Groenland
Groenland Kalaallit Nunaat (kl) Grønland (da) | |
Armoiries du Groenland |
Drapeau du Groenland |
Carte de localisation du Groenland. |
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Administration | |
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Pays | Danemark |
Statut politique | Pays constitutif du Royaume de Danemark |
Capitale | Nuuk |
Gouvernement | Démocratie parlementaire avec une monarchie constitutionnelle |
Chef d'État | Margrethe II de Danemark |
Premier ministre | Kim Kielsen |
Président du Parlement | Lars Emil Johansen |
Démographie | |
Gentilé | Groenlandais, -e |
Population | 56 282 hab. (2014) |
Densité | 0,03 hab./km2 |
Langue(s) | Groenlandais[1] |
PIB (2012) · PIB/hab. |
11,3 milliards DKK 200 774 DKK |
Géographie | |
Coordonnées | 72° 00′ 00″ N 40° 00′ 00″ O / 72, -4072° 00′ 00″ Nord 40° 00′ 00″ Ouest / 72, -40 |
Superficie | 2 166 086 km2 |
Divers | |
Monnaie | Couronne danoise ( ) |
Fuseau horaire | UTC +0, -1, -3 et -4[N 1] |
Domaine internet | .gl |
Indicatif téléphonique | +299 |
Hymne | Nunarput utoqqarsuanngoravit Nuna asiilasooq |
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Le Groenland[N 2], en groenlandais Kalaallit Nunaat, en danois : Grønland, est un pays constitutif du Royaume de Danemark et un territoire d'outre-mer associé à l'Union européenne[2] situé entre les océans Arctique et Atlantique, à l'est de l'archipel arctique canadien au nord-est de l'Amérique du Nord. Bien qu'appartenant physiographiquement au continent nord-américain, le Groenland a été ethniquement, politiquement et culturellement associé à l'Europe (en particulier à la Norvège et au Danemark, les puissances coloniales, ainsi qu'à l'île voisine d'Islande) pendant plus d'un millénaire. Le Groenland est la deuxième plus grande île du monde, après l'Australie. Plus des trois quarts de son territoire sont couverts par la seule calotte glaciaire contemporaine en dehors de l'Antarctique. Avec une population de 56 370 habitants au , le Groenland est le pays le moins densément peuplé au monde.
Le Groenland a été habité pendant au moins les 4 500 dernières années par des peuples de l'Arctique dont les ancêtres ont migré depuis ce qui est aujourd'hui le Canada. Les Vikings se sont installés dans la partie sud inhabitée du Groenland, à partir du Xe siècle, et les peuples inuits sont arrivés au XIIIe siècle. Les colonies nordiques ont disparu à la fin du XVe siècle. Au début du XVIIIe siècle, la Scandinavie et le Groenland ont repris contact l'un avec l'autre, et le Danemark a établi sa souveraineté sur l'île.
Ayant été revendiquée par le royaume de Danemark et de Norvège depuis des siècles, le Groenland devint une colonie danoise en 1814, et une partie de la Communauté du Royaume de Danemark en 1953 en vertu de la Constitution du Danemark. En 1984, le Danemark a signé un traité modificatif (avec Tom Høyem comme Premier ministre) avec la Communauté européenne pour préciser la situation du Groenland. Ce territoire a été retiré des accords sur le charbon et l'acier (CECA)[3] et des accords sur l'énergie atomique (Euratom)[4]. Des dispositions particulières ont été convenues pour protéger la pêche[5]. Le Groenland bénéficie néanmoins de la libre circulation des Européens au sens de la Convention de Schengen. En 2008, les habitants du Groenland se sont prononcés par référendum pour une plus grande autonomie ; 75% des suffrages exprimés étaient en faveur. À la suite de la loi sur l'autonomie du Groenland votée par le parlement danois le [6], le Groenland a accédé le à une autonomie renforcée. Le Danemark lui cède 32 domaines de compétences, dont ceux de la police et de la justice. La monnaie, la défense et la politique étrangère relative à ces aspects restent toutefois sous le contrôle danois. Cet acte fait suite à un référendum consultatif qui s'est déroulé au Groenland le .
Géographie
Localisation et frontières
Le Groenland est situé au nord-est de l'Amérique du Nord, entre les latitudes 59° et 83° N et les longitudes 11° et 74° W. Il est bordé au sud-est par l'océan Atlantique, à l'est par la mer du Groenland, au nord par l'océan Arctique et à l'ouest par la mer de Baffin. Il est frontalier du Canada à l'ouest, de l'autre côté de la mer de Baffin, et de l'Islande à l'est, dans l'océan Atlantique.
