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Michelin

Michelin

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Michelin
Description de cette image, également commentée ci-après

Logotype de Michelin

Création 1889
Fondateurs André et Édouard Michelin
Forme juridique Société en commandite par actions
Action Euronext : ML
Slogan Une meilleure façon d'avancer
Siège social  Clermont-Ferrand (France)
Direction Jean-Dominique Senard
Actionnaires Investisseurs institutionnels non-résidents : 57,9 %
Investisseurs institutionnels français : 25,2 %
Actionnaires Individuels : 15,1 %
Personnel - Plan d’Épargne Groupe : 1,8 %
()[1]
Activité Conception et fabrication de pneumatiques
Produits Pneumatiques pour tous types de véhicules et d'aéronefs
Société mère Compagnie générale des établissements Michelin
Filiales blackcircles.com
Effectif 112 300 employés ()[2]
Site web www.michelin.com/fre/
Capitalisation 18,79 milliards d'€ ()
Résultat net 1,031 milliard d'€ (2014)

Michelin est un fabricant de pneumatiques français dont le siège social est à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), en France. Ses produits sont destinés à tous types de véhicules : automobiles, camions, deux roues, avions, engins de génie civil et agricoles. C'est une entreprise multinationale cotée au CAC 40[3] qui, avec 14 % du marché en 2012[4], est le second fabricant mondial de pneumatiques[5],[6]. Sa part de marché 2012 s'élève à 26,2 milliards de dollars pour un marché total de 187,2 milliards de dollars.

Ses ventes nettes se sont élevées à 19,553 milliards d'euros en 2014[7], ce qui la place à la deuxième place derrière Bridgestone (3873,9 milliards de yens en 2014[8], soit environ 29,7 milliards d'euros[9]), et devant Goodyear (18,138 milliards de dollars en 2014[10], soit environ 16,5 milliards d'euros[11]). Implantée industriellement dans 18 pays et une présence commerciale dans 170 pays, elle emploie 111 200 personnes, dont plus de 20 000 en France.

La société mère, la Compagnie générale des établissements Michelin[12], est une SCA. La Compagnie financière Michelin, "Sénard et Cie", une société holding, opère comme financeur des activités industrielles de Michelin. C'est un élément important dans l'organisation du groupe puisqu'elle détient directement ou indirectement toutes les sociétés industrielles, commerciales et de recherche situées hors de France et 60 % du capital de la Manufacture française des pneumatiques Michelin[13]. Elle est domiciliée à Granges-Paccot dans le canton de Fribourg en Suisse.

Parmi ses nombreuses inventions, on peut citer le pneu démontable, le pneu ferroviaire (« pneurail »), la carcasse radiale qui équipe tous les pneus contemporains, le pneu permettant le roulage a plat, le pneu dit « vert », qui réduit la consommation de carburant par une moindre résistance à l'avancement du véhicule, et, depuis 2015, le pneu polyvalent été/hiver.

Michelin propose également des services numériques d'aide à la mobilité (viamichelin.com) et édite des guides touristiques (le Guide vert), des guides hôtellerie et restauration (le guide Michelin vendu dans le monde entier), des cartes routières et des atlas. En 2009, la manufacture fête la centième édition de son guide Michelin[14].

Activités

Pays dans lesquels Michelin possède des sites de production

En 2005, le groupe est présent sur les marchés (essentiellement en pneu radial) :

Pneumatiques et autres activités

L'activité mondiale, en 2012[4] (% en ventes nettes) est de :

  • Vente et distribution de pneumatiques (83 %) avec :
    • Pneus de voitures de tourisme, de sport et camionnettes (52 %).
    • Pneus poids-lourds (31 %).
  • Autres pneumatiques et l'activité de Michelin Travel Partner : guide gastronomique, cartes géographiques (ViaMichelin) (17 %)
    • Pneus pour deux roues (vélos, mobylettes, scooters, motos).
    • Pneus pour matériels de génie civil, engins agricoles, avions, engins spatiaux.
    • Réédition de pneus neufs pour voitures de collection[15].
    • Produits et services d'aide à la mobilité[16].

L'entreprise assure aussi la distribution de pneumatiques Euromaster en Europe et TCI aux États-Unis.

Michelin détient aussi des records de production des plus gros pneumatiques du monde. En 1999, l'entreprise a développé le premier pneu de plus de 2,05 mètres de diamètre; puis, en 2006, un pneu de 2,15 mètres de diamètre. En 2002, elle commence à tester, en situation réelle, le 59/80R63, qui équipe les tombereaux géants Caterpillar 797B d'excavation minière en Australie. Pesant cinq tonnes, gonflé à 6,5 bars de pression, et mesurant quatre mètres de diamètre pour 1,48 m de largeur, son coût est de 30 000 euros l'unité[17]. Plus récemment, en octobre 2013, la firme sort le plus gros pneu agricole au monde, mesurant 2,32 mètres de hauteur pour 900 mm de largeur : l'AxioBib IF 900[18].

BFGoodrich, filiale de Michelin, est présent sur les marchés de seconde monte, et même de première monte pour les SUV et autres 4×4. Les pneus sont classés dans les produits de seconde ligne, c'est-à-dire juste en dessous des produits des six grandes marques en termes de prix. BFGoodrich est par ailleurs troisième du marché du pneu aux États-Unis et quatrième du marché du pneu 4×4 en Europe, le pneu 4×4 étant considéré comme la spécialité de cette marque.

À la fin de l'année 2012, le groupe dispose de 69 sites de production dans 18 pays du monde. Pour cette même année, Michelin enregistre une production de 166 millions de pneus et l'édition de près de 10 millions de cartes et guides. La répartition géographique du chiffre d'affaires est la suivante : Europe (39,6 %), Amérique du Nord (36,1 %) et autres régions (24,9 %).

Activités abandonnées

Plaque Michelin dans les Deux-Sèvres (France)
Plaque Michelin au bord de la D904 en Aveyron (France) indiquant aux touristes la direction à prendre à pied pour aller voir le tindoul (= trou) de la Vayssière sur le causse

Au milieu du XIXe siècle, apparaît la maîtrise du caoutchouc, notamment par la vulcanisation. C'est ce procédé qui permet à Michelin de déposer, en 1930, un brevet pour un pneu avec chambre à air incorporée, éliminant ainsi le besoin d'un boyau[19].

