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Phocidae

Phocidae

Phoque

La famille des Phocidés (Phocidae) est celle des vrais phoques et des éléphants de mer, soit 18 espèces actuellement vivantes, de la classe des mammifères. Cette famille a été créée par John Edward Gray (1800-1875) en 1821. Elle a longtemps été classée dans l'ordre devenu désuet des Pinnipèdes, mais est plutôt classée actuellement dans l'ordre des Carnivora (carnivores), sous-ordre des Caniformia.

Phoque est emprunt du latin phoca et du grec phôkê (φώκη) » signifiant veau marin[1]. Le petit du phoque du Groenland est nommé le blanchon.

L'espèce la plus connue, qui a donné son nom à la famille, est le phoque commun. Un mâle de cette espèce mesure en moyenne 1,55 m avec un poids de 90 kg. Pour les femelles, la taille moyenne est de 1,45 m avec un poids de 70 kg. Il vit dans les eaux tempérées et subarctiques. En hiver, il vit principalement sur la banquise.

Caractéristiques

D'une longueur de 1 à 6 m, selon les espèces, les phoques ont le corps fusiforme. Leurs membres antérieurs, très courts, sont transformés en palettes natatoires. Les membres postérieurs qui ne peuvent se replier sous le ventre déterminent le mode de locomotion : à terre ou sur la glace, les phoques progressent par reptation en s'aidant de leurs deux membres antérieurs (alors que les autres pinnipèdes, otaries et morses, se servent de leurs quatre membres) faisant des pauses dans leur déplacement terrestre entre chaque phase de mouvement ; en mer, bons nageurs, ils se déplacent en godillant. Les phoques sont carnivores et leur alimentation se compose essentiellement de poissons côtiers. Visuellement, le phoque se différencie aisément de sa cousine l'otarie :

  • absence de pavillon au niveau de l'oreille, on note juste la présence du conduit auditif ;
  • la propulsion est assurée par les nageoires postérieures dans un mouvement similaire à celui de la grenouille, ou par un mouvement de godille ;
  • la direction est assurée par les nageoires antérieures ;
  • en dehors de l'eau, le corps ne peut se redresser sur ses nageoires pectorales, au contraire des otaries.
  • Comme les cétacés, les phoques ils ont perdu certains pigments rétiniens au cours de l'évolution, ce qui fait que pour eux, l'eau n'apparait pas bleue[2]. Ces deux groupes d'espèces étant assez éloignés, le fait qu'ils soient tous deux touchés plaide à la fois pour une évolution convergente et un avantage adaptatif de ce trait dans l'environnement visuel marin[2].

Systématique

Espèces actuelles

Les 18 espèces sont réparties en plusieurs genres (dont le nombre diffère selon les auteurs), le plus souvent composés d'une seule espèce :

  • Sous-famille Monachinae
    • Tribu Monarchini
      • Monachus – Phoques moines. Deux espèces vivantes, plus une éteinte dans les Caraïbes vers 1950.
    • Tribu Miroungini
      • Mirounga – Macrorhines ou éléphants de mer. Deux espèces.
    • Tribu Lobodontini
      • Ommatophoca – Phoque de Ross. Une seule espèce.
      • Lobodon – Phoque crabier. Une seule espèce.
      • Hydrurga – Léopard de mer. Une seule espèce.
      • Leptonychotes – Phoque de Weddell. Une seule espèce.
  • Sous-famille Phocinae
    • Erignathus – Phoque barbu. Une seule espèce.
    • Cystophora – Phoque à capuchon. Une seule espèce.
    • Tribu Phocini
      • Halichoerus – Phoque gris. Une seule espèce.
      • Pagophilus (*) – Phoque du Groenland. Une seule espèce.
      • Histriophoca (*) – Phoque rubanné. Une seule espèce.
      • Phoca – phoques. Deux espèces dont le phoque commun ou veau marin (dont une sous-espèce (Phoca vitulina mellonae) vit en milieu lacustre dans les lacs des Loups Marins au Québec)[3].
      • Pusa (*) – Trois espèces, dont le Phoque de Sibérie, un phoque d’eau douce, qui vit dans le lac Baïkal.