La superficie totale du Groenland est de 2 166 086 km2 (y compris d'autres îles côtières mineures), dont la calotte glaciaire couvre 1 755 637 km² — soit 81 % du territoire — et a un volume d'environ 2,85 millions de kilomètres cubes[7].
Le Groenland est la plus grande île non-continentale du monde[8], le troisième plus grand pays d'Amérique du Nord[9] ainsi que le plus grand territoire dépendant dans le monde. Il possède également le plus grand parc national au monde.
Géologie, topographie et hydrographie
L'île est recouverte à 80 % par un inlandsis de 1 710 000 km2 de superficie et d'une épaisseur atteignant près de trois kilomètres de glace au centre, correspondant à l'altitude la plus élevée. Cet inlandsis est bordé de reliefs montagneux modérés entre lesquels s'écoule la glace par des glaciers. De certains d’entre eux se détachent des icebergs qui sont entrainés au large par les courants. C'est le cas à Ilulissat où les plus gros icebergs de l'hémisphère nord sont produits. En 1912, c'est l'un d'eux que le Titanic heurta.
Le Groenland a le plus grand Canyon du monde, situé sous l'inlandsis. En 2013, grâce à des observations satellitaires, une équipe de scientifiques a découvert l'existence d'un canyon d'au moins 750 kilomètres de long et 800 mètres de profondeur par endroits, traversant toute la partie nord-ouest de l'île arctique[10].
Les glaciers et la couche de glace présentent une certaine élasticité, mais les avancées différenciées et périodiques (rythme saisonnier marqué) de coulées de glace provoquent des cassures dont les ondes élastiques génèrent des tremblements de terre, enregistrés par des sismographes loin du pôle à travers le monde. Ces « tremblements de terre glaciaires » du Groenland sont caractérisés par une forte saisonnalité. Une étude publiée en 2006 a conclu que le nombre de ces séismes avait doublé de 2000 à 2005, tendance temporelle suggérant un lien avec une modification du cycle hydrologique et une réponse glaciaire à l'évolution des conditions climatiques[12].
Les sommets les plus hauts du pays sont situés sur la côte est. Le point culminant est le mont Gunnbjørn, haut de 3 733 mètres. Le plus connu est le mont Forel (3 360 mètres). Il porte le nom du professeur suisse François-Alphonse Forel qui, en 1912, organisa une souscription pour financer une expédition suisse au Groenland. On signalera qu'un autre mont proche porte le nom de Paul-Émile Victor, explorateur et ethnologue français. Deux autres Français ont contribué à la connaissance de ce pays : Jean-Baptiste Charcot et Jean Malaurie.
Climat
Localité | Temp. max. °C | Temp. min. °C | Temp. moy. °C | Précipitations |
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Nuuk64° 10′ N 51° 45′ O / 64.17, -51.75 | 6,5 °C | -8,0 °C | -1,4 °C | 756 mm/an |
Thulé76° 31′ N 68° 50′ O / 76.517, -68.83 | 4,6 °C | -24,6 °C | -11,2 °C | 124 mm/an |
Ilulissat69° 13′ N 51° 03′ O / 69.217, -51.05 | 8,0 °C | -15,2 °C | -4,4 °C | 257 mm/an |
Nord Ads81° 36′ N 16° 40′ O / 81.6, -16.67 | 3,3 °C | -30,1 °C | -16,8 °C | 200 mm/an |
Prins Christian Sund60° 03′ N 43° 10′ O / 60.05, -43.17 | 6,5 °C | -4,1 °C | 0,6 °C | 2 504 mm/an |
La calotte s'est formée il y a 4,1 millions d'années – durant le Pliocène – par la fermeture de l'isthme de Panama. Les précipitations neigeuses qui s'accumulent au centre de l'ile, se transforment progressivement en glace et assurent théoriquement la pérennité de cette calotte. Les scientifiques s'intéressent de près à l'évolution de l'épaisseur de la glace et aux apports d'eaux douces générés par la fonte (impact sur la circulation thermohaline) dans le cadre du réchauffement climatique. Ce désert de glace représentant 80 % de la surface de l'ile, est très inhospitalier. On y trouve des températures extrêmes été comme hiver, des vents violents dits catabatiques et un sol fait de glace, impropre au développement d'une vie animale (à l'exception d'un être microscopique nommé le tardigrade).