Au cours des années 1930, dans le domaine ferroviaire, Michelin produit des autorails sur pneumatiques, connus sous le nom de micheline. Depuis ce terme a été repris pour la plupart des autorails qui circulent en France.

Au bord des routes françaises, on trouve encore des panneaux Michelin en lave émaillée sur un support en béton armé, produits entre 1910 et 1971[20].

Affiche de 1898, par O'Galop.
Réclame de 1940.

Histoire

Développement et économie

André Michelin et son frère Édouard Michelin fondent Michelin et Cie en 1889, près de la place des Carmes, à Clermont-Ferrand, sur un terrain de 12 hectares. À cette époque, cinquante-deux personnes travaillent dans l'entreprise. Depuis, le siège social est toujours installé au même emplacement.

En 1891, après avoir aidé un cycliste anglais venu à l'usine pour la réparation d'un pneu (mis au point par Dunlop) qui avait crevé[21], les frères Michelin développent le pneu démontable pour bicyclette. Le brevet est déposé le 18 juin, et la même année Charles Terront gagne la course cycliste Paris-Brest sur un vélo équipé de pneus Michelin. En 1892, les pneus Michelin sont distribués pour la première fois à l'étranger, en l'occurrence par l'accessoiriste Boyriven, et rencontrent un succès commercial[22].

En 1895, les frères Michelin améliorent la résilience en température de leur gomme par l'adjonction d'un caoutchouc naturel à base d'helix pomatia. Le pneu obtenu peut être qualifié de premier pneumatique pluie non synthétique[23]. En 1895, dans de la course Paris-Bordeaux-Paris, les frères Michelin pilotent l'Éclair, première automobile équipée de pneus[24]. Ils ne terminent pas la course dans le temps imparti, mais en 1897 André termine 19e de Paris-Trouville cette fois sur Mors[25]. En 1898, le bonhomme Michelin, « Bibendum », est créé par le dessinateur O’Galop. Le personnage est surmonté par la maxime « Nunc est bibendum » (« C'est maintenant qu'il faut boire »), transformé par l'auteur en slogan publicitaire : « Le pneu Michelin boit l'obstacle ». En 1899, l'automobile électrique, la Jamais Contente, équipée de pneus Michelin, dépasse 100 km/h.

Le premier Guide Michelin, que l'on surnomme le « guide rouge », est publié en 1900 et aide les voyageurs dans leurs déplacements en donnant des renseignements pratiques ainsi qu'une liste d'hôtels et de restaurants. En 1901 apparaît la première affiche avec le personnage Bibendum qui ressemble alors peu à sa version actuelle. Le personnage sera rendu plus expressif au fil du temps.

En 1906, Michelin installe sa première usine hors de France à Turin[26]. En 1907, Michelin installe sa première usine aux États-Unis à Milltown, dans le New Jersey, mais l'entreprise quitte ce site en 1930 en raison de la dépression économique[27].

En 1908, Michelin produit le premier pneu « jumelé » pour poids lourds. Le 6 mars 1908, l'entreprise créé le prix spécial Michelin et des coupes Michelin d’aviation.

Le premier numéro de la revue mensuelle Bibendum est publié en 1910. Cette même année, Michelin entre dans le marché de la signalisation routière, avec la fabrication des plaques « Merci » à deux faces sur lesquelles étaient indiqués le nom des localités, la désignation et le numéro des routes, et des inscriptions de sécurité telles que « Veuillez ralentir » placées à l’entrée de l’agglomération et un « Merci » à la sortie. En 1918, le premier prototype de borne d'angle (borne Michelin), élément de signalisation routière à quatre faces, est créé ; celle-ci prend sa forme définitive en 1928. En 1931, l'emploi des appareils de signalisation routière Michelin est officiellement approuvé. Il s'agit des bornes Michelin, mais aussi des « murs », « plaques » et « poteaux », réalisés en lave émaillée sur béton armé.

En 1911, le club de rugby ASM Clermont Auvergne est créé par Marcel Michelin, le fils d'André, d'abord sous le nom de l'AS Michelin, puis de l'AS Monferrandaise, avant de prendre son nom actuel.

Morceau de la piste de 1916, exposé devant l'Aéroport de Clermont-Ferrand Auvergne.

En 1916, la première piste cimentée pour l'aviation est construite à Clermont-Ferrand ; elle permet le décollage par tous les temps des avions Breguet-Michelin produits pour la guerre dans les usines Michelin. La production sera de 57 avions en 1915, 141 en 1916, 264 en 1917 et 1422 en 1918. Michelin produira ainsi près de 3.000 avions pour l'armée française, après avoir contribué par ses concours d'aterrissage à former d'excellents pilotes. Les 100 premiers exemplaires produits furent offerts à la France et les suivants vendus à prix coûtant.

En 1919, l'usine de Cataroux est construite.

1926 voit la publication du guide régional touristique (futur « guide vert ») sur la Bretagne. C'est une période de très forte croissance pour tout le secteur automobile, qui bénéficie de l'engouement pour la voiture des "années folles": Michelin emploie 10 000 personnes à Clermont-Ferrand dès 1927.

Michelin autorail en Pays Bas en 1932

1929 voit la mise au point de la micheline, autorail léger dont les roues sont équipées de pneus spéciaux inventés par André Michelin. Cet autorail restera en service en France dans plusieurs villes jusqu'à 1952 et sera également présent dans les anciennes colonies françaises en Afrique, francophone ou non, en Indochine, et à Madagascar.

