Marqueterie
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La marqueterie est un décor réalisé avec des placages découpés suivant un dessin et collés sur un support (meuble, boiserie, ou tableau). Les images ainsi obtenues peuvent être géométriques (on parle alors de frisage), figuratives ou abstraites. Par extension, ce terme désigne la technique et le métier qui réalisent ce décor spécifique.
Elle désigne également les grandes compositions de pierre sur le sol, mais se différencie de la mosaïque et ses tesselles, par la dimension de ses grands aplats, souvent en marbre dans les pavements d'autels en Italie (par exemple à Pise ou à Sienne), ou en pierre dure ou semi-précieuse à Florence (par ex. l'Opificio delle pietre dure).
Le marqueteur est l'artisan qui réalise la marqueterie.
Historique
À l'origine de la marqueterie, il y a l'incrustation. Pratiquée dans la décoration d'objets en bois depuis le début de l'antiquité égyptienne, cette technique consiste à creuser le bois pour y placer des morceaux d'une autre matière (os, corne, ivoire, pâte de verre, pierre, galuchat…) ou d'une essence différente. Cette technique décorative fut très utilisée (parfois sur le mobilier de personnes moins aisées, les incrustations sont peintes en trompe-l'œil) et s'est vite diffusée dans tout le monde antique. Quoiqu'utilisée ponctuellement, l'incrustation ne survivra pas à l'empire romain.
C'est au XIVe siècle que les Italiens réutilisent cette technique pour orner le mobilier. La marqueterie atteint son apogée aux XVIIe et XVIIIe siècles sous les styles Louis XIV et Louis XV notamment[1]. Ensuite la marqueterie est délaissée au XIXe siècle, utilisée principalement en frisage (style Louis-Philippe). La fin du XIXe siècle voit renaître cet art pour magnifier formes naturelles et torturées de l'Art nouveau.
Différentes techniques
L'intarse

Ancêtre de la marqueterie, cette technique apparut pendant l'antiquité, elle consiste à incruster divers matériaux tel que la nacre ou la pierre. À cette époque, la marqueterie se trouve principalement sur des édifices.
L'Italie révolutionna cette technique en l'appliquant au mobilier au XIVe siècle avec des meubles plaqués de bois de nacre ou encore d'os. Ces combinaisons d'essences de bois et de matériaux forment des frises ou des tableaux (comme ce trompe-l'œil réalisé par Giuliano da Maiano sur des dessins de Francesco di Giorgio Martini). Ainsi on retrouve l'appellation de « peinture en bois » pour désigner ces marqueteries.
La marqueterie par découpe superposée
La marqueterie par découpe superposée (ou marqueterie Boulle) est une technique de marqueterie utilisant des matériaux (bois d'essences variées, écaille de tortue, laiton, étain) découpés simultanément pour former un motif décoratif. L'ébéniste André-Charles Boulle, qui la popularisa au XVIIIe siècle, lui donna son nom.
La marqueterie élément par élément
La marqueterie élément par élément vise, tout comme la marqueterie par découpe superposée, à créer un motif décoratif par la juxtaposition de différents matériaux (bois d'essences variées, écaille de tortue, métal...). L'ébéniste réalise en premier lieu un dessin détaillant chaque élément à réaliser. Puis il découpe chaque pièce dans une plaque du matériau désiré. Il assemble ensuite les pièces afin de créer le motif. La technique diverge ainsi de la marqueterie par découpe superposée par le fait que les motifs sont créer un à un et non de manière conjointe. L'avantage de la technique est qu'elle permet d'obtenir des éléments qui composent le motif extrêmement précis, se juxtaposant parfaitement. L’œuvre d'ébénisterie la plus fameuse utilisant cette technique est sans doute le Bureau du roi, réalisé par les ébénistes Jean-François Oeben et Jean-Henri Riesener entre 1760 et 1769.
La marqueterie Vriz
Au XXe siècle Georges Vriz met au point une technique dite de superposition qui permet de révéler par transparence les éléments décoratifs sous-jacent[2].
La marqueterie iranienne ou khatamkar
Cet artisanat très présent en Iran fait penser aux mosaïques de faïence d'une façon miniaturisée. Beaucoup d'objets sont plaqués de feuilles de marqueteries : boîtes, cadres, accessoires de bureau...
Plusieurs étapes sont nécessaires pour réaliser des objets plaqués le plus souvent sur du bois.
Cet artisanat utilise des matières premières naturelles comme des fils de laiton fins profilés en étoile ou en triangle, de couleur jaune brillant; des bois naturellement colorés de couleur noir, rouge et orange ou teints avec des colorants végétaux; de l'os de chameau coupé en lamelle pour les blancs. Toutes ces matières premières sont découpées en baguettes fines.
Ces baguettes sont ensuite assemblées en faisceaux. Chaque baguette est placée précisément en fonction du dessin que l'on souhaite obtenir en coupe perpendiculaire. Ces faisceaux sont agglomérés par pression à la colle d'os et on les enserre entre deux plaquettes de contreplaqué. Puis, l'ensemble de ces éléments qui forment un pain est placé dans une presse où il reste pendant douze à vingt quatre heures. Après décoffrage, on obtient un bloc en forme de parallélépipède. De fines lamelles d'environ un demi millimètre d'épaisseur sont découpées à la scie à ruban.
Ces fines lamelles sont ensuite appliquées sur le support à décorer et fixées à la colle d'os chaude[3].
Marqueteurs renommés
- André-Charles Boulle, français, ébéniste du roi Louis XIV
- Famille Hache, famille d'ébénistes français
- Giuseppe Maggiolini, ébéniste italien
- Jacques Sommer
- Émile_Gallé (1846-1904) : École de Nancy
- Vassilieffe : artiste russe travaillant au Faubourg St Antoine (1920-1930) mort prématurément d'une maladie pulmonaire. Ses œuvres sont parmi les plus belles jamais réalisées.
- Pierre Gole, ébéniste hollandais
- Charles Spindler, marqueteur alsacien
- Jérôme Boutteçon, marqueteur franc comtois, MOF en 1994, reçoit en 1999 le Grand Prix National des métiers d'art en France et le 1er prix des rencontres internationales de la marqueterie à Versailles.
- Philippe Guerin, Meilleur Ouvrier de France en Marqueterie 1994 habilité par la Direction des Musées de France
Notes et références
- ↑ Marqueterie
- ↑ Méthode VrizVriz
- ↑ Tapis d'Iran – Tissage et techniques d'aujourd'hui – Jean et Danielle Burkel – Les éditions de l'Amateur – 2007 – ISBN 978-2-85917-457-6
Annexes
Bibliographie
- J. Justin Storck, Le Dictionnaire Pratique de Menuiserie, Ebénisterie, Charpente, 1906, réimpr. éd. Vial 2006.
- Bruno Bontempelli "La marqueterie, un art revisité" 2002 - Éditions ATLANTICA
- VRIZ 1990
Articles connexes
- Maître d'art
- Chlorociboria
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