Situé au nord de Grant Park, juste en bordure du lac Michigan, son ferry est l'une des attractions les plus visitées dans toute la région du Midwest, attirant environ 8,7 millions de personnes chaque année[201]. Servant à l'origine de bibliothèque centrale de la ville jusqu'à sa reconvertion en 1977, le Centre culturel de Chicago (Chicago Cultural Center) est aujourd'hui l'un des plus importants centre culturel du pays. Il abrite l'office de tourisme de Chicago, plusieurs galeries commerçantes, des halls d'exposition, et le Preston Bradley Hall dont le plafond est surmonté d'un dôme en verre de 11 m[202].
Fondé en 1868, le parc zoologique du Lincoln Park Zoo, abrite une grande variété d'animaux. Le zoo comprend des ours polaires, des pingouins, des gorilles, des reptiles, des singes, et d'autres espèces pour un nombre total de près de 1 250 animaux. Un Quercus macrocarpa se trouve au Lincoln Park Zoo, c'est une espèce arboricole datant de 1830, soit trois ans avant que la ville de Chicago soit fondée. Il existe aussi un parcours ainsi que des endroits spécifiques à l'intérieur du parc pour divertir les enfants, comme des salles de jeux, une ferme avec des tours en chevaux et poneys. En 2005, le parc a attiré plus de 3 millions de personnes.
Enfin, la ville est la principale destination conventionnelle des États-Unis et la troisième du monde[132]. La plupart des conventions sont tenues à la McCormick Place[132], juste au sud du stade de Soldier Field.
Bâtiments, lieux et sites touristiques remarquables
- La State Street est l'une des plus importantes rues touristiques de la ville, où se trouvent le Chicago Theatre et quelques studios de télévision ainsi que des grands magasins.
- La Willis Tower, anciennement appelée « Sears Tower », a été le bâtiment le plus haut du monde (442 mètres et 108 étages) de 1973 à 1998. C'est à ce jour le second plus haut gratte-ciel du continent américain après le One World Trade Center à New York.
- La Buckingham Fountain est une fontaine interactive située sur Columbus Drive et Congress Parkway.
- Le Wrigley Building dont l'architecture s'inspire de la tour Giralda à Séville combiné à des influences de la Renaissance française.
- LaSalle Street est l'artère financière où sont situées les deux grandes bourses, le Chicago Board of Trade (CBOT) et le Chicago Mercantile Exchange (CME).
- Streeterville, un quartier situé dans le secteur huppé de Near North Side comprend des immeubles et boutiques de luxe, souvent des gratte-ciel.
- La Crown Fountain est une fontaine interactive située au Millennium Park.
- La jetée Navy (Navy Pier) est une jetée de plus d'un kilomètre de long offrant une belle promenade sur les rives du lac Michigan.
- Le Pavillon Jay Pritzker est un kiosque à musique situé au sud de Randolph Street.
- Lincoln Park, le plus grand parc public de la ville et le deuxième des États-Unis après Central Park, fut nommé en mémoire du président pendant la guerre de Sécession. On y trouve le Lincoln Park Conservatory, un jardin botanique et le Lincoln Park Zoo, un parc zoologique.
- La Fontaine des Grands Lacs est une fontaine en bronze de style allégorique située au sud de l'Institut d'art de Chicago.
- Le Gold Coast Historic District est un quartier historique huppé dans lequel se trouve de nombreuses maisons d'architecture victorienne.
- La Cloud Gate (littéralement « porte des Nuages ») est une sculpture publique de l'artiste britannique Anish Kapoor située dans le Millennium Park.
- Grant Park : jardins créés en 1835 et aménagés en 1893 pour accueillir l'exposition universelle. En 1901, les frères Olmsted veulent imiter les jardins de Versailles. On y trouve des institutions culturelles (dont la plus célèbre est l'Institut d'art de Chicago) et des monuments (comme la fontaine Buckingham, 1927). Les Chicagoans s'y rassemblent pour les festivals de musique en été. En 2004, le Millennium Park a ouvert ses portes au public en proposant des œuvres monumentales contemporaines.
