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Inconscient

Inconscient

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Inconscient (homonymie) et Inconscience.

L'inconscient ou inconscience, (de in-, préfixe privatif (indique le contraire du radical), et conscient, composé du préfixe con-, « avec », et de scientia, « le savoir ») est un concept de psychologie qui désigne l'activité psychique se déroulant hors de la sphère consciente dans l'esprit d'un individu.

L’inconscient est le concept central de la psychanalyse, son objet d’étude et de pratique.

Histoire

Occurrence du terme

La première occurrence du terme — en tant que non-conscient — que l'on puisse relever est en langue anglaise. Elle vient d'un juriste anglais, Henry Home Kames, en 1751[1]. Puis, c'est un écrivain suisse qui l’introduit dans la langue française, Henri-Frédéric Amiel aux alentours de 1860 au sens de vie psychique inconsciente[1].

Conceptualisation du terme

La philosophie s'était dès l'Antiquité intéressée à une activité qui puisse échapper à la conscience mais c'est au XVIIe siècle Descartes qui, à travers le cogito, conceptualise l'opposition entre la conscience comme fondement de la raison et ce qui y échappe[2] — relégué par lui dans le domaine de la folie[3]. Leibniz, avec un texte concernant les « petites perceptions confuses » (ou théorie des petites perceptions[4]) s'approche également d’un concept d'inconscient qui s'oppose à la conception cartésienne de la conscience. Il constate que nos pensées humaines sont continues à l'insu de nos consciences[5]. Dans le même temps, Pascal et Spinoza remettront en cause l’autonomie de la conscience à travers notamment l’importance des automatismes et des affects.

Au XVIIIe siècle apparaît sur ce présupposé la « première psychiatrie dynamique »[6] qui pratique une « thérapeutique fondée sur le magnétisme »[6] comme chez Franz Anton Mesmer, ce qui amène à voir l’inconscient « comme une dissociation de la conscience: subconscience ou automatisme mental »[6] et accessible à l'hypnose.

Au XIXe siècle, avec Schelling et Arthur Schopenhauer apparaît l'idée d’une psyché présente dans l’âme humaine et qui échappe au rationalisme, Von Hartmann publie en 1868 La philosophie de l'inconscient[7]. Et c'est dans ce siècle que se développe une « psychologie expérimentale », médicale et physiologique, avec Johan Friedrich Herbart, Hermann von Helmholtz, Gustav Fencher, Wilhelm Wundt ou Carl Gustav Carus qui fut le premier à noter le rôle éminent des fonctions sexuelles dans la vie psychique[6].

Puis au tournant du siècle, Sigmund Freud en développe une nouvelle conception, à partir de la synthèse de l'enseignement de Charcot, Bernheim et Breuer dans un premier temps puis de l’interprétation du rêve dans un second[8], donnant par là naissance à la psychanalyse où cette notion est centrale[8]. Au cours du XXe siècle, différents psychanalystes approfondiront le travail de Freud : Mélanie Klein insiste sur la relation archaïque avec la mère ; Jacques Lacan développe, à partir d'une théorie du signifiant, les liens entre inconscient et langage.

Dans le même temps, de nombreux travaux en psychologie sociale et en psychologie cognitive aborderont expérimentalement les processus inconscients et, plus récemment, les bases cérébrales de ces processus font l'objet de nombreux travaux de recherche en neurosciences cognitives, notamment grâce aux informations fournies par les études neuropsychologiques de phénomènes comme la « vision aveugle » ou la négligence, ainsi que par les études en neuroimagerie. Suivant les auteurs, ces travaux se placent dans une perspective compatible ou au contraire relativement disjointe des approches psychanalytiques mentionnées précédemment[9].

Psychanalyse

Pour la psychanalyse, et d'après Freud, l'inconscient est l’objet même de son étude et de sa pratique. Il peut-être conçu comme un maillage d'idées, de perceptions, d'émotions, de mots, de signifiants, de pulsions constituant le psychisme, influant sur nos conduites, et inaperçues par la conscience. Il ne s'agirait pas ici simplement de l'opposition à la notion de conscience mais d'une structure réactive et dynamique. Par exemple, un changement dans l'une des mailles provoqué par une perception pourrait entraîner des modifications sur une plus grande partie du psychisme. Ce qui se déroule dans l'inconscient n'est, en ce sens, pas soumis aux lois de la logique[10] bien que susceptible de compréhension : nos actes manqués (y compris les représentations, qui sont des « actes psychiques » selon Freud) répondent à des raisons, des désirs non formulés de façon intelligible, sans conscience de ces motifs. À partir de là, la psychanalyse se présente comme une méthode d'investigation des processus psychiques inconscients.

Sigmund Freud, dans la première topique de l’appareil psychique, nomme « inconscient » une instance composée d’éléments refoulés à qui a été refusé l’accès à l’instance préconscient-conscient et qui est constituée de représentations des pulsions régies par les mécanismes du processus primaire[11]. Dans la seconde topique, l'inconscient est désigné principalement par l'instance du « Ça » mais recouvre partiellement celles du « Moi » et du « Surmoi »[11].

Sigmund Freud

Hypnose et association libre

La pratique de l'hypnose, avait depuis longtemps mis en évidence l'existence de processus psychiques inconscients (Bernheim, Janet...) : « Je me souvins alors d'une expérience étrange et instructive que j'avais vue chez Bernheim, à Nancy ; Bernheim nous avait montré que les sujets qu'il avait mis en somnambulisme hypnotique et auxquels il avait fait accomplir divers actes n'avaient perdu qu'apparemment le souvenir de ce qu'ils avaient vu et vécu [...] Si on les interroge, une fois réveillés, sur ce qui s'est passé, si on les assure qu'ils le peuvent alors les souvenirs oubliés reparaissent sans manquer »[12].

