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Hormone sexuelle

Hormone sexuelle

Les hormones sexuelles sont de deux types : protéines ou stéroïdes. Les stéroïdes ont un poids moléculaire aux environs de 300 daltons ; ils ont donc une petite taille. Vu leur taille et leur liposolubilité, ils peuvent diffuser librement dans les cellules cibles. Par conséquent leurs récepteurs sont intracellulaires. Par opposition, les protéines, avec un poids moléculaire supérieur à 5000, ne peuvent pas pénétrer dans les cellules et leur récepteurs sont donc des récepteurs membranaires. Puisque les stéroïdes sont liposolubles, ils ne peuvent circuler dans le sang que liés à des protéines non spécifiques comme l’albumine ou à des protéines spécifiques comme la SHBG, « sex hormone-binding globulin ». Les hormones protéiques, en revanche, sont hydrosolubles et circulent librement dans le sang.

Les hormones protéiques

Les gonadotrophines

Les gonadotrophines sont des hormones produites par différents tissus (hypophyse et placenta) dont la fonction principale est la régulation des gonades (ovaires et testicules). Les gonadotrophines comprennent la FSH (« folliculostimulating hormone »), la LH (« luteinizing hormone ») et l’hCG (« human chorionic gonadotropin »).

L'hormone folliculostimulante

L'hormone folliculo-stimulante (FSH) est une glycoprotéine d’un poids moléculaire d’environ 35 500 daltons produite par l’hypophyse. C’est une hétérodimère car elle est composée de deux sous-unités différentes : α et ß. La sous-unité α (en) (92 acides aminés) est commune à toutes les gonadotrophines, y compris l’hormone thyréotrope. La sous-unité ß (118 acides aminés), en revanche, est spécifique de l’hormone. La fonction principale de la FSH est de promouvoir et de soutenir la croissance des follicules ovariens chez la femme et la spermatogenèse chez l’homme. La FSH stimule la synthèse de son propre récepteur dans les cellules de la granulosa et les Cellules de Sertoli. Elle stimule également l’activité de l’aromatase dans les cellules de la granulosa (enzyme qui permet la conversion des androgènes en œstrogènes). La FSH est donc aussi responsable du « choix du follicule dominant ». La synthèse et la sécrétion de la FSH par l’hypophyse est sous le contrôle de différents régulateurs tels que la GnRH (« gonadotropin releasing hormone » d’origine hypothalamique), les estrogènes ovariens, l’activine et l’inhibine (tous deux d’origine gonadique).

L’hormone lutéinisante

L’hormone lutéinisante (LH) est une glycoprotéine d’un poids moléculaire d’environ 30 000 daltons produite par l’hypophyse. C’est une hétérodimère car elle est composée de deux sous-unités différentes: α et ß. La sous-unité α (92 acides aminés) est commune à toutes les gonadotrophines et à l’hormone thyréotrope. La sous-unité ß (115 acides aminés), en revanche, est spécifique de l’hormone. Les fonctions principales de la LH sont de promouvoir la synthèse des androgènes par les cellules thécales de l’ovaire et les cellules interstitielles du testicule, de déclencher l’ovulation (par stimulation d’une cascade d’enzymes protéolytiques conduisant à la rupture de la membrane basale du follicule) et au maintien du corps jaune au cours du cycle menstruel. La synthèse et la sécrétion de LH par l’hypophyse est sous le contrôle de différents régulateurs tels que la GnRH(« gonadotropin-releasing hormone » d’origine hypothalamique) et les œstrogènes ovariens.

