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Jean-Marie Le Pen

Jean-Marie Le Pen

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Le Pen.
Jean-Marie Le Pen
Jean-Marie Le Pen.
Jean-Marie Le Pen.
Fonctions
Président d'honneur du Front national
En fonction depuis le
Élection
Prédécesseur Fonction créée
Député européen
En fonction depuis le
Élection 13 juin 2004
Réélection 7 juin 2009
7 juin 2014
Législature 6e, 7e et 8e
Groupe politique NI (2004-2007)
ITS (2007)
NI (depuis 2007)
Élection 17 juin 1984
Réélection 15 juin 1989
12 juin 1994
13 juin 1999
Législature 2e, 3e, 4e et 5e
Groupe politique GDE (1984-1989)
GTDE (1989-1994)
NI (1994-1999 et 2001-2003)
GTI (1999-2001)
Conseiller régional de
Provence-Alpes-Côte d'Azur
En fonction depuis le
Élection 21 mars 2010
Élection 22 mars 1992
Réélection 15 mars 1998
Président du groupe FN-RN
à l'Assemblée nationale
Législature VIIIe
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Fonction supprimée
Député de Paris
Élection 16 mars 1986
Législature VIIIe
Groupe politique FN-RN
Conseiller régional d'Île-de-France
Élection 16 mars 1986
Successeur Pierre Menuet
Conseiller municipal du
20e arrondissement de Paris
Élection 13 mars 1983
1er président du Front national
Prédécesseur Parti créé
Successeur Marine Le Pen
Député de la
3e circonscription de la Seine
Élection 30 novembre 1958
Législature Ire (Ve République)
Groupe politique IPAS
Prédécesseur aucun
Successeur René Capitant
Député de la
1re circonscription de la Seine
Élection 2 janvier 1956
Législature IIIe (IVe République)
Groupe politique UFF (1956-1957)
NI (1957-1958)
Biographie
Nom de naissance Jean Marie Louis Le Pen
Date de naissance
Lieu de naissance La Trinité-sur-Mer (Morbihan)
Nationalité  Français
Parti politique UDCA (1956-1957)
MNACS (1957)
FNC (1957-1961)
FNAF (1960)
Comités TV (1964-1966)
FN (1972-2015)
Conjoint Pierrette Lalanne
(1960-1987)
Jany Paschos
(depuis 1991)
Enfant(s) Marie-Caroline Le Pen
Yann Le Pen
Marine Le Pen
Diplômé de Faculté de droit de Paris
Profession Éditeur
Religion Catholique
Site web jeanmarielepen.com

Signature

Jean-Marie Le Pen (prononcé [lə pɛn]), né le à La Trinité-sur-Mer, est un homme politique français.

Ancien soldat des guerres d'Indochine et d'Algérie, il débute sa carrière politique dans les courants poujadistes en étant élu député de la Seine en 1956. Il contribue ensuite à la fondation du Front national (FN), qu'il préside de 1972 à 2011 et qu'il fait progressivement émerger sur le devant de la scène politique. Généralement classé à l'extrême droite, il est un des premiers à critiquer l'immigration en France.

Il se présente aux élections présidentielles de 1974, 1988, 1995, 2002 et 2007. À la surprise générale, il accède au second tour du scrutin de 2002, à l'issue duquel il obtient 17,79 % des voix face au président sortant, Jacques Chirac.

Jean-Marie Le Pen est président d'honneur du Front national, député européen et conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur. En 2015, il est exclu du FN à la suite de nouvelles déclarations polémiques, qui ont marqué sa carrière politique.

Biographie

Origines et études

Jean-Marie Le Pen est le fils de Jean Le Pen (1901-1942), patron pêcheur, président de l'association des anciens combattants et conseiller municipal de La Trinité-sur-Mer, et d'Anne-Marie Hervé (1904-1965), couturière et fille de paysans originaires de Locmariaquer et du Bono. Sa famille est essentiellement originaire du département du Morbihan ; un de ses aïeux fut le chef chouan de la paroisse d'Auray, un autre conventionnel.

Son père trouve la mort à bord du chalutier La Persévérance, dont il est le patron, quand le bateau, qui pêchait la sole de nuit nuit, saute sur une mine remontée dans son chalut, le [1]. Son nom figure, depuis lors, sur le monument aux morts de La Trinité-sur-Mer[réf. nécessaire]. Jean-Marie Le Pen devient alors pupille de la nation, par jugement du tribunal civil de Lorient du [réf. nécessaire].

En , à 16 ans, il demande au colonel Henri de La Vaissière, alias « Valin », à s'engager dans les Forces françaises de l'intérieur (FFI), mais celui-ci refuse et lui dit : « Désormais, ordre est donné de s'assurer que nos volontaires ont bien 18 ans révolus. Tu es pupille de la nation : songe à ta mère[2] ».

Il est élève boursier au collège jésuite Saint-François-Xavier de Vannes[3], puis au lycée Dupuy-de-Lôme de Lorient[4]. Après son baccalauréat, obtenu à Saint-Germain-en-Laye en 1947, il entre à la faculté de droit de Paris, où il vend à la criée le journal de l'Action française, Aspects de la France[5]. Il est licencié en droit en 1952 et diplômé d'études supérieures de science politique. Il est président des étudiants en droit de Paris de 1949 à 1951, puis, à partir de janvier 1952, président d'honneur de la « Corpo ». Pendant cette période, il se lie notamment d'amitié avec Claude Chabrol[6]. Il est, pendant un temps, le plus jeune vice-président du comité Pierre de Coubertin.

Jean-Marie Le Pen exerce les métiers de marin-pêcheur, mineur de fond, métreur d'appartements ou encore ambulant des PTT. En , il sollicite le soutien du président de la République, Vincent Auriol, afin d'organiser le déplacement d'étudiants volontaires pour porter assistance aux populations sinistrées lors d'inondations aux Pays-Bas[7]. Il est alors président de la Corpo droit et représente la faculté de droit de Paris lors de différents congrès de la « Grande UNEF », où ses qualités d'orateur sont remarquées. En 1955, il est le délégué général de l'Union de défense de la jeunesse française, à son retour d'Indochine, où il a servi comme sous-lieutenant au premier Bataillon étranger de parachutistes (BEP).

Après avoir limité ses dépenses, il parvient à acheter un langoustier de 17 mètres, le général Cambronne, sur lequel il navigue avec Olivier de Kersauson et Éric Tabarly. Il se lie d'une étroite amitié avec Henri Botey, dit « M. Éric », qui devient, en 1968, le parrain de Marine, avant la guerre des gangs qui ravage Pigalle[8].

Vie privée et familiale

Jean-Marie Le Pen avec son épouse, Jany Le Pen, en 2007.

Le , dans le 8e arrondissement de Paris, il épouse Pierrette Lalanne (née en 1935), fille d'un négociant en vin de la bourgeoisie landaise et ex-femme de l'impresario Claude Giraud[9]. Trois filles naissent de ce mariage : Marie-Caroline, Yann et Marine. La séparation du couple est fortement médiatisée et notamment marquée par les photos de Pierrette Lalanne dans le magazine Playboy, dans lequel elle apparaît dévêtue en réaction à certaines déclarations de Jean-Marie Le Pen[10]. Le divorce est prononcé le .

Jean-Marie Le Pen se remarie le , à Rueil-Malmaison, avec Jany Paschos (née en 1932), fille d'un marchand de tableaux grec et d'une mère d'origine néerlandaise et divorcée de l'homme d'affaires belge Jean Garnier.

Sa petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen, fille de Yann, entre en politique lors des élections régionales de 2010[11]. Jean-Marie Le Pen la convainc ensuite de se présenter aux élections législatives de 2012 dans le département de Vaucluse ; elle remporte le scrutin et devient, à 22 ans, la plus jeune députée de l'histoire de la République.

Jean-Marie Le Pen est notamment parrain du fils de l'ancien numéro deux du FN, Bruno Mégret[12], d'une des filles de l'humoriste Dieudonné[13] et du peintre Alexandre Barbera-Ivanoff, qui réalise son portrait en corsaire en 2006.

Il déclare avoir progressivement perdu l'usage de son œil gauche dans les années 1970, à la suite d'une cataracte traumatique consécutive à une bagarre électorale où il défendait Ahmed Djebbour, candidat du Front national des combattants, le [14],[15]. Jean-Marie Le Pen abandonne son bandeau pour un œil de verre au début des années 1980, afin de changer son image alors que le FN prend de l'importance. Dans la perspective des élections européennes de 1984, il commande une hagiographie intitulée Le Pen sans bandeau[16].

Jean-Marie Le Pen est assujetti à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) depuis sa création, en 1982. Il tient une partie de son patrimoine du testament d'Hubert Lambert, auteur de nombreux articles dans des revues nationalistes et héritier de la dynastie des ciments Lambert, mort le 25 septembre 1976, à 42 ans, sans enfant. Cette succession, et notamment l'hôtel particulier au parc de Montretout à Saint-Cloud, donne lieu à un début de procès, abandonné après négociation avec le « cousin Lambert »[17]. Cette fortune contribue à son ascension politique.

Carrière militaire

Jean-Marie Le Pen est un ancien soldat des guerres d'Indochine et d'Algérie. Il arrive en Indochine en 1954, où il sert comme sous-lieutenant dans le 1er bataillon étranger de parachutistes, sous les ordres de Hélie de Saint Marc, son commandant de compagnie. Il y est, en fin de séjour, en 1955, journaliste à Caravelle, l'organe du corps expéditionnaire français. C'est lors de la guerre en Indochine qu'il fait la connaissance d'Alain Delon, avec qui il se lie d'amitié[18].

En , il quitte pour six mois les bancs de l'Assemblée nationale pour s'engager dans son ancienne unité, devenue le 1er régiment étranger de parachutistes, avec lequel il participe comme chef de section au débarquement de vive force à Port-Fouad (Égypte) puis à la bataille d'Alger.

Jean-Marie Le Pen est décoré de la Croix de la valeur militaire[3].

Le , le journal Combat rapporte les propos suivants, attribués à Jean-Marie Le Pen : « Je n'ai rien à cacher. Nous avons torturé parce qu'il fallait le faire. Quand on vous amène quelqu'un qui vient de poser vingt bombes qui peuvent exploser d'un moment à l'autre et qu'il ne veut pas parler, il faut employer des moyens exceptionnels pour l'y contraindre. C'est celui qui s'y refuse qui est le criminel car il a sur les mains le sang de dizaines de victimes dont la mort aurait pu être évitée[19]. » Dans le numéro du lendemain, Jean-Marie Le Pen explique : « Je désirerais éclaircir un certain nombre de points de l'interview parue dans votre journal du vendredi 9 novembre 1962, points qui pourraient prêter à équivoque. […] Les méthodes de contrainte utilisées pour démanteler les réseaux terroristes FLN, qui s'attaquaient exclusivement à la population civile dans le but d'y faire régner la terreur, n'ont, dans les unités que j'ai personnellement connues, jamais pu être assimilées à des tortures[20]. » Jean-Marie Le Pen estime que c'est l'image de la fonction qu'il occupait à l'époque qui véhicule ce genre d'accusations : « J'étais à Alger officier de renseignement […] ; comme tel je dois être aux yeux d'un certain nombre de mes collègues ce qui pourrait être le mélange d'un officier SS et d'un agent de la Gestapo[21] ».

Il est de nouveau accusé, dans les années 1980, d'avoir pratiqué la torture durant cette guerre. Lors de son passage à L'Heure de vérité en 1984, accusé par Jean-Louis Servan-Schreiber d’avoir manié la « gégène et branché des électrodes », il parle de « nécessaires obligations imposées par la hiérarchie militaire et politique du temps » et déclare être « scandalisé par de telles méthodes »[22]. Jean-Marie Le Pen nie ces accusations de torture[Note 1] et porte l'affaire devant la justice. Il gagne plusieurs procès en diffamation : contre Serge July et Libération en 1986, Michel Polac et Le Canard enchaîné en 1989 et René Vautier en 1989[23] puis en 1988[24],[25],[26]. Il est débouté de ses plaintes contre Michel Rocard en 2000, Pierre Vidal-Naquet en 2001 et Le Monde en 2005[27],[28],[29]. Lors du procès contre Le Monde, la défense appelle à témoigner le fils du responsable FLN Ahmed Moulay, qui évoquait dans le journal, à la veille du second tour de l'élection présidentielle de 2002, la possibilité que son père ait été torturé par Jean-Marie Le Pen. Lors de l'audience, un poignard, semblable à ceux utilisés par les Jeunesses hitlériennes et dont le fourreau porte l'inscription « J. M. Le Pen 1er REP », est présenté comme ayant été oublié par Le Pen dans une séance de torture[30],[31] ; le général Louis Martin estime que ce poignard « n'est pas une arme militaire en service dans l'armée française » et déclare trouver cette accusation « risible »[32].

Alors que l'historien Hamid Bousselham relaie ces accusations de torture[33],[34], les journalistes d'investigation Pierre Péan et Philippe Cohen écrivent, dans Le Pen, une histoire française (2012), que « s'il a sans doute brutalisé des Algériens », Le Pen n'a « pas pratiqué la torture institutionnelle »[35].

Carrière politique

Jean-Marie Le Pen interviewé dans son hôtel particulier au 8, parc de Montretout à Saint-Cloud, le .

Débuts en tant que député

Alors qu'il débute en politique, il fait changer son prénom de Jean en Jean-Marie, fusionnant deux de ses prénoms[réf. nécessaire].

