Islam en France
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L'islam est considéré comme la deuxième religion en France après le christianisme. Une étude du Pew Research Center donne le chiffre de 4,7 millions de musulmans en 2010[1] en incluant les mineurs[n 1] . Selon une étude de l'INED et de l'Insee publiée en octobre 2010, ce nombre comprendrait 70 000 à 110 000 convertis[2],[3],[4]. Le ministère de l'Intérieur chargé des cultes et des sectes a indiqué en 2010 qu'il y a entre 5 et 6 millions de musulmans en France, estimation obtenue en comptant cette fois-ci pour musulmanes toutes les personnes venant d'un pays à dominante musulmane[5],[6],[7]. Selon le ministère, un tiers de ces 5 à 6 millions se déclarent croyants et pratiquants, soit deux millions, ce qui recoupe le chiffre de l'enquête Insee/INED d'octobre 2010[3].
Issues de l'immigration à partir des années 1960, les populations musulmanes sont aujourd'hui au moins de deuxième et de troisième, voire de quatrième génération.
Historique
Premiers peuplements musulmans
La première période de peuplement musulman dans ce qui est aujourd'hui le territoire de la France se fait dans la région de Narbonne à la suite de la conquête omeyyade du royaume wisigoth. La Septimanie est une province d'Al-Andalus de 711 à 759, date à laquelle elle est conquise et intégrée aux royaumes francs sous Pépin le Bref. Cette présence n'était pas spécifiquement perçue comme religieuse, mais plutôt comme un changement de régime[8]. On les appelait les Agarènes[n 2], les Arabes, les Maures, puis les Turcs, ou plus globalement les Sarrasins, les mots islam et musulman n'apparaissant que plus tardivement, à partir du XVIIe siècle[9]. Des populations issues de l'Espagne musulmane s'installent ensuite au Fraxinet du IXe siècle aux Xe siècle jusqu'à la bataille de Tourtour qui chasse les Sarrasins de leurs bases de Provence.
Regards croisés
Pendant sept siècles, la civilisation islamique est présente aux frontières du Royaume de France, en Al-Andalus[10]. Elle reste cependant totalement méconnue selon Mohammed Arkoun[11]. Il est sans doute plus exact de dire qu'elle n'est au début connue qu'anecdotiquement à travers une oeuvre épique, la Chanson de Roland. Deux siècles plus tard parce que l'introduction par Gerbert d'Aurillac, devenu pape de l'an Mil sous le nom de Sylvestre II, impose à la chrétienté l'usage du système de numération décimal qu'il a appris lors de ses études à Cordoue et qu'il nomme donc chiffres arabes, nom qui est repris et restera utilisé jusqu'à aujourd'hui (2015).
La prise de Jérusalem aux Arabes Abbassides par les Turcs Seldjoucides, parce qu'elle se traduit par une interdiction des pèlerinages jusqu'alors libres, met en lumière pour l'Occident l'existence d'un islam non pas juste différent de la chrétienté, mais opposé à elle (la Chanson de Roland décrivait une guerre ordinaire, non présentée comme religieuse. On n'y décrit pas l'ennemi comme musulman, mais comme sarrasin dont on mentionne davantage les opérations militaires que la religion). Le début des croisades donne à l'islam une nouvelle visibilité en Occident, et de ce fait en France, où la croisade est prêchée à Vézelay. Le Coran, est traduit en latin en 1141 pour l'abbaye de Cluny.
La renaissance du XIIe siècle est intimement liée à la recherche de nouveaux savoirs par les lettrés européens, aux franges byzantines et arabes de l'Occident chrétien. La Méditerranée étant peu sûre en raison des pirates, les activités de traduction ont lieu dans l’Espagne musulmane et en Sicile, venant compléter les travaux de Boèce. Le flux de livres, ouvrages scientifiques principalement, traduits en latin depuis le grec ou l’arabe va croître du début des croisades jusqu’à la fin du Moyen Âge. Thomas d'Aquin prend connaissance des ouvrages d'Averroès et leur rédige des réponses. À la Renaissance, le roi François Ier noue une alliance stratégique avec Soliman le Magnifique, et laisse à ce titre la flotte de Barberousse hiverner dans les ports provençaux. Montaigne mentionne dans ses Essais les remous provoqués dans la chrétienté par cette alliance inattendue.
Au début du XVIIe siècle plusieurs dizaines de milliers de Morisques musulmans, expulsés d’Espagne, s’installent en France (plutôt qu'au Maroc, où ils auraient été assujettis à la Djizîa), et se fondent peu à peu dans la population.
Époque coloniale
La confrontation avec une partie du monde musulman n’a jamais cessé, avec la lutte contre les barbaresques, qui s'achève par la conquête de l’Algérie en 1830. La colonisation de l’AOF et de l’AEF, puis au XXe siècle, après le démembrement de l’Empire ottoman, le mandat de la SDN sur la Syrie et le Liban partiellement chrétien. L’Algérie est topographiée par des géographes qui en fixent les limites actuelles, et divisée administrativement en départements ; elle fait officiellement partie de la France. Se pose cependant le problème de la nationalité. Rien dans la religion juive n'étant jugé incompatible avec la République, le décret Crémieux accorde la nationalité aux Algériens juifs qui en font la demande. Les populations se réclamant de la loi coranique doivent choisir entre leurs coutumes et les lois de la République. Dans le second cas seulement, ils ont la nationalité française, et donc le droit de vote aux élections françaises : peu font ce choix.