- L'Historic Michigan Boulevard District est un quartier historique s'étendant autour de Michigan Avenue entre la 11th Street et Roosevelt Road. Il comprend certains des bâtiments les plus prestigieux du centre de Chicago.
- Oak Street est une rue commerçante qui comprend des chaînes de magasins de luxe et des grands centres commerciaux.
- L'aquarium John G. Shedd est avec ses 19 millions de litres d'eau et ses 25 000 poissons, l'un des plus importants au monde.
- Le Wrigley Field, l'un des stades de baseball les plus importants d'Amérique du Nord.
- La Michigan Avenue, les « Champs-Élysées » de Chicago, surnommée le « Magnificent Mile ».
Éducation
Écoles publiques et privées
Le Chicago Public Schools (CPS) est le district scolaire qui contrôle 613 écoles primaires et secondaires publiques[203] dans la ville de Chicago[204]. Il concerne quelque 426 000 élèves[205] et est dirigé par le Chief executive officer (CEO) Ron Huberman. Comme d'autres districts scolaires urbains du pays, le Chicago Public Schools connaît des problèmes d'effectifs, de manque de moyens financiers et de difficultés de gestion. En 1987, le Secrétaire d'État à l'Éducation William Bennett déclare que le Chicago Public Schools est le pire de la nation (worst in the nation). Depuis, plusieurs réformes ont été mises en œuvre afin d'améliorer cette situation : création d'un système de conseils (Local School Councils), d'écoles à charte (Charter Schools), etc. Les établissements les plus obsolètes sont rasés, tandis que les autres sont agrandis et/ou rénovés, et de nouvelles écoles sont construites[206].
Il y a 9 écoles d'inscription sélective élevée dans les écoles publiques de Chicago. Elles sont conçues pour répondre aux besoins des élèves dont le niveau scolaire est plus avancé que la moyenne. Les écoles sélectives offrent un programme scolaire rigoureux et surtout proposent un programme spécifique et avancé (en anglais : Advanced Placement).
L'archidiocèse de Chicago gère, quant à lui, les écoles catholiques de la ville. Il existe également des écoles privées, dont les plus réputées sont la Latin School of Chicago et la Francis W. Parker School dans le secteur de Lincoln Park. On peut citer également les écoles Chicago Laboratory Schools et Chicago Booth School of Business, situées dans le secteur de Hyde Park dans le South Side de la ville.
Universités et enseignements supérieurs
La ville de Chicago ne compte pas moins de 97 universités dont certaines comptent parmi les plus prestigieuses des États-Unis. Parmi les plus grands établissements figurent l'Institut de technologie de l'Illinois communément nommée IIT (privée), l'Université de l'Illinois à Chicago communément nommée UIC (publique), et l'Université DePaul (privée). Fondée en 1898 par la Société de Saint-Vincent-de-Paul, l'Université DePaul est la plus grande université catholique du pays[207].
Depuis les années 1890, Chicago est l'une des principales métropoles mondiales pour l'éducation et la recherche. La ville compte deux des meilleurs centres universitaires des États-Unis[208] : l'Université de Chicago et l'Université Northwestern, toutes deux privées. Fondée en 1890 par le philanthrope John Davison Rockefeller, l'Université de Chicago s'étend sur un vaste campus situé dans le secteur de Hyde Park ; elle est réputée pour ses mouvements académiques influents comme l'école de Chicago en économie, l'école de Chicago en sociologie, pour sa critique littéraire, et pour le mouvement de loi et d'économie en analyse légale ; la Chicago Booth School of Business est la Business School de l'Université de Chicago et possède un campus dans le centre-ville. L'Université Northwestern a été fondée en 1851 par les méthodistes de Chicago ; elle dispose d'un campus de 97 hectares dans la ville d'Evanston, en banlieue nord. L'enseignement professionnel est localisé dans le centre de Chicago.