(*) : ces trois genres sont intégrés au genre Phoca dans certaines classifications (selon les auteurs)

Détails sur quelques espèces des différentes sous-familles

Les monachinés, c'est-à-dire les phoques moines, sont inféodés aux mers tropicales et subtropicales. Monachus monachus est la seule espèce de phoque présente en Méditerranée, où elle est devenue très rare. Le phoque moine d'Hawaï est une espèce menacée (1 400 individus estimés dans la zone maritime protégée d'Hawaï).

Les lobodontinés, encore appelés, du fait de leur répartition géographique, phoques antarctiques, sont représentés par le phoque de Weddell (Leptonychotes weddelli), qui vit en général en solitaire, mais se rassemble en masse sur les côtes rocheuses au moment de la reproduction ; le phoque crabier (Lobodon carcinophaga), dont les canines longues et minces servent moins à broyer les carapaces dures des petits crustacés dont il se nourrit qu'à filtrer l'eau pour retenir ces organismes flottants ; le léopard de mer (Hydrurga leptonyx), dont le poids peut atteindre 400 kg et qui doit son nom tant aux taches de sa fourrure qu'à sa férocité envers les manchots et les phoques d'autres espèces ; enfin, le phoque de Ross (Ommatophoca rossii), verdâtre sur le dos, rayé de jaune sur les flancs, qui broute les algues et ingère les invertébrés des fonds océaniques.

Les eystophorinés, ou phoques à crête, se caractérisent par un organe érectile, formant une sorte de trompe ou de crête, sur la tête des mâles. Les éléphants de mer du sud (Mirounga leonina), les plus grands et les plus puissants, en sont les spécimens les plus typiques. Alors qu'on les trouvait jadis sur toutes les côtes et les îles subantarctiques, ils ne subsistent plus, aujourd'hui, que sur les rivages de quelques îles (Saint-Paul, Kerguelen...), où ils forment, au moment de la reproduction, des harems populeux. Quant à leurs proches parents, les éléphants de mer du nord (Mirounga angustirostris), ils sont encore moins nombreux. Les mesures de protection qui ont été prises ont permis toutefois de faire remonter les effectifs de ces deux espèces. Les jeunes phoques à capuchon (Cystophora cristata), des régions circumpolaires, sont ainsi nommés en raison de la présence sur la tête d'une « casquette » qui peut se gonfler quand l'animal est excité.

Les phocinés, enfin, sont des phoques arctiques. Le phoque marbré (Phoca hispida), ou phoque annelé, habitant des côtes situées à la périphérie de la calotte glaciaire arctique, vit en hiver sous la glace, dans laquelle il maintient une ouverture pour respirer. Il représentait autrefois la nourriture essentielle des peuplades côtières de l'Arctique. Le phoque barbu (Erignathus barbatus) est, après l'éléphant de mer, le plus grand des phoques (il peut dépasser 3,50 m de long). Cet animal a des mœurs semblables à celles de l'espèce précédente. Le phoque du Groenland, ou phoque à selle (Pagophilus groenlandicus), se distingue par les deux larges taches noires latérales qui convergent dorsalement au niveau de ses épaules. Récemment l'opinion internationale exprima son indignation à propos du massacre des nouveau-nés de cette espèce. Le phoque gris (Halichoerus grypus) vit sur les côtes de l'Atlantique Nord. Enfin, le phoque-veau marin, ou veau marin (Phoca vitulina), dont la couleur varie du grisâtre au gris-brun foncé, séjourne sur les plages de sable bordant les eaux peu profondes. Il vit dans le nord de l'Europe, au Canada et sur les côtes du Pacifique Nord.

Histoire de la taxonomie

Le premier nom du taxon fut phocacés, il incluait les Otariinae et certains Proboscidea aquatiques.