En 1933, Pierre Michelin (1903-1937) est nommé cogérant et en 1935, Michelin rachète l'entreprise Citroën et la sauve de la faillite. Pierre Michelin en est alors nommé PDG. En 1937, Pierre Michelin décède à la suite d'un accident. L'année suivante, Édouard Michelin appelle à ses côtés son gendre Robert Puiseux (1892-1991) et Pierre Boulanger (1885-1950) comme cogérants. En 1940, au décès de Édouard Michelin, Robert Puiseux devient gérant.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, des cartes et guides Michelin ont été distribués aux troupes alliées[28]. En 1944, l’état-major allié craint que la progression des troupes après le débarquement en Normandie ne soit ralentie sur les routes et surtout dans les villes françaises, car toute signalisation y a été détruite ou démontée par l’occupant allemand. Avec l’accord secret de la direction de Michelin à Paris, l'état-major allié choisit de faire imprimer à Washington et de distribuer à tous les officiers du D-day et du débarquement une reproduction de la dernière édition du Guide, celle de 1939, comportant des centaines de plans de villes, détaillés et actualisés.[réf. souhaitée]

En 1946, Michelin dépose le brevet du pneu radial, commercialisé en 1949 sous l'appellation Michelin X, qui révolutionne le marché. Le succès commercial du pneu radial entraînera une forte expansion du groupe et placera Michelin au premier rang mondial après trois décennies de forts investissements et des usines sur tous les continents en 1979.

1951 voit la fondation de la Compagnie Générale des Établissements Michelin (CGEM) et de la Manufacture Française des Pneumatiques Michelin dont Émile Durin (1896-1981) devient cogérant avec Robert Puiseux. Cette année aussi, la première usine française construite hors d'Auvergne est établie à Orléans[26]. D'autres suivront à Bourges (pneus avion et spatiaux), à Cholet et à Poitiers notamment, contribuant fortement au développement de ces villes.

En 1955, François Michelin, petit fils d'Edouard Michelin accède au poste de gérant, après avoir travaillé pendant deux ans en production sous un autre nom, pour apprendre le métier, puis dans les services commerciaux et recherche. Il accélérera la croissance liée au succès commercial du pneu radial, en investissant lourdement et ouvrira environ trente usines dans le monde pendant les décennies 1960 et 1970, en multipliant par cinq les volumes de pneumatiques produits par l'entreprise.

L'ouverture de la première usine de production de pneus X en Amérique du Nord a lieu en 1971 à Bridgewater (Nouvelle-Écosse) au Canada[26], et la première usine de production de pneus X aux États-Unis ouvre en 1975 à Greenville en Caroline du Sud[26]. En juin 1971, l'entreprise arrête la production de panneaux de signalisation routière en lave émaillée sur béton armé.

En 1978, la firme s'associe à Ferrari, et remporte son premier Grand Prix de F1 au Brésil. En 1979, année où Michelin devient N°1 mondial du pneu, Michelin est associée aux deux titres mondiaux (pilote et constructeur) que Ferrari remporte en Formule 1.

Le logo Uniroyal

En 1981, Michelin absorbe les usines pneumatiques Kleber et en 1989, le groupe rachète Uniroyal-Goodrich Tire afin d'augmenter sa présence aux États-Unis.

La firme présente en 1992 son premier pneu Energy, conçu pour diminuer la consommation de carburant, qu'elle déclinera ensuite en X Energy pour les poids lourds, contribuant ainsi à la baisse de la pollution automobile. En 1996, Michelin invente le PAX System, le pneu indéjantable qui permet de rouler, même en cas de crevaison.

En 1998, le centenaire de Bibendum voit, entre autres célébrations, la création d'un Challenge Bibendum Michelin, renouvelé chaque année depuis (sauf 1999). D'audience internationale, il est organisé dans différentes villes du monde, dans l'objectif d'un "mobilité plus durable."[29]

François Michelin quitte son poste de gérant en 1999. Son fils Édouard, centralien âgé de 36 ans et cogérant depuis 1991, lui succède et annonce la suppression de 1 880 postes en France.

En 2001, le site Internet ViaMichelin est créé, après le succès de nouveaux services comme l'accès Minitel 3615 Michelin puis les débuts sur internet en tant que michelin-travel.com. Selon le site, plus de vingt millions d'internautes consultent ce service chaque année[30].

Michelin invente aussi le déflecteur breveté «Antisplash» pour les pneus poids lourds, qui permet de diviser par 4 la hauteur des projections d'eau produites par les poids lourds par temps de pluie. Résultat: une meilleure visibilité et sécurité pour tous les automobilistes suivant des poids lourds 'Michelin' et moins de risques sur les chaussées détrempées par la pluie.

En 2004, l'entreprise présente le Tweel, un concept révolutionnaire de roue sans air. Inexplosable et increvable, cette roue est destinée aux profils bas.

En 2005, le groupe s'associe à Renault, alors champion de Formule 1, mais annonce son retrait de cette compétition à la fin de la saison 2006, en raison de désaccords avec la FIA, qui veut imposer un fournisseur unique. Michelin envisageait cependant un retour éventuel dans la compétition en 2014[31].

Le 26 mai 2006, Édouard Michelin décède lors d'un accident de bateau. Michel Rollier, ancien directeur financier et cousin issu de germain d'Édouard Michelin, exerce dès lors la direction du groupe. Le 3 octobre 2006, Michelin investit et décide d'installer une nouvelle plateforme de stockage de 70 000 m2 à Valenciennes.

Le 26 janvier 2007, un contrat d'une valeur de 1,7 milliard de dollars est signé entre Michelin et le Pentagone. Avec une marge opérationnelle dépassant les 10%, le cours de l'action Michelin touche son plus haut niveau historique à 102,54€.

Inauguré le 23 janvier 2009 par Michel Rollier, le musée «L'Aventure Michelin» retrace toute l'histoire du groupe Michelin, de ses hommes et de ses innovations. Les visiteurs peuvent découvrir sur le site de Cataroux (Clermont-Ferrand) les 2 000 m2 consacrés aux innovations, aux percée et à l'histoire de Michelin, dont les fameux Bibendum, présents sur toutes les routes du monde, fréquemment sur les toits ou carrosseries des camions.

En 2010, Michelin décide d'un programme d'investissement pour mettre en service, de 2012 à 2014, 4 nouvelles usines en Chine, au Brésil, en Inde et aux États-Unis.

En 2012-13, la première usine Michelin est construite en Inde, entre Chennai et Pondichéry et produit pour le marché indien.

En 2012, Jean-Dominique Senard, directeur financier depuis 2005 et qui n'est pas membre de la famille, prend la tête de l'entreprise.

