Sociologie
La sociologie peut être définie comme la branche des sciences humaines qui cherche à comprendre et à expliquer l'impact de la dimension sociale sur les représentations (façons de penser) et les comportements (façons d'agir) humains.
Ses objets de recherche sont très variés puisque les sociologues s'intéressent à la fois au travail, à la famille, aux médias, aux relations, aux réseaux sociaux, aux rapports de genre (hommes/femmes), aux statuts et fonctions, aux religions, ou encore aux formes de cultures et d'ethnicités… C'est elle qui pousse l'humain à réagir en société de façon à modifier ou préserver son statut social.
Les diverses théories sociologiques (les paradigmes) rendent compte des phénomènes sociaux humains sous plusieurs angles :
- Certaines mettent plutôt l'accent sur l'étude de l'impact sur un phénomène donné des relations sociales et interactions entre individus. Par exemple : l'effet chez un individu de l'appartenance à une catégorie socio-professionnelle dans le choix de son habitat ou de sa pratique culturelle. Cette école s'intéresse de ce fait essentiellement à la mise en évidence et à la compréhension des interactions entre individus, considérés par ailleurs comme relativement rationnels. C'est en particulier le cas de l'école de l'individualisme méthodologique.
- D'autres conduisent leur réflexion en s'appuyant – consciemment ou non – sur le paradigme selon lequel le « social » doit être considéré comme « une chose » qui existe dans les consciences de façon autonome et consistante, et ne peut être réduit à la somme algébrique des états ou des comportements individuels. C'est en particulier le cas des écoles dites holistes, telles que le structuralisme.
Si la sociologie reste encore largement une discipline universitaire en France, de nombreux sociologues sont aujourd'hui employés par des institutions publiques, des collectivités territoriales ou des entreprises privées à fin d'expertise ou de consultance. D'autres courants, comme le Mouvement Anti Utilitariste en Sciences Sociales (MAUSS), critiquent au contraire l'utilitarisme ou l'économisme de ces approches institutionnelles et les excluent du champ de la sociologie.
Origine du terme
Le terme de sociologie est forgé par Emmanuel-Joseph Sieyès[1] à partir du préfixe « socio » du mot latin socius signifiant « compagnon, associé » et du suffixe « logie » du terme grec ancien λόγος logos, signifiant « discours, parole »[2]. Il s'agit donc étymologiquement d'une science des relations.
Le terme est popularisé par Auguste Comte dans le sens d'une « physique sociale » à partir de 1839[3]. L'emploi du mot sociologie serait né d'une petite querelle : Auguste Comte, secrétaire de Saint-Simon de 1817 à 1823, veut reprendre l'idée de création d'une science de la société. Il la nomme d'abord « physique sociale » ; mais le Belge Adolphe Quetelet l'utilise déjà pour désigner des travaux statistiques portant sur les phénomènes sociaux. Le mot « sociologie » est dès lors préféré et retenu.
S'il est possible de dater avec une relative précision l'invention du mot sociologie, la production du premier cours de sociologie ou encore la constitution du premier département universitaire de sociologie, il est également toujours possible de reconnaître chez des auteurs antérieurs des formes de réflexion ou d'imagination sociologique[4]. Le développement de la sociologie doit dès lors être saisi à partir d'un contexte historique spécifique, les trois révolutions, qui a suscité un développement des réflexions sociologiques et abouti à l'institutionnalisation de la discipline.
Le mot retenu choque d'ailleurs les puristes, car combiner un préfixe latin à un suffixe grec n'a jamais été de mise auparavant en français (astrologie vient d'un terme latin lui-même influencé par le grec). Le mot « automobile » en fera autant au siècle suivant.
Histoire
Précurseurs
L'étude de ce que nous appelons les sociétés précède l'invention du mot sociologie. La diversité des usages et des organisations a interpellé très tôt des penseurs et des historiens qui nous ont laissé des traces par l'écriture. Ainsi en est-il de Xénophon avec son Économique, de Platon, d'Aristote avec sa Politique, sa République, sa Poétique, son Organon, etc. de Zoroastre avec son Avesta. Hérodote, au Ve siècle av. J.-C., s'intéressait aux Égyptiens.
Dans la civilisation arabo-islamique, Ibn Khaldoun, dans son ouvrage Muqaddima, introduit une méthode précise et critique des sources et met les évènements en perspective pour déterminer les causes de la montée et du déclin des dynasties arabes. Certains le considèrent comme le véritable père de la sociologie[5]. Ainsi, Ludwig Gumplowicz, professeur de sciences politiques à l'Université de Graz, dans un ouvrage intitulé Aperçus sociologiques publié à Paris en 1900, rapporte qu' « un pieux moslem avait étudié à tête reposée les phénomènes sociaux et exprimé sur ce sujet des idées profondes : ce qu'il a écrit est ce que nous nommons aujourd'hui sociologie. »[6]
Pour les Temps modernes, c'est dans le Novum organum, la Grande restauration des sciences de Francis Bacon, et dans son tableau de classification des sciences, qu'apparait, sous l'intitulé de sciences humaines, un ensemble de disciplines portant sur les sociétés humaines, ayant le même statut épistémologique que les sciences naturelles.
