Antoine de Saint-Exupéry
Antoine de Saint-Exupéry au Canada en mai 1942.
Nom de naissance | Antoine Marie Jean-Baptiste Roger de Saint-Exupéry |
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Alias |
Saint-Ex |
Naissance |
Lyon (France) |
Décès |
(à 44 ans) au large de Marseille (France) |
Activité principale |
écrivain, aviateur et poète |
Distinctions |
prix Femina, Grand prix du roman de l'Académie française |
Langue d’écriture | Français |
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Genres |
Œuvres principales
- Courrier sud (1929)
- Vol de nuit (1931)
- Terre des hommes (1939)
- Lettre à un otage (1940)
- Pilote de guerre (1942)
- Le Petit Prince (1943)
Antoine Marie Jean-Baptiste Roger de Saint-Exupéry[Note 1], né le à Lyon et disparu en vol le en mer, au large de Marseille, Mort pour la France, est un écrivain, poète, aviateur et reporter français.
Né dans une famille issue de la noblesse française[Note 2], Antoine de Saint-Exupéry passe une enfance heureuse malgré la mort prématurée de son père. Élève peu brillant, il obtient cependant son baccalauréat en 1917 et, après son échec à l'École navale, il s'oriente vers les beaux-arts et l'architecture. Devenu pilote lors de son service militaire en 1921 à Strasbourg, il est engagé en 1926 par la compagnie Latécoère (future Aéropostale) et transporte le courrier de Toulouse au Sénégal avant de rejoindre l'Amérique du Sud en 1929. Parallèlement il publie, en s'inspirant de ses expériences d'aviateur, ses premiers romans : Courrier sud en 1929 et surtout Vol de nuit en 1931, qui rencontre un grand succès.
À partir de 1932, son employeur entre dans une période difficile. Aussi Saint-Exupéry se consacre-t-il à l’écriture et au journalisme. Il entreprend de grands reportages au Viêt Nam en 1934, à Moscou en 1935, en Espagne en 1936, qui nourriront sa réflexion sur les valeurs humanistes qu'il développe dans Terre des hommes, publié en 1939.
En 1939, il sert dans l'armée de l'air où il est affecté dans une escadrille de reconnaissance aérienne. À l'armistice, il quitte la France pour New York avec pour objectif de faire entrer les Américains dans la guerre et devient l'une des voix de la Résistance. Rêvant d'action, il rejoint enfin, au printemps 1944, en Sardaigne puis en Corse, une unité chargée de reconnaissances photographiques en vue du débarquement de Provence. Il disparaît en mer avec son avion un Lockheed P-38 Lightning lors de sa mission du . Son avion n'a été retrouvé qu'à partir de 2000 au large de Marseille.
Le Petit Prince, écrit à New York pendant la guerre, est publié avec ses propres aquarelles en 1943 à New York et en 1946 chez Gallimard, en France. Ce conte plein de charme et d'humanité devient très vite un immense succès mondial.
Biographie
Jeunesse et formation
Fils du comte Jean-Marc de Saint-Exupéry (1863-1904), inspecteur d'assurances, et de Marie Boyer de Fonscolombe, Saint-Exupéry naît le 29 juin 1900 dans le 2e arrondissement de Lyon dans une famille issue de la noblesse française. Il partage une enfance heureuse entre cinq frères et sœurs. Mais en 1904, son père meurt, terrassé par une hémorragie cérébrale à seulement 41 ans, en gare de Foux, laissant Marie de Saint-Exupéry éduquer seule ses cinq enfants : Marie-Madeleine, dite « Biche », Simone, dite « Monot », Antoine, dit « Tonio », François et Gabrielle, dite « Didi ».
La mère d'Antoine vit mal ce veuvage prématuré, mais son naturel optimiste lui permet de faire face à ses obligations. D'une sensibilité à fleur de peau, elle tisse avec Antoine des liens privilégiés et lui offre une excellente éducation, chose difficile à l'époque pour une femme seule. Elle transmet à son fils adoré des valeurs qu'il conservera toute sa vie : honnêteté, respect d'autrui, pas d'exclusivité sociale. Femme exceptionnelle, elle consacre sa vie à ses enfants, avec un humanisme que Saint-Exupéry a cultivé tout au long de ses voyages[réf. nécessaire].
Jusqu'à l'âge de dix ans, il passe son enfance entre le château de La Môle dans le Var, propriété de sa grand-mère maternelle, et le château de Saint-Maurice-de-Rémens dans l'Ain, propriété de l'une de ses tantes. À la fin de l'été 1909, sa famille s'installe au Mans, région d'origine de son père. Antoine entre au collège Notre-Dame de Sainte-Croix le 7 octobre suivant. Attiré par l'ailleurs, le lointain, l'aventure, il cherche depuis l'enfance à échapper aux bornes de son milieu aristocratique[1].
En 1912, il passe les grandes vacances à Saint-Maurice-de-Rémens. Fasciné par les avions, il se rend souvent à vélo à l’aérodrome d'Ambérieu-en-Bugey, situé à quelques kilomètres et y reste des heures à interroger les mécaniciens sur le fonctionnement des avions. Un jour, il s'adresse au pilote Gabriel Salvez en prétendant que sa mère l'a autorisé à effectuer un baptême de l'air. Il fait donc son baptême sur un Berthaud Wroblewski [2],[3], avion fabriqué à Villeurbanne par l'industriel lyonnais Berthaud sur des plans de Pierre et Gabriel Wroblewski-Salvez. Il écrit un poème témoignant de sa nouvelle passion pour les avions :
- Les ailes frémissaient sous le souffle du soir
- Le moteur de son chant berçait l'âme endormie
- Le soleil nous frôlait de sa couleur pâle.
Saint-Exupéry passe ainsi presque toute son enfance dans le château familial, entouré de ses frères et sœurs. Il se souviendra de cette période comme celle du paradis perdu : « Les plus beaux moments de ma vie », dira-t-il plus tard[réf. nécessaire]. En revanche, il ne se plaît pas beaucoup au collège Sainte-Croix du Mans où il est pensionnaire. Ses camarades, qui le surnomment Tatane, collaborent toutefois au journal de classe créé à son initiative, qui sera ensuite interdit par les Pères[réf. nécessaire].
Alors que la Première Guerre mondiale éclate, Marie de Saint-Exupéry est nommée infirmière-chef de l'hôpital militaire d'Ambérieu-en-Bugey dans l'Ain. Grâce à son travail, elle peut faire venir ses enfants près d'elle. Ses deux fils, Antoine et François, intègrent en tant qu'internes le renommé collège jésuite de Notre-Dame de Mongré, à Villefranche-sur-Saône. Le jeune Antoine peut donc enfin se consacrer à l'écriture, avec brio, puisque, même si ses études sont médiocres par ailleurs, il remporte le prix de narration du lycée pour l'une de ses rédactions[4].
