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Edgar Morin

Edgar Morin

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Morin.
Edgar Morin

Edgar Morin au forum Libération, en 2008.

Naissance

Paris
Nationalité
Idées remarquables
Pensée complexe
Œuvres principales
La Méthode

Edgar Nahoum, dit Edgar Morin, né à Paris le , est un sociologue et philosophe français.

Il définit sa façon de penser comme « constructiviste »[1] en précisant : « c’est-à-dire que je parle de la collaboration du monde extérieur et de notre esprit pour construire la réalité ».

Biographie

D'origine juive séfarade, descendant d'un père commerçant juif de Thessalonique mais agnostique (il se décrit lui-même comme d'identité néo-marrane), et fils unique, sa mère décède alors qu'il a dix ans. En 1938, il rejoint les rangs du Parti frontiste, petite formation de la gauche pacifiste et antifasciste. Il obtient une licence en histoire et géographie et une licence en droit (1942), et entre alors dans la Résistance communiste en 1942 au sein des « forces unies de la jeunesse patriotique ». Il entre ensuite dans le mouvement de Michel Cailliau, le MRPGD. En 1943 il est commandant dans les Forces françaises combattantes et sera homologué comme lieutenant[2]. Il rencontre notamment François Mitterrand. Il adopte alors le pseudonyme de Morin, qu’il garde par la suite. Attaché à l'état-major de la 1re Armée française en Allemagne (1945), puis chef du bureau « Propagande » au Gouvernement militaire français (1946). À la Libération, il écrit L’An zéro de l’Allemagne où il décrit la situation du peuple allemand de cette époque. Ce livre a été apprécié en particulier par Maurice Thorez qui l'invite à écrire dans l'hebdomadaire Les Lettres françaises.

Membre du Parti communiste français depuis 1941, il s'en éloigne à partir de 1949 : il en est exclu en 1951 en tant que résistant antistalinien[3]. Il entre au Centre d’études sociologiques dirigé par Georges Gurvitch[3].

En 1955, il anime un comité contre la guerre d'Algérie. Il défend, en particulier, Messali Hadj, puis intègre l'Union de la gauche socialiste (UGS), qui participa en 1960 à la création du Parti socialiste unifié (PSU), ce qu'il réfute totalement (en particulier sur BFMTV le 12/10/2015). Contrairement à Jean-Paul Sartre, André Breton, Guy Debord ou encore ses amis Marguerite Duras et Dionys Mascolo, il ne signe pas la Déclaration sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie, dite « Manifeste des 121 », publiée en septembre 1960 dans le journal Vérité-Liberté.

Sur les conseils de Georges Friedmann, qu'il a rencontré pendant l'Occupation, et avec l'appui de Maurice Merleau-Ponty, de Vladimir Jankélévitch et de Pierre George, il entre au CNRS (1950), il y conduit en 1965 notamment une étude pluridisciplinaire sur une commune en Bretagne, publiée sous le nom de La Métamorphose de Plozevet (1967). Il y séjourne près d'un an. Ce fut un des premiers essais d’ethnologie dans la société française contemporaine.

Il s'intéresse très vite aux pratiques culturelles qui sont encore émergentes et mal considérées par les intellectuels : L'Esprit du temps (1960), La Rumeur d'Orléans (1969). Il cofonde la revue Arguments en 1956. Il fonde (codirecteur de 1973 à 1989) et dirige le CECMAS (Centre d'études des communications de masse), qui publie des recherches sur la télévision, la chanson dans la revue Communications qu’il dirige et qui paraît encore aujourd’hui.

Durant les années 1960, il part près de deux ans en Amérique latine où il enseigne à la Faculté latino-américaine des sciences sociales. En 1969, il est invité à l'Institut Salk de San Diego. Il y rencontre Jacques Monod, l'auteur du Hasard et la Nécessité et y conçoit les fondements de la pensée complexe et de ce qui deviendra sa Méthode.

Aujourd'hui directeur de recherche émérite au CNRS, Edgar Morin est docteur honoris causa de plusieurs universités à travers le monde. Son travail exerce une forte influence sur la réflexion contemporaine, notamment dans le monde méditerranéen et en Amérique latine, et jusqu'en Chine, Corée, Japon. Il a créé et préside l’Association pour la pensée complexe, l'APC.

Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence. Il soutient, depuis sa création en 2001, le fonds associatif Non-Violence XXI.

Morin a écrit plusieurs ouvrages revenant sur son passé, dont Autocritique en 1959, Vidal et les siens sur son père en 1989 et Itinérance publié en 2006.

Il a apporté son soutien à la candidature de Christian Garino, candidat à l'investiture du mouvement Esperanto-Liberté pour l'élection présidentielle française de 2007[réf. nécessaire]. Il a également participé, durant l'entre-deux tours des élections, à un débat sur le thème de la non-violence au Comité 748 — Désirs d'avenir sur Second Life[réf. nécessaire].

Il considère le monothéisme comme un « fléau de l'humanité »[4] et apprécie le bouddhisme, entre autres, car c'est une religion sans dieu.

Il participe à la création en mars 2012 du Collectif Roosevelt 2012 avec l'aide de Stéphane Hessel, Michel Rocard et de nombreux intellectuels et personnalités publiques de la société civile et politique. Ce collectif présente 15 propositions pour éviter un effondrement économique, élaborer une nouvelle société et lutter contre le chômage endémique et créer une Europe démocratique[5]. Le 28 novembre 2013, il participe à la création du parti politique Nouvelle Donne, issu du Collectif Roosevelt[6],[7],[8],[9], mais s'en distancie rapidement et ne vote pas pour eux aux élections européennes suivantes[10].

En 2012, il soutient publiquement le chef Raoni dans son combat contre le barrage de Belo Monte. Il participe avec ce dernier et de nombreux autres intellectuels, juristes et politiques au lancement d'un Tribunal moral pour les crimes contre la nature et le futur de l'humanité[11] lors de la Conférence « Rio+20 ».

