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Expansion de l'islam

Expansion de l'islam

L'expansion de l'islam passe par la conquête, mais également par le commerce et des missions jusqu'aux Philippines.

Carte de l'histoire de l'expansion de l'islam jusqu'en 750.

Premiers siècles

Expansion arabe sous Mahomet (I) et les trois premiers califes, Abou Bakr (II), Omar (III) et Uthman (IV).

Ces guerres de conquête contre les anciens empires sassanides, perse et byzantin répondent à différents objectifs : islamisation sans apport financier ou contribution financière sans conversion, Djihad pour prévenir l'Islam de l'expansion du christianisme, recherche de butins lors de razzias notamment par les nomades intégrés dans les armées musulmanes, contrôle des réseaux commerciaux par l'aristocratie marchande arabe qui est à la tête des armées, etc. Selon les récits, leur succès fulgurant est le résultat du génie militaire des arabes mais il résulte en fait de l'affaiblissement des anciens empires : leurs provinces désarmées (dans le but de maintenir ordre et sécurité, ce qui facilite les victoires militaires des tribus arabes) souffrent de divisions internes, de guerres incessantes, de l'exploitation économique et de l'oppression religieuse si bien que tout conquérant est vu comme un libérateur apportant des réponses à ces problèmes sociaux et religieux, les autorités musulmanes allégeant les impôts fonciers et menant une politique initiale de « tolérance islamique » limitée toutefois aux Gens du Livre[1].

Né en Arabie, l'islam s'est étendu par la guerre à la Perse dès 636 (Bataille de Cadésie), puis vers l'Irak, l'Iran, la haute Mésopotamie ; et à l'ouest vers la Syrie, la Palestine et l'Égypte (provinces les plus riches de l'Empire byzantin, qui démarrent son enrichissement matériel).

L'islam pénètre le monde chrétien et gréco-romain peu après la mort du prophète de l'islam Mahomet. Sous les Omeyyades, l'expansion continue, les conquêtes territoriales se faisant par voie terrestre jusqu'en Afrique de Nord amazigh à la fin du VIIe siècle et jusqu'aux côtes espagnoles au début du VIIIe siècle. En 712, certains de leurs conquis berbères menés par Tarek-Ibn-Zyad voulant son armée constituée à 100/100 de berbères (appelés les Maures car originaires de Maurétanie, royaume berbère) franchissent le détroit de Gibraltar (dès leur accostage en terre ibérique, Tareq Ibn Zyad, après avoir ordonné la destruction totale de sa flotte navale par le feu, prononça cette phrase « l’ennemi est devant vous et la mer est derrière vous »[réf. nécessaire])[2] et conquièrent l'Espagne, d'où l'architecture du style mauresque. Ils sont arrêtés à Poitiers en 732 par les troupes du maire du palais, Charles Martel, grand-père du futur Charlemagne[3].

Expansion vers l'Asie centrale, Boukhara, Kaboul, et ils atteignent la frontière de l'Indus. Contact avec l'Empire byzantin, la mer Caspienne et Caucase au nord.

L'Empire byzantin contrôle alors la mer Méditerranée, ce qui peut entraver les conquêtes arabes. Les Arabes construisent alors une flotte et attaquent Constantinople à trois reprises, mais sans succès, car le feu grégeois donne un fort avantage tactique aux défenseurs. Ceux-ci, restant maîtres de la mer bloquent donc l'expansion musulmane, et cessent de commercer avec les Arabes. La mer sera quelque temps une frontière, mais redeviendra rapidement une zone d'échanges. Après une conquête rapide d'un siècle, les frontières ne bougent plus jusqu'au XIe siècle.

Quand les Arabes ont conquis un territoire, ils établissent des camps à part et vivent du fruit de leurs conquêtes et d'impôts (la jizya) versés par les non-musulmans, en échange d'une liberté et protection restreintes. Les musulmans sont enjoints pour leur part de pratiquer la Zakât (aumône au pauvre), un des cinq piliers de l'islam, mais seront, selon les périodes, libres de la pratiquer à leur gré (c'est-à-dire sans contrôle réel) ou non.