À la rentrée scolaire de 1915, Marie de Saint-Exupéry, toujours en poste à Ambérieu-en-Bugey, estime que ses fils ne se plaisent pas vraiment chez les pères jésuites de Mongré. Soucieuse de protéger ses enfants et de leur donner une éducation qui leur permette de développer leurs dons, elle préfère les inscrire chez les frères marianistes de la Villa Saint-Jean à Fribourg, en Suisse. En rapport étroit avec le collège Stanislas de Paris, ce collège a développé une méthode d'éducation moderne qui leur permet d'exercer leur créativité. Antoine y retrouve Louis de Bonnevie, dont la famille est voisine et amie de la sienne à Lyon. Il noue avec lui ainsi qu’avec Marc Sabran et Charles Sallès une amitié profonde et durable[5].
En 1917, il obtient son baccalauréat malgré des résultats scolaires peu brillants. L'élève Saint-Exupéry est davantage à l'aise dans les matières scientifiques que littéraires. Au cours de l'été, souffrant de rhumatismes articulaires[4], François, le frère cadet d'Antoine, le compagnon de jeux et le confident, meurt d'une péricardite. Attristé par la mort de son frère, Saint-Exupéry vivra cet évènement comme le passage de sa vie d'adolescent à celle d'adulte.
La guerre aussi l'inspire. Il réalise des caricatures de soldats prussiens et de leurs casques à pointe, de l'empereur et du Kronprinz. Il écrit aussi quelques poèmes :
- Parfois confusément sous un rayon lunaire,
- Un soldat se détache incliné sur l'eau claire ;
- Il rêve à son amour, il rêve à ses vingt ans !
Printemps de guerre
En 1919, il échoue au concours de l'École navale (ses résultats dans les branches scientifiques sont très bons, mais ceux des branches littéraires insuffisants) et s'inscrit en tant qu'auditeur libre dans la section architecture à l'École nationale supérieure des beaux-arts. Sa mère l'aide comme elle peut, malgré ses soucis d'argent[réf. nécessaire]. Antoine bénéficie alors de l'hospitalité de sa cousine Yvonne de Lestrange et accepte également plusieurs petits emplois : avec son ami Henry de Ségogne, il sera notamment figurant durant plusieurs semaines dans Quo Vadis, un opéra de Jean Noguès. En 1918, il avait fait la connaissance de Louise de Vilmorin, qui lui inspire des poèmes romantiques.
- Je me souviens de toi comme d'un foyer clair
- Près de qui j'ai vécu des heures, sans rien dire
- Pareil aux vieux chasseurs fatigués du grand air
- Qui tisonnent tandis que leur chien blanc respire.
À mon amie
Cependant, durant cette période, son intense activité poétique lui inspire des poèmes plutôt mélancoliques[réf. nécessaire], des sonnets et des suites de quatrains (Veillée, 1921) montrant qu'il vit une période difficile, car il se retrouve sans projet de vie et sans perspective d'avenir. Certains de ses poèmes sont calligraphiés et enluminés de dessins à l'encre de Chine. Il offre deux de ses cahiers de poésie à son ami Jean Doat.
Dans l’aviation
En avril 1921, il est affecté pour son service militaire en tant que mécanicien au 2e régiment d’aviation de Strasbourg. En juin, il prend des cours de pilotage à ses frais[6]. Le 9 juillet son moniteur le lâche pour un tour de piste. Seul aux commandes de son avion-école, il se présente trop haut pour l'atterrissage. Remettant les gaz trop brusquement, il cause un retour au carburateur. Croyant que le moteur a pris feu il ne s'affole pas, fait un second tour de piste et atterrit en beauté. Son moniteur valide sa formation[7]. Néanmoins, il laisse le souvenir d’un aviateur parfois distrait, oubliant tantôt de rentrer son train d’atterrissage, tantôt de brancher ses instruments de bord, se perdant dans l’immensité du ciel[8]. Le surnom de « Pique la Lune » lui est ainsi resté, non seulement en raison de son nez en trompette mais aussi d’une tendance certaine à se replier dans son monde intérieur[8].
En janvier 1922, il est à Istres comme élève officier de réserve. Il est reçu pilote militaire et promu caporal. En avril 1922, dans le cadre de sa formation comme EOR, il suit des cours d’entraînement à Avord, qu'il quitte pour la région parisienne avec le grade de sous-lieutenant. Début août, il est affecté au 37e régiment d’aviation à Casablanca, où il obtient son brevet civil. Pendant ses loisirs, il réalise des croquis de ses copains de chambrée au crayon mine de charbon et à l’encre turquoise. Ses dessins sont regroupés dans son cahier Les Copains. En octobre, sous-lieutenant de réserve, il choisit son affectation au 34e régiment d’aviation, au Bourget. Au printemps 1923, il a son premier accident d’avion au Bourget : fracture du crâne. Après ce grave accident, il est démobilisé. Pourtant, il envisage toujours d’entrer dans l'armée de l’air, comme l’y encourage le général Barès. Mais la famille de Louise de Vilmorin, sa fiancée, s’y oppose. Commence pour lui une longue période d’ennui : il se retrouve dans un bureau comme contrôleur de fabrication au Comptoir de Tuilerie, une filiale de la Société générale d’Entreprise. En septembre, c’est la rupture des fiançailles avec Louise.
En 1924, Saint-Exupéry travaille dans l’Allier et la Creuse comme représentant de l’usine Saurer qui fabrique des camions (il n’en vendra qu’un seul en une année et demie !). Il se lasse et donne sa démission. En 1924, il commence aussi une œuvre en prose, Manon, danseuse. En 1925, son poème intitulé La Lune montre une inspiration farfelue. On peut aussi citer la suite poétique L'Adieu :
- Il est minuit — je me promène
- Et j’hésite scandalisé
- Quel est ce pâle chimpanzé
- Qui danse dans cette fontaine ?
La Lune, 1925
En 1926, il est engagé par Didier Daurat, directeur de l’exploitation des lignes de la compagnie Latécoère (future Aéropostale) et rejoint l'aéroport de Toulouse - Montaudran pour effectuer du transport de courrier sur des vols entre Toulouse et Dakar. Il rédige alors une nouvelle (« L'évasion de Jacques Bernis »), dont sera tiré « L'Aviateur », publié dans la revue d’Adrienne Monnier, Le Navire d’argent (numéro d'avril), où travaille son ami Jean Prévost. À Toulouse, il fait la connaissance de Jean Mermoz et de Henri Guillaumet. Au bout de deux mois, il est chargé de son premier convoyage de courrier sur Alicante.