Au XVIIIe siècle, plusieurs auteurs commencent à reconsidérer les mondes sociaux à partir de modèles mécaniques comme l’Homme machine de La Mettrie ou physiques comme celui d'Isaac Newton : les positions et les relations entre les individus obéissent à des lois semblables à celle de l'attraction universelle. On trouve cette idée chez Diderot, d'Holbach, etc. Mais c'est Fourier (1772-1827) qui pousse l'analogie le plus loin avec sa Théorie de l'attraction passionnée. Montesquieu, de même, ne doit pas être oublié, en particulier pour De l'esprit des lois dans lequel il propose d'appliquer une méthode inductive et comparative à l'analyse des systèmes politiques, afin d'en dégager les lois : « J'ai regardé les choses, et j'ai vu qu'elles n'étaient pas mues par leur simple fantaisie. J'ai posé les principes, et j'ai vu les cas particuliers s'y plier comme d'eux-mêmes. »
Au début du XIXe siècle émerge la volonté de constituer une « physique sociale », c’est-à-dire un savoir aussi objectif que les sciences physiques, mais qui porterait sur le domaine des organisations humaines et des relations sociales.
Le premier à proposer une théorie « scientifique » des phénomènes sociaux au début du XIXe siècle est le comte de Saint Simon (1760-1825). Il lui donne le nom de physiologie sociale, qu'il replace dans une physiologie générale qui comprendrait aussi l'étude des êtres collectifs et de leur organisation[7].
Auguste Comte développa des théories sociologiques dans le système de politique positive (1851-1854). Il est souvent considéré en France comme un des pères fondateurs de cette science.
Alexis de Tocqueville (1805-1859) est aussi compté parmi les précurseurs de la sociologie, pour ses études sur la Révolution française (L'Ancien Régime et la Révolution) ou sur les États-Unis (De la démocratie en Amérique). Il analyse et compare la société américaine et les sociétés européennes. Il anticipe remarquablement le concept de moyennisation de la société.
Contexte des trois révolutions
Selon la formule de Jean Duvignaud, la sociologie peut être présentée comme « la fille des révolutions ». Si la sociologie émerge, au XIXe siècle, des essais et tentatives de saisir le fonctionnement de la société, c'est parce que des transformations majeures, politiques, économiques et scientifiques obligent les hommes à repenser les liens qui les unissent.
Tout d'abord, le XIXe siècle a été un moment de grande instabilité politique dans toute l'Europe. Depuis 1789, les régimes, les mouvements et les idéologies politiques se sont multipliés. Les insurrections et les guerres entre les nations européennes marquent ce siècle. L'ordre social ancien, fondé sur l'alliance du roi et de l'Église, est discrédité, mais la possibilité qu'ont les sociétés de se définir elles-mêmes conduit d'abord à une multiplication des troubles et des revendications.
La révolution industrielle participe également de ce sentiment de vivre dans une société nouvelle. Les gestes artisanaux, qu'ils soient transmis dans la famille ou au sein d'organisations de compagnonnage, sont dévalorisés par les progrès techniques. De plus, l'exode rural détruit les formes traditionnelles d'organisation de la vie sociale. Pour les paysans devenus ouvriers, la dégradation des conditions de vie et la perte des supports communautaires conduit à une misère à la fois matérielle et morale. Aux mouvements de protestations politiques se mêlent des réactions individuelles qui inquiètent l’époque : vols, mendicité, errance.
L'ouvrage classique Communauté et société de Ferdinand Tönnies, d'abord publié en 1887, constitue une représentation forte de la rupture qu'a constitué le XIXe siècle. Il oppose la chaleur de la communauté, monde affectif mais clos fondé sur la famille, à la superficialité de la société, agrégat d'individus ayant d'abord des relations utilitaires.
La sociologie naît dès lors non seulement de la volonté de décrire la vie sociale mais également d'apporter des réponses aux troubles sociaux. « Elles répondent toutes, peu ou prou, à la même question : comment mettre fin à l'évidente crise sociale que traverse l'Europe ? »[8]
La différence entre la sociologie et les discours politiques ou littéraires réside dans le fait que la sociologie s'efforce d'apporter une réponse « scientifique » à ces questions. Le XIXe siècle est notamment marqué par le positivisme scientifique . La biologie, la physique et la chimie connaissent des progrès considérables qui transforment la façon dont les hommes perçoivent leur environnement matériel. Ces disciplines participent également à la révolution industrielle et trouvent des applications techniques qui modifient fortement les modes de vie. Dans ce contexte, la sociologie est influencée par ce positivisme : nombre de sociologues empruntent leurs modèles d'analyse à la biologie ou la physique. Les progrès des sciences et leurs applications semblent donc prouver qu'un discours scientifiquement fondé est capable d'intervenir sur le monde et de répondre aux problèmes que le siècle pose. Émile Durkheim – qui s'inspire d'ailleurs pour partie des théories d'Auguste Comte pour renouveler cette science humaine – affirme en particulier qu'il faut « étudier les faits sociaux comme des choses ». Pour la plupart des sociologues, il s'agit donc de produire une représentation scientifique de la vie sociale capable de répondre aux problèmes que pose le XIXe siècle. Il s'agit donc de proposer une critique de la vie sociale moderne et des réponses aux problèmes les plus brûlants. Les questionnements des sociologues sont cependant très variables selon les pays.