Le VIIIe siècle est marqué par la forte résistance de l'Empire byzantin, mais aussi par une agitation à la fois politique et religieuse à l'intérieur du monde arabo-musulman. Unification et arabisation des territoires conquis (par la langue, la monnaie, l'administration), ainsi que leur islamisation (écoles instituées pour répandre le Coran, juges formés au droit musulman) sont donc entrepris.

Les sécessions politico-religieuses n'en continuent pas moins : les Abbassides fondent Bagdad. Il y a alors un déplacement vers l'est du centre politique arabo-musulman, déviant les flux d'arrivées de l'Extrême-Orient, mais éloignant ainsi le Centre du pan Ouest de l'empire. La tension qui en résulte provoque de nouvelles sécessions dont émergeront trois grandes zones de califats : abbasside, fatimide et andalouse; il en résulte aussi une émulation religieuse entre les successeurs de Mahomet.

Aux IXe et Xe siècles, l'Empire arabo-musulman ne s'étend plus sous les Abbassides.

Du VIIe au VIIIe siècle

Ruines de la cité musulmane d'Ayla (Aqaba en Jordanie), construite en 650

Les historiens ont souligné l'importance et la rapidité de la première conquête qui en un siècle permit rapidement aux Arabes, « dont l'état de civilisation était au stade de la tribu, dont les croyances religieuses étaient à peine supérieures au fétichisme et qui passaient leur temps à se faire la guerre, ou à piller les caravanes qui allaient du sud au nord »[4], de ravir à des empires séculaires et solidement établis un immense espace, du littoral atlantique aux déserts d'Asie centrale[5]. De fait, les empires byzantin et perse se disputent la domination du Moyen-Orient et sont épuisé à la suite de longues luttes, rien ne les prépare à voir arriver sur ce terrain un troisième adversaire. Héraclius vient de remporter une victoire éclatante contre la Perse de Chosroès, l'Empire romain va enfin pouvoir se concentrer sur l'Occident et vaincre les Lombards qui menacent l'Italie, son avenir semble assuré par la chute cette victoire sur la Perse qui lui restituait la Syrie, la Palestine et l'Égypte. Héraclius reçoit les félicitations de l'Inde et des Francs[6].

Byzance est prise de court par l’irruption soudaine de cet adversaire nouveau hors d’une région dont ils ne se méfiaient pas, à l’instar de leurs voisins Perses. L'Islam arrache brusquement aux mains de l'Empire la Syrie et l'Égypte qu'il croit assurée. Après la conquête des côtes, l’Islam devient une puissance maritime, prenant Chypre, puis Rhodes, la Crête, la Sicile, repoussé à Constantinople après un blocus de 5 ans en 677. Dès la conquête de l’Afrique malgré la résistance Berbère (711), puis de l’Espagne Wisigothique (732) et de la Sicile (827), la Méditerranée occidentale devient un « lac musulman ». À l'Ouest les francs sont parvenus à les repousser sur terre mais, ne possédant pas de flotte, ils ne peuvent lutter sur ce terrain ; il n’y a guère que Byzance et son feu-grégeois pour maintenir sous son contrôle les mers Égée et Adriatique.

