Femme
Une femme est un être humain de genre féminin et d'âge adulte. Avant la puberté, elle porte le nom de fille.
Terminologie
Le terme fille désigne la femme à ses stades infantile et pubère.
Biologie
Différenciation sexuelle
Chez l'être humain, le sexe génétique est déterminé par la 23e paire de chromosomes ou chromosomes sexuels, dont les deux possibilités sont XY et XX. La présence du chromosome Y détermine le sexe masculin dès la fécondation[1]. L'embryon humain est totalement indifférencié jusqu'à la septième semaine après la conception : il ne possède alors que des gonades primitives et les canaux de Wolff et de Müller. À partir de la huitième semaine, le gène SRY porté par le chromosome Y déclenche le développement du système reproducteur mâle[2],[3].
En l'absence du chromosome Y - ou en cas de déficience de celui-ci - c'est le système reproducteur femelle qui se développe : les gonades deviennent des ovaires, qui produisent des œstrogènes. Cette hormone permet le maintien des canaux de Müller[4], qui se transforment peu à peu en oviductes[3]. Les canaux de Wolff dégénèrent par l'absence de testostérone[3],[2]. La différenciation est favorisée par le gène DAX1, qui inhibe les caractères masculins[4].
Anatomie
Globalement, l'anatomie de la femme se distingue de celle des hommes par une stature, une masse et un indice de masse corporelle inférieurs. Les femmes ont en général une puissance musculaire inférieure à celle des hommes. Leur système pileux est en général moins développé.
L'anatomie de la femme présente aussi de nombreux caractères sexuels secondaires : seins proéminents même en dehors des périodes de gestation et d'allaitement, rapport taille-hanche prononcé, et tessiture de la voix plus aigüe.
Bassin
Le squelette de la femme est généralement plus petit que celui de l'homme, mais il n'y a pas de différences fondamentales entre les deux sexes, hormis la forme du bassin[5]. Pour les deux sexes, celle-ci est avant tout adaptée à la bipédie, mais, pour la femme, permet également l'accouchement[6]. Le sexe est souvent aisément identifiable à la forme du bassin : c'est un indicateur de diagnostic sexuel pour la médecine légale et l'archéologie[6].
Le diamètre latéral du petit bassin s'est agrandi au cours de l'histoire évolutive des homininés, pour suivre l'augmentation du volume du crâne : s'il est de 99,1 mm chez les australopithèques, il augmente peu à peu depuis Homo habilis jusqu'à Homo erectus, dont le diamètre du pelvis couvre celui de l'humain moderne[7].
Le bassin de la femme est plus léger, plus large et plus fin que celui de l'homme. Les détroits inférieur et supérieur sont plus grands[6]. L'angle subpubien, formé par les deux branches ischio-pubiennes à la jonction avec la symphyse pubienne, est d'environ 75°[8] tandis que chez l'homme, il est rarement supérieur à 60°. Toutefois, les trois formes les plus courantes de bassin (androïde, gynécoïde et anthropoïde) peuvent être partagées chez l'un ou l'autre sexe[6].
Seins
Les seins de la femme sont plus développés que ceux de l'homme. Implantés entre la 3e et la 6e côte, les seins reposent sur le grand pectoral[9]. Richement vascularisés, ils sont essentiellement composés de tissu adipeux. Souvent asymétriques[10], ils ont des tailles et formes différents selon les individus, qui dépendent de la génétique et de la diététique[9].
Les seins s'accroissent à la puberté par le développement du système glandulaire et l'apport de tissu adipeux. Chez la plupart des femmes, la taille des seins augmente durant le cycle menstruel et durant la grossesse. Lorsque la femme a eu plusieurs enfants, les seins sont plus volumineux et pendants. Chez la femme âgée, le sein rétrécit, du fait de l'atrophie des glandes mammaires et de la diminution du tissu adipeux[9].
L’aréole est une zone circulaire, pigmentée et en relief qui contient quinze à vingt glandes sébacées. Le mamelon se situe dans l'aréole et contient les canaux galactophores. Cette zone est fortement innervée et donc sensible[10]. Lors de l'allaitement, les glandes sébacées produisent une huile qui protègent le sein du mâchonnement et les glandes mammaires sécrètent le lait[9].
Vulve
Située entre les faces internes des cuisses, la vulve forme une fente qui s'étend du bas du ventre à 3 cm en avant de l’anus[11]. La vulve contient l'ensemble des organes génitaux externes de la femme[12]. Elle est constituée du mont de Vénus, des grandes et des petites lèvres enserrant l'entrée du vagin, de la partie externe du clitoris et du méat urinaire[11].
