Privacy Policy Cookie Policy Terms and Conditions

[HOME PAGE] [STORES] [CLASSICISTRANIERI.COM] [FOTO] [YOUTUBE CHANNEL]


Antéchrist

Antéchrist

Icône de paronymie Cet article possède un paronyme ; voir : L'Antéchrist.
Page d'aide sur les redirections « Antichrist » redirige ici. Pour le film de Lars von Trier, voir Antichrist (film).
L'Antéchrist et Satan, représentés par Luca Signorelli dans une fresque de la chapelle San Brizio (cathédrale d'Orvieto).

L'Antéchrist est une figure commune à l'eschatologie chrétienne et islamique[1], mais dans un sens différent. Elle apparaît dans les épîtres de Jean et dans la deuxième épître aux Thessaloniciens de Paul de Tarse sous des formes variables mais puise ses origines dans la notion d'« anti-messie » déjà présente dans le judaïsme[2].

Le terme désigne parfois un individu — souvent monstrueux —, parfois un groupe ou un personnage collectif. Cette figure d'imposteur maléfique qui tente de se substituer à Jésus-Christ a nourri de nombreuses spéculations et interprétations dès les premiers développements du christianisme à travers la littérature patristique, qui se sont enrichis encore au fil des siècles, situant l'intervention de l'Antéchrist lors des dernières épreuves précédant la fin du monde[3].

Dans l'islam, diverses traditions prophétiques (hadiths) mettent en scène al-Dajjâl (l’Imposteur) — l'équivalent de l'Antéchrist — dont la venue est un point déterminant de l’eschatologie musulmane. Il apparaît à la fin des temps et doit être éliminé par le prophète Îsâ (Jésus) lors de son retour. Les traditions sont nombreuses à ce sujet et varient selon les confessions et les commentateurs[4].

Nombre de personnages, de personnalités, voire d'entités, sont assimilés à l'Antéchrist au cours des siècles et jusqu'à nos jours, essentiellement dans des contextes ou épisodes eschatologiques et millénaristes.

Étymologie et définition

L'Antéchrist manifesté sous la forme d'un roi.
Hortus Deliciarum (XIIe siècle).

Le mot « antéchrist » vient du grec ancien ἀντίχριστος / antíkhristos par l'intermédiaire du latin médiéval antechristus[5], mot qui vient du latin ecclésiastique antichristus. Bien que la transformation du préfixe anti- (contre) en ante- (avant) date du XIIe siècle[6], on trouve la forme antichrist chez François Rabelais[6], dans la Bible de Jérusalem (traduction du XXe siècle) et dans la neuvième édition du Dictionnaire de l’Académie française[7]. Malgré cette transformation, le mot antéchrist signifie adversaire du Christ[8] et non celui qui vient avant le Christ. De même, en latin, antechristus et antichristus sont synonymes[9].

Le mot antikhristos est utilisé au pluriel dans les Épîtres de Jean, désignant les judéo-chrétiens qui se détachent de la communauté par leur refus de la reconnaissance de la pleine divinité du Christ ou de son incarnation. Par la suite, différentes représentations de personnages mythiques d'antéchrists seront modelés tant par l'eschatologie juive que par les pères de l'Église[6]. En français, dès le XIIe siècle, le mot a désigné tout à la fois, dans une acception populaire péjorative, un méchant homme et, dans des acceptions didactiques, un esprit du mal devant apparaître à la fin des temps ou encore un adversaire du Christ, un apostat[6].

Les manuscrits de la mer Morte et la notion d'Antéchrist

Depuis sa découverte parmi les manuscrits de la mer Morte et sa publication en 1947, le manuscrit numéro 2Q246 trouvé à Qumran a provoqué des controverses virulentes[10]. Le manuscrit évoque une prophétie d'ordre eschatologique, une personnalité dont il écrit ce qui suit :

« [… Après nombre de tueries] et des massacres, un prince des nations [se lèvera…], le roi d'Assyrie et d'Égypte […], il règnera sur le pays […], lui seront assujettis et tous [lui] obéiront. [Son fils également] sera appelé Le Grand, et sera appelé Fils de Dieu, ils l'appelleront Fils du Très-Haut. Mais tels les météores que tu as aperçus dans ta vision, tel sera son royaume. Ils ne règneront qu'un petit nombre d'années sur le pays, tandis que les peuples piétineront les peuples, et que les nations piétineront les nations. Jusqu'à ce que le peuple de Dieu se lève. Alors tous se reposeront de la guerre. Leur royaume sera un royaume éternel, et toutes leurs voies seront justes. Il jugeront la terre avec équité, et toutes les nations feront la paix. La guerre disparaitra du pays et toutes les nations se soumettront à eux[11]. »

Un autre manuscrit, 1Qm est considéré étant lié à celui-ci, qui décrit la guerre des fils de lumière contre les fils des ténèbres. Or, selon les évangiles, Jésus nommait ses disciples fils de lumière[12].