Cette domination navale de l’Islam produit un ralentissement considérable du commerce méditerranéen, du moins pour les chrétiens, qui se traduit par un isolement de l’Occident latin que l'on peut constater dans la quasi-disparition des épices, la raréfaction de l’or que le commerce méditerranéen avait thésaurisé vers l'Orient, remplacée par le denier d’argent sous Pépin le Bref et Charlemagne, le remplacement de l’huile par la cire pour les luminaires, et celui du papyrus par le parchemin à la fin du VIIe siècle. Le monde arabo-musulman s’il ne se ferme pas totalement au commerce avec les européens (du moins avec les grandes villes commerçantes italiennes et les juifs auprès desquels ils s'approvisionnent notamment en esclaves malgré les interdictions répétée en 779, 781 et 845[7]), dédaignent néanmoins la Mare Nostrum et se tourne vers Bagdad. Ce ralentissement significatif du commerce impose de profonds changements civilisationnels à l’occident ; Pirenne y voit l’une des causes majeures de la chute des mérovingiens qui tiraient une part substantielle de leurs revenus des taxes posées sur la circulation des marchandises. Le déclin, principalement dans le Sud, de l’urbanité et des institutions ecclésiales, avec l’arrêt pendant près de deux siècles de la succession de nombreux sièges épiscopaux et des synodes, l’aristocratie terrienne et régionale supplante les grandes familles sénatoriales qui fournissaient jusque-là l’essentiel du haut-personnel ecclésiastique et laïque, et le centre du pouvoir se déplace du pourtour de la Méditerranée vers la Seine et le Rhin, régions plus agricoles, d’où provient la dynastie des carolingiens. Les dernières puissances navales occidentales comme Naples, Gaète, Amalfi et bientôt Venise sont obligées de traiter avec les musulmans pour garder le contact avec l’Orient et ses richesses, formant un cas d’exception sur le continent Européen, où l’idée antique de la civilisation méditerranéenne peut en quelque sorte subsister[8].

En Orient

Péninsule arabique

Conquêtes des débuts de l'Islam

On date la révélation du prophète Mahomet à environ 610. Les premières années sont difficiles et les musulmans sont souvent persécutés, certains migrent vers l'Abyssinie. En 622, Mahomet, chassé de la Mecque[9], se réfugie à Médine, c'est l'an I de l'Hégire. À partir de cette date, il commence à étendre son audience et son pouvoir (voir Tribus musulmanes et juives de Yathrib) et parvient à conquérir La Mecque. À sa mort en 632, il a conquis toute la péninsule arabique.

L'intense activité militaire et diplomatique qu'a été la Ridda peut être considérée comme la répression d'une apostasie, une reconquête, ou une conquête. Un exemple est le cas particulier de Musaylima (Banû Hanifâ), dernière confédération de tribus du Hedjaz à être réfractaire aux demandes musulmanes. D'autres exemples isolés sont Ayhala le Noir au Yémen, Tulayha al-Asadî dans le Nedjd, et la prophétesse Sajâh des Tamîm et des Taghlib.

Proche-Orient

Article détaillé : Guerres entre Arabes et empire byzantin.

Au Proche-Orient à l'arrivée des Arabes, l'empire byzantin est fortement affaibli par sa lutte contre les Perses sassanides.

Les Perses ont pris Jérusalem en 614 et l'ont gardée quinze ans, jusqu'en 629. Les musulmans prennent donc une ville affaiblie en 638.

Moyen-Orient et Asie centrale

Articles détaillés : Conquête islamique de la Perse et Conquête musulmane de l'Inde.
Deux des trois madrasas du Registan à Samarcande

Les Arabes, menés par les troupes du général Qutayba ibn Muslim, conquirent vers 712 les territoires des actuels Ouzbékistan et Kirghizistan[10]. Ils y entrent au contact avec les Chinois pendant le règne du premier abbasside Abou al-`Abbâs à la victoire de Talas. Ils ont appris l'islam aux peuples centre-asiatiques pratiquant jusqu'alors le zoroastrisme.

Le contrôle arabe de l'Asie centrale fut consolidé à la suite de la bataille de Talas (au Kirghizistan près de la ville actuelle kazakh de Taraz) contre les Chinois en 751. Cette victoire qui a marqué l'avancée la plus à l'Est des armées arabes a été également l'occasion d'acquérir un certain nombre de techniques chinoises dont celle de la fabrication du papier. Lors de la bataille de Talas, les Arabes, victorieux, font prisonniers de nombreux Chinois et récupèrent ainsi le secret. Ils comprennent rapidement l'intérêt de ce nouveau support pour propager l'islam, et Samarcande en sera le tout premier centre de production du papier du monde musulman. Par ailleurs, ils en amélioreront la fabrication en y incorporant à sa préparation des chiffons. Haroun ar-Rachid imposa l'usage du papier dans toutes les administrations de l'empire. Le papier arrive alors dans le reste du monde connu et en Occident grâce aux conquêtes arabes en Asie centrale. On le retrouve à Bagdad en 793, au Caire en 900, à Xàtiva (San Felipe, Espagne) en 1056 et enfin en France au début du XIVe siècle.

