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Ali ibn Abi Talib

Ali ibn Abi Talib

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Ali ibn Abi Talib
Titre
Calife et Commandeur des croyants
Prédécesseur Othmân ibn Affân
Successeur Al-Hassan ibn Ali
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance La Mecque (Péninsule arabique)
Date de décès
Lieu de décès Koufa (Irak)
Sépulture Najaf (Irak)
Père Abu Talib
Mère Fatima bent Assad
Conjoint Fatima Zahra, Oumm al-Banin (en), Khawlat bint Ja'far, Oumama bint Zaynab (en)
Enfant(s) Hassan, Hussein, Muhammad ibn al-Hanafiya, Abbas, Abdullah, Awn, Hilal, Ibrahim, Ja'far, Jamani, Joumâna, Khadîja, Maymoûna, Mouhammed (al-akbar), Mouhammed (al-aswat), Mouna, Nafîsa, Omar, Oumama, Oumm al-Kîrâm, Oumm Hani, Oumm Ja'far, Oumm Koulthoûm (as-soughrâ), Oumm Salama, Othmân (al-akbar), Othmân (al-asghar), Ramla (as-soughrâ), Salma, Zaynab (as-soughrâ)[1],[2].

Abū al-H̩asan ʿAlī ibn Abī T̩ālib (v. 600 - 661) (en arabe : أبو الحسن علي بن أبي طالب, en persan علی پسر ابو طالب), souvent désigné simplement par son prénom Ali (ʿAlī) est le fils d'Abû Tâlib, oncle du prophète de l'islam Mahomet, qui l’a élevé et protégé comme son propre fils après la mort de son grand-père ‘Abd al-Mottalib. Ali est né vers 600, à La Mecque (actuelle Arabie saoudite), une dizaine d'années avant le début de la mission prophétique de Mahomet. Il a été à la fois le protégé, le cousin, le disciple et le gendre de Mahomet en épousant sa fille Fâtima, née de sa première épouse Khadija en 622.

De nombreuses sources, notamment chiites, attestent qu'Ali est né à l'intérieur de la Kaaba à La Mecque, où il est resté avec sa mère pendant trois jours. Selon une tradition, Mahomet est la première personne qui a vu Ali. Mahomet a pris le nouveau-né dans ses mains et l'a nommé Ali, qui signifie « celui exalté ». Ali fait partie des ahlul bayt, la famille du Prophète, qui tiennent une place de haut rang dans l’islam.

Il a été le quatrième calife de l'islam (656-661). Alî a été le premier imam pour les chiites et l'ascendant du reste des imams. Il fut le père de al-Hassan et de al-Hussein.

Son nom signifie « élevé ». En Afrique noire, on trouve ce prénom sous les formes Alioune, Aliou ou Aghaly.

Biographie

La date exacte de la naissance d'Ali est inconnue : elle est d'ailleurs un objet de controverse entre les différentes branches de l'islam car elle a des conséquences sur l'image du personnage. En effet, plus sa date de naissance (autour de 600) est ancienne, plus il peut être considéré comme ayant adhéré volontairement et en toute connaissance de cause à la religion musulmane, ce qui augmente son mérite : la conversion réfléchie d'un adolescent est en effet considérée comme plus méritoire que l'adhésion d'un enfant soumis à l'autorité du prophète (puisque vers l'âge de six ans, son père n'étant pas très aisé financièrement, il fut placé sous la protection du prophète Mahomet).

Membre des ahlul bayt. Il est resté en compagnie de Mahomet durant tout son ministère, y compris à Médine (actuelle Arabie saoudite). Il a participé aux mêmes guerres que Mahomet, excepté à la bataille de Tabûk car Mahomet l'avait nommé responsable de Médine en son absence : Ali ayant protesté après que des personnes eurent répandu la rumeur selon laquelle Mahomet ne voulait que se débarrasser de lui en le laissant à l'arrière, Mahomet lui a dit: « N'es-tu pas satisfait d'être envers moi ce que Aaron était pour Moïse, excepté qu'il n'y aura pas de prophète après moi[3] ? ». Lors de la bataille de Uhud, Mahomet lui donna son sabre Dhû'l-fikar (Zulfikar) :