En France, Durkheim tient à concilier les acquis des révolutions, et d'abord l'autonomie individuelle, avec un ordre social stable. Dans la préface à son premier ouvrage, De la division du travail social, il affirme en effet : « Quant à la question (Qui a été à l'origine de ce travail ?), c'est celle des rapports de la personnalité individuelle et de la solidarité sociale. Comment se fait-il que, tout en devenant plus autonome, l'individu dépende plus étroitement de la société ? Comment peut-il être à la fois plus personnel et plus solidaire ? Car il est incontestable que les deux mouvements, si contradictoires qu'ils paraissent, se poursuivent parallèlement ».
Si les sociétés peuvent concilier ordre et liberté, répond Durkheim, c'est grâce à la « division du travail ». Celle-ci doit en effet permettre de passer d'une solidarité mécanique, fondée sur la similitude, au développement d'une solidarité organique, c'est-à-dire résultant de l'interdépendance qui existe entre des individus aux activités différentes mais ayant besoin les uns des autres pour vivre.
Quand Durkheim fonde la sociologie française, la France est un pays où l'unité politique et étatique est forte, mais où subsistent de fortes identités régionales. L'État doit dès lors produire une société d'individus. Ainsi que le répète Durkheim, « le fait social est un fait moral », le développement de la société doit produire des individus à la personnalité plus forte : « La morale est ce qu'est la société… la première n'est forte que dans la mesure où la seconde est organisée ».
En Allemagne, Weber s'interroge quant à lui sur les types d'actions et les formes de l'autorité. La culture allemande ayant été unifiée avant même que l'unité politique ne soit réalisée, les réflexions de Weber portent moins sur les conditions d'existence de la société que sur le dynamisme de la vie sociale. Weber s'interroge sur les modes d'actions et de domination, produisant la première critique des systèmes bureaucratiques. Travaillant sur le développement du capitalisme, il montre l'analogie qui a existé entre l'éthique protestante et l'esprit du capitalisme. Voulant vérifier leur élection par Dieu, les protestants (notamment calvinistes) vont s'investir dans le travail tout en rejetant le plaisir associé à la consommation. Ils se comportent ainsi comme des capitalistes qui réinvestissent leurs profits. Mais il montre par là comment la vie sociale a perdu son sens et son caractère volontaire. Là où les protestants choisissaient un mode de vie en accord avec leurs convictions religieuses, la modernité a produit une « cage d'acier », un mode de vie rationnel dont il n'est pas possible de s'échapper : « Pour Weber, le paradoxe central du capitalisme est celui de la naissance, dans un contexte religieux, d'un type d'homme nouveau (orienté vers la recherche de la rationalité « instrumentale » ou « formelle ») dont l'universalisation risque de conduire à une perte de sens des relations sociales, alors même que se poursuivrait l'expansion de la mainmise « rationnelle » sur la nature et sur le monde social[9]. »
Chez Marx, pour qui l'étude scientifique des sociétés permet de saisir l'inéluctabilité de la révolution et de l'avènement d'une société communiste ; chez Pareto, qui cherche à saisir la naissance et la mort des élites ; ou chez Park qui veut comprendre comment la ville permet l'assimilation progressive des immigrés, la sociologie naissante apparaît donc d'abord comme un discours sur les problèmes résultant de « la modernité »[10]. La sociologie est alors une façon de répondre aux troubles politiques et économiques qui ont poussé les hommes à s'interroger sur leurs représentations de la vie sociale. Mais la sociologie ne pourra devenir une discipline qu'en s'affirmant comme une science et en accédant à l'université.
Sociologie en quête d'autonomie
La sociologie n'est pas à sa naissance le seul discours sur la modernité. Ainsi que le montre Georg Lukács dans La signification présente du réalisme critique[11], la littérature, avec le roman et plus encore le réalisme, propose en effet des représentations de la vie sociale. Ainsi, dans Balzac et le réalisme français[12], il montre comment Honoré de Balzac cherche à construire une description complète de la société française : avant d'être renommé « comédie humaine », son cycle romanesque s'intitule « études sociales ». Le lien, parfois conflictuel, entre discours sociologique et discours littéraire n'est cependant pas spécifiquement français. En Angleterre, H. G. Wells participe aux premiers congrès de sociologie ; en Allemagne, les œuvres de Thomas Mann et Max Weber se répondent.
Selon Wolf Lepenies, la sociologie se constitue dans l'espace tiers entre science et littérature. Elle cherche à se légitimer et à se différencier par son approche scientifique du monde social, sans toutefois jamais pouvoir atteindre le degré d'objectivité des sciences de la nature. La sociologie naissante s'inscrit dans d'importants débats épistémologiques auxquels elle apporte des réponses très différentes en France et en Allemagne.
Si la sociologie doit donc affronter les prétentions de la littérature à dire ce qu'est la vie sociale, elle doit également faire face, au sein des sciences, à la psychologie naissante. Les approches psychologique, sociologique et philosophique entrent en effet en concurrence, en complémentarité et/ou en confusion dès qu'il s'agit d'analyser les objets cruciaux de l'anthropologie comme les rapports de la magie et de la religion. En opposition avec son rival Gabriel Tarde, Durkheim s'efforce ainsi à distinguer la sociologie de la philosophie d'une part, et de la psychologie d'autre part. Ses inspirateurs déclarés, outre Auguste Comte, sont Montesquieu et Rousseau, ainsi que les thèmes portant sur la « division du travail » qui sont le pivot de son œuvre, là où précisément le philosophe Durkheim rencontre le scientifique.