Décolonisation et immigration musulmane
Quelques travailleurs musulmans viennent d’Afrique du Nord au début du XXe siècle avec la Première Guerre mondiale, bien que l'immigration soit alors très majoritairement européenne : Espagne, Italie, Pologne, Portugal. À partir de 1962, ils commencent à s’installer plus nombreux en France, qui les accueille volontiers à cause de ses grands chantiers autoroutiers et construit à leur intention et à celui des rapatriés nombre d'immeubles. Ce flux constitue la première vraie communauté musulmane de France métropolitaine, qui s'adjoint aux Harkis et aux réfugiés politiques de pays musulmans, Turquie, puis (depuis les années 1980) Afrique noire. Ces communautés installées en France, ayant conservé leurs rites, coutumes et religion, construisent peu à peu des mosquées. Dans le département d’outre-mer de La Réunion, la communauté est installée depuis la seconde moitié du XIXe siècle.
En France, les populations musulmanes sont aujourd'hui au moins de deuxième et de troisième, voire de quatrième génération[12].
Selon l'historien Justin Vaïsse, l'expression « islam de France » serait aujourd'hui plus appropriée[13] qu'« islam en France ».
Démographie
Un chiffrage difficile
Par principe, la République française s'interdit de poser la question de l’appartenance religieuse dans les recensements légaux, qui sont obligatoires. Cette interdiction est réaffirmée dans l'article 8 de la loi du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés[14]. L'Insee étudie toutefois l'« état de la pratique religieuse » dans un cadre sociologique[15]. L'INSEE et l'INED coréalisent notamment une étude intitulée « La pratique religieuse influence-t-elle les comportements familiaux ? », dont la dernière date de 2008[16].
Les sociologues s'appuient donc sur plusieurs types d'informations : les sondages commandés par divers organismes sont pris avec précaution car se déclarer catholique, protestant ou musulman peut recouvrir des réalités très différentes. Les chiffres fournis par institutions religieuses elles-mêmes sont également utilisés, non seulement pour le nombre de croyants qu'ils revendiquent, mais surtout pour les éléments indiquant les pratiques : régulières comme l'assistance à la prière ou le jeûne du ramadan ou ponctuelle pour les grands évènements tels que mariages et enterrements religieux[17].
Selon Olivier Roy, en France, et plus généralement en Europe, la catégorie « musulmans » est une catégorie « néo-ethnique » non associée à la religiosité (on peut donc parler éventuellement de « musulmans athées ») mais à une identité « acquise par la naissance et l'origine ». Cette identité de groupe différencie les musulmans non pas des « chrétiens croyants » mais, en France, des « Français de souche »[18].
Ceci explique que les différentes estimations arrivent à des chiffres parfois très différents selon que l'on définisse comme musulman une personne de foi musulmane ou tout simplement une personne appartenant à cette catégorie « néo-ethnique » quelle que soit sa confession.
Alain Boyer, se fondant sur le recensement de population de 1990, estime le nombre de musulmans potentiels à 4,16 millions[19], mais plusieurs des données qui composent ce chiffre sont de simples estimations.
D'autres estimations avancent un nombre de musulmans compris entre 3,1 et 3,7 millions au recensement de 1999 : ce recensement a en effet été complété par une enquête Familles, qui permet d’en exploiter mieux les données. En 2004, Michèle Tribalat, démographe à l'Institut national d'études démographiques (Ined), estime ainsi le nombre de personnes vivant en France susceptibles, d’après leur pays d’origine ou leur filiation sur trois générations, d’être musulmanes, à 3,65 millions en 1999, dont 2,35 millions d’adultes et 1,2 million d’électeurs potentiels (estimation revue en 2009 et estimée par la démographe à environ 4,5 millions en 2005)[20]. Kamel Kateb, dans le même ouvrage, donne à partir de calculs différents des estimations proches : 3,5 millions de personnes originaires par un de ses ascendants de pays à majorité musulmane[21], et 3,1 millions de personnes appartenant à un ménage dont la personne de référence est originaire d’un pays à majorité musulmane[22]. Les deux auteurs soulignent que ces estimations concernent le nombre de musulmans potentiels, c'est-à-dire dont un ou plusieurs des ascendants directs sont issus d'un pays à majorité musulmane. Parmi ces « musulmans potentiels » sont donc incluses des personnes qui ne se décriraient pas comme musulmanes et qui sont peut-être d'une autre religion, agnostiques ou athées[23].
En 2007, selon deux sondages de l’Ifop et de la Sofrès, 3 % des répondants se déclaraient de religion musulmane[24],[25], soit 1,842 million de musulmans.
Le sondage CSA pour Le Monde des religions, publié en janvier 2007, donnait un chiffre de 4 %[26], soit 2,46 millions de musulmans.
En 2009, Michèle Tribalat a estimé le nombre de personnes pouvant être musulmanes en 2005 d’après leur filiation (sur trois générations) à environ 4,5 millions. Plus des deux tiers résident dans les agglomérations urbaines de 200 000 habitants ou plus[27].
Pew Research Center estime le nombre de musulmans en France en 2010 à 4,7 millions[1].
Selon l'étude scientifique la plus récente publiée par l'INED et l’INSEE, en octobre 2010, à partir de l’enquête Trajectoires et origines réalisée en 2008, en France, il y a environ 2,1 millions de personnes âgées de 18 à 50 ans (dont entre 70 000 et 110 000 convertis) qui se disent musulmans, indépendamment de leur pratique religieuse. Selon l'auteur, les personnes de « culture musulmane », c’est-à-dire venant d’une famille musulmane mais se déclarant sans religion ne sont pas comprises dans cette estimation, ce qui explique le décalage avec les chiffres fournis par les estimations habituelles. Entre 20 et 30 % des enfants nés en France d'immigrés originaires du Maghreb se déclarent sans religion[28],[29],[30].
En 2012, Michèle Tribalat a estimé, à partir de l’enquête Trajectoires et origines (TeO) réalisée par l'INED et l’INSEE en 2008, à 4 millions le nombre de musulmans déclarés (soit 6,8 % de la population de France métropolitaine) et à 4,8 millions le nombre de personnes dont au moins un parent est musulman, soit respectivement 34 % et 41 % de l’ensemble de la population d’origine étrangère (sur deux générations uniquement). Quant aux naissances, toujours d’après l’enquête Trajectoires et origines, pour les enfants nés en 2006-2008, un peu moins de 20 % d’entre eux auraient au moins un parent musulman[31].