L'Université Loyola de Chicago, une autre université catholique, possède un campus à Rogers Park, un secteur de North Side (dans le nord de la ville), un deuxième campus dans le secteur du Loop, ainsi qu'un centre médical dans la banlieue ouest à Maywood. Elle représente la plus importante université jésuite des États-Unis. Les écoles de médecine et de droit de l'université Northwestern se trouvent, quant à elles, à Streeterville, un quartier du secteur de Near North Side. Avec plus de 21 000 étudiants, l'Université de l'Illinois à Chicago est la plus grande université de la ville ; elle comprend la plus grande école de médecine américaine, l'University of Illinois College of Medicine. Fondée en 1867, l'Université d'État de Chicago comprend plus de 6 800 étudiants. Elle figure avec l'Université du Nord-Est de l'Illinois parmi les plus importants établissements supérieurs de la ville. Fondée sur les principes de justice sociale, l'Université Roosevelt est baptisée en l'honneur du trente-deuxième président des États-Unis Franklin D. Roosevelt, deux semaines après son décès.
Fondé en 1940 à Chicago, l'Institut de technologie de l'Illinois (Illinois Institute of Technology ou IIT) possède cinq campus dont le principal se situe dans le quartier de Bronzeville ; il propose des programmes renommés en ingénierie et en architecture, et s'enorgueillit d'avoir accueilli le célèbre architecte Ludwig Mies van der Rohe pendant de nombreuses années ; en effet, l'architecte est en grande partie responsable du campus principal de l'Institut qui s'étale sur une superficie de 50 hectares. Il est membre du groupe Association of Independent Technological Universities qui regroupe notamment le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et le California Institute of Technology (Caltech). Le Vandercook College of Music (en) et le Shimer College partagent le même campus que l'Institut de technologie de l'Illinois.
Le Rush Medical College, qui fait désormais partie de l'Université Rush, est la première institution d'études supérieures créée dans l'État de l'Illinois et l'une des premières écoles de médecine ouverte à l'ouest des Alleghenies. L'Université Rush comprend une école de médecine (Rush Medical College), d'infirmières (Rush University College of Nursing), de sciences médicales (Rush University College of Health Sciences) ainsi qu'un college (The Graduate College of Rush University). Le Rush Medical College obtient sa charte le 2 mars 1837, deux jours avant l'incorporation de la ville de Chicago.
La région de Chicago compte 12 écoles de théologie accréditées, qui représentent les Catholiques et la plupart des courants protestants. Le Chicago Theological Seminary (en) est la plus ancienne institution d'enseignement supérieur de la ville. Ses séminaires font partie d'un consortium connu sous le nom d'Association of Chicago Theological Schools (ACTS)[209]. Le Moody Bible Institute se situe non loin du centre ville. L'Université North Park est affiliée à l'Evangelical Covenant Church et se trouve dans le secteur de North Park. Le Lycée français de Chicago, établissement privé à but non lucratif appartenant au réseau scolaire français, est créé en 1995. Son enseignement, conforme à celui de l'Éducation nationale française, est dispensé en deux langues, français et anglais. Il accueille 389 élèves, de la maternelle à la terminale.
Sports
Chicago est plusieurs fois nommée meilleure ville des sports aux États-Unis par le magazine américain The Sporting News (en 1993, 2006 et 2010)[210]. La cité possède deux équipes professionnelles de ligue majeure de baseball, les Cubs et les White Sox, un club de football américain, les Bears, une équipe de hockey sur glace, les Blackhawks, et la fameuse équipe de basket-ball, les Bulls. Les Cubs jouent du côté nord de la ville, au Wrigley Field, dans le secteur de Lake View, alors que les White Sox jouent dans le secteur de Armour Square. Les White Sox ont gagné la série mondiale de la Ligue majeure de baseball en 2005. Chicago est la seule ville en Amérique du Nord qui a eu plus d'une concession de la LMB depuis la création en 1900 de la Ligue américaine. Chicago soutient, l'un des deux membres fondateurs restants en NFL, qui ont gagné neuf championnats en NFL. Les Bears jouent leurs matchs à domicile au Soldier Field en bordure du lac Michigan.