En hiver, dans le Nord du Groenland, le soleil disparait presque totalement pendant plus de trois mois. La température moyenne avoisine −30 °C et il souffle un vent violent. Tandis que l'intérieur du Groenland connait un climat d'inlandsis, les températures moyennes en bord de mer varient de −15 °C dans le Nord à 0 °C dans le Sud. La côte sud-ouest bénéficie d'étés assez longs et assez doux. Les maximales y avoisinent les 10 °C en été, avec un record de chaleur de 28 °C. Alors que le Nord connait un climat très sec, le Sud bénéficie d'un climat beaucoup plus humide. Les précipitations tombent majoritairement sous forme de neige en hiver sur la côte orientale alors que sur la côte occidentale elles tombent majoritairement en été sous forme de pluie. À noter que Narsarsuaq, dans le Sud-Ouest du Groenland, a un climat non polaire puisqu'en juillet on y mesure une température moyenne supérieure à 10 °C.
−66,7 °C est le record absolu mesuré à Northgrip à environ 2 900 mètres, le 8 janvier 2007[14]. − 66,1 °C est le record mesuré à Northice à 2 341 mètres, 78°04'N, 38°29'W, le 9 janvier 1954[15]. Pendant l'été 2012, la calotte glaciaire a fondu sur 97 % de sa surface, pourcentage le plus important enregistré depuis qu'on mesure le dégel[16]. De nombreux sites d'information francophones[17],[18] indiquent faussement que 97 % de l'inlandsis a disparu.
En hiver, la bande côtière montagneuse est cernée par la banquise à l'exception du Sud-Ouest de l'ile (environ jusqu’à la capitale Nuuk). En effet une branche du courant du Gulf-Stream y empêche la mer de geler. La côte est n'en bénéficiant pas, elle possède un climat plus hostile et un dégel de la banquise plus court. Ceci explique que seuls deux villages y existent : Ammassalik et Ittoqqortoormiit. Ce dégel, qui se déroule de la fin mars jusqu'en juillet, s'appelle la débâcle. La reformation progressive de la banquise a lieu vers le mois de novembre.
Selon une étude menée en 2007 par Mark Meier de l'Université du Colorado à Boulder (États-Unis), la fonte partielle prévue des glaces du Groenland et de l'Antarctique ne contribuerait, qu'à hauteurs respectives de 28 % et 12 %, à l'élévation du niveau des mers durant le XXe siècle. Ce serait donc dans un premier temps les petits glaciers du monde qui, fondant désormais à une vitesse accélérée, contribueraient à des apports excédentaires de 417 milliards de mètres cubes en eau par an. Ils devraient rester les plus gros contributeurs jusqu'à la fin du siècle, avec 10 à 25 cm de surélévation du niveau marin actuel, à laquelle il faudrait rajouter l'expansion du volume d'eau des mers due à leur réchauffement (l'eau chaude est moins dense que l'eau froide).
Paysages et environnement
Faune et flore
La végétation du Groenland est en très grande majorité constituée de toundra, une végétation basse et pauvre composée de mousses et d'herbes poussant dans les zones polaires qui occupent une grande partie du Groenland hors inlandsis. La grande végétation ne peut en général pas y pousser car le sol est trop gelé en profondeur. Il ne pousse que quelques arbustes, tels les bouleaux rampants, qui sont une adaptation de la végétation aux conditions très rudes du milieu, en particulier des vents desséchants. Il n'existe que deux petites zones à l'abri des vents qui sont pourvus d'arbres, toutes situées dans le Sud de l'île. La première, la vallée de la Qinngua, est la seule forêt naturelle groenlandaise et abrite principalement des espèces de bouleau pubescent (Betula pubescens) et de saule à feuilles grises (Salix glauca) poussant jusqu'à une hauteur de sept à huit mètres[19]. La seconde, quant à elle, n'est autre que l'Arboretum Groenlandicum, un arboretum à Narsarsuaq abritant sur quinze hectares des arbres de taïga arctique tels que le mélèze de Sibérie, le pin tordu, l'épinette blanche et l'épinette de Sitka[20].
Au-delà de 66° de latitude nord, la végétation ne pousse plus, car le sol est soit recouvert par les glaciers, soit de la roche nue. Seuls quelques animaux vivent dans de tels milieux, comme l'ours polaire et le phoque. C'est une des zones du monde les plus exposées au réchauffement climatique, et les effets de ces changements climatiques sur la biosphère semblent y être plus rapides qu'ailleurs.