De Comte à Durkheim, le positivisme commence par une critique de l'économie politique, tout comme le marxisme, mais sur des postulats bien différents, concernant essentiellement la réalité accordée à la société comme existence antérieure à la personne et ontologiquement fondée.
« La conception durkheimienne renvoie en dernière instance à une thèse initiale, que l’on pourrait résumer ainsi : la société, comme lien solidaire, – et indépendamment même du fait qu’elle constitue ou non un « sujet en grand format », comme Habermas en a fait le reproche à Durkheim – existe, et existe d’abord, irréductiblement, même si son existence peut être marquée par des variations ou des dysfonctionnements que Durkheim rassemble sous le concept d’« anomie.
Et en s’en tenant à cette thèse, dont il fait l’a priori de toute sa démarche, Durkheim est conduit, à son insu même, à évacuer la thèse inverse sans la prendre en considération, ne serait-ce qu’en vue de l’invalider : et si la société comme telle, justement, ça n’existait pas, au sens de cette existence antérieure et ontologiquement fondée affirmée et en quelque sorte promulguée par Durkheim ?
S’explique alors que Durkheim puisse, à la fin du XIXe siècle écrire un ouvrage sur la division du travail social dans lequel il se livre à de minutieuses discussions avec le libéralisme spencérien, sans faire à aucun moment état de ce que, sur ce problème, une ligne de réflexion toute différente a été développée par Marx, que Durkheim refoule proprement de la démarche sociologique, par un véritable geste de censure, dont les effets ont été durables, alors qu’il serait difficilement soutenable que Marx soit resté complètement indifférent à une réflexion sur la nature du fait social et n’ait pas été concerné par le problème de la division du travail.
Il ne saurait être reproché à Durkheim d’avoir été en désaccord avec Marx, pour autant que ce désaccord eût été convenablement argumenté ; mais il est étonnant que ce désaccord ait pris la forme d’un pesant silence, dans lequel pourrait être facilement vu le témoignage d’une gêne, d’un déficit théorique artificiellement comblé par le refus implicite, voire la crainte, d’avoir à s’expliquer à ce sujet. »
Fondation de la Discipline
Émile Durkheim
Émile Durkheim est souvent considéré comme le père fondateur de la sociologie française. Le premier, il construit les bases d'une méthodologie scientifique pour la sociologie, en particulier dans l'ouvrage Les Règles de la méthode sociologique (1895) dans la continuité De la division du travail social (1893), livre qui est issu de sa thèse. Sa méthode repose essentiellement sur la comparaison de statistiques et de caractéristiques quantitatives, cherchant à se libérer du subjectivisme lié à toute donnée qualitative et à débarrasser de tout a priori moral ou moralisateur l'effort pour comprendre un « fait social » comme dans son ouvrage intitulé Le Suicide (1897).
Si la sociologie française voit en Durkheim son « père fondateur » c'est en partie parce qu'il est le premier à aborder la sociologie comme une discipline scientifique. Cela nécessite
- d'une part un travail de clarification de son objet afin de le distinguer des discours concurrents sur la société:
- d'un côté, le différencier de la philosophie, attachée à une démarche de pur raisonnement, de jugement normatif alors que lui, veut imposer une démarche empirique, guidée par la volonté d'établir des faits appuyés sur des données concrètes (statistiques; enquêtes monographiques).
- De l'autre côté, rompre avec la psychologie, qui ne propose d'explications qu'au niveau individuel alors que l'étude de sa discipline se fait sur le plan collectif.
- d'autre part, il a dû aussi faire reconnaître cette discipline en constituant une équipe de chercheurs, en créant des revues et finalement, en la faisant instituer comme discipline universitaire (il a occupé le premier poste de professeur de sociologie en France).
Max Weber
Le contemporain de Durkheim, Max Weber, selon des voies différentes, emploie la science politique, l'économie politique, la philosophie de la culture et le droit, l'étude des religions, qui sont selon lui, tout comme la sociologie, des « sciences de la culture ». Selon toute une tradition de la philosophie allemande (Wilhelm Dilthey notamment), ces sciences sont trop éloignées des sciences de la nature pour qu'elles puissent s'inspirer de leurs méthodes. Elle propose une compréhension des phénomènes collectifs plutôt que la recherche de lois (c'est la méthode dite compréhensive). Pour Weber, le but de la sociologie est de :
« (…) comprendre par interprétation l'activité sociale et par là d'expliquer causalement son déroulement et ses effets. Nous entendons par « activité » un comportement humain (…) quand et pour autant que l'agent ou les agents lui communiquent un sens subjectif. Et par activité « sociale », l'activité qui, d'après son sens visé par l'agent ou les agents se rapporte au comportement d'autrui, par rapport auquel, s'oriente son déroulement. »
— Économie et société, Plon, 1971, p. 4.