D'après la lecture des exégètes Michael Wise, Martin Abegg Jr., et Edward Coo, ce passage évoque l'Antéchrist[13],[12]. Ils établissent un parallèle avec des passages du Nouveau Testament dans lesquels le titre de « Fils du Très-Haut » est attribué à Jésus (Luc 1,32-33) : « Il sera Grand et sera appelé Fils du Très-Haut, … et à son royaume, il n'y aura point de fin ». Ceux-ci précisent que toute prétention humaine à la filiation divine n'a jamais trouvé grâce aux yeux du judaïsme (Esaïe 14, 12-21) et ajoutent que, selon Jean, c'est pour cette raison que Jésus fut accusé par ses contemporains ; (Jean 10 : 33) : « Nous voulons te lapider pour un blasphème, car bien que tu sois homme tu te fais dieu »[13].

Cependant, un autre concept, celui de « Fils de l'Homme », a été utilisé pour Jésus dans le Nouveau Testament en conformité avec le Tanakh, et c'est progressivement que la notion de « Fils de Dieu » s'est finalement imposée de façon systématique[14]. Selon d'autres spécialistes, Jésus lui-même se désigne plutôt comme le « Fils de l'Homme ». La notion christologique d'un « Fils de l'Homme » humain lié au Père (Abba) précède celle de « Fils de Dieu »[15]. Quant au Coran, il réfute que Jésus aurait affirmé être Dieu ou le Fils de Dieu, et soutient que cela est une déformation des chrétiens postérieure à Jésus-Christ[16].

L'antéchrist dans le christianisme

L'Antéchrist et ses fidèles, représentés dans un vitrail de l'église Sainte-Marie de Rostock.

Le terme « antéchrist » n'apparaît pas dans les textes chrétiens de base qui constituent le socle de l'enseignement chrétien sur la fin des temps[17] : il n'apparaît ni dans l’Apocalypse de Jean, ni dans le Livre de Daniel, ni dans la deuxième épître aux Thessaloniciens, ni dans l'évangile selon Matthieu dans la discussion de Jésus sur les signes « de la fin du monde »[18] qui n'emploie d'ailleurs jamais le terme au cours de son ministère. L'« Homme du Péché », l'« Homme de l'Impiété », l'« Homme sans Loi » ou l'« Impie » a ainsi reçu différents noms au fil du temps, désignant tantôt un individu, tantôt un groupe ou un personnage collectif[19]. Le texte le plus influent concernant la construction de la figure de l'« antéchrist » - la deuxième épître aux Thessaloniciens[20] ne le connait d'ailleurs pas sous ce nom[17].

Les mots « antéchrist » et « antéchrists » (« antichrist » et « antichrists » dans la Bible de Jérusalem) n’apparaissent que cinq fois dans la Bible, dans deux des trois épîtres de l'apôtre Jean[21],[22] :

« Qui est menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ ? Celui-là est l'antéchrist, qui nie le Père et le Fils. »

 (I Jean 2:22, LS)[23]

Petits enfants, c'est la dernière heure, et comme vous avez appris qu'un antéchrist vient, il y a maintenant plusieurs antéchrists :

« par là nous connaissons que c'est la dernière heure. »

 (I Jean 2:18, LS)

« … et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n'est pas de Dieu, c'est celui de l'antéchrist, dont vous avez appris la venue, et qui maintenant est déjà dans le monde. »

 (I Jean 4:3, LS)

Cependant, une autre version de ce passage est conservée dans la Vulgate[24], chez Irénée de Lyon[25] et Origène :

« et tout esprit qui divise Jésus-Christ, n’est point de Dieu ; et c’est là l’Antechrist, dont vous avez entendu dire qu’il doit venir ; et il est déjà maintenant dans le monde. »

 (I Jean 4:3, Saci)[26]

« Car plusieurs séducteurs sont entrés dans le monde, qui ne confessent point que Jésus-Christ est venu en chair. Celui qui est tel, c’est le séducteur et l’antéchrist. »

 (II Jean 1:7, LS)

Le terme semble ici décrire n'importe quel faux docteur, faux prophète ou corrupteur de la foi chrétienne, mais il semble quelquefois indiquer une personne précise ou un simple esprit trompeur qui suscite un faux enseignement, et dont la présence est un signe de la fin des temps. Cependant, dans la compréhension populaire, beaucoup de chrétiens identifient cet Antéchrist particulier avec l'« homme du péché, le fils de la perdition » mentionné dans la deuxième épître aux Thessaloniciens (2:2) et avec différentes figures de l’Apocalypse, y compris le Dragon, la Bête, le Faux Prophète et la Prostituée de Babylone. L'Antéchrist est compris de diverses façons, soit comme un groupe ou une organisation, soit comme un système de gouvernement fondamentalement mauvais ou une religion fausse ; ou, plus généralement, comme un individu, comme le chef d’un gouvernement mauvais, un chef religieux qui remplace l'adoration du Christ par une fausse adoration, l'incarnation de Satan, un fils de Satan, ou un être humain placé sous la domination de Satan.