Jama Masjid ou Grande Mosquée, à Delhi

Les conquérants arabes se frottent aussi à la Perse et vont, à l'est, jusqu'à l'Indus. Quelques populations turques se convertissent à l'islam. Au XIIIe siècle, le monde islamique joue un rôle important pour le commerce entre l'Europe, l'Inde et la Chine, les Arabes ayant, à cette époque et jusqu'à l'arrivée des Portugais en Inde, le monopole du commerce sur la côte de Malabar. Les Arabes naviguaient par un petit bateau à voile nommé boutre. Tamerlan (1336-1405), turc converti à l'islam, fonde un Empire dit mongol mais turc de fait, dont l'existence ne sera qu'éphémère. L'un de ses successeurs, Babur restaure l'empire, en Inde surtout, que l'on nommera moghol. En Inde se produiront nombre de syncrétismes dont la tentative de l'empereur moghol Akbar, qui promulgue l'un des premiers édits de tolérance.

L'expansion de l'islam se poursuit vers l'Asie du Sud-Est et la Chine, tout d'abord par l'intermédiaire des marchands.

L'Afrique

Article détaillé : Conquête musulmane du Maghreb.
Grande Mosquée de Kairouan, fondée en 670 par le général arabe Oqba Ibn Nafaa, Kairouan, Tunisie

Les troupes d'Oqba Ibn Nafaa entrent en Ifriqya, nom donné à cette ancienne province romaine, mais il se heurte à la résistance de Kusayla. En 683, lors d'une terrible bataille, Oqba meurt ainsi que la plupart de ses hommes. Kusayla marche alors sur Kairouan, il y règnera près de cinq ans, mais des renforts venus de Syrie destituent le roi.

La conquête du Maghreb reprend et aussitôt un nouveau soulèvement gagne la région des Aurès, Dihya (Kahena) parvient à rassembler plusieurs tribus berbères et repousse provisoirement les soldats musulmans jusqu'en Tripolitaine (l'actuelle Libye). Carthage est prise en 698, la résistance est dominée à partir de 702 et l'Afrique du Nord est « officiellement » conquise en 711. Cette même année, les premiers contingents berbères et arabes passent en Andalousie, dirigés par Tariq ibn Ziyad. À la phase d’organisation militaire de la conquête, va se substituer l’administration d’un territoire encore partiellement insoumis, et non converti.

Les populations afro-arabo-persanes d'Afrique de l'Est qui commerçaient depuis des siècles avec les Arabes se sont islamisés dès le VIIIe siècle. La culture swahilie est à la fois le fruit de ce métissage et de l'islamisation de la région.

L'Europe

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Dès le VIIe siècle, de la péninsule arabique jusqu'à la péninsule Ibérique, l'expansion de l'islam se fait selon le principe de la guerre juste ou Jihad. Cette terre, alors chrétienne, avait été usée par les luttes intestines concernant l'hérétique (arianiste dans la péninsule Ibérique et donatistes dans le Maghreb) et, de ce fait, longuement persécutée par le pouvoir impérial. Ce qui explique l'accueil facile aux conquérants fait par la majorité d'entre eux au moins en Afrique du Nord. Cette terre espagnole devient le pays d'al-Andalûs pour 800 ans.

Articles détaillés : Conquête musulmane de l'Hispanie, Présence sarrasine en Francie et Al-Andalus#La traversée des Pyrénées et la conquête de la Septimanie.
Alcázar de Séville, coupole du salon des Ambassadeurs.