Lorsque Freud abandonne l'hypnose et invente la technique d'association libre, il aboutit aux mêmes conclusions. L'inconscient n'existe pas seulement pour les personnes atteintes de pathologies psychiques, mais chez tout être humain. Cette hypothèse permet de rendre compte, selon lui, du rêve, des actes manqués et des mots d'esprit. Dans le rêve, le mot d'esprit ou les actes manqués, ce sont les lacunes ou les déformations du discours qui renseignent sur des désirs inconscients. L'inconscient, pour Freud, est lié au désir ou à la pulsion, et par voie de conséquence à l'interdit, au tabou, à la transgression[n 1].

Manifestations et accès à l’inconscient

Pour Freud, il existe des moyens privilégiés d’accès à l'inconscient :

  • Les rêves : « la voie royale de connaissance de l'inconscient »[13]. Le fait que tout homme rêve est une preuve de l'existence d'un inconscient. L'analyse du rêve participe de la découverte des mécanismes de symbolisation d'un psychisme, et des mécanismes de déformations de la censure. Le rêve a donc un sens à déchiffrer en tant qu'il est la satisfaction déguisée d'un désir inconscient.
  • Le lapsus : des mots qui se substituent involontairement à d'autres sont entendus comme une expression de l'inconscient et compris comme n'étant pas dus au hasard mais à un sens refoulé qu'il est possible de comprendre.
  • L'acte manqué : Il existe des phénomènes quotidiens qui viennent rompre la continuité de nos actes (des oublis, des pertes d'objets, etc.). C'est également un des moyens pour la psychanalyse de pouvoir repérer des désirs ou des conflits inconscients.

Mécanismes

  • La condensation : « mécanisme par lequel une représentation inconsciente concentre les éléments d’une série d’autres représentations »[14], propre à manifester des désirs inconscients en déjouant la censure, à l'œuvre dans le symptôme et d'une façon générale dans les diverses formes de productions de l'inconscient (lapsus, oublis...), Freud l’a d’abord mis en évidence dans le travail du rêve[14]. « Cela consiste à représenter par un seul élément du contenu manifeste une multiplicité d'éléments (image, représentation...) du contenu latent. Inversement, un seul élément du contenu latent peut être représenté par plusieurs éléments du contenu manifeste. »[15]. Il s'agit d'un travail de « compression » dont Freud dit qu'il est différent d'un simple résumé. Par exemple, une personne peut tout à coup revêtir l'apparence d'une autre et prendre le caractère d'une troisième.
  • Le déplacement : « Fait que l'accent, l'intérêt, l'intensité d'une représentation est susceptible de se détacher d'elle pour passer à d'autres représentations originellement peu intenses, reliées à la première par une chaine associative. »[15]. C'est le procédé par lequel un trait secondaire ou un détail insignifiant dans le récit prend dans l'interprétation psychanalytique une valeur centrale. Il n'y a pas de correspondance entre l'intensité psychique d'un élément donné du contenu manifeste et celle des éléments du contenu latent auquel il est associé. Ainsi, la représentation originelle se trouve de fait refoulée, parce que désinvestie[16].
  • Le refoulement : Il s'agit d'un mode de défense privilégié contre des pulsions. Le refoulement est l'opération par laquelle le Moi repousse et maintient à distance du conscient des représentations considérées comme désagréables, car inconciliables avec le réel.
  • La formation de compromis : C'est un conflit entre deux tendances, l'une inconsciente et d'ordinaire refoulée qui lutte pour la satisfaction d'un désir, et l'autre consciente qui désapprouve et réprime cette satisfaction. L'issue de ce conflit est une formation de compromis dans laquelle les tendances trouvent une expression complète. Un bon exemple de formation de compromis est l'acte manqué.

Appareil psychique : les topiques

L'idée d'une « topique » psychique est présente dans la pensée de Freud dès 1895. Il élabore un appareil psychique constitué de systèmes doués de fonctions différentes et disposés dans un certain ordre les uns par rapport aux autres. On peut les considérer comme des lieux (topos =lieu en grec).

Première topique

Il existe quatre systèmes décrits par Freud dans sa première topique. La première est le conscient (Cs) ; il est situé à la périphérie de l'appareil psychique, recevant à la fois les informations du monde extérieur et celles provenant de l'intérieur. C'est le lieu d'accès direct des représentations à la conscience et en lui ne s'inscrit aucune trace durable des excitations. Ce système respecte des règles (logique, temporalité...) pour se protéger et garantir sa survie en refoulant tout ce qui pourrait menacer l'adaptation du sujet.

La seconde est le préconscient (Pcs) ; il est situé entre le système inconscient et conscient. Il est le plus souvent rattaché au conscient et il est alors question de système perception-conscience, traduction littérale de l'allemand freudien « Wahrnehmungsbewusstsein », plus correctement traduit par : « la conscience dans sa fonction perceptive ». Il est séparé de l'inconscient par la censure qui cherche à interdire aux contenus inconscients la voie vers le conscient.

Troisième système, l'inconscient (Ics), est le siège des pulsions innées, des désirs et des souvenirs refoulés ; c'est la partie la plus archaïque de l'appareil psychique. Ce système ne comprend que des représentations de choses, il ne peut pas les verbaliser. Ces représentations ne connaissent ni négation ni doute, elles ne respectent ni les règles de la logique, ni de la temporalité ordonnée. Elles sont régies par le principe de plaisir. L'inconscient peut être représenté comme la partie immergée de l'iceberg.