L’idée que l'Antéchrist est une personne semble se combiner dans la première épître de Jean avec celle qui en fait une catégorie de personnes. Jean y parle de « plusieurs Antéchrists » qui incarnent l'« esprit de l'Antéchrist », qui auraient vécu dès le premier siècle (« et qui maintenant est déjà dans le monde », 4:3) et continueraient encore à exister jusqu’à maintenant. Comme Jean l’écrit, un tel Antéchrist (l'adversaire du Christ) est quiconque qui « nie que Jésus est Christ », « nie le Père et le Fils » « ne reconnaît pas Jésus » et « ne reconnaît pas sa venue ».

Des idées liées et des références apparaissent en beaucoup d'autres endroits dans la Bible et divers apocryphes, si bien qu’un portrait biblique plus complet de l'Antéchrist a été créé peu à peu par les théologiens chrétiens et la religiosité populaire. L'Évangile selon Matthieu met en garde contre « les faux Christs » en plusieurs endroits et contre les trompeurs qui prétendraient être le Christ revenu. (Mat. 24:5, 24)

Dans la « Petite Apocalypse » de Paul de Tarse (deuxième épître aux Thessaloniciens, 2:1-12), on s’attend à ce que « l’homme du péché », « le fils de la perdition » s’installe dans le temple de Dieu, sous le prétexte qu’il est Dieu lui-même. Cette représentation de l’Antéchrist conserve le souvenir des actions du roi séleucide Antiochos Épiphane, qui vers 170 av. J.-C. commanda aux Juifs de sacrifier des porcs sur l’autel, quatre fois par an le jour du Shabbat, pour lui rendre hommage comme au dieu suprême du royaume. Paul semble avertir ses lecteurs, par cette allusion à des événements passés, qu’ils doivent s’attendre à des malheurs semblables dans l’avenir. Si quelques chrétiens estiment que les événements annoncés dans ce passage se sont produits peu après, et donc ont déjà eu lieu, beaucoup d’autres croient au contraire que l’Antéchrist n’est pas encore paru.

« Maometis » au Moyen Âge

Au Moyen Âge, Mahomet fut identifié à l'Antéchrist par des chrétiens, notamment par le pape Innocent III. Comme son nom peut se dire « Maometis » ou « Moametis » en grec, le calcul fut le suivant : MAOMETIS = 40 + 1 + 70 + 40 + 5 + 300 + 10 + 200 = 666[27]. Cette interprétation eut cours au moins jusqu'au XIXe siècle[28].

Les guerres de religion

Lors des guerres de religion, catholiques et protestants utilisèrent le nombre de la Bête, les uns comme les autres, pour s'accuser mutuellement d'incarner l'Antéchrist. Un certain Petrus Bungus, catholique, s'efforça de démontrer que 666 était synonyme de Luther selon l'alphabet numéral latin : LVTHERNVC = 30 + 200 + 100 + 8 + 5 + 80 + 40 + 200 + 3 = 666[29]. En sens inverse, les Réformés assimilèrent le pape, c'est-à-dire le « vicaire du Fils de Dieu » (Vicarius Filii Dei), au nombre de la Bête, selon le calcul suivant : VICarIUs fILII DeI = 5 + 1 + 100 + 1 + 5 + 1 + 50 + 1 + 1 + 500 + 1 = 666[29].

Livre de Mormon

Dans le mormonisme, le terme anti-Christ se réfère à ceux qui nient la divinité de Jésus-Christ, nient l'Évangile, et s'opposent à sa foi. Les Mormons généralement reconnaissent trois personnages dans le Livre de Mormon comme anti-Christs. Ce sont Sherem, Néhor et Korihor, mais seulement Korihor est explicitement appelé un anti-Christ. Sherem acceptait la loi de Moïse, mais niait qu’un Christ existerait un jour. Néhor était un prêtre qui exigeait des paiements, enseignait la réconciliation universelle, mais estimait que le repentir est inutile. Korihor était un athée[30].