Santé environnementale
Paradoxalement, malgré l'éloignement des grands centres urbains et industriels, le Groenland reçoit des polluants aéroportés de tout l'hémisphère nord, et via l'alimentation (produits de la mer en particulier) les Groenlandais sont exposés à certains contaminants, plus que la moyenne des humains, et souvent excessivement par rapport aux recommandations de l'OMS ou de la Commission européenne. C'est le cas pour les polluants organochlorés (dioxines, furanes, PCB…) et pour des métaux toxiques tels que le plomb, le cadmium, le mercure et le sélénium par exemple[21].
Répartitions spatiale des hommes et des activités
C'est sur la bande de terre montagneuse périphérique que l'on retrouve exclusivement les habitants. Le tableau ci-dessous liste les principales villes du pays en 2012 classées en fonction de leur population.
Principales villes du Groenland | |||||||||||
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Rang | Nom | Municipalité | Pop. | Rang | Nom | Municipalité | Pop. | ||||
1 | Nuuk | Sermersooq | 16 181 | 6 | Maniitsoq | Qeqqata | 2 715 | ||||
2 | Sisimiut | Qeqqata | 5 571 | 7 | Tasiilaq | Sermersooq | 2 004 | ||||
3 | Ilulissat | Qaasuitsup | 4 621 | 8 | Narsaq | Kujalleq | 1 581 | ||||
4 | Qaqortoq | Kujalleq | 3 297 | 9 | Paamiut | Sermersooq | 1 568 | ||||
5 | Aasiaat | Qaasuitsup | 3 146 | 10 | Nanortalik | Kujalleq | 1 404 | ||||
Recensement du 1er janvier 2012[22] |
Axes de communication et transports
Aucun réseau routier n'existe entre les différents villages, les glaciers et la ligne côtière, fortement découpée par les fiords, empêchent de construire des routes entre les localités. Seuls des ferrys, et plus rarement des avions, relient les villages entre eux en été. En hiver, des hélicoptères permettent d'assurer certains ravitaillements des villages pour la plupart isolés par la banquise.
Il existe néanmoins quelques rares itinéraires à travers la toundra, comme les deux cents kilomètres qui séparent Kangerlussuaq et Sisimiut, balisés par les Inuits grâce à des cairns (ou inuksuit). Ceux-ci étaient et sont encore parcourus en été par des marcheurs et parfois même des coureurs, et de plus en plus empruntés par les touristes en quête de treks (grandes randonnées) originaux.
Étymologie
Ce sont les anciens colons scandinaves qui ont donné au pays le nom de Groenland. Dans les sagas islandaises, il est dit que l'Islandais d'origine norvégienne Erik le Rouge fut chassé d'Islande pour meurtre. Avec sa famille élargie et ses esclaves (thrall), il partit à bord de navires pour explorer la terre glacée connue pour se situer au nord-ouest. Après avoir trouvé une zone habitable et s'y être installé, il l'a nommée Grœnland, littéralement « terre verte », soi-disant dans l'espoir que le nom serait agréable pour attirer des colons[23],[24],[25]. Le nom du pays en groenlandais est Kalaallit Nunaat (« terre des Groenlandais »).
Histoire
L'histoire du Groenland est celle de la survie et de l'adaptation des hommes dans les conditions climatiques extrêmes de l'Arctique. La couverture de glace recouvrant environ 95 % du territoire, l'activité humaine est cantonnée aux seules régions côtières. Si le Groenland était inconnu des Européens jusqu’au Ve siècle[26], époque à laquelle il a été découvert par des Vikings islandais, en 982, il avait été habité auparavant pendant près de quatre millénaires par des peuples de l'Arctique (cultures du Dorset et de Saqqaq notamment). Lors de l'arrivée des Vikings qui y subsistèrent pendant plus de quatre siècles, il était en revanche très probablement inhabité. Les premiers arrivants avaient en effet disparu et les peuples inuits vivant actuellement au Groenland ne s'y sont établis qu'au début du XVIIIe siècle[27].