L’hormone chorionique gonadotrophine

L’hormone chorionique gonadotrophine (hCG) est une glycoprotéine d’un poids moléculaire d’environ 43 000 daltons produite par le syncytiotrophoblaste. C’est une hétérodimère car elle est composée de deux sous-unités différentes : α et ß. La sous-unité α (92 acides aminés) est commune à toutes les gonadotrophines et à l'hormone thyréotrope. La sous-unité ß (145 acides aminés), est spécifique de l’hormone et ne se distingue de la sous-unité ß de la LH que par 30 acides aminés dans la partie C terminale de la molécule. L’hCG molécule entière est également appelée holo hCG pour la distinguer de l’hCG couramment mesurée dans les laboratoires qui est l’hCG totale (holo hCG + sous-unité ß libre), la sous-unité ß libre circulant également dans le sang. Une forme particulière d’hCG, appelée nick hCG, est une holo hCG ou une sous-unité ß libre dont la liaison entre l’acide aminé 46 et 47 de la sous-unité ß a été rompue. Ceci confère aux molécules une forme tridimensionnelle particulière qui n’est pas forcément reconnue par tous les anticorps utilisés pour le dosage. La reconnaissance de la forme « nick » est particulièrement importante lors des dosages d’hCG effectués en vue de déterminer le risque de trisomie 21 (connu aussi sous les noms de What if, double test ou triple test) car dans ce cas la forme « nick » est fortement augmentée. La fonction de l’hCG est essentiellement le maintien du corps jaune de la grossesse et de sa sécrétion de progestérone. Mais elle a aussi un effet anti-gonadotrope puisqu’elle inhibe la sécrétion de la LH et de la FSH. L’hCG est dite stéroïdogène puisqu’elle favorise la sécrétion de progestérone du corps jaune mais aussi parce qu’elle stimule la sécrétion des stéroïdes des gonades fœtales. La régulation de la synthèse et de la sécrétion d’hCG est assurée par une GnRH trophoblastique.

La prolactine

La prolactine humaine (Prl) est une protéine non glycosylée qui consiste en une chaîne polypeptidique simple de 198 acides aminés. La Prl est structurellement similaire à l’hPL (human placental lactogen) et à l’hormone de croissance GH (growth hormone). Dans la circulation, la Prl apparaît sous forme monomérique (little prolactin) ou sous forme polymérique (big ou big-big prolactin). La relation quantitative entre ces différentes formes varie selon les conditions physiologiques et pathologiques et selon la nature des anticorps utilisés pour leur dosage. La Prl est essentiellement d’origine hypophysaire mais les cellules stromales de l’endomètre en phase sécrétoire produisent également la Prl; c’est même un marqueur de la décidualisation. La principale fonction biologique de la Prl chez la femme est de contrôler le développement mammaire et la lactation. Le rôle de la Prl chez l’homme et celui de la Prl endométriale chez la femme reste encore inconnu. Si la progestérone est le principal régulateur de la Prl endométriale c’est essentiellement la dopamine (autrefois appelée PIF ou prolactin inhibiting factor) qui régule la Prl hypophysaire. Toutefois la TRH (thyroid stimulating hormone releasing hormone) et le VIP (vasoactive intestinal peptide) ont la propriété de stimuler la décharge de Prl hypophysaire.

Les hormones stéroïdiennes

Article détaillé : Stéroïde sexuel.

Une nouvelle hormone sexuelle ?

SIKPSAYLPLRF-NH2 ou GnIH, pour « Gonadotropin-inhibitory hormone », est le nom d'une hormone dont des homologues sont impliqués chez les vertébrés et les invertébrés[1] dans l'appétit et le comportement alimentaire, mais qui par ailleurs joue aussi un rôle sexuel, en inhibant la sécrétion de gonadotrophine, ce qui bloque la GnRH, une autre hormone qui elle-même en contrôle d'autres, nécessaires au bon déroulement de la reproduction.
Elle était connue chez des animaux, mais a été découverte à la fin des années 2000 dans l'hypothalamus humain[2].
Certains chercheurs pensent qu'elle pourrait peut-être un jour être utilisée comme hormone contraceptive[2].

Notes et références

  1. (en) Tachibana T, Sato M, Takahashi H, Ukena K, Tsutsui K, Furuse M, « Gonadotropin-inhibiting hormone stimulates feeding behavior in chicks » Brain research 2005;1050(1-2):94-100. PMID 15979587 ISSN:0006-8993 Résumé
  2. 1 2 (en) Ubuka T, Morgan K, Pawson AJ, Osugi T, Chowdhury VS, et al. « Identification of Human GnIH Homologs, RFRP-1 and RFRP-3, and the Cognate Receptor, GPR147 in the Human Hypothalamic Pituitary Axis » PLoS ONE 2009;4(12):e8400. DOI:10.1371/journal.pone.0008400

Voir aussi

Articles connexes

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