Présenté à Pierre Poujade par le président des Anciens d'Indochine, Roger Delpey, il est placé à la tête de la liste d'Union et fraternité française (UFF) aux élections législatives du 2 janvier 1956 dans la première circonscription de la Seine (secteur de Paris). Dans cette circonscription, qui compte des candidats aussi aguerris que Roger Garaudy, Vincent de Moro-Giafferri, Pierre Clostermann ou Édouard Frédéric-Dupont, Jean-Marie Le Pen, qui se présente encore comme étudiant, fait figure d'inconnu ; le second de la liste, Roger Sauvage, est un ancien de l'escadrille Normandie-Niemen.

La vague poujadiste lui permet d'obtenir 37 748 voix sur 470 266 suffrages exprimés. Grâce au système de la proportionnelle, Jean-Marie Le Pen est élu à l'Assemblée nationale, à l'âge de 27 ans[36]. Il est souvent présenté comme ayant été le plus jeune député de la législature, mais un jeune communiste, André Chène, de quelques mois son cadet, est élu cette année-là[37],[38].

En octobre 1956, l'Assemblée nationale accorde à Jean-Marie Le Pen l'autorisation de servir six mois en Algérie. Il rejoint le Mouvement national d'action civique et sociale (MNACS) de Louis Alloin[39],[40]. De retour en France métropolitaine, il est exclu, en mai 1957, de l'Union de défense des commerçants et artisans (UDCA), le syndicat poujadiste, et démissionne le mois suivant du groupe UFF, siégeant parmi les non-inscrits jusqu'à la fin de la législature. Cette même année, il contribue à la fondation du Front national des combattants (FNC), dont il devient un des deux vice-présidents. À ce titre, il soutient la candidature d'un Français de confession musulmane, Ahmed Djebbour, qui est élu député d'Alger en 1958. Le Front national des combattants devient ensuite le Front national combattant, le Front national pour l'Algérie française (FNAF), puis redevient le Front national combattant.

Jean-Marie Le Pen est réélu député, dans la troisième circonscription de la Seine, en novembre 1958, sous l'étiquette « Indépendants de Paris », qui est la fédération parisienne autonome du Centre national des indépendants et paysans (CNIP)[40]. À l'Assemblée nationale, il s'apparente au groupe parlementaire du CNIP, les Indépendants et paysans d'action sociale (IPAS).

Entre 1959 et 1961, il est membre du Sénat de la Communauté, organe législatif institutionnalisant l'association politique entre la France et les États de son empire colonial, alors en voie de décolonisation. À cette époque, Jean-Marie Le Pen est rapporteur du budget de la guerre à l'Assemblée nationale et de la défense au Sénat de la Communauté. Il ne prend pas part au vote des pleins pouvoirs à Charles de Gaulle[41]. Au début des années 1960, il rend visite, à Madrid, à Abel Bonnard, Louis Darquier de Pellepoix, Léon Degrelle et Otto Skorzeny[42],[43].

Fédération de l'extrême droite

Battu aux élections législatives de 1962 par René Capitant dans la 3e circonscription de la Seine, Jean-Marie Le Pen crée une entreprise d'édition phonographique, la Société d'études et de relations publiques (Serp), spécialisée dans l'édition de disques de musique militaire, d'histoire et de discours historiques[44]. Il est le directeur de campagne de Jean-Louis Tixier-Vignancour lors de l'élection présidentielle de 1965, et occupe la fonction de secrétaire général du « comité TV », dont il est le fondateur. Il en démissionne l'année suivante[45].

Il est ensuite, en 1967, chef de publicité aux journaux Minute et Le Crapouillot[45],[46][réf. insuffisante]. « Dans la série Hommes et faits du XXe siècle », il publie des discours, parmi lesquels Lénine, Trotsky, Léon Blum, Charles de Gaulle (discours de 1940-1969), Papes de notre temps, Benito Mussolini et le fascisme, Philippe Pétain, Pierre Laval et Adolf Hitler, discours d'un dictateur.

Aux élections législatives de 1968, il est à nouveau battu par René Capitant dans la 3e circonscription de la Seine[47][réf. insuffisante]. Trois ans plus tard, en 1971, suivant le séminaire de Maurice Duverger, il rédige, avec Jean-Loup Vincent, son mémoire du diplôme d'études supérieures de science politique, Le Courant anarchiste en France depuis 1945[45].

En 1972, il est appelé à présider le jeune Front national afin d'élargir son champ électoral. Ce parti n'obtient, au départ, que des scores électoraux extrêmement faibles. Candidat à l'élection présidentielle de 1974, se définissant comme le candidat de la « droite sociale, populaire et nationale », Jean-Marie Le Pen recueille 0,75 % des voix[48] et appelle à voter au second tour en faveur de Valéry Giscard d'Estaing, avec lequel il a siégé au sein du groupe IPAS à l'Assemblée nationale à la fin des années 1950[49],[50]. Sept ans plus tard, en 1981, il n'obtient pas les 500 parrainages nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle ; Valéry Giscard d'Estaing aurait alors cherché, sans succès, à obtenir son soutien[51],[52].

Plusieurs événements violents marquent les débuts du Front national. Le , un attentat à la bombe détruit son domicile parisien[53]. En 1978, François Duprat, membre du bureau politique du FN, est tué dans l'explosion de sa voiture piégée.

Suite de succès électoraux

Lors des élections cantonales de 1982, moins d'un an après l'arrivée au pouvoir de la gauche, le Front national présente des candidatures dans une soixantaine de cantons et connait ses premiers succès électoraux, avec des scores avoisinant les 10 % à plusieurs endroits (Grande-Synthe, Dreux-Ouest, Dreux-Est, Pont-de-Chéruy). L'année suivante, lors des élections municipales, Jean-Marie Le Pen propose au RPR et à l'UDF des listes d'union de la droite[54]. Ce scrutin voit une percée du Front national et l'élection de Jean-Marie Le Pen comme conseiller à Paris, sa liste obtenant 11,3 % dans le XXe arrondissement. Quelques mois plus tard, en , lors d'une élection municipale partielle à Dreux, la liste conduite par Jean-Pierre Stirbois obtient plus de 16 % des voix et fusionne avec la liste RPR-UDF, qui l'emporte au second tour.

Dans le même temps, au printemps 1982, Jean-Marie Le Pen remet une lettre au président de la République, François Mitterrand, pour dénoncer le manque de visibilité du FN à la télévision, et en particulier l'absence de couverture télévisuelle du sixième congrès du FN. Le 22 juin 1982, François Mitterrand signe une réponse écrite à Jean-Marie Le Pen dans laquelle il juge « regrettable que le congrès d’un parti soit ignoré par Radio-Télévision », et annonce qu'il demande au ministre de la Communication, Georges Fillioud, « d’appeler l’attention des responsables des sociétés Radio-Télévision sur [c]e manquement ». Une semaine plus tard, Jean-Marie Le Pen intervient en direct au journal de 20 heures de TF1[55]. Il obtient un accès croissant à l'espace médiatique, notamment avec son passage à L'Heure de vérité le , sur demande de François Mitterrand[56]. Quelques jours après l'émission, le FN enregistre un millier d'adhésions quotidiennes alors qu'il n'en recueillait en moyenne que quinze jusqu'ici[22]. Par la suite, Jean-Marie Le Pen a su gré à François Mitterrand de lui accorder un traitement « équitable »[49]. À ce sujet, Franz-Olivier Giesbert évoque les propos du ministre socialiste Pierre Bérégovoy, qui, en juin 1984, considérait que la gauche avait tout intérêt « à pousser le FN » afin de rendre la droite parlementaire « inéligible »[57].

Aux élections européennes de juin 1984, la liste FN conduite par Jean-Marie Le Pen recueille 10,95 % des suffrages. Élu député européen, Jean-Marie Le Pen est constamment réélu à partir de cette date. À la suite des élections de 1984, Jean-Marie Le Pen constitue et préside un groupe d'extrême droite au Parlement européen, le groupe des droites européennes (GDE), qui rassemble les élus du Front national, du Mouvement social italien et un élu du parti grec Union politique nationale. Lors des élections européennes de 1989, l'élu grec n'est pas réélu, tandis que le Mouvement social italien, qui effectue un virage vers le centre-droit, refuse de continuer à siéger avec le Front national. Le GDE est alors dissous, mais une alliance entre le Front national, le parti flamand Vlaams Blok et le parti allemand Les Républicains permet la constitution du groupe technique des droites européennes (GTDE). Jean-Marie Le Pen préside ce groupe jusqu'aux élections de 1994, qui voient la non-réélection des Républicains allemands. Dès lors, les élus FN font partie des non-inscrits ; entre 1999 et 2001, ils siègent au sein du groupe technique des indépendants (GTI), qui rassemble des élus de différentes sensibilités politiques.

L'émergence du FN sur le devant de la scène politique française pousse la droite à se positionner par rapport à Jean-Marie Le Pen alors qu'un certain nombre des cadres du Front national vient des partis de droite ou bien a travaillé avec eux, à l'instar de Bruno Gollnisch, Gabriel Domenech, Jean-Marie Le Chevallier, Jean-Yves Le Gallou, Bruno Mégret ou encore Michel de Rostolan. En 1986, Jean-Marie Le Pen est élu conseiller régional d'Île-de-France, mais démissionne pour céder sa place à son suppléant, Pierre Menuet. En 1992 et 1998, il est élu au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Jean-Marie Le Pen, en 2001.

La mise en place d'un scrutin de liste proportionnel à un tour par le gouvernement socialiste permet au Front national d'obtenir 35 députés aux élections législatives de 1986. Jean-Marie Le Pen est ainsi député de Paris et préside le groupe Front national – Rassemblement national (FN-RN) à l'Assemblée nationale durant la VIIIe législature. En avril 1988, il obtient 14,39 % des voix à l'élection présidentielle. Entre les deux tours de l'élection, Jean-Marie Le Pen rencontre secrètement Jacques Chirac par l'entremise du général Pierre de Bénouville et en présence de Charles Pasqua : Jacques Chirac prévient Jean-Marie Le Pen qu'il ne lui fera aucune concession sur son programme et celui-ci rétorque qu'il ne donnera pas pour consigne de voter en sa faveur[49]. Alors que Jacques Chirac aurait déclaré qu'« il était déshonorant de [lui] serrer la main[49] », une photo les montre tous deux en maillot de bain se saluant sur une plage de Cap d'Antibes[49] ; s'il s'agit pour Claude Chirac d'un coup monté, Jean-Marie Le Pen assure pour sa part que c'est Jacques Chirac qui est venu le voir de lui-même[49]. Cette même année, Jean-Marie Le Pen crée l'association de financement Cotelec, qui se donne pour mission de « promouvoir l'image et l'action de Jean-Marie Le Pen » et qui accorde régulièrement des prêts au FN ou à ses candidats et lui reverse une partie de ses revenus ; le mode de financement de cette association sera critiqué en 2013 et 2014, notamment à la suite du rejet de ses comptes par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques et de la réception, via un compte ouvert à la banque suisse Julius Bär, d'un prêt de deux millions d'euros de la société chypriote Vernonsia Holdings Ltd[Note 2],[58],[59],[60].

Candidat à l'élection présidentielle de 1995, il obtient 15 % des voix, arrivant en quatrième position au premier tour, derrière Lionel Jospin, Jacques Chirac et Édouard Balladur. Il améliore ainsi sensiblement son score de la présidentielle de 1988, lors de laquelle il avait opté pour une campagne plus libérale sur le plan économique[61]. C'est dans l'est de la France, en particulier dans le sud-est, qu'il rencontre le plus de succès. Cette situation est généralement expliquée par la sensibilité de l'électorat de ces territoires aux thèmes de l'immigration et de l'insécurité[62]. Son discours « anti-élites » est également considéré comme un facteur de succès[62]. Jean-Marie Le Pen refuse de choisir entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, les qualifiant tous deux d'« hommes de gauche » et déclarant : « Pour nous, disons-le clairement, Chirac, c'est Jospin en pire. »[63],[64]. Les élections municipales de juin 1995 sont un succès pour le Front national, qui obtient des mairies pour la première fois : Jean-Marie Le Chevallier est élu à Toulon, Jacques Bompard à Orange et Daniel Simonpieri à Marignane. Aux législatives de 1997, le FN obtient 15 % des voix au premier tour et parvient à se maintenir dans de nombreuses circonscriptions au second tour ; Jean-Marie Le Chevallier est élu député dans le Var.

Scission du Front national en 1998-1999

Bruno Mégret adhère au Front national en 1987 et devient délégué général du parti l'année suivante. Rapidement, il démontre ses talents d'organisateur et acquiert une forte popularité au sein du Front national[65]. Au cours des années 1990, des divergences apparaissent avec Jean-Marie Le Pen. Le délégué général du FN apparait comme plus ferme sur les questions d'immigration, notamment au vu des 50 mesures « concrètes » qu'il propose pour lutter contre celle-ci en 1991[54]. Il met en œuvre une stratégie de dédiabolisation du Front national devant permettre son accession au pouvoir ; dans cette optique, il se montre ouvert à de potentielles alliances avec la droite parlementaire. Son discours met également l'accent sur les questions économiques, où il apparaît comme plus libéral que le président du parti. Enfin, ses positions sont jugées plus atlantistes que celles de Jean-Marie Le Pen en matière de politique étrangère. Dans le même temps, Jean-Marie Le Pen perd le soutien de plusieurs cadres du parti, qui regrettent son manque d'implication dans les élections législatives et locales.