En juin 2014, Michelin acquiert l'entreprise brésilienne Sascar, spécialisée dans les services numériques pour gérer les flottes de poids lourds et ayant 870 salariés, pour 520 millions d'euros dont 80 millions de reprises de dettes[32].

En 2014 également, Michelin acquiert 100% des parts de la société Tyredating SAS qui édite le site de vente de pneus en ligne www.popgom.fr, également présent dans 14 autres pays européens.

Le Michelin a annoncé l'acquisition pour 68 millions d'euros de Blackcircles.com, le numéro 1 de la vente en ligne de pneus[33].

Histoire sociale

En 1925, Michelin décide d'établir deux plantations d'hévéas au Viêt Nam[34]. En 1930, la plus grande des plantations appartenant à Michelin est le site d'un soulèvement d'ouvriers dirigé par le coolie Pham Van Phu et appelé par les historiens la Révolte de Phu-Riêng . « Ainsi, si le paternalisme Michelin visait à introduire chez les salariés en métropole le sentiment d'un intérêt commun entre personnel et patrons, il échoua totalement à essayer d'effacer l'infranchissable barrière séparant colons et colonisés. »[35]

Pendant l'année 1936, l'entreprise est touchée à trois reprises par des grèves ouvrières dont deux avec occupation. La Confédération générale du travail (C.G.T.) passe de 100 à plus de 6 000 syndiqués. Elle dépassera les 7 000 en 1937. Les ouvriers obtiennent près de 25 % d'augmentation de salaire en juin 1936[36].

Au mois de septembre 1999, l'entreprise annonce simultanément des bénéfices semestriels en hausse et un plan de restructuration entraînant 7500 suppressions d'emplois qui ouvrira une polémique en France sur les licenciements boursiers[37].

En 2013, la direction de l'entreprise Michelin annonce un plan de restructuration entraînant la perte de 730 emplois dans le site de Joué-lès-Tours au premier semestre 2015. Ce site, spécialisé dans la fabrication de pneumatiques pour poids-lourds sera spécialisé dans la production de produits semi-finis, avec le maintien d'environ 200 personnes. Parallèlement à ces suppressions de postes, Michelin annonce un plan d'investissement de 800 millions d'euros en France entre 2013 et 2019, et la création de 170 postes pour le site de La Roche-sur-Yon, spécialisé également dans les pneumatiques pour poids-lourds, afin de porter la capacité de production de 800 000 à 1,6 millions d'unités par an[38],[39].

Bibendum

Bibendum, la mascotte de Michelin

Bibendum naît d'une image qui traverse l'esprit d'Édouard Michelin, un jour de 1894 lorsqu'il voit un empilement de pneus évoquant la forme d'un homme (il sera d'ailleurs conforté dans son intuition lors de la mise en valeur mondiale de la marque avec la victoire de Léon Théry à l'édition 1905 de la Coupe internationale Gordon Bennett sur le circuit Michelin, proche de Clermont-Ferrand). L'idée de ce bonhomme sera reprise par l'affichiste O'Galop dans les premières publicités (1898) avec la phrase latine d'Horace Nunc est Bibendum - « maintenant il faut boire », ce nom étant aussi popularisé par Théry -qui ne connait pas le latin- lors du Paris-Amsterdam-Paris en juillet de la même année 1898, alors qu'il interpelle André Michelin en l'appelant de la sorte (« voilà Bibendum, vive Bibendum »)[40]. Bibendum est ainsi devenu une illustration intrinsèque de l'image de Michelin avec le slogan « Le pneu Michelin boit l'obstacle. » L'emblème de l'entreprise, créé en 1898, est l'un des plus anciens logos connus et a d'ailleurs été nommé Logo du siècle en 2000[41].

Innovation

Les trois axes de la stratégie d'innovation de Michelin sont: l'accélération du développement de nouvelles gammes, le progrès continu sur les gammes de pneumatiques existantes (innovation incrémentale) et la recherche de solutions radicalement nouvelles (innovations de rupture). Le secteur recherche et développement de Michelin dispose de 3,5 % du chiffre d'affaires du groupe et emploie 6 000 personnes dans le monde. Le budget R&D est de 622 millions d'euros[42]. Par exemple, en décembre 2013, Michelin s'associe avec le sucrier Tereos pour développer des pneumatiques issus de végétaux[43]. Les centres situés en France, Espagne, Caroline du Sud (États-Unis), Japon et Chine étudient des problèmes fondamentaux (phénomènes physique, chimique et mécanique qui influencent le comportement du pneu) et sont chargés de la conception des prototypes. Michelin entretient des partenariats importants avec le monde académique notamment à travers les chaires industrielles Mécanique numérique avec l'Université Laval[44], Architecture des systèmes d'information avec l'École centrale Paris et Sciences des matériaux avec l'ESPCI ParisTech[45].

Michelin dispose aussi, depuis 1924, de son propre établissement de formation : l'école d'enseignement technique Michelin, basée à Clermont-Ferrand[46].

En , Michelin lance "Michelin Tire Care", sa première offre de services digitaux à destination des transporteurs. L'offre comprend plusieurs services dont la collecte de données multi-supports et gestion des flottes de camions (traçabilité du pneu, diagnostic de son état, carnet d’entretien digital de poche, etc)[47].

Challenge Bibendum

Le Michelin Challenge Bibendum est un évènement itinérant depuis 1998[48]. Il réunit les parties prenantes du transport : constructeurs automobiles et poids lourds, universitaires, équipementiers, politiques, ONG et acteurs de l’énergie etc[49]. Le but est de comprendre les enjeux du transport (climat, géographie, population, urbanisation etc.) et de réfléchir aux possibilités, notamment en termes d’innovation pour une mobilité durable[50] (consommation d’énergie, véhicules électriques, sécurité routière)[51]. Les discussions portent en même temps sur le transport des personnes mais également sur le transport de fret[52]. Cette initiative se place dans la lignée du marketing de Michelin : contribuer au progrès de la mobilité par l'innovation ainsi que par la qualité des produits et des services (résistance au roulement et consommation d'essence, durée de freinage etc.), d'où le slogan "une meilleure façon d'avancer".