Les grandes lèvres forment les replis externes de la vulve. Leur face externe est recouverte de poils, tandis que la face interne est glabre, de couleur rosée et humide[10]. Les petites lèvres, situées à l'intérieur des grandes, sont glabres, rosées et humides : elles ont un aspect de muqueuse bien qu'il s'agisse de peau[12]. À l'avant, les petits lèvres forment deux replis autour de la partie externe du gland du clitoris : le prépuce et le frein. Le vestibule, à l'intérieur des petites lèvres, se compose du méat urétral et des orifices du vagin avec l'hymen, des glandes de Bartholin et des glandes de Skene qui produisent les sécrétions vaginales[10].
Organe de la stimulation sexuelle, la vulve est richement vascularisée, innervée et comporte un grand nombre de récepteurs sensoriels, la sensibilité étant la plus fine au niveau du clitoris[12]. Du tissu érectile est présent sur le clitoris, les petites lèvres et les bulbes du vestibule[12] et des zones semi-érectiles sur les grandes lèvres[10].
Organes génitaux internes
L'appareil génital interne de la femme se compose du vagin, de l'utérus, des trompes utérines et des ovaires[13]. Ses fonctions sont très différentes de celles de l'homme : il permet le transport des spermatozoïdes du fond du vagin jusqu’à la trompe utérine, puis de l’embryon jusqu'à la cavité utérine et enfin l'implantation de l’embryon et son développement dans l’utérus jusqu'à l'accouchement. Toutefois, il existe des similitudes avec l'appareil masculin, notamment avec la production et le transport des gamètes depuis les gonades, la production des hormones sexuelles et le rôle dans l'excitation sexuelle et l'orgasme[10].
S’étendant de l’utérus à la vulve et situé entre la vessie et l’urètre en avant et le rectum en arrière, le vagin est un conduit musculo-membraneux[10] mesurant environ huit centimètres[14]. Il reçoit le pénis et l'éjaculat lors des rapports sexuels[13]. Le vagin est très élastique et extensible, puisqu'il s'agrandit considérablement lors de l'accouchement[13]. Sa sensibilité est sujette à une grande variabilité individuelle[10] ; elle est plus importante dans sa partie inférieure et dépend des muscles du périnée[10].
L'utérus est l'organe de la nidation et du développement du fœtus. Il est composé de trois couches musculaires lisses et l'intérieur comprend l'endomètre, soumis aux variations menstruelles. L'utérus est en forme de cône, la pointe du bas formant le col de l'utérus — qui mène au vagin — et les extrémités latérales supérieures débouchant sur les trompes utérines ou trompes de Fallope[15]. La taille de l'utérus varie entre l'enfance, la puberté, la grossesse — où il s'adapte à la taille du fœtus — et la ménopause[13].
Les deux trompes utérines conduisent l'ovule de l'ovaire jusqu'à l'utérus. C'est également dans cet organe que se produit la fécondation. Elles sont souvent représentées symétriques, en forme de cornes recourbées vers la partie inférieure du corps, bien qu'usuellement la dissymétrie soit fréquente[16]. Les deux ovaires produisent les ovules et sécrètent une partie des hormones sexuelles[17].
Reproduction
La femme est féconde dès la ménarche, qui survient en général vers l'âge de onze ans, jusqu'à la ménopause qui survient, elle, vers la cinquantaine, et qui est propre à l'espèce humaine. Le cycle ovarien dure environ 28 jours, et est marqué par les menstruations. Contrairement à la plupart des espèces de primates, il n'existe pas de chaleurs, et la période de meilleure fécondité n'est donc pas décelable par les mâles. Cependant, il est avéré que le comportement sexuel des femmes, notamment lors de la recherche d'un partenaire sexuel, est sensiblement différent pendant l'œstrus. L'attirance sexuelle augmente avec l'âge, ainsi que la maturité sexuelle[18].
Grossesse
La gestation chez la femme est appelée grossesse, et dure neuf mois. Une femme gravide est dite enceinte. La grossesse est le plus souvent mono-embryonnaire. En France, entre 1995 et 1996, un accouchement sur soixante-dix donne lieu à des naissances multiples, jumeaux ou triplés[19]. La parturition, quant à elle, est appelée accouchement. L'accouchement s'effectue le plus souvent dans la douleur, en raison du volume de la boîte crânienne de l'enfant. Le placenta est comestible, mais rarement consommé. La femme peut allaiter l'enfant plusieurs mois, parfois plus d'une année.