Alors que les établissements vikings de la côte sud-ouest disparaissaient finalement au cours du XVe siècle du fait du refroidissement de plusieurs siècles appelé « petit âge glaciaire », les Inuits y ont, quant à eux, survécu jusqu'à nos jours. Ils ont développé une société capable de vivre sous un climat très rude. Ainsi, ils demeurèrent pendant plusieurs siècles le seul peuple à habiter l'île. Au XVIIIe siècle, le Royaume de Danemark et Norvège fit cependant valoir ses droits sur le territoire, alors que l'on était sans nouvelle des Vikings partis coloniser l’île depuis plusieurs siècles. Craignant qu'ils ne fussent retombés dans le paganisme, les autorités danoises organisèrent une expédition missionnaire en 1721. Ne trouvant aucun descendant des Vikings groenlandais, les membres de l'expédition se consacrèrent à la conversion des Inuits et à l'établissement de colonies commerciales le long de la côte. L’île repassa donc sous domination scandinave et conserva son statut de colonie jusqu'en 1953. Durant la Seconde Guerre mondiale, le Groenland se détacha socialement et économiquement du Danemark, alors occupé par les Allemands. En revanche, de nombreux liens se créèrent avec les États-Unis et le Canada. Après la guerre, le Danemark reprit le contrôle du Groenland, mais dut transformer son statut en 1953 : de colonie, il passa à celui de comté d'outre-mer, avant d'acquérir l'autonomie interne en 1979. Enfin, en 1985, les habitants décidèrent de quitter la CEE à laquelle le Danemark avait adhéré en 1973.[réf. nécessaire]
Politique et administration
Le royaume du Danemark est une monarchie constitutionnelle, dans laquelle la reine Margrethe II est la chef d'État. Le monarque conserve officiellement le pouvoir exécutif et préside le Conseil d'État (conseil privé)[28],[29]. Cependant, à la suite de l'introduction d'un système de gouvernement parlementaire, les devoirs du monarque sont depuis devenus strictement représentatifs et cérémonieux[30], comme la nomination formelle et la révocation du Premier ministre et d'autres ministres dans le gouvernement exécutif. Le monarque n'a pas à répondre de ses actes, et la personne du monarque est sacrosainte[31].
Organisation des pouvoirs
Le , a été organisé un référendum consultatif portant sur l'autonomie de l'île, où les habitants ont très majoritairement voté en faveur d'un plan d'autonomie vis-à-vis du Danemark. Selon des résultats officiels définitifs, 75,5 % des suffrages exprimés étaient en faveur d'un régime d'autonomie élargie. Le nouveau régime, soutenu par Copenhague, prévoit, entre autres, de donner au Groenland le pouvoir sur sa police, ses tribunaux et ses garde-côtes, de faire du groenlandais, qui est une langue inuite, la langue officielle. Il accorde également aux Groenlandais le droit de contrôle sur leurs propres ressources (pétrole, gaz, or, diamants, uranium, zinc, plomb). Le texte, soumis à la population, proposait, au total, des transferts de compétence dans trente domaines. Il est entré en vigueur le , jour de la fête nationale du Groenland. Néanmoins, seules les dispositions qui relèvent des compétences transférées dans le statut d'autonomie de 1978 s'appliquent. En particulier, la politique étrangère, la défense nationale, la politique monétaire constituent un domaine conservé par le pouvoir central danois[32]. Les Groenlandais peuvent participer à des négociations internationales sur des sujets qui les concernent exclusivement, sauf sur les questions de défense et de sécurité. Cet accord ne limite pas les pouvoirs constitutionnels du Danemark. Il est réaffirmé que les affaires internationales, la défense et la politique de sécurité sont affaires du Royaume de Danemark. En outre, le gouvernement du Groenland peut envoyer des représentants au sein des missions diplomatiques danoises à l'étranger pour faire valoir les intérêts groenlandais. Enfin, tout projet de loi concernant le Groenland doit faire l'objet d'observations de la part du Parlement groenlandais avant que le Folketing (le Parlement danois) n'adopte (ou ne refuse) le texte. Ce procédé concerne aussi les projets d'ordonnance administrative, auquel cas c'est le gouvernement groenlandais qui se charge de l'observation.
En cas de doute dans la dévolution des pouvoirs, une cour constituée de deux représentants du gouvernement danois, deux représentants du gouvernement groenlandais et trois membres de la Cour suprême danoise nommés par le président de celui-ci doivent trancher. Si aucun accord n'est trouvé, les membres de la Cour Suprême ont le dernier mot[33].
Découpage territorial
Le Groenland est divisé, à la suite d'une réforme territoriale entrée en vigueur le , en quatre municipalités seulement[34] : Kujalleq, Qaasuitsup, Qeqqata et Sermersooq. À ces quatre municipalités s'ajoutent les zones non incorporées du Parc national du Nord-Est du Groenland et de la base aérienne de Thulé, enclave de la municipalité de Qaasuitsup.