Fin 1998, Bruno Mégret provoque une scission du Front national, qui perd nombre de ses cadres et des milliers d'adhérents. Le FN chute à 5,7 % aux élections européennes de 1999, n'obtenant que cinq sièges. Après sa condamnation par la cour d'appel de Versailles, en novembre 1998, à un an d'inéligibilité à titre de peine complémentaire[66] et le rejet de ses recours devant le Conseil d'État et les juridictions communautaires[67],[68],[69],[70],[71], Jean-Marie Le Pen perd son mandat européen le , sa suppléante Marie-France Stirbois le remplaçant[72]. Il retrouve son mandat à l'occasion des élections européennes de l'année suivante.

Idéologie et « lepénisation des esprits »

Jean-Marie Le Pen professe des idées nationalistes, que ses adversaires jugent extrémistes voire xénophobes. Il prône une politique de lutte contre l'immigration, la préférence nationale, la relance de la démographie par la natalité. La médiatisation de son discours sur les questions d'immigration et d'insécurité favorise l'émergence de ces thèmes dans le débat public à partir du début des années 1980. Le néologisme politique « lepénisation des esprits » désigne l'acceptation progressive par les Français de tout ou partie des thèmes développés par Jean-Marie Le Pen. Le premier homme politique à employer ce terme est Robert Badinter, le 4 février 1997, lors des débats parlementaires sur la loi Debré relative à l'immigration[73],[74].

Lors de la campagne présidentielle de 1974, Jean-Marie Le Pen se définit comme le candidat d'une « droite qui ose dire son nom »[3]. Sur le plan économique, bien que dénonçant les excès du capitalisme, il cible ses critiques sur un « État pléthorique et impuissant » qui devrait plutôt se concentrer sur ses fonctions régaliennes (ordre, défense, justice). Il se montre favorable à des privatisations, à une réduction du nombre de fonctionnaires et insiste sur la nécessité de restaurer les libertés individuelles face à l'« inquisition fiscale » et à une « bureaucratie tyrannique »[3]. Il critique l'action des « syndicats marxistes » et se prononce pour un strict encadrement du droit de grève[3]. Hostile à la loi Faure sur l'enseignement supérieur, il plaide pour une « dépolitisation » de l'enseignement. Parallèlement, il dénonce l'« absence de sécurité grandissante des personnes et des biens ». Au niveau institutionnel, il s'inquiète d'institutions équivoques, à mi-chemin entre régime présidentiel et régime parlementaire, et propose ainsi une révision de la Constitution visant à renforcer les pouvoirs de l'Assemblée nationale et à instaurer une véritable cour suprême[3].

À partir des années 1990, il s'éloigne quelque peu de la vision « reaganienne », alors en vogue et qui se montre hostile aux prélèvements obligatoires et réticente face aux interventions économiques de l'État. Il émet des réserves de plus en plus fortes sur le libre-échange et la mondialisation. Alors qu'il est traditionnellement classé à l'extrême droite ou à droite de l'échiquier politique, le terme de « gaucho-lepénisme » fait son apparition à l'occasion de l'élection présidentielle de 1995, lors de laquelle Jean-Marie Le Pen arrive en tête des votes chez les ouvriers et bénéficie du soutien d'anciens électeurs de gauche[75].

Il se montre résolument hostile au fédéralisme européen et se pose en défenseur de la « souveraineté française ».

En matière de politique étrangère, son anti-socialisme le conduit à se prononcer, en 1974, pour des « alliances européennes et atlantiques » face à l'« impérialisme soviétique »[3]. Il se pose longtemps en défenseur d'Israël face au nationalisme arabe, au point d'être un temps considéré comme l'homme politique français le plus favorable à cet État[76],[77]. Mais à partir de 1990, il adopte une position moins atlantiste et prend ses distances avec Israël. Cette évolution lui attire la sympathie de personnalités plus à gauche, comme Alain Soral, mais l'oppose notamment à Bruno Mégret à de nombreux adhérents du Front national, en particulier des pieds-noirs, qui quittent le parti[78]. En novembre 1990, en pleine guerre du Golfe, Jean-Marie Le Pen se rend à Bagdad pour négocier directement avec Saddam Hussein la libération de 55 otages, qu'il ramène en France[79] ; en 1996, il effectue une nouvelle visite en Irak pour soutenir le régime de Saddam Hussein, menacé par le blocus occidental[80].

Élection présidentielle de 2002

Candidats arrivés en tête du premier tour de l'élection présidentielle de 2002 (par département).

Au début de la campagne présidentielle de 2002, l'extrême droite apparait très affaiblie et divisée en raison de la scission de 1998[81]. Les sondages accordent alors à Jean-Marie Le Pen moins de 10 % des suffrages, tandis que le président sortant, Jacques Chirac, et le Premier ministre socialiste, Lionel Jospin, sont donnés favoris[82].

Le , lors du premier tour de l'élection présidentielle, Jean-Marie Le Pen obtient 4,8 millions de voix et 16,86 % des suffrages, se classant en deuxième position sur 16 candidats, derrière Jacques Chirac (19,88 %) et devant Lionel Jospin (16,18 %). Malgré un contexte de forte abstention (28,4 %), il améliore son résultat de plus de 200 000 voix par rapport à la présidentielle de 1995. Bruno Mégret obtient, lui, 2,34 % des voix. Jean-Marie Le Pen réalise ses meilleurs scores dans l'est de la France, avec un pic de 26 % dans les Alpes-Maritimes et de 27 % à Marseille[83]. Les enquêtes d'opinion indiquent l'importance qu'apporte son électorat aux questions d'immigration, de délinquance et de chômage[81].

Cette élection constitue un événement important dans la vie politique française dans la mesure où c'est la première fois qu'un candidat d'extrême droite se qualifie pour le second tour d'une élection présidentielle. Le traditionnel débat d'entre-deux-tours n'a pas eu lieu, Jacques Chirac ayant refusé de débattre avec lui en direct sur les chaînes de télévision[84]. Les médias soulignent la stratégie du président sortant visant à ne pas effrayer les électeurs de gauche, qui s'apprêtent à voter massivement pour lui, et à éviter toute confrontation directe avec Jean-Marie Le Pen, jugé excellent orateur[85]. Durant l'entre-deux-tours, des manifestations sont organisées pour protester contre la présence de l'extrême droite au second tour.

Le , Jean-Marie Le Pen recueille 17,79 % des voix, contre 82,21 % à Jacques Chirac. Aux élections législatives de juin suivant, le Front national obtient 11 % des voix, soit quatre points de moins qu'en 1997.

Dernières campagnes électorales

Sa candidature aux élections régionales de 2004 en Provence-Alpes-Côte d'Azur est rejetée par le préfet de région pour cause d'absence de domiciliation ou d'attache fiscale dans la région[86],[87]. En 2004, 2009 et 2014, il est réélu au Parlement européen dans la circonscription Sud-Est. Il est élu conseiller régional et président du groupe FN au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur après les élections régionales de 2010.

Jean-Marie Le Pen à la tribune lors du défilé du Front national en l'honneur de Jeanne d'Arc, en 2007.

En vue de l'élection présidentielle et des législatives de 2007, Jean-Marie Le Pen lance un appel à différents partis et courants politiques pour constituer une « union patriotique », dont il serait la tête ; Bruno Mégret, qui préside le Mouvement national républicain (MNR), ainsi que le Parti populiste, répondent favorablement à cet appel, contrairement à Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France (MPF)[88],[89]. Durant cette campagne, Jean-Marie Le Pen évoque fréquemment les difficultés qu'il éprouverait pour obtenir les 500 parrainages d'élus nécessaires à la validation de sa candidature et dénonce en particulier la publication des listes de parrains. Âgé de 78 ans au moment du scrutin, Jean-Marie Le Pen est le doyen d'âge des candidats français à une élection présidentielle au scrutin direct. Le , il arrive en quatrième position du premier tour avec 3 834 530 suffrages, soit 10,44 %, ce qui constitue un net recul par rapport au scrutin de 2002. Le 1er mai, Jean-Marie Le Pen invite ses électeurs à « s'abstenir massivement » au second tour, qualifiant le choix entre les deux candidats de choix entre « bonnet rose et rose bonnet »[90],[91]. Selon TNS Sofres, 27 % des électeurs de Jean-Marie Le Pen auraient suivi sa consigne d'abstention ou auraient voté blanc ou nul, 61 % s'étant prononcés en faveur de Nicolas Sarkozy[92],[93]. Plusieurs observateurs jugent que ce dernier a mené campagne en vue d'attirer à lui les électeurs frontistes, stratégie qui se serait révélée gagnante au vu de son score et du faible résultat de Jean-Marie Le Pen. Celui-ci alterne critiques et compliments envers le nouveau président de la République, disant de sa campagne « qu'elle pourra être étudiée à Sciences Po »[94] et que « la France a voté contre une nouvelle catastrophe socialiste », tout en considérant qu'elle « a le président qu'elle mérite »[95].

Le , Jean-Marie Le Pen, annonce dans une interview accordée au Figaro, qu'il ne se représentera pas à la présidence du FN à l'issue du prochain congrès du parti, et qu'il ne sera pas candidat à l'élection présidentielle de 2012[96]. Il apporte son soutien à sa fille, Marine Le Pen, qui est élue présidente du parti en , face à Bruno Gollnisch. Devenu président d'honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen contribue depuis à la vie de son mouvement en animant des réunions publiques dans les différentes fédérations frontistes. On le voit également dans certains grands meetings de la campagne présidentielle de Marine Le Pen. De nouveau candidat aux élections européennes de 2014 dans la circonscription du Sud-Est, la liste qu'il conduit arrive en tête avec 28,18 % des voix : il est élu député européen pour la septième fois, avec quatre de ses colistiers.

Mise à l'écart du Front national

Jean-Marie Le Pen lors d'une réunion publique, à Lens, en 2014.

Jean-Marie Le Pen, qui a mis à plusieurs reprises en doute la stratégie de « dédiabolisation » du FN, revient, le , sur ses propos polémiques de 1987 en réaffirmant que les chambres à gaz sont un « détail de l'histoire »[97] ; le , il se refuse à considérer le maréchal Pétain comme un traître[98]. Marine Le Pen annonce alors sa décision d'engager une procédure disciplinaire contre son père et l'invite à se retirer de la vie politique[99],[100]. Celui-ci renonce à se présenter à l'élection régionale en Provence-Alpes-Côte d'Azur[101].

Le , le bureau exécutif du Front national le suspend de sa qualité d'adhérent du parti jusqu'à la tenue d'un vote par courrier des adhérents visant à entériner une réforme des statuts qui comprend notamment la suppression de la présidence d'honneur[102],[103]. Jean-Marie Le Pen considère que cette décision est une « félonie » et affirme ne pas souhaiter la victoire de sa fille à l'élection présidentielle de 2017[104]. Il estime notamment, tout comme certains médias, que sa fille est sous l'influence de Florian Philippot, avec qui il est en désaccord sur plusieurs sujets[105]. Tout comme son fidèle Bruno Gollnisch, il ne fait pas partie du groupe Europe des nations et des libertés (ENL), que sa fille parvient à fonder au Parlement européen en juin 2015.

Jean-Marie Le Pen conteste les décisions du bureau exécutif du FN en justice et obtient gain de cause[106],[107]. Le , le tribunal de grande instance de Nanterre annule sa suspension du parti pour des motifs de forme, et le rétablit dans ses droits attachés à sa qualité d'adhérent et de président d'honneur[108],[109]. Quelques jours plus tard, le 8 juillet, cette juridiction suspend le vote des adhérents frontistes sur la réforme des statuts[110].

Mais convoqué le devant le bureau exécutif en formation disciplinaire, composé de Jean-François Jalkh, Wallerand de Saint-Just, Nicolas Bay, Steeve Briois, Marie-Christine Arnautu et Louis Aliot, Jean-Marie Le Pen est exclu du parti, « à la majorité requise », en l'absence de Marine Le Pen et de Florian Philippot[111],[112]. Louis Aliot, Marie-Christine Arnautu ou encore Marion Maréchal-Le Pen font savoir leur opposition à cette exclusion[113]. Selon un sondage Ifop, 53 % des sympathisants du FN approuvent cette sanction, 22 % la désapprouvent[114]. Dans le même temps, plusieurs élus quittent le FN ou en sont exclus, et dénoncent un changement d'orientation du parti[115],[116].

Le , il annonce la création d'un « Rassemblement Bleu-blanc-rouge », afin d'« agir dans le même sens que le Front national », sans nécessairement « y appartenir »[117].

Propos polémiques

La pertinence de cette section est remise en cause, considérez son contenu avec précaution. En discuter ?

Durant son parcours politique, Jean-Marie Le Pen tient de façon récurrente des propos polémiques. Ses opposants lui reprochent des débordements oratoires, certaines références à l'Histoire de France, ainsi que des commentaires jugés en diverses occasions racistes et antisémites[118]. Marine Le Pen déclare, en , que son père était « dans une stratégie avouée » de « provocation » parce qu'il pensait que « la polémique est positive pour le mouvement »[119]. Un mois plus tard, le bureau exécutif du Front national entame un processus de mise à l’écart du parti que Jean-Marie Le Pen avait contribué à fonder.