Allaitement
Santé
Les femmes ont une espérance de vie plus élevée que celle des hommes. En 2010, dans les pays de l'Union européenne, les femmes vivent en moyenne 3,5 ans de plus que les hommes, l'écart variant entre les pays, de 1,9 ans en Grèce à 5,3 ans en Estonie. Toutefois l'espérance de vie en bonne santé est en Europe quasiment identique, avec des écarts entre hommes et femmes de 0,2 à 0,8 ans en moyenne, en faveur des femmes[20].
Il nait légèrement moins de femmes que d'hommes (environ 104 garçons pour 100 filles). Ce phénomène est appelé surmasculinité à la naissance.
Sens
La sensibilité olfactive est meilleure pour les femmes que pour les hommes, notamment pour les femmes en âge de procréer[21]. L'olfaction évolue au cours de cycle menstruel et est le plus fort durant l'ovulation[21]. Lors de la grossesse, de nombreux témoignages font état de l'accroissement de la sensibilité de l'odorat, toutefois, plusieurs études ne sont pas parvenues à prouver une hyperosmie lors de la grossesse[22].
Psychomotricité
Selon certaines études[23], les femmes présenteraient des aptitudes psychomotrices différentes de celles des hommes : elles seraient notamment plus aptes à maîtriser les subtilités du langage et auraient plus d'adresse manuelle, tandis que les hommes seraient plus performants en matière d'orientation dans l'espace et de raisonnement logique[24],[25]. Ces études sont sujettes à des critiques portant notamment sur les tailles d'échantillons statistiquement trop restreint.
Il existe d'autres études démontrant quant à elles, l'absence de dimorphisme sexuel cognitif[26].
Symbolique de la femme
Définitions culturelles
C'est à partir de la prise de conscience de l'inégalité de condition et de statut social entre les hommes et les femmes au XXe siècle, que s'est développée l'étude de la place des femmes dans les différentes cultures[Lesquelles ?] et époques[Lesquelles ?]. Les mouvements féministes ont combattu les inégalités de droits et de statuts entre les hommes et les femmes. Plusieurs chercheurs[Qui ?] ont tenté, notamment à partir des années 1970, de lutter contre ce qu'ils percevaient comme un biais sexiste des sciences sociales, par exemple en histoire et ont montré l'absence des femmes en tant qu'objet d'étude.[réf. souhaitée]
Le problème de la condition des femmes dans la société, inéquitable et injuste, a été un des thèmes de réflexion les plus étudiés au XXe siècle[réf. souhaitée] et l'actualité lui a parfois donné une place prépondérante dans le débat civil et politique, comme pendant les événements de mai 68 en France. La place des femmes est au début du XXIe siècle un enjeu politique et d'actualité important, comme au Québec.[réf. souhaitée]
Histoire de la condition féminine
Antiquité
Grèce
Les filles, n'étant pas formées à l'art de la guerre ne pouvaient donc pas défendre la cité. Considérées comme moins utiles que les garçons, elles étaient plus souvent exposées qu'eux, c'est-à-dire abandonnées dans la nature, ou vendues comme esclaves (Stobée[27] rappelle la formule : « Un garçon, on l'élève toujours, même si on est pauvre ; une fille, on l'expose, même si on est riche. ») Dans les cas où elles étaient élevées, elles bénéficiaient de moins de soins et d'attention.
La misogynie est courante et les femmes sont éloignées de la vie intellectuelle de la cité. Sémonide d'Amorgos dit d'ailleurs que « c'est Zeus qui a créé le mal suprême : les femmes », faisant référence au mythe de Pandore. On trouve, cependant, quelques exceptions, notamment à l'école pythagoricienne qui avait en son sein la mathématicienne, médecin et philosophe Théano.
De plus, à Sparte les femmes sont considérées, sinon comme égales des hommes, du moins comme jouant un rôle primordial dans la Cité. Ainsi reçoivent-elles une éducation fondée sur l'apprentissage de la musique et de la danse, mais ayant aussi pour but de développer leur solidité physique : course à pied, lancer du disque et du javelot. Il n'est pas rare de voir des femmes monter à cheval et, à l'instar des hommes, une partie de leur formation (l'Agôgè) inclut des activités de lutte. Les Spartiates considéraient en effet que seules des femmes solides et vigoureuses pouvaient donner naissance à de futurs grands soldats, et cela conformément à la structure belliciste de leur société.