Des élections municipales sont organisées tous les quatre ans au système proportionnel pour élire les membres des conseils municipaux[34]. Les maires sont ensuite élus, de manière indirecte, par les conseils municipaux[34]. Les municipalités étant extrêmement étendues, les conseils municipaux peuvent décider d’établir des conseils villageois dans certaines parties de leur territoire[35]. Comptant peu de membres – généralement entre trois et cinq – ils sont également élus pour une période de quatre ans au suffrage universel[35].
Tendances politiques, partis et élections
Dirigeants actuels
Le se sont déroulées les élections législatives groenlandaises de 2014, moins de deux ans après les précédentes élections. Ce scrutin anticipé est une conséquence de la suspension de la Première ministre Aleqa Hammond, qui a quitté le pouvoir en raison d'un scandale financier[36]. Le parti du gouvernement sortant, Siumut, remporte la majorité des suffrages soit 34,3 % des voix et perd trois députés, ce qui le place à égalité avec le principal parti d'opposition Inuit Ataqatigiit qui remporte 33,2 % des voix[37]. Siumut remporte cependant un pourcentage légèrement supérieur des suffrages, et son chef Kim Kielsen forme un gouvernement de coalition avec les Démocrates[38].
Lars-Emil Johansen est président du Parlement depuis 2013[39].
-
Margrethe II, reine du Royaume de Danemark.
-
Kim Kielsen, Premier ministre.
Importance stratégique et militaire
Une importante base militaire américaine intégrée à l'OTAN se situe à Thulé. Elle existe depuis 1941. Elle est intégrée à l'OTAN en 1951. En 1961 l'effectif atteint 10 000 personnes. C'est à cette époque qu'est construit un radar du Ballistic Missile Early Warning System (BMEWS), c'est-à-dire un élément stratégique de la défense antimissiles des États-Unis (12th Space Warning Squadron, 22d Space Operations Squadron). La base de Thulé a été très active pendant la Guerre froide. Un vol de bombardier armé d'armes nucléaires, non déclaré au Danemark, s'est écrasé au Groenland en janvier 1968 (Accident de Thulé). Il dissémine quatre bombes, dont l'une semble n'avoir jamais été retrouvée[40]. En 2004 le gouvernement danois a signé un accord avec les États-Unis autorisant le renforcement de la base pour la modernisation du système antimissiles. Il existe aux États-Unis une conscience aiguë de l'importance du Groenland. Le journaliste John J. Miller déclare : « C’est une honte qu’un pays aussi insignifiant que le Danemark puisse tenir une telle place à propos d’un aspect aussi essentiel pour la sécurité des États-Unis[41]. »
De 1958 à 1966, les États-Unis ont déployé au Groenland, à 200 km de la base de Thulé, un projet nommé Iceworm[42] qui consistait à créer un réseau de centaines de kilomètres de tunnels sous-glaciers pour déployer des dizaines de missiles nucléaires mobiles. L’implantation a commencé à Camp Century avec une logistique fournie par un réacteur nucléaire mobile. Le projet a été abandonné à cause de problèmes de stabilité des tunnels. L’ensemble a été présenté à l’époque, notamment par le gouvernement danois, comme un projet scientifique de recherches polaires[43].
Avec le réchauffement climatique et ses effets dans l’Arctique, le passage du Nord-Ouest est pressenti s'ouvrir. Il s'agit d'un raccourci maritime entre les océans Atlantique et Pacifique, via l'Arctique. À la suite de dérogations au traité de Nice, le Danemark ne fait pas partie de la politique européenne de sécurité et de défense. Le Groenland n'est pas non plus partie à cette politique. Par contre à la suite du Danemark il est membre de l'OTAN. Le nouveau secrétaire général de cette organisation est Anders Fogh Rasmussen ancien premier ministre du Danemark de 2001 à 2009.