Karl Marx
Karl Marx est un autre penseur qui aura une profonde influence sur la pensée sociale et critique du XIXe siècle. C'est essentiellement en Allemagne qu'il deviendra un référent théorique majeur de la sociologie avec l'École de Francfort. Comprendre le fonctionnement des sociétés constitue l'espoir d'un moyen de lutter pour l'avènement d'un monde plus juste (Karl Marx), de fonder scientifiquement une morale laïque indépendante des prescriptions des religions (Émile Durkheim), de lutter contre les « fléaux » de la société que sont la pauvreté, l'alcool, l'immoralité (Le Play), contre la révolution parfois (Gustave Le Bon).
Dans la sociologie française, la réception de la pensée de Marx a été notamment abordée selon trois points de vue et/ou postures :
- Diachronique : Daniel Lindenberg (Le Marxisme introuvable, 10/18, 1978) interroge ainsi la place du marxisme dans la sociologie officielle du début du XXe siècle ;
- Généalogique : Jacques Donzelot (L’Invention du social, Fayard, 1984) analyse ainsi les stratégies discursives des passions politiques en rivalité dans la France de la Troisième République (l'idéal républicain, le libéralisme et le marxisme) ;
- Synchronique : Pierre Ansart (Les Sociologies contemporaines, Seuil, 1990) positionne ainsi notamment vis-à-vis de la thèse marxienne de la lutte comme moteur de l'histoire, la pensée du changement social des grands sociologues français contemporains (Balandier, Boudon, Bourdieu, Crozier et Touraine).
-
Ibn Khaldoun
(1340 – 1406) -
Herbert Spencer
(1820 - 1903) -
Vilfredo Pareto
(1848 – 1923) -
Ferdinand Tönnies
(1855 – 1936) -
Émile Durkheim
(1858 – 1917) -
Georg Simmel
(1858 – 1918)
Institutionnalisation
La discipline a été enseignée avec son nom en propre pour la première fois à l'université du Kansas à Lawrence aux États-Unis en 1890 par Frank Blackmar, avec pour titre du cours : Elements of Sociology. Le Department of History and Sociology à l'université du Kansas a été établi en 1891[13], et la première faculté indépendante de sociologie a été établie en 1892 à l'université de Chicago par Albion Small. Ce dernier a fondé en 1895 la revue American Journal of Sociology[14].
Le premier département européen de sociologie a été fondé en 1895 à l'université de Bordeaux en France par Émile Durkheim. Ce dernier a fondé L'Année sociologique en 1896. En 1919, un département de sociologie a été établi en Allemagne à l'université Louis-et-Maximilien à Munich par Max Weber. Un autre a été mis en place en 1920 par Florian Znaniecki en Pologne. Les premiers départements de sociologie au Royaume-Uni ont été fondés après la deuxième guerre mondiale.
La coopération internationale en sociologie a commencé en 1893 quand René Worms a fondé l'Institut international de sociologie, éclipsé par l'Association internationale de sociologie en 1949 (actuellement présidée par le français Michel Wieviorka). En 1905, l' « American Sociological Association » a été fondée et Lester Frank Ward a été choisi comme son premier président.
Il existe une association regroupant les sociologues français : l'Association française de sociologie (AFS) actuellement présidée par Dan Ferrand-Bechmann. Par ailleurs, il existe une association internationale francophone : l'Association internationale des sociologues de langue française (AISLF), actuellement dirigée par Monique Hirschhorn.
Paradigmes
Deux points de vue s'opposent souvent à l'intérieur de la sociologie : le paradigme holistique d'Émile Durkheim et le paradigme atomistique défini par Max Weber.
Paradigme holistique
Celui d'Émile Durkheim est dit paradigme holistique (du grec holos : qui forme un tout). Pour lui et ceux qui se réclament de son héritage, la société est un holon, un tout qui est supérieur à la somme de ses parties, elle préexiste à l’individu et les individus sont gouvernés par elle. Dans ce cadre, la société englobe les individus et la conscience individuelle n'est vue que comme un fragment de la conscience collective.
Selon ce point de vue, l'objet des recherches sociologiques est le fait social, qu'il faut traiter comme une chose, sa cause devant être cherchée dans des faits sociaux antérieurs. Le fait social, qui fait l'objet d'une institutionnalisation, est extérieur à l’individu et exerce une contrainte sur ce dernier. Les individus sont donc encadrés dans des institutions, elles-mêmes insérées dans des structures homologues les unes par rapport aux autres. La sociologie est alors la science des invariants institutionnels dans lesquels se situent les phénomènes observables.
Marcel Mauss imprimera une inflexion significative à cette doctrine en arguant de la nécessité de décrire complètement et dans leur totalité les formes dans lesquelles le phénomène apparaît pour révéler leur secret. Analyser le concret interdit de négliger la sensibilité au vécu.
Plus récent mais certainement porteur, Jean Baechler a développé un paradigme entre l'histoire et la sociologie, une méthode qui reprend certains axes des études simmeliennes, et qui se pose sur les fondements des critiques de la raison historique recensées par Raymond Aron pour rendre compte du devenir des phénomènes sociaux macroscopiques[15].
Paradigme atomistique
Le point de vue de Max Weber est différent, c'est le paradigme atomistique. Pour lui, et plus certainement encore pour Georg Simmel, chaque individu est un atome social. Les atomes agissent en fonction de motifs, intérêts, d’émotions propres et sont liés aux autres atomes. Un système d'interactions constantes entre les atomes produit et reproduit la société.