Il a connu plusieurs procès à cause de ses propos, étant tantôt relaxé tantôt condamné. Ses partisans soulignent, quant à eux, que son équipe comporte des personnes d'origines diverses, de confession juive, comme Jean-Pierre Cohen, d'origine maghrébine, comme Farid Smahi, ou antillaise, comme Huguette Fatna. Ils affirment aussi qu'une partie de la communauté juive de France se serait rapprochée de ses idées, ressentant une pression de l'antisémitisme en France dont la responsabilité serait à imputer en partie à l'immigration musulmane, que Jean-Marie Le Pen dénonce.

Déclaration sur les « sidaïques »

Évoquant les malades du sida au cours de l'émission d'Antenne 2 L'Heure de vérité, le , il déclare : « En revanche, je crois que le « sidaïque » – c'est un néologisme, il n'est pas très beau, mais je n'en connais pas d'autres – est contagieux par sa transpiration, ses larmes, sa salive, son contact. C'est une espèce de lépreux, si vous voulez »[120],[121]. Le , lors du congrès de la Fédération nationale de la chasse, il déclare : « Dans le Marais de Paris, on peut chasser le chapon sans date d'ouverture ou de fermeture, mais, dans le marais de Picardie, on ne peut chasser le canard en février[122]. »

Affaire du « détail »

Un scandale éclate lorsqu'il déclare, le , au Grand Jury RTL-Le Monde, à propos de la contestation, par des négationnistes, de l'utilisation par les nazis de chambres à gaz homicides : « Je n'ai pas étudié spécialement la question, mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale ». Face à la réaction du journaliste, il répond : « Non, la question qui a été posée, c'est de savoir comment ces gens ont été tués ou non »[123]. D'après Lorrain de Saint Affrique, il regrette ses propos en privé immédiatement après l'entretien[Note 3]. Sa déclaration entraîne des départs du FN, notamment celui d'Olivier d'Ormesson[124], ainsi que la réprobation de la quasi-totalité de la classe politique[125]. Pour l'historienne Valérie Igounet, il s'agit d'un « signe manifeste vers l'électorat antisémite du Front national »[125],[126]. Lors de la septième fête des Bleu-blanc-rouge de 1987, Jean-Marie Le Pen déclare que la polémique a représenté un « succès », ajoutant : « Chaque attaque nous renforce. Notre marche est invincible »[127].

L'argumentation de Jean-Marie Le Pen repose ultérieurement, notamment lors de la conférence de presse du 18 septembre à l'Assemblée nationale, sur le fait que ces chambres à gaz ne sont pas le seul lieu où des gens ont perdu la vie pendant la Seconde Guerre mondiale et, qui plus est, ne seraient pas mentionnées dans les Mémoires sur la Seconde Guerre mondiale de Winston Churchill (Plon, 1953). Près de vingt ans plus tard, à l'occasion du cinquantième anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, il exprime ses regrets pour avoir blessé lors de sa précédente déclaration, puis, le , il fait, à la demande de Florence Belkacem, un instant de silence à la mémoire des victimes juives de ce camp[128]. Ces propos seront pourtant réitérés en 1997 à Munich, aux côtés de l'ancien Waffen-SS Franz Schönhuber[129] (pour lesquels il sera à nouveau condamné), en 2008 dans le magazine Bretons[Note 4], puis en séance du Parlement européen, le [130],[131]. À l'époque de ces deux dernières déclarations, Marine Le Pen assure qu'elle « ne partage pas sur ces événements la même vision » que son père et ne « pas penser » que les chambres à gaz soient « un détail de l'histoire », tout en défendant son père d'avoir « jamais nié aucun des événements de la Seconde Guerre mondiale »[132]. En 2015, les propos réitérés de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz font partie des griefs qui conduisent à son exclusion du FN[127].

Calembour « Durafour-crématoire »

Le , lors de l'université d'été du Front national au Cap d'Agde, il déclare : « Monsieur Durafour et Dumoulin, obscur ministre de l'ouverture dans laquelle il a d'ailleurs immédiatement disparu, a déclaré : « Nous devons nous allier aux élections municipales, y compris avec le Parti communiste, car le Parti communiste, lui, perd des voix tandis que l'extrême droite ne cesse d'en gagner… » M. Durafour-crématoire, merci de cet aveu »[133]. Le jeu de mots fait scandale. Les principaux arguments de défense seront qu'auparavant, Michel Durafour avait lancé un appel public à « exterminer le Front national »[134] et qu'un jeu de mots similaire (« Le colonel... Dufour crématoire ») était paru précédemment dans Le Canard enchaîné du , sans déclencher de polémique[135]. Pour cette affaire, son immunité parlementaire de député européen est levée le 11 décembre 1989[136].

Occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale

En , il déclare, dans l'hebdomadaire Rivarol, que « l'occupation allemande n'avait pas été particulièrement inhumaine, même s'il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550 000 kilomètres carrés », ce qui provoque l'ouverture d'une information judiciaire à la suite d'une plainte déposée par l'association des fils et filles de déportés juifs de France (FFDJF), représentée par Arno Klarsfeld.

Présence « urticante » et « odorante » de Roms

Le , à Nice, Jean-Marie Le Pen déclare : « Je vais vous faire un pronostic : vous avez quelques soucis, paraît-il, avec quelques centaines de Roms qui ont dans la ville une présence urticante et disons… odorante. […] Ceci n'est que le petit morceau de l'iceberg […] Je vous annonce que dans le courant de l'année 2014, il viendra à Nice 50 000 Roms au moins puis qu'à partir du 1er janvier, les 12 millions de Roms qui sont situés en Roumanie, en Bulgarie et en Hongrie auront la possibilité de s'établir dans tous les pays d'Europe »[137].

Démographie en Afrique et Ebola

Il tient des propos controversés sur la question de la démographie en Afrique lors d'une réunion publique, le  : « Mgr Ebola peut régler ça en trois mois ». Dénonçant l'emballement médiatique qui entoure cette phrase, Jean-Marie Le Pen ne revient cependant pas sur ses propos[138].

Calembour sur la « fournée »

En , il fait un calembour à l'égard du chanteur Patrick Bruel et d'autres artistes en utilisant le terme de « fournée » dans une édition de son journal de bord audiovisuel. Le Front national décide alors de ne plus héberger son journal de bord sur son site internet[139]. Jean-Marie Le Pen ouvre son propre blog sur internet et y publie une lettre ouverte à Marine Le Pen, dans laquelle il la vouvoie et rend publique leurs dissensions[140],[141].

Procès

Condamnations

Divers
  • Janvier 1960 : condamné pour des menaces de mort proférées à l'encontre d'un commissaire de police[142]
  •  : condamné à un redressement de 1,4 million de francs[118] pour « oublis de plus-value boursière et sous-estimation de loyer »[143].
Condamnations pour coups et blessures
  •  : condamné pour coups et blessures volontaires[142]
  •  : condamné à trois mois de prison avec sursis et 20 000 F de dommages-intérêts pour coups et blessures volontaires par le Tribunal de grande instance de Paris[142]
  •  : condamné à deux ans d'inéligibilité (réduits à un an par la cour d'appel, qui ajoute 8 000 F d'amende) et trois mois de prison avec sursis par le Tribunal correctionnel de Versailles pour « violences en réunion » et « injures publiques » (faits requalifiés par la Cour d'appel en « violences sur personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions ») pour avoir agressé la maire de la ville voisine de Mantes-la-Ville (et qui était là à titre de contre-manifestante), la candidate socialiste Annette Peulvast-Bergeal (qui portait son écharpe d'élue) lors des législatives de 1997[144]. Le , la Cour de cassation a rejeté son pourvoi[145],[146]. Par une décision du , la Cour européenne des droits de l'homme a déclaré irrecevable sa requête fondée sur la violation de l'article 6 de la Convention européenne des droits de l'homme[147].
Condamnations de ses propos

Jusqu'en avril 2011, Jean-Marie Le Pen a été condamné 18 fois pour ses propos dont 5 pour le « détail ».

