Guide Michelin
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Le Guide Michelin, souvent surnommé Guide rouge, est un livre sous forme d'annuaire et guide gastronomique hôtelier et touristique lancé au début du XXe siècle par la société des pneumatiques Michelin, qui en est toujours l'éditeur et le revendique en ornant sa couverture du célèbre Bibendum.
Il est souvent complémentaire pour les touristes, au guide vert Michelin décrivant les principales visites et curiosités régionales intéressantes, ainsi que des cartes Michelin des routes et d'orientation, s'adjoignant elles-mêmes depuis quelques années au GPS.
L'ensemble des cartes Michelin et IGN, guide vert touristique et guide rouge peut se juxtaposer facilement, étant pratique à ranger grâce à leur format identique allongé en hauteur.
Le guide sélectionne chaque année, selon ses critères, les hôtels (plus de 4 650 en 2010), les restaurants (4 600 en 2014[1]) et les localités proposant le gîte et le couvert, sur lesquels il donne des renseignements et des appréciations (textes brefs, de trois lignes au plus).
C'est l'un des plus anciens[note 1] et des plus célèbres guides gastronomiques du monde. Il a été vendu, selon son éditeur, à quelque trente millions d'exemplaires entre 1900 et 2004[réf. nécessaire]. Chaque année, ses réalisateurs décernent les « étoiles Michelin » qui récompensent les meilleures enseignes.
Histoire
Le premier guide Michelin est créé en 1900 par André Michelin et son frère Édouard. Publié à l'occasion de l'exposition universelle de 1900, c'est alors un guide publicitaire offert avec l’achat de pneumatiques. La France compte alors 2 400 conducteurs, pionniers de l'automobile à qui le guide fournit des informations précieuses : liste des rares garagistes, des médecins, plan de quelques villes et liste des curiosités.
En 1907, il existe également un Guide Michelin pour l'Algérie et la Tunisie[2].
Jusqu'en 1908, le guide comporte des réclames, les annonces d'hôtels et de mécaniciens. La suppression des publicités est solennellement annoncée : « […] tout comme la femme de César, Bibendum ne doit pas être soupçonné. Cette année, on ne trouvera dans notre guide aucune réclame payante […] »[réf. nécessaire].
À partir de 1920, le guide n'est plus donné, mais vendu. En contrepartie, les restaurants apparaissent, les informations étant fournies par les clients de Michelin et par les premiers inspecteurs anonymes. Cet ajout des restaurants augmente le nombre de pages, donc le prix de revient du guide. Néanmoins, les indications « mérite un détour » ou « vaut le voyage » doivent en bonne logique inciter les automobilistes à consommer du pneu. La formule payante ne marche pas, peu de personnes se montrant enclines à payer ce qu'elles ont toujours reçu gratuitement. Se retrouvant avec des milliers d'invendus, Michelin les fait distribuer gratuitement aux écoles afin de récompenser les élèves les plus méritants lors de la distribution des prix. L'opération se révèle excellente en termes d'image en valorisant ainsi le guide, qui dès l'année suivante trouvera des acheteurs.
En 1926, les « étoiles de bonne table » apparaissent pour désigner les meilleurs restaurants, et en 1931, le classement en 1, 2 et 3 étoiles qui récompense d'abord l'axe Paris-Lyon-Marseille (axe de la Nationale 6 et la Nationale 7). 1926 sera aussi l'année de la création du Guide régional Michelin, le premier guide touristique Michelin, ancêtre du Guide Vert.
Le terme « macaron » est fréquemment utilisé, à tort, à la place de celui d'« étoile ». Selon Michelin, un ancien journaliste aurait utilisé ce terme pour éviter des répétitions dans un article, créant ainsi cette confusion[3].
Dans les années 1930, le guide maille la France avec des établissements tous les 10 kilomètres, à l'instar des Guide Continental et Guide Kléber.
En 1940, lors de la bataille de France, les Allemands en première ligne de la Blitzkrieg sont équipés en guide Michelin qui leur facilitent l'invasion française.[citation nécessaire] En 1944, l’état-major allié craint que la progression des troupes après le débarquement de Normandie ne soit ralentie sur les routes et surtout dans les villes françaises, car toute signalisation y a été détruite ou démontée par l’occupant allemand. Avec l’accord secret de la direction de Michelin à Paris, il choisit de faire imprimer à Washington, D.C. et de distribuer à chaque officier une reproduction de la dernière édition du Guide, celle de 1939, car elle comporte des centaines de plans de villes, détaillés et actualisés.[citation nécessaire]
En 1997 apparaît le Bib Gourmand, qui récompense un repas soigné à prix modéré. Un « Bib hôtel » signale les établissements offrant une prestation de qualité à prix raisonnable.
Le guide sélectionne aussi des maisons d'hôtes (avec un sigle rouge pour les plus agréables).