En 2014, il participe au tournage d'un documentaire intitulé Edgar Morin, chronique d'un regard qui lui est consacré; coréalisé par Olivier Bohler et Céline Gailleurd, la sortie est prévue pour avril 2015.

Le 7 avril 2015, Edgar Morin donne son nom au Lycée d'Excellence de Douai qui devient ainsi le Lycée d'Excellence Edgar Morin.

Le 2 juillet 2015, il fait partie des premiers signataires d'une pétition demandant que la France accueille Edward Snowden et Julien Assange suite à la lettre ouverte de ce dernier au président de la République François Hollande, avec d'autres personnalités comme Eva Joly, Thomas Piketty, Eric Cantona, Vincent Cassel, Ludivine Sagnier, Disiz, Romain Duris, Mouloud Achour, Tahar Rahim et Costa-Gavras[12].

Distinctions

  • Directeur de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
  • Président du conseil scientifique de l'Institut des sciences de la communication du CNRS
  • Président de l'Agence européenne pour la culture (Unesco)
  • Président de l'Association pour la pensée complexe
  • Président de l'association La Voix Du Net
  • Docteur honoris causa de plus de 14 universités :
    • Université de Pérouse (sciences politiques), université de Palerme (psychologie), Université de Milan, université de Messine et Université de Macerata (pédagogie) en Italie
    • Université de Genève (sociologie) en Suisse
    • Université libre de Bruxelles en Belgique
    • Université d'Odense au Danemark
    • Université du Natal, université de Porto Alegre, université de Joa Pessoa et Université Candido Mendes de Rio de Janeiro au Brésil
    • Université technologique de La Paz en Bolivie
    • Université Laval au Québec
    • Université Ricardo Palma, université nationale Majeur de San Marcos, université La Cantuta (Pérou) et université nationale Pedro Ruiz Gallo au Pérou
    • Université Aristote de Thessalonique en Grèce
  • Laus honoris causa de l'Institut Piaget au Portugal
  • Colegiado de Honor du Conseil de l'enseignement supérieur d'Andalousie (Espagne)
  • Grand-Croix de l'Ordre de Sant'Iago de l'Épée (Portugal)
  • Grand-Croix de l’Ordre du Mérite civil (Espagne) (en)
  • Commandeur de la Légion d'honneur (France)
  • Grand officier de l'ordre national du Mérite (France)
  • Commandeur des Arts et des Lettres (France)
  • Prix européen de l'essai Charles Veillon (1987)
  • Prix Viareggio international (1989)
  • Prix Media (culture) de l'Association des journalistes européens (1992)
  • Prix international de Catalogne (1994)
  • Médaille de la Chambre des députés de la République italienne, (Comité scientifique international de la Fondation Piu Manzu)
  • Médaille d'or (Aristote d'or) de l'Unesco
  • Membre du comité de parrainage de l'association Marianne de la diversité
  • Membre d'honneur du Club de Budapest[13].
  • Médaille de la compétence intellectuelle (30 juillet 2014) (Maroc)

Œuvre

La pensée complexe

Article détaillé : Pensée complexe.

Concept dont la première formulation date de 1982 dans le livre Science avec conscience (1982)[14] qui exprime une forme de pensée acceptant les imbrications de chaque domaine de la pensée et la transdisciplinarité. Le terme de complexité est pris au sens de son étymologie « complexus » qui signifie « ce qui est tissé ensemble » dans un enchevêtrement d'entrelacements (plexus).

Voir aussi

La Méthode

Edgar Morin (à gauche) avec Jean-Louis Le Moigne

La Méthode est son œuvre majeure. Comprenant six volumes au total, on pourrait la qualifier d'encyclopédique : la méthode y est déroulée de façon cyclique, pour ne pas dire répétitive, s'appliquant à de nombreuses notions dont certaines sont reprises ci-après. Il convient de noter que les quatre premiers volumes n'ont pas été écrits à la suite les uns des autres. De ce fait, il n'est pas utile de s'attacher à les lire dans l'ordre.

Le premier tome, intitulé La nature de la nature, présente la méthode en adoptant un point de vue physique où sont traités les concepts d'ordre et de désordre, de système, d'information, etc.

Le second, intitulé La vie de la vie, aborde le vivant, la biologie.

Le troisième et le quatrième volume pourraient être regroupés en un seul puisqu'ils abordent le thème de la connaissance. Le troisième est intitulé La connaissance de la connaissance et aborde la connaissance du point de vue anthropologique.

Le quatrième tome de La Méthode, Les idées, d'après les mots d'Edgar Morin, « pourrait aussi en être le premier ». En effet, « il constitue l'introduction la plus aisée à « la connaissance de la connaissance » et de façon inséparable au problème et à la nécessité d'une pensée complexe ». Il complète l'œuvre épistémologique du troisième tome en abordant la connaissance du point de vue collectif ou sociétal (« l'organisation des idées »), puis au niveau de la « vie des idées », qu'il appelle la noologie. Il traite en particulier dans un dernier chapitre des notions philosophiques de langage, de logique et de paradigme, auxquelles il applique sa méthode.

Dans une note de lecture[15], Jean-Louis Le Moigne souligne l'importance du dernier chapitre de ce tome 4 qu'Edgar Morin consacre à « la Paradigmatologie » : « encore un néologisme nouveau dira-t-on ? Sans doute, mais il me semble si fécond pour nous permettre d'entendre la richesse de l'univers pensable sans commencer par l'appauvrir en la simplifiant ». Jean-Louis Le Moigne cite pour conclure Edgar Morin : « Nous en sommes au préliminaire dans la constitution d'un paradigme de complexité lui-même nécessaire à la constitution d'une paradigmatologie. Il s'agit non de la tâche individuelle d'un penseur mais de l'œuvre historique d'une convergence de pensées. » Selon les mots de Morin, la paradigmatologie est « le niveau qui contrôle tous les discours qui se font sous son emprise et qui oblige les discours à obéir »[1].