Dans Lysistrata, une comédie de 411 av. J.-C., Aristophane imagine les femmes faisant une « grève du sexe », afin de raisonner leurs maris et établir la paix entre les cités : « Pour arrêter la guerre, refusez-vous à vos maris. »
Rome
À Rome, le statut civil de la femme est initialement déterminé par son rôle par rapport aux hommes :
- puella, virgo (jeune fille) : la fille reçoit essentiellement une instruction domestique ; elle porte, comme le garçon, une bulle qu'elle abandonne le jour de son mariage ;
- uxor, conjux (épouse) : les filles se marient à partir de 14 ans environ, puis de plus en plus tôt au cours des siècles (vers 12 ans à la fin de l'Empire romain d'occident)[réf. nécessaire] ; la femme est considérée comme une mineure qui passe par le mariage de l'autorité du père à celle de son mari ; il convient cependant de remarquer que ce statut est aussi celui de la plupart des hommes de la maison, soumis à l'autorité du patriarche ;
- matrona, materfamilias (mère de famille) : en tant que mère, la femme est gardienne du foyer.
Le Code de Théodose comporte plus de deux cents lois détaillant le statut de la femme au Bas-Empire romain[28][réf. souhaitée].
Le droit romain évoluant, la femme acquiert progressivement l'égalité juridique[29].
Perse
Le zoroastrisme affirme l'égalité entre hommes et femmes. Il y a peu de sources sur la place des femmes dans la perse antique mais les tablettes élamites retrouvées à Persépolis montrent cependant qu'elles travaillaient au même titre que les hommes et recevaient le même salaire. À noter aussi que sous la dynastie sassanide deux femmes sont brièvement montées sur le trône.
Sociétés industrielles
Depuis le XIXe siècle[30][réf. souhaitée] et jusqu'à aujourd'hui, les professions se sont asexuées même si des différences subsistent et que les salaires ne sont pas les mêmes. Les femmes occupent majoritairement des emplois dans le secteur tertiaire (services), notamment dans des postes relationnels ou touchant aux fonctions domestiques (cuisine, ménage, soins, garde et éducation des enfants).
Conditions générales
Dans l'ensemble des sociétés et tout au long de l'histoire, les femmes ont subi des mauvais traitements de la part des hommes : coups, agressions verbales, dévaluations sociales, viols, tortures, mutilations, morts. Ces violences persistent largement dans les sociétés industrielles, par exemple en France où des dizaines de milliers de femmes sont violées chaque année et des centaines de milliers victimes de violences conjugales[31].
Religions
Les déesses mères
De nombreuses statuettes féminines, nommées Vénus, ont été retrouvées en Europe et au Proche-Orient et datées du Paléolithique supérieur. Ces statuettes présentent généralement des proportions exagérées du ventre, des fesses, des seins et de la vulve. Du fait de l'absence d'écriture, le fait qu'elles soient l'objet d'un culte est débattu par la communauté scientifique. Marija Gimbutas plaide cependant pour l'apparition dans une société indo-européenne primitive d'un culte de la déesse mère. Les proportions exagérées sont très certainement reliées à la fécondité et aux mystères de la génération de la vie[32].
De nombreuses religions ont une déesse mère associée à la fertilité : Déméter dans la mythologie grecque et son pendant romain Cérès, Devi, divinité indienne ou encore Isis dans la mythologie égyptienne[32].
Religions antiques
À partir de l'utilisation des métaux, la société s'oriente vers une organisation tripartite « prêtre, guerrier, producteur » patriarcale[33]. Les déesses s'effacent pour les dieux, qui deviennent de plus en plus nombreux[32]. Les déesses représentent l'amour (par exemple Aphrodite) ou le foyer comme Frigg, bien qu'ils subsistent des figures féminines aux rôles guerriers telles Artémis ou Athéna[33]. Elles sont fortement associées à la sexualité, sont souvent en couple, parfois incestueux comme Isis et Osiris et les temples antiques sont des lieux de prostitution dès le IIIe millénaire av. J.-C.[33].
Christianisme
Avec la mise en valeur de la Vierge Marie, le christianisme va progressivement renverser les valeurs attribuées à la sexualité des femmes. Il faudra dix siècles pour que les déesses du plaisir charnel laissent la place à la chasteté et à l'amour spirituel de Marie[33].
Place des femmes dans les religions contemporaines
La plupart des religions contemporaines sont des religions du Livre (Bible, Coran, Mahabharata, ...). Or, ces livres ont été écrits par des hommes, puisqu'à l'époque de leur rédaction les femmes étaient exclues de l'enseignement. Les femmes sont rarement présentes dans les textes : 80 % des personnages de la Bible sont des hommes, trois sourates sur 114 ont partiellement ou totalement pour objet une femme dans le Coran et un livre sur dix-huit du Mahabharata est consacré à la femme[34]. Cette sous-représentation s'explique souvent par les thèmes guerriers abordés qui laissent peu de place aux femmes[34].