Jean-Paul Gourévitch, spécialiste de l'Afrique et des migrations, considère que l'enquête Trajectoires et Origines (TeO) de 2008 « souffre de faiblesses méthodologiques » car elle ne « porte que sur un panel de 21 000 personnes âgées de 18 à 50 ans, laisse de côté les plus jeunes et les plus vieux ainsi que les personnes non recensés soit plus de la moitié de la population concernée. » De plus l'enquête « est déclarative et ne décompte comme musulmans que ceux qui l'affirment. » et surtout elle se veut « démonstratice d'une thèse » et n'est donc pas objective. Jean-Paul Gourévitch a estimé le nombre de musulmans fin 2011 en France à l'aide de trois méthodes (méthode d'évolution des flux, méthode des origines et méthode du solde migratoire + différentiel de fécondité) qui aboutissent à des chiffres relativement proches. Selon lui « on peut dire que le chiffre de 8 millions de musulmans dans toute la France dont 7,7 en France métropolitaine à la fin 2011 représente une estimation fiable ». Parmi ces 8 millions, il estime à environ 3,6 millions, le nombre de musulmans actifs (chiffre proche de l'Insee-Ined) dont 72 000 à 160 000 musulmans radicaux[32].
Les musulmans sont en moyenne plus jeunes et environ la moitié des musulmans de France ont moins de 24 ans. Selon Justin Vaïsse, à Paris, les musulmans représentent un tiers des jeunes de moins de 24 ans. Les villes françaises ou vivent le plus grand nombre de musulmans sont Roubaix, dans la banlieue de Lille (10 à 20 % de la population), Marseille (10 à 20 %), Besançon (13 %)[33], Paris (10 à 15 %) et Lyon (8 à 12 %)[34][réf. à confirmer]. Ces jeunes d’ascendance musulmane se déclaraient en 1992, à 30 % sans religion (si les deux parents étaient Algériens), voire à 60 % (si un parent seulement était Algérien)[35].
L'islam est la première religion de la Seine-Saint-Denis[27]. Philippe Galli, nommé préfet de la Seine-Saint-Denis en juin 2013, précise qu'« il y a environ 700 000 musulmans en Seine-Saint-Denis ». Selon l'Insee, le prénom Mohamed est le prénom le plus donné en 2002 dans ce département[36]. Pew Research Center, estime que les musulmans constitueraient 10,3 % de la population française en 2030[37].
Population d'origine maghrébine
Selon une étude de l'Insee publiée en 2012, les personnes d'origine maghrébine sur deux générations uniquement (immigrés et leurs enfants) étaient un peu plus de 3,5 millions en 2008 auxquelles il faut ajouter environ 500 000 Harkis soit environ 4 millions de personnes et 6,5 % de la population métropolitaine en 2008 (alors de 62,5 millions)[38]. 16 % des nouveau-nés entre 2006 et 2008 en France métropolitaine ont au moins un grand-parent originaire du Maghreb[39].
Toutes générations confondues, selon une étude de l'Institut Montaigne publiée en 2004 et basée sur le recensement de la population 1999 de INSEE, il y a en France, en 2004, environ 5 à 6 millions de personnes d'origine maghrébine; 3.5 millions ont la nationalité française dont 500 000 harkis. Environ 400 000 enfants seraient nés d’un couple mixte dont un des parents est maghrébin[40],[41].
Selon Michèle Tribalat, plus de 80 % des personnes susceptibles d’êtres musulmanes sont originaires du Maghreb (43,2 % d'Algérie, 27,5 % du Maroc et 11,4 % de Tunisie, anciennes colonies françaises). Les autres sont originaires d’Afrique noire (9,3 %) et de Turquie (8,6 %)[42]. Elle évalue, dans une étude de 2009, cette population d'origine maghrébine sur 3 générations (immigrés, enfants et petits-enfants d'immigrés) à un peu plus de 3,5 millions en 2005 soit environ 5,8 % de la population métropolitaine cette même année (60,7 millions)[43]:
En milliers | 1999 | 2005 | % évolution 1999/2005 | % population métropolitaine (2005) |
Algérie | 1 577 | 1 865 | +18,3 % | 3,1 % |
Dont immigrés | 574 | 679 | ||
Dont nés en France | 1 003 | 1 186 | ||
Maroc | 1 005 | 1 201 | +19,5 % | 2,0 % |
Dont immigrés | 523 | 625 | ||
Dont nés en France | 482 | 576 | ||
Tunisie | 417 | 458 | +9,8 % | 0,8 % |
Dont immigrés | 202 | 222 | ||
Dont nés en France | 215 | 236 | ||
Total Maghreb | 2 999 | 3 524 | +17,5 % | 5,8 % |
Dont immigrés | 1 299 | 1 526 | 2,5 % | |
Dont nés en France | 1 700 | 1 998 | 3,3 % | |
Toujours selon Michèle Tribalat, en 2005, près de 7 % des jeunes de moins de 18 ans en métropole sont d'origine maghrébine (au moins un parent). En Île-de-France, la proportion est d'environ 12 %. C'est dans les départements de Seine-Saint-Denis (22 %), du Val-de-Marne (13,2 %) et du Val-d'Oise (13 %) et de Paris (12,1 %) que l'on trouve les plus fortes proportions. Au niveau des grandes villes, 21 % des jeunes de moins de 18 ans à Perpignan sont d'origine maghrébine et près de 40 % dans certains arrondissements de Marseille[44],[45].
2005 (en % des jeunes de moins de 18 ans) | Seine-Saint-Denis | Val-de-Marne | Val-d'Oise | Lyon | Paris | France |
---|---|---|---|---|---|---|
Total Maghreb | 22,0 % | 13,2 % | 13,0 % | 13,0 % | 12,1 % | 6,9 % |
D'autres estimations fournissent des chiffres plus élevés sans préciser la méthodologie utilisée. Ainsi, selon la revue Les Cahiers de l'Orient, cette population d'origine maghrébine est évaluée à 6 millions d'individus[46].