Le cinquième volume (L'humanité de l'humanité, L'Identité humaine) est consacré à la question de l'identité. La Méthode se termine par un sixième tome intitulé L'Éthique qui se consacre à cette notion philosophique et prône une éthique de la compréhension.

Conscience planétaire et Politique de civilisation

Avec Terre-Patrie, écrit en 1993, (avec Anne-Brigitte Kern), Edgar Morin en appelle à une « prise de conscience de la communauté du destin terrestre », véritable conscience planétaire : « C'est en Californie, en 1969-1970, que des amis scientifiques de l'université de Berkeley m'ont éveillé la conscience écologique » rapporte-t-il, avant de s'alarmer : « Trois décennies plus tard, après l'assèchement de la mer d'Aral, la pollution du lac Baïkal, les pluies acides, la catastrophe de Tchernobyl, la contamination des nappes phréatiques, le trou d'ozone dans l'Antarctique, l'ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans, l'urgence est plus grande que jamais ».

En 2007, il est l'auteur de L'An I de l'ère écologique : la Terre dépend de l'homme qui dépend de la Terre. Le livre comporte un dialogue avec Nicolas Hulot.

Cette conscience doit s'accompagner pour Edgar Morin d'une nouvelle « politique de civilisation », pour sortir de cet « âge de fer planétaire... préhistoire de l'esprit humain »[16].

La politique de civilisation (concept emprunté à Leopold Sedar Senghor[réf. nécessaire]), explique Edgar Morin, « vise à remettre l’homme au centre de la politique, en tant que fin et moyen, et à promouvoir le bien-vivre au lieu du bien-être »[17]. L'économiste Henri Bartoli appelle d'ailleurs à replacer l’homme au centre de l'économie (l'économie doit être au service de la vie et non l'inverse)[18]. Plus concrètement partant du constat que la civilisation moderne génère souvent mal être profond et individualisme, il propose de s'attacher « à régénérer les cités, à réanimer les solidarités, à susciter ou ressusciter des convivialités, à régénérer l'éducation »[19].

L'expression « politique de civilisation » a été reprise par le président de la République française Nicolas Sarkozy, lors de ses vœux du 31 décembre 2007[20]. Edgar Morin s'est montré très nuancé quant à cette utilisation du concept : « Je ne peux exclure que M. Sarkozy réoriente sa politique dans ce sens, mais il ne l'a pas montré jusqu'à présent et n'en donne aucun signe. »[21], « J’ai deux désaccords très importants avec Sarkozy : sur la politique extérieure, où je vois un alignement sur Bush ; et sur l’intérieur et la politique inhumaine envers les immigrés. Pour le reste, il y a une marge d’incertitude et il peut évoluer.[...] Le chef de l’État est un personnage plastique, en mouvement. Il n’a pas encore pris conscience du caractère radical d’une politique de civilisation. »[22].

Les Sept Savoirs nécessaires à l’éducation du futur

Article détaillé : Sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur.

Penser la crise : l'abîme ou la métamorphose ?

La réflexion d’Edgar Morin[23] plonge au cœur des mouvements de l’histoire, faite de sauts et de soubresauts, loin de l’idée de progrès linéaire, comme il l’explique à un journaliste de Sciences humaines au cours d’une conférence de décembre 2008[24] : « la réflexion sur le monde d’aujourd’hui ne peut s’émanciper d’une réflexion sur l’histoire universelle. Les périodes calmes et de prospérité ne sont que des parenthèses de l’histoire. Tous les grands empires et civilisations se sont crus immortels – les empires mésopotamien, égyptien, romain, perse, ottoman, maya, aztèque, inca… Et tous ont disparu et ont été engloutis. Voilà ce qu’est l’histoire : des émergences et des effondrements, des périodes calmes et des cataclysmes, des bifurcations, des tourbillons des émergences inattendues. » Et parfois, ajoutera-il à la fin de sa conférence, « au sein même des périodes noires des graines d’espoir surgissent. Apprendre à penser cela, voilà l’esprit de la complexité. »

Edgar Morin sur le tournage de "Edgar Morin, Chronique d'un regard"

Le cinéma

Dès l'adolescence, au début des années 30, Edgar Morin se passionne pour le cinéma allemand (Georg_Wilhelm_Pabst en particulier), soviétique (Le Chemin de la vie, Les Marins de Kronstadt) et les films du réalisme poétique français, comme A nous la liberté ou 14 juillet, de René Clair.

A son entrée au CNRS en 1950, encore très influé par ses recherches pour son livre L'Homme et la mort, il commence à étudier le cinéma dans sa dimension sociologique. Il participe alors à la Revue internationale de filmologie, et publiera en 1956 Le Cinéma ou l'Homme imaginaire, dans lequel il analyse le dispositif de la projection cinématographique, et développe le concept de projection-identification, qui permet au spectateur à la fois de se projeter dans l'image cinématographique, en même temps qu'il s'identifie aux personnages sur l'écran. Selon lui, le spectateur voit sur l'écran des ombres, des doubles de personnages réels, qui se chargent par la projection de puissances quasi magiques, à l'instar des fantômes ou des revenants des mythologies anciennes. L'année suivante, dans Les Stars[25], il poursuit son analyse du phénomène de divinisation des stars par le public, partant des stars du muet, magnifiées et inaccessibles, jusqu'aux stars modernes, devenues plus humaines, jusque dans l'exposition de leurs faiblesses.

Edgar Morin poursuit son étude du cinéma dans de nombreux articles, entre autres pour la revue La Nef, et sera, le temps de deux émissions, le premier chroniqueur cinéma de l'émission radiophonique Le Masque et la Plume. En 1960, Edgar Morin co-réalise avec Jean Rouch le film Chronique d'un été, qui jette les bases du Cinéma vérité. Les deux réalisateurs s'attachent à la question du bonheur, en suivant divers personnages, principalement des jeunes gens, étudiants ou ouvriers, à Paris, au cours de l'été 1960. Parmi ces jeunes gens se trouvent, alors inconnus, Marceline Loridan-Ivens, Régis Debray, Marilù Parolini. Edgar Morin est ensuite sollicité pour écrire le scénario de L'Heure de la vérité, pour le cinéaste Henri Calef, qui doit raconter l'histoire d'un ancien nazi, chef de camp de concentration, qui s'est réfugié en Israël sous l'identité d'un déporté qu'il a supprimé. Le film se tourne en Israël, avec Karlheinz Böhm, Daniel Gélin et Corinne Marchand, mais la collaboration avec Henri Calef se passe mal, et Edgar Morin retirera son nom des dialogues du film, apparaissant au générique sous le pseudonyme de Beressi, qui est le nom de jeune fille de sa mère.