L'équipe de basket des Bulls de Chicago, qui évolue en NBA est l'une des plus célèbres du monde. Dans les années 1990, grâce notamment à Michael Jordan (qui en est le joueur vedette de 1984 à 1998), les Bulls remportent six championnats de NBA (1991, 1992, 1993, 1996, 1997 et 1998) en huit saisons. Les Blackhawks de Chicago de la Ligue nationale de hockey, jouent depuis 1926 et remportent six coupes Stanley, dont la dernière en 2014-2015. Les Bulls et l'équipe des Blackhawks ont leur stade, l'United Center, dans le secteur de Near West Side.
Trois fois vainqueurs des Séries mondiales (1906, 1917 et 2005) et de la Ligue américaine (1901, 1906, 1917, 1919, 1959 et 2005), les White Sox de Chicago, l'une des équipes les plus populaires de la LMB furent à l'origine du plus grand scandale de l'histoire du baseball, alors connu sous le nom « Black Sox ». En 1919, huit joueurs des Sox acceptent des pots-de-vin pour perdre les Séries mondiales. Ils seront radiés à vie. Richard M. Daley, ancien maire de Chicago, est depuis son enfance un fan inconditionnel des White Sox.
Fondés en 1920 par George Halas, les « Decatur Staley's » sont rebaptisés les « Chicago Staley's » en 1921 puis les Bears de Chicago en 1922. Ils remportent leur premier titre dès 1921. Le dernier succès des Bears lors du Super Bowl fut un triomphe en 1986 avec une écrasante victoire de 46 à 10 contre les Patriots de la Nouvelle-Angleterre. Leurs principaux rivaux sont les Packers de Green Bay.
Le club de football des Fire de Chicago est membre du Major League Soccer (MLS). Les Fire ont gagné un championnat MLS et quatre US Open Cups depuis leur saison inaugurale en 1998. En 2006, le club s'est déplacé en dehors de la ville de Chicago, au Toyota Park à Bridgeview, après avoir joué ses huit premières saisons au Soldier Field en centre-ville de Chicago, et au stade cardinal à Naperville, en banlieue ouest. Le club est maintenant la quatrième équipe de soccer professionnelle de Chicago, les deux premiers étant Sting de Chicago du North American Soccer League (et plus tard de l'équipe d'intérieur du Major Indoor Soccer League) ; Chicago Power du NPSL-AISA, et finalement l'équipe professionnelle féminine des Red Stars de Chicago. La précipitation de Chicago, de la Ligue de Football d'arène, les Chicago Bandits du NPF et les Chicago Wolves, de l'AHL, jouent également à Chicago. Évoluant au sein de la Women's National Basketball Association, l'équipe féminine de basket des Sky de Chicago a commencé à jouer en 2006. L'équipe s'entraîne dans le stade omnisports de l'UIC Pavilion.
Le , Chicago est sélectionnée par le comité national olympique américain pour représenter les États-Unis en tant que pays organisateur des Jeux olympiques d'été de 2016[211]. Puis le , le Comité international olympique retient Chicago parmi les quatre villes candidates pour les Jeux de 2016[212], mais elle est finalement éliminée dès le premier tour de scrutin, le [213].
Chicago a par ailleurs accueilli les Jeux panaméricains de 1959 et les Gay Games VII de 2006. La ville est également choisie pour accueillir les Jeux olympiques d'été de 1904, mais ces derniers sont transférés à Saint-Louis dans le Missouri pour coïncider avec l'Exposition universelle.