Dans l'islam

Apparaissant dans la tradition musulmane, il fait mention d'une figure eschatologique appelée al-Dajjâl (le Trompeur ou l'Imposteur) ou al-Masîh al-Daajjâl (le Faux Messie ou le Christ imposteur)[31] correspondant à l'Antéchrist. C'est un faux-messie qui apparaît à la fin des temps. Certains courants l'identifient à la « Bête » (dâbba)[32], dont parle le Coran[33] qui sort de terre parmi d'autres signes annonciateurs. Cependant, selon Malek Chebel ce sont seulement certains exégètes qui identifient l'antéchrist à la bête[34]. D'autres encore le confondent avec Satan (« Iblis »). Ce personnage ignoble et perfide est présenté avec insistance comme étant borgne « alors que Dieu, Lui, n’est pas borgne »[35],[36] et doit ainsi apparaître juché sur un âne blanc[37] à la tête de l'armée d'« ennemis des imams »[38] à partir d'une terre d'Orient appelée Khorassan[35],[39] pour répandre l'iniquité et la tyrannie sur le monde durant quarante jours (ou quarante ans) symboliques[40]. Il restaurera le paganisme, l’adoration des idoles[41] avant d'être combattu pour l'établissement de la justice eschatologique. La plus grande partie de ses soldats seront « des Juifs d’Ispahan », au nombre de 70 000[42] mais toute son armée sera mise en déroute, « et rien de ce que Dieu a créé ne dissimulera de Juif en ce jour sans qu’il le fasse parler : pas un arbre, une pierre, un mur, une bête qui ne dise : ô serviteur de Dieu, ô musulman, voici un Juif, viens le tuer ! »[43].

La tradition musulmane mentionne aussi « Al-Mahdi » un autre personnage important de l'eschatologie islamique. Pour les chiites, il correspond au douzième imam (Kitab al-Kafi), disparu en 940[44]. Cette affirmation est contestée par les sunnites qui ne reconnaissent pour l'heure, que 4 califes orthodoxes, à savoir Abou Bakr As-Siddiq, Omar ibn al-Khattâb, Othmân ibn Affân, et Ali ibn Abi Talib au nombre des 12 califes de la Oummah. Il sera à la Mecque en compagnie d'une partie des Fils d'Israël venant du Khorassan. Ne pourra l'éliminer physiquement que ÎsâJésus — qui descendra au minaret blanc à l’est de Damas (hadith d'An-Nawwaawee ibn Sam'âane au sujet de la sortie d'Ad-Dadjaal et de la descente d'Îsâ). Pour la tradition sunnite, c'est Îsâ lui-même qui combat al-Dajjâl. Pour certains, Îsâ serait remplacé par le Mahdi, le sauveur eschatologique[45], en effet, certains théologiens musulmans ont tantôt réfuté l'existence du Mahdi, tantôt le retour du Messie[46] qui, après la mort du Dajjal, se mariera, aura des enfants et sera enterré à côté de Mahomet[43] au cimetière d'Al-Baqi à Médine. D'après Yûsuf al-Wâbil, la source la plus redondante est la version où c'est Îsâ lui-même qui tue l'Antéchrist à la porte de Lod[47] ainsi que celle où le Mahdi a comme principale caractéristique de combattre non pas l'antéchrist lui-même mais son armée.

Les deux courants sunnite et chiite s'accordent globalement sur la description du personnage de l'Antéchrist appelé Dajjâl. Cependant, dans le chiisme, l'Antéchrist ne possède pas la même valeur dogmatique, ni même son opposant, al-Mahdi, ce dernier correspondant également au dernier imam caché censé appartenir à la descendance de Ali ibn Abi Talib le gendre du prophète Mahomet, et quatrième calife de l'islam.

Récits traditionnels

Les nombreuses histoires circulant sur l'Antéchrist ne concordent que sur certains points dont le principal est qu'il apparaît avant la fin des temps[48] pour tenter et tromper[49] l'humanité et lui demander de croire en lui, accomplissant miracles et prodiges puis se prétendant être Dieu lui-même. Diverses traditions musulmanes mettent en scène des personnages évoquant l'Antéchrist — à l'instar d'un jeune homme juif du nom de Ibn Sayyâd — que le prophète Mahomet rencontre dans un épisode rapporté dans le Sahih Muslim[50], qui semble avoir été un prophète rival de ce dernier et qui est parfois assimilé à l'Antéchrist[51] — ou mis en rapport avec celui-ci, à l'instar du chrétien converti à l'islam du nom de Tamim ad-Dari, affirmant à Mahomet avoir, au cours d'un voyage, rencontré l'Antéchrist[52], « gigantesque et le plus durement garrotté » mais bientôt libéré et prêt à sillonner la terre entière à l'exception de La Mecque et Médine, protégées par des anges[53].

Son aspect physique

Son aspect physique est assez vague et diverge selon les commentateurs : il est décrit physiquement tantôt comme un jeune homme[réf. nécessaire], tantôt comme un « un homme rouge, de forte corpulence »[54],[55], borgne d'un œil[56],[57] tandis que l'autre est parfois présenté comme vêtu d'une « membrane épaisse »[58], généralement présenté comme ayant des cheveux « crépus »[59],[55], mais comme ayant des cheveux « lisses » selon un hadith considéré faible[60] cheveux décrits également comme « touffus »[58],[61]. Selon certains, il porte l'inscription « kafir » (mécréant ou incroyant) entre les deux yeux que seuls les vrais croyants peuvent lire[62].