Edgar Morin revient sur l'aspect fondateur du cinéma dans son parcours intellectuel dans le film de Céline Gailleurd et Olivier Bohler, Edgar Morin, chronique d'un regard[26], qui est salué par un bel accueil critique en avril 2015. Le film suit le cinéaste à Paris et Berlin, en conférence et dans divers musées, comme le Filmmuseum Berlin et le Musée du quai Branly. De nombreux extraits inédits de Chronique d'un été permettent de mieux comprendre la gestation de ce projet.

Le critique d'art

Edgar Morin s'est intéressé aussi à la peinture de l'École de Paris, et, à ce titre, il a commenté l'œuvre de Gaëtan de Rosnay[27].

En 2009, lors d'une conférence au Teatro Dal Verme de Milan sur « l’Éthique et la Reliance » dans le cadre de la manifestation annuelle « Meet the Media Guru », il découvre les œuvres du photographe plasticien Michel Kirch. L'artiste fait à cette occasion don d'une œuvre à la Fondation l'Art pour la Conscience et le Partage des Biens Communs[28] dont Edgar Morin est le parrain et devient le premier artiste choisi par la fondation.

Dès lors Edgar Morin suit le travail de cet artiste. Il signe la préface de son prochain livre Climats.
Il parraine l'exposition « Spacialités »[29] présentant l'œuvre de Dominique Paulin et Michel Kirch.

Style d'Edgar Morin

Edgar Morin se distingue par l'emploi régulier de formules paradoxales ou auto-référentielles, comme « Nous faisons le langage qui nous fait », de préfixes comme dans l'invention du terme ré-auto-éco-organisation et l'invention de néologismes comme la paradigmatologie[travail inédit ?].

Quelques notions abordées dans la Méthode

Tout au long de son œuvre, Edgar Morin a employé sa méthode pour traiter de concepts clés de la philosophie comme : l'éthique, la connaissance, le langage, la logique, l'information.

Éthique

La morale non complexe obéit à un code binaire bien/mal, juste/injuste. L'éthique complexe conçoit que le bien puisse contenir un mal, le mal un bien, le juste de l'injuste, l'injuste du juste[30].

Connaissance

Pour Morin, il n'y a « pas de connaissance sans connaissance de la connaissance » (La Méthode, tome 3). Cette Connaissance au troisième degré, qu'il appelle de ses vœux, n'est cependant pas clairement identifiée dans ses ouvrages qui n'en donnent ni les clés, ni la méthode, ni le code.

Connaître c'est computer (La Méthode, tome 3), Edgar Morin propose une connaissance de type computique - une computation étant, écrit Morin, une opération sur/via signes/symboles/formes dont l'ensemble constitue traduction/construction/solution - qui prend la forme d'un « complexe organisateur/producteur de caractère cognitif comportant une instance informationnelle, une instance symbolique, une instance mémorielle et une instance logicielle » (René Barbier[31]).

Toute connaissance (et conscience) qui ne peut concevoir l'individualité, la subjectivité, qui ne peut inclure l'observateur dans son observation, est infirme pour penser tous problèmes, surtout les problèmes éthiques. Elle peut être efficace pour la domination des objets matériels, le contrôle des énergies et les manipulations sur le vivant. Mais elle est devenue myope pour appréhender les réalités humaines et elle devient une menace pour l'avenir humain.[32]

Pour répondre aux critiques en relativisme ou nihilisme, il avance : Le fond du nihilisme contemporain, je le surmonte en disant que s'il n'existe pas de fondement de certitude à partir duquel on puisse développer une connaissance vraie, alors on peut développer une connaissance comme une symphonie. On ne peut pas parler de la connaissance comme d'une architecture avec une pierre de base sur laquelle on construirait une connaissance vraie, mais on peut lancer des thèmes qui vont s'entre-nouer d'eux-mêmes[33].

S'il n'y a pas de fondement à la connaissance, Morin identifie, à la suite de Humberto Maturana, une source originelle dans le computo de l'être cellulaire, qui est lui-même « indissociable de la qualité d'être vivant et d'individu-sujet » (René Barbier, idem).

Langage

Il est donc sensé de penser que c'est le langage qui a créé l'homme, et non l'homme le langage, mais à condition d'ajouter que l'hominien a créé le langage[34].

Le langage est en nous et nous sommes dans le langage. Nous faisons le langage qui nous fait. Nous sommes, dans et par le langage, ouverts par les mots, enfermés dans les mots, ouverts sur autrui (communication), fermés sur autrui (mensonge, erreur), ouverts sur les idées, enfermés dans les idées, ouverts sur le monde, fermés au monde.[35]

Logique

A contrario du positivisme logique et du Cercle de Vienne, pour Edgar Morin (la Méthode, tome 4) il faut abandonner tout espoir de fonder la raison sur la seule logique et il faut reconnaître ce qu'il appelle un principe d'incertitude logique.

En effet, explique Edgar Morin, pour commencer la logique rencontre la contradiction au niveau le plus basique comme l'illustre le paradoxe du Crétois, mis en évidence dès l'antiquité par le crétois Épiménide, qui déclare que tous les crétois sont des menteurs. Ensuite, le théorème d'incomplétude de Gödel montre que la logique ne peut « trouver en elle-même un fondement absolument certain », tandis que la physique quantique – avec la reconnaissance paradoxale du comportement à la fois ondulatoire et corpusculaire de toute particule (dualité onde-corpuscule) – conduit à penser que « certains aspects de la réalité micro-physique n'obéissent pas à la logique déductive-identitaire ».