Fin 1927, il est nommé chef d’escale à Cap Juby au Maroc avec pour mission d’améliorer les relations de la compagnie avec les dissidents maures d’une part et avec les Espagnols d’autre part. Il va y découvrir la brûlante solitude et la magie du désert[9]. En 1929, il publie chez Gallimard son premier roman, Courrier sud, dans lequel il raconte sa vie et ses émotions de pilote.
En septembre 1929, il rejoint Mermoz et Guillaumet en Amérique du Sud pour contribuer au développement de l’Aéropostale jusqu’en Patagonie. En 1930, il utilise la bibliothèque de son ami Paul Dony pour commettre divers sonnets inspirés d’autres poètes mais qui sont autant d’exercices de virtuosité poétique. En 1931, il publie son second roman, Vol de nuit, un immense succès, dans lequel il évoque ses années en Argentine et le développement des lignes vers la Patagonie. En 1931, toujours, il se marie à Agay avec Consuelo Suncin Sandoval de Gómez (décédée en 1979), à la fois écrivaine et artiste salvadorienne.
À partir de 1932, alors que la compagnie, minée par la politique, ne survit pas à son intégration dans Air France, il subsiste difficilement, se consacrant à l’écriture et au journalisme. Saint-Exupéry demeure pilote d’essai et pilote de raid en même temps qu’il devient journaliste d’occasion pour de grands reportages.
Reporter pour Paris-Soir, il voyage au Viêt Nam en 1934 et à Moscou en 1935. Le , accompagné de son mécanicien Prévot, il tente un raid Paris-Saïgon à bord d'un Caudron-Renault Simoun, pour battre le record d'André Japy qui quelques jours plus tôt a relié Paris à Saïgon en 3 jours et 15 heures. Dans la nuit du 31 décembre, il est obligé de poser en catastrophe son avion dans le désert Libyque en Égypte. Il connaît alors quatre jours d'errance sans eau ni vivres avant un sauvetage inespéré[Note 3]. Le manuscrit de 58 pages relatant son aventure a été vendu aux enchères en 2009.
En 1936, il est envoyé comme reporter en Espagne pour couvrir la guerre civile. Parce qu'il refuse d'adopter une conception bassement partisane du journalisme, à l'inverse de tous les intellectuels de son temps, il décide de révéler les exactions des républicains espagnols[10]. De tous ces voyages, il accumule une très importante somme de souvenirs, d’émotions et d’expériences, qui lui servent à nourrir sa réflexion sur le sens à donner à la condition humaine. Sa réflexion aboutit à l’écriture de Terre des hommes, qui est publié en 1939. L’ouvrage est récompensé par le prix de l’Académie française. C’est dans ce roman que l’on trouve la célèbre phrase prononcée par Henri Guillaumet après son accident dans les Andes : « Ce que j’ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait »[11].
Guerre de 1939-1945
En 1939, il sert comme capitaine dans l'Armée de l'air où il est affecté dans une escadrille de reconnaissance aérienne. Le 23 mai 1940, il survole Arras alors que les panzers allemands envahissent la ville : bien que son avion Bloch 174 soit criblé de balles par la DCA allemande, il réussit à retourner à la base de Nangisavec ses passagers sains et saufs, ce qui lui vaut d'être récompensé de la Croix de guerre avec palme et cité à l’ordre de l’Armée de l’air, le 2 juin 1940. Cet exploit lui inspirera le titre et la trame de Pilote de guerre[9]. À l'armistice, il quitte la France pour New York avec pour objectif de faire entrer en guerre les Américains. Considéré par certains comme pétainiste car non gaulliste, Saint-Exupéry a du mal à faire entendre sa voix. Comme l’immense majorité des Français, il était au départ plutôt favorable à Vichy, qui lui semblait représenter la continuité de l'État, et qui représentait une cohésion nationale pour les Français souffrant de l'Occupation[12], et était donc plutôt méfiant envers le général de Gaulle. De fait, il a surtout essayé de réconcilier les factions opposées ; lors de son appel radiophonique du 29 novembre 1942 depuis New York, soit trois semaines après le débarquement allié en Afrique du Nord, il lançait : « Français, réconcilions-nous pour servir »; Il tente aussi de repousser l'épuration qui se prépare[13], mais il fut incompris, car il était trop tard et le temps était celui de l'affrontement général. Cependant, selon des archives américaines récemment ouvertes[14], il semblerait que les services secrets américains eussent envisagé de le pousser en lieu et place du général de Gaulle.
En mai 1942, il séjourne au Canada dans la famille De Koninck, rue Sainte-Geneviève, dans le vieux-Québec[15]. Alors que son séjour devait durer quelques jours, il passe finalement près de cinq semaines au Québec à cause de problèmes de visa. Gardant pour mission de faire entrer les Américains dans la guerre, il publie à New York en février 1942 Pilote de guerre pour rappeler aux Américains combien la bataille de France avait été dure, avant de publier un an plus tard le conte poétique et philosophique Le Petit Prince[9].
Mais il ne pense qu'à s'engager dans l'action, considérant, comme ce fut le cas avec l'Aéropostale, que seuls ceux qui participent aux événements sont légitimes pour en témoigner. En avril 1943, bien que considéré par les Alliés comme un pilote dépassé, incapable de piloter un avion de combat moderne, il reprend du service actif dans l'aviation en Tunisie grâce à ses relations et aux pressions du commandement français. Toujours dans la reconnaissance aérienne, il effectue quelques missions, mais il est victime de plusieurs incidents qui le font mettre « en réserve de commandement », étant donné son âge, son mauvais état de santé général, ses différents crashs précédents. Il séjourne alors en Algérie, au Maroc, puis en Algérie de nouveau, où il obtient au printemps 1944 l'autorisation du commandant en chef des forces aériennes en Méditerranée, le général américain Eaker, de rejoindre le prestigieux groupe 2/33 basé à Alghero, en Sardaigne, avec le grade de commandant. Il effectue plusieurs vols, émaillés de pannes et d'incidents. Le 17 juillet 1944, le 2/33 s'installe à Borgo, non loin de Bastia, en Corse. C'est de l'aéroport voisin de Poretta qu'il décolle aux commandes de son F-5B-1-LO, version photo du bimoteur P-38 Lightning, le 31 juillet à 8 h 25 du matin, pour une mission de cartographie (cap sur la vallée du Rhône, cap sur Annecy et retour par la Provence) : des reconnaissances photographiques afin de tracer des cartes précises du pays, fort utiles au tout prochain débarquement en Provence, prévu pour le 15 août. Il est seul à bord, son avion n'est pas armé et emporte du carburant pour six heures de vol. À 8 h 30, est signalé le dernier écho radar. Son avion se serait écrasé à quelques encablures des côtes de la Provence. Il est alors impossible d'effectuer des recherches sur le terrain en temps de guerre. « Saint-Ex » est officiellement porté disparu. Sa mémoire est célébrée solennellement à Strasbourg le 31 juillet 1945. En 1948, il est reconnu « Mort pour la France ».