Selon ce point de vue, l'objet des recherches sociologiques est l'action sociale. L’accent est porté sur la cause des actions sociales et le sens donné par les individus à leurs actions. On ne cherche plus des arrangements d’institutions mais un horizon de significations qui servent de références. L’institution est là mais elle sert les motifs et les intérêts des agents et les enserre : c'est la « cage de fer » de la bureaucratie.
Autres paradigmes
D'autres paradigmes fonctionnent en sociologie. Ainsi, le constructivisme social (dont les sociologues Peter L. Berger et Thomas Luckmann ont été les initiateurs) envisage la réalité sociale et les phénomènes sociaux comme étant « construits », c'est-à-dire produits et institutionnalisés. La sociologie critique (dont une figure importante au XXe siècle fut Pierre Bourdieu), analysant les rapports de domination caractérisant les différentes sociétés, se présente comme une paradigme transversal à une diversité de courants sociologiques. L'émergence récente d'une analyse sociologique fondée sur les réseaux sociaux suggère des pistes de recherche dépassant l'opposition entre approche holistique et approche atomistique. De même, la sociologie pragmatique (initiée par Luc Boltanski et Laurent Thévenot) a considérablement modifié les manières de lier logiques d'enquêtes, productions de modèles et styles de restitution des travaux.
Discipline en mutation
La sociologie contemporaine a, pour beaucoup, limité ses ambitions : elle se limite à l'étude des organisations humaines et institutions sociales, en utilisant principalement une méthode comparative ; elle s'est concentrée sur l'étude de l'organisation des sociétés industrielles complexes, c'est-à-dire des sociétés occidentales, ou dites aussi modernes. Ce recentrage a laissé le domaine de l'étude des comportements de groupe à la psychologie sociale.
Par ailleurs l'anthropologie, née des conquêtes coloniales et de l'étude des peuples qu'elle appellera trop longtemps primitifs, recherche des traces de l'évolution de l'homme (comme espèce dans le cas de l'anthropologie physique et de l'évolution des sociétés dans celui de l'anthropologie sociale). Néanmoins, certains anthropologues ont aussi mené leurs études dans les sociétés industrialisées. Aujourd'hui, la sociologie et l'anthropologie se différencient plus par leurs méthodes et leurs théories, que par l'objet de leurs études.
La sociologie n'est pas faite d'un ensemble structuré autour des mêmes fondements et dans lequel tous les auteurs partageraient les mêmes conceptions de ce qui est scientifique et de ce qui ne le serait pas, de ce qu'il faut attendre de la science, du rapport à la modernité[16]. Les auteurs, les écoles et les courants choisissent tel critère ou tel autre (structurel, fonctionnel, conventionnel, etc.), telle accroche au réel plutôt que telle autre (interactionnisme, institutionnalisme, régulationnisme, actionnisme, etc.) sans toujours préciser explicitement ce qu'ils retiennent et ce qu'ils rejettent des plans méthodologique et métaphysique où ils déploient leur projet politique et scientifique, où se sédimentent des traditions (manifestes ou oubliées par l'histoire de la discipline[17]) et des conceptions du rapport social divergentes et pas forcément solidaires, voire peu enclin à discuter entre elles.
En conséquence, les modélisations de cette « science »[18], elles-mêmes différentes dans le temps, tendent à faire varier aussi bien la place relative des différentes problématiques que les ambitions de la sociologie. Selon François Dubet, « la dispersion est devenue la règle et la combinaison des modèles remplace l'ancienne unité. Dans ce cas la crise d'une sociologie est aussi la crise de la sociologie en tant que type de pensée sociale de la « modernité » et de modèle global auto-suffisant ayant été le projet même de la sociologie[19]».
Enfin, la question du partage de ce projet (particulièrement sensible quand il s'agit de labelliser telle ou telle pensée comme relevant de l'entreprise sociologique ou non[20]) se répercute dans la propension de la discipline à tolérer ou exclure des objets (c'est-à-dire, en fait, à en dessiner les contours) – dit autrement, depuis la sociologie professionnelle, dans la place faite aux affects subjectifs qui déterminent le désir de chercher[21]. Pour emprunter à Luc Boltanski, la « sociologie d'expertise » se caractériserait par son obéissance à des critères unidimensionnels d'exploration des objets qu'elle se donne, quand la « sociologie critique » viserait à assumer leur multidimensionnalité[22].
