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Vulgate

Vulgate

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Vulgata Sixtina.
Prologue de l'évangile de Jean, Vulgate clémentine.

La Vulgate (du latin vulgata, qui signifie « rendue accessible, rendue publique », lui-même de vulgus, qui signifie « la foule ») désigne la version latine de la Bible, traduite par saint Jérôme, entre 390 et 405, directement depuis le texte hébreu pour l'Ancien Testament et du texte grec pour le Nouveau Testament. En ceci, elle s’oppose à la Vetus Latina (« vieille bible latine »), traduite du grec de la Septante. Le fait de puiser directement aux sources judaïques lui donne aux yeux des chrétiens latins, un « plus ». Force est de constater, cependant, que la différence entre la Vetus Latina et la Vulgata est relativement cosmétique, essentiellement stylistique.

En 1454, Gutenberg réserve à la Vulgate l'honneur d'être le premier livre imprimé ; on parle de Bible à 42 lignes (par page).

Les traductions latines de l'Ancien et du Nouveau Testament

Au IVe siècle, les traductions latines des textes de la Bible, réalisées à partir de la version grecque et caractérisées, à l'origine, par leur littéralisme (elles seront désignées par la suite sous le terme générique de Vetus latina, vieille latine ; il en existe deux types de variantes : africaine, la plus ancienne, et européenne) finissent par devenir fort diverses en qualité et en précision à cause de la multiplication des manuscrits ; c'est pourquoi le pape Damase commande à Jérôme une version plus uniforme et plus fidèle. Dans une lettre adressée à Damase, Jérôme exprime ses doutes à propos de l'accueil que recevra cette révision : « vous voulez qu'avec les matériaux d'un ancien ouvrage j'en refasse un nouveau (…) quel est l'homme de nos jours, savant ou non savant, qui, se décidant à prendre en main notre ouvrage, et voyant discréditer le texte dont il se sert habituellement et dans lequel il a appris à lire, ne se récrie aussitôt, et ne me traite de faussaire, de sacrilège[1] ? »

Selon Pierre Nautin, spécialiste de la littérature patristique, plusieurs des lettres entre Jérôme et Damase auraient en fait été écrites par Jérôme après la mort de Damase. Et d'après Glen L. Thompson[2], de nombreuses fausses lettres, censées avoir été échangées entre Damase et Jérôme, ont circulé entre le VIe et le VIIIe siècle[3].

Jérôme commence la traduction du Nouveau Testament en 382 et celle de l'Ancien Testament en 385. Faisant face à des difficultés d'interprétation, il se rend en Palestine pour consulter les docteurs juifs, spécialistes du texte hébreu. Son désir est de retrouver la veritas hebraica par-delà l'héritage grec. Il lui faudra plus de quinze ans pour mener son travail à bien. Il achève son œuvre vers 405.

Le travail de saint Jérôme

Saint Jérôme traduit l’Ancien Testament à partir d’un original hébreu proche du texte massorétique, à Bethléem entre 392 et 405. Il n’a vraisemblablement pas traduit les livres deutérocanoniques, à l'exception de ceux de Tobie et de Judith, puisque ces livres ne font pas partie du canon hébraïque. La traduction latine des livres de la Sagesse, Siracide, les deux livres des Maccabées, ou Baruch ne doit rien à Jérôme[réf. nécessaire] et reflète d'anciennes versions d'inégale valeur.

Pour les Évangiles, la Vulgate de Jérôme, faite à Rome, entre 382 et 384 reprend les manuscrits grecs. Les autres livres du Nouveau Testament ne lui doivent rien : leur version latine est attribuée de façon très vraisemblable à ses contemporains, dont Rufin le Syrien qu'il a bien connu à Bethléem.

saint Jérôme par Le Caravage.

Le Psautier de la Vulgate, dit « gallican » parce que très utilisé en Gaule, est attribué à Jérôme. La traduction en a été effectuée à Bethléem sur la base du texte grec de la Septante d'Origène. La traduction effectuée sur le texte hébreu par Jérôme est postérieure et n'a jamais fait l'objet d'une utilisation liturgique. Elle ne s'est donc pas imposée lors de l'édition réalisée à Tours à la fin du VIIIe siècle, par Alcuin.

Le texte de Jérôme est une version parmi d’autres, du texte biblique. Sa Vulgata n’est pas forcément celle qui sera retenue par la suite. Ainsi, pour utiliser le texte d'un passage très connu de ceux qui assistent à la Messe de minuit, le Codex Bezae, antérieur à la Vulgate, a « Gloria in excelsis Deo, et in terra pax hominibus bonae voluntatis[4] » alors que la version de Jérôme préfère « Gloria in altissimis Deo, et in terra pax in hominibus bonæ voluntatis ». Une autre innovation, dans le Pater : Jérôme introduit le terme « supersubstantialem panem » (« pain supersubstantiel ») en lieu et place du texte antérieur et actuel « quotidianum panem » (« pain quotidien »).