Le mystère de sa mort
Le , au Journal officiel, le commandant Antoine de Saint-Exupéry fut cité à l'ordre de l'armée aérienne à titre posthume, pour avoir « prouvé, en 1940 comme en 1943, sa passion de servir et sa foi en le destin de la patrie », et « trouvé une mort glorieuse, le 31 juillet 1944, au retour d'une mission de reconnaissance lointaine sur son pays occupé par l'ennemi ».
Si la mort ne faisait désormais plus de doute, restait à en élucider les circonstances. En 1950, un pasteur d'Aix-la-Chapelle, ancien officier de renseignements dans la Luftwaffe, témoigna avoir appris, le 31 juillet 1944, qu'un P-38 Lightning avait été abattu en Méditerranée par un Focke-Wulf allemand. Puis, en 1972, surgit dans une revue allemande à caractère historico-fictionnel le témoignage "posthume" d'un jeune officier allemand, l'aspirant Robert Heichele, qui aurait fait feu sur le Lightning depuis son appareil, un Focke-Wulf 190, vers midi, au-dessus de Castellane dans le département des Alpes-de-Haute-Provence. Mais Heichele fut à son tour abattu en août 1944, échappa à la mort, mais fut très grièvement blessé en ayant essayé d’atterrir à Avignon avion en flammes. Le malheureux pilote sera finalement tué lorsque le convoi de l'ambulance dans laquelle il se trouvait fut décimé par la chasse alliée lors de la retraite par la vallée du Rhône (ainsi, et malgré le fait que Robert Heichele ait effectivement existé, la piste "du vainqueur probable de Saint-Exupéry" sera définitivement écartée par la suite, car provenant de l'imagination pure et simple d'un passionné allemand qui s'excusera peu après par courrier d'avoir laissé son fantasme (il aurait été une connaissance du pilote Heichele) devenir officiellement une "réalité". Dans les années 1990, un autre témoignage surgit tardivement, à propos d'une habitante de Carqueiranne, madame Simone Boudet, qui aurait vu, le jour fatidique, le Lightning se faire abattre. La mer aurait ensuite rejeté le corps d'un soldat sur la plage, lequel aurait été enterré anonymement dans le cimetière de la commune. Était-ce Saint-Exupéry ? Pour le savoir, il faudrait exhumer le corps, procéder à des comparaisons avec l'ADN des membres de sa famille, lesquels s'y montrent opposés. Mais... là aussi, et d'après les anciens du pays, il fut avancé que les débris de vêtements militaires, toujours portés par la dépouille, étaient d’origine allemande. Il faut aussi savoir qu'au moins trois épaves d'avions de guerre allemands reposent dans la baie à plus ou moins grandes profondeurs ! Chaque fois, ces « révélations » relancèrent l'intérêt aussi bien des spécialistes que du grand public, pour le « mystère Saint-Ex ». Enfin, en 2000, des morceaux de son appareil, soit une jambe du train d'atterrissage gauche, des éléments de carlingue (partie gauche d'une des deux poutres de cet avion aux lignes très particulières) furent retrouvés en Méditerranée au large de Marseille, face nord-est de l'ïle de Riou (Archipel du même nom) par le plongeur professionnel marseillais Luc Vanrell. Deux années plus tôt, le 7 septembre 1998, un patron pêcheur marseillais, Jean-Claude Bianco, assisté de son second, le marin Habib Benhamor, avait fortuitement remonté dans ses filets une gourmette en argent oxydée par un long séjour sous-marin et sur laquelle était gravée l'identité d'Antoine de Saint-Exupéry. Il devenait évident que la zone de disparition du commandant de Saint-Exupéry avait été localisée. Remontés à la surface entre le 1er et le 3 septembre 2003, les vestiges de l'avion tant recherché étaient formellement identifiés le samedi 27 septembre 2003 par l'association Aéro-Re.L.I.C. (équipe composée de Philippe Castellano, Brian Cyvoct et Christian Vigne) grâce à un numéro matricule retrouvé gravé par le constructeur (Lockheed, Californie) de l'appareil. Les pièces du Lightning F-5B # 42-69223 sont désormais exposées au Musée de l'air et de l'espace du Bourget, dans un espace consacré à l'écrivain aviateur.
Mais rien ne permit de donner une conclusion définitive sur les circonstances de sa mort, malgré la simulation informatique de l’accident – à partir des pièces déformées – qui montrait un piqué, presque à la verticale et à grande vitesse, dans l’eau. Fut-elle la conséquence d'une énième panne technique, d'un malaise du pilote ? Certains avancèrent même, au grand scandale de ses proches, l'hypothèse du suicide d'un Saint-Exupéry diminué physiquement (il ne pouvait pas fermer seul la verrière de son appareil), désespéré par le monde qu'il voyait s'annoncer, thèse confortée par certains de ses derniers écrits, au ton franchement pessimiste, par exemple les dernières lignes d’une lettre adressée à Pierre Dalloz, écrite la veille de sa mort : « Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien. La termitière future m’épouvante. Et je hais leur vertu de robots. Moi, j’étais fait pour être jardinier. »
En mars 2008, un ancien pilote de la Luftwaffe, sur Messerschmitt Bf 109, Horst Rippert, affirma dans le journal La Provence avoir abattu un avion de type P-38 lightning le 31 juillet 1944 dans la zone où se trouvait Saint-Exupéry[16]. En mission pour retrouver un avion ennemi qui survolait la région d'Annecy, Horst Rippert tourna plusieurs minutes au-dessus de la Méditerranée sans rien repérer. Soudain, un avion allié le croisa, 3 000 mètres au-dessous de lui[17]. Horst Rippert tira et toucha. L'avion s'enflamma et tomba à pic dans la Méditerranée. Saint-Exupéry fut porté disparu ce jour-là, donnant lieu au mystère sur sa disparition. « Si j'avais su qui était assis dans l'avion, je n'aurais pas tiré. Pas sur cet homme. », déclara Horst Rippert, qui admirait l'écrivain[18]. Thèse cependant mise à mal par bien des incohérences[19]. Après la guerre Horst Rippert, frère d'Ivan Rebroff (décédé en février 2008, soit peu avant cette révélation), se reconvertit dans le journalisme et dirigea le service des sports de la ZDF.