La population maghrébine en France, majoritairement plus pauvre, a un taux de fécondité plus élevé que le reste de la population française, respectivement 3,3 et 2 enfants par femme[47]. Cependant, on observe que le taux de fécondité des femmes d'origine maghrébine se rapproche de celui des femmes françaises avec le temps[48].
Estimations politiques
Mais le nombre de musulmans en France est un enjeu de plus en plus politique, aussi la classe politique dans son ensemble ne se contente pas de ces chiffres, et préfère donner ses propres estimations. Les hommes politiques et les responsables religieux font ainsi des estimations beaucoup plus hautes, jamais fondées sur des éléments fiables, mais souvent proches d’un symbolique « 10 % de la population »[49] :
- en 2003, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy estimait cate nombre entre 5 et 6 millions[50] ;
- ce chiffre est redonné en 2010 par le ministère de l'Intérieur chargé des cultes, qui retient une définition ethnographique de l’islam : est musulman celui né de parents musulmans, ou dont les ancêtres viennent d’un pays majoritairement musulman. En retenant une définition religieuse (les personnes qui déclarent une pratique religieuse musulmane), le nombre de musulmans est alors de 1,6 à 2 millions de personnes[5],[6],[7], soit 7,7 à 9,3 % (définition ethnique) ou 2,5 à 3,1 % (définition religieuse) de la population. Le chiffre, vague, n’a pas varié en sept ans ;
- le chiffre qui fait désormais consensus chez les représentants des communautés religieuses est de 5 millions. Il est souvent repris dans la presse ;
- Jean-Paul Gourévitch estime ce chiffre « officiel » de 5 millions trop bas et estime le nombre de musulmans à entre 7 et 8 millions de musulmans fin 2011[51];
- Dominique Venner évoque le chiffre de 8 millions [52] ;
- le Front national évoque le chiffre de 8 millions[53] ; cette estimation est reprise par Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, qui estime le nombre de musulmans entre « 5 et 10 millions ». Ni le FN ni le ministère de l'Intérieur ne donnent leurs sources[54].
Le Département d'État et le CIA World Factbook estiment le nombre de musulmans en France entre 5 et 10 % de la population, mais ils considèrent que 100 % des Français ont une religion[55],[56].
Le nombre de Français convertis est estimé entre 70 000 et 110 000[57],[30].
Projection
Une étude conduite par le Pew Research Center s'attache à établir l'évolution de la population musulmane dans la démographie mondiale. Pour la France, le Pew Research Center établit un total de 4 704 000 personnes de confessions musulmanes en 2010 (7,5 % de la population totale française), et prévoit une augmentation à 6 860 000, soit 10,3 % de la population française en 2030[58].
2010 | 2020 | 2030 | 2040 | 2050 | |
---|---|---|---|---|---|
Nombre | 4 710 000 | 5 430 000 | 6 100 000 | 6 750 000 | 7 540 000 |
Pourcentage Population | 7,5 % | 8,3 % | 9,1 % | 9,9 % | 10,9 % |
Cela fait de la France le 1er pays d'Europe occidentale à la fois en nombre et en pourcentage de « musulmans ».
Perception des musulmans de France
Selon Jérémy Robine, on assiste depuis plusieurs années à l’émergence, dans le discours politico-médiatique, d’un nouveau groupe de type racial, « les Musulmans ». En effet, selon lui, comme cela s'est passé avec les Juifs, l'expression « les Musulmans » ne désigne plus aujourd'hui un groupe religieux mais un groupe racial auquel on appartient par la naissance, quelle que soit sa foi[59].
Les « Arabes » (à prendre au sens d'Arabe du temps de la présence coloniale de la France en Algérie, donc incluant les Berbères) présents en France, s’ils sont le plus souvent musulmans, peuvent aussi être chrétiens, agnostiques, etc. Parallèlement, des musulmans français peuvent avoir des origines non arabes. Les musulmans non arabes sont souvent Turcs (environ 360 000[60]), Berbères, Iraniens, Kurdes, Maliens, Sénégalais, Indonésiens, Malais, Bosniaques, Albanais, etc.
L'État français ne reconnaît pas légalement les origines ethniques et religieuses (à l'exception du cas particulier des harkis) mais, devant la carence d'interlocuteurs privilégiés, dans les dernières années, les gouvernements successifs ont essayé d'organiser une représentation des musulmans français. Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Nicolas Sarkozy, a créé en 2002 le Conseil français du culte musulman (CFCM). Cette association, bien que reconnue formellement par le gouvernement, est toutefois une association à but non lucratif sans statut légal particulier. En 2004, elle était conduite par le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur[n 3].
La première génération de musulmans, aujourd'hui retraités, n'était pas perçue comme immigrante, ni par l'État, ni par les employeurs, ni par les musulmans eux-mêmes. Ces musulmans ont gardé de forts liens avec leurs pays, où leurs familles sont souvent restées vivre. Les chercheurs en sciences sociales considéraient alors l’islam comme un simple fait migratoire, de « transplantation »[61]. Cependant, en 1974, le gouvernement s'est prononcé en faveur du regroupement familial, et les enfants et les femmes ont pu venir vivre en France. Beaucoup d'entre eux ont demandé la nationalité française à cette époque.
La situation est différente pour les générations ultérieures constituées de musulmans nés en France, et donc souvent ressortissants français par le droit du sol ou le droit du sang. La majorité d'entre eux n'ont aujourd'hui qu'une connaissance toute relative de la culture et du pays d'origine de leurs parents ou grands-parents, avec lesquels ils ont conservé peu d'attaches[pas clair][réf. nécessaire]. Ce qui explique, qu'en plus de se savoir Français, certains se ressentent comme immigrants[pas clair], alors même qu'ils ont une connaissance très vague du pays de leurs ancêtres.