En revanche les courants du christianisme ont considéré d'abord très négativement l'émergence de l'islam. Cette nouvelle religion faisait obstacle à leur revendication d'universalisme (« catholique » signifiant universel), et les références aux messages de la Bible leur apparaissaient, ainsi qu'aux Juifs, plutôt comme une hérésie schismatique (pour les courants qui utilisent ce concept) que comme une reconnaissance. Au mieux, l'islam leur apparaissait comme une forme de concurrence légère, partageant sa reconnaissance du Dieu unique, mais réfutant en revanche l'idée de Trinité et ayant par ailleurs besoin d'une évangélisation.

Jusqu'à l'arrivée des Turcs Seldjoukides, pourtant, la cohabitation à Jérusalem se passe sans difficulté majeure, malgré les invasions répétées de l'Europe par des troupes maures se réclamant de l'islam. La situation change totalement avec l'occupation turque, qui entend interdire aux chrétiens le passage vers les lieux saints.

Une tension se crée alors. Pour l'Occident chrétien, le mahométan devient l'infidèle par excellence, et Mahomet (déformé parfois en baphomet) celle d'un démon perfide, qui prêche au nom de Dieu pour détourner les fidèles de la vraie foi. Parfois on l'assimile à l'Antéchrist, parfois plus simplement on rappelle une parole attribuée par les Évangiles à Jésus et mettant en garde contre de faux prophètes qui viendront après lui.

La conquête islamique, comme plus tard les croisades, sont en fait aussi motivées

  • pour les chefs de guerre, par l'envie d'étendre leur territoire
  • pour les populations préparées à cette fin, par une nécessité perçue de répandre la vraie foi

L'acmé de la civilisation musulmane (sur le plan du développement scientifique et technique) se situe aux VIIIe et IXe siècles.

Les bénéfices culturels et techniques retirés par les territoires occidentaux issus de l'expansion musulmane sont objet d'un débat d'historiens concernant les transmissions.

Articles détaillés : Civilisation islamique en al-Andalus et Sciences et techniques islamiques.

Les progrès sont tels qu'on peut parler de « première renaissance », bien antérieure au phénomène qui aura lieu en Italie à partir du XIIIe siècle. Les conquérants n'en sont pas les auteurs, mais ils les ont reçus des pays de vieille civilisation qu'ils ont conquis par la force : (Syrie, Liban, Égypte, Mésopotamie, province romaine d'Afrique). L'imprimerie viendra ensuite inverser le sens du décalage chronologique.

Bataille de Poitiers, en octobre 732

Plus que la victoire de 732 par Charles Martel, qui repousse l'invasion à Poitiers, c'est l'échec du siège de Constantinople qui stoppe la progression des armées arabes. Les établissements maures perdureront longtemps sur les rives ouest Européennes de la Méditerranée : la Sicile fut conquise à partir de 827, Malte en 870, les Baléares en 902.

On connaîtra le mouvement inverse de guerre juste aussi, quelques siècles plus tard, dans la Reconquista de la péninsule ibérique qui débute véritablement à la bataille de Las Navas de Tolosa, la première victoire de cette campagne, et s'achève au XVe siècle par la conquête des derniers reinos de Taïfa en 1492 (conquête de Grenade). Cette date correspond aussi selon Jacques Attali et Arnold Joseph Toynbee à l'extermination des derniers noyaux de résistance chrétienne en Égypte. Quelques croisades préalables destinées à reconquérir le tombeau du Christ avaient rouvert aux pays chrétiens la route des épices en s'emparant des échelles du Levant tel le port d'Ascalon, en Palestine, l'origine du mot « échalote ».

L'Inde

L'histoire de l'islam aux Indes ne s’arrête pas aux frontières de l'Inde dans ses frontières de 1947 et de 1971. Elle est inséparable de la progression musulmane dans le sous continent Indien dans son ensemble. On date la percée musulmane par les Arabes en 711. Le XIe siècle incarne le début de la véritable expansion de l'Islam en Inde, notamment avec l'arrivée de nombreuses tribus turco-mongoles musulmanes, dans le sillage de l'empire de Gengis Khan et le chaos des invasions mongoles en Asie centrale.

