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Sarrasins

Sarrasins

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Sarrasin.
Un Maure ; peinture du mouvement orientaliste, dont Jean-Léon Gérôme est un illustre chef de file. Titre de l'œuvre : Le Marchand de peaux, Caire (1869).

Sarrasins ou Sarrazins est l'un des noms donnés durant l'époque médiévale en Europe aux peuples de confession musulmane. On les appelle aussi « mahométans », « Arabes », « Ismaélites » ou « Agarènes ». D'autres termes sont employés également comme « Maures », qui renvoient aux Berbères de l’Afrique du Nord après la conquête musulmane. Le terme de « Sarrasin » est déjà employé dans La Chanson de Roland (1080 de notre ère), texte dans lequel il s'applique aux Basques. Les mots « islam » et « musulmans » n'existaient pas en Occident médiéval. En français, « musulman » est mentionné pour la première fois en 1551[Note 1] ; « islam » en 1697[Note 2]. En anglais, moslem est attesté pour la première fois en 1615 ; « Islam » en 1613. Avant ces dates, on employait pour désigner la religion musulmane « loi de Mahomet » ou « loi des Sarrasins[Note 3]. »

Origine du terme « sarrasin »

Le terme sarrasin pourrait provenir du grec Σαρακηνός (Sarakênos, attesté depuis le VIe siècle) issu de l’arabe شرقيين sharqiyyīn, « de l’Est » (qui était peut-être le nom d’une tribu d’Arabes du IIe siècle à l’époque de Ptolémée[1]. Sarakênos et Sarakênoi ont donné en bas latin Sarracenus et Sarraceni.

On retrouve le terme Saraceni chez les auteurs classiques latins des trois premiers siècles ap. J.-C. où il désignait une tribu arabe du Sinaï ou de la péninsule Arabique. Mais ces relations étymologiques étaient alors peu évidentes et les propos d’Isidore de Séville (VIIe siècle) montrent comment les légendes d’inspiration biblique dominaient la pensée avant la période moderne :

« Les Sarrasins ainsi nommés soit parce qu’ils se prétendent descendants de Sara, soit, au dire des païens, parce qu’ils sont d’origine syrienne. Ils habitent un très vaste désert. On les appelle Ismaélites parce qu’ils sont issus d’Ismaël. Ou encore Cedar du nom d'un fils d’Ismaël. Ou encore Agaréniens d'après Agar. On les appelle à tort Sarrasins parce qu’ils se vantent de descendre de Sara. »

 Isidore de Séville, Étymologies, IX,2,57

C’est apparemment Mansour ibn Sarjoun qui est à l’origine de ces légendes : selon son ouvrage Des Hérésies, le terme « Sarrasin » est à rapprocher de Sarah, et les Arabes sont les descendants d’Abraham par Agar. Or, celle-ci a été renvoyée « les mains vides » par Sarah (ek tês Sarras kenous) (Genèse 21,10-14).

Les « Berbères » sont appelés plus spécifiquement « Maures » (terme d'origine phénicienne que les Romains employaient : l’Afrique du Nord sous domination romaine était appelée Maurétanie, « pays des Maures »). Sous la domination musulmane, les Arabes ont appelé les habitants de l'Afrique du Nord du terme romain Barbari, qui est devenu Berbère. Les « Sarrasins » (qui étaient, en réalité, des « Maures ») font irruption dans le monde occidental lors de l’invasion de l’Espagne en 711 par l’armée berbère envoyée par le gouverneur arabe de l’Afrique du Nord pour le compte du calife de Damas. Le terme d’« empire sarrasin » est utilisé dans la littérature historique ancienne pour désigner les califats omeyyade et abbasside. « Sarrasins » a été utilisé au Moyen Âge par les Occidentaux pour désigner toutes les tribus arabo-berbères.

Par rapprochement phonétique, le mot a pu aussi désigner les Circassiens présents dans quelques pays arabes et en Turquie : en Jordanie par exemple, la « garde Circassienne » est la garde rapprochée du roi.

Le barbare de l’Empire carolingien

Richard Cœur de Lion faisant décapiter les Sarrasins.

Les Sarrasins, par leur surgissement soudain sur les terres des royaumes francs, ont marqué par leur exotisme les guerriers de l’Empire carolingien.