Identités musulmanes en France
Olivier Roy indique que le fait d'être musulman n'est qu'un élément parmi d'autres de l'identité des immigrants de la première génération. Leur identification avec l'aire d'origine est beaucoup plus forte : ils sont tout d'abord Algériens, Marocains, Tunisiens d'autres s'identifient par leur culture ou leur langue Arabes, Berbères (Kabyles, Chleuhs, Rifains), etc. Ce n'est pas aussi vrai avec la seconde génération, qui bien souvent ne parle même pas la langue des parents. Cette observation, pourtant, n'est généralement pas valable dans le cas de certaines minorités comme les Turcs qui peuvent largement maintenir leurs liens culturels avec leur pays d'origine grâce au développement international des médias de leur pays. Toujours selon Olivier Roy, on assiste progressivement, sous les effets de la mondialisation et de la déculturation, au découplage entre religion et culture traditionnelle, comme cela s'est fait dans le christianisme. Ainsi l'islam qui prend racine en France et en Europe n'est pas un islam « civilisationnel » mais se veut « pure religion ». Selon lui, cette déculturation du religieux est la condition nécessaire à l'émergence d'un islam européen (en), même si le contenu théologique ne change pas plus que celui du catholicisme au cours des siècles[62].
Dans son livre Une révolution sous nos yeux - Comment l'Islam va transformer la France et l'Europe, qu'Esprit critique pour son absence d'enquête sur le terrain[63] mais que The Guardian salue pour son regard neuf sur la question en tant qu'analyste non-Européen[64], Christopher Caldwell estime que malgré la grande diversité des identités musulmanes en Europe, « les conditions sont mûres » pour la fusion de ces diverses identités en une « identité unifiée » ; tout comme l'identité hispanique, qui n'était à l'origine aux États-Unis qu'une catégorie de recensement, est devenue une réalité. Cette identité musulmane, bien que touchant l'Europe, n'en sera pas pour autant pro-européenne[65].
Conversions
En France, selon le ministère de l'intérieur et des cultes il y aurait 100 000 personnes converties à l’islam et environ 4 000 conversions tous les ans, chiffre qui a doublé depuis 1986. Les organisations musulmanes affirment que ce chiffre serait de 200 000[66]. Djelloul Seddiki, directeur de l'Institut de Théologie El Ghazali de la Grande Mosquée de Paris, avance le chiffre de 1 million de convertis en France en 2013[67].
Entre 150 et 200 musulmans se convertiraient au catholicisme par an, dont beaucoup d'enfants issus de mariages mixtes[68]. Le nombre de personnes quittant l'islam, sans adopter le catholicisme, n'est pas comptabilisé.
D’après Stefano Allievi, c’est là un domaine peu exploité en sociologie religieuse car ce sont les « conceptions statiques de la religion »[69] qui sont généralement étudiées. Néanmoins, la conversion musulmane est un sujet exploité par plusieurs chercheurs : Stefano Allievi, Sarah Daynes, Mercedes Garcia-Arenal, du milieu des années 1980 jusqu’à aujourd’hui. Le rôle des convertis semble pouvoir devenir un enjeu important dans la configuration de l’islam européen, et cela à plusieurs titres. D’une part, ils sont des intermédiaires sociaux fondamentaux, car ils produisent une culture islamique européenne. D’autre part, le converti se repositionne par rapport à son environnement social et il exprime son acte en termes de choix[70]. Dans les études sur les convertis musulmans, on trouve un certain nombre de points récurrents. Il existe deux types de conversion, la « conversion rationnelle » et la « conversion relationnelle »[71].
La conversion relationnelle est issue d’un ensemble de liens sociaux qui produisent ou même forcent un processus décisionnel de la pratique musulmane. Cette dernière se perçoit sous deux formes : la conversion appelée aussi ré-islamisation[72] ou musulman « reborn »[73] et la conversion par mariage[74]. Le converti est un individu d’origine non-musulmane, qui est devenu musulman à l’âge adulte. Beaucoup d’individus découvriraient l’islam à l’adolescence par la lecture du Coran. Ils veulent pouvoir faire la part des choses entre les messages négatifs véhiculés sur l'islam dans les sociétés non musulmanes et l'islam tel qu’il est dans le texte[75]. La conversion par mariage concerne les hommes avant le mariage qui veulent épouser une musulmane et les femmes avant ou après le mariage avec un musulman. En effet, selon l'interprétation majoritaire actuelle du Coran, la femme musulmane ne peut s’unir qu’à un musulman, à l'inverse de l’homme musulman a seulement interdiction d’épouser une femme n'appartenant pas aux gens du Livre, ce qui veut dire concrètement qu'il a tout à fait le droit de se marier avec une juive ou une chrétienne. La conversion rationnelle concerne les individus issus d’une autre tradition religieuse ; les ouvrages ne mentionnent pas le cas d’anciens agnostiques ou athées. Elle est une conversion individuelle qui naît d’une recherche explicite d’un système de signification et de sens, elle a une origine intellectuelle, et répond à une soif de spiritualité et de mysticisme[76]. D’après différents récits, les convertis viennent à l’islam par la lecture du Coran, ils en font l’examen critique, formulent le désir de prendre le nom arabe choisi au moment de leur conversion comme nom d’État civil et ressentent fortement « l’islamophobie »[77]. Toutefois le changement de nom n'est pas une obligation lors de la conversion à l'islam et très rares sont les cas de changement à l'état civil. La conversion à l'islam étant possible seul, sans témoins (même si la présence de deux témoins est recommandée), il est extrêmement difficile de définir précisément le nombre de convertis.
Aujourd'hui de nombreux convertis ont des enfants qui eux sont simplement français musulmans sans être dans la catégorie « musulmans convertis » ni dans la catégorie « musulmans issus de l'immigration ».