En 1414 Sayyîd s'empare du trône de Delhi, puis Bahlul fonde la lignée des Lodi en 1451. En 1526 la dynastie des Lodi s’éteint, victime des conquêtes lancées par Babur, descendant de Tamerlan. Il fonde ce qui deviendra l'empire Moghol, dernière dynastie régnante de l'Inde, qui parviendra à mettre la quasi-totalité du sous-continent indien sous la domination de souverains musulmans. Cette période prendra fin avec la colonisation britannique.

La conquête ottomane

Article détaillé : Situation géostratégique de l'Empire ottoman.
Carte des conquêtes de l'Empire ottoman jusqu'en 1683

Au IXe siècle, on note la progression de peuples turco-mongols de la région des montagnes Altaï et du lac Baïkal vers l'ouest; ces peuples s'islamisent progressivement. Par la suite, appelées en renfort par le calife abbasside pour calmer les agitations, des populations turques appelées Seldjoukides s'installent à Bagdad au XIe siècle.

L'islam s'étend en Asie Mineure et en Inde. Un prince afghan converti à l'islam instaure un sultanat en Inde. Il y a différentes influentes familles dans les tribus turques en Asie Mineure, et la famille Osman, implantée près d'Istanbul, va entreprendre la conquête de l'Asie Mineure et des Balkans. Constantinople tombe en 1453. L'expansion de l'islam en Europe a été le fait des Ottomans en particulier sur les Albanais et sur les slaves de Bosnie.

L'Asie du Sud-Est insulaire

Article détaillé : Islam en Indonésie.

Époque contemporaine

Article détaillé : Nombre de musulmans par pays.

En 2010, le nombre de musulmans dans le monde est estimé à 1,6 milliard, soit 23,2 % de la population mondiale[11].

Carte des pays musulmans au début du XXIe siècle.

Depuis leur indépendance, certains pays de la bande sahélienne d'Afrique noire ont noué des relations religieuses avec les pays arabes musulmans (Niger, Mali, Tchad) plutôt qu'avec les anciens colonisateurs. Les Africains du Sahel et les Arabes musulmans avaient des contacts approfondis des siècles avant l'arrivée des Européens car les caravanes de chameaux menées par les Arabes, transportaient le sel, l'or et l'ivoire à travers le Sahara. La facilité de diffusion de l'islam en Afrique s'explique aussi par le fait que ce sont les pays du Golfe, finançant la construction de Mosquées et de madrassas, et non plus des évangélisateurs comme dans le cas du christianisme[12]. Il est à noter qu'il y a très peu d'échanges religieux entre les pays du Nord et du Sud du Sahel. En revanche, la rivalité entre les pays sahéliens d'Afrique Noire, et la bande côtière, datent de bien avant la colonisation, et ont un fond ethnique.

Cette expansion est aussi source de tensions et de conflits. En Côte d'Ivoire ou au Nigeria, par exemple, l'opposition entre les populations musulmanes dans le nord du pays et les populations chrétiennes du sud alimente une instabilité permanente qui peut aller jusqu'au conflit armé à l'échelle nationale (Côte d'Ivoire) ou en tout cas à des attaques et représailles dans les régions « mixtes » (Nigeria). Aux questions religieuses se greffent cependant des intérêts économiques et politiques (partage des richesses et du pouvoir politique) dans la genèse des affrontements.

La diffusion de l'islam hors du monde arabo-musulman traditionnel s'explique aussi en partie par la croissance des flux migratoires à partir des pays de religion et de culture musulmane. C'est le cas dans les pays occidentaux où l'immigration de populations musulmanes s'est développée depuis les années 1950. Cette immigration semble toutefois avoir un impact aussi bien démographique, ethnique, religieux et politique dans les pays occidentaux.