La réception de la traduction de Jérôme à l'époque

Cette façon de recourir aux traditions rabbiniques pour établir le texte de la Bible chrétienne a été désapprouvée par certains à son époque, par exemple par Rufin d'Aquilée et Augustin d'Hippone qui pensaient qu'il fallait suivre la Septante[5], selon l'usage, devenu prédominant dans le christianisme après la prédication de Paul de Tarse, des Églises issues des milieux juifs hellénisés et païens. Leslie Hoppe, docteur en religion enseignant les études de l’Ancien Testament à Chicago, rapporte dans le St Anthony Messenger, que le travail de Jérôme de Stridon a produit des remous à son époque. Sa traduction « irritait les oreilles de ses contemporains (…) parce que son idée de la traduction différait de celle en vigueur à l’époque (…) On attendait des traducteurs qu’ils fassent une traduction aussi littérale que possible (…) tout le monde n’apprécia pas ses efforts. Son travail fut présenté comme teinté de judaïsme[6] ». Ses adversaires l'accusèrent d’avoir traduit les textes comme un profanateur ou un falsificateur et d'avoir suivi les Juifs[7].

Les versions successives

Épître de Jérôme dans la Bible de Gutenberg.

Dès le VIIIe siècle, les copies manuscrites recommencent à s'écarter du texte de Jérôme. Alcuin, abbé de Saint-Martin de Tours, sur la demande de Charlemagne, effectue un travail de restauration, qui sera mené à son terme par Théodulfe, évêque d'Orléans.

Plus tard, au XVIe siècle, confrontée à la montée de la Réforme protestante qui favorise de nouvelles traductions directement dans les langues vernaculaires (en allemand, français, etc.) des textes originaux hébreu et grec pour qu'ils soient compris par chaque croyant, l’Église catholique ressent la nécessité de réaffirmer la suprématie de la Vulgate : « Le sacro-saint synode (…) dispose et déclare que cette édition ancienne de la Vulgate qui a déjà été approuvée dans l'Église par le long usage de tant de siècles, doit être tenue pour authentique dans les lectures, disputes, prédications et exposés publics[8] ». Suite au concile de Trente, Clément VIII fit arrêter la publication de la Bible vulgate préparée par Sixte Quint en 1590 et promulguer une version révisée en 1592, beaucoup plus éloignée du texte médiéval, dans un souci de plus grande proximité avec les versions grecques et hébraïques de la Bible. C'est la Vulgate Sixto-Clémentine qui fera autorité dans l’Église catholique romaine jusqu'au concile Vatican II.

Au XXe siècle, le pape Pie XII requalifie comme simplement juridique la suprématie du texte latin : « Si le concile de Trente a voulu que la Vulgate fût la version latine « que tous doivent employer comme authentique », cela, chacun le sait, ne concerne que l'Église latine et son usage public de l'Écriture, mais ne diminue en aucune façon (il n'y a pas le moindre doute à ce sujet) ni l'autorité ni la valeur des textes originaux... Cette autorité éminente de la Vulgate ou, comme on dit, son authenticité, n'a donc pas été décrétée par le concile surtout pour des raisons critiques, mais bien plutôt à cause de son usage légitime dans les Églises, prolongé au cours de tant de siècles. Cet usage, en vérité, démontre que, telle qu'elle a été et est encore comprise par l'Église, elle est absolument exempte de toute erreur en ce qui concerne la foi ou les mœurs, une authenticité de ce genre ne doit pas être qualifiée en premier lieu de critique, mais bien plutôt de juridique[9] ».

La dernière révision en date, promulguée en 1979 par Jean-Paul II, est appelée la Néo-Vulgate ou Nova Vulgata[10] en latin.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

  • Texte de la Vulgate sur Lexilogos
  • (la) La Vulgate Clémentine, édition électronique
  • Pierre Gandil, La Bible latine : de la Vetus latina à la Néo-Vulgate
  • Vulgate du concile de Trente, traductions de Jérôme non retenues dans la Vulgate

Bibliographie

  • P.-M. Bogaert, La Bible latine des origines au Moyen Age. Aperçu historique, état des questions, Revue théologique de Louvain, 19, 1988, 137-159.
  • Samuel Berger, Histoire de la Vulgate pendant les premiers siècles du Moyen Age (Paris 1893).

Notes et références

  1. Jean Martianay et Pouget, Vulgate, lettres et traités, Paris, éditions des Bénédictines,
  2. Théologien américain, Martin Luther College, New Ulm, MN. Thompson cite P Nautin, Le premier échange épistolaire entre Jérôme et Damase : lettres réelles ou fictives ?, , p. 331-334
  3. (en) Glen L Thompson, Jerome Epistle 19 authenticity, WLC, PDF (lire en ligne)
  4. Luc 2, 14
  5. Pierre Gandil, « La Bible latine : de la Vetus latina à la Néo-Vulgate », Résurrection, no 99-100, (lire en ligne)
  6. (en) Leslie Hoppe, « Feature », Messenger, American Catholic, (lire en ligne)
  7. « His opponents labelled him a falsifier and a profaner of God, claiming that through his translations he had abrogated the sacred traditions of the Church and followed the Jews » — Encyclopedia Judaica, passage 9-1376
  8. Denzinger 1506, Décret touchant l'Édition & l'usage des Livres Sacrés, IVe session du concile de Trente.
  9. Pie XII, Encyclique Divino Afflante Spiritu
  10. http://www.vatican.va/archive/bible/nova_vulgata/documents/nova-vulgata_index_lt.html
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