La quatrième et dernière, la censure, est une instance particulière qui laisse passer uniquement ce qui lui est agréable et retient le reste. Ce qui se trouve alors écarté par la censure se trouve à l'état de refoulement et constitue le refoulé. Dans certains états comme le sommeil, la censure subit un relâchement de sorte que le refoulé puisse surgir dans la conscience sous forme d'un rêve. Mais comme la censure n'est pas totalement supprimée, le rêve devra subir des modifications. En effet le contenu latent (le sens caché du rêve) sera déformé par la censure pour devenir le contenu manifeste (c'est-à-dire le rêve tel qu'il apparaît au rêveur ou, au moins, le souvenir que le rêveur en a).

Seconde topique
Représentation de la seconde topique comparée à la première

Freud restera fidèle à sa conception de la théorie première de l'appareil psychique. Il va cependant introduire la seconde topique en 1923. Cette seconde topique se superpose à la précédente et introduit trois nouvelles instances : le ça, le Surmoi et le Moi.

  • Le ça : Il est dans l'inconscient et il est immuable. C'est l'instance la plus primitive. Le ça est le réservoir de la libido, du désir sexuel mais aussi d'autres désirs tels que : le désir de domination, de maîtrise, de jouissance et de savoir. Le « ça » cherche des satisfactions immédiates.
  • Le Surmoi : Il est la plupart du temps inconscient et immuable. Il refoule et censure de façon archaïque et infantile. C'est en partie l'intériorisation des désirs parentaux.
  • Le Moi : Il est en grande partie dans le conscient mais il n'est pas entièrement immuable. Le Moi s'efforce d'établir un équilibre entre les interdits et les refoulements du Surmoi, les désirs du ça et les nécessités de l'action sur le monde extérieur et de la vie sociale.

Il convient notamment de mentionner que Freud, dans son « Introduction à la psychanalyse », conçoit l’appareil psychique comme étant formé d’une grande antichambre qui est l’inconscient et où toutes les tendances prennent naissance. Quelques-unes d’entre elles arrivent à passer la censure, à quitter cette antichambre et à s’acheminer vers le conscient, encore faut-il que ce dernier s’y intéresse. Toutes les tendances commencent donc par être inconscientes.

Jacques Lacan

L’inconscient est le discours de l’Autre

Article connexe : Grand Autre.

Pour Jacques Lacan, il a été fréquemment oublié, après Freud, que « l'expérience psychanalytique est celle où le sujet est confronté à la vérité de sa destinée »[17] à travers les discours qui l’ont constitués et dans lesquels il se situe[17]. Ainsi dans la mesure où toute parole est destinée à quelqu'un, où elle possède une adresse, le sujet s'identifie dans le discours au semblable, à ce qu'il pense être son identité, son moi, qui n'est en réalité qu'un autre mais questionne véritablement son existence à partir de l'Autre, un « lieu d’où se pose pour lui la question de son existence concernant son sexe et sa contingence dans l’être nouée dans les symboles de la procréation et de la mort »[17], cette question est de l’ordre de la loi symbolique qui fonde l’alliance et la parenté (ce que Freud nomme le complexe d’Œdipe), identique à l'ordre du langage car « c'est à travers les nominations de la parenté et les interdits que se noue le fil des lignées. Aussi le sujet se constitue-t-il au lieu de l’Autre, dans la dépendance de ce qui s'y articule comme discours, pris dans une chaîne symbolique où il est joué comme un pion : l’inconscient est le discours de l’Autre »[17].

L'inconscient est structuré comme un langage

Article connexe : Signifiant (psychanalyse).

Le discours de l'Autre constitue une chaîne signifiante dans une altérité vis-à-vis du sujet aussi radicale que « celle des hiéroglyphes encore indéchiffrables dans la solitude du désert » selon la formule de Lacan dans les Écrits[17] mais cette chaîne prend les formes de la répétition freudienne en interférant dans les coupures du discours et fait symptôme[17]. Lacan, en s'appuyant sur la linguistique de Ferdinand de Saussure et de Roman Jakobson montre que les lois qui structurent l’inconscient se retrouvent dans la chaîne du discours : l’inconscient est structuré comme un langage, ce qui ne signifie pas qu'il l’est comme une langue[17]. La linguistique structurale a mis au jour la distinction entre signifiant et signifié mais pour la psychanalyse c'est le signifiant qui prime sur le signifié et les deux ordres sont séparés par une barre qui marque la résistance à la signification, il est donc nécessaire d’abandonner l’illusion que le signifiant représente le signifié, par exemple les signifiants « homme » et « femme » ne rendent pas compte des concepts d’homme et de femme mais renvoient à la différence des places assignés l’un à l'autre par la loi symbolique, phallique, en ce sens « les motifs de l'inconscient se limitent au sexuel »[18]. Lacan établit ainsi la correspondance entre des figures de style et les formes de manifestations de l’inconscient identifiées par Freud comme le déplacement et la condensation : le symptôme est une métaphore et la métonymie est la marque du désir[19].

Le sujet de l’inconscient

Les productions de l’inconscient montrent que, dans l’inconscient, « ça pense » mais sous la forme d’une « structure de discontinuité, de fente aussitôt refermée qu'apparue, structure de battement » où le sujet de l’énonciation, distinct du sujet de l’énoncé (du « je » grammatical), apparaît fugitivement au moment du « ratage de l’objet du désir » toujours fuyant[19]. Pour autant, le sujet de l’inconscient est toujours « sans voix » de par la structure du signifiant : le sujet est représenté par un signifiant pour un autre signifiant, ce qui implique que le sujet s'évanouit, réduit à n'être qu'un signifiant dans le mouvement même où il est amené à parler[19]. Ce n’est que dans le retour du refoulé qu'il peut donner quelque chose à entendre, c’est pourquoi le rêve est un rébus « une expression pictographique sans alphabet constitué » témoignant de pensées non arbitraires mais dont on ne peut tirer de conclusion définitive « car leur cause, point ombilical, échappe : ce que Lacan nomme le réel »[19].