« Mahomet pensa qu'il ne le prendrait pas et qu'il ne pourrait pas le manier. Cependant Alî ayant pris le sabre et se jetant dans la lutte, le prophète le vit combattre avec fougue, frapper avec Dhû'l-fikar en avant, en arrière, à droite et à gauche. Un quraychite s'étant présenté devant lui, se couvrant de son bouclier, Alî le frappa de façon que le sabre pénétra à travers le bouclier et le casque, fendit la tête de cet homme et traversa son corps jusqu'à la poitrine. Le prophète, en voyant cet exploit, dit : Il n'y a pas de sabre comme Dhû'l-fikar, et il n'y a pas de héros comme Alî[4] »

À la mort de Mahomet en 632, il se forma une réunion, une Saqifa... Alors ici commence la séparation entre sunnisme et chiisme car selon l'école chiite le Prophète avait désigné 'Ali à Ghadir Khum et aussi l'avait redit oralement à d'autres occasions... À noter que l'école chiite duo-décimaine explique qu'il n'appartient pas à l'homme de choisir une fois que Dieu a décidé de quelque chose... Dans le Coran, Dieu parle qu'il a privilégié certaines familles, certaines filiations... Selon les chiites et d'après un verset du Coran, pour chaque prophète il y a un guide et pour le prophète Mouhammad (la traduction en Mahomet est erronée car Mahomet signifie phonétiquement autre chose que ce prénom Mohammad)[pas clair].

Ainsi une réunion se forma sans certains compagnons. En effet la famille du Prophète, les banou Hachim, ne fut pas invitée à cette réunion ni dix-sept compagnons n'y allèrent car refusèrent de laisser 'Ali seul qui veillait le corps du Prophète avec Fatima... Ceux qui assistèrent à la Saqifa prirent Abu Bakr comme successeur. Il y a la trace dans les hadiths de Boukhari qu'Ali s'est reclus dans sa maison avec Fatima... « Quand Umar est venu à la porte de la maison de Fatimah, il a dit : "Par l'Allah, je brûlerai complètement (la maison) sur vous à moins que vous ne sortiez et donniez le serment d'allégeance (à Abu Bakr). » Références sunnite : Histoire de Tabari (arabe), v1, p. 1118-1120, Histoire d'Ibn Athir, v2, p. 325, Al-Isti'ab, par Ibn Abd Al-Barr, v3, p. 975, Tarikh Al-Kulafa, par Ibn Qutaybah, v1, p. 20 et Wal-Siyasah Al-Imamah, par Ibn Qutaybah, v1, p. 19-20. Sahih Boukhari : Volume 3, Livre 32, No 227.

« Fatima déclara : «Ainsi, ô Abou Bakr, vous vous hâtez encore au point de vous attaquer aux proches du Prophète ! Allah est témoin ! Je refuserai, ajouta-t-elle, de parler à Omar dans ce monde, et cela jusqu'à ce que je paraisse devant Dieu ! ». Fatima, fille du prophète, courroucée, évita depuis cette époque Abou Bakr, et ne cessa de l'éviter jusqu'à sa propre mort, survenue six mois après celle de l'Envoyé de Allah.» Récit rapporté par le Sahih de Boukhari, tome 2, p. 381.

« Quand Umar est venu à la porte de la maison de Fatimah, il a dit : "Par l'Allah, je brûlerai complètement (la maison) sur vous à moins que vous ne sortiez et donniez le serment d'allégeance (à Abu Bakr). » Références sunnite : Histoire de Tabari (arabe), v1, p. 1118-1120, Histoire d'Ibn Athir, v2, p. 325, Al-Isti'ab, par Ibn Abd Al-Barr, v3, p. 975, Tarikh Al-Kulafa, par Ibn Qutaybah, v1, p. 20 et Wal-Siyasah Al-Imamah, par Ibn Qutaybah, v1, p. 19-20. Sahih Boukhari : Volume 3, Livre 32, No 227.

Abou Bakr, à sa mort, nomma Omar en 634. Les chiites disent que le Prophète n'aurait jamais laissé sa communauté sans désigner un successeur et que dans le Coran Dieu exhorte chaque personne à faire son testament... Après l'assassinat du troisième calife Uthman en 656, Ali accéda au pouvoir mais se heurta à des revendications pour appliquer la loi du Talion aux assassins de Uthman. Parmi eux, Aïcha la veuve de Mahomet, alliée à des compagnons de Mahomet, dont Talha et Al-Zubayr, qu'il vainquit près de Basra à la bataille du Chameau (656).

Lors de la bataille de Siffin (Syrie, 657), il doit affronter le gouverneur de Damas, le fils d'Abu Sufyan, Mu‘âwîya membre de la famille de ‘Uthman. Alors qu'il avait l'avantage, il accepte l'idée d'un arbitrage, mais celui-ci tourne en sa défaveur. Ali conserve néanmoins un certain pouvoir et se replie dans la ville de Koufa (Irak) dont il avait fait sa capitale.