Équipe | Ligue | Stade | Création | Titres |
---|---|---|---|---|
Bears de Chicago | NFL (football américain) | Soldier Field | 1919 | 9 |
Bulls de Chicago | NBA (basket-ball) | United Center | 1966 | 6 |
Blackhawks de Chicago | LNH (hockey sur glace) | United Center | 1926 | 6 |
White Sox de Chicago | MLB (baseball) | U.S. Cellular Field | 1900 | 3 |
Cubs de Chicago | MLB (baseball) | Wrigley Field | 1870 | 2 |
Fire de Chicago | MLS (soccer) | Toyota Park | 1998 | 1 |
Red Stars de Chicago | WPS et WPSL (soccer féminin) | Toyota Park | 2008 | 0 |
Rush de Chicago | AFL (football américain en salle) | Allstate Arena | 2001 | 1 |
Sky de Chicago | WNBA (basket-ball féminin) | UIC Pavilion | 2005 | 0 |
Datant de 1870, le stade Wrigley Field demeure l'un des plus anciens parcs de baseball du pays. En 1914, Charles Weeghman décide d'édifier un nouveau terrain pour les Chicago Whales de la Federal League, à l'angle des rues Clark et Addison. Initialement nommé Weeghman Park, le chantier de ce nouveau stade d'une capacité de 14 000 places débute le 23 février 1914 et une cérémonie officielle a lieu le 4 mars 1914. Depuis les années 1940, le stade de Wrigley Field a peu changé. En 1981, la Tribune Company achète les Cubs et commence à parler du fait d'installer des lumières, après la saison 1981. Le Wrigley Field organise trois Match des étoiles de la Ligue majeure de baseball : en 1947, 1962 et 1990. En 1982, un babillard électronique est placé sous le tableau d'affichage du champ central.
Après la saison 2003, les Cubs ajoutent 200 sièges directement derrière le marbre, portant ainsi les spectateurs encore plus proche du terrain. Après la saison 2005, les Cubs ajoutent encore 1 800 sièges aux gradins, portant la capacité à un peu plus de 41 000 places. À l'avenir un bâtiment polyvalent hébergeant un restaurant à thème et des cages de lancement pour des joueurs sera construit sur le côté ouest de Wrigley Field.
Avec 61 500 places, le Soldier Field est l'un des plus grands équipements sportifs de Chicago. En 2005, le stade de baseball de Wrigley Field accueille un total de 3,1 millions de spectateurs. En 2003, la ville compte 791 terrains de baseball, 704 courts de tennis, 258 complexes sportifs, 180 gymnases, 90 piscines et 6 terrains de golf. Il existe en outre plus de 160 km de pistes cyclables.
Le U.S. Cellular Field est inauguré le 18 avril 1991 sous le nom de Comiskey Park (le deuxième du nom) et coûte 167 millions de dollars. En juillet 2003, il est le lieu du Match des étoiles de la Ligue majeure de baseball 2003. La société U.S. Cellular a acheté les droits d'appellation du bâtiment pour 68 millions de dollars sur 20 ans.
Chaque année, le Marathon de Chicago a lieu sur la voie rapide de Lake Shore Drive ; il fait partie du World Marathon Majors et est reconnu comme étant l'un des marathons les plus rapides au monde.
Personnalités célèbres nées à Chicago
Chicago est le lieu de naissance de nombreuses personnalités, dont certaines ont acquis une notoriété internationale.
Ainsi, le début du XXe siècle voit naître, dans une famille d'artisan charpentier domiciliée sur Tripp Avenue, celui qui devient, avec l'invention de Mickey Mouse, le maître du dessin animé, Walt Disney.
Durant les années de la prohibition, c'est un autre enfant de la ville, Eliot Ness, qui, de 1925 à 1932, livre une guerre sans merci à Al Capone, parrain de la mafia.
Les enfants de Chicago sont également présents dans l'art musical. Ainsi la ville voit naître, en 1909, un roi du swing, le clarinettiste de jazz Benny Goodman, et, en 1927, Bob Fosse, célèbre chorégraphe et metteur en scène de comédies musicales. Chicago est aussi la ville natale de Quincy Jones, et de Patricia Lee Smith, plus connue sous le nom de Patti Smith, icône de la poésie Beat des années 1960 et 1970. Née en 1968, Anastacia est célèbre pour sa voix soul et puissante. Trois autres Chicagoans sont des stars du rap : Twista, renommé pour la rapidité de son flow, « la sale gosse » Da Brat, et Common, connu pour son écriture pacifiste et érudite. Enfin, Chicago est le lieu de naissance de la star du R'n'B, R. Kelly, dont l’influence s’exerce sur le hip-hop, le rap, la soul et le gospel.