La lettre

Ce n'est pas le phonème qui constitue l’unité d’organisation de l'inconscient mais la lettre, de nature localisable et différentielle, à la fois pur symbole et élément matériel, pris par le sujet comme objet perdu voire objet lui-même, en ce sens les mots sont traités comme des choses, et à l'image de la poésie, « ils se prêtent à la dislocation et à la césure selon le jeu de "lalangue", où le sujet de l’inconscient trouve à se faire entendre et le symptôme à s'écrire »[19], ainsi les éléments (en eux-mêmes dépourvus de signification) de la chaîne signifiante à l’œuvre dans l’inconscient tirent leur valeur de leur émergence dans le discours en tant que signe d’un désir interdit[19].

Topologie

L'inconscient ne devrait pas être représenté comme un dedans opposé à un dehors mais selon une structure topologique de bord : « la béance de l’inconscient en son mouvement d'ouverture et de fermeture est d’une structure isomorphe à celle des pulsions prenant électivement appui sur les zones du corps comportant un bord »[19]. Cette topologie peut-être rapportée à diverses formes, dont par exemple la bande de Möbius : les manifestations de l’inconscient ne franchissent pas un bord mais sont dans une continuité comme l’envers et l’endroit d’une telle bande[20].

Représentation topologique de l'inconscient selon Jacques Lacan : la bande ne compte pas deux faces séparées mais une seule, même si en chaque point il y a un envers et un endroit

Psychologie analytique

L’inconscient est également un concept chez jungienne, ou en psychologie analytique. Dans ce cadre il a sa définition propre. Ici, l'inconscient se composerait d'un inconscient personnel, d'un inconscient collectif et d'un inconscient spirituel qui nous préviendrait de dangers et trouverait la solution de certains conflits. Jung donne des exemples de rêves qui auraient une fonction d’avertissement[21]. Selon Carl, « la complexité de la psychanalyse jungienne tient au fait que toutes les instances psychiques sont en étroites relations les unes avec les autres. Décrire isolément un concept donne de lui une vision forcément partielle car ne tenant compte ni des rapports dynamiques avec les autres instances ni de l'ensemble du système psychique. Tout est lié, tout est en mouvement »[22].

Le concept moderne d'inconscient, peut être attribué à Freud. Celui-ci l'a appliqué à des cas individuels et a inventé des méthodes d'investigation pour des patients atteints de troubles psychiques.[réf. nécessaire] Le point de vue de Sigmund Freud se rapporte à l'idée d'un inconscient individuel et il s'est, à ce sujet aussi, opposé à l'idée du suisse Carl Gustav Jung d'un inconscient collectif. Dans un premier temps proche de la psychanalyse freudienne, il a par la suite créé sa propre école de psychologie analytique[23],[24].

Inconscient et neurosciences

Lionel Naccache : "Nous sommes [...] passés en moins de quarante ans d'une conception scientifique d'un inconscient archaïque du point de vue de ses fondements anatomiques cérébraux, d'un inconscient stupide automatique et réflexe du point de vue de ses fonctions mentales, à celle d'un inconscient autrement plus riche et élaboré sur les plans fonctionnel et anatomique."[25]

Selon Lionel Naccache, « les réflexions de brillants mathématiciens, cybernéticiens, linguistes, psychologues tels John von Neuman, Alan Turing, Norbert Weiner, Marvin Minsky, Noam Chomsky ou George Armitage Miller » qui affirment que « les processus mentaux peuvent être décrits comme des processus de traitement de l’information, au sens mathématique et statistique du terme »[26], ainsi que sur les développements techniques comme l’imagerie cérébrale fonctionnelle[27].

Selon cette conception, le système nerveux reçoit et traite de très nombreuses informations provenant du corps et du monde qui l'environne, mais seulement une infime portion de ces informations parviennent à notre conscience[28].

Pendant de nombreuses années, c'est le paradigme de l'arc réflexe et d’une distribution hiérarchique des fonctions cérébrales de John Hughlings Jackson qui dominera les neurosciences. Selon Jackson, la vie consciente est issue de processus mentaux prenant leur origine dans le néocortex cérébral, tandis que la vie inconsciente est issue du fonctionnement des régions sous-corticales.

L'une des expériences fondatrice selon Naccache[29] concerne la capacité de vision d'un humain ou d'un singe malgré l'absence de cortex occipital (région du cerveau qui traite les informations visuelles), appelée vision aveugle. Avant cette expérience en 1974[30], on aurait prédit que l'absence de cortex visuel pour traiter les informations visuelles, induirait une cécité totale. Or ces expériences montrent que malgré la perte de « vision focale » (c'est-à-dire que l'individu se dit lui-même aveugle), une certaine vision persiste : l'individu cligne les yeux à la menace, évite certains obstacles, témoignant d'une « vision d'ambiance ». Mais cette vision d'ambiance est non consciente. Les individus peuvent ainsi deviner l'expression émotionnelle d'un visage sans en avoir la moindre conscience[31]. Le domaine de l'inconscient vu par les neurosciences apparaît ainsi comme tous les processus mentaux et performances d'un individu dont il n'a pas conscience, créant une dissociation entre les faits objectifs et les capacités d'introspection du sujet.