Michelin et Clermont-Ferrand

Le siège de l'entreprise, à Clermont-Ferrand
Les rampes Michelin

La ville de Clermont-Ferrand et ses environs ont été fortement marqués par les activités industrielles de Michelin depuis que la société existe. L'entreprise a également été très influente dans l'évolution urbaine et culturelle de la ville. L'entreprise y a employé jusqu'à 30 000 personnes dans les années 1970. En janvier 2011, elle employait 12 000 salariés environ.

Les cités Michelin construites pour héberger les ouvriers ont été restaurées et sont caractéristiques de certains quartiers clermontois. De même, les anciennes rampes d'essai des pneumatiques sont toujours visibles bien qu'elles ne soient plus utilisées.

Les noms de rues et de monuments témoignent également de l'importance de la manufacture : ainsi, le temple du rugby clermontois est le stade Marcel-Michelin. Les automobilistes en provenance de l'est de l'agglomération peuvent se diriger vers le centre-ville via l'avenue Édouard-Michelin. Les funérailles d'Édouard Michelin en 2006 ont rassemblé près de 9 000 personnes autour de la cathédrale[53].

Bien que moins importante aujourd'hui, l'influence de Michelin se fait toujours sentir. Ainsi, Clermont-Ferrand est la première ville à avoir adopté un tramway bidirectionnel sur pneus, et c'est une ancienne coopérative Michelin qui a été réaménagée pour la construction d'une grande salle de musiques actuelles clermontoise, la Coopérative de Mai.

C'est l'une des rares grandes entreprises françaises, avec Lactalis, Auchan, Legrand ou le Groupe Casino, à ne pas avoir son siège social en Île-de-France.

Michelin et l'aviation

En développant dès 1908 un mécénat à travers le Prix Michelin d'Aviation et les coupes Michelin, les frères Michelin ont contribué au développement de l'aéronautique alors naissante.

Prix Michelin d'Aviation

Article détaillé : Prix Michelin d'aviation.

Le Prix Michelin d'aviation offre 100 000 francs au premier aviateur réalisant un vol Paris/sommet du Puy de Dôme en moins de 6h. Les frères Michelin créent ce Prix le 6 mars 1908, au moment où le record de durée de vol établi par Henry Farman n'est que de 1 minute 28 secondes, ce qui explique l'accueil railleur de la presse à l'annonce de la création du prix Michelin d'aviation, L'Aurore titrant par exemple « Paris-Clermont en avion, la bonne blague[54] ! ». Il est remporté trois ans plus tard par Eugène Renaux[55].

Coupe Michelin

Article détaillé : Coupe Michelin Internationale.

Trophée annuel, la coupe Michelin récompense l'aviateur qui aura parcouru la plus grande distance sans contact avec le sol, d'abord d'une traite puis avec escales autorisées à partir de 1911. À partir de 1914, il s'agira d'effectuer le plus rapidement possible un circuit de 3000km[56].

Prix de l'aéro-cible Michelin

Le , André et Édouard Michelin créent les prix de l’aéro-cible Michelin, afin de favoriser le développement de l'aéroplane dans l'usage militaire[57].

Michelin et le sport

Pneu de F1

L'entrée de la société dans le monde du sport remonte à 1891 avec la course cycliste Paris-Brest-Paris sur 1 200 km. Charles Terront, qui concourait avec le pneu démontable Michelin, remporta l'épreuve en 71 heures et 18 min de course avec 9 heures d’avance sur le second[58],[59]. Michelin est aussi très liée à l'ASM Clermont Auvergne, club de rugby à XV créé par Marcel Michelin, qui évolue au stade Marcel-Michelin et est sponsorisé par l'entreprise.

Formule 1

L'entrée de Michelin en Formule 1 coïncide avec la première participation de Renault au Grand Prix de Grande-Bretagne 1977. Lors de cette première période qui s'achèvera en 1984, le manufacturier va participer à la conquête de deux titres constructeurs (1979, 1984) et quatre titres pilotes (1979, 1980, 1983, 1984).

En 2001, Michelin annonce son retour en F1 qui durera six saisons avec en apogée les deux titres mondiaux conquis avec Renault et Fernando Alonso en 2005 et 2006. Fin 2006, le fabricant français quitte la catégorie, à la suite du vote du choix du manufacturier unique par la FIA.

Au total, Michelin a disputé 215 grands prix, incluant 111 pole positions et 102 victoires.

Il a remporté 5 titres pilotes (1979 avec Jody Scheckter, 1983 avec Nelson Piquet, 1984 avec Niki Lauda, 2005 et 2006 avec Fernando Alonso.

Il a remporté 4 titres constructeurs (1979 avec Ferrari, 1984 avec McLaren, 2005 et 2006 avec Renault[60].

24 Heures du Mans

Michelin a gagné 23 victoires dont 17 d'affilée depuis 1998.

Sa première victoire remonte à 1923 avec Chenard et Walcker Sport[61].

Autres compétitions

En ce qui concerne le World Rally Championship (WRC), depuis la création du Championnat du monde des Marques en 1973, Michelin totalise 44 titres mondiaux (21 titres pilotes et 23 titres constructeurs)[62],[63].

En ce qui concerne le Rally Dakar, Michelin totalise 16 victoires en auto, 30 victoires en moto et 30 victoires en camion.

En ce qui concerne le MotoGP, Michelin totalise 360 victoires de 1973 à 2008. Le pneumaticien a remporté 26 titres de Champion du Monde [64].

En ce qui concerne le Championnat du Monde d'endurance moto, Michelin a remporté 14 titres de Champion du Monde, 13 victoires au Bol d'Or, 13 victoires au 24 heures Moto et 16 victoires aux 8 heures de Suzuka.