Pratiques religieuses et organisations musulmanes
Les études montrent une évolution de la pratique religieuse : d'après un sondage CSA-La Vie réalisé en 2006, 49 % des musulmans sondés ne vont jamais à la mosquée, 88 % respectent le jeûne du ramadan ainsi que les prières ou la pratique de la charité. Ils étaient 60 % à déclarer jeûner en 1989[78].
Trois grandes organisations existent : la Grande Mosquée de Paris, le Rassemblement des musulmans de France et l’Union des organisations islamiques de France.
Au moins 2100 mosquées sont dénombrées en France[79]. En 1985, il y en avait environ 900 et 5 en 1965[80]. Selon Le Monde, la construction de grandes mosquées s'accélère, avec des projets dans plusieurs grandes villes françaises[81]. Le financement des mosquées en France provient de l'étranger (pays du Golfe) pour moitié, et de dons (pour 20 %) et de financements publics indirects (baux amphytéotiques, loyers symboliques)[82].
La plus ancienne école musulmane française est située sur l’île de la Réunion. Deux collèges musulmans existent, l'un à Aubervilliers (École de la réussite) et l'autre à Décines dans la banlieue de Lyon (collège-lycée Al Kindi). Un lycée musulman a également ouvert en 2003 à Lille, le lycée Averroès[83], qui a d'ailleurs été classé meilleur lycée d'enseignement général et technologique de France en 2013 selon le palmarès du journal Le Parisien[84]. Seuls deux établissements sont sous contrat avec l'État, c’est-à-dire avec des enseignants payés par l’État : le lycée Averroès de Lille, et le lycée Al-Kindi de Décines, en banlieue lyonnaise.
En 2004, à la suite ad constat que sur les quelque 1200 imams du pays, 75 % étaient étrangers et un tiers ne parlaient pas français, des formations devaient être mises en place[85]. Dix ans plus tard, le manque d'imams formés en France amène toujours les communautés, soit à laisser œuvrer des bénévoles, soit à faire appel à des imams issus des pays maghrébins ou de Turquie[86]. En 2013, les imams sont environ au nombre de 1800, dont un tiers de rémunérés[86].
Intégration sociale et économique
En France, les gens de confession musulmane sont surtout concentrés dans certains quartiers souvent défavorisés, en particulier dans de grandes agglomérations comme Lille, Lyon, Marseille, Paris ou Strasbourg. À titre d’exemple, le département de la Seine-Saint-Denis dans la banlieue parisienne cumule une forte proportion de musulmans (un tiers de la population [référence ?]) et un fort taux de chômage (30 % dans la commune de La Courneuve).
Dans une conversation privée avec Alain Peyrefitte en 1959, Charles de Gaulle a aussi mis en avant les racines chrétiennes de la France (il s'agissait alors pour lui de démontrer l'impossibilité d'une fusion de la France et de l'Algérie voulue par les partisans de l'Algérie française), et il évoquait les conséquences d'une augmentation de l'islam en France si l'Algérie était intégrée sans restrictions à la métropole : « si tous les Arabes et Berbères d'Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s'installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s'appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées ! »[87]
En 2012, plusieurs mouvements nationalistes intègrent ce thème dans leur programme. Selon eux, un nombre important d’immigrants d’une culture non européenne[n 4] risque de déstabiliser la culture française ou d'être déstabilisés par elle. Ils reprochent aussi à l'islam, à tort ou à raison, de favoriser le sexisme et l'intolérance religieuse[n 5]. Une publication du Sénat établissant un lien statistique entre immigration et surdélinquance[88], ils soulèvent la question d'un éventuel danger lié au moins culturellement à l'« islamisme » pour le pays. Lors des élections régionales de 2004, le Mouvement national républicain (MNR) a axé sa campagne sur le slogan « non à l'islamisation ! ». Ils ont été rejoints par le Bloc identitaire, Riposte laïque, Resistance républicaine et, de façon cependant plus distante, le Grand Orient de France, qui se veut traditionnellement pilier de la laïcité[n 6], ainsi que des personnalités comme Antoine Sfeir, inquiet du précédent libanais, et la journaliste Caroline Fourest, de Charlie Hebdo [référence manquante].
L'islam est une religion surreprésentée en prison (50 % et 80 % des personnes incarcérées en France)[89],[90]. D'autres sociologues font valoir que les départements les plus pauvres de France, comme la Creuse, ont un taux de criminalité bien inférieur à celui de la Seine-Saint-Denis[91], et y voient donc des raisons davantage culturelles qu'économiques, invoquant un « choc » devant la société bureaucratique et le tissu social existant en Europe, qui les déstabiliserait.
Un rapport parlementaire publié en 2014 - qui estime quant à lui que « 60 % de la population carcérale en France, c'est-à-dire 40 000 détenus, peuvent être considérés comme de culture ou de religion musulmane » - s'alarme des dangers de radicalisation de plusieurs centaines de détenus[92].
Selon une étude du corps électoral menée par OpinionWay et Fiducial le 6 mai 2012 pour Le Figaro sur 10 000 votants, 93 % des électeurs musulmans pratiquants, qui sont 2 millions selon cet institut, ont voté pour François Hollande au 2e tour. Au premier tour, 59 % d'entre eux avaient voté pour lui, 23 % pour Jean-Luc Mélenchon, 7 % pour François Bayrou, 4 % pour Nicolas Sarkozy et 2 % pour Marine Le Pen[93].
Intégration culturelle
L'intégration des populations musulmanes a connu plusieurs entraves du fait de traditions et modes de pensées liés au culte. En plus des problèmes de compatibilité entre le droit européen et la loi islamique, le port du voile islamique dans les établissements scolaires a été perçu lorsqu'il est devenu phénomène social[n 7] comme entrant en contradiction avec le principe de laïcité de l'école. Une des clés de la réticence à l’égard de l’Islam, selon Philippe d'Iribarne, serait son refus de pratiquer « l’échange des femmes ». L’Islam accepte de « prendre » (épouser une non-musulmane) mais pas de « donner » (interdiction pour une musulmane d’épouser un non-musulman). Les femmes, qui selon Claude Lévi-Strauss, constituent le fondement des alliances entre groupes humains sur des bases égalitaires, deviennent alors le moyen d’assurer la prédominance des uns sur les autres. L'auteur y voit une des clés de la pression sur les filles dans les quartiers sensibles[94].