Apologie de crime de guerre, « banalisation de crimes contre l'humanité, consentement à l'horrible »
  •  : rejet par la Cour de cassation de son pourvoi contre l'arrêt le condamnant, pour apologie de crime de guerre, à deux mois de prison avec sursis et 10 000 francs d'amende[148]. La pochette d'un disque édité par la Serp affirmait : « La montée vers le pouvoir d'Adolf Hitler et du Parti national-socialiste fut caractérisée par un puissant mouvement de masse, somme toute populaire et démocratique, puisqu'il triompha à la suite de consultations électorales régulières, circonstance généralement oubliée »[149]. La Cour écrit que « L'ensemble de cette publication était de nature à inciter tout lecteur à porter un jugement de valeur morale favorable aux dirigeants du parti national-socialiste allemand […] et constituait un essai de justification au moins partielle de leurs crimes »[150]. Dans ce disque intitulé « Le IIIe Reich. Voix et chants de la révolution allemande », on peut entendre « un hymne du parti nazi », « Vive Hitler » ou encore « Sieg Heil »[151],[152].
  •  : la chambre des référés du tribunal de Nanterre rend une ordonnance condamnant Jean-Marie Le Pen à verser la somme d'un franc, « à titre d'indemnité provisionnelle à valoir sur le préjudice qu'ils ont subi », à dix parties civiles : le MRAP, la LICRA, l'Union nationale des associations de déportés, internés et familles de disparus (UNADIF), la Fédération nationale des déportés et internés de la Résistance (FNDIR), l'Amicale des anciens déportés juifs de France (AADJF), l'Amicale des déportés de Blechammer Heydebreck et commando Auschwitz III, l'Amicale des anciens déportés de Buna-Monowitz Auschwitz III, l'Association des fils et filles de déportés juifs de France, l'Union des tziganes et voyageurs de France, M. Henri Moraud, secrétaire de l'Amicale d'Auschwitz, Mme Zlatin, ancienne directrice de la Maison d'enfants d'Izieu, et M. Léon Reifman. L'ordonnance prévoit en outre la lecture de cette décision lors de la prochaine émission Le Grand jury RTL-Le Monde aux frais de Jean-Marie Le Pen[153],[154].
    •  : La 14e chambre de la cour d'appel de Versailles, présidée par Pierre Estoup, confirme l'ordonnance de référé rendue le 23 septembre 1987, estimant notamment dans le préambule de son arrêt que l'emploi, « homme politique rompu à l'art du discours et aux nuances de la langue française » de l'expression « point de détail », peut être considéré « comme un consentement à l'horrible »[155],[156].
  •  : La première chambre civile du tribunal de Nanterre condamne Jean-Marie Le Pen à verser un franc de dommages-intérêts à chacune des parties civiles[157] : à six associations de déportés, à l'Association des fils et filles de déportés juifs de France, à l'Union des Tziganes et voyageurs de France, au Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) et à la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), en réparation du préjudice causé lorsque, à la fin de l'émission « Le grand jury RTL-Le Monde », il avait déclaré, le 13 septembre 1987, « Je me pose un certain nombre de questions. Et je ne dis pas que les chambres à gaz n'ont pas existé. Je n'ai pas pu moi-même en voir. Je n'ai pas étudié spécialement la question. Mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale. [...] Si, c'est un point de détail au niveau de la guerre ! Voulez-vous me dire que c'est une vérité révélée à laquelle tout le monde doit croire ? Que c'est une obligation morale ? Je dis qu'il y a des historiens qui débattent de ces questions. », en réponse à une question évoquant les thèses contestant la réalité des chambres à gaz.
    •  : condamné par la cour d'appel de Versailles (présidée par Pierre Estoup[158]). Jean-Marie Le Pen doit verser 10 F au MRAP, 100 000 F aux neuf autres associations s'étant portées parties civiles. Il doit faire publier le jugement à ses frais dans cinq quotidiens nationaux, à concurrence de 15 000 F, et dans cinq hebdomadaires, à concurrence de 30 000 F. En outre M. Le Pen est condamné aux dépens et doit verser, au titre de l'article 700 du code de procédure civile français, 1 000 F à chacune des dix associations[159].
  • [160] : condamné à 300 000 F de consignation pour diffusion du jugement dans des journaux, à verser entre un franc symbolique et 5 000 F de dommages-intérêts à onze associations plaignantes, et à payer leurs frais de justice par le Tribunal de grande instance de Nanterre pour « banalisation de crimes contre l'humanité, consentement à l'horrible », pour avoir dit lors d'une conférence de presse en compagnie de Franz Schönhuber, le 5 décembre 1997 à Munich, que « dans un livre de mille pages sur la Seconde Guerre mondiale, les camps de concentration occupent deux pages et les chambres à gaz dix à quinze lignes, ce qui s'appelle un détail ». Le , la cour d'appel de Versailles confirme la peine[161].
  • Le 30 avril 2004, Jean-Marie Le Pen revient, dans les colonnes de Rivarol, sur l'affaire précédente, dans les termes suivants : « D'autant que quand je dis qu'avec 25 millions de musulmans chez nous, les Français raseront les murs, des gens dans la salle me disent non sans raison : « Mais Monsieur Le Pen, c'est déjà le cas maintenant ! » » Le 30 juin 2004, il est cité à comparaître par la Ligue des droits de l'homme, mais le 25 novembre 2005, le tribunal annule la citation en la considérant non-conforme aux dispositions légales. Ce jugement est infirmé par la cour d'appel de Paris le 29 mars 2006, avec renvoi de l'examen au fond de l'affaire à une audience ultérieure. Le 12 mars 2008, la Cour d'appel condamne Jean-Marie Le Pen à 10 000 euros d'amende. Le 3 février 2009, la chambre criminelle de la Cour de cassation rejette le pourvoi formé par Jean-Marie Le Pen contre les arrêts du 29 mars 2006 et du 12 mars 2008[162].
  •  : condamné à 10 000  d'amende et à trois mois de prison avec sursis pour complicité d'apologie de crimes de guerre et contestation de crime contre l'humanité, en raison de propos publiés en 2005 dans l'hebdomadaire Rivarol:
    • « En France du moins, l'Occupation allemande n'a pas été particulièrement inhumaine, même s'il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550.000 kilomètres carrés »
    • « Si les Allemands avaient multiplié les exécutions massives dans tous les coins, comme l'affirme la vulgate, il n'y aurait pas eu besoin de camps de concentration pour les déportés politiques »
    • « Un lieutenant allemand, fou de douleur que son train de permissionnaires ait déraillé dans un attentat, causant ainsi la mort de ses jeunes soldats, voulait fusiller tout le village : il avait d'ailleurs déjà tué plusieurs civils. Et c'est la Gestapo de Lille, avertie par la SNCF, qui arriva aussitôt pour arrêter le massacre » (Affaire Le Pen - Rivarol).
  • Le , la Cour d'appel de Paris confirme le précédent jugement du 8 février 2008 et condamne Jean-Marie Le Pen à 10 000 euros d'amende et à trois mois de prison avec sursis pour ses propos minimisant les crimes commis par l'occupant nazi sous l'Occupation, et notamment le massacre d'Ascq. Son avocat a indiqué qu'il se pourvoirait en cassation[166]. La Cour de cassation a rejeté son pourvoi mercredi 19 juin 2013[167].
Provocation à la haine, la discrimination et la violence raciale, antisémitisme
  •  : condamné au franc symbolique par le tribunal d'Aubervilliers pour « antisémitisme insidieux »[réf. nécessaire]. La peine est confirmée en appel le 9 juillet. Jean-Marie Le Pen s'en était pris à des journalistes juifs ou d'ascendance juive : « Je dédie votre accueil à Jean-François Kahn, à Jean Daniel, à Ivan Levaï, à Elkabbach, à tous les menteurs de la presse de ce pays. Ces gens-là sont la honte de leur profession. Monsieur Lustiger me pardonnera ce moment de colère, puisque même Jésus le connut lorsqu'il chassa les marchands du temple, ce que nous allons faire pour notre pays. »
  •  : condamné à 3 000 F d'amende et 8 000 F de dommages et intérêts à verser au Mrap pour « provocation à la haine, la discrimination et la violence raciale » par le tribunal de Paris à la suite de la distribution d'un tract lors des élections municipales de 1983. Condamné lors du même procès à 5 000 F d'amende pour « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale » pour ses propos lors d'une l'émission télévisée du , selon lesquels « le monde islamo-arabe » constituerait un « danger mortel ». Peines confirmées par la cour d'appel de Paris (11e chambre) le .
    •  : Cassation partielle[168] de l'arrêt de la cour d'appel de Paris du en ses dispositions portant condamnations pénales et civiles du chef du délit de provocation à la discrimination raciale (condamnation concernant les propos tenus lors de l'émission télévisée). Pour la cour d'appel, Jean-Marie Le Pen
      « met l'accent sur le « monde islamo-arabe qui actuellement pénètre dans notre pays » et le « danger mortel » pour les Français de se voir ainsi « colonisés » ; que de tels propos sont de nature à créer dans l'esprit des Français l'idée qu'ils sont menacés dans leur identité même par la présence sur leur territoire de musulmans venant du tiers monde, à faire naître envers ce groupe déterminé, à raison de sa religion des réactions de rejet et à provoquer des actes discriminatoires voire de violence »,
      alors que, pour la Cour de cassation,
      « les expressions reprochées au demandeur ne désignaient aucune personne ou aucun groupe de personnes autre que des populations étrangères indéterminées, n'étaient de nature à inciter le public ni à la haine, ni à la violence, ni à la discrimination raciale et n'avaient pas dépassé les limites du droit à la libre expression sur le phénomène de l'immigration, la cour d'appel a dénaturé les propos incriminés et fait une fausse application de l'article 24 alinéa 6 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse ».
  • 25 novembre 1998 : condamné par le tribunal de grande instance de Nanterre à 10 000 F de dommages-intérêts à l'Union des étudiants juifs de France pour avoir déclaré « Je crois à l'inégalité des races », lors de l'université d'été du FN, le [169].
  •  : condamné à 12 000 DM (environ 6 000 ) d'amende par le tribunal d'instance de Munich pour incitation à la haine raciale et apologie de crime de guerre, i.e. « le point de détail » (MRAP, avril 2002)
  •  : Le tribunal correctionnel de Paris condamne Jean-Marie Le Pen à 10 000 euros d'amende pour provocation à la haine raciale, en raison de propos tenus sur les musulmans, dans une interview au quotidien Le Monde parue un an auparavant, le (il avait déclaré notamment « Le jour où nous aurons en France, non plus 5 millions mais 25 millions de musulmans, ce sont eux qui commanderont. Et les Français raseront les murs, descendront des trottoirs en baissant les yeux. »).
    •  : La cour d'appel de Paris confirme la condamnation de Jean-Marie Le Pen à 10 000 euros d'amende pour incitation à la haine raciale. Jean-Marie Le Pen devra également verser 5 000 euros de dommages-intérêts à la Ligue des droits de l'homme (LDH), qui était partie civile ; la Cour a en revanche déclaré irrecevable la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra)[170].
      • Cette décision sera confirmée le [réf. nécessaire] par la chambre criminelle de la Cour de cassation.
Troubles à l'ordre public
  •  : condamné par le tribunal de grande instance de Lyon, pour « trouble manifestement illicite à l'ordre public », à retirer tous ses affiches et tous ses tracts faisant référence au sida[134]. La cour d'appel de Lyon confirme[réf. nécessaire] la condamnation pour « utilisation du terme SIDA pour stigmatiser l'immigration qui représenterait un danger aussi grave que la maladie porte une atteinte intolérable à la dignité des malades, qui ont droit au respect et à la solidarité et également une atteinte intolérable à la dignité des populations immigrées ».
Diffamation, « injures publiques »
  •  : condamné pour diffamation par le tribunal de grande instance de Paris à 1 F symbolique de dommages-intérêts à Jean-Christophe Cambadélis. Jean-Marie Le Pen avait qualifié le député PS d'« ancien — ou toujours — trotskiste, et ami des organisations terroristes allemandes » (Le Monde, ).
  •  : condamné à 10 000 francs d'amende par la Cour d'appel de Paris pour « injure publique » au ministre de la Fonction publique de l'époque, Michel Durafour, appelé « monsieur Durafour-crématoire » (Le Monde, ). Le 7 décembre de la même année, la Cour de cassation a rejeté son pourvoi.
  •  : condamné à 6 000 F d'amende et 1 F symbolique de dommages-intérêts par la première chambre civile du tribunal de grande instance de Strasbourg pour avoir qualifié l'association Ras l'front de « mouvement de tueurs de flics » (Le Monde, ).
  •  : condamné à 5 000 F d'amende par la 17e chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris pour avoir traité le président de SOS-Racisme, Fodé Sylla, de « gros zébu fou » lors d'une conférence de presse[171].
  •  : condamné au franc symbolique pour avoir présenté un buste en carton à l'effigie de Catherine Trautmann lors d'un meeting du Front national en mai 1996. Le tribunal parle d'une « mise en scène macabre et choquante évoquant l'image de la mise à mort par décapitation visant d'une manière certes symbolique mais intolérable à l'élimination de l'intéressée », et estime que « l'agressivité de cette mise en scène est de nature à susciter envers Catherine Trautmann un climat d'hostilité excédant les limites admissibles d'un débat d'opinion dans une société démocratique »[réf. insuffisante][172].

Relaxes et procès gagnés

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Depuis 1982, Le Pen a obtenu vingt-quatre fois gain de cause.