La chasse aux phoques

Article détaillé : Chasse aux phoques.
Préparation d'un phoque annelé (2000)

La chasse aux phoques est ancienne. Elle était notamment pratiquée par les Inuits dans la région arctique qui s'en sont servis pour maints usages en récupérant la viande, la fourrure, graisse (ou l'huile) et les os. La vocation de la chasse est toute autre aujourd'hui, les mœurs Inuits ayant d'ailleurs changé et la chasse commerciale et l'intérêt pour les peaux de phoques, qui sont d'une qualité unique, s'étant bien développés depuis leur avènement au XVIIIe siècle. La chasse de subsistance inuit semble bien tolérée, mais la chasse pour la fourrure ou la graisse est source de débats parfois vifs entre chasseurs et opposants à la chasse (parfois dits animalistes).

Largement répandue autrefois, en particulier pour la fourrure, la chasse aux phoques a été sujette à embargo jusqu'en 1995. À la suite de l'augmentation de leur population, les phoques font à nouveau l'objet d'un commerce international avec quota annuel.

Dangers, menaces pour les phoques

Ils sont surtout exposés aux épidémies, aggravées par la pollution des mers (la graisse des phoques accumule de nombreux polluants, dont pesticides, PCB, dioxines, furanes et probablement d'autres toxiques et perturbateurs endocriniens). Comme l'ours blanc, ils souffrent de la fonte de la banquise due au réchauffement climatique et de certaines activités humaines (dont la chasse au phoque ou les tirs de régulation demandés par certains pêcheurs, ou illégalement pratiqués), qui perturbent en particulier la reproduction.
Enfin, un certain nombre de phoques meurent asphyxiés, après avoir été piégés dans des filets de pêche (dérivants ou non).

Les pêcheurs accusent localement les phoques de contribuer à diminuer la ressource halieutique, ce qui n'est pas scientifiquement fondé[4],[5], au contraire puisque les phoques jouent un rôle sanitaire et mangent aussi des poissons prédateurs qui sans eux seront plus nombreux et mangeront les proies recherchées par les pêcheurs[6].

Voir aussi

Articles connexes

  • Pinnipède
  • Chasse aux phoques
  • animaliste
  • Inuits
  • Phoques - le film (documentaire de Raoul Jomphe)
  • Foc, mot homophone de phoque

Liens externes

  • Référence Tree of Life Web Project : Phocidae (en)
  • Référence Fauna Europaea : Phocidae (en)
  • Référence ITIS : Phocidae Gray, 1821 (fr) (+ version anglaise (en))
  • Référence Animal Diversity Web : Phocidae (en)
  • Référence NCBI : Phocidae (en)
  • Rapport détaillé de l'assemblée parlementaire européenne sur la chasse au phoque au Canada
  • Rapport de l'IFAW sur la chasse au phoque de 2006
  • FAQ sur la chasse aux phoques de Pêches et Océans Canada
  • Greenpeace

Notes et références

  1. Définitions lexicographiques et étymologiques de « Phoque » du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. 1 2 Peichl, L., Behrmann, G., & KroÈger, R. H. (2001). For whales and seals the ocean is not blue : a visual pigment loss in marine mammals. European Journal of Neuroscience, 13(8), 1520-1528 (résumé)
  3. « Phoque commun (sous-espèce des lacs des Loups Marins) sur la Liste des espèces en péril » sur le site www.snapqc.org
  4. McKenzie B. et al. 2007. Multi-decadal scale variability in the eastern Baltic cod fishery 1550-1860 – Evidence and causes. Fish. Sci. 87, 106-119
  5. Butterworth D.S. et al. 1988. On the scientific basis for reducing the South African seal population. South African J. Sci. 84, 179-188.
  6. Les phoques et la pêche en Mer Baltique, IFAW (International Fund for Animal Welfare), 5 pages.
  • Portail des mammifères
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