Mais ce type d'expérience restera selon Naccache dans un premier temps prisonnier de la vision de Jackson d’ères du cerveau spécialisées, car l'origine neurologique de cette vision non consciente était considérée sous corticale, et à juste titre[32]. Mais c’est grâce notamment à l’expérience de l’hémi-négligence que l’hypothèse d’une localisation de processus inconscients dans les zones les plus complexes du cerveau émergera, découverte déjà faite par Freud qui était neurologue de formation, rapporte Guillaume Surena[27]. Cette expérience montre en effet que des patients dont certaines régions cérébrales sont lésées mais dont les voies visuelles (notamment corticales) sont respectées, ne voient pas consciemment : les informations visuelles ne parviennent pas jusqu'à l'attention. Ceci qui explique que les patients ont des performances visuelles correctes (barrer des segments) mais sans qu'il puissent en témoigner[33]. Il semble donc que des aires hautement spécialisées comme le cortex visuel, que l'on pensait jusque là dévolu à la vision consciente (selon la théorie de Jackson), puisse opérer de façon inconsciente.

Ainsi selon Lionel Naccache, « élaborer un discours contemporain sur l’inconscient et faire l’économie d’une discussion de la pensée freudienne relèverait, je crois, du mépris ou de l’ignorance, bref d’une barbarie intellectuelle »[34].

Dès lors l’inconscient cognitif est caractérisé par trois propriétés, qui sont autant d’hypothèses selon Naccache[35] :

1) les processus inconscients ne sont pas seulement cantonnés aux émotions mais peuvent tenir à des processus complexes et abstraits. Par exemple la prise de décisions où l'on sait que dans certaines conditions, les décisions prises sans réflexion consciente sont meilleures que celles prises après réflexion consciente[36].

2) il existe une multiplicité de circuits neuronaux et donc d'inconscients différents

3) ces processus entretiennent des relations avec la conscience.

Dès lors, il existe une série de correspondances entre l’inconscient des neurosciences et celui de Freud : la richesse des représentations ; l'opposition à la conscience ; le processus de prise de conscience repose sur la notion d’attention ; la division de l’espace inconscient en plusieurs catégories quantitativement distinctes[27]. Naccache identifie également trois oppositions  : l’immortalité des représentations inconscientes qui ne peuvent mourir ou disparaître qu’en devenant conscientes ; les interprétations et les désirs inconscients ; le refoulement[27],[n 2].

Ainsi l'inconscient d’après les neurosciences est désignés selon certains chercheurs sous les expressions d'« inconscient cognitif » ou d'« opération non consciente »[37],[38],[39] qui sont selon Stanislas Dehaene plus clairs et plus neutres pour éviter une confusion avec l'inconscient "freudien"[40]. En effet, l'inconscient freudien ne s'y assimile pas exactement d'après John F. Kihlstrom, Stanislas Dehaene : « de nombreux aspects de la théorie freudienne de l’inconscient ne trouvent pas d’échos dans la recherche contemporaine[40]. », ou encore Lionel Naccache : « À l'image de Colomb qui explorait les Amériques en étant persuadé de découvrir les Indes, Freud commit lui aussi une erreur. L'"erreur de Freud" fut de croire découvrir l'"inconscient", alors qu'il nous dévoilait l'essence profonde de notre conscience ! »[25]. Cependant selon Guillaume Surena, « ce n’est donc pas Freud qui ne savait pas où il allait, c’est Naccache qui, comme Amerigo Vespucci et les cartographes de son temps, ne s’est pas rendu compte qu’il n’est que là où Freud a été entre 1895 et 1900 »[27], Freud ne nie pas le soubassement cérébral ou neuronal de la vie psychique, il en propose une explication à partir d'une topique abstraite, non réaliste puisque les mêmes activités neuronales peuvent représenter aussi bien les processus conscients qu'inconscients[27]. Par ailleurs, divers acteurs voient un possible rapprochement et une compatibilité entre les découvertes des neurosciences et la psychanalyse dont le neuroscientifique, prix Nobel de médecine, Eric Kandel[41].

Le cerveau inconscient peut non seulement effacer certaines données visuelles, ce qui falsifie l'image qui apparaît au cerveau conscient, mais aussi il peut remplir cet espace avec de fausses données et ainsi remplacer les données manquantes[42].

On oppose souvent les traitements conscient et non conscient par leur caractéristiques respectives[43],[40],[44] :

traitement conscient traitement inconscient
plus lent plus rapide
capacité limitée (traitement exclusif de l'information) capacité moins limitée (traitement non exclusif de l'information)
à partir de moins d'informations à partir de plus d'informations
plus forte dépense métabolique plus faible dépense métabolique

Critiques philosophiques de l'inconscient freudien

L'inconscient, pour Alain, n'est pas la sur-interprétation freudienne mythologique[45].

Pour Karl Jaspers, le pansexualisme de l'inconscient freudien est une psychologie littéraire critiquable[46].

Jean-Paul Sartre considère que l'inconscient freudien n'est pas autonome et psychique. Pour lui, l'inconscience est une modalité de la conscience qu'il nomme le « pour-soi » dans le langage phénoménologique.

Selon Michel Onfray, l’inconscient freudien est idéal, idéel, nouménal, immatériel et « phylogénétique »[47], c'est-à-dire lié à l’évolution de l'espèce. Freud a pour théorie l'évolution par transmission des caractères acquis, largement réfutée depuis que le darwinisme et la théorie synthétique de l'évolution se sont imposés, que l'inconscient psychique serait un caractère qui se transmettait de génération en génération depuis les premiers temps de l'espèce humaine[48].