La Mosquée bleue de Mazar-i-Sharif

Parmi ses fidèles, certains lui reprochèrent d'avoir accepté de se soumettre à un arbitrage humain et quittèrent ses rangs: on les appellera les kharidjites (les sortants). Plus tard, ils entrèrent ouvertement en rébellion contre Alî qui les vainquit à la bataille de Nahrawân (Irak, 658). Décidés à venger leurs morts, les kharijites firent assassiner Ali alors qu'il se prosternait pour la prière de Al-Fajr par Abd-al-Rahman ibn Muljam. On estime qu'Ali avait alors 62 ou 63 ans.

Ali reste cependant un personnage emblématique dans l'histoire musulmane, empreint d'un charisme incontestable. La plupart des chaînes de transmission dans la doctrine ésotérique soufie et les chaînes de transmissions chez les sunnites remontent à Ali. Cependant, les chiites le considèrent comme détenteur des secrets divins et de la signification ésotérique de l'islam, qui lui auraient été transmis par Mahomet.

Ali est également considéré comme le maître de la rhétorique arabe. Il est l'auteur de nombreuses citations, sermons et réflexions qui ont été recueillis dans divers livres tels que Nahj al Balagha (La voie de l'éloquence), surtout étudié par les chiites.

Ghadir Khumm

Une vue de la scène de Ghadir. Attribué à, livre Kitāb al-āthār al-bāqiyah `an al-qurūn al-khāliyah dans la bibliothèque de l'Université d'Édimbourg

En revenant de son dernier pèlerinage en 632, Mahomet fait des déclarations à propos d'Ali qui sont interprétées très différemment par les sunnites et les chiites. Le Prophète arrête la caravane à Ghadir Khumm et réunit les pèlerins de retour de la prière commune[5]. Puis, selon l'Encyclopédie de l'Islam :

« Prenant Ali par la main, il demande à ses fidèles que lui, Mahomet, n'était pas plus près (awla) aux croyants qu'ils ne l'étaient à eux-mêmes ; la foule a crié : « Il est vrai, ô Messager d'Allah ! » ; il a ensuite déclaré: « Celui dont je suis le mawla, de lui Ali est aussi le mawla (man Kuntu mawlāhu fa ʿ Alī-mawlāhu) »[6].  »

Les chiites considèrent ces propos comme constituant la désignation d'Ali comme le successeur de Mahomet et le premier Imam. En revanche, les sunnites interprètent ces déclarations comme l'expression d'une relation spirituelle étroite entre Mahomet et Ali, et de son souhait qu'Ali, comme son cousin et beau-fils, hérite à sa mort de ses responsabilités familiales ; mais pas nécessairement d'une appellation d'autorité politique[7]. De nombreux soufis interprètent aussi l'épisode comme un transfert de pouvoir spirituel et le pouvoir de Muhammad Ali, qu'ils considèrent comme le wali par excellence[8][pas clair]. Sur la base de ce hadith, les chiites disent qu'Ali a plus tard insisté pour que son autorité religieuse soit supérieure à celle d'Abou Bakr et Omar.

La tombe d'Ali

Mausolée d'‘Alî à Nadjaf

Le personnage d'Ali jouit d'une grande popularité dans le monde musulman, mais il est surtout vénéré par les chiites en tant que premier imam. Son mausolée, qui fait l'objet d'une grande dévotion lors des pèlerinages chiites, se trouve dans la ville de Nadjaf, dans l'actuel Irak, fortement endommagé par la guerre d'Irak de 2003.

De nombreux chiites croient qu'Ali ne voulait pas que l'on connaisse l'emplacement exact de la tombe de sa femme de peur que ses ennemis ne la profanent. L'emplacement de cette tombe, sur le site de la ville de Nadjaf, a été révélé plus tard.

Une histoire raconte que le calife Haroun ar-Rachid lors d'une chasse aurait découvert un tumulus dont ses chiens refusaient de s'approcher. Les habitants de la région lui auraient dit que c'était la tombe d'Ali. Une autre histoire raconte que le secret s'était transmis de père en fils et que l'imam Jafar as-Sadiq dit au calife où se trouvait cette tombe. Une tradition d'origine afghane voudrait que le corps d'Ali fut transporté et enterré à Mazar-e-Charif dans la Mosquée bleue Rawze-i-Sharif.