Ses œuvres
Si elles ne sont pas tout à fait autobiographiques, ses œuvres sont largement inspirées de sa vie de pilote aéropostal, y compris pour Le Petit Prince (1943) — sans doute son succès le plus populaire (il s'est vendu depuis à plus de 134 millions d'exemplaires dans le monde[20], et se trouve être donc le second ouvrage le plus vendu au monde après la Bible[21]) — qui est plutôt un conte poétique et philosophique.
Il a écrit d'autres livres, tout aussi connus : Courrier Sud (1929), Vol de nuit (1931), Terre des hommes (1939), Pilote de guerre (1942), Lettre à un otage (1944), Écrits de guerre (rassemblés en 1982), et Citadelle (posthume, 1948). Tous ses romans racontaient l'histoire de ses voyages sous forme de fiction et dans la fantaisie.
- L'Aviateur
- Publié en 1926. Le premier texte édité de Saint-Exupéry, fragment semble-t-il d'un ensemble plus vaste, et qui servira de matériau pour Courrier sud.
- Courrier sud
- Publié en 1929. À travers le personnage de Jacques Bernis, Saint-Exupéry raconte sa propre vie et ses propres émotions de pilote. Louise de Vilmorin est campée dans le personnage de Geneviève.
- Vol de nuit
- Publié en décembre 1931. Cette œuvre qui atteint au dépouillement de la tragédie, est préfacée par son ami André Gide, valut le prix Femina à Antoine de Saint-Exupéry et le consacra comme homme de lettres. Ce fut un immense succès qui a donné lieu à de multiples traductions. Son adaptation cinématographique fut même vendue à Hollywood.
- Le personnage principal, Rivière, est inspiré par son chef Didier Daurat. Il donne vie à un chef qui sait pousser ses hommes au bout d'eux-mêmes pour la réalisation de leur mission : le courrier doit passer à tout prix, la mission dépasse en valeur la vie humaine. Les valeurs que le roman véhicule sont : primauté de la mission, importance du devoir et responsabilité de la tâche à accomplir jusqu'au sacrifice.
- Terre des hommes
- Publié en décembre 1939, il obtient le Grand prix du roman de l'Académie française. C'est une suite de récits, de témoignages et de méditations à partir de la somme d'expériences, d'émotions et de souvenirs qu'il a accumulés lors de ses nombreux voyages. C'est aussi un hommage à l'amitié et à ses amis Mermoz et Guillaumet et plus largement une vision romantique sur la noblesse de l'humanisme.
- Pilote de guerre
- Publié en 1942.
- Écrit à Eaton's Neck (Northport, États-Unis) et publié en 1943 à New York chez Reynal & Hitchcock (en) en deux versions (anglaise et française). Il ne sera publié en français qu'en 1946 en France, soit deux ans après sa mort.
- Un pilote, sans doute postal, s'est posé en panne dans un désert. Il y fait une rencontre à la fois tendre et suprenante.
- Pour des raisons techniques, les « aquarelles de l'auteur » reproduites dans les versions françaises qui ont suivi n'étaient que des retramages de l'édition américaine, ce qui induisait une perte de qualité sensible. De plus, certains dessins avaient été modifiés de façon mineure. L'édition Gallimard parue en 1999[22] semble être la première à fournir des illustrations conformes à l'édition originale, de bien meilleure qualité technique et artistique en dépit d'un format plus réduit (les techniques d'impression ayant elles aussi fait des progrès depuis 1943).
- Lettre à un otage
- Publié en 1944.
- Citadelle
- Publié en 1948. Commencée en 1936, cette œuvre ne fut pas achevée par Saint-Exupéry. Publiée dans une première version en 1948 à partir d'un texte dactylographié, elle ne comportait pas l'intégralité de la pensée de l'auteur. La totalité des manuscrits fut mise à la disposition des éditeurs en 1958 et permit de mieux épouser ses intentions. « Citadelle n'est pas une œuvre achevée. Dans la pensée de l'auteur elle devait être élaguée et remaniée selon un plan rigoureux qui, dans l'état actuel, se reconstitue difficilement. L'auteur a souvent repris les mêmes thèmes, soit pour les exprimer avec plus de précision, soit pour les éclairer d'une de ses images dont il a le secret » (Simone de Saint-Exupéry).
- Carnets
- Publié en 1953. Édition intégrale en 1975. Ensemble de notes tenu de 1935 à 1940 sur un agenda et cinq carnets. Très éclectique, il reflète les intérêts et curiosités de l'écrivain pour les sciences, la religion, la littérature et donne lieu à des réflexions et à des aphorismes pertinents.
- Lettres à sa mère
- Publié en 1955. Recueil de la correspondance de Saint-Exupéry avec sa mère couvrant la période 1910 - 1944.
- Un Sens à la Vie
- Publié en 1956. Écrits.
- Publié en 1982. Ce recueil posthume est préfacé par Raymond Aron.
- Manon, danseuse
- Publié en 2007. Court roman achevé en 1925. C'est l'histoire d'amour entre une « poule », Manon, et un homme de quarante ans, « grave », triste, qui cherche un sens à sa vie. Dès leur rencontre, se noue entre eux une relation amoureuse, l'homme protégeant tendrement sa « pauvre petite fille », qu'il croit danseuse. Ils font l'amour sans passion. Partent en voyage en voiture. Mais il apprend un jour par trois de ses clients que Manon est en fait une prostituée. Ils rompent puis se revoient. Manon se jette sous les roues d'un camion et manque de mourir. Elle restera boiteuse.
- Lettres à l'inconnue
- Collection de lettres d'amour à une jeune ambulancière de la Croix-Rouge rencontrée en mai 1943 dans un train entre Oran et Alger. Ces lettres sont ornées de dessins du Petit Prince que Saint-Exupéry fait parler à sa place. Elles ont été mises au jour en novembre 2007 lors d'une vente publique, et publiées par Gallimard en septembre 2008 sous forme de fac-similés accompagnés de transcriptions.
Écrits de circonstances
- « La Paix ou la guerre » (1938 pour Paris-Soir)
- « Moscou » (1935 pour Paris-Soir)
- « L'Espagne ensanglantée » (août 1936 pour L'Intransigeant)
- « Le Vol brisé. Prison de sable » (janvier-février 1936 pour L'Intransigeant)
- « Madrid » (juillet 1937 pour Paris-Soir)
Cinéma
- Scénario original pour Anne-Marie, film français réalisé par Raymond Bernard, sorti en 1936.
Anecdotes
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Les sections « Anecdotes », « Autres détails », « Le saviez-vous ? », « Citations », etc., peuvent être inopportunes dans les articles. Pour améliorer cet article il convient, si ces faits présentent un intérêt encyclopédique et sont correctement sourcés, de les intégrer dans d’autres sections.