Direction de l'entreprise

Compte tenu du statut du groupe en commandite par action, il n'y a pas de PDG mais un ou plusieurs gérants. Le gérant est assisté par un Comité Exécutif du Groupe :

Gérants

  • Édouard Michelin: 1889-1940
  • Robert Puiseux : 1940-1959 (cogérant depuis 1937)
  • François Michelin : 1959-1999 (cogérant depuis 1955)
  • Édouard Michelin (cogérant depuis 1991, nommé en 1999, décédé le 26 mai 2006)
  • Michel Rollier : 2006-2012
  • Jean-Dominique Senard : depuis 2012

Cogérants

  • Etienne Michelin: 1928-1932
  • Pierre Michelin : 1933-1937
  • Pierre Boulanger : 1938 à 1950, également président de Citroën
  • Émile Durin : 1951 à 1962
  • François Rollier : 1966 à 1991
  • René Zingraff : 1986 à 2006
  • Didier Miraton : (gérant non commandité, directeur de la recherche et de la performance industrielle)

Conseil de surveillance

  • Michel Rollier (président)
  • Olivier Bazil
  • Pat Cox
  • Barbara Dalibard
  • Jean-Pierre Duprieu
  • Louis Gallois
  • Anne-Sophie de la Bigne
  • Laurence Parisot

Comité exécutif

  • François Corbin, Directeur des Zones Géographiques
  • Éric de Cromières, Directeur de la Performance Commerciale, il supervise les réseaux commerciaux (Euromaster et TCi), Michelin solutions et la Direction de la Performance Supply Chain et Logistique
  • Claire Dorland-Clauzel, Directeur de la Communication et des Marques, supervise la direction Groupe des Affaires Publiques, les entités Michelin Travel Partner et Michelin Lifestyle Limited
  • Terry Gettys, Directeur de la Recherche et du Développement
  • Jean-Christophe Guerin, Directeur de la Ligne Produits Matériaux, supervise la Direction Groupe Achats
  • Jean-Michel Guillon, Directeur du Personnel, supervise la Direction Groupe Qualité et la Direction Groupe Sûreté
  • Marc Henry, Directeur Financier
  • Serge Lafon, Directeur de la Ligne Poids Lourds
  • Florent Menegaux, Directeur de la Ligne Produit Tourisme Camionnette, supervise la Compétition et les activités dirigées par Jean-Christophe Guérin
  • Laurent Noual, Directeur du Corporate Development, supervise la Direction Groupe Systèmes d'Information et la Direction Normes et Règlements
  • Bernard Vasdeboncoeur, Directeur des Lignes Produits de Spécialités: Agricole, Deux-Roues, Génie Civil, Avion, supervise la Direction de la Prévention et Performance Industrielle et l'activité dirigée par Serge Lafon[65]

Mode de management de l'entreprise

Le fonctionnement de l'entreprise est marqué par un fort paternalisme économique. Durant de nombreuses années, Michelin a financé directement la construction des logements ou le transport des employés. Aujourd'hui cela est nettement moins le cas.

[réf. nécessaire]

Conditions de travail dans l'entreprise

À la production, le travail en horaires décalés est généralisé depuis plusieurs décennies. Depuis le passage aux 35 heures, nombreux sont les employés attelés à la production travaillant en 3x8 - 4 équipes, c'est-à-dire en horaires décalés et les week-ends.

Informations économiques

Filiales et coentreprises

Michelin est actionnaire de Symbio FCell, fabricant de systèmes de production d'énergie électrique et de piles à combustible à hydrogène, qu'il installe dans les véhicules à équiper.

En avril 2015, Michelin a acheté 40 % de Allopneus, vendeur de pneus sur Internet.

En avril 2015, Michelin a acheté le vendeur de pneus sur Internet britannique blackcircles.com.

En mai 2015, Michelin crée une coentreprise avec le groupe indonésien Barito Pacific Group (BPG) pour produire du caoutchouc naturel éco-responsable, lançant ainsi la reforestation de zones d’une surface totale de 88 000 hectares.

Répartition du capital

Le capital est réparti comme suit[66] :

  • Institutionnels non-résidents : 61 %
  • Investisseurs institutionnels français : 26,2 %
  • Actionnaires individuels : 11,2 %
  • Personnel - Plan d'Epargne Groupe : 1,6 %

Données financières

Données financières[67]
En millions d'euros 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Ventes nettes 16 408 14 807 17 891 20 719 21 474 20 247 19 553
Résultat opérationnel 843 862 1 695 1 945 2 423 2 234 2 170
Marge opérationnelle 5,1% 3,0% 9,5% 9,4% 9,3% 10,2% 11,1%
Résultat net 357 104 1 049 1 462 1 571 1 127 1 031
Capitaux propres 5 113 5 495 8 127 8 101 8 501 9 256 9 523
Endettement net 4 273 2 931 1 629 1 814 1 053 142 707
Cash-flow libre -359 1 507 426 -19 1 075 1 154 322

Données boursières

  • Action coté sur NYSE Euronext Paris
  • Compartiment A (CAC 40)
  • Service à règlement différé (SRD)
  • Code Valeur ISIN = FR0000121261-ML
  • Valeur nominale = 2 euros
  • Unité de transaction: 1
  • Capitalisation boursière: 13,069 milliards d'euros (31 décembre 2012)
  • Moyenne des échanges quotidiens: 913 167 actions en 2012
  • Michelin entre dans la compositions de deux grands indices de performance boursière:
    • CAC 40 : 1,87% de l'indice au 31 décembre 2012
    • Euronext 100 : 0,8% de l'indice au 31 décembre 2012
  • Michelin figure aussi dans les principaux indices éthiques:
    • DJSI (Dow Jones Sustainability Index) Stoxx pour l'Europe et DJSI World pour le monde
    • ESI (Ethibel Sustainability Index) pour le monde
    • ASPI Eurozone (Advances Sustainable Performance Index)
  • Place de cotation : NYSE Euronext Paris (France)
  • Eligibilité PEA / SRD : Oui / Non
  • Dernier coupon : 2,50 € (le 16/05/2014)
  • Structure juridique = Société en commandite par actions
  • Actionnaires principaux en 2012 = institutionnels non-résidents et français 85,7 %, personnes physiques 12,7 %, salariés 1,6 %.
Données boursières détaillées
Années 2009 2010 2011 2012
Nombre moyen de titres composant le capital 146 184 080 153 672 558 178 446 812 181 099 501
Capitalisation boursière en milliards d'euros 7,9 9,48 8,22 13,07
Moyenne des échanges quotidiens sur la péridode 1 138 691 1 116 722 1 246 389 913 167

Controverses

Michelin est critiquée au sujet des conditions de travail de ses salariés, ainsi que pour ses pratiques de discrimination syndicale[68],[69],[70].