Ainsi il souligne que la pensée perdrait la « créativité, l'invention et la complexité » si la logique pouvait l'asservir.

Mais il ne propose pas pour autant de bannir la logique, il adopte une position nuancée :

L'usage de la logique est nécessaire à l'intelligibilité, le dépassement de la logique est nécessaire à l'intelligence. La référence à la logique est nécessaire à la vérification. Le dépassement de la logique est nécessaire à la vérité[36].

Et si la logique ne peut fonder la raison c'est que la vraie rationalité reconnait ses limites et est capable de les traiter (méta-point de vue), donc de les dépasser d'une certaine manière tout en reconnaissant un au-delà irrationalisable.

Information

Edgar Morin apporte deux idées fondamentales pour compléter la théorie de l'information de Shannon :

  • La notion d'information ne peut être dissociée du support physique portant cette information : l'information a une réalité physique.
  • Le sens de l'information est indépendant de la théorie de l'information, et est porté par la sphère anthropo-sociale.

Selon ses propres mots (la Méthode 1) :

« L'information doit toujours être portée, échangée, et payée physiquement.(...) L'information s'enracine dans la physis, mais sans qu'on puisse la réduire aux maîtres-concepts de la physique classique, masse et énergie. (...) Les traits les plus remarquables et les plus étranges de l'information ne peuvent se comprendre physiquement qu'en passant par l'idée de l'organisation. » (ib p. 307)

Par exemple, « Le sens [d'une information] fonctionne en dehors de la théorie [de l'information de Shannon] » (La Méthode 1, 3.2.I). En fait, « La théorie de l'information [de Shannon] occulte le méta-système anthropo-social qu'elle suppose et dans lequel elle prend son sens. » (ib.)

Mais surtout, « Pour concevoir l'information dans sa plénitude physique, il ne faut pas seulement considérer ses interactions avec énergie et entropie ; il ne faut pas seulement considérer ensemble néguentropie et information, il faut aussi considérer ensemble information, néguentropie, et organisation, en englobant l'information dans la néguentropie et la néguentropie dans l'information. » (ib p. 307)

« La réalité physique de l'information n'est pas isolable concrètement. Je veux dire qu'il n'y a pas, à notre connaissance et sur notre planète, d'information extra-biologique. L'information est toujours liée aux êtres organisés néguentropiquement que sont les vivants et les êtres métabiotiques qui se nourrissent de vie (sociétés, idées). De plus, le concept d'information a un caractère anthropomorphe qui me semble non éliminable. » (ib p. 316)

Et enfin « La notion d'information est nécessairement associée à la notion de redondance et de bruit » (La Méthode 1, 3.2.I).

Son implication internationale

Le Collegium international éthique, politique et scientifique

Edgar Morin compte également parmi les membres fondateurs du Collegium international éthique, politique et scientifique, association regroupant des scientifiques, intellectuels, anciens Chefs d'États ou de gouvernements, qui souhaitent apporter des réponses intelligentes et appropriées à l'échelle mondiale aux nouveaux défis de notre temps.

Edgar Morin et le « cancer israélo-palestinien »

Article détaillé : Affaire Morin (France).

Le 4 juin 2002, Edgar Morin publie dans le journal Le Monde, avec Sami Naïr et Danièle Sallenave, une retentissante tribune libre intitulée « Israël-Palestine : le cancer »[37]. Cet article y développe l'idée que « ce cancer israélo-palestinien s'est formé d'une part en se nourrissant de l'angoisse historique d'un peuple persécuté par le passé et de son insécurité géographique, d'autre part du malheur d'un peuple persécuté dans son présent et privé de droit politique ».

Il critique « l'unilatéralisme » que porte la vision israélienne des choses. Pour lui, « c'est la conscience d'avoir été victime qui permet à Israël de devenir oppresseur du peuple palestinien. Le terme Shoah qui singularise le destin victimaire juif et banalise tous les autres (ceux du Goulag, des Tsiganes, des Arméniens, des Noirs esclavagisés, des Indiens d'Amériques) devient la légitimation d'un colonialisme, d'un apartheid et d'une ghettoïsation pour les Palestiniens. »

Il ajoutera que « les juifs d'Israël, descendants des victimes d'un apartheid nommé ghetto, ghettoïsent les Palestiniens. Les juifs qui furent humiliés, méprisés, persécutés, humilient, méprisent et persécutent les Palestiniens. Les juifs qui furent victimes d'un ordre impitoyable imposent leur ordre impitoyable aux Palestiniens. Les juifs victimes de l'inhumanité montrent une terrible inhumanité ».

Cet article valut à Edgar Morin et à ses coauteurs un procès pour « diffamation raciale et apologie des actes de terrorisme » intenté par les associations France-Israël et Avocats sans frontières. Ces associations obtinrent la condamnation[38] du philosophe par la Cour d'Appel de Versailles, mais ce jugement fut cassé par un arrêt définitif de la Cour de Cassation[39] qui a reconnu que la tribune incriminée relevait de la liberté d'expression de ses auteurs.

La lutte pour mettre en place un « tribunal moral des crimes contre l'environnement »

Edgar Morin a créé en février 2008, l’Institut International de Recherche, Politique de Civilisation à Poitiers, ceci en étroite relation avec l'Espace Mendès-France et avec trois autres fondateurs[40]. Il est allé en juin 2012 au sommet de la Terre dit « Rio+20 » où il s'est demandé dans quelle mesure il serait possible de créer un tribunal moral mondial pour juger les crimes commis contre l'avenir de l'humanité, et en particulier les crimes contre la nature, débat mené notamment avec le sénateur brésilien Cristovam Buarque et les juges Eva Joly et Doudou Diène[41].

Citation

Les sections « Anecdotes », « Autres détails », « Le saviez-vous ? », « Citations », etc., peuvent être inopportunes dans les articles.
Pour améliorer cet article il convient, si ces faits présentent un intérêt encyclopédique et sont correctement sourcés, de les intégrer dans d’autres sections.