Son épreuve

Son épreuve est redoutable. Selon un hadith rapporté par Boukhari, Houdhayfa a transmis que le prophète Mahomet a dit que : « À sa sortie, le faux messie sera doté d'eau et de feu. Ce qui paraîtra aux yeux des gens comme étant feu, ne sera en vérité qu'eau fraîche, et ce qui leur paraîtra eau fraîche ne sera que le feu brûlant ! Celui qui sera témoin de ce jour, qu'il se jette dans ce qui lui apparaîtra comme du feu, car ce sera pour lui de l'eau douce et fraîche ! »

L'antéchrist dans la philosophie

Chez Nietzsche

Dans son livre L'Antéchrist, le philosophe Nietzsche conçoit l’avenir de l’homme à la lumière de l'histoire des valeurs occidentales qui se sont largement diffusées dans le monde. Selon lui, ces valeurs compromettent les progrès de l'humanité, car elles sont fondées sur les principes dépréciateurs de la morale chrétienne (ce qui est faible est bon) ; la valeur essentielle de ce système contre-nature, du ressentiment et de la pitié, juge la vie d'un point de vue pessimiste (« À quoi bon ? » « Pourquoi chercher satisfaction ici-bas ? » « Il y a une vie meilleure qui justifie celle-ci ».). L'auteur évoque, avec une éloquence caractéristique, au moyen d'une rhétorique plus invocatrice, et passionnée, qu'argumentée, la nécessité d'une alternative radicale, antithétique, à cette interprétation dépréciatrice de l'existence, et de tout son système de valeurs. La meilleure alternative à ces principes moraux viciés, corrompant les bases mêmes de la civilisation, est leur retournement pur et simple ("inversion de toutes les valeurs"). On en trouve l'expression précoce dans le courant humaniste à la Renaissance, qui définit selon Nietzsche l'esprit salutaire de l'Antéchrist, et la réalisation de l'homme par son propre dépassement ("l'homme étant en lui-même une fin"), et non l'inverse... Cette réfutation du message évangélique, et son lot de concepts antinomiques (Volonté de puissance contre remors du péché, Eternel retour contre vision linéaire de l'histoire sainte, de son eschatologie et du cycle de sa révélation, Surhomme contre abnégation et renoncement à soi) se veulent plus anathème qu'antithèse, et plus évocation, éloquence, feu, que système ("rien ne réussit à moins que la pétulance n'y ait sa part") : Nieztsche avait bien compris qu'en matière de foi, la logique de l'exposé systématique est impuissante, ses prémisses devant d'abord être annoncées avec passion.

Anthroposophie

Selon Rudolf Steiner et sa philosophie anthroposophique, il y a deux antéchrists, l'un est la puissance de Lucifer qui est décrite comme celle qui excite dans l'homme toutes les exaltations, tous les faux mysticismes, l'orgueil qui pousse l'homme à s'élever au-dessus de lui-même[63] et l'autre la puissance d'Ahriman, décrite comme celle qui rend l'homme aride, prosaïque, "philistin", qui ossifie exagérément les corps et qui entraîne l'homme aux superstitions matérialistes[63]. Il explique que la tâche propre de l'homme est de se maintenir en équilibre entre les deux antéchrists, soit les puissances lucifériennes et les puissances ahrimaniennes; et l'impulsion du Christ aide l'humanité actuelle à garder cet équilibre[63].