Selon une enquête Ifop-La Croix de 2008, les musulmans soutiennent majoritairement le Parti socialiste (PS), à 51,8 % contre 26,8 % pour le reste de la population. Les musulmans se sentiraient même selon cette enquête plus proches de l'extrême gauche que de l'Union pour un mouvement populaire (UMP)[95].
Une enquête du Centre de recherches politiques de Sciences Po[96] fait apparaître la proportion de musulmans pratiquants revendiquant des positions culturelles traditionalistes. Selon ce sondage, 39 % des musulmans pratiquants condamnent l'homosexualité (contre 21 % de l'ensemble des Français), 43 % approuvent des horaires séparés pour les femmes dans les piscines et 46 % manifestent des sentiments antisémites[n 8] (contre 18 % de l'ensemble des Français). On compare ici les réponses de l'ensemble de la population française avec la fraction musulmane pratiquante. En revanche, 80 % des pratiquants expriment une opinion positive sur la religion chrétienne. Selon ce même sondage, « Alors que seulement 3 % des Français de 18 à 35 ans donnent des réponses qui les classent comme conservateurs, ils sont 40 % parmi ceux issus de cette immigration. »
Selon un sondage réalisé en 2006, 73 % des musulmans se déclarent favorables à la séparation des religions et de l'État, et 91 % se disent favorables à l'égalité hommes-femmes[97].
Selon un sondage réalisé en 2009, 8 % des femmes musulmanes de moins de 35 ans déclarent porter souvent le voile[98].
Selon un sondage réalisé en 2012, 60 % des Français estiment que l'influence et la visibilité des musulmans sont aujourd'hui « trop importantes » en France[99],
L'alévisme et le bektachisme
En France le nombre d’alévis est estimé entre 150 et 200 000 en 2012. Un grand nombre ont immigré en France dans les années 1970-1980[100].
Le soufisme
Le terme occidental « soufisme » apparaît, sous la forme latine de Sufismus, dans un ouvrage publié à Berlin en 1821. La première moitié du XIXe siècle voit se développer l’orientalisme académique, dans lequel la France occupe une place prépondérante. Le soufisme suscite dès lors un nombre croissant d’études et de traductions, centrées d’abord sur le monde persan[101].
Au XXe siècle, l’orientalisme français joue un rôle de plus en plus déterminant dans la connaissance ‘‘gustative’’ du soufisme en France, du fait sans doute que ses plus éminents spécialistes sont eux-mêmes engagés dans une quête spirituelle. Dans leur démarche respective de chrétiens, Louis Massignon[102] et Henry Corbin[103] se sont alimentés à la mystique musulmane et, à leur tour, ont alimenté un public se situant à la limite entre académisme et recherche intérieure. Certains chercheurs ont conjoint domaine d’étude et orientation spirituelle en pratiquant l’islam soufi, tel Eva de Vitray-Meyerovitch (1909-1999)[104] et Michel Chodkiewicz[105].
La première présence effective en France d’un soufi ou d’un groupe soufi remonte à l’émir Abd El-Kader, qui y a été retenu durant cinq années (1847-1852)[106]. Les Français qui l’ont alors approché ont été séduits par son charisme, et des documents inédits montrent que des sœurs chrétiennes désirant le suivre jusque dans son exil spirituel en Orient[107]. René Guénon est le principal artisan de la pénétration du soufisme en France au XXe siècle[108]. Sa pratique islamique et son appartenance soufie ont pourtant été marquées du sceau de la discrétion, mais son œuvre ainsi que la correspondance qu’il a entretenue avec beaucoup de « chercheurs de vérité », a déterminé l’entrée dans la Voie de nombreux Français[109].
Implantée en France depuis les années 1920, la tariqa ‘Alâwiyya, toutes branches confondues, est la voie qui a le plus marqué le soufisme français au XXe siècle. Initiée par un saint au charisme incontesté, le cheikh algérien Ahmad al-‘Alâwî (m. 1934)[110], elle a été orientée dès ses débuts vers une ouverture au monde chrétien d’Europe, et a compté rapidement dans ses rangs des disciples français. À partir des années 1970, on assiste à un développement très rapide de la présence du soufisme en Europe, et notamment en France. Plusieurs groupes soufis émanant des grandes voies - Shâdhiliyya, Naqshbandiyya, Qâdiriyya, Tijâniyya…- voient alors le jour[111]. Plus récemment, la tariqa Boutchîchiyya, qui se rattache à la voie-mère Qâdiriyya, est parvenue à faire connaitre l'enseignement du Cheikh Sidi Hamza al Qâdiri al Boutchichi, par le biais de représentants comme le conférencier Faouzi Skali[112] ou le chanteur Abd al Malik[113].
Toutes ces confréries se prévalent d’un soufisme orthodoxe, car les affiliés restent fidèles aux prescriptions de l’islam et sont même parfois versés dans les sciences islamiques[114]. À l’échelle individuelle ou collective, les soufis se disent apolitiques, et se montrent méfiants à l’égard des idéologies[115]. Au-delà d’un apport proprement initiatique, la culture soufie contribue à restaurer la primordialité spirituelle du message islamique, trop souvent étouffée par le juridisme, et à briser les facteurs d’instrumentalisation de la religion[116]. S’il offre une voie spirituelle à certains européens, le soufisme sert plus largement de médiateur entre l’islam et l’Occident[111].