L'islam continue aussi sa diffusion vers l'est en Asie. En Indonésie notamment, l'islam, arrivé avec des marchands arabes, indiens et chinois qui faisaient escales dans les ports de Java et Sumatra depuis au moins le XIIe siècle, a eu une progression plutôt lente. De nos jours, 88 % de la population indonésienne est administrativement enregistrée comme musulmane.

Projections

Une étude conduite en 2015 par le Pew Research Center s'attache à établir l'évolution des religions dans la population mondiale. Le tableau ci-dessous indique le pourcentage de musulmans dans les différentes régions du monde de 2010 à 2050[11]

Région20102020203020402050
Afrique du Nord et Moyen-Orient 93,0 % 93,1 % 93,3 % 93,5 % 93,7 %
Afrique subsaharienne 30,2 % 31,4 % 32,8 % 34,1 % 35,2 %
Asie et Océanie 24,3 % 25,7 % 27,0 % 28,3 % 29,5 %
Europe (sans la Turquie) 5,9 % 6,8 % 7,8 % 9,0 % 10,2 %
Amérique du Nord (États-Unis et Canada) 1,0 % 1,3 % 1,7 % 2,0 % 2,4 %
Amérique du Sud, Amérique centrale et Caraïbes 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 %
Monde 23,2 % 24,9 % 26,5 % 28,1 % 29,7 %

Si les tendances démographiques actuelles se poursuivent, l'islam pourrait dépasser le christianisme et devenir la première religion au monde d'ici 2070[11].

Cette croissance continue de l'islam s'explique par le fait que les musulmans sont en moyenne plus jeunes et ont plus d'enfants que les membres des autres religions[11].

Repères chronologiques

  • 570–632 : Vie du prophète de l'islam Mahomet
  • 622 : L'Hégire. Le début du calendrier musulman correspond à la fuite de Mahomet chassé de la Mecque qui se réfugie à Yathrib, future Médine.
  • 630 : Prise de La Mecque (pacte d'Houdaibiya) après 8 ans de conflit avec les tribus Qorayshites de la Mecque.
  • 632-661 : Les quatre premiers califes et le début de l'expansion au Proche-Orient et en Égypte
  • 638 : Prise de Jérusalem
  • 642 : les musulmans pénètrent en Égypte.
  • 656 : Assassinat de `Uthman. Bataille du chameau. Début de la fitna.
  • 661 : Assassinat de `Ali ; début du chiisme.
  • 661–750 Dynastie des Omeyyades (Damas siège du califat)
  • 698 : chute de Carthage
  • 711 : Débarquement en Espagne, amorce de la Conquista mauresque.
  • 718 : Début de la Reconquista dans les Asturies. Échec du siège de Constantinople par les Arabes.
  • 771 : achèvement des conquêtes de l'Indus et de l'Espagne.
  • 732 : défaite arabo-berbère contre Charles Martel à Poitiers.
  • 750–1258 : dynastie des Abbassides (Bagdad siège du califat)
  • 878 : Occultation du douzième imam, descendant de `Ali.
  • 1000 : début des conquêtes en Inde par des souverains turc-musulmans.
  • 1037 : mort du penseur Ibn Sina (Avicenne).
  • 1099 : prise de Jérusalem par les croisés
  • 1187 : Saladin reprend Jérusalem aux croisés
  • 1198 : mort du philosophe Ibn Rouchd (Averroès).
  • 12501517 : dynastie des Mamelouks en Égypte
  • 1258 : destruction de Bagdad par les Mongols, fin des Abbassides. Dynastie des Ilkhans mongols.
  • 1297 : mort du sultan Malik as-Salih de Pasai, premier royaume musulman indonésien (Sumatra).
  • 1419 : Le roi de Malacca se convertit à l'islam.
  • 1453–1571 : apogée de l'Empire ottoman, entre la prise de Constantinople (Istanbul) et la défaite navale de Lépante.
  • 1492 : chute du Royaume de Grenade, fin de la reconquête chrétienne en Espagne.
  • 1683 : échec relatif des Turcs ottomans (ils ne repartiront en effet qu'en échange d'un tribut) devant Vienne. L'empire commence un lent déclin.
  • 1798 : arrivée de Bonaparte en Égypte. Celui-ci adopte une stratégie en demi-teinte, se déclarant l'ami du sultan ainsi que du peuple égyptien, mais l'ennemi des mamelouks qui se comportent comme en pays conquis, et faisant proclamer cette déclaration dans tout le pays.
  • 1830 : début de la conquête française de l'Algérie.
  • 1881 : début du mouvement mahdiste au Soudan. Protectorat français en Tunisie.
  • 1882 : protectorat britannique sur l'Égypte.
  • 1912 : protectorat français au Maroc.
  • 1920 : mandat français sur la Syrie, le Liban ; mandat britannique sur la Palestine mandataire et l'Irak.
  • 19211926 : Guerre du Rif au Maroc.
  • 1922 : indépendance de l'Égypte.
  • 1924 : abolition du califat en Turquie par Mustafa Kemal.
  • 1928 : fondation en Égypte du mouvement des Frères musulmans.
  • 1932 : les territoires conquis par Abd al-Azi ibn Saoud deviennent le royaume d'Arabie saoudite.
  • 1956 : Indépendance de la Tunisie et du Maroc.
  • 1962 : Indépendance de l'Algérie.
  • 1979 : Révolution iranienne.
  • 2010 : début du Printemps arabe.