  • 14 janvier 1982 : TF1 et FR3
  • 21 décembre 1983 : Georges Marchais
  • 31 octobre 1984 : Hervé Bourges, Siné et Cabu
  • 22 novembre 1984 : Stéphane Collaro
  • 8 juillet 1985 : la XVIIe chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris condamne Michel Polac à 2 000 francs d'amende et au versement de 2 000 francs de dommages-intérêts à Jean-Marie Le Pen, pour diffamation à son encontre[173], pour s'être étonné, lors de l'émission Droit de réponse, des poursuites engagées par Jean-Marie Le Pen contre des dessinateurs de l'émission alors même que, selon lui, le président du Front national n'en aurait pas engagé contre le Canard enchaîné qui avait évoqué l'affaire des tortures alléguées en Algérie, attitude que la cour traduit comme une insinuation de la reconnaissance implicite par Jean-Marie Le Pen de « sa participation à des sévices ». Le tribunal relève en outre que, contrairement à l'allégation de Michel Polac, Jean-Marie Le Pen avait effectivement engagé des poursuites en diffamation contre le Canard enchaîné le 13 août 1984.
    • 15 janvier 1986 : la 11e chambre de la cour d'appel de Paris confirme le jugement de première instance[réf. nécessaire] pour la condamnation pénale, et augmente le montant des dommages-intérêts alloués à Jean-Marie Le Pen (8 000 francs), tandis que Michel Polac est en outre condamné au versement de 4 000 francs au titre de l'article 475-1 du code de procédure pénale, et à une publications des extraits de l'arrêt dans deux quotidiens.
  • 23 octobre 1985 : la 11e chambre de la cour d'appel de Prais condamne Serge July à 3 000 francs d'amende, ainsi qu'au versement de 2 000 francs de dommages-intérêts à Jean-Marie Le Pen, ainsi qu'à une publication du jugement dans un organe de presse, pour diffamation publique[174]. Cet arrêt infirme un jugement antérieur de la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, qui relaxait Serge July, ne voyant qu'une injure dans la caricature de Jean-Marie Le Pen publiée en juillet 1984 dans Libération, et qui montrait Jean-Marie Le Pen, arborant une croix de fer sur la poitrine, attaquant le siège du Parti communiste français place du Colonel-Fabien.
  • 15 janvier 1986 : Roger Fressoz, directeur de publication du Le Canard enchaîné, est condamné[175], devant la XIe chambre de la cour d'appel de Paris, à 8 000 francs de dommages-intérêts, 4 000 francs en vertu de l'article 475-1 du code de procédure pénale et à une insertion du jugement dans deux quotidiens dans la limite de 8 000 francs chacune, dans une affaire de diffamation sur la torture en Algérie, la cour estimant que le journal avait « manqué aux obligations de mesure et d'objectivité relatives à tout journaliste, même satirique » et que « le bénéfice de la bonne foi ne peut donc lui être reconnu ».
    • En première instance, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, Jean-Marie Le Pen avait été débouté[176], le 18 avril 1985. Le pourvoi formé par Roger Fressoz contre l'arrêt de la cour d'appel du 15 janvier 1986 sera rejeté par la chambre criminelle de la cour de cassation, le 7 novembre 1989[177],[178].
  • 15 janvier 1986 : Serge July, directeur de publication de Libération, est condamné[175], devant la XIe chambre de la cour d'appel de Paris, à 10 000 francs de dommages-intérêts, 4 000 francs en vertu de l'article 475-1 du code de procédure pénale et à une insertion du jugement dans deux quotidiens dans la limite de 8 000 francs chacune (ainsi qu'à la publication d'un extrait du jugement dans les colonnes de Libération, avec annonce de la publication en première page), dans une affaire de diffamation sur la torture en Algérie, la cour estimant que les journalistes avaient « introduit dans leur texte un certain nombre de contradictions ou d'erreurs » et qu'ils avaient « trop évidemment cantonné leurs recherches et auditions aux citoyens algériens concernés et à leurs sympathisants, omettant d'entendre Jean-Marie Le Pen lui-même et tout témoin possible, civils et militaires, de l'autre « camp » », considérant que « le journaliste qui enquête sur des événements déjà anciens mettant en cause une personnalité actuelle et qui porte contre elle des accusations d'une extrême gravité, ne saurait aucunement être exonéré de devoir rechercher sérieusement la vérité et de transmettre à l'opinion une information sincère et aussi impartiale que possible ».
    • En première instance, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, Jean-Marie Le Pen avait été débouté[179], le 4 juillet 1985. Le pourvoi formé par Serge July contre l'arrêt de la cour d'appel du 15 janvier 1986 sera rejeté par la chambre criminelle de la cour de cassation, le 7 novembre 1989[177],[178].
  • 15 janvier 1986 : Jean Bothorel, auteur de Livre ouvert aux douze soupirants à l'Élysée, et Francis Esménard, PDG des éditions Albin Michel, sont condamnés[175], devant la XIe chambre de la cour d'appel de Paris, à 8 000 francs de dommages-intérêts, 4 000 francs en vertu de l'article 475-1 du code de procédure pénale et à une insertion du jugement dans deux quotidiens dans la limite de 8 000 francs chacune, la cour estimant que le caractère pamphlétaire de l'ouvrage de Jean Bothorel ne saurait faire accorder le bénéfice de la bonne foi, puisque les condamnés ne justifient pas, toujours au sujet de supposées tortures dont se serait rendu coupable Jean-Marie Le Pen en Algérie, « d'une vérification sérieuse des accusations graves de tortures et de violences » portées contre Jean-Marie Le Pen dans cet ouvrage.
  • 15 janvier 1986 : Michel Polac (deux procès distincts à la même date)
  • 16 décembre 1986 : Jean-François Kahn
  • 23 mars 1988 : Le Canard enchaîné est condamné à verser 100 000 francs de dommages-intérêts à Jean-Marie Le Pen pour avoir publié en « une », le 17 juin 1987, une photographie de Jean-Marie Le Pen à demi nu. Cette publication se voulait satirique, Pierrette Le Pen, l'épouse divorcée de Jean-Marie Le Pen, ayant posé nue dans Playboy[180]. Le Canard enchaîné affirma : « Il n'est pas dans nos habitudes d'intervenir dans les scènes de ménage, mais celle-ci est d'essence politique et de notoriété publique, nous ne pouvions garder par-devers nous un document comme celui-ci, et nous avons décidé de verser cette pièce au débat. ». Jean-Marie Le Pen avait demandé en vain la saisie du journal, puis porté plainte pour « atteinte intolérable à sa vie privée ».
  • 27 avril 1988 : Jean-Pierre Elkabbach
  • 21 novembre 1988 : André Fontaine, directeur de publication du Monde, le journaliste Alain Rollat et le docteur Jean-Maurice Demarquet sont solidairement condamnés[181],[182], par la 17e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris, à verser 20 000 francs de dommages-intérêts à Jean-Marie Le Pen pour « diffamation et atteinte à la mémoire d'un mort » (Hubert Lambert, qui avait légué ses biens au président du FN), la cour faisant référence à un article publié le 16 octobre 1985 par le quotidien.
  • 21 novembre 1988 : un autre arrêt de la 17e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris[181],[182] condamne, pour deux diffamations parues le 16 octobre 1985 dans les colonnes de Libération, 1°) Serge July, directeur de publication, et le journaliste Jean-Michel Helvig à verser solidairement 2 000 francs de dommages-intérêts à Jean-Marie Le Pen, 2°) Serge July et la journaliste Annette Lévy-Willard à verser solidairement 6 000 francs de dommages-intérêts à Jean-Marie Le Pen.
  • 21 juin 1989 : la XVIIe chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris condamne Michel Polac à verser 20 000 francs de dommages-intérêts à Jean-Marie Le Pen, ainsi qu'une somme de 5 000 francs au titre de l'article 475-1 du code de procédure pénale, ainsi qu'à la publication d'extraits de la condamnation dans deux journaux, dans la limite de 15 000 francs chacun. Le tribunal a jugé diffamatoires les propos tenus par l'animateur dans l'une des dernières éditions de son émission télévisée Droit de réponse, lorsque celui-ci avait allégué que Jean-Marie Le Pen serait un « homme irascible » et capable de faire preuve d'une « rare violence, parfois due à l'ivresse »autre condamnation de Michel Polac tandis que, par ailleurs, il avait prétendu que Jean-Marie Le Pen se serait battu en duel, alors que, en réalité, le futur président du Front national aurait simplement été témoin d'un duel. La cour a estimé que Michel Polac aurait montré à l'encontre de Jean-Marie Le Pen une « animosité certaine allant jusqu'à la désinformation » et que son intention était clairement de porter atteinte à l'honneur et à la considération de Jean-Marie Le Pen[183].
  • 21 octobre 1989 : Jean-Jacques Servan-Schreiber
  • 25 octobre 1989 : la 11e chambre de la cour d'appel de Paris rend trois arrêts qui, rejetant l'exception de bonne foi invoquée par les prévenus, les condamne pour diffamation envers Jean-Marie Le Pen[184] :
    • Claude Cabanes, par ailleurs rédacteur en chef de L'Humanité, est condamné pour avoir déclaré, lors de l'émission télévisée Droit de réponse, que « Monsieur Le Pen, il aime les Arabes bien saignants sous la torture », propos qui outre le caractère diffamatoire relevé par la cour, est considéré par celle-ci comme « malveillant », son auteur ayant « manqué au devoir de prudence » et « manifesté une animosité personnelle » ;
    • Claude Cabanes, journaliste, et André Carrel, directeur de publication de L'Humanité, sont condamnés pour un article publié le 14 mai 1987, dans lequel il était allégué que Jean-Marie Le Pen serait « fasciné par les techniques de la dératisation », car il « aimerait les appliquer aux sociétés humaines », ajoutant que Jean-Marie Le Pen serait antisémite, alors que la mort-aux-rats ne l'est pas ;
    • René Vautier, journaliste, et André Hochschiller dit André Carrel, directeur de publication de L'Humanité, sont condamnés pour un article, publié le 29 septembre 1987 et titré « L'homme aux mains sanglantes », mettant en cause M. Le Pen en sa qualité d'officier parachutiste de l'Armée française, pendant la guerre d'Algérie. La cour d'appel confirmait par cet arrêt un jugement de la 17e chambre du Tribunal de grande instance de Paris en date du 14 décembre 1988[185].
  • 20 décembre 1989 : la XVIIe chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris condamne solidairement Alain Guède, journaliste, et Roger Fressoz, directeur de publication du Canard enchaîné, à 5 000 francs d'amende, ainsi qu'au versement de 20 000 francs de dommages-intérêts à Jean-Marie Le Pen et au Front national, au versement de 3 000 francs au titre de l'article 475.1 du code de procédure civile et à deux publications judiciaires.
    • 27 juin 1990 : la 11e chambre de la cour d'appel de Paris confirme le jugement de première instance du 20 décembre 1989[186].
  • 12 février 1990 : laXVIIe chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris condamne Jean-François Kahn, comme directeur de publication de L'Événement du jeudi et auteur de l'article incriminé, à 5 000 francs d'amende, ainsi qu'au versement de 10 000 francs de dommages-intérêts à Jean-Marie Le Pen, au versement de 3 000 francs au titre de l'article 475.1 du code de procédure civile et à deux publications judiciaire dans la limite de 15 000 francs. Jean-François Kahn était poursuivi pour un article publié le 20 juillet 1989, dans lequel, à propos de Jean-Marie Le Pen et du Bicentenaire de la Révolution, il alléguait que « son gang n'avait vraiment aucune raison de fêter un événement qui, ayant eu pour conséquence l'abolition de la torture ordinaire, l'a privé, sauf excerption, d'un indicible plaisir » puis, plus loin, que Jean-Marie Le Pen et ses amis seraient « héritiers sans complexes des inquisitions de l'ancien monde et des génocides du nouveau ». Écartant l'invocation de la bonne foi, et considérant que Jean-François Kahn avait « dépassé les limites de la polémique politique », la cour a tenu les extraits cités comme diffamatoires[187].
  • 4 juillet 1990 : la 1re chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris condamne solidairement Olivier Ranson, journaliste, David Saada, directeur de publication du mensuel L'Arche, et le Fonds social juif unifié, éditeur du mensuel, à verser 20 000 francs de dommages-intérêts à Jean-Marie Le Pen, ainsi que 7 000 francs au titre de l'article 700 du code de procédure civile, ainsi qu'à une publication judiciaire dans les colonnes de L'Arche, pour injures publiques envers Jean-Marie Le Pen[188], après un article, paru dans le numéro de janvier, qui se concluait en demandant : « Existe-t-il des différences entre Le Pen et Hitler ? » Le tribunal a jugé notamment que la démarche du mensuel était « outrancière compte tenu du mal absolu que représentent Hitler et les siens à l'égard des juifs ».
  • 11 juillet 1990 : la 1re chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris condamne Alain Ayache, directeur de publication de Spécial dernière, pour diffamation publique envers Jean-Marie Le Pen, en raison d'un article, paru le 27 janvier 1990, qui alléguait que « Jean-Marie Le Pen a été le seul homme politique français à recevoir quatre millions de francs de Ceaucescu via un certain Gustave Pordea ». Alain Ayache est condamné à verser 50 000 francs de dommages-intérêts à Jean-Marie Le Pen, ainsi que 5 000 francs au titre de l'article 700 du code de procédure civile, ainsi qu'à une publication judiciaire dans les colonnes de Spécial dernière, le tribunal le condamnant en outre aux dépens, et ordonnant l'exécution provisoire du jugement[189].
  • 11 octobre 1990 : MRAP
  • 17 octobre 1990 : la 17e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris condamne Bernard-Henri Lévy à 1°) 10 000 francs d'amende, 2°) à verser des sommes de 50 000 francs à Jean-Marie Le Pen et 30 000 francs au Front national, pour « diffamation » et « injure », 3°) aux frais de publication judiciaire dans 3 journaux. Il était notamment reproché à Bernard-Henri Lévy d'avoir, à la télévision, traité Jean-Marie Le Pen de « voyou » et de « tortionnaire », qui serait « entouré de voyous ». L'arrêt sera partiellement infirmé par la cour d'appel en 1991[190].
  • 14 novembre 1990 : Philippe Amaury
  • 28 novembre 1990 : Costa-Gavras
  • 14 juin 1991 : autre condamnation de Jean-François Kahn
  • 31 octobre 1991 : la 11e chambre de la cour d'appel de Paris révise une grande part de l'arrêt du 17 octobre 1990 rendu par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. La plainte du Front national contre Bernard-Henri Lévy est déclarée irrecevable, tandis que Jean-Marie Le Pen est débouté pour l'incrimination contre le mot « tortionnaire » et que ses reproches sur le reste sont fortement minimisés. La cour retient la qualification d'« injure » et condamne BHL : 1°) 5 000 francs d'amende, 2°) à verser une somme de 10 000 francs à Jean-Marie Le Pen, 3°) aux frais de publication judiciaire dans 2 journaux[190].
  • 1er avril 1993 : la XVIIe chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris condamne Yves Derai, directeur de publication de l'hebdomadaire Tribune juive, à 10 000 francs d'amende et au versement à Jean-Marie Le Pen de 15 000 francs de dommages-intérêts et 8 000 francs au titre de l'article 475-1 du code de procédure pénale, ainsi qu'à la publication d'un communiqué, dans les colonnes de l'hebdomadaire, dès que la condamnation sera définitive[191]. Le tribunal a jugé diffamatoire que l'hebdomadaire, dans un article publié le 17 septembre 1992 au sujet de la profanation du cimetière juif de Lyon, y inclue la phrase « Et la veille, Jean-Marie Le Pen tenait meeting à Lyon », information inexacte diffusée par « certains organes de presse », dont le journal n'a pas vérifié « le sérieux et l'authenticité » et sans que soit jamais procédé à « rectification sur ce point à l'attention de ses lecteurs »
  • 8 juin 1993 : La Cour de Cassation « casse et annule l'arrêt de la cour d'appel de Paris du 29 mars 1989 en toutes ses dispositions portant condamnations pénales et civiles du chef du délit de provocation à la discrimination raciale, toutes autres dispositions étant expressément maintenues »[192].
  • 25 avril 1997 : la XVIIe chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris condamne Fodé Sylla à 5 000 francs d'amende et à verser un franc de dommages-intérêts à Jean-Marie Le Pen, pour diffamation envers celui-ci[193],[194]. La cour juge diffamatoire le fait que Fodé Sylla ait déclaré, le 1er août 1996, que Jean-Marie Le Pen aurait eu « du sang sur les mains » dans l'affaire de la profanation du cimetière juif de Carpentras. Elle lui fait grief de mettre en cause Jean-Marie Le Pen dans la « commission d'un crime odieux » et d'avoir dépassé « les limites du droit de libre critique à l'égard d'un homme politique », et termine en estimant que sa position de président de SOS Racisme lui ferait nécessité « d'observer une rigueur particulière lorsqu'il désigne à la vindicte publique les auteurs de telles infractions ».
  • Mars 1998 (date exacte à préciser) : la 1re chambre du tribunal de grande instance de Paris condamne Marc Tellenne dit Karl Zéro à verser 10 000 francs de dommages-intérêts à Jean-Marie Le Pen, ainsi qu'une somme de 10 000 francs au titre de l'article 700 du nouveau code de procédure civile[195],<ref name=FDA=1998-04-01-15">[brêve non signée], « Zéro pointé », Français d'abord !, no 276, , p. 10</ref>. Le tribunal a fait grief à l'animateur d'avoir diffusé, le 19 janvier 1997, dans la cadre de son émission télévisée Le Vrai Journal, un clip qui mettait en scène un sosie de Jean-Marie Le Pen interprétant la chanson de Marc Lavoine C'est ça la France, tandis que s'enchaînaient, à l'arrière-plan, des images montrant des cérémonies nazies, le procès du maréchal Pétain, des rafles de skinheads et des tombes profanées. La cour y a notamment perçu un « amalgame volontairement créé pour accentuer l'impact de la séquence ».
  • 22 octobre 2007, la Cour européenne des droits de l'homme a rejeté les requêtes, fondées sur les articles 6§1 et 10 de la Convention européenne des droits de l'homme, de Mathieu Lindon et de son éditeur (condamnés respectivement pour complicité de diffamation et diffamation[196]) et de Serge July (condamné, pour diffamation, comme directeur de publication de Libération, qui avait publié des passages du livre[197],[198],[199],[200],[201]).
  • 2 décembre 2010 : Relaxe dans l'affaire des affiches « Non à l'islamisme » face à SOS Racisme.
  • 2013 : Relance dans les plaintes Bourgi, celui-ci est condamné par la 17e chambre correctionnelle de Paris pour diffamation.
  • 2013: Condamnation pour diffamation de Jaiger du Figaro à 1 500 euros de D.I.
  • Mai 2014 : condamnation de Laurent Ruquier pour sa blague sur l'arbre généalogique de la famille le Pen sous la forme d'une croix gammée lors de son émission On n'est pas couché sur France 2.