La représentation féminine ne ressort donc que par les récits populaires, tels le culte des icônes de la religion orthodoxe ou les célébrations hindoues autour de Shiva. Les religions qui n'admettent que l'« écriture officielle », comme l'islam, le judaïsme ou le protestantisme, accordent aux femmes un rôle mineur[34].
Religion chrétienne
Église catholique
L'Église catholique n’admet pas la confusion des rôles masculin et féminin[réf. nécessaire], exclut les femmes de l'ordination, ne reconnaît pas le divorce (qu'elle assimile à l'adultère, comme la séparation de corps[Note 1]), ne permet ni la sexualité en dehors de l’union du couple, ni l’avortement, ni la contraception par des méthodes non naturelles. Elle a dès l'origine proscrit la polygamie et la répudiation qui étaient des pratiques courantes dans le monde antique, et elle est soumise en son sein même aux questions du féminisme chrétien.
Protestantisme
Le protestantisme prône le sacerdoce universel et donc celui des femmes. Néanmoins les libertés et interdits décrétés par la religion concernant les femmes varient très fortement selon les courants protestants, du plus libéral jusqu'au plus orthodoxe.
Islam
L'islam n’admet pas la confusion des rôles masculin et féminin, ni la sexualité en dehors de l’union du couple. Cette religion offre la possibilité de divorce sous certaines conditions[Note 2]. L'homme musulman a le devoir de protéger son épouse et de lui laisser libre choix de ses activités. La femme a le droit de travailler ou de divorcer sans le consentement de son époux[Note 3]. La femme est perçue comme « impure » en période de menstruation et pour « soulager » ce phénomène biologique elle est interdite de prière. L'islam permet l'avortement dans certaines situations précises, quand par exemple la conservation du fœtus met la vie de la mère en danger. La polygamie est permise par le Coran à la condition que la femme soit consentante et que l'homme ne privilégie aucune de ses femmes ; il devra leur donner de l'argent et s'occuper d'elles de manière strictement égale, il ne pourra avoir que quatre épouses au plus et sous le consentement de ses premières épouses. Cependant, certains théologiens lisent dans le Coran que seul un homme considéré comme "parfait" sur tous les plans matériel et physique aurait le droit d'avoir plusieurs épouses . Cette lecture est néanmoins peu répandue car la religion est dans le monde musulman souvent teintée de traditions qui n'ont rien à voir avec l'Islam. Malgré cette permission, le nombre d'hommes polygames dans le monde musulman est en forte décroissance. L'Islam est souvent accusé à tort d'avoir attribué à la femme un rôle inférieur à celui de l'homme, alors qu'il lui a attribué entre autres le droit d'héritage, droit acquis tout récemment dans le monde occidental. La femme musulmane n'a cependant pas le libre choix de mariage car contrainte d'épouser un musulman alors que l'homme peut se marier avec une juive ou une chrétienne. Les cultures prédominantes dans de nombreux pays musulmans légifèrent des interdits aux femmes qui n'ont pas forcément leur source dans le Coran, ex: l'Arabie Saoudite où les femmes n'ont pas libre accès au permis de conduire ou en Iran où une femme ne peut voyager seule sans l'autorisation de son mari et où elles sont soumises à un code vestimentaire strict.[réf. nécessaire]
Judaïsme
Le judaïsme assigne des rôles précis aux hommes et aux femmes, en particulier chez les juifs orthodoxes : les femmes n’ont généralement pas accès au rabbinat et sont perçues comme « impures » pendant leur période menstruelle. Les relations sexuelles hors mariage sont prohibées et les couples doivent se soumettre aux règles de la niddah (« lois de la pureté familiale »). Le divorce et la répudiation sont permis mais découragés. L’avortement est autorisé dans les cas suivants : si le fœtus met en danger la vie de la mère, le fœtus est mal formé, ou que la mère soit incapable mentalement d'assumer la grossesse. La contraception n'est tolérée que dans certains cas et pour une durée définie. La polygamie, traditionnellement permise, est interdite depuis le XIe siècle.