Notes et références

  1. Khaled Ridha, Le prophète de l'islam et ses califes : religion, classes sociales et pouvoir, Éditions Publibook, 2011, p. 212-218
  2. On remarquera la similitude avec l'expression latine "brûler ses vaisseaux" (ustulare)
  3. Suzanne Citron, Le mythe national : l'histoire de France revisitée, Éditions de l'Atelier, 2008, p. 56-57
  4. Henri Pirenne, Mahomet et Charlemagne, Paris, Presses Universitaires de France, p. 107
  5. Thierry Bianquis, Pierre Guichard et Mathieu Tillier, "Les débuts du monde musulman, VIIe ‑ Xe siècle. De Muhammad aux dynasties autonomes", éd. P.U.F./Nouvelle Clio, 2012, p. 108
  6. Henri PIRENNE, Mahomet et Charlemagne, Paris, Presses Universitaires de France, , pp. 107-108
  7. ibid., p.195
  8. ibid., pp. 107-136
  9. Larousse
  10. (fr) Jacques Barrat, Coline Ferro et Charlotte Wang, Géopolitique de l'Ouzbékistan, éd. L'Harmattan, Paris, 2011, p. 44
  11. 1 2 3 4 (en)The Pew Forum - The Future of World Religions: Population Growth Projections, 2010-2050
  12. univ-lyon2.fr

Articles connexes

Sources et bibliographie

  • Ferdowsî, Shâh Nâmeh [détail des éditions], 1000
  • Pascal Buresi, Géo-histoire de l'islam, Paris, Belin, Sup-Histoire, 2005, 355 p.
  • « Chrétiens et musulmans, le premier face-à-face VIIe-VIIIe siècle », dans Le Monde de la Bible, no 154, novembre 2003.
  • Louis Chagnon, La conquête musulmane de l'Égypte (639-646), Economica, 2008 (ISBN 978-2717855937)
  • Alfred Schlicht, Die Araber und Europa, Stuttgart 2008

Liens externes

  • Les particularités de l'islam au Maghreb par Paul Balta, Ancien directeur du Centre d'études de l'Orient contemporain à l'université de Paris III-Sorbonne Nouvelle.
  • Les particularités de l'islam marocain par Bernard Lugan, Maître de conférence à l'université de Lyon III.
  • Textes sur l'islam, la conquête arabe et la société musulmane
  • La conquête musulmane de l'Occident par Philippe Conrad, Historien. Directeur de séminaire au Collège Interarmées de Défense.
  • Portail du monde arabo-musulman
  • Portail du Moyen-Orient
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