Appartenance à des organisations internationales
En tant que territoire autonome, le Groenland est membre du Conseil nordique. Cependant le Danemark le représente auprès du Conseil arctique. À l'occasion du référendum consultatif du , le Groenland a souhaité modifier ses relations avec l’Europe. Il s'agissait de ne pas être soumis à certaines contraintes de la CEE, en particulier pour protéger son industrie de pêche. Ce souhait a donné lieu à une demande du Danemark présentée à la Communauté européenne. À la suite de l'acceptation de celle-ci en 1984, un traité modifiant les traités instituant les communautés européennes en ce qui concerne le Groenland a été signé. Le Groenland a été retiré des accords sur le charbon et l'acier, ainsi que des accords sur l'énergie atomique. Il a été placé sur la liste des territoires d'outre-mer associés à la Communauté européenne (devenue Union européenne). En 2006, le Conseil européen se prononce sur les relations entre l'Union européenne, d'une part, et le Groenland et le Royaume de Danemark, d'autre part. Il a notamment été déclaré : « La Communauté européenne a un intérêt durable, sur un plan géostratégique, à tisser des relations privilégiées avec son voisin groenlandais, qui est partie intégrante de l’un de ses États membres, et à participer au bien-être et au développement économique de ce territoire[44]. »
Population et société
Démographie
En 2012, la population comprenait 56 749 habitants[22]. Le Groenland possède l'un des taux de suicide les plus élevés du monde[45].
Religions
Les Inuits nomades étaient traditionnellement chamanes, avec une mythologie bien développée, ils étaient principalement chargés d'apaiser une vengeance de la déesse de la mer sans doigts qui contrôlait le succès de la chasse aux phoques et à la baleine.
Les premiers colons scandinaves étaient païens, mais le fils d'Erik le Rouge, Leif, a été converti au christianisme catholique par le roi Olaf Trygvesson lors d'un voyage en Norvège en 999 et a envoyé des missionnaires au Groenland. Se sont rapidement établies seize paroisses, des monastères et un évêché à Gardhar.
Redécouvrir ces colons et la diffusion de la Réforme protestante parmi eux était l'une des principales raisons de la recolonisation danoise au XVIIIe siècle. Sous le patronage de la Mission Collège royal à Copenhague, luthériens norvégiens et danois et missionnaires moraves allemands recherchés pour les établissements scandinaves manquantes, mais pas Norse ont été trouvés, et à la place, ils ont commencé à prêcher aux Inuits. Les principales figures de la christianisation du Groenland étaient Hans et Poul Egede et Matthias Stach. Le Nouveau Testament a été traduit fragmentaire de l'époque de la première colonie sur l'île Kangeq, mais la première traduction de la Bible ne fut achevée qu'en 1900. Une traduction améliorée en utilisant l'orthographe moderne a été achevée en 2000.
Aujourd'hui, la principale religion est le christianisme protestant, la plupart des membres de l'Église luthérienne du Danemark. Bien qu'il n'y ait pas de données officielles du recensement sur la religion au Groenland, l'évêque luthérien du Groenland Sofie Petersen estime que 85% de la population groenlandaise sont membres de sa congrégation. Le premier musulman rapporté au Groenland, Wassam Azaqeer, a fait les manchettes à travers le monde quand il a observé le Ramadan à Nuuk, lui demandant de jeûner pendant 21 heures à la fois.
Langues
Éducation
Le système d'éducation est calqué sur le système danois. L'école publique du Groenland est, comme au Danemark, sous la juridiction des municipalités : ce sont donc des écoles municipales. L'assemblée législative précise les normes autorisées pour les contenus dans les écoles, mais les administrations municipales décident des modalités du fonctionnement des écoles placées sous leur responsabilité. L'éducation est gratuite et obligatoire pour les enfants âgés de sept à seize ans. L'effort financier consacré à l'éducation est aujourd'hui très important (11,3 % du PIB). L'article 1 de l'Ordonnance du gouvernement relative aux écoles publiques (modifiée au 6 juin 1997) impose le groenlandais comme langue d'enseignement. L'éducation est régie par le règlement no 10, du 25 octobre 1990, concernant l'enseignement primaire et secondaire du premier cycle. Ce règlement a été modifié par le règlement no 8 du 13 mai 1993 et le règlement no 1 du 1er mars 1994. En vertu du règlement no 10 du 25 octobre 1990, l'intégration linguistique dans les écoles primaires et secondaires du premier cycle est devenue obligatoire pour tous les élèves. L'objectif est de placer les élèves de langue groenlandaise et ceux de langue danoise dans les mêmes classes, alors que, auparavant, ils étaient répartis dans des classes séparées en fonction de leur langue maternelle. En même temps, le gouvernement garantit aux danophones de pouvoir apprendre le groenlandais. Le gouvernement groenlandais désire ainsi donner la même formation linguistique, culturelle et sociale à tous les élèves, tant ceux d'origine groenlandaise que danoise. Une étude, qui a été réalisée au cours d'une période d'essai de trois ans, est arrivée à la conclusion que cette politique avait obtenu des résultats positifs. C'est cette politique de bilinguisme qui est en vigueur depuis 1994.