Bouddhisme
Le Bouddha Sakyamuni a donné aux femmes la pleine ordination. Cependant, au fil du temps, le nombre de nonnes s'est moins développé que celui des moines dans les pays bouddhistes. Ainsi, au Tibet, elles étaient 27 000 avant l'invasion chinoise de 1959[35] alors qu'il y avait environ 592 000 moines[36].
Par contre, les femmes laïques ont joué un grand rôle au Tibet par le fait que Padmasambhava - le fondateur du bouddhisme tantrique au Tibet - et son équipe ont fondé la communauté rouge, donc monastique composée de moines et de nonnes, et la communauté blanche formée de laïcs tant hommes et femmes. Les femmes et les hommes de cette communauté blanche pouvaient se marier, et devenir lamas. Parmi les nombreuses femmes dont s'honore le bouddhisme tibétain, citons Yeshe Tsogyal, Jomo Manmo, Nigouma, Matchik Labrön et Ashi Khandro. Il y a eu aussi des lignées familiales de maîtres à disciples, voire de mère à fille. Les maîtres femmes ont surtout existé au sein de l'école nyingma, et moins dans les écoles sakya et géloug.
Différences sociales
Les différences énoncées ci-après relèvent pour la plupart essentiellement d'un constat empirique et statistique.[interprétation personnelle] Dans la plupart des sociétés, les femmes ont, de par la loi, les mêmes droits que les hommes. Elles ont donc théoriquement accès aux mêmes fonctions et positions. Le fait que cette égalité théorique ne soit pas traduite par une égalité dans les faits constitue un sujet de débat entretenu notamment par les féministes, et au sujet duquel il n'existe pas d'explication apportant un consensus.
- Économique : inégalité des hommes et des femmes devant les emplois, notamment dans les pays[Lesquels ?] où les femmes ne peuvent pas travailler ou disposer de leur salaire sans l'accord du mari.[réf. nécessaire] Même dans les pays[Lesquels ?] où elles ont ce droit, leurs salaires sont en moyenne plus faibles que ceux des hommes[37], ce qui est dû pour une part à des différences de postes et de volume horaire[38]. Selon certains auteurs[Qui ?], ces différences salariales seraient dues en partie à une discrimination sexiste. Selon d'autres auteurs[Qui ?], la détermination du salaire dans le secteur privé relève de la seule négociation entre un employeur et son employé. Les écarts de salaires ne sauraient donc être considérés comme relevant d'une discrimination, puisque ces écarts peuvent très bien exister entre deux employés masculins, si l'un d'eux a fait preuve de moins d'efficacité lors de la négociation salariale. Malheureusement[non neutre],dans certains cas, un homme et une femme de compétence égale sont payés différemment.
La prostitution est une activité qui a longtemps concerné quasi uniquement les femmes et qui est, encore aujourd'hui, principalement pratiquée et/ou subie par des femmes, des adolescentes voire des petites filles.
- Politique : prépondérance des hommes sur la scène politique[39].
- Science : prépondérance des hommes dans la recherche scientifique[réf. souhaitée].
- Famille : des droits et devoirs différents sont attribués traditionnellement en fonction du sexe. Dans les pays où la polygamie est autorisée[Note 4], celle-ci est presque toujours polygyne, alors que rien n'interdit à une femme d'épouser plusieurs hommes.
- Sexualité : l'activité sexuelle et amoureuse des femmes est discriminée en rapport à celle des hommes, ce qui constitue un double standard. En effet, l'un des cliché les plus frappant concerne la discrimination sur l'âge des partenaires, la femme ayant socialement injonction à être (ou au minimum à paraître) plus jeune que son compagnon, ce qui est constitutif d'une discrimination importante.
Aussi, si une femme est infidèle et qu'elle a un enfant, l'époux ne pouvait (jusqu'à il y a peu) être certain de la filiation.
Certains auteurs tels que le médiéviste révolutionnaire Raoul Vaneigem identifient les sources de l'inégalité homme-femme dans les textes religieux. Plus classiquement, les Chrétiens font remonter la spécificité de l'égalité entre hommes et femmes dans les pays occidentaux à leur enseignement religieux.[pourquoi ?]
Politique
Les femmes ont acquis bien après les hommes un statut de citoyenne à part entière. Le droit de vote leur a été reconnu pour la première fois en 1869 dans le Wyoming, 1893 en Nouvelle-Zélande, en 1918 au Canada (au niveau fédéral, les provinces ayant déjà accordé le droit de vote au niveau provincial entre 1916 et 1922 mais seulement en 1940 au Québec), 1919 en Allemagne et 1944 en France.