« Mon premier acte politique fut d’intégrer une organisation libertaire, Solidarité internationale antifasciste, pour préparer des colis à destination de l’Espagne républicaine. »[42]

Ouvrages

Les ouvrages d'Edgar Morin ont été traduits en 28 langues et dans 42 pays.

  • 1946, L'An zéro de l'Allemagne, Paris, éditions de la Cité Universelle.
  • 1947, Allemagne notre souci, Éditions Hier et Aujourd'hui, Paris, 256 p.
  • 1948, Une cornerie, Édition Nagel, Paris, 223 p.
  • 1951, L’Homme et la mort, Le Seuil
  • 1956, Le Cinéma ou l'homme imaginaire, Éditions de minuit
  • 1957, Les Stars, Collections Microcosme « Le Temps qui court », Le Seuil ; 3e édition, remaniée et augmentée, coll. Points, 1972
  • 1959, Autocritique, Le Seuil
  • 1962, L'Esprit du temps, Éditions Grasset Fasquelle
  • 1967, Commune en France. La métamorphose de Plodémet, Fayard, Paris, 1967, 287 p. (cf. Plozévet)
  • 1969, La Rumeur d'Orléans
  • 1969, Introduction à une politique de l'homme, Le Seuil
  • 1970, Journal de Californie
  • 1973, Le Paradigme perdu : la nature humaine
  • La Méthode (6 volumes), coffret des 6 volumes en 2 tomes, collection Seuil Opus, 2008
    • 1977, La Nature de la nature (t. 1), Le Seuil, Nouvelle édition, coll. Points, 1981
    • 1980, La Vie de la vie (t. 2), Le Seuil, Nouvelle édition, coll. Points, 1985
    • 1986, La Connaissance de la connaissance (t. 3), Le Seuil, Nouvelle édition, coll. Points, 1992
    • 1991, Les Idées (t. 4), Le Seuil, Nouvelle édition, coll. Points, 1995
    • 2001, L’Humanité de l’humanité - L’identité humaine (t. 5), Le Seuil, Nouvelle édition, coll. Points, 2003
    • 2004, Éthique (t. 6), Le Seuil, Nouvelle édition, coll. Points, 2006
  • Autocritique Le Seuil - (sa prise de distances avec le Parti communiste)
  • 1981, Pour sortir du XXe siècle, Nathan. Nouvelle édition, Seuil, coll.
  • 1982, Science avec conscience, Fayard, Nouvelle édition remaniée, coll. Points, 1990
  • 1983, De la nature de l’URSS, Fayard, 272 p.
  • 1984, Le Rose et le noir, Galilée, 127 p.
  • 1984, Sociologie, Fayard (1re édition), Le Seuil, Points Essais (1994), p. 462
  • 1987, Penser l'Europe, Gallimard, Folio Actuel 1990 (260 p).
  • 1988, Mais, Édition Neo/Soco Invest, avec Marek Halter. 145 p.
  • 1989, Vidal et les siens
  • 1990, Introduction à la pensée complexe, Le Seuil
  • 1993, Terre-patrie (avec la collaboration d’A.B. Kern), Le Seuil, Nouvelle édition coll. Points, 1996
  • 1994, Mes démons, Stock, coll. Au vif
  • 1994, La Complexité humaine, Textes choisis, Champs Flammarion, coll. l’Essentiel
  • 1995, Les Fratricides - Yougoslavie-Bosnie 1991-1995, Édition Arléa. 123 P
  • 1995, Une année sisyphe Seuil, 500 p.
  • 1997, Comprendre la complexité dans les organisations de soins, (avec Jean-Louis Le Moigne), ASPEPS Éd.
  • 1997, Une Politique de civilisation (en collaboration avec Sami Naïr), éd. Arléa, Paris, 250 p.
  • 1997, Amour Poésie Sagesse Seuil, 81 p.
  • 1999, L’Intelligence de la complexité, (avec Jean-Louis Le Moigne), Éd. l’Harmattan
  • 1999, Relier les connaissances, Le Seuil
  • 1999, La Tête bien faite, Le Seuil
  • 2000, Les Sept savoirs nécessaires à l'éducation du futur, Le Seuil
  • 2000, Dialogue sur la nature humaine, Édition France Culture/l'Aube intervention, avec Boris Cyrulnik. 70 p.
  • 2001, Journal de Plozévet, Bretagne, 1965 (Préparé et préfacé par Bernard Paillard), La Tour d’Aigues, L’Aube
