Écrivain

Un écrivain ou une écrivaine est une personne qui rédige des ouvrages littéraires ou scientifiques, ou encore qui est habile dans l'art d'écrire.
Définition
L'acception moderne du terme « écrivain » se cristallise au XVIIIe siècle, « à l'époque où s'accroît le prestige de l'individu qui expose sa subjectivité et qui met ses capacités d'intellect et d'écriture au service de l'opinion publique[1] ».
Sont considérés comme écrivains ceux qui pratiquent un métier relevant de l’écriture littéraire et donc particulièrement :
- les romanciers ;
- les essayistes ;
- les nouvellistes ;
- les poètes ;
- les fabulistes ;
- les dramaturges ;
- les critiques littéraires ;
- les pamphlétaires.
- Exemples
Dans le cas où quelqu'un cumule plusieurs de ces activités, on utilise souvent le terme d’« écrivain (écrivaine) » ou d'« auteur (autrice) » avec un sens générique.
Certaines formes d'écriture, ne relevant pas toujours de l’écriture littéraire, sont parfois considérées comme relevant du travail d'un écrivain. C'est le cas notamment pour :
- les philosophes ;
- les journalistes ;
- les scénaristes pour le cinéma ;
- les scénaristes de bandes dessinées ;
- les auteurs de chansons ;
- les critiques gastronomiques.
D’autre part, l’utilisation grandissante de médias autres que les livres, magazines ou revues de qualité (par exemple de médias hybrides cumulant textes, sons et images) induit à élargir sensiblement l'extension de la notion d'écrivain.
Féminisation
Le terme « escrivaine » est attesté en français dès le XIVe siècle, comme l'indique le Dictionnaire Godefroy[2]. Aux XVIe et XVIIe siècle, on utilisait plutôt « autrice » (également épelé « auctrice » ou « authrice ») : « Tout ce que vous dites sur les femmes « autrices » est admirable. » écrit en 1639 Chapelain, le premier occupant du fauteuil 7 de l'Académie française. On trouve également le mot « escrivaine » sous sa plume, dans une lettre adressée le à Guez de Balzac.

Au XVIIIe siècle, Restif de la Bretonne tentera « auteuse », mais l'« authoresse » du XIXe siècle, sous influence anglaise, sera repoussé sans ménagement : « Un journal discourait naguère sur « authoresse » et, le proscrivant avec raison, le voulait exprimer par « auteur ». Pourquoi cette réserve, cette peur d’user des forces linguistiques ? Nous avons fait « actrice », « cantatrice », « bienfaitrice », et nous reculons devant « autrice », et nous allons chercher le même mot latin grossièrement anglicisé et orné, comme d’un anneau dans le nez, d’un grotesque th. » Remy de Gourmont, Esthétique de la langue française, 1899.
Le féminin « auteure » est attesté dès le milieu du XIXe siècle sous la plume de Delphine de Girardin [3] : « Madame de Flahault est douée d’une haute intelligence, d’une véritable capacité ; si l’on dit femme auteure, nous dirons que Madame de Flahault est une femme administrateure ».