Selon Michel Plon et Élisabeth Roudinesco, la phylogenèse chez Freud relève d'« hypothèses qu'il considère comme autant de "fantaisies"[49],[50] ».

Didier Eribon note le caractère hétérocentriste et homophobe de l'inconscient légitimé par la psychanalyse comme fondement à prétention scientifique qui est un principe idéologique hétéronormatif[51].

Notes et références

Notes

  1. Ce que Lacan appellera la Loi
  2. Sur ce dernier point on peut toutefois noter que selon le neurobiologiste Yoram Yovell, le refoulement est réel et peut constituer un cadre conceptuel du dialogue entre psychanalyse et neuroscience cf. Jacques Boulanger, « La mémoire, de Freud à Kandel », L'information psychiatrique, John Libbey Eurotext, vol. 91, no 2, , p. 145-162 (ISSN 0020-0204, lire en ligne)

Références

  1. 1 2 Elisabeth Roudinesco et Michel Plon, Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, coll. « La Pochotèque », (1re éd. 1997) (ISBN 978-2-253-08854-7) p. 731
  2. « S’instaure alors une dichotomie essentielle : conscience, raison, intuition, intellect, psychique sont mis d’un côté tandis qu’inconscient, sensibilité, imagination, physique, demeurent de l’autre. Cette conception cartésienne de la rationalité fondée sur la conscience établit et pose le statut du savant. Purgé de tout ce qui encombre le psychisme connaissant — « anticipations, préjugés, idoles » —, il est alors à même de questionner la nature et d’obtenir des réponses directes. La genèse de la raison réduite à la pure intellectualité doit nous ramener à des vérités premières. On peut parler de rationalité désincorporée. Le « cogito », la première de toutes les vérités, le lieu de la vérité et son modèle » in Hélène Mialet « À propos d'invention : reconfiguration d'un sujet philosophique saisi dans ses pratiques », Rue Descartes, 1/2001 (no 31), p. 87-103, DOI:10.3917/rdes.031.0087
  3. « Descartes dans la première des Méditations métaphysiques qui ne peut douter que « ces mains et ce corps-ci soient à [lui] », « si ce n’est peut-être [qu’il se] compare à ces insensés (« insanis »), de qui le cerveau est tellement troublé et offusqué par les noires vapeurs de la bile », ceux-là dont il faut dire : « Mais quoi ? Ce sont des fous, et je ne serais pas moins extravagant, si je me réglais sur leurs exemples » cf. Méditations métaphysiques, Paris, Librairie générale française, 1990, p. 14, cité dans Pierre Sauvêtre, « Folie / non-folie », Tracés. Revue de Sciences humaines [En ligne], 6 | 2004, mis en ligne le 22 janvier 2009, consulté le 13 avril 2013. DOI:10.4000/traces.2993
  4. Parmentier Marc, « Leibniz et la perception du futur », Revue de métaphysique et de morale, no 70, , p. 221-233 (DOI 10.3917/rmm.112.0221, lire en ligne)
  5. L'inconscient de Descartes à Freud: Redécouverte d'un parcours. Par Michel Parahy, L'Harmattan, 2010 [présentation en ligne]
  6. 1 2 3 4 Elisabeth Roudinesco et Michel Plon, Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, coll. « La Pochotèque », (1re éd. 1997) (ISBN 978-2-253-08854-7) p. 732
  7. "Histoire de la psychologie", de Évelyne Pewzner et Jean-François Braunstein, Armand Colin, 2000
  8. 1 2 Elisabeth Roudinesco et Michel Plon, Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, coll. « La Pochotèque », (1re éd. 1997) (ISBN 978-2-253-08854-7), p. 733
  9. Lionel Naccache, Le nouvel inconscient, Odile Jacob, 2006 (ISBN 978-2-7381-1828-8)
  10. « Les règles de la pensée logique ne jouent pas à l’intérieur de l’inconscient et l’on peut appeler ce dernier le royaume de l’illogique.» S.Freud, Abrégé de psychanalyse. Puf, 2001.
  11. 1 2 Chemama et Vandermersch 2009, p. 270.
  12. Freud.S, Cinq leçons de psychanalyse, Payot 1924, p. 25
  13. Sigmund Freud, Cinq leçons sur la psychanalyse, (1909), Payot, Paris, 1966, p. 38
  14. 1 2 Chemama et Vandermersch 2009, p. 107.
  15. 1 2 Laplanche et Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse, PUF
  16. Chemama et Vandermersch 2009, p. 147.
  17. 1 2 3 4 5 6 7 Chemama et Vandermersch 2009, p. 272.
  18. Chemama et Vandermersch 2009, p. 272-273.
  19. 1 2 3 4 5 6 7 Chemama et Vandermersch 2009, p. 273.
  20. Chemama et Vandermersch 2009, p. 273-274.
  21. Jung C. G. L’homme à la découverte de son âme, 1987, Albin Michel, Paris, p. 219 et 261
  22. La psychanalyse jungienne, Collection Essentialis, ED. Bernet-Danilot, avril 2002
  23. C.G. Jung, L'homme et ses symboles, Robert Laffont, , p. 31 :
    « La psychologie est une science des plus jeunes et parce qu'elle s'efforce d'élucider ce qui se passe dans l'inconscient, elle se heurte à une forme extrême de misonéisme. »
  24. C.G. Jung, Sur l’Interprétation des rêves, Albin Michel, , p. 218 :
    « ...la psychologie n’est pas uniquement un fait personnel. L’inconscient, qui possède ses propres lois et des mécanismes autonomes, exerce sur nous une influence importante, qui pourrait être comparé à une perturbation cosmique. L’inconscient a le pouvoir de nous transporter ou de nous blesser de la même façon qu’une catastrophe cosmique ou météorologique »
  25. 1 2 Lionel Naccache, Nouvel inconscient (Le): Freud, le Christophe Colomb des neurosciences, Editions Odile Jacob, (ISBN 9782738199713, lire en ligne)