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- Il avait multiplié les défis, comme l'aviation, cultivé les amitiés les plus improbables et tenté d'apprivoiser des animaux sauvages : renard des sables, gazelle, caméléon, bébé phoque, puma, lionceau, qu'il embarquait parfois dans son avion, au grand dam de ses mécaniciens - l'un d'eux finira à l'hôpital, après l'épisode du lionceau[réf. nécessaire].
- Élève très moyen, Saint-Exupéry échoue à l'examen d'entrée de l'École navale, et c'est par dépit qu'il fera son service militaire dans l'aviation[réf. nécessaire].
- Saint-Exupéry fut le seul pilote étranger autorisé à monter à bord de l'avion géant soviétique Tupolev ANT-20 « Maxime Gorki ».
- Il a aussi été un homme de sciences : il détient près d'une dizaine de brevets d'inventions techniques, et a aussi mis au point de nombreux problèmes mathématiques, dont le problème du Pharaon publié à son retour d'Égypte.
- Lors de l'émission du billet de 50 francs français à l'effigie d'Antoine de Saint-Exupéry, la Banque de France avait commis une coquille en typographiant le nom « Antoine de Saint-Éxupéry » sur le billet[23].
- Orson Welles avait acheté les droits du Petit Prince et avait proposé à Walt Disney de l'adapter en animation. Après l'avoir lu, Disney a dit qu'il n'y avait pas de place pour deux génies dans l'entreprise.
- La grande maison de Charles De Koninck du Vieux-Québec, au 25 de la rue Sainte-Geneviève, (classée depuis monument historique) était un lieu de fréquentation des personnalités des mondes universitaire, scientifique, intellectuel et politique. Saint-Exupéry visita les De Koninck en 1942. Son fils, Thomas De Koninck était alors âgé de huit ans. Ce dernier a conservé les bribes de quelques moments vécus avec Saint-Exupéry : « Un grand gaillard. C'était l'aviateur. Un bonhomme attachant, qui s'intéressait à nous, les enfants. Il nous faisait des avions en papier, des dessins. […] Il aimait les énigmes mathématiques. » L'année suivante, Saint-Exupéry publiait Le Petit Prince. Selon la légende locale, Saint-Exupéry se serait inspiré du petit De Koninck, qui avait les cheveux blonds bouclés et posait beaucoup de questions. M. De Koninck refuse cependant cette interprétation : « Le Petit Prince, c'est Saint-Exupéry lui-même ».
- Le , 110 ans exactement après sa naissance, les internautes se rendant sur le site Google.fr ont pu voir que le logo était décoré avec une illustration du Petit Prince[24].
Une notoriété mondiale
Sa ville natale de Lyon, en hommage à l'écrivain et en clin d'œil au pionnier de l'aéropostale, a rebaptisé l'aéroport de Satolas en aéroport international Lyon Saint-Exupéry[Note 4] et la gare de Lyon-Saint-Exupéry TGV.
Sur les murs du Panthéon de Paris, une inscription honore sa mémoire en ces termes :
Ont été nommés d'après lui :
- des rues de plusieurs villes, dont Lyon (et plusieurs villes de sa banlieue), Avignon, Brest, Romans, Laon, La Seyne sur Mer, Fribourg (Suisse), Montréal
- l’avenue Saint-Exupéry à Toulouse, qui mène à Montaudran où se trouvaient l'aérodrome de l'Aéropostale et les ateliers Latécoère. Une fresque (3mx10m) à son effigie, y a été dessinée en 2010.
- la rue Saint-Exupéry au Mans où se situe le collège où il a étudié.
- le quai Saint-Exupéry à Paris
- le boulevard Antoine-de-Saint-Exupéry à Lyon
- l’Espace Saint-Exupéry à Franconville
- la place Saint-Exupéry à Cabris, où habitait sa mère
- la quarante-quatrième promotion de commissaires de police issue de l’École nationale supérieure de la Police, entrée en fonction en 1994
- le thème de l’Exposition internationale de 1967 à Montréal était Terre des hommes'.
- de très nombreux établissements scolaires partout en France (une trentaine rien qu'en Île-de-France, Saint-Dizier…) et à l’étranger : lycée Antoine-de-Saint-Exupéry de l’Alliance française à Santiago du Chili, le collège Saint-Exupéry à Rabat, lycée français Saint-Exupéry à Ouagadougou, lycée Antoine-de-Saint-Exupéry à Hambourg, école Saint-Exupéry à Madrid, école française Saint-Exupéry à Kigali (Rwanda)…
- des cinémas à Marignane et à Strasbourg
- des restaurants, des bibliothèques
- un sommet argentin (l’aiguille Saint-Exupéry, 2 558 m), à proximité de mont Fitz Roy, près de d’El Chaltén, province de Santa Cruz
- la première promotion du Collège d'Europe à Bruges
- l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry, a été renommé le 29 juin 2000 à l’occasion du centième anniversaire d’Antoine de Saint-Exupéry né à Lyon
- la vingtième promotion de l'Institut Méditerranéen d'Étude et de Recherche en Informatique et Robotique IMERIR à Perpignan
- L'institut de recherche technologique (IRT) de Toulouse dans le domaine de l'aéronautique a été nommé IRT Saint Exupéry.
- (2578) Saint-Exupéry, astéroïde.
Il a été représenté par différents artistes :
- La Banque de France a émis des billets de banque d'une valeur de 50 francs (environ 7,6 €) à son effigie entre 1996 et 2002.
- Plusieurs timbres-poste ont été imprimés en l'honneur de Saint-Exupéry, notamment[25] :
- AOF : Poste aérienne (valeur faciale 8 F), de 1947 ;
- Cameroun : (valeur faciale 60 F), de 1977 ;
- France : Poste aérienne (valeur faciale 50 F), émis le 18 janvier 1948, dessiné et gravé par Pierre Gandon ;
- France : Poste aérienne (valeur faciale 20,00) de 1970 (en médaillon avec Jean Mermoz), dessiné et gravé par Jean Pheulpin;
- France : Poste aérienne (valeur faciale 3,00F/0,46 €) émis le 26 juin 2000 pour le centenaire de sa naissance ;
- France : feuillet de timbres édité en 1998 sur le thème du Petit Prince.
- Une statue d'Antoine de Saint-Exupéry et du petit prince, œuvre de Christiane Guillaubey, est exposée sur la place Bellecour à Lyon (voir ci-dessus).
- Il existe une statue en son hommage à Toulouse, au centre du Jardin Royal.
- Un buste de Saint-Exupéry, œuvre de Madeleine de Tazenas, peintre de l'air, est exposé au square Santiago-du-Chili à Paris.