Détail des mandats et fonctions

Jean-Marie Le Pen fait partie des responsables politiques toujours actifs qui détiennent le record de longévité de vie politique, puisqu'il est élu député pour la première fois en 1956, soit 59 ans de vie politique en 2015. Devant lui, Paul Vergès, élu pour la première fois conseiller général de La Réunion en 1955, est toujours sénateur en 2015, soit 60 ans de vie politique.[réf. nécessaire]

Fonctions électives locales

Conseil municipal

  •  : conseiller municipal du 20e arrondissement de Paris

Conseil régional

Fonctions parlementaires

À l'Assemblée nationale

  •  : député de la première (1956-1958), puis de la troisième circonscription de la Seine (1958-1962)
  •  : député de Paris (scrutin de liste proportionnel à un tour) et président du groupe FN-RN

Au Sénat de la Communauté

  •  : sénateur de la Communauté

Au Parlement européen

  •  : député français au Parlement européen
  •  : président du groupe des droites européennes, puis du groupe technique des droites européennes
  • depuis le  : député au Parlement européen

Décorations

  • Croix de la Valeur militaire avec citation
  • Croix du combattant
  • Médaille coloniale avec agrafe « Extrême-Orient »
  • Médaille commémorative de la campagne d'Indochine
  • Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre en Afrique du Nord avec agrafe « Algérie »
  • Médaille commémorative des opérations du Moyen-Orient
  • Distinction de l'ordre du Mandarin de 2e classe de la cour d'Annam[réf. nécessaire]

Ouvrages

  • Jean-Marie Le Pen et Jean-Loup Vincent, Le Courant anarchiste en France depuis 1945, Université de Paris, faculté de droit et de sciences économiques, , 132 p. (lire en ligne)
  • Les Français d'abord, Carrère Lafon, , 24 cm, 245-[32] p. (ISBN 978-2-86804-011-4, notice BnF no FRBNF36605702)
  • La France est de retour, Carrère Lafon, , 301 p. (notice BnF no FRBNF36618494)
  • Jean-Marie Le Pen, L'Espoir : entretiens avec J. P. Gabriel et Pascal Gannat, Albatros, , 22 cm, 155 p. (notice BnF no FRBNF35350442)
  • J'ai vu juste, Éditions nationales, , 140 p. (ISBN 978-0-290-91785-1)
  • Lettres françaises ouvertes : M.-F. Garaud, Ph. de Villiers, Ch. Pasqua…, Objectif France puis Godefroy de Bouillon, , 21 cm, 165 p. (ISBN 978-2-913744-00-4, notice BnF no FRBNF37075777)

Jean-Marie Le Pen est également préfacier des monographies suivantes :

  • Droite et démocratie économique (1978)
  • Pour la France (préf. Jean-Marie Le Pen), Albatros,
  • Thibaut de La Tocnaye (préf. Jean-Marie Le Pen), La décomposition de la Ve République : le dossier brûlant de la corruption en France, Paris, Éditions nationales, , 123 p. (ISBN 2-909178-28-5, notice BnF no FRBNF36684547)
  • Jean-Claude Martinez (préf. Jean-Marie Le Pen), L'Europe folle, Ploufragan, Les Presses bretonnes, , 304 p. (ISBN 2-85615-015-2, notice BnF no FRBNF35843591)
  • Stéphane Durbec (préf. Jean-Marie Le Pen), Bien dans ma peau, Paris, éditions de Présent, , 96 p. (ISBN 978-2905781178)

Notes et références

Notes

  1. En 2011, face à Patrick Poivre d'Arvor qui demande : « Avez-vous torturé en Algérie ? », Jean-Marie Le Pen répond : « Non, absolument pas. J'ai dis un jour dans un débat « Nous avons torturé » parce que j'ai pris en quelque sorte la crosse de la Grande muette, qui ne pouvait pas parler […] et j'ai essayé d'expliquer aux gens que dans une guerre révolutionnaire comme celle-là les secrets et les réseaux secrets étaient un des dangers de la pose des bombes et que par conséquent les procédés de luttes n'étaient pas les mêmes que dans une banlieue ou une ville française en temps de paix ». Cf. La traversée du miroir, 15 mai 2011, France 5
  2. Mediapart indique que la Cotelec « fonctionne comme une petite banque ». Selon Jean-Marie Le Pen, la Cotelec s'appuierait sur « plus de 1 500 prêteurs », dont il a toujours refusé de donner les noms, y compris à ses trésoriers. Elle a prêté 4,515 millions d'euros divisés en quinze prêts à Marine Le Pen pour l'élection présidentielle de 2012.
  3. Lorrain de Saint Affrique relate : « Quand on est rentrés à Saint-Cloud, il m'a dit : « En quarante ans de vie publique, c'est la plus grosse connerie qui soit sortie de ma bouche » et il était accablé. Il était persuadé que peut-être même, sa candidature à l'élection présidentielle un an plus tard était compromise. Il m'a dit : « J'ai dérapé. C'est la première fois de ma vie. J'ai dérapé. » » Source : Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard, Dans l'ombre des Le Pen. Une histoire des numéros 2 du FN Nouveau Monde, 2012, p. 159
  4. Le 4 avril 2008, dans un entretien paru dans le magazine Bretons, il a une nouvelle fois affirmé que les chambres à gaz sont un détail de la Seconde Guerre mondiale. Jean-Michel Aphatie remarque : « Cela, il l'avait déjà dit en 1987, lors d'un Grand Jury RTL-Le Monde. Dans Bretons, il va plus loin. Il affirme, en effet, ne « pas croire à cette vision-là », celle de la déportation et de la mort dans les camps. Dans cet entretien, Jean-Marie Le Pen est « négationniste », ce qu'il avait soigneusement évité d'être jusque-là » —, mettant en doute l'importance du nombre de gazés. Extrait des réponses de Jean-Marie Le Pen : « Je ne me sens pas obligé d'adhérer à cette vision-là. Je constate qu'à Auschwitz il y avait l'usine IG Farben, qu'il y avait 80 000 ouvriers qui y travaillaient. À ma connaissance, ceux-là n'ont pas été gazés en tout cas. Ni brûlés. » Ces propos sont condamnés par l'ensemble de la classe politique y compris par sa fille, Marine Le Pen, et par le Front national lui-même en la personne de Louis Aliot, son secrétaire général. Une porte-parole de la Police judiciaire parisienne a déclaré le 6 mai 2008 qu'une enquête préliminaire « a été ouverte pour contestation de crimes contre l'humanité et provocation à la haine raciale ». Jean-Marie Le Pen affirme cependant dans un bref communiqué qu'il avait « interdit expressément par lettre recommandée il y a déjà 15 jours » au magazine Bretons de publier cet entretien. L'avocat de Jean-Marie Le Pen, Wallerand de Saint-Just, accuse la justice de poursuivre Jean-Marie Le Pen après ses nouvelles déclarations sur la Shoah « parce que c'est Le Pen », ajoutant qu'il n'y avait rien de répréhensible dans ce qu'a déclaré Jean-Marie Le Pen, qui s'est tenu « dans le cadre exact de la liberté d'expression ». Sources : Jean-Michel Aphatie, « Éric Breteau raconte n'importe quoi, Jean-Marie Le Pen aussi », sur RTL.fr (blog de Jean-Michel Aphatie), (consulté le 26 décembre 2013) ; « “Détail de l'histoire” : les propos de Le Pen “n'engagent pas le Front national” », dépêche AFP, 28 avril 2008 ; « Ouverture d'une enquête préliminaire sur les propos de Le Pen », L'Express, 6 mai 2008 ; « Le Pen et le “détail” des chambres à gaz : tollé général », Le Nouvel Observateur, 30 avril 2008 ; « Une enquête ouverte sur Jean-Marie Le Pen », Le Post, 6 mai 2008 ; « Jean-Marie Le Pen récidive sur les chambres à gaz », Le Monde, 26 avril 2008.

Références

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  64. La phrase « Pour nous, disons-le clairement, Chirac, c'est Jospin en pire. » présente une certaine mais relative analogie avec une phrase antérieure de Jean-Marie Le Pen, prononcée le 14 janvier 1982, et dans laquelle il estimait, plusieurs mois après n'avoir pas pu concourir à l'élection présidentielle française de 1981 : « Si nous devions résumer en une formule la campagne que nous n'avons pu développer, nous dirions que la politique de Mitterrand, c'est, somme toute, celle de Giscard d'Estaing en pire. », cf. « M. Le Pen : Mitterrand c'est Giscard en pire », Le Monde, (lire en ligne)
    Le titre de cette brêve ne reprenait pas textuellement les propos de Jean-Marie Le Pen tels que rapportés par la brêve elle-même.
  65. Valérie Igounet, Le Front national de 1972 à nous jours : le parti, les hommes, les idées, éditions du Seuil, 2014, p. 260.
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  69. Par un arrêt du 27 juillet 2001 (no 227686), le Conseil d'État rejette la demande de révision de son arrêt du 6 octobre, lequel aurait dû, selon Le Pen, être rendu par l'assemblée plénière du Conseil.
  70. Ordonnance du 26 janvier 2001 du président du Tribunal de première instance des Communautés européennes
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  160. http://www.ina.fr/economie-et-societe/justice-et-faits-divers/video/CAC97144156/tout-images-le-pen-jugement.fr.html Soir 3, FR3, 1997.
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  162. Chambre criminelle de la Cour de cassation, « [Rejet des pourvois 08-82.402 et 06-83.063 », Bulletin des Arrets de la chambre criminelle, no 2009-2, , p. 77-83 (lire en ligne)
    Pages 32-38 dans le document PDF
  163. CEDH, 20 avril 2010, Le Pen c. France, no 18788/09
  164. « La justice européenne juge irrecevable une plainte de M. Le Pen », Le Monde, 10 mai 2010
  165. « La condamnation de Le Pen était justifiée, selon la CEDH », Libération, 10 mai 2010
  166. F.FL. avec AFP, « Massacre d'Ascq : peine confirmée en appel pour J.-M. Le Pen », La Voix du Nord, .
  167. , « Jean-Marie Le Pen définitivement condamné pour ses propos sur l'Occupation allemande», Le HuffPost avec AFP, .
  168. Crim. 8 juin 1993, pourvoi no 89-83298
  169. [brève sans nom d'auteur], « Condamnés pour leurs propos sur l'« inégalité des races » », Le Monde,
    L'archive délivrée par le site lemonde.fr comporte par erreur un surtitre « La rivalité entre M. Le Pen et M. Mégret resurgit sur le terrain marseillais » dû à la présence, dans le même numéro du journal, d'un article portant ce titre.
  170. Lemonde.fr, AFP, « Jean-Marie Le Pen condamné pour incitation à la haine raciale », (consulté le 1er septembre 2013)
  171. Le Monde, )
  172. Le Monde,
  173. Bruno Larebière, « Le Pen fait condamner Polac », Présent, , p. 1
  174. Bruno Larebière, « “Libération” condamnée pour avoir diffamé Le Pen », Présent (quotidien), no 944, , p. 1
  175. 1 2 3 Source : quotidien Présent, no 1000, daté du vendredi 17 janvier 1986, p. 2-3.
  176. François Thervay, « Affaire Le Pen/“Canard enchaîné” : La justice choisit de ne pas juger... sauf l'armée française », Présent, no 820, , p. 1
  177. 1 2 Maurice Peyrot, « M. Le Pen et la torture en Algérie :La Cour de cassation confirme les condamnations de “Libération” et du “Canard enchainé” », Le Monde,
  178. 1 2 Jeanne Smits, « “Libération” et le “Canard enchaîné” ont bien diffamé Le Pen », Présent, no 1942, , p. 2
  179. Alain Sanders, « Contre Le Pen, tout est permis », Présent, no 871, , p. 1
  180. Des photographies de Pierrette Le Pen publiées dans Playboy ont été reproduites dans Le Canard enchaîné puis dans Les Dossiers du Canard enchaîné (no 120 de juillet 2011, « Les Dégâts de la marine », p. 16).
  181. 1 2 Rémi Fontaine, « Le Monde et Libération condamnés pour diffamation envers Jean-Marie Le Pen », Présent, no 1703, , p. 1
  182. 1 2 Maurice Peyrot, « Les accusations de M. Demarquet contre M. Le Pen : “Le Monde” et “Libération” condamnés pour diffamation », Le Monde,
  183. Jeanne Smits, « Diffamation envers Le Pen : Polac condamné », Présent, no 1849, , p. 2
  184. Marie Amable, « Trois arrêts contre “L'Humanité”, pour Le Pen », Présent, no 1934, , p. 3
    Les références exactes concernant les procédures initiales devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris restent à préciser.
  185. Source : publication judiciaire, contenant des extraits conformes, en page 3 du no 2000 du quotidien Présent, daté du 1er février 1990.
  186. Jeanne Smits, « Nouvelles judiciaires du Front : Le “Canard enchaîné” condamné », Présent, no 2101, , p. 2
  187. Jeanne Smits, « Nouvelle victoire judiciaire pour Jean-Marie Le Pen », Présent, no 2011, , p. 3
  188. Jeanne Smits, « Le Fonds Social Juif et David de Rothschild lourdement condamnés : Ils avaient assimilé Le Pen à Hitler ! », Présent, no 2107, , p. 2
  189. Jeanne Smits, « “Spécial dernière” et Alain Ayache lourdement condamnés pour avoir diffamé Jean-Marie Le Pen », Présent, no 2111, , p. 2
    La page 2 du quotidien comporte par erreur la date du « vendredi 6 juillet 1990 », alors que les autres pages comportant une date sont correctement datées.
  190. 1 2 Source : article paru dans le quotidien Le Monde, d'été du 2 novembre 1991.
  191. Florence Craye, « “Tribune juive” condamnée pour diffamation envers Jean-Marie Le Pen », Présent, no 2799, , p. 1
  192. http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?idTexte=JURITEXT000007542226&dateTexte=
  193. [brêve non signée], « Fodé Sylla, président de SOS-Racisme, a été condamné à 5 000 francs d'amende pour diffamation envers Jean-Marie Le Pen », Le Monde,
  194. Caroline Parmentier, « Fodé Sylla sévèrement condamné pour diffamation envers Le Pen », Présent, no 3826, , p. 8
    La journaliste est désignée, en fin d'article, sous ses seules initiales « C. P. ».
  195. Caroline Parmentier, « La télévision c'est Karl Zéro », Présent, no 4058, , p. 1
  196. Jugement du 11 octobre 1999 du tribunal correctionnel de Paris, confirmé le 13 septembre 2000 par la cour d'appel de Paris et le 27 novembre 2001 par la Cour de cassation (pourvoi no 00-86106). Bien que l'arrêt de la CEDH mentionne que Lindon a été condamné, par le tribunal correctionnel, pour complicité de diffamation, et non pour diffamation, l'arrêt de la Cour de cassation mentionne une condamnation pour diffamation pour chacun des deux condamnés.
  197. Jugement du 7 septembre 2000 du tribunal correctionnel de Paris, confirmé le 21 mars 2001 par la cour d'appel de Paris et le 3 avril 2002 par la Cour de cassation (pourvoi no 01-82.664)
  198. CEDH (Grande chambre), Lindon, Otchakovsky-Laurens et July c. France, 22/10/2007, 21279/02 et 36448/02; commentaire par Emmanuel Derieux, « Validation, par la Cour EDH, d'une condamnation pour diffamation », La Semaine Juridique Édition Générale, no 47, 21 novembre 2007, II 10193
  199. Sur l'audience devant la CEDH: Gilbert Reilhac, « Dans un livre, peut-on tout dire sur Le Pen ? », Libération, 14 décembre 2006; « Un roman sur Le Pen devant la Cour des droits de l'homme », Reuters, 13 décembre 2006; « Affaire de diffamation envers Le Pen devant la CEDH », Agence France-Presse, 13 décembre 2006
  200. « Article de 20minutes.fr, dernier accès le 22/10/2007 » (Archive Wikiwix Archive.is Google Que faire ?)
  201. « La cour européenne confirme la diffamation envers Le Pen », sur huffingtonpost.fr, (consulté le 1er octobre 2015)