Notes et références

  1. Khashayar Azmoudeh, articles Eschatologie in M.A. Amir-Moezzi, Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, p. 270
  2. Hervé Savon, article Antéchrist in Encyclopædia Universalis, édition 2006
  3. cf. Jean Delumeau, « Antéchrist, An Mil et millénarisme », in Le Monde des Religions no 16 :Les religions et la fin du monde, mars 2006, article en ligne
  4. Cf. Pierre Lory, « La fin de l'histoire dans la tradition musulmane », 27/01/2004, article en ligne, cité par Serge Lafitte, « La fin du monde en 2012 ? », in Le Monde des Religions n° 26, 1/11/2007, article en ligne
  5. Le Lexis, le Dictionnaire érudit de la langue française (Larousse, 2009, ISBN 978-2-03-584563-4)
  6. 1 2 3 4 Alain Rey (dir.), Dictionnaire historique de la langue française, éd. Le Robert, 1998, p. 750
  7. Neuvième édition du Dictionnaire de l’Académie française, dont la rédaction a commencé en 1986 : "ANTICHRIST n. m. Voir Antéchrist."
  8. • Dictionnaire de la langue française (Bordas, 1994/1998 - ISBN 2-84248-012-0): "Adversaire du Christ". Le Nouveau Petit Robert de la langue française, 2008 (ISBN 978-2-84902-321-1): "Ennemi du Christ". Le Lexis, le Dictionnaire érudit de la langue française (Larousse, 2009 - ISBN 978-2-03-584563-4) : "Imposteur qui … doit venir … avant la fin du monde pour essayer d'établir une religion opposée à celle de Jésus-Christ". Dictionnaire de l'Académie française (8e édition, 1932-1935) : "Celui qui est opposé à JÉSUS-CHRIST". Dictionnaire de l'Académie française (9e édition, 1986-) : "adversaire suprême du Christ et de Dieu". Nouveau dictionnaire de la langue française (3e édition, 1856, Pierre Larousse) : "Séducteur, ennemi du Christ, qui doit venir à la fin du monde."
  9. Dictionnaire latin-français Le Grand Gaffiot (Hachette-Livre, 2000 - ISBN 2-01-166765-8) : Antéchristus renvoie à Antichristus ("Antechristus, v. Antichristus.") et Antichristus est traduit par "l'Antéchrist" et l'"ennemi du Christ".
  10. Michael Wise, Martin Abegg Jr, Edward Cook, Les Manuscrits de la mer Morte, Perrin, 2003, ISBN 978-2-262-02082-8 (traduit de l'anglais par Fortunato Israël) ; p.328.
  11. Les Manuscrits de la mer Morte, op. cit. p.329
  12. 1 2 S. L. Matilla, Two contrasting eschatologies at Qumran (4Q246 vs 1QM), Mc.Master univ., dep. religious studies, Hamilton ON L8S 4L8, CANADA ; Revue Biblica ISSN 0006-0887 (1994), vol. 75, no4, p. 518-538./INIST-CNRS, Cote INIST : 23079, 35400005812400.0040. Nº notice refdoc (ud4) : 3736336
  13. 1 2 Les Manuscrits de la mer Morte, op. cit. p.328
  14. Pierre-Marie Beaude, Jésus de Nazareth, Desclée no 5, 1983, ISBN 978-2-7189-0235-7, p. 149.
  15. Marcel Simon et André Benoît, _Le Judaïsme et le christianisme antique d'Antiochus Epiphane à Constantin_, Presses universitaires de France, 1998, p. 87-88, ISBN 978-2-13-045723-7.
  16. Marie-Thérèse Urvoy, article Jésus in M.A. Amir-Moezzi, Dictionnaire du Coran, Robert Laffont, 2007, p. 440
  17. 1 2 Yann Redalié, Deuxième épître aux Thessaloniciens, Labor et Fides, , p. 106
  18. Matthieu 24:3, traduction Louis Segond.
  19. Jean Delumeau, La peur en Occident : 14e-18e siècles, Fayard, , p. 207
  20. 2 Th 2. 3-12
  21. Les épîtres sont dans le Nouveau Testament.
  22. Conrad Gessner (auteur), Bernard Colombat et Manfred Peters (éditeurs), Mithridates, Droz, (1re éd. 1555), 407 p. (ISBN 9782600012850, lire en ligne), p. 98, note 7
  23. Première épître de Jean, 2:22, traduction Louis Segond, 1910
  24. La vulgate lit : 4:3 et omnis spiritus qui solvit Iesum ex Deo non est et hoc est antichristi quod audistis quoniam venit et nunc iam in mundo est
  25. Contre les hérésies, livre 3, chapitre 12 traduction anglaise
  26. Première épître de Jean, 4:3, traduction de la Vulgate par le Maistre de Saci, 1759.
  27. David Brady, The contribution of British writers between 1560 and 1830 to the interpretation of Revelation 13.16-18: (the number of the beast): a study in the history of exegesis, éd. Mohr Siebeck, 1983, p. 89, extrait en ligne
  28. Le fait est signalé par John Medows Rodwell (1808-1900) dans l'avant-propos de sa traduction anglaise du Coran.
  29. 1 2 Georges Ifrah, Histoire universelle des chiffres, t. I, Laffont, coll. « Bouquins », , p. 618 et suiv.
  30. (en) doctrine antéchrist mormon
  31. Tiré du mot dajl, ce qui signifie mensonge ou imposture
  32. Khashayar Azmoudeh, articles Eschatologie in M.A. Amir-Moezzi, Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, p. 270
  33. « Et quand la Parole tombera sur eux, Nous leur ferons sortir de terre une Bête qui leur parlera ; les gens n’étaient nullement convaincus de la vérité de Nos signes (ou Nos versets). » Coran, Sourate 27 : Les fourmis (An-Naml) verset 82.