Dans un premier temps, ce terme imprécis correspond, dans le contexte des batailles menées par les Carolingiens, à tout ennemi non-chrétien auxquels ils sont confrontés, que ce soient :

  • les Maures d’al-Andalūs sans distinction (la séparation entre moros et sarracenos présente dans les chroniques mozarabes n’est plus faite) ;
  • les émirs Fatimides de Sicile dans la seconde moitié du Xe siècle, comme Abu al-Qasim ;
  • les peuples des montagnes pyrénéennes qui ne sont pas encore appelés basques (l’historiographie française assimilera rétrospectivement le terme de Sarrasins aux tribus assaillant Roland dans la chanson de geste) ;
  • ou encore les populations païennes reculées d’Arpitanie, longtemps rétives à la christianisation[2] ;
    • Autre forme semblable : Le paganisme dans les Alpes orientales (en), persistance de la Rhétie antique et des formes de croyances locales.

Ultérieurement, le terme de « Sarrasin » finit par ne désigner que l’ennemi musulman des Croisades et de l’Occident chrétien, que ce soit en « Terre sainte » ou dans les Marches taillées au détriment d’Al-Andalus. La quatrième croisade détournée contre les chrétiens orthodoxes, celle menée contre les chrétiens cathares ainsi que les croisades baltes des chevaliers teutoniques et de leurs ordres alliés, ne se servent plus du terme « Sarrasin ».

Voir article détaillé: Chronologie des conflits maritimes entre Charlemagne et les Sarrasins.

  • 748 : fils de Pépin le Bref, naissance de Charlemagne (entre 742 et 748).
  • 768 : il est roi des Francs à partir de 768,
  • 774 Charlemagne, couronné roi des Lombards,
  • 795 : établissement de la marche d’Espagne sur laquelle s’appuie Louis, roi d’Aquitaine et fils de Charlemagne, pour s’emparer de Barcelone en 801.
  • 799 : expédition victorieuse des troupes de Charlemagne pour récupérer les Baléares prises l’année précédente par les Sarrasins ; cette victoire demeure sans lendemain, les Francs ne pouvant se maintenir dans ces îles.
  • 806 : les Sarrasins s’étant emparé de la petite île de Pantelleria, et ayant vendu comme esclaves les moines qui y résidaient, Charlemagne les fait racheter.
  • 806 : le fils de Charlemagne Pépin, chasse les Sarrasins de la Corse qui retombe dès l’année suivante en leur domination.
  • 807 : Charlemagne envoie en Corse le connétable Burchard pour y déloger les Sarrasins ; mais la victoire est là aussi éphémère.
  • 808 : le pape Léon III parlant des mesures prises contre les Sarrasins en Italie, demande à Charlemagne de s’occuper de la défense de la Corse et de la Sardaigne.
  • 810 : Haroun-al-Raschid dépêche une ambassade à Charlemagne.
  • 812 : les Sarrasins d’Afrique, malgré une flotte grecque renforcée par des bateaux de Gaète et d’Amalfi, pillent les îles de Lampédouze, Ponza et Ischia. Charlemagne envoie des renforts commandés par son cousin Wala au pape Léon III.
  • 812 : Charlemagne signe un traité avec El-Hakem l’Espagnol ; cette tentative n’a pas de suite.
  • 813 : une terrible tempête qui détruit une flotte sarrasine de cent navires, ralentit quelque peu les razzias des Arabes d’Espagne qui toutefois pillent peu après, Civita Vecchia, Nice la Sardaigne et la Corse d’où ils ramènent des captifs.

Les invasions sarrasines (830-990)

Les États carolingiens, trop étendus, ne peuvent résister à la fois aux raids normands et aux raids sarrasins.