Fermeture d'usine et revitalisation

L'entreprise propose de mettre en place un accompagnement innovant à la suite de la fermeture de son site Kleber de Toul : les ateliers de transition professionnelle : un accompagnement personnalisé pour les salariés leur permettant de tourner la page et retrouver un emploi[71].

Quatre ans après la fermeture, la réindutrialisation promise est incomplète, seuls 710 emplois sont actés en compensation des 826 perdus[72].

Conditions de travail

En décembre 2008, un employé de Michelin Cholet est licencié pour avoir qualifié son entreprise d'« exploiteur » sur un blog. La CGT parle alors d'« atteinte aux libertés d'expression » et porte l'affaire devant le Conseil de Prud'hommes d'Angers. L'entreprise se défend en estimant que les propos de l'employé portent « atteinte à l'image de l'entreprise ». Le Conseil de Prud'homme donnera raison à l'employé quelques mois plus tard[73].

Le 9 janvier 2009, à la suite du rejet de son pourvoi en cassation, le groupe Michelin est condamné à payer « plus de 163 000 euros de dommages et intérêts à la veuve d'une victime de l'amiante »[70].

Le 7 août 2009, les membres de la CGT Michelin de Cholet dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail dans l'entreprise à travers un article publié dans Ouest-France sous le titre : Michelin, ils dénoncent la pression au travail. Cette prise de position du syndicat fait suite à de nombreux incidents ayant eu lieu dans l'entreprise au cours des deux années précédentes (suicide, accidents, amputations, pressions…)[68].
Le bien-être au travail fait l'objet d'une attention particulière de Michelin[74].

Discrimination syndicale

Le 15 juin 2006, la cour d'appel de Rennes condamne le groupe Michelin à payer 185 000 euros de dommages et intérêts à trois anciens délégués CGT de l'usine de Cholet[69]. Le verdict mentionne notamment le cas de Robert Cerisier (ajusteur-monteur), à qui on bloqua sa carrière au même indice durant 35 ans : il avait « le plus faible taux de rémunération des salariés ayant une ancienneté comparable » (1 230 euros net en janvier 2006)[69].

Usine en Inde

Michelin a commencé à vendre des pneus en Inde en 1999. Se rendant compte du potentiel que représente ce marché, le Groupe décide en 2008 de construire une usine destinée à produire des pneumatiques poids lourds à Kandigai, village du district de Thiruvallur, dans l'État indien du Tamil Nadu[75]. La production de l’usine a débuté en 2013 et est destinée au marché local[76]. Cet investissement de plusieurs centaines de millions d’euros a suscité une controverse portant sur les conséquences sociales et environnementale de la construction de l’usine[77]. Une partie du village local des intouchables, les Dalits, accuse Michelin de destruction de forêts et de pâturages nécessaires à leur survie[78].

En juillet 2012, ces villageois, accompagnés par des organisations humanitaires saisissent le Point de Contact National (PCN) de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) afin de déclencher une enquête visant à analyser le comportement réel du Groupe Michelin[79]. En septembre 2013, les experts du PCN (organisation composée de représentants du gouvernement, des syndicats et des entreprises) concluent que l’implantation du Groupe Michelin en Inde ne viole pas les principes directeurs de l’OCDE. Ils recommandent toutefois à Michelin de renforcer son action d’information et de consultation des populations locales[80].