Avant même qu'elles n'obtiennent le Droit de vote des femmes, certaines étaient déjà actives politiquement, en particulier les suffragettes, et au sein des mouvements socialistes (Flora Tristan, Clara Zetkin, Rosa Luxemburg, Alexandra Kollontaï).
Depuis les années 1960, le mouvement féministe a fortement contribué à faire inscrire dans le droit civil l'égalité homme femme. Et dans le domaine politique, la seconde moitié du XXe siècle a vu des femmes occuper des postes de premier plan, avec par exemple Golda Meir, premier ministre d'Israël, Margaret Thatcher, premier ministre du Royaume-Uni, Angela Merkel devenue chancelière ou Tarja Halonen, présidente de Finlande, et au Pakistan en 1988, Benazir Bhutto devient la première femme à devenir chef de gouvernement dans un pays musulman. Elles restent cependant largement minoritaires dans les différentes instances du pouvoir.
Sport
Certaines disciplines sportives, comme les sports de ballons, sont organisées sans mixité. Pour les disciplines pratiquées à la fois par des hommes et par des femmes, la règle courante consiste à comparer les performances des femmes exclusivement entre elles. Dans la plupart des compétitions mixtes, telles que le marathon, où les hommes et les femmes sont ensemble, les organisateurs appliquent cette règle de comparaison entre hommes d'un côté et entre femmes d'un autre : cette pratique peut provoquer des problèmes d'équité si une concurrente bénéficie de la présence de "lièvres" masculins à ses côtés. Les disciplines qui ne réservent aux femmes aucune catégorie particulière et, donc où la performance de chacun est comparée sans distinction homme/femme, sont peu nombreuses ; la plupart des sports hippiques, la course automobile et la voile appartiennent à ce dernier type de discipline.
Dans le sport professionnel, les salaires et les primes des femmes sont le plus souvent inférieurs à ceux des hommes : le sport masculin étant plus diffusé dans les médias et suscitant donc plus de revenus. Le football et le cyclisme sont des exemples frappants. Les principales disciplines qui comptent des femmes comme athlètes de renommée internationale sont l'athlétisme, la gymnastique, la natation, le tennis, le patinage artistique et la voile.
Dans le monde échiquéen, des prix spéciaux sont souvent attribués aux femmes ; parfois, les catégories sont distinctes, ou bien les joueurs/joueuses sont ensemble mais les classements sont distincts. Ceci est dû à une volonté d'encourager la participation féminine dans une activité notoirement masculine, encouragement dont les effets ont pu être constatés. Cependant ce système de récompenses est souvent compris comme s'adaptant à une différence de capacités entre hommes et femmes (et peut être parfois adopté pour ce motif). La seule mesure en faveur de la mixité qui n'encourt pas cette supposition est le quota : une équipe de division trois ou plus doit présenter au moins une femme. Si cette femme est le plus souvent au dernier échiquier, c'est dû à la faible population de joueuses laquelle induit une faible population de fortes joueuses. Là encore, ce fait est souvent perçu comme le signe de la supériorité des capacités masculines.
Voir aussi : Le sport au féminin en France
Développement
Les femmes sont en général plus durement touchées que les hommes par les problèmes de développement. Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) mesure cela avec deux indices composites de développement humain :
- l'ISDH, indicateur sexo-spécifique de développement humain ;
- l'IPF, indicateur de la participation des femmes.
Dans son rapport[40] paru en 2005 sur l'état de la population mondiale, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) dresse une liste de chiffres montrant l'inégalité dont font l'objet les femmes par rapport aux hommes dans le monde. Parmi tous ces chiffres, on peut noter celui du nombre de femmes analphabètes, 600 millions, soit le double de celui des hommes.
De plus, toutes catégories confondues, il faut appliquer aux femmes en matière de travail la règle des 2/3-1/3 : elles effectuent environ les deux-tiers du travail (en tenant compte du travail domestique) dans le monde mais ne reçoivent que le tiers des salaires[réf. nécessaire].
Période de guerre
De nombreuses femmes dans le monde sont victimes de la guerre : victimes de la violence, déplacées, détenues, veuves, séparées de leurs proches et plus spécifiquement victimes de viols. Si la guerre et la violence, aujourd’hui, n’épargnent personne, elles touchent les hommes, les femmes, les garçons et les filles de façons différentes[41]. On assiste de nos jours à un plus grand nombre de conflits armés internes opposant des groupes ethniques, religieux ou politiques qui s’affrontent pour la maîtrise de ressources, de territoires ou de populations.[réf. nécessaire] Que la violence soit interne ou transfrontalière, cependant, les civils se retrouvent souvent dans la ligne de tir, soit parce qu’ils sont directement pris pour cible, soit parce que la proximité des combats les met en péril.