  34. Malek Chebel, Dictionnaire des symboles musulmans, éd. Albin Michel, 1995, p.131
  35. 1 2 Pierre Lory, « Les signes de la Fin des Temps dans l’eschatologie musulmane », sur paris-sorbonne.fr (consulté le 20 juin 2010) page 6.
  36. Aucun prophète n'a pas pris soin d'engager son peuple à se méfier du borgne imposteur. Or il est borgne, mais votre Seigneur, Lui, n'est pas borgne. Entre les yeux de l'Antéchrist, ces lettres sont écrites : le Kâf, le Fâ’ et le Râ’ (Kufr, c-à-d. mécréance, infidélité). Rapporté par Anas Ibn Malik, Hadith n° 5219 du Sahih Muslim.
  37. Farnáz Maʻsúmián, Life after death: a study of the afterlife in world religions, éd. Kalimat Press, 2002, p.77, extrait en ligne
  38. Mohammad Ali Amir-Moezzi,« La figure du Sauveur dans le chiisme duodécimain », in Messianismes : variations sur une figure juive, éd. Labor et Fides, 2000, p. 218, extrait en ligne
  39. Abu Bakr as-Siddiq rapporte que Le Messager d'Allah nous a dit : « L'Antichrist jaillira d'une terre de l'Orient appelée Khorassan. » (Ahmad, At-Tirmidhi no 2163, déclaré authentique par al-Albani dans Sahih al-Djami as-Saghir no 3398)
  40. Selon An-Nawwas Ibn Sam'an, les compagnons de Mahomet ont dit : « Ô Messager d'Allah ! Combien de temps restera-t-il sur la terre ? » Il répondit : « Quarante jours dont un jour long comme une année, et un autre long comme un mois et un autre long comme un vendredi (une semaine) et ses autres jours seront comme vos jours. » Hadith no 5228 du Sahih Muslim.
  41. Sur le renouveau de l’adoration des idoles, v. Barzanjî, Al-ishâ‘a fî ashrât al-sâ‘a, 181 ; Les signes de la fin des temps, 171 ; Les grands signes de la fin du monde, 63-65.
  42. Barzanjî, Al-ishâ‘a fî ashrât al-sâ‘a, 113-142 ; Les signes de la fin des temps, 88, 89, 100-101, 115-135, 148-149 ; Les grands signes de la fin du monde, 68-70, 95-114.
  43. 1 2 Pierre Lory, « Les signes de la Fin des Temps dans l’eschatologie musulmane », sur paris-sorbonne.fr (consulté le 20 juin 2010) page 7.
  44. Pierre Lory, « Les signes de la Fin des Temps dans l’eschatologie musulmane », sur paris-sorbonne.fr (consulté le 20 juin 2010) page 8.
  45. Khashayar Azmoudeh, articles Eschatologie et Heure (L') in M.A. Amir-Moezzi, Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, pp. 270, 389
  46. Ibn Khaldoun, Discours sur l'histoire universelle '(al-Muqaddima), trad. Vincent Monteil, Commission libanaise pour la traduction des chefs-d'œuvre, Beyrouth, 1968, tome II, pp. 632-678. Le Mahdi est appelé le Fâtimide dans Ibn Khaldûn (trad. Abdesselam Cheddadi), op.cit., vol. I, « À propos du Fâtimide », p. 652-681
  47. Docteur Yûsuf al-Wâbil ; Les Signes de la Fin des Temps, éditions Al-Hadith 2006. ISBN 2-930395-24-9 Dépôt légal : D/2006/9820/10. p. 286
  48. Khashayar Azmoudeh, op. cit.
  49. Cf. par ex. Abu Hurayra, « Il apportera avec lui une image du paradis et une image de l'enfer. Celle qu'il prétendra être le paradis sera en réalité l'enfer »« Riyad As-Salihin, n° 1819 » et 5222 du Sahih Muslim disponible sur hadith.al-islam.com.
  50. Hadith rapporté par `Abdullah ibn `Omar n°5215 Sahih Muslim disponible sur hadith.al-islam.com
  51. David Halperin, « The Ibn Sayyâd Traditions and the Legends of al-Dajjal », in 'Journal of the American Oriental society,n° 96, 1976, pp. 213-225, présentation en ligne
  52. Rapporté par Fatima bint Qays, Hadith n°1499 du Sahih Muslim
  53. Docteur Yûsuf al-Wâbil ; Les Signes de la Fin des Temps, éditions Al-Hadith 2006. ISBN 2-930395-24-9 Dépôt légal : D/2006/9820/10. P.159-161
  54. Docteur Yûsuf al-Wâbil ; Les Signes de la Fin des Temps, éditions Al-Hadith 2006. ISBN 2-930395-24-9 Dépôt légal : D/2006/9820/10. p. 252.
  55. 1 2 cf. par ex. Abdoullah Ibn Omar, in Al-Boukhari, no 6508
  56. Docteur Yûsuf al-Wâbil ; Les Signes de la Fin des Temps, éditions Al-Hadith 2006. ISBN 2-930395-24-9 Dépôt légal : D/2006/9820/10. p. 252-253
  57. cf. par exemple Ibn `Omar in Riyad As-Salihin, n° 1819, « site-allah.com » (Archive Wikiwix Archive.is Google Que faire ?)
  58. 1 2 Docteur Yûsuf al-Wâbil ; Les Signes de la Fin des Temps, éditions Al-Hadith 2006. ISBN 2-930395-24-9 Dépôt légal : D/2006/9820/10. p.253.
  59. Docteur Yûsuf al-Wâbil ; Les Signes de la Fin des Temps, éditions Al-Hadith 2006, ISBN 2-930395-24-9 Dépôt légal : D/2006/9820/10. p. 252-254.
  60. cf. par ex. Aimawàs Ibn Sam'àn, in Riyad As-Salihin, n° 1818, « site-allah.com » (Archive Wikiwix Archive.is Google Que faire ?)
  61. cf. Houdhayfa, in Mouslim no 5222
  62. Docteur Yûsuf al-Wâbil ; Les Signes de la Fin des Temps, éditions Al-Hadith 2006. ISBN 2-930395-24-9 Dépôt légal : D/2006/9820/10. p. 254.
  63. 1 2 3 Rudolf Steiner, Lucifer et Ahriman, Éditions Anthroposophiques Romandes, 1977, p.16