  • 2002, Dialogue sur la connaissance. Entretiens avec des lycéens (entretiens conçus et animés par Alfredo Pena-Vega et Bernard Paillard), La Tour d’Aigues, L’Aube, 70 p.
  • 2002, Pour une politique de civilisation, Paris, Arléa, 78 p.
  • 2003, La Violence du monde (avec Jean Baudrillard), Édition du Félin, 92 p.
  • 2003, Éduquer pour l’ère planétaire, la pensée complexe comme méthode d’apprentissage dans l’erreur et l’incertitude humaine (avec Raul Motta, Émilio-Roger Ciurana), Balland, 158 p.
  • 2003, Université, quel avenir ? (avec Alfredo Pena-Vega), 120 p., Éditions Charles Léopold Mayer, (ISBN 2-84377-074-2);
  • 2003, Les Enfants du ciel : entre vide, lumière, matière (avec Michel Cassé), Odile Jacob, 142 p.
  • 2004, Pour Entrer dans le XXIe siècle, réédition de Pour sortir du XXe siècle publié en 1981, Le Seuil, 400 p.
  • 2006, Itinérance, Arléa, transcription d'un entretien avec Marie-Chritine Navarro en 1999 sur France-Culture, retraçant sa carrière.
  • 2006, Le Monde moderne et la question juive, Le Seuil. (ISBN 2-02090-745-3)
  • 2007, L'an I de l'ère écologique (avec la collaboration de Nicolas Hulot), Tallandier, 127 p. (ISBN 2-84734-441-1)
  • 2007, Vers l'abîme, L'Herne, 181 p. (ISBN 978-2-85197-692-5); 2010 - Kindle edition. (ASIN B004EPYW6U)
  • 2007, Où va le monde?, L'Herne, 108 p. (ISBN 978-2-85197-669-7)
  • 2008, Mon chemin. Entretiens avec Djénane Kareh Tager, Fayard, 368 p. (ISBN 9782213636832)
  • 2008, Mai 68, La Brèche, avec Claude Lefort et Cornelius Castoriadis, Fayard, 306 p. (ISBN 9782213636986)
  • 2008, Vive la politique ?, avec Claude Lefort, Forum Libération de Grenoble sur CD audio, Frémeaux & Associés
  • 2009, Crises, CNRS, Débats (5 novembre 2009)
  • 2009, La Pensée tourbillonnaire - Introduction à la pensée d'Edgar Morin, Éditions Germina, Entretiens
  • 2009, Edwige, l'inséparable, Fayard, 320 p. (ISBN 9782213644080)
  • 2010, Pour et contre Marx, Temps Présent, 128 p.
  • 2010, Ma gauche, Bourin Éditeur, 272 p.
  • 2010, Comment vivre en temps de crise? (avec Patrick Viveret), Bayard Centurion, coll. « Le temps d'une question », 91 p.
  • 2010, Regards sur le sport, collectif, dirigé par Benjamin Pichery et François L'Yvonnet, Le Pommier/INSEP 2010, 256 p. (ISBN 9782746504844)
  • 2010, Edgar Morin, sociologue de la complexité, par Ali Aït Abdelmalek, Rennes : Ed. Apogée, 2010, 160 p. (ISBN 978-2-84398--360-3)
  • 2011, La Voie : Pour l'avenir de l'humanité, Paris, Éditions Fayard, 307 p. (ISBN 9782213655604)
  • 2011, Conversation pour l'avenir (avec Gilles et Michel Vanderpooten), La Tour d'Aigues, L'Aube, coll. « Monde en Cours ».
  • 2011, Dialogue sur la connaissance : Entretiens avec des lycéens, Éditions de l'Aube, 69 p.
  • 2011, Mes philosophes, Meaux, Germina, 128 p.
  • 2011, Le chemin de l'espérance, en collaboration avec Stephane Hessel, Fayard
  • 2012, La France est une et multiculturelle. Lettre aux citoyens de France, en collaboration avec Patrick Singaïny, Fayard, 172 p.
  • 2013, Mon Paris, ma mémoire, Fayard, 270 p. (ISBN 978-2-213-67203-8)
  • 2014, Au péril des idées, avec Tariq Ramadan
  • 2014, Enseigner à vivre. Manifeste pour changer l’éducation, Actes Sud, coédition Play Bac Éditions (ISBN 978-2-330-03432-0)
  • 2015, Avant, pendant, après le 11 janvier, en collaboration avec Patrick Singaïny, Editions de l'Aube.
  • 2015, Impliquons-nous ! Dialogue pour le siècle, avec Michelangelo Pistoletto, Actes sud, 96 p. (ISBN 978-2-330-05649-0)