- Une statue du petit prince a été inaugurée le samedi 16 septembre 2006 à Northport (États-Unis), la bourgade où il rédigea en 1942-1943 dans la maison Bevin House du quartier Eaton's Neck Le Petit Prince. C'est une œuvre de Winifred S. DeWitt Gantz. La statue se trouve dans la cour de la bibliothèque publique de Northport, 151 Laurel Avenue, NY 11768.
- Une plaque au no 15, place Vauban à Paris indique :
Ici a habité
de 1934 à 1940
Antoine de Saint-Exupéry.
- Sur une place d'Agay, où habitait sa sœur Gabrielle, une fontaine est dédiée au petit prince.
- La monnaie de Paris a frappé un presse-papier, une médaille, un bracelet et fondu une statuette de 22 cm à l'effigie du petit prince.
- Un hommage collectif aux aviateurs français pionniers de l'Aéropostale, dont il fait partie, figure dans une stèle à l'aéroport Jorge Newbery de la ville de Buenos Aires, près du musée de l'Aviation argentin.
- Un téléfilm, Saint-Exupéry : La Dernière Mission, réalisé en 1994 pour France 3 par Robert Enrico retrace sa vie (film réédité en 2009 au format DVD).
La fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la Jeunesse a été créée en 2009 sous l'égide de la Fondation de France par les héritiers d'Antoine de Saint-Exupéry[26]. Elle soutient des projets tournés vers la jeunesse, en France et dans le monde, portant les valeurs d'Antoine de Saint-Exupéry[27]. Elle a notamment soutenu la formation de jeunes apprentis mécaniciens aéronautiques[28].
Les papiers personnels d'Antoine de Saint-Exupéry sont conservés aux Archives nationales sous la cote 153AP[29].
Notes et références
Notes
- ↑ Malgré les règles de typographie utilisées habituellement en français, l'orthographe du nom de l'auteur semble avoir été fixée sans trait d'union sur les actes d'état civil le concernant. Même si elle n'était pas celle de l'état-civil, la forme avec trait d'union a au moins valeur de pseudonyme d'un usage général. On trouve les deux graphies dans le Géopatronyme (de Saint-Exupéry et de Saint Exupéry), qui enregistre, dans le département du Rhône, pour la période 1891-1915, deux actes de naissance avec trait d'union et un seul sans : ce site ne permet donc pas de trancher le cas personnel de l'écrivain.
- ↑ Blason des Saint-Exupéry (sans certitude absolue que ce soit celle de l'écrivain) : « d'azur, à l'épée d'argent, garnie d'or, mise en pal la pointe en haut » ; selon l’Armorial de Dubuisson, tome 2, de 1757 (édition de 1977 en fac-similé). Le nom est en majuscules et avec un trait d'union. L'écrivain signait sans trait d'union, mais c'est une pratique rencontrée dans les signatures.
- ↑ Cet épisode figure remanié dans le chapitre VII de Terre des Hommes.
- ↑ Pour fêter les 100 ans de sa naissance et six jours avant le changement de nom de l’aéroport, plusieurs expositions consacrées à sa mémoire furent inaugurées à Lyon par Jean-Jack Queyranne, alors secrétaire d'État chargé de l'Outre-mer. Bertrand Piccard, auteur du premier tour du monde en ballon, était également présent, ainsi que le pilote d’essai Hervé de Saint-Exupéry, petit-neveu de l’écrivain. Le jour de la cérémonie, le 29 juin 2000, ce dernier survola l’aéroport aux commandes d’un Mirage 2000 en compagnie de la Patrouille de France (sources : quotidien La Provence du 25 juin 2000).
Références
- ↑ (…) Il insistait beaucoup sur un point, à savoir sur la nécessité de se désengluer de son milieu, et cet aristocrate de naissance prônait le non-conformisme. La formule revenait sans cesse dans ses discussions, je l'entends encore vibrer à mes oreilles le mot de "non conformisme" ! Antoine, malgré son enveloppe, malgré son éducation, n'avait rien d'un bourgeois et il fallait l'entendre parler avec les ouvriers de Saurer ou les mécaniciens d'aviation pour comprendre combien il tenait à comprendre leurs problèmes et combien il souhaitait pouvoir les aider. De leur côté, ils devaient penser : « Il n'est pas fier ! ». (Source : André de Fonscolombe, publié page 32 de : Icare, Revue de l'aviation française, No. 71, « Saint-Exupéry : Deuxième époque 1930-1935, Tome 2 », hiver 1974-75.)
- ↑ Le baptème de l'air, sur le site antoinedesaintexupery.com
- ↑ Le baptême de l'air est rapporté par Alfred Thénoz, témoin direct en possession d'une carte postale montrant l'avion et signée en 1937 par Antoine avec ces mots : "Pour Thénoz qui a été baptisé sur le même appareil que moi." (Source: Alfred Thénoz, publié page 78 de Icare, Revue de l'aviation française, No. 69, "Saint-Exupéry : Première époque 1900-1930, Tome 1", été-automne 1974.)
- 1 2 Voir le site de geocities.com
- ↑ « Saint-Exupéry, les premiers pas d'un poète », article sur lefigaro.fr
- ↑ Biographie d'Antoine de Saint-Exupéry incluse dans la jaquette du film de Robert Enrico (1994) réédité en 2009.
- ↑ Témoignage de l'instructeur Robert Aéby : « Après son dernier virage, correct, il se présente trop haut et trop vite. (…) Il fait alors la seule chose qu'il fallait : il remet les gaz… (…) Il ne semble pas affolé du tout par le petit incident qu'il vient de subir et (…) atterrit en beauté (…).
-À un moment, le moteur a pris feu, me dit-il, mais ça s'est éteint tout de suite.
Je lui expliquai ce qui s'était passé.
-Non, le moteur n'a pas pris feu. Vous avez remis les gaz trop brusquement et vous avez provoqué ce qu'on appelle un retour au carburateur. » (Source : Robert Aéby, Revue de l'aviation française, No. 69, page 101, Icare, "Saint-Exupéry : Première époque 1900-1930, Tome 1", été-automne 1974.) - 1 2 « L'avion retrouvé au large de Marseille est bien celui de Saint-Exupéry ». Article du Figaro du 14/10/2007.
- 1 2 3 Alban Cerisier, « Le Petit Prince a 70 ans ! », émission Au cœur de l'histoire sur Europe 1, 22 avril 2013.
- ↑ « Hommage à Saint-Exupéry, journaliste de l'ombre », article sur lefigaro.fr du 31 juillet 2014.
- ↑ Antoine de Saint-Exupéry, Terre des hommes, Gallimard, chap. 2.2, p. 45. La citation apparaît également à la page 52 du même livre dans les termes suivants : Ce que j’ai fait, je le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait.
- ↑ "Pétain et les Américains", Jacques Le Groignec, 1995
- ↑ "Saint Exupéry", Volume 2, Bernard Marck, 2012
- ↑ Magazine Epok numéro de mars 2000.