Avec le temps, le nombre de produits offerts par les guides Michelin s'est étoffé. Le site web[4] permet de retrouver les hôtels et restaurants des guides rouges. Une application est disponible pour l'iPhone, qui ne reprend que les restaurants sélectionnés et reste payante contrairement au site.
Guides gastronomiques
Le Guide rouge
C'est le guide Michelin « de référence », consacré aux hébergements, hôtels et restaurants. Imprimé dans le plus grand secret, ou presque, il fait l'objet d'un tirage (chiffre non communiqué) semblant dépasser de façon considérable celui des ouvrages concurrents (pour la France : le Guide Pudlo, le Champérard et le Gault et Millau, notamment).
Les guides Michelin concernant la table et l'hébergement sont de plus en plus nombreux et divers.
En 2006, douze guides rouges citent plus de 45 000 hôtels et restaurants dans toute l'Europe et à New York (depuis 2006). Selon son éditeur, Le Guide rouge pour la France est vendu à quelque 30 millions d'exemplaires depuis sa création, et tire à 500 000 copies tous les ans. Le Guide rouge existe pour la France (depuis 1900), la Belgique, les Pays-Bas (seuls, depuis 2007), l'Italie (depuis 1956 pour la partie nord, 1957 pour la Péninsule), l'Allemagne (depuis 1964), l'Espagne et le Portugal, la Suisse (depuis 1994), le Royaume-Uni et l'Irlande (depuis 1974) et les « principales villes d'Europe ».
Un nouveau guide rouge est consacré à la ville de Tokyo depuis 2008. C'est le premier en dehors de l’Occident. 90 000 exemplaires en auraient été vendus le premier jour de sa sortie. Et déjà huit restaurants japonais sont primés 3 étoiles, sur un total de 150 restaurants étoilés. Le premier restaurant chinois primé 3 étoiles du monde entier est signalé dans le guide rouge pour Hong Kong et Macao en décembre 2008, pour l'édition 2009.
Le , un exemplaire du guide rouge 1900 est adjugé pour la somme record de 15 000 euros lors d’une vente aux enchères organisée dans le cadre de la 11e Convention des collectionneurs Michelin au casino de Royat, près de Clermont-Ferrand[5].
Les Coups de cœur
Publiés depuis 2003, Les Coups de cœur proposent une sélection d'hôtels et de maisons d'hôtes de charme.
Les Guides Gourmands
Les Guides Gourmands proposent des restaurants « typiques » et des boutiques situés dans les régions de France. Cette collection a été lancée en 2003, avec le titre Rhône-Alpes.
Guide Vert
Michelin édite aussi des collections de guides à vocation touristique (Guide vert) lancés au cours des années 1920.
Guides illustrés des champs de bataille
Première édition
Une première édition des Guides Illustrés Michelin Des Champs De Bataille 1914-1918 est parue entre 1917 et 1925. Elle comprenait 32 titres[6],[7] :
- Alsace et les combats des Vosges Volume 1 : Le Ballon d'Alsace, Le Vieil Armand, La route des crêtes (paru en 1920)
- Alsace et les combats des Vosges Volume 2 : Metzeral, le Linge, La Chipote (paru en 1920)
- Amiens : Avant et pendant la guerre (paru en 1919 et 1920)
- Anvers (paru en 1921)
- L'Argonne 1914-1918 (paru en 1919)
- Arras et les batailles d'Artois (paru en 1920)
- Bruxelles - Louvain (paru en 1921)
- Les batailles de Champagne (paru en ?)
- Le Chemin des Dames (paru en 1920)
- Colmar, Mulhouse, Schlestadt (paru en 1920)
- Compiègne, Pierrefonds (paru en 1921)
- Lille avant et pendant la guerre (paru en 1919)
- La Marne volume 1 : L'Ourcq, Meaux, Senlis, Chantilly (paru en 1917 et 1919)
- La Marne Volume 2 : Les Marais de Saint-Gond, Coulommiers, Provins, Sézanne (paru en 1917)
- La Marne Volume 3 : La trouée de Revigny, Châlons, Vitry-le-François, Bar-le-Duc (paru en 1918)
- La deuxième bataille de la Marne 1914-1918 (paru en 1919)
- Metz et la bataille de Morhange 1914-1918 (paru en 1919)
- Nancy et le Grand Couronné (paru en 1919)
- Noyon - Roye - Lassigny (paru en 1921)
- Les batailles de Picardie (paru en 1920)
- Reims et le fort de la Pompelle (paru en 1920)
- Reims et les batailles pour Reims (paru en 1919)
- Soissons avant et pendant la guerre (paru en 1919)
- Les batailles de la Somme (paru en 1920)
- Le saillant de Saint-Mihiel (paru en 1919)
- Saint-Quentin-Cambrai ; La ligne Hindenburg - 1914-1918 (paru en 1921)
- Strasbourg (paru en 1919)
- Verdun, Argonne, 1914-1918 (paru en 1919)
- Verdun, Argonne, Metz, 1914-1918 (paru en 1926)
- Verdun, Argonne, Metz, 1914-1918 (paru en 1928)
- La bataille de Verdun (paru en 1919)
- Les batailles Verdun de 1914-1918 (paru en 1921)
Deuxième édition
Une deuxième édition des Guides Illustrés Michelin Des Champs De Bataille 1914-1918 est parue à partir de 2011. Elle comprenait, en 2014, 7 titres :
- L'Alsace et les Vosges (paru en 2012)
- L'Artois (paru en 2012)
- Le Chemin des Dames (paru en 2012)
- Les Flandres (paru en 2012)
- La Marne et la Champagne (paru en 2011)
- La Somme (paru en 2012)
- Verdun (paru en 2011)
Critiques
Au début du XXIe siècle, Le Guide rouge est un des guides gastronomiques les plus réputés, et donc les plus critiqués, notamment à travers les ouvrages L'inspecteur se met à table (2004) de Pascal Remy qui fut inspecteur pendant seize ans pour le compte du guide et pendant quatre ans au Gault et Millau et Food Business : la face cachée de la gastronomie française d'Olivier Morteau (2004).