[réf. nécessaire]

Les œuvres

La compilation des sermons, des conférences et des cours attribués à Ali sont compilés sous la forme de plusieurs livres.

  • Nahj al-Balagha (Voie de l'éloquence) contient des sermons éloquents, des lettres et des citations attribués à Ali, qui sont compilés par ash-Sharif ar-Radi (m. 1015). Reza Shah Kazemi déclare: «Malgré les questions en cours quant à l'authenticité du texte, des études récentes suggèrent que la plupart de la matière en elle, peut en effet être attribuée à Ali" et à l'appui de ce qu'il fait référence à un article de Mokhtar Jebli. Ce livre a une place importante dans la littérature arabe. Il est également considéré comme un travail intellectuel, politique et religieux important dans l'Islam. Masadir Nahj al-Balagha wa asaniduh, écrit par al-Sayyid 'Abd al-Zahra al-Husseini al-Khatib, introduit certaines de ces sources[9]. en outre, Nahj al-Saada fi Mustadrak Nahj al-Balaghah par Muhammad Baqir al-Mahmoudi représente l'ensemble des discours existants d'Ali, des sermons, des décrets, des épîtres, des prières, et les paroles qui ont été recueillis. Il comprend le Nahj al-balagha et autres discours qui n'ont pas été incorporés par ash-Sharif ar-Radi ou n'étaient pas disponibles pour lui. Apparemment, à l'exception de quelques-uns des aphorismes, les sources originales de tout le contenu de la Nahj al-balagha ont été déterminés. [133] Il y a plusieurs commentaires sur la crête de l'éloquence par les sunnites et les chiites comme les commentaires d'Ibn Abi al-Hadid et ceux de Muhammad Abduh.
  • Supplications (du'a), traduit par William Chittick[10].
  • Ghurar al-Hikam wa Durar al-Kalim (Les aphorismes et des perles du discours Exalté) qui est compilé par Abd al-Wahid Amidi (d. 1116) se compose de plus de dix thounsads des énonciations courtes Ali[11]

Bibliographie

  • (en) Maria Massi Dakake, The Charismatic Community: Shi'ite Identity in Early Islam, SUNY Press, (ISBN 978-0-7914-7033-6)
  • (en) Reza Shah-Kazemi, Justice and Remembrance: Introducing the Spirituality of Imam Ali, I.B.Tauris, (ISBN 978-1-84511-526-5)
  • (en) Sayyid Mohammad Hosayn Tabatabaei, Shi'ite Islam, Suny press, (ISBN 978-0-87395-272-9)

Notes et références

  • Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel International Standard Name Identifier Bibliothèque nationale de France Système universitaire de documentation Bibliothèque du Congrès Gemeinsame Normdatei WorldCat

Notes

    Références

    1. Il existe une 13e fille dont les historiens n'ont pas retenu le nom. Voir Hassan Amdouni, Les Quatre Califes, édition Al-Qalam (2005), (ISBN 2-909469-07-7).
    2. Des traditions racontent que Ali aurait au 36 enfants : 18 garçons et 18 filles.
    3. Martin Lings, Mohamad, Inner Traditions, Rochester, p. 331. (ISBN 978-1-59477-153-8).
    4. Muḥammad Ṭabarī (trad. Hermann Zotenberg), La chronique histoire des prophètes et des rois, vol. 2 : Mohammed, sceau des prophètes, Les quatre premiers califes, Les Omayyades, L'âge d'or des Abbasides, Arles, Actes sud Sindbad, (ISBN 978-2-742-73318-7), p. 197
    5. Dakake 2008, p. 34–39
    6. Voir :
      • Dakake 2008, p. 34–37
      • Ibn Taymiyyah, Minhaaj as-Sunnah 7/319 "من كنت مولاه فهذا علي مولاه"
    7. voir aussi:
    8. Dakake 2008, p. 33–35
    9. Quarterly Journal de la pensée islamique et de la culture, Vol. VII, No. 1 numéro d'Al-Tawhid
    10. Ali ibn Abi Talib, Supplications (Du'a), Muhammadi Trust, (ISBN 978-0-9506986-4-9), p. 42
    11. Shah-Kazemi 2007, p. 4

    Articles connexes

    • Les Quatorze Infaillibles
    • Nahj al-Balagha

    Liens externes

    • Extraits de La Voie de l'éloquence (bilingue français-arabe)
    • Une invocation transmise par Ali
    • 40 Ahadith-Le couronnement de l'Islam, Ghadir
    • IMAM ‘ALI
    • Portail de l’islam
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