L'islamisme
Une étude réalisée par des chercheurs belges, Évolution du terrorisme en 2005, établit que les musulmans sont les principales victimes du terrorisme. Ce terme manquant de précision, d'autres lui sont souvent préférés, comme « islamiste » (qui s'applique à une personne), « mouvement intégriste » ou « mouvement extrémiste » (qui s'applique à un groupe fondamentaliste), ou « mouvement terroriste » (qui s'applique à un groupe utilisant la violence pour parvenir à ses fins). Ces termes ne doivent pas être confondus avec « islamique », qui est synonyme de « musulman » (qualificatif, par exemple dans « foulard islamique »). Le terme « mouvement islamique », parfois utilisé dans les médias, prête à confusion quand il désigne un mouvement politique.
Dans les pays où l'islam est majoritaire, les mouvements islamistes sont surtout à l'œuvre sur le terrain politique. Olivier Roy appelle islamistes « ceux qui voient dans l'islam une idéologie politique, au sens moderne du terme, c'est-à-dire une théorie qui prétend s'appliquer à l'ensemble de la société ».
Début 2015, selon un état des lieux établi par le ministère de l'Intérieur, le nombre de mosquées et salles de prières aux mains des islamistes en France est passé de 44 à 89 entre 2010 et 2014[117].
Les musulmans dans l'armée française
Selon une enquête menée par Christophe Bertossi, de l’Institut français des relations internationales (IFRI), et Catherine Wihtol de Wenden, les effectifs de l’armée française comptaient entre 10 et 20 % de soldats musulmans en 2005, pour la plupart d'origine maghrébine. Selon les témoignages recueillis, alors que l'armée entend leur offrir une « seconde chance », les militaires issus de l'immigration sont souvent assimilés à un groupe à part. Selon les auteurs, ils sont « ethnicisés, mis à distance par leurs homologues et leur encadrement immédiat, ils sont victimes de discriminations sociales, ethniques, religieuses ou sexuelle »[118].
Notes et références
Notes
- ↑ Selon Richard Dawkins, il n'est pas acceptable de compter dans les effectifs d'une religion les enfants de parents ayant cette religion. Il s'en explique en expliquant qu'on ne parlerait certainement pas denfants racistes pour parler d'enfants de parents racistes, ni denfants libéraux pour désigner les enfants de parents libéraux. D'après lui, le choix d'une opinion religieuse ne peut se faire qu'à la majorité de chacun
- ↑ du nom de Hagar mère d'Ismaël ancêtre selon la Bible des Arabes)
- ↑ Rappelons qu'un premier Conseil consultatif des musulmans de France (CCMF) a été créé en septembre 1993 et qu'une charte du culte musulman en France a été rendue publique le 10/12/1994, sous Charles Pasqua, au moment où était annoncée officiellement la constitution, par la Mosquée de Paris, du Conseil représentatif des musulmans de France, nouvelle appellation donnée au CCMF.
- ↑ Paul Valéry définissait l'Europe comme un résultat d'influence mutuelle de la logique grecque, de l'organisation romaine et d'une vision chrétienne de l'homme; on peut noter que le respect des philosophes grecs est au moins commun aux deux cultures
- ↑ Il existe dependant davantage de femmes recteurs d'université en Turquie qu'en France
- ↑ Le Grand Orient a organisé plusieurs conférences publiques en ce sens dans ses locaux, rue Cadet
- ↑ Des photos de classes de lycées prises après 1962 montrent parfois une jeune fille portant le voile, sans visiblement que cela pose problème ; ces photos ne permettent cependant pas de savoir si le voile était conservé en salle de classe
- ↑ ou antisionistes, la différence n'étant pas toujours soulignée
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Annexes
Bibliographie sélective
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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- Jonathan Laurence et Justin Vaïsse, Intégrer l'islam: la France et ses musulmans, enjeux et réussites, Odile Jacob, 2007.
- Vincent Geisser et Aziz Zemouri, Marianne et Allah. Les politiques français face à la question musulmane, La Découverte, Paris, 280 p., 2007, (ISBN 9782707149619).
- « Le point sur… L'islam en France », dossier Sciences humaines no 217, p. 20-25, juillet 2010.
- Arno Tausch et Hichem Karoui. Les musulmans : un cauchemar ou une force pour l'Europe? L'Harmattan, Histoire et Perspectives Méditerranéennes, 261 p, 2011, (ISBN 9782296139800).
- Abd al Malik (artiste), L'Islam au secours de la République, Groupe Flammarion, 23 octobre 2013.
- Leyla Arslan et Mohamed-Ali Adraoui, L'Islam en France pour les nuls, Paris, Éditions First-Gründ, coll. « les Nuls Actu », , 166 p. (ISBN 978-2-7540-5278-8).
Articles connexes
- Conseil français du culte musulman
- Islam à Besançon
- Islam dans la politique française
- Liste des mosquées de France
- Musulmans de France, un film documentaire de 2009
- Affaires du voile islamique
- Voile islamique dans les écoles en France
Liens externes
- Actualité des musulmans en France
- Infos sur l'islam en France
- L’Islam en France sous l’Ancien Régime et la Révolution: attraction et répulsion
- (en) Muslims in Europe: Country guide
- (en) Arno Tausch (2006, with Bischof, Christian; Kastrun, Tomaz; and Mueller, Karl), ‘Why Europe has to offer a better deal towards its Muslim communities. A quantitative analysis of open international data’.Entelequia e-Books, University of Cadiz/Malaga (Spain), CAEI (Buenos Aires)
- (en) Arno Tausch (2007) “The "Muslim Factor" and the Future of "Integration Policy" in Europe” University of Connecticut, Ideas/Repec
- (en) Arno Tausch (2007), ‘Muslim population shares and global development patterns 1990 - 2003 in 134 countries’ University of Connecticut, Ideas/Repec
- Le débat sur le burqa en France Radio France internationale en anglais
- Convention Citoyenne des Musulmans de France pour le vivre‐ensemble, CFCM, Juin 2014.
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