D'une façon générale, la sociologie, développée dans le contexte des États-Nations et de leurs collaborations au cours du XXe siècle, a anticipé avec Durkheim, Mauss, Max Weber ou Marx (bien d'autres encore) le "holisme" ou le "totalisme" réels qui prennent aujourd'hui le sens d'une société mondiale.[réf. souhaitée] Cette nouvelle réalité révèle un aspect de la sociologie comme participant à un mouvement vers cette totalisation. [réf. souhaitée] Et réciproquement, la société-monde, qui seule réalise le modèle sociologique, en démontre aussi le caractère idéologique, au service d'un idéal. [réf. souhaitée] Certains traits pathologiques liés à la globalisation apparaissent seulement aujourd'hui dans toute leur ampleur -même s'ils ont été précédés par les phénomènes avant-coureurs des totalitarismes. Mais si les sociologues, tout scientifiques qu'ils se veuillent, se dévoilent dès lors comme les militants d'une cause qui a triomphé — l'extension de la conscience collective au niveau mondial — faudrait-il des anti-sociologues -comme il y a eu des anti-psychiatres) pour pointer que des objets résistant à cette visée appartiennent nécessairement à des paradigmes différents ? Ainsi des « mondes de vie » évoqués par la philosophie allemande contemporaine, du « local », ou du « familier », dont on[Qui ?] peut légitimement penser qu'ils cherchent à échapper à une conception qui les immerge d'office dans l'unité et l'unicité[réf. souhaitée]. Il peut sembler aujourd'hui, au vu des menaces que comporte pour les êtres humains la consolidation d'une culture unique à la surface de la planète, que le monopole de l'étude des « faits sociaux » par la sociologie est voué à la contradiction et à l'éclatement. Le sociologue n'est en effet plus habilité à parler « de tout ce qui relève du social ».[réf. souhaitée] Il doit considérer que son objet spécial (qui est plutôt « le sociétal ») est lui-même un enjeu politique pour l'avenir et peut être remis en cause. Il n'est pas certain que des disciplines s'appuyant sur d'autres points de vue (comme celui du monde familier) relèvent encore de la sociologie et ne doivent pas s'y opposer pour faire valoir leur approche. Cette discipline séculaire qui a participé à la création de la totalité actuelle pourrait donc être amenée rapidement (dans le conflit d'idées) à découvrir ses propres limites, à mesure que la société-monde devra découvrir, pour être supportable, de nouvelles formes de la pluralité.
Domaines d’études et courants
Les domaines d'études en sociologie sont presque aussi nombreux que les phénomènes sociaux. Il peut s'agir de l'étude des mouvements sociaux, de la déviance, de la sexualité humaine, de l'éducation, de l'évolution des mentalités et de l'intelligence (effet Flynn), de l'immigration, du travail, des grandes familles sociales comme les enseignants, les étudiants, les lycéens, l'armée, etc.
Recherche empirique et ses méthodes
L'étude des phénomènes sociaux se fait par le biais d'un certain nombre d'outils qui permettent au sociologue d'appréhender des phénomènes dont l'échelle dépasse ses possibilités de perception individuelle, mais aussi de limiter les inductions qu'il fait au cours de son travail. Parmi ces outils peuvent être trouvé : le questionnaire, le sondage, l'observation in situ (participante ou non), l'entretien, le récit de vie, l'analyse en groupe (ou « focus group »), l'analyse de contenu, l'herméneutique, l'analyse statistique, l'analyse des réseaux sociaux, la recherche-action.
Le sociologue est avant tout un être humain avec, entre autres, des sensations, des impressions et des opinions. Pour s'affranchir de cet état lors d'une recherche, l'application de méthodes reconnues par ses pairs permet au chercheur de légitimer son approche d'un phénomène social. « Quoi observer ? Pourquoi ? », telles peuvent être les premières questions d'un chercheur sur l'objet de sa recherche. Généralement, les méthodes sociologiques se scindent en deux catégories complémentaires ; les méthodes quantitatives et les méthodes qualitatives.
Méthodes quantitatives
Les études quantitatives permettent l'étude des ensembles, la comparaison des unités vis-à-vis de tendances générales. La précaution à prendre au préalable est de définir des unités comparables et les indicateurs, ainsi que de savoir précisément ce que le chercheur veut comparer. Les limites des études quantitatives sont atteintes lorsque le chercheur s'interroge sur un phénomène unique ou sur des trajectoires biographiques. Les statistiques et les sondages sont les outils principaux de l'étude quantitative.
Méthodes qualitatives
Observation détaillée, description de situation, c'est-à-dire une analyse de discours, un outil de codage qui permettent de faire ressortir les typologies, des tendances générales etc. Ainsi, parmi les méthodes utilisées dans l'enquête sociologique, on retrouvera notamment l'entretien et l'observation.
Notes et références
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- ↑ La concaténation de deux racines grecque et latine fut longtemps considéré comme une entorse aux règles de formation des néologismes.
- ↑ La sociologie de Marx, Jean-Pierre Durand, p3.
- ↑ L'imagination sociologique est une expression du sociologue américain Charles Wright Mills qu'il utilisa comme titre d'un ouvrage de méthodologie sociologique.
- ↑ Le Monde Diplomatique - « LE LIVRE DES EXEMPLES », D'IBN KHALDÛN L’inventeur de la sociologie par Pierre Lepape, janvier 2003
- ↑
- ↑ « La physiologie comprend deux parties, l'une traite des organes individuels, l'autre des organes sociaux. Cette physiologie sociale a un objet spécial, aussi distinct de la physiologie des individualités humaines que celle-ci est distincte de la physiologie des animaux. Cet objet, ce sont les être sociaux qui ne sont pas de simples agrégats d'individus, une simple somme, mais une réalité sui generis qui a une existence distincte et qui lui est propre. (…) C'est l'organisme social. » Émile Durkheim, "La Doctrine de Saint-Simon, fondation du positivisme" in Le Socialisme.
- ↑ Durand et Weil, 1997, p 16
- ↑ Philippe Raynaud, dans l'introduction à Max Weber, Histoire économique, Gallimard, 1981, pIX
- ↑ Danilo Martuccelli, Sociologies de la modernité, Gallimard, 1999
- ↑ Traduction, 1960, Gallimard.