Annexes

Bibliographie

  • Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel International Standard Name Identifier Bibliothèque nationale de France Système universitaire de documentation Bibliothèque du Congrès Gemeinsame Normdatei WorldCat

Ouvrages

  • Alain Rollat et Edwy Plenel (dessins de Plantu), L'Effet Le Pen, La Découverte et Le Monde éditions, , 22 cm, 243 p. (ISBN 978-2-7071-1484-6, notice BnF no FRBNF36606413, présentation en ligne)
  • Alain Rollat, Les Hommes de l'extrême droite : Le Pen, Marie, Ortiz et les autres, Calmann-Lévy, , 23 cm, 236 p. (ISBN 978-2-7021-1373-8, notice BnF no FRBNF36618257)
  • Jean Chatain, Les Affaires de M. Le Pen, Paris, Messidor, , 22 cm, 175-[8] p. (ISBN 978-2-209-05887-7, notice BnF no FRBNF36630307)
  • Pierre Jouve et Ali Magoudi, Les Dits et les non-dits de Jean-Marie Le Pen : Enquête et Psychanalyse, Paris, La Découverte, coll. « Enquêtes », , 24 cm, 178 p. (ISBN 978-2-7071-1743-4, notice BnF no FRBNF34930978)
  • Roger Mauge, La Vérité sur Jean-Marie Le Pen, Éditions France-Empire, , 24 cm, 246-[16] p. (ISBN 978-2-7048-0578-5, notice BnF no FRBNF34930062)
  • Alain Rollat et Edwy Plenel (dessins de Denis Pessin, Plantu, Sergueï ; documentation de Brigitte Camus-Lazaro), La République menacée : Dix Ans d'effet Le Pen, Le Monde éditions, , 22 cm, 387 p. (ISBN 978-2-87899-046-1, notice BnF no FRBNF35509317)
  • Érik Emptaz (dir.), Le Pen, le vrai, Le Canard enchaîné, coll. « Les Dossiers du Canard enchaîné » (no 45), , 30 cm, 98 p. (ISBN 978-2-87899-046-1, notice BnF no FRBNF35547619)
  • Emmanuel Ratier, Encyclopédie politique française, t. I, Paris, Faits et Documents, , 858 p. (ISBN 2-909-769-00-3, notice BnF no FRBNF36658168), « Le Pen Jean-Marie », p. 420-425
  • François Brigneau, La Haine anti-Le Pen, Publications F.B., coll. « Mes derniers cahiers », , 21 cm, 80 p. (notice BnF no FRBNF35504488)
  • Gilles Bresson et Christian Lionet, Le Pen : Biographie, Éditions du Seuil, , 24 cm, 477-[16] p. (ISBN 978-2-02-014063-8, notice BnF no FRBNF35733439, présentation en ligne)
  • Olivier Warin, Le Pen de A à Z, Éditions Albin Michel, , 20 cm, 219 p. (ISBN 978-2-226-07665-6, notice BnF no FRBNF35746243)
  • Pascal Perrineau, Le Symptôme Le Pen : Radiographie des électeurs du Front national, Fayard, coll. « L'Espace du politique », , 24 cm, 256 p. (ISBN 978-2-213-59984-7, notice BnF no FRBNF37023527, présentation en ligne)
  • Franz Schönhuber, Le Pen, l'indomptable : Un combat pour l'Europe des patriesLe Pen, der Rebell: Front National, Modell für Deutschland »], Ploufragan, Les Presses bretonnes, , 28 cm, 191 p. (ISBN 978-2-85615-040-5, notice BnF no FRBNF37627735)
  • Maryse Souchard, Stéphane Wahnich, Isabelle Cuminal et Virginie Wathier (préf. Jean-Pierre Faye), Le Pen, les mots : Analyse d'un discours d'extrême droite, Le Monde éditions, , 22 cm, 279 p. (ISBN 978-2-87899-154-3, notice BnF no FRBNF36697460)
  • François Brigneau (dessins de Konk), Jean-Marie m'a tuer : Chroniques du mauvais temps, chez l'auteur, , 21 cm, 327 p. (ISBN 978-2-87899-154-3, notice BnF no FRBNF37716206)
  • Bruno Mégret, Le chagrin et l'espérance : Entretien avec Christophe Dungelhoeff, Éditions Cité liberté, , 17 cm, 241 p. (notice BnF no FRBNF39177109, lire en ligne)
  • Hamid Bousselham, Torturés par Le Pen : La Guerre d'Algérie (1954-1962), Éditions Rahma, coll. « Histoire de l'Algérie », , 22 cm, 151 p. (ISBN 978-9961-804-04-9, notice BnF no FRBNF42639591)
  • Olivier Guland, Le Pen, Mégret et les Juifs : L'Obsession du complot mondialiste, La Découverte, coll. « Enquêtes », , 24 cm, 222 p. (ISBN 978-2-7071-3061-7, notice BnF no FRBNF37099988, présentation en ligne)
  • Yves Daoudal, La Face cachée de Le Pen, Éditions Godefroy de Bouillon, , 21 cm, 124 p. (ISBN 978-2-84191-140-0, notice BnF no FRBNF39008579)
  • Yves Bitrin, Vote Le Pen et psychologie des foules : 21 avril 2002, « un coup de tonnerre dans un ciel bleu », Éditions L'Harmattan, coll. « Questions contemporaines », , 22 cm, 111 p. (ISBN 978-2747543026, notice BnF no FRBNF39302286, lire en ligne)
  • Michel Winock, La France politique : XIXe ‑ XXe siècle, Éditions du Seuil, coll. « Points-histoire » (no 256), , 18 cm, 571 p. (ISBN 978-2-02-058895-9, notice BnF no FRBNF38969956, présentation en ligne), « Les sources historiques du Front national »
  • Jacques Le Bohec, L'Implication des journalistes dans le phénomène Le Pen, vol. 1, Éditions L'Harmattan, coll. « Logiques sociales », , 22 cm, 320 p. (ISBN 978-2-7475-7020-6, notice BnF no FRBNF39252913, lire en ligne) — vol. 2, Les interactions entre les journalistes et J.-M. Le Pen, 2004, (notice BnF no FRBNF392634210) (ISBN 978-2-7475-7021-3) [lire en ligne]
  • Jacques Le Bohec, Sociologie du phénomène Le Pen, La Découverte, coll. « Repères : thèses & débats » (no 428), , 18 cm, 122 p. (ISBN 978-2-7071-4587-1, notice BnF no FRBNF39252913, présentation en ligne)
  • Jacques Bompard, Le Pen contre le Front national, L'Esprit-public, , 90 p. (lire en ligne)
  • Christophe Forcari et Marc Fauchoux, Le Pen, le dernier combat, Jacob-Duvernet, coll. « Les Miroirs du prince », , 24 cm, 203-[8] p. (ISBN 978-2-84724-149-5, notice BnF no FRBNF41004251, présentation en ligne)
  • Yvan Blot, Mitterrand, Le Pen : Le Piège, Éditions du Rocher, , 22 cm, 285 p. (ISBN 978-2-268-06147-4, notice BnF no FRBNF40986551, présentation en ligne).
  • Sylvia Hadjetian, Le Succès de J.M. Le Pen et son parti, GRIN Verlag, , 68 p. (ISBN 978-3-638-73177-5, présentation en ligne)
  • Christiane Chombeau, Le Pen fille & père, Éditions du Panama, , 21 cm, 351 p. (ISBN 978-2-7557-0303-0, notice BnF no FRBNF41205674, présentation en ligne)
  • Jenifer Devresse, Le Pen sous presse : La Réception paradoxale d'un discours dénonciateur, Éditions L'Harmattan, , 22 cm, 239 p. (ISBN 978-2-296-11983-3, notice BnF no FRBNF42225196, lire en ligne)
  • Jean-Louis Beaucarnot, Frédéric Dumoulin, Catherine Aubier, Marie-Françoise Barbot et al., Le Tout politique, Paris, L'Archipel, , 330 p. (ISBN 978-2-8098-0566-6, notice BnF no FRBNF42548636, lire en ligne), « Jean-Marie Le Pen : le Menhir et sa Madelon », p. 175
  • Philippe Cohen et Pierre Péan, Le Pen, une histoire française, Paris, Éditions Robert Laffont, , 24 cm, 548-[24] p. (ISBN 978-2-221-12383-6, notice BnF no FRBNF42799878, lire en ligne)
  • « Jean-Marie Le Pen », Who's Who in France

Œuvres de fiction

  • Cabu, Le Gros Blond avec sa chemise noire, Éditions Albin Michel, , 30 cm (ISBN 978-2-226-03167-9, notice BnF no FRBNF34925830).
  • Cabu, Le Retour du gros blond, Éditions Albin Michel, , 30 cm, 55 p. (ISBN 978-2-226-09367-7, notice BnF no FRBNF36196464).
  • Mathieu Lindon, Le Procès de Jean-Marie Le Pen, P.O.L., , 21 cm, 137 p. (ISBN 978-2-86744-640-5, notice BnF no FRBNF36710945).
  • Les Tuniques Bleues, album numéro 35, par Lambil et Cauvin : Captain Nepel. BD satirique se voulant dénonciatrice des idées de Jean-Marie Le Pen, éditions Dupuis.
  • Dans le roman uchronique de Guy Konopnicki, Les Cent jours : 5 mai – 4 août 2002, Jean-Marie Le Pen gagne l'élection présidentielle de 2002 et devient président de la République.
  • Dans la bande dessinée en six volumes Dantès, inspirée du Comte de Monte-Cristo, il est président de « Nation française » dont le siège se trouve aussi à Saint-Cloud au début des années 2000. Il s'appelle Charles de Salers. Il a une fille, Justine/ Marine, qui le seconde dans son combat. Il arrive au deuxième tour de l'élection présidentielle de 2002. C'est un des trois adversaires du héros, Christophe Dantès, dont celui-ci cherche à se venger. C'est l'équivalent du plus scélérat de ses trois persécuteurs, Danglars.
  • Jérôme Leroy, Le Bloc, Éditions Gallimard, . Dans ce roman noir, qui raconte l'accession à des postes ministériels de plusieurs membres d'un parti d'extrême droite nommé Bloc Patriotique, le personnage de Roland Dorgelles est inspiré de la figure de Jean-Marie Le Pen.

Article connexe

  • Chronologie du Front national

Liens externes

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