Bibliographie

  • (en) W. Bousset, The Antichrist Legend. A Chapter in Christian and Jewish Folklore, traduit par A. H. Keane, introduction de D. Frankfurter, éd. Oxford University Press, 2000 (éd. orig. allemande 1895), recension en ligne
  • Cristian Bădiliță, Métamorphoses de l'antichrist chez les pères de l'église, éd. Beauchesnes, 2005, extraits en ligne ; dans la littérature chrétienne, du Nouveau testament à Théodoret de Cyr au Ve siècle
  • Discours sur l'histoire universelle (Al-Muqaddima) d'Ibn Khaldoun, trad. Vincent Monteil, Commission libanaise pour la traduction des chefs-d'œuvre, Beyrouth (1968)
  • L'islam et la fin des temps, livre de Jean Flori
  • Dictionnaire du Coran, de Mohammad Ali Amir-Moezzi, éd. Robert Laffont (2007)
  • Les Signes de la Fin des Temps, de Yûsuf al-Wâbil, éditions Al-Hadith (2006)
  • L'Antichrist, textes traduits, introduction de Cristian Bădiliță (Bibliothèque 4), Éditions Migne (2011)

Annexes

Articles connexes

  • Apocalypse
  • L'Antéchrist, livre de Friedrich Nietzsche
  • Bête de l'Apocalypse
  • Court récit sur l'Antéchrist, (dernière partie du livre "Trois entretiens sur la Guerre, la Morale et la Religion"), de Vladimir Soloviev
  • Jour du jugement
  • Le fils de Rosemary, livre de Ira Levin
  • Lucifer et Ahriman, livre de Rudolf Steiner
  • Signes de la fin des temps en Islam

Lien externe

  • L'Antechrist par l'Abbé Augustin Lémann, Librairie catholique Emmanuel Vitte, 1905.
  • Portail de la culture juive et du judaïsme
  • Portail du christianisme
  • Portail de la Bible
  • Portail de l’islam
  • Portail de la philosophie
This article is issued from Wikipédia - version of the Monday, October 05, 2015. The text is available under the Creative Commons Attribution/Share Alike but additional terms may apply for the media files.
Contents Listing Alphabetical by Author:
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z Unknown Other

Contents Listing Alphabetical by Title:
# A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W Y Z Other

Medical Encyclopedia

Browse by first letter of topic:


A-Ag Ah-Ap Aq-Az B-Bk Bl-Bz C-Cg Ch-Co
Cp-Cz D-Di Dj-Dz E-Ep Eq-Ez F G
H-Hf Hg-Hz I-In Io-Iz J K L-Ln
Lo-Lz M-Mf Mg-Mz N O P-Pl Pm-Pz
Q R S-Sh Si-Sp Sq-Sz T-Tn To-Tz
U V W X Y Z 0-9

Biblioteca - SPANISH

Biblioteca Solidaria - SPANISH

Bugzilla

Ebooks Gratuits

Encyclopaedia Britannica 1911 - PDF

Project Gutenberg: DVD-ROM 2007

Project Gutenberg ENGLISH Selection

Project Gutenberg SPANISH Selection

Standard E-books

Wikipedia Articles Indexes

Wikipedia for Schools - ENGLISH

Wikipedia for Schools - FRENCH

Wikipedia for Schools - SPANISH

Wikipedia for Schools - PORTUGUESE

Wikipedia 2016 - FRENCH

Wikipedia HTML - CATALAN

Wikipedia Picture of the Year 2006

Wikipedia Picture of the Year 2007

Wikipedia Picture of the Year 2008

Wikipedia Picture of the Year 2009

Wikipedia Picture of the Year 2010

Wikipedia Picture of the Year 2011