Il est si influent, en raison de ses ventes, que l’octroi ou la récupération d'une étoile entraîne une augmentation notable de la clientèle. À l'inverse, la perte d'une étoile, notamment pour les « trois étoiles », est très médiatisée et, semble-t-il, pénalisante, comme ce fut le cas notamment pour Lasserre, la Tour d'Argent, le Crocodile[réf. nécessaire].
Certains chefs de cuisine refusent ostensiblement de jouer le jeu et allèguent ne pas vouloir recevoir d'étoiles, ou prétendent « la rendre ». Cela peut passer pour une gesticulation publicitaire, la plupart des intéressés le faisant abondamment savoir par voie de presse, à l'instar d'Alain Senderens quand il prend du recul au Lucas-Carton (Antoine Westermann fit exception lorsqu'il abandonne le Buerehiesel de Strasbourg à son fils, qui reconquiert rapidement une étoile à titre personnel). D'après l'éditeur, un établissement peut refuser d'apparaître dans le guide alors qu'il n'est pas possible de retirer ses étoiles[1].
En 2005, le restaurant Ostend Queen, installé dans le Casino Kursaal d'Ostende, reçoit deux « fourchettes » et un « Bib gourmand », alors qu'il n'est pas encore ouvert. Après avoir admis s'être basé exclusivement sur la réputation de Pierre Wynants (chef du Comme chez soi, un restaurant trois étoiles), Michelin retire son guide Benelux des librairies[8].
Bibliographie
- Pascal Remy, L'inspecteur se met à table, Équateurs, avril 2004 (ouvrage qui décrit la vie d'un inspecteur par le détail)
- La Saga du Guide Michelin, Michelin, février 2004 (ouvrage « ne pouvant être vendu »)
- Pierre-Gabriel Gonzalez, « Cent ans de guides Michelin », Génium/Nos Ancêtres, janvier 2005 (dossier de 32 pages)
- « La mondialisation vaut le détour, ou comment le guide Michelin s'est imposé au Japon », ParisTech Review, 1er juin 2011[9]
Filmographie
- 1976 : L'Aile ou la Cuisse de Claude Zidi avec Louis de Funès et Coluche sur le thème du Guide Michelin (rebaptisé « Guide Duchemin »).
Notes et références
Notes
- ↑ Il existe des guides imprimés en français pour les voyageurs depuis le début du XVIIe siècle.[pas clair]
Références
- 1 2 Mariana Gonçalves, « Michael Ellis : "Le Guide Michelin se doit d'être honnête pour être crédible" », sur journaldesfemmes.com, (consulté le 3 octobre 2014).
- ↑ Guide Michelin pour l'Algérie et la Tunisie, Michelin-guide (Paris), (présentation en ligne, lire en ligne)
- ↑ David Caviglioli, Guide Michelin : ces macarons qui n'en sont pas, Nouvel Obs, 1er mars 2010
- ↑ viamichelin.fr
- ↑ Un guide Michelin vendu 15 000 euros, le Figaro, 22 juillet 2012
- ↑ Les guides des champs de bataille 1914-1918 de Michelin sur centenaire.org
- ↑ Dossier de presse Michelin sur fortificationetmemoire.fr
- ↑ « Le guide Michelin Bénélux retiré de la vente », L'Obs Culture, (lire en ligne)
- ↑ « La mondialisation vaut le détour, ou comment le guide Michelin s'est imposé au Japon », ParisTech Review, (lire en ligne)
Voir aussi
Articles connexes
- Liste des restaurants étoilés par le Guide Michelin
- Guide du Routard
- Gault-Millau
- Petit Futé
- Guide vert Michelin touristique
- Carte Michelin
- Guides bleus
- Guides Nagel
- Éditions Bonneton
- Liste des restaurants étoilés par le Guide Michelin dans le Grand Lyon
Liens externes
- Cartes et guides Michelin
- L'histoire du guide sur le site Michelin Restaurant
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