- ↑ Traduction, 1967, Maspéro.
- ↑ (en) Page du site de l'université du Kansas
- ↑ (en) Site de l’American Journal of Sociology »
- ↑ Voir par exemple : Nature et Histoire, PUF ou Esquisse d'une histoire universelle, Fayard.
- ↑ Voir « La fin de la grande illusion. Les sciences sociales, la modernité et l'État » par Peter Wagner (Futur Antérieur, n°11, 1992).
- ↑ La revue Anamnèse se propose aujourd'hui d'entretenir la mémoire des auteurs des sciences sociales et humaines oubliés.
- ↑ Que l'on songe, par exemple, à une sociologie d'inspiration phénoménologique à la manière d'Alfred Schütz ou à la dialectique d'inspiration pluraliste de Georges Gurvitch. Outre l'emprunt de théories (matérialisme, phénoménologie, structuralisme, etc.), les dialogues entre la sociologie et la philosophie se nouent encore autour de l'histoire de la philosophie comme chez Raymond Aron ou des théories de la connaissance comme chez Durkheim.
- ↑ François Dubet, Sociologie de l'expérience, Paris, Le Seuil, 1994, p. 90
- ↑ Ainsi Michel Foucault sera reconnu par certains comme conciliable avec la réflexion sociologique et pas par d'autres. Cf. Le Portique n°13/14, « Foucault : usages et actualités », 2e semestre 2004, ou encore le volume 38 (n°2) de la revue Sociologie et sociétés, automne 2006 : « Michel Foucault : sociologue ? ».
- ↑ Voir Jean-Philippe Bouilloud, Devenir sociologue. Histoires de vie et choix théoriques, Paris, Érès, 2009 (à propose de Anne Ancelin-Shützenberger, André-Marcel d'Ans, Pierre Ansart, Georges Balandier, Christian Bachmann, Jacqueline Barus-Michel, Raymond Boudon, Pierre Bourdieu, Robert Castel, Michel Crozier, Sonia Dayan-Herzbrun, Jean Duvignaud, Eugène Enriquez, Pierre Fougeyrollas, Vincent de Gaulejac, Florence Giust-Desprairies, Claudine Haroche, Françoise Héritier, Georges Lapassade, Edgar Morin, Serge Moscovici, Numa Murard, Gérard Namer, Max Pagès, Renaud Sainsaulieu, Alain Touraine et Michel Wieviorka).
- ↑ Voir De la critique. Précis de sociologie de l'émancipation, Paris, Gallimard, 2009.
Annexes
- Tous les articles commençant par sociologie
- Toutes les pages avec « psychologie » dans le titre
Bibliographie
- Raymond Aron, Les Étapes de la pensée sociologique, Paris, Gallimard, 1967
- Raymond Boudon avec Robert Leroux, Y a-t-il encore une sociologie?, Paris, Odile Jacob, 2003
- Luc Boltanski, De la critique. Précis de sociologie de l'émancipation, Paris, Gallimard, 2009
- Pierre Bourdieu, Leçon sur la leçon [leçon inaugurale au Collège de France], Paris, Minuit, 1982
- Pierre Bourdieu, Langage et pouvoir symbolique [recueil de textes], Paris, Seuil, collection "Points Essais", 2001
- Philippe Corcuff, Les Nouvelles sociologies, Paris, Nathan Université, collection "128", 1995 (2e édition refondue avec une postface inédite, Paris, Armand Colin, collection "128", 2007; 3e édition actualisée, Paris, Armand Colin, collection "128", 2011)
- Michel Crozier, Le phénomène bureaucratique, Le Seuil, 1964
- Michel Crozier, Erhard Friedberg, L'acteur et le système, Seuil, 1977
- Michel Crozier, À quoi sert la sociologie ?, Arslan, 2000
- Jean-Pierre Durand et Robert Weil, Sociologie contemporaine, Vigot, 1997
- Émile Durkheim, De la division du travail social, PUF, 2007
- Norbert Elias, Engagement et distanciation. Contributions à la sociologie de la connaissance, traduction française, Paris, Fayard, 1993
- Anthony Giddens, La constitution de la société. Eléments pour une théorie de la structuration, traduction française, Paris, PUF, collection "Sociologies", 1987
- Jacques Hamel, Woody Allen au secours de la sociologie, Paris, Economica, 2010.
- Wolf Lepenies, Les trois cultures : entre science et littérature, l'avènement de la sociologie, traduction française, Paris, Maison des Sciences de l'Homme, 1995
- Danilo Martuccelli, Sociologies de la modernité, Paris, Gallimard, 1999
- Charles Wright Mills, L'imagination sociologique [1e éd. américaine : 1959], traduction française, Paris, La Découverte/poche, 2006
- Jean-Claude Passeron, Le raisonnement sociologique. Un espace non-poppérien de l’argumentation, Paris, Albin Michel, 2006 (1e éd. : 1991, Paris, Nathan)
- Max Weber, Essais sur la théorie de la science [recueil de textes], traduction française, Paris, Plon, 1965
- Max Weber, Histoire économique, Gallimard, 1981
Articles connexes
Liens externes
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