L’impact de la guerre sur les femmes dépend en grande partie de la mesure dans laquelle leur sécurité personnelle est touchée, des moyens qu’elles ont pour assurer leur survie et celle de leur famille, des éventuelles blessures ou pertes qu’elles subissent et, en pareil cas, de la manière dont elles en sont affectées. Leur sort résulte aussi, souvent, de ce qui est arrivé aux hommes de la famille.
En effet, par exemple pendant la Première Guerre mondiale, les femmes françaises ont été appelées par le gouvernement pour assurer les tâches masculines puisque les hommes sont partis au combat. Elles ont assuré les récoltes des champs, elles ont travaillé également dans les usines d'armement (les munitionnettes) afin de contribuer à l'effort de guerre. Elles jouaient également le rôle de soutien moral auprès des troupes en étant marraine de guerre. Les femmes s'engagent comme infirmières, elles sont conductrices de tramway. Certaines sont même au combat comme les amazones russes. À la suite de ces différents rôles, les femmes souhaitent avoir le droit de vote et leur émancipation. Elles obtiendront seulement le droit de vote en 1944 pour la France. Au retour des hommes traumatisés, l'émancipation de la femme semble difficile car ils préfèrent une femme consolatrice[42].
La protection des femmes en temps de guerre est consacrée par le droit international humanitaire (DIH), qui lie aussi bien les États que les groupes d’opposition armés. Cette branche du droit, dont les quatre Conventions de Genève de 1949 et leurs deux protocoles additionnels du , protège les femmes en tant que personnes civiles et que combattantes capturées ou blessées. Nombre de ses règles relèvent du droit coutumier et ont donc force obligatoire pour les parties à un conflit que celles-ci aient ratifié ou non les traités pertinents.
Taux de féminité
Notes et références
Notes
- ↑ L’Église catholique romaine ne reconnaît ni le divorce, ni la répudiation, sauf en cas d'adultère, conformément aux textes néotestamentaires (Mt 19. 9; Mc 10. 2-12; Lc 16. 18). Le remariage n'est possible qu'après le décès du conjoint.
- ↑ Le divorce en islam, Coran S.65:1-7 ou S.2:226/30.
- ↑ Sourate 4 verset 34
- ↑ La polygamie n'existe plus de nos jours que dans quelques rares sociétés comme les Guanches aux îles Canaries, ainsi que dans des peuples minoritaires ou aux faibles effectifs (comme au Mali). Voir les articles Polygamie et Polyandrie
Références
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- ↑ Françoise Thébaud, « L'épreuve de la guerre », L'Histoire, no 245,
Voir aussi
Articles connexes
- Histoire des femmes | Chronologie du statut de la femme | Chronologie de la place des femmes dans les sciences
- Féminisme | Condition féminine | Journée internationale des droits des femmes
- Gynécologie | Maternité | Mère | Obstétrique | Ménopause
- Animus
- Matriarcat | Gynocratie | Misogynie | Lesbophobie
- Liste des femmes les plus puissantes du monde selon Forbes
- YL abréviation radiotélégraphique de « Young Lady » sans distinction d'âge.
- Symbole ♀
- Genre (sciences sociales) | Études de genre
Bibliographie
- Olympe de Gouges Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne
- Jean-Jacques Rousseau, Sophie ou La Femme
- Voltaire, Femmes, soyez soumises à vos maris
- Diderot, Sur les femmes
- Goethe, Les Bonnes Femmes
- John Stuart Mill, De l'assujettissement des femmes
- Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe
- Élisabeth Badinter, La place des femmes dans la société française
- Paul Lafargue, La question de la femme, 1904
- Nathalie Heinich, États de femme. L'identité féminine dans la fiction occidentale, Collection NRF Essais, Gallimard, avril 1996
- Maryse Vaillant, Comment aiment les femmes. Du désir et des hommes, Seuil, 2006
- Élisabeth Badinter, Le Conflit - la femme et la mère, Le livre de Poche, 2011, 124 p.
- Maryse Vaillant, Sexy soit-elle, Les Liens qui libèrent, 2012
- Maud de Belleroche, Des femmes, La Jeune Parque, 1970
Liens externes
- Clio : Histoire, femmes et sociétés, une revue française
- Section de l'encyclopédie Britannica consacrée à l'histoire des femmes
- Catégorie Femmes de l’annuaire DMOZ
- Rubrique "Études de genre" des Signets de la BnF
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