Jules Renard a écrit dans son Journal (1905), en utilisant le terme dans un sens péjoratif : « Les femmes cherchent un féminin à auteur : il y a bas-bleu. C’est joli, et ça dit tout. À moins qu’elles n'aiment mieux plagiaire ou écrivaine. »
Depuis le XXe siècle, l'usage semble osciller entre « femme de lettres », « écrivain », « écrivaine », « auteur » et « auteure ». En France, le mot « écrivaine » n’est pas reconnu par l’Académie française qui lui préfère le terme de « femme écrivain » ou, plus généralement, « écrivain », quand l'information de sexe n'est pas importante[4]. Le Petit Larousse l'accepte depuis 2009[5], mais n'inclut pas ce terme sur son site en ligne[6] ; la Présidence de la République l'accepte également[7]. Au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Suisse romande, l’emploi des termes « écrivaine » et « auteure » s'est généralisé depuis les années 1980. En Belgique, la forme « écrivaine » est recommandée par le Service de la langue française[8] dans les documents des autorités administratives, les ouvrages d'enseignement, les offres et demandes d'emploi.
Variantes
- Les termes écrivant et écrivante existent aussi mais sont plutôt employés pour désigner un participant à un atelier d’écriture, qui n’est généralement pas considéré comme un écrivain.
- Les termes écrivant et écrivante désignent aussi ceux qui pratiquent l’écriture de documentation (ouvrages techniques, ouvrages de référence) par opposition à l’écriture de création ou écriture littéraire (la distinction est faite notamment par Roland Barthes et par Paul Désalmand dans son Guide de l’écrivain). Le terme écrivain est dans ce cas strictement réservé à ceux et celles qui pratiquent l’écriture de création.
- Péjorativement, on trouvera parfois écrivaillon ou scribouillard. Le terme littérateur peut parfois aussi être péjoratif. De même plumitif.
- Un écrivain public est une personne qui met à disposition du public, souvent des gens illettrés ou de faible culture, sa capacité à écrire. Cette profession, qui n’a pas totalement disparu, s’occupe surtout d’aider les gens dans leurs démarches administratives.
- Un scripteur est quelqu'un qui crée ou transmet un message par écrit à destination d'un lecteur. Ce terme n'a pas la connotation méliorative que comportent les mots « auteur » ou « écrivain ».
Hyponymes
- Un nègre littéraire est une personne qui écrit pour le compte d’une autre, sans être mentionnée.
- Inversement, un écrivain apocryphe est celui « dont l'autorité est suspecte »[9] et à qui l’on attribue faussement ou douteusement un ouvrage.
Notes et références
- ↑ Zawisza 2013, p. 50
- ↑ Dictionnaire Godefroy, « escrivaine »
- ↑ Lettres parisiennes du vicomte de Launay par Madame de Girardin (I – II), Mercure de France (Le temps retrouvé), 1986 (I, p. 58)
- ↑ La féminisation des noms de métiers, fonctions, grades ou titres - Mise au point de l’Académie française
- ↑ Le Petit Larousse accepte le terme écrivaine
- ↑ Larousse.fr
- ↑ Composition de la Commission consultative pour le choix du nouveau directeur de l'académie française de Rome (en archive)
- ↑ Guide de féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre du Service de la langue française
- ↑ Dictionnaire Littré, article « Apocryphe »
Voir aussi
Bibliographie
- Elisabeth Zawisza, L'âge d'or du péritexte : Titres et préfaces dans les romans du XVIIIe siècle, Paris, Hermann, , 362 p.
Listes d'écrivains
Par genre :
- Auteurs de littérature de jeunesse
- Liste d'auteurs fantastiques
- Dramaturges par ordre alphabétique
- Auteurs gastronomiques
Par langue :
- Allemand (ordre chronologique)
- Anglais (ordre alphabétique)
- Arabe (catégorie)
- Catalan (ordre alphabétique)
- Espagnol (par nationalité et par ordre alphabétique)
- Français (ordre alphabétique)
- Français (ordre chronologique)
- Grec antique
- Grec moderne
- Latin (ordre chronologique)
- Latin (ordre alphabétique)
- Russe (par siècle)
- Tchèque (ordre alphabétique)
- Ukrainien (ordre alphabétique)
Par nationalité :
- Algérien (ordre alphabétique)
- Américain (ordre chronologique)
- Américain (ordre alphabétique)
- Anglais (ordre alphabétique)
- Anglais (par genre et formes littéraires)
- Belge (ordre alphabétique)
- Brésilien (ordre alphabétique)
- Chinois
- Écossais (ordre alphabétique)
- Finlandais (ordre alphabétique)
- Hongrois (ordre alphabétique)
- Poètes irlandais
- Israélien (ordre chronologique)
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- Italien (ordre chronologique)
- malien (catégorie)
- Néerlandais (ordre alphabétique)
- Polonais (ordre alphabétique)
- Portugais (ordre alphabétique)
- Russe (catégorie)
- Tunisiens (ordre alphabétique)
Selon d'autres critères géographiques et linguistiques :
- Africain (par pays)
- Liste d'écrivains franco-canadiens par ordre alphabétique
- Québécois (ordre chronologique)
- Québécois (ordre alphabétique)
- Suisse Allemand (catégorie)
- Suisse Romand (catégorie)
- Liste des écrivains morts pour la France
Articles connexes
- Écriture littéraire
- Frise chronologique des auteurs
- Techniques d'écriture
Liens externes
- Sites sur des auteurs (WebLettres).
- Sur le féminin « autrice/auctrice/authrice » (site de la SIEFAR, Société Internationale pour l’Étude des Femmes de l’Ancien Régime, rubrique La guerre des mots).
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