- ↑ Site officiel de la Ville de Québec.
- ↑ Un ancien pilote allemand parle.
- ↑ « Ils ont retrouvé le pilote qui a abattu Saint-Exupéry ».
- ↑ « L'avion de "Sain-Ex" abattu par un de ses… admirateurs », dans Nice-Matin, 16 mars 2008.
- ↑ Quand le Fig Mag fait du merchandising, Minute fait du Journalisme sur le site Aventures de l'histoire.
- ↑ Article sur lepoint.fr
- ↑ Jean-Philippe Ravoux, Donner un sens à l'existence, ou pourquoi Le Petit Prince est le plus grand traité de métaphysique du XXe siècle
- ↑ Notice BnF.
- ↑ Le billet de 50 F fauté.
- ↑ Antoine de Saint-Exupéry : Google célèbre l'anniversaire de sa naissance, le sur maxisciences.com
- ↑
- ↑ Voir l'article sur livreshebdo.fr
- ↑ Objet de la Fondation Antoine de Saint-Exupéry
- ↑ Article sur ladepeche.fr
- ↑ Voir la notice dans la salle des inventaires virtuelle des Archives nationales.
Annexes
Bibliographie
- Philippe Castellano, Antoine de Saint-Exupéry [Tome 1] : Journal d’une enquête, Éditions R.I.C., , 216 p. (ISBN 978-2-9535-3915-8, présentation en ligne)
- Philippe Castellano, Antoine de Saint-Exupéry [Tome 2] : Et la vérité jaillit des profondeurs marines, Éditions R.I.C., , 204 p. (ISBN 978-2-9535-3916-5, présentation en ligne)
- Bernard Marck, Antoine de Saint Exupéry - Tome 1 - La soif d’exister (1900-1936), L'Archipel, , 560 p. (ISBN 978-2-8098-0625-0, présentation en ligne)
- Bernard Marck, Antoine de Saint Exupéry - Tome 2 - La gloire amère (1937-1944), L'Archipel, , 528 p. (ISBN 978-2-8098-0775-2, présentation en ligne)
- François Gerber, Saint-Exupéry, écrivain en guerre, Jacob Duvernet, , 240 p. (ISBN 978 284724 4199, présentation en ligne)
- Curtis Cate, Saint-Exupéry, Grasset, 1973, 1994 (ISBN 2-253-14010-4)
- Alain Cadix, Saint-Exupéry - Le sens d'une vie, Le Cherche-Midi, coll. « Ciels Du Monde », (ISBN 2-86274-787-4)
- Jacques Pradel et Luc Vanrell (préf. Alain Decaux, postface Xavier Delestre), Saint-Exupéry, l'ultime secret : enquête sur une disparition, Monaco, Rocher, coll. « Nouveau regard », , 189 p. (ISBN 2268063623 et 978-2-268-06362-1)
- Jean-Claude Bianco, Le mystère englouti Saint-Exupéry, Ramsay, , 320 p. (ISBN 2-84114-802-5, présentation en ligne), préface de Patrick Poivre d'Arvor
- Nathalie des Vallières, Saint-Exupéry : l'archange et l'écrivain, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes », , 127 p. (ISBN 2-070-53279-8 et 978-2-070-53279-7).
- (en) Eric Grode, Saint-Exupéry's exploits, in song, International Herald tribune, 23 août 2011, p. 11.
- Paul Webster (trad. Claudine Richetin), Saint-Exupéry : vie et mort du petit prince [« Saint-Exupéry, life and death of little prince »], Paris, Ed. du Félin, , 295 p. (ISBN 2-866-45137-6 et 978-2-866-45137-0)
- Thierry Dehayes, Pique La Lune" : Sur les pas de Saint-Exupery en Sarthe (1909-1919), Le Mans, Editions de la Reinette, (ISBN 978-2-913-56608-8).
- Document audio : Saint-Exupéry raconte Terre des Hommes à Jean Renoir. Collection CD Gallimard 1999
- La Gazette des Français du Paraguay : Antoine de Saint-Exupéry, Vol de nuit 1931, Vaincre l'impossible - Antoine de Saint-Exupéry, Vuelo nocturno 1931, Superar lo desconocido bilingue, numéro 14 année II, Assomption, Paraguay.
- Alain Vircondelet et Martine Martinez Fructuoso (avant-propos), Antoine de Saint Exupéry : histoires d'une vie, Paris, Flammarion, (ISBN 2081258811 et 978-2-081-25881-5, OCLC 813528404).
- Frédéric Smith, "Le passage d'Antoine de Saint-Exupéry à Québec", Le Québec et les guerres mondiales, extrait remanié du livre La France appelle votre secours, 21 avril 2012, en ligne : http://www.lequebecetlesguerres.org/le-passage-dantoine-de-saint-exupery-a-quebec/ (consulté le 26 juin 2014).
- Alain Vircondelet (préf. Martine Martinez Fructuoso), Les trésors du Petit Prince : archives de la succession Consuelo de Saint-Exupéry, Paris, Gründ, , 103 p. (ISBN 978-2-324-00840-5)
- Ouvrage jeunesse
- Peter Sís (trad. Camille Paul), Le pilote et le Petit Prince : la vie d'Antoine de Saint-Exupéry [« The Pilot and the Little Prince »], Paris, Grasset jeunesse, (ISBN 2246787149 et 978-2-246-78714-3, présentation en ligne)
- Recueil d’œuvres
- Les Œuvres d'Antoine de Saint Exupéry. 3 volumes. Nouvelle Librairie de France, Paris, Imprimerie Nationale, 1963. Enrichie de lithographies originales de Georges Feher.
- Antoine de Saint Exupéry. Œuvres complètes (2 tomes). publiée sous la direction de Michel Autrand et Michel Quesnel avec la collaboration de Paule Bounin et Françoise Gerbod. Collection Bibliothèque de la Pléiade (no 98 et 454), Éditions Gallimard (1994, 1999).
Articles connexes
- Liste de pilotes et navigants de l'Aéropostale
- Chronologie des catastrophes aériennes
- Jean Israël
- Consuelo Suncin Sandoval de Gómez
- Luc Vanrell
- Famille de Saint-Exupéry
Liens externes
- Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Union List of Artist Names • Bibliothèque nationale de France • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Bibliothèque nationale de la Diète • WorldCat
- Œuvres d'Antoine de Saint-Exupéry (domaine public au Canada)
- Site officiel
- Site de l'épouse de Saint-Exupéry, Consuelo de Saint Exupéry
- Antoine de Saint-Exupéry, document audio de la Radio télévision suisse, daté de mai 1938. Entretien en France après son accident dans la ville de Guatemala
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