Filmographie

  • 1961 : Chronique d'un été, coréalisé avec Jean Rouch
  • 1966 : Un certain regard. Le cinéma vérité, d'Edgar Morin, réalisation Alexis Klémentieff et Jacques Prayer (ORTF)
  • 2004 : Regard sur Edgar, entretiens thématiques accordés à Samuel Thomas, en DVD aux Éditions Montparnasse (267 min)
  • 2007 : Edgar Morin, un penseur planétaire
  • 2009 : Nous resterons sur Terre, film environnemental réalisé par Olivier Bourgeois et Pierre Barougier (sortie 8 avril 2009)
  • 2009 : Empreintes : Edgar Morin, film documentaire France 5 (février 2009)
  • 2010 : Regards sur le sport : Edgar Morin, sociologue, en compagnie de François L'Yvonnet, film réalisé par Benjamin Pichery, INSEP, Paris, 2010, 110 min
  • 2014 (date de sortie: 29 avril 2015) : Edgar Morin, chronique d'un regard, coréalisé par Céline Gailleurd et Olivier Bohler, avec le soutien du Centre national de la cinématographie (CNC)[43]et de la région PACA, 81 minutes.

Notes et références

  1. 1 2 Daniel Bougnoux et Bastien Engelbach, « Entretien avec Edgar Morin (2) : Science et philosophie », nonfiction.fr, (lire en ligne)
  2. "Mon chemin", entretiens avec Djénane Kareh Tager
  3. 1 2 L’homme complexe, hebdo.ch, 28 mai 2009
  4. Émission Des mots de minuit - France 2 - 7/05/08
  5. Collectif Roosevelt, site officiel
  6. « Nouvelle Donne, un parti pour concurrencer le PS », Le Nouvel Observateur, (lire en ligne)
  7. « « Nouvelle Donne », un nouveau parti à gauche », Le Figaro, (lire en ligne)
  8. « Larrouturou, l'homme des 32 heures, crée son parti », Le Parisien, (lire en ligne)
  9. « L'économiste socialiste Pierre Larrouturou lance son parti », Le Monde, (lire en ligne)
  10. Compte twitter d'Edgar Morin
  11. Voir le site du site du tribunal.
  12. http://www.lesechos.fr/monde/europe/021184522033-julian-assange-demande-lasile-politique-a-francois-hollande-1134263.php?JQguBVvb48hRtZlk.99
  13. (en) Edgar Morin, membre d'honneur du Club de Budapest
  14. Science avec conscience, 1982, Edgar Morin: « le but de la recherche de méthode n’est pas de trouver un principe unitaire de toute connaissance, mais d’indiquer les émergences d’une pensée complexe, qui ne se réduit ni à la science, ni à la philosophie, mais qui permet leur intercommunication en opérant des boucles dialogiques. »
  15. voir le site du Mouvement pour la Pensée Complexe
  16. Voir Pour sortir du XXe siècle (1981) et sa réédition Pour entrer dans le XXIe siècle (2004), ou encore Pour une politique de civilisation (1997)
  17. Entretien avec Edgar Morin : pour une politique de civilisation sur le site du ministères Affaires étrangères, 1997
  18. voir notamment la trilogie Économie et création collective (Economica, 1977), L'Économie multidimensionnelle (Economica, 1991), et L'Économie, service de la vie : Crise du capitalisme - Une politique de civilisation (Presses universitaires de Grenoble, 1996).
  19. Article « Les couleurs de la France » du NouvelObs (1996)
  20. Article Agoravox du 17 janvier 2008.
  21. Article du Monde du 2 janvier 2008.
  22. Article de Libération du 9 janvier 2008.
  23. Voir Vers L'abîme, L'Herne, 2007
  24. L'abîme ou la métamorphose ?, Rencontre avec Edgar Morin Sciences humaines, mensuel no 201 - février 2009
  25. Les Stars, Collections Microcosme « Le Temps qui court », Le Seuil, Edgar Morin, 1957
  26. Article du Slate, Jean-Michel Frodon, 28 avril 2015
  27. Gaëtan de Rosnay, Roger Bouillot, éditions de la Revue moderne -Paris, juillet 1985
  28. Article et vidéo : La Voix du net - Le mouvement des Biens Communs : L'Art pour la Conscience.
  29. Vidéo : Interview Edgar Morin - Dominique Paulin - Michel Kirch.
  30. Éthique (La méthode 6), Seuil, 2004, p. 60.
  31. dans le texte Morin et la connaissance
  32. Éthique (La méthode 6), Seuil, 2004, p. 65
  33. « Le complexus, qui est tissé ensemble » in La Complexité, vertiges et promesses, Le Pommier/Poche, 2006, p. 25.
  34. Le paradigme perdu, Points no 109, p. 86.
  35. La Méthode, tome 4, Points no 303, p. 172.
  36. La Méthode, tome 4, Points no 303, p. 207.
  37. « Israél-Palestine : le cancer », sur MCXAPC, (consulté le 10 mai 2010)
  38. Edgar Morin : « On a créé un état d’intimidation » (Interview accordée par Edgar Morin en juin 2005 à la journaliste suisse Silvia Cattori.
  39. « Jugement du 12 juillet 2006 : La condamnation d'Edgar Morin pour diffamation raciale cassée », sur Le Monde
  40. Cf. site de l'espace Mendès-France
  41. C'était le sujet de la table ronde finale de l'activité « La Terre est Inquiète », activité que Edgar Morin avait contribué à initier dans le cadre de l'IIRPC, cf. le rapport du Workshop international « La Terre est Inquiète » organisé à Rio les 18, 19 et 29 juin 2012
  42. Edgar Morin, « Pour une politique de civilisation », La pensée de midi, Actes sud, vol. 7, no 1, , p. 40-50 (ISBN 2742736042, ISSN 1621-5338, résumé, lire en ligne).
  43. Résultat de la commission COSIP du CNC du 23 mai 2013

Voir aussi

  • Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel International Standard Name Identifier Bibliothèque nationale de France Système universitaire de documentation Bibliothèque du Congrès Gemeinsame Normdatei Institut central pour le registre unique Bibliothèque nationale de la Diète WorldCat
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Articles connexes

  • Constructivisme (épistémologie)
  • Épistémologie complexe
  • Jean-Louis Le Moigne
  • Stéphane Lupasco
  • Systémologie
  • Affaire Morin : il s'agit du débat et des suites judiciaires qui suivirent un article coécrit par Edgar Morin intitulé « Israël-Palestine : le cancer », publié le 4 juin 2002 dans le quotidien Le Monde. Cette affaire se terminera le 12 juillet 2006, la condamnation d'Edgar Morin pour diffamation raciale étant cassée par la Cour de cassation.

Liens externes

  • Association pour la pensée complexe : APC dont Edgar Morin est le président d'honneur et qui comprend plusieurs fiches de lecture
  • Bibliographie d'Edgar Morin.
  • Présentation du fonds Edgar Morin conservé à l'IMEC (Institut Mémoires de l'édition contemporaine.

Vidéos

  • Vidéos d'Edgar Morin réalisées par Denis Failly autour d'Intelligence de la complexité issu du colloque de Cerisy
  • Regard sur Edgar Entretiens thématiques réalisés par Samuel Thomas.
  • Edgar Morin nous donne sa vision de l'homme et de la planète
  • Conférence : Crise et mondialisation, abîme ou salut ?
  • Conférence : université d'Été : Relier les Connaissances, Transversalité, Interdisciplinarité. Production : université Louis-Pasteur, Strasbourg, 2002.
  • Edgar Morin en 2003, une archive de la Télévision suisse romande
  • Bande annonce du film Edgar Morin, chronique d'un regard

Textes et articles

  • Le Manifeste pour la Métamorphose du Monde avec Pierre F.Gonod et Paskua
  • Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur, en plusieurs langues, sur le site de l’UNESCO
  • Charte de la Transdisciplinarité
  • Appel d'Edgar Morin pour les biens communs Président de La Voix du Net

Entretiens

  • Daniel Bougnoux et Bastien Engelbach, « Entretien avec Edgar Morin (2) : Science et philosophie », nonfiction.fr, (lire en ligne)
  • Entretien d'Edgar Morin avec Daniel Mermet sur France Inter
  • De nombreux documents sur Edgar Morin
  • Entretien et portrait d'Edgar Morin par Ariane Laroux : Portraits parlés aux éditions de l'Âge d'Homme.
  • Entretien avec Edgar Morin sur La Voie
  • Edgar Morin, une voie pour éviter le désastre annoncé Par Rue89 23/01/2011 17H58
  • La voie : Les réformes pour le XXIe siècle Texte d'Edgar Morin version mars 2010. Dialogues en humanité
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