  • 838 : Raid sur Marseille ; la population est massacrée ou mis en esclavage ; la ville fut reprise en 842.
  • 842 : Raid sur Arles dans le cadre de razzias, repris en 850.
  • 869 : Installation d'une base en Camargue afin d'effectuer des razzias et mettre la population en esclavage.
  • 890 : Fondation de leur place forte la plus importante le Fraxinet, à Garde-Freinet (Var) qu'ils tiendrons jusqu'en 983.
  • 906 : Les abbayes bénédictines des vallées orientales des Alpes sont ravagées: Novalaise, Borgo San Dalmazzo.
  • 940: Remontant la vallée du Rhône depuis la Méditerranée, ils vont très nord. Ils pillent l'Abbaye territoriale de Saint-Maurice d'Agaune et l'occupent ;
  • 972 : Capture de saint Maïeul de Cluny, pris en otage, en juillet sur la route du Grand-Saint-Bernard à Orsières, au château du Châtelard [3].
  • 973: bataille de Tourtour. Les moine bénédictins mobilisent les énergies. Le comte Guillaume de Provence, appelé par la suite le Libérateur, lève l'ost. De nombreux guerriers de Provence, mais aussi du Bas-Dauphiné et de Nice forment son armée.
  • 974: Ils sont expulsés du royaume d'Arles par un soulèvement populaire.
  • 983 : Guillaume, Comte de Provence, prend La Garde-Freinet.
  • 990 : Fin de la domination sarrasine en Provence.

Néanmoins, jusqu'au XIIIe siècle, à partir de la côte des barbaresques, les raids se poursuivent contre des populations locales qui sont enlevées pour être réduites esclavage (Lérins 1047,1107, 1197; Toulon 1178, 1197).

Notes et références

Notes

  1. Trésor de la langue française, Éditions du Centre national de la recherche scientifique, p. 1261, Paris, 1971 « 1551 Montssolimans subst. « adeptes de l'Islam » ([E. Charrière], Négociations de la France dans le Levant, t. 2, p. 159 ds Fonds Barbier) »
  2. Barthélemi d'Herbelot, Bibliothèque Orientale, Paris, Compagnie des Librairies, , p. 501 « ISLAM. L'Islamisme ; c'est-à-dire, le Musulmanisme, ou le Mahometisme. Ce mot se prend pour la religion, & pour le pays des Mahometans. »
  3. L'expression «loi des Sarassins» apparaît notamment au XIIIe siècle dans la deuxième lettre des Lettres de Jacques de Vitry. « D'autres, misérables, et sans loi, disent qu'au jour du Jugement, quand le Seigneur demandera : « Pourquoi n'as-tu pas observé la loi des Juifs ? », ils répondront : « Seigneur, nous n'étions pas tenu de la servir puisque nous ne l'avions pas reçue et que nous n'étions pas juifs. — Pourquoi n'avez-vous pas observé la loi des chrétiens ? — Seigneur, nous n'y étions pas tenus, car nous n'étions pas chrétiens. Et nous ne devions pas non plus observer la loi des Sarrasins, puisque nous n'étions pas Sarrasins. »

Références

  1. Trésor de la langue française informatisé, Sarrasin (lire en ligne) : « Emprunté au latin médiéval Saraceni, nom des populations musulmanes du Proche-Orient, d'Afrique du Nord et d'Espagne, et celui-ci au grec byzantin Sarakenoi, attesté depuis le VIe siècle comme appellation générale des Arabes (KAHANE Byzanz, col. 402 et 429) ; en grec tardif, Sarakenoi désignait une population nomade d'Arabie, mentionnée au IIe par Ptolémée (cf. FEW t. 11, p. 219a), d'où le bas latin Sarraceni (IVe-Ve siècle). Le grec Sarakenoi doit probablement être rattaché au toponyme Saraka, de la péninsule du Sinaï mentionnée au VIe siècle par Étienne de Byzance (FEW Loc. cit.; Kl. Pauly, s.v. Saraka), et non à l'arabe sharqi « oriental », dérivé de sharq « Orient » (cf. FEW t. 11, pp. 220-221, note 23). »
  2. Joseph Henriet, Nos ancêtres, les Sarrasins des Alpes, Éditions Cabedita, coll. « Archives vivantes », , 134 p. (ISBN 978-2-88295-360-5, lire en ligne), « Normands, Hongrois et Sarrasins », p. 75
  3. « En 972, l'abbé Maïeul de Cluny aurait été capturé par des Sarrasins sur le pont près de [Châtelard], dont l'origine reste obscure. » (Werner Meyer, « Châtelard » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du 14 juillet 2005.)

Articles connexes

  • Portail des croisades
  • Portail du monde arabo-musulman
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