Le cinéma est une industrie dans laquelle de nombreux natifs de Chicago s’expriment, que ce soit comme acteur (Raquel Welch, Harrison Ford, John Belushi, Robin Williams, Michael Madsen, Jessica Harper, Adam Baldwin, Virginia Madsen, Gillian Anderson, Jennifer Beals, John C. Reilly…), ou comme scénariste, réalisateur, ou producteur (Vincente Minnelli, Michael Mann, Robert Zemeckis, John Landis, Stuart Gordon, Harold Ramis, Michael Crichton…).
Le joueur d’échec Bobby Fischer, champion des États-Unis à quatorze ans en 1957-1958, qui remporte en 1972, sur fond de guerre froide, le « match du siècle » contre le Soviétique Boris Spassky, est également né à Chicago. C’est aussi le cas de Phillip Brooks, un célèbre catcheur, sept fois champion du monde, plus connu sous le nom de CM Punk.
Enfin, si Chicago est le lieu de naissance d’Hugh Hefner, fondateur du magazine de charme Playboy, la ville est également celle d'origine de trois first ladies, Betty Ford, Hillary Clinton, Michelle Obama et aussi des sportifs américains comme l'ancien défenseur de hockey de la LNH et admis en 2013 en tant que membre du Temple de la renommée du hockey, Chris Chelios et également du basketteur, Derrick Rose.
Jumelages
Chaque année il y a une fête des jumelages à Chicago dans laquelle on trouve des mets et de la musique issus de ces coopérations[214]. Chicago est jumelée avec 30 villes situées dans les quatre coins du monde[215]. Elle a également signé en 1996, des pactes de d'amitié et de coopérations d'ordres économiques, culturels et politiques avec certaines villes comme Paris[216], la capitale française.
Les villes jumelées avec Chicago sont les suivantes :
- Accra (Ghana)
- Amman (Jordanie)
- Athènes (Grèce)
- Belgrade (Serbie)
- Birmingham (Royaume-Uni)
- Bogota (Colombie)
- Casablanca (Maroc)[217]
- Delhi (Inde)
- Durban (Afrique du Sud)
- Galway (Irlande)
- Göteborg (Suède)
- Hambourg (Allemagne)
- Kiev (Ukraine)
- Lahore (Pakistan)
- Lucerne (Suisse)
- Mexico (Mexique)
- Melbourne (Australie)
- Milan (Italie)
- Moscou (Russie)
- New Delhi (Inde)
- Osaka (Japon)
- Petah Tikva (Israël)
- Prague (République tchèque)
- Pusan (Corée du Sud)
- São Paulo (Brésil)
- Shanghai (Chine)
- Shenyang (Chine)
- Toronto (Canada)
- Varsovie (Pologne)
- Vilnius (Lituanie)
Panorama
Notes et références
Notes
Références
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Voir aussi
Bibliographie
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- Claude Massu, Chicago : de la modernité en architecture, Éditions Parenthèses, Marseille, 1997.
- Collectif, Chicago, naissance d’une métropole, 1872-1922, RMN, Paris, 1987.
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- Hélène Trocmé, Chicago 1890-1930, audaces et débordements, Autrement, Paris, 2001.
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- (en) B. L. Pierce, A History of Chicago, University of Chicago Press, 2008
Articles connexes
- Liste de villes de l'Illinois
- Grandes villes des États-Unis
- État de l'Illinois
Liens externes
- (en) Site officiel de la Ville de Chicago
- (en) Bureau Touristique de Chicago
- (en) Site officiel de l'Institut de l'Art à Chicago
- (fr) Site du Consulat de France à Chicago
- (fr) Guide de voyage consacré à Chicago
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