  26. Lionel Naccache, Le Nouvel Inconscient. Freud, Christophe Colomb des neurosciences, Paris, Odile Jacob, 2006, p. 63 cité dans Guillaume Surena, « Le temps des Amérigo ou Les cartographes du nouvel inconscient de Lionel Naccache », Revue française de psychanalyse, Presses Universitaires de France, vol. Vol. 71, no 3, , p. 893-905 (DOI 10.3917/rfp.713.0893)
  27. 1 2 3 4 5 6 Guillaume Surena, « Le temps des Amérigo ou Les cartographes du nouvel inconscient de Lionel Naccache », Revue française de psychanalyse, Presses Universitaires de France, vol. Vol. 71, no 3, , p. 893-905 (DOI 10.3917/rfp.713.0893)
  28. Moti Salti, Simo Monto, Lucie Charles et Jean-Remi King, « Distinct cortical codes and temporal dynamics for conscious and unconscious percepts », eLife, vol. 4, (ISSN 2050-084X, PMID 25997100, PMCID 4467230, DOI 10.7554/eLife.05652, lire en ligne)
  29. Lionel Naccache, Le Nouvel Inconscient. Freud, Christophe Colomb des neurosciences, Paris, Odile Jacob, 2006, p. 19 cité dans Guillaume Surena, « Le temps des Amérigo ou Les cartographes du nouvel inconscient de Lionel Naccache », Revue française de psychanalyse, Presses Universitaires de France, vol. Vol. 71, no 3, , p. 893-905 (DOI 10.3917/rfp.713.0893)
  30. N. K. Humphrey, « Vision in a monkey without striate cortex: a case study », Perception, vol. 3, , p. 241 – 255 (DOI 10.1068/p030241, lire en ligne)
  31. B. de Gelder, J. Vroomen, G. Pourtois et L. Weiskrantz, « Non-conscious recognition of affect in the absence of striate cortex », Neuroreport, vol. 10, , p. 3759-3763 (ISSN 0959-4965, PMID 10716205, lire en ligne)
  32. (en) Michael C. Schmid, Sylwia W. Mrowka, Janita Turchi et Richard C. Saunders, « Blindsight depends on the lateral geniculate nucleus », Nature, vol. 466, , p. 373-377 (ISSN 0028-0836, PMID 20574422, PMCID 2904843, DOI 10.1038/nature09179, lire en ligne)
  33. (en) Jules B. Davidoff, Brain and Behaviour: Critical Concepts in Psychology, Taylor & Francis, (ISBN 9780415134989, lire en ligne)
  34. Lionel Naccache, Le Nouvel Inconscient. Freud, Christophe Colomb des neurosciences, Paris, Odile Jacob, 2006, p. 13 cité dans Guillaume Surena, « Le temps des Amérigo ou Les cartographes du nouvel inconscient de Lionel Naccache », Revue française de psychanalyse, Presses Universitaires de France, vol. Vol. 71, no 3, , p. 893-905 (DOI 10.3917/rfp.713.0893)
  35. Lionel Naccache, Le Nouvel Inconscient. Freud, Christophe Colomb des neurosciences, Paris, Odile Jacob, 2006, pp. 213-215 cité dans Guillaume Surena, « Le temps des Amérigo ou Les cartographes du nouvel inconscient de Lionel Naccache », Revue française de psychanalyse, Presses Universitaires de France, vol. Vol. 71, no 3, , p. 893-905 (DOI 10.3917/rfp.713.0893)
  36. Ap Dijksterhuis, Maarten W. Bos, Loran F. Nordgren et Rick B. van Baaren, « On making the right choice: the deliberation-without-attention effect », Science (New York, N.Y.), vol. 311, , p. 1005-1007 (ISSN 1095-9203, PMID 16484496, DOI 10.1126/science.1121629, lire en ligne)
  37. « Psychological Unconscious 3e », sur ist-socrates.berkeley.edu (consulté le 26 juillet 2015)
  38. J. F. Kihlstrom, « The cognitive unconscious », Science (New York, N.Y.), vol. 237, , p. 1445-1452 (ISSN 0036-8075, PMID 3629249, lire en ligne)
  39. (en) Stanislas Dehaene, Conscious and Nonconscious Processes:Distinct Forms of Evidence Accumulation?, Springer Basel, coll. « Progress in Mathematical Physics », (ISBN 978-3-0346-0427-7 et 978-3-0346-0428-4, lire en ligne), p. 141-168
  40. 1 2 3 Stanislas Dehaene, « Psychologie cognitive expérimentale », L’annuaire du Collège de France. Cours et travaux, , p. 343-369 (ISSN 0069-5580, DOI 10.4000/annuaire-cdf.357, lire en ligne)
  41. Bertrand Hanin, « Freud aurait-il aimé ce début du XXIe siècle ? Quelques réflexions sur l’articulation entre psychanalyse et neurosciences », L'Information Psychiatrique, John Libbey Eurotext, vol. 83, no 2, , p. 123-128 (DOI 10.3917/inpsy.8302.0123)
  42. « Professor Richard Gregory on-line », sur www.richardgregory.org (consulté le 7 août 2015)
  43. « Théories de la conscience d'accès », sur www.college-de-france.fr (consulté le 26 juillet 2015)
  44. (en) Marcus E. Raichle, Julie A. Fiez, Tom O. Videen et Ann-Mary K. MacLeod, « Practice-related Changes in Human Brain Functional Anatomy during Nonmotor Learning », Cerebral Cortex, vol. 4, , p. 8-26 (ISSN 1047-3211 et 1460-2199, PMID 8180494, DOI 10.1093/cercor/4.1.8, lire en ligne)
  45. « Un animal redoutable », Alain, Éléments de philosophie, Livre 2.
  46. Jaspers, La Situation spirituelle de notre temps.
  47. Michel Onfray, Les Freudiens hérétiques : contre-histoire de la philosophie, volume 8, chapitre 13 : Misère de la psychanalyse, Grasset, Paris, 2013.
  48. Michel Onfray. "Apostille au crépuscule. Pour une psychanalyse nonfreudienne." Grasset et Fasquelle, 2010. Chapitre 4 partie 2. L'ontogenèse contre la phylogenèse. p. 117 et suivantes
  49. Freud parle de « fantaisie phylogénétique » ; voir S. Freud et S. Ferenczi, Correspondance, 1914-1919, Paris, Calmann-Lévy, 1996, p. 79.
  50. Elisabeth Roudinesco et Michel Plon, Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, coll. « La Pochotèque », (1re éd. 1997) (ISBN 978-2-253-08854-7), p. 997.
  51. Didier Eribon, Réflexions sur la question gay, Paris, Fayard, 1999. (ISBN 2213600988) p. 129-130.