Notes et références

  1. Répartition du Capital
  2. Implantations industrielles, Michelin.com]
  3. Michelin en un coup d'oeil
  4. 1 2 "Michelin dans le monde" sur Michelin.fr. Consulté le 24. 7.2014.
  5. Michelin : de la balle de caoutchouc au roi du pneumatique, Le Figaro, 20 juin 2007
  6. Top 10 mondial des fabricants de pneus, Le Pneumatique, mai-juin 2013
  7. Chiffres-clés et données consolidées, Michelin.com
  8. (en)Tableau des résultats consolidés dans Financial Data, Bridgestone.com
  9. Taux de change au 26/03/2015 : 1 JPY = 0,0077 EUR
  10. (en)Page 1 du rapport financier annuel, Goodyear.com
  11. Taux de change au 26/03/2015 : 1 USD = 0,91 EUR
  12. Finance, sur le site michelin.com
  13. Son discret siège financier en Suisse, sur le site journaldunet
  14. Site de la 100e édition
  15. Pneus neufs pour voitures de collection - Michelin-passion.com
  16. Michelin Travel Partner
  17. blog.allopneus.com: "Michelin fait dans la grande pointure". 4 janvier 2010.
  18. France 3 Auvergne : "Michelin présente le plus gros pneu du monde" 22 octobre 2013.
  19. L'Histoire de Michelin, sur michelin.ch. Consulté le 24 juillet 2014.
  20. Histoire des panneaux Michelin sur Panneauxenbeton.fr - Consulté le 11 mai 2010.
  21. François Michelin, dans Et pourquoi pas ?, édité par l'imprimerie Grasset, 1998, (ISBN 2-246-56581-2), p. 40.
  22. photo, sur le site parisenimage.fr
  23. François Michelin, Et pourquoi pas ?, édité par l'imprimerie Grasset, 1998 (ISBN 2-246-56581-2), p. 57
  24. La saga du pneu
  25. 1897 Grand Prix (Team DAN).
  26. 1 2 3 4 Alain Martinet, dans Michelin Mythe et réalités, édité par Imprimerie Drouin et Clermont Communauté, 2004, ISBN 2-914565-09-7, annexe p. 189.
  27. Tara Fehr,"Glimpse of History: Michelin tire factory rises in Milltown.", sur nj.com, 2009 (consulté le 21 juillet 2014)
  28. "Michelin". Sur oldmaps.free.fr. Consulté le 25.7.2014.
  29. "UN 'THINK AND ACTION TANK' FOR SUTAINABLE MOBILITY". Sur challengebibendum.com. Consulté le 25.7.2014.
  30. "Le Guide MICHELIN : 109 ans d'histoire d'aide à la mobilité". Sur viamichelin.fr. Consulté le 25.7.2014.
  31. "Bibendum, qui avait quitté ce sport en 2006 faute de concurrents directs, pourrait renoncer à sa doctrine." Sur lesechos.fr, le 25.8.2013. Consulté le 25.7.2014.
  32. Michelin se renforce dans les services poids lourds au Brésil, Libération, 9 juin 2014
  33. Michelin : coup d'accélérateur sur la vente en ligne
  34. "La vie sur les plantations Michelin". Informations selon des extraits de l'ouvrage de F. Graveline Des Hévéas et des Hommes, l'aventure des plantations Michelin. Sur belleindochine.free.fr. Consulté le 25.7.2014.
  35. Éric Panthou, « Une histoire sociale (1925-1940) » dans Les Plantations Michelin au Viêt Nam, éd. La Galipote, 2013, p. 331
  36. Eric Panthou, L'année 1936 dans le Puy-de-Dôme, Paris, éd. Fen-Unsa, 1996, p. 180-185.
  37. "Tollé politique et syndical contre le projet de restructuration chez Michelin" Sur LesEchos.fr, le 10.9.1999. Consulté le 25.7.2014.
  38. Sénard : « Michelin doit accomplir la mutation de son outil industriel », Lefigaro.fr
  39. Michelin veut rentabiliser la productivité de son activité « Poids Lourds »
  40. Marketing Michelin: Advertising and Cultural Identity in Twentieth-Century France (Stephen L. Harp, éd. Johns Hopkins University, 2001, 376p. (page 24) (ISBN 978-0801866517)).
  41. Bibendum Michelin élue logo du siècle Sur le site live2times
  42. Site de Michelin, rubrique innovation
  43. Site BFM TV
  44. Chaire industrielle avec l'Université Laval, sur le site aufil.ulaval.ca
  45. Chaire industrielle, sur le site de l'ESPCI ParisTech
  46. « Michelin, formateur depuis 1924 », sur Les Échos,
  47. « Les vraies raisons de la ruée digitale de Michelin dans les poids lourds », sur Challenges,
  48. International Transport Forum
  49. Article de l'AVEM du 21/05/2011
  50. Post du Blog d'Elsa Bembaron, du Figaro
  51. Article de La Tribune du 11 novembre 2009
  52. Journalauto.com
  53. Dernier hommage à Edouard Michelin - Le Figaro, 31 mai 2006
  54. l'Aurore , 8 mars 1908
  55. Annie Moulin-Bourret 1997, p. 96
  56. Michelin et l'aviation 1896-1945 : Patriotisme industriel et innovation, Antoine Champeaux, p 64-65
  57. « On discute beaucoup la question de savoir si l’aéroplane militaire est un simple organe de reconnaissance, ou s’il peut devenir, à brève échéance, un engin de guerre terrible. Peut-il rendre impraticables les ponts, les nœuds de chemin de fer, couper en deux la mobilisation d’une nation, annihiler une forteresse, faire sauter un cuirassé ? [...] Peut-être faire plus encore : détruire les arsenaux, les centres d’approvisionnement, les poudrières de l’ennemi et rendre ainsi inutiles ses canons et ses fusils ? [...] Essayons donc de démontrer par des faits la puissance de l’aéroplane [...]. Nous mettons à votre disposition une somme de cent cinquante mille francs à distribuer en quatre prix dits : Prix de l’aéro-cible Michelin » — Lettre des frères Michelin au Président de l’Aéro-club de France
  58. rubrique Palmarès, sur le site michelin.com
  59. Site du Petit Braquet au 17/12/2013
  60. Site des statistiques de la Formule 1
  61. Site consacré aux premières épreuves des 24H du Mans
  62. Site du World Rally Championship
  63. Site de statistiques sur les rallyes
  64. Site du Grand Prix de Moto
  65. Comité exécutif du Groupe
  66. Répartition du capital au 30 août 2012 (source : Boursorama, le 30 août 2012)
  67. Michelin : Faits & Chiffres
  68. 1 2 Michelin : ils dénoncent la pression au travail - Ouest-France, 7 août 2009
  69. 1 2 3 « Michelin pêchait aussi le gréviste », Le Plan B no 3 - juillet-septembre 2006, pp. 4-5
  70. 1 2 « L'information sociale n'a toujours pas accouché », Le Plan B no 17, février 2009, p. 6
  71. Reconversion des 826 salariés de l'usine Kléber à Toul, AFPA Lorraine, 7 septembre 2009.
  72. « Après la fermeture de Kleber, le compte n’y est pas », sur usinenouvelle.com, (consulté le 4 mars 2015)
  73. Cholet : licencié pour avoir critiqué Michelin sur Internet - Ouest-France, 11 décembre 2008
  74. Adresse introuvable le 13 septembre 2012
  75. les echos
  76. les echos
  77. 20 minutes
  78. le parisien
  79. association sherpa
  80. direction générale du trésor

Annexes

Articles connexes

  • Liste des entreprises leaders en pneumatique
  • Bibendum
  • Guide Michelin
  • Carte Michelin
  • ViaMichelin
  • Active Wheel
  • Métro sur pneumatiques
  • Rosype

Bibliographie

Histoire

  • Tran Tu Binh, « Phu-Riêng : récit d'une révolte » in Les Plantations Michelin au Viêt Nam, éd. La Galipote, 2013, p. 15–154
  • Éric Panthou, « Une histoire sociale (1925-1940) » in Les Plantations Michelin au Viêt Nam, éd. La Galipote, 2013, p. 155–337
  • Olivier Bonnet, Philippe Gazagnes, Sur les traces de Michelin à Clermont, éditions du Miroir, 2002
  • Annie Moulin-Bourret, Guerre et industrie: Clermont-Ferrand, 1912-1922 : la victoire du pneu, Publication de l'Institut d'Étude du Massif Central, (ISBN 9782877410762).

Liens externes

  • Site officiel
  • L'Aventure Michelin, espace patrimonial de la marque
  • Portail des entreprises
  • Portail de l’automobile
  • Portail de l’Auvergne
  • Portail de Clermont-Ferrand
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