Médecine légale
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La médecine légale est une spécialité de la médecine qui détermine les causes de lésions d'une victime, notamment les causes de décès (en) liées à l'activité thanatologique, dont le principal support est l'autopsie. Certains utilisent parfois le terme « médecine forensique », l'une des branches des sciences forensiques.
Elle recouvre schématiquement trois grands champs d’activité : la médecine légale judiciaire (autopsies médico-légales, aspects légaux des pratiques médicales s'appuyant sur les législations dont dépendent les médecins), clinique (urgences médico-judiciaires, victimologie) et scientifique (science thanatologique).
Enquête sur les causes de la mort
En collaboration avec la justice, le médecin légiste donne ses conclusions sur les causes de la mort dans les cas de morts suspectes. L'ensemble des médecins est concerné par les lois, les directives, les conventions et surtout le code de déontologie de leur profession qui s'applique à leur champ d'activité. La justice fait régulièrement appel aux professionnels médicaux pour des expertises et inversement les médecins sollicitent la justice pour obtenir leur concours dans la prise en charge des malades.
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Histoire
La médecine légale apparaît en Allemagne au XVIe siècle : la Lex Carolina promulguée par Charles Quint en 1532 oblige des experts en médecine (essentiellement les chirurgiens de l'époque, à savoir des barbiers chirurgiens) à intervenir sur des cadavres en cas d'homicide volontaire ou involontaire, l'importance de la peine étant proportionnelle aux lésions. En 1536, François Ier rédige pour le duché de Bretagne une ordonnance organisant une ébauche de médecine légale[1]. En Europe, le pionnier de la médecine légale est Mathieu Orfila qui publie notamment un Traité des exhumations juridiques en 1830 et un Traité de médecine légale en 1847[2].
Jean-Jacques Belloc[3] est considéré comme le créateur de la médecine légale en France.
En France, la Médecine légale au sens actuel du terme est née à la fin du XIXe siècle avec des médecins légistes comme Léon Thoinot, Victor Balthazar, Paul Brouardel, Alexandre Lacassagne ou Auguste Ambroise Tardieu[4]. L'université entre dans la Médecine légale en 1877 avec l'élection de Tardieu au poste de chargé de conférences de médecine légale pratique à la Faculté de médecine de Paris en 1877[5].
Les travaux d'Alphonse Bertillon sur la dactyloscopie - l'identification des empreintes digitales - feront faire un bond à la médecine légale à la fin du XIXe siècle, époque où naît également le roman policier, avec des figures comme Sherlock Holmes. En 1931, l'héritière Frances Glessner Lee (en) créé la Harvard School of Legal Medicine (en). Elle fabriqua aussi une série de dioramas, les Nutshell Studies of Unexplained Death (en), représentants des scènes de crimes non résolus.
Hors d'Europe, on retient le traité de Song Ci (1186–1249), Xi Yuan Ji Lu (Cas collectés d'injustices réparées) (en), considéré comme un ouvrage pionnier sur la médecine légale. Ecrit sous la dynastie Song, le traité rapporte ainsi le cas d'un meurtre, où l'officiel chargé de l'enquête détermina que l'arme du crime était une faucille, en comparant les blessures à celles provoquées par différentes lames sur une vache. Chaque villageois étant ensuite sommé d'apporter sa faucille, une série de mouches vint se poser sur l'une d'elle, poussant son propriétaire à avouer le meurtre.
Articles connexes
- Camille Léopold Simonin
Notes et références
- ↑ Professeur Dominique Lecomte, directeur de l’Institut Médico-Légal de Paris, « La médecine légale », émission Avec ou sans rendez-vous par Olivier Lyon-Caen sur France Culture 20 mars 2012
- ↑ La Police scientifique
- ↑ Cours de médecine légale judiciaire, théorique et pratique (2e édition de 1811)
- ↑ Denis Darya Vassigh, « Les experts judiciaires face à la parole de l'enfant maltraité. Le cas des médecins légistes de la fin du XIXe siècle », Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière », 1999, p. 97-111
- ↑ Frédéric Chauvaud, « Le théâtre de la preuve. Les médecins légistes dans les prétoires (1880-1940) », Revue d'Histoire des Sciences Humaines, vol. 22, no 1, , p. 79 (DOI 10.3917/rhsh.022.0079)
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