Annexes

Bibliographie de Freud

  • Projet d'une psychologie scientifique in Lettres à Wilhelm Fliess 1887-1904 Ed.: Presses Universitaires de France, 2006, (ISBN 2-13054-995-0)
  • Chapitre VII in L'interprétation des rêves, Ed.: Presses Universitaires de France, 2001, (ISBN 2-13036-496-9) ou, nouvelle traduction, œuvres complètes, vol. 4, Ed.: Presses Universitaires de France, 2003, (ISBN 2-13052-950-X)
  • Psychopathologie de la vie quotidienne, Ed.: Payot-poche, 2004, (ISBN 2-22889-402-8)
  • Introduction à la psychanalyse, Ed.: Payot-poche, 2004, (ISBN 2-22889-405-2)
  • « L'Inconscient » de in Métapsychologie, Ed.: Gallimard-Folio, 1986, (ISBN 2-07032-340-4)
  • Le mot d'esprit et sa relation à l'inconscient, Ed.: Gallimard-Folio, 1992, (ISBN 2-07032-721-3)

Autres auteurs

  • Jean Laplanche, Jean-Bertrand Pontalis: "Vocabulaire de la psychanalyse", PUF-Quadrige; 2004, (ISBN 2-13054-694-3)
  • Jean Laplanche: "Problématiques, tome 4 : L'Inconscient et le ça", PUF-Quadrige, 1998, (ISBN 2-13049-512-5)
  • Michel de M'Uzan: "La bouche de l'inconscient", Gallimard, 1994, (ISBN 2-07073-771-3)
  • Didier Anzieu: "Le groupe et l'inconscient", Dunod. 1999, (ISBN 2-10004-274-2)
  • Salomon Resnik: "Biographie de l'Inconscient", Dunod, 2006, (ISBN 2-10050-527-0)
  • Jacques Lacan, Le séminaire XI
  • Piera Aulagnier, Jean Clavreul, Conrad Stein, Collectif : "L'inconscient", 8 volumes, Ed.: Bibliothèque des Introuvables, 2002, (ISBN 2-84575-115-X)
  • Jacques Nassif, Freud, l’inconscient, Galilée, 1977, (ISBN 2-7186-0069-1) et repris dans la collection champs de Flammarion en 1992, (ISBN 2-08-081260-2)
  • Gérard Bayle, L'inconscient freudien, Presses Universitaires de France, coll.: Monographies, 2010, ISBN 2-13-058418-7
  • Saverio Tomasella, L'inconscient - Qui suis-je sur l'autre scène ?, Eyrolles, 2011, (ISBN 9-782212-55157-0)
  • Roland Khater, "L'Inconscient et le délire", Ed. FMA, Liban 2007, consulter aussi le site "www.rolandkhater.com"
  • Roland Chemama (dir.) et Bernard Vandermersch (dir.), Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Larousse, , 4e éd. (ISBN 9782-03-583942-8)

Auteurs critiques

  • Lancelot Law Whyte, “The Unconscious Before Freud.”, Doubleday, 1962.
  • Gilles Deleuze et Félix Guattari, L'Anti-Œdipe. Capitalisme et schizophrénie, Minuit, 1972
  • Jacques Bouveresse, "Mythologie, philosophie et pseudo-science. Wittgenstein lecteur de Freud", L'Éclat, 1991.
  • Marcel Gauchet, "L'inconscient cérébral", Librairie XXe siècle, 1992, (ISBN 2-02013-548-5)
  • Jean-Marie Vaysse, “Inconscient et philosophie: avant Freud, après Freud”, Bordas, 2004

Articles connexes

Liens externes

  • Inconscient : « L’inconscient psychanalytique ne se laisse nullement confondre avec l’inconscient psychologique ou philosophique, ni même avec le sens courant que l’on peut parfois lui attribuer » (Christophe Bormans, article « Inconscient »).
  • Notices d’autorité : Bibliothèque nationale de France Gemeinsame Normdatei Bibliothèque nationale de la Diète
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