Une centaine d'établissements scolaires ont été créés. Le groenlandais et le danois y sont enseigné. Normalement, le groenlandais est enseigné de la maternelle à la fin du secondaire, mais le danois est obligatoire dès le premier cycle du primaire comme langue seconde. Comme au Danemark avec le danois, le système scolaire prévoit des cours de « Groenlandais 1 » et des cours de « Groenlandais 2 ». Des tests linguistiques autorisent les élèves à passer d'un niveau à l'autre. Selon l'évaluation des enseignants à l'égard de leurs élèves, un troisième niveau de cours a été ajouté : le « Groenlandais 3 ». Au Groenland, l'enseignement secondaire correspond généralement à une formation professionnelle et un enseignement technique. Le système est régi par le règlement no 16 du 28 octobre 1993 relatif à la formation professionnelle et l'enseignement technique, les bourses d'études et l'orientation professionnelle. Le danois reste la principale langue d'enseignement. La capitale, Nuuk, abrite un collège (bilingue) de formation des maitres et une université (bilingue). À la fin de leurs études, tous les étudiants doivent passer avec succès un test en langue groenlandaise.
Un enseignement supérieur est offert au Groenland : « formation universitaire » (règlement no 3 du 9 mai 1989) ; formation des journalistes, la formation des enseignants de l'école primaire et secondaire du premier cycle, la formation des travailleurs sociaux, la formation des éducateurs sociaux (règlement no 1 du 16 mai 1989) ; et formation d'aides-soignants et d'infirmiers (règlement no 9 du 13 mai 1990). Les élèves groenlandais peuvent poursuivre leur scolarité au Danemark, s'ils le désirent et en ont les moyens financiers. Pour être admis dans les établissements d'enseignement danois, les candidats groenlandais sont placés sur un pied d'égalité avec les candidats danois. Des bourses d'études sont accordées aux élèves groenlandais admis dans les établissements d'enseignement du Danemark. Pour avoir droit à ces bourses, le candidat ou la candidate doit avoir la citoyenneté danoise et avoir une résidence permanente au Groenland depuis au moins cinq ans. La durée totale des séjours effectués hors du Groenland ne peut pas être supérieure à trois années.
Médias
- Kalaallit Nunaata Radioa, société nationale groenlandaise de radiodiffusion et de télévision. Elle est membre-associée de l'Eurovision et membre-associée du réseau Nordvision ;
- Nuuk TV, télévision locale de la capitale du Groenland ;
- Sermitsiaq, principal journal hebdomadaire du pays ;
- Atuagagdliutit/Grønlandsposten, un des deux grands journaux du Groenland.
Sport
Le sport est une partie importante de la culture groenlandaise, la population étant généralement assez active[46]. Les principaux sports traditionnels au Groenland sont les sports de l'Arctique, une forme de lutte probablement originaire de l'époque médiévale.
Les sports les plus populaires sont le football, l'athlétisme, le handball et le ski. Le handball est souvent désigné comme le sport national[47], et l'équipe du Groenland de handball masculin a été classée parmi les 20 premières dans le monde en 2001. Les Groenlandaises excellent au football relativement à la taille du pays[pas clair].
Le Groenland présente d'excellentes conditions pour le ski, la pêche, le surf des neiges, l'escalade glaciaire et l'escalade, mais l'alpinisme et la randonnée sont préférés par le public en général. Bien que l'environnement du pays soit généralement mal adapté pour le golf, il existe néanmoins des terrains de golf sur l'ile. Le Groenland accueille le plus grand multisports d'une biennale internationale du monde et événement culturel pour les jeunes de l'Arctique pour la deuxième fois en 2016[48].
Le football est le sport national du Groenland. L'organe directeur, la Fédération du Groenland de football (Kalaallit Nunaanni Arsaattartut Kattuffiat), n'est pas encore membre de la FIFA en raison de désaccords en cours avec Sepp Blatter. Cependant, il est le 17e membre de la NF-Board.
La plus ancienne association sportive au Groenland est la Fédération de ski du Groenland, fondée en 1969. Ce qui est arrivé quand le Président de la commutation GIF Daniel a obtenu réformé connecté et pris l'initiative de fédérations trouvés. La fédération de ski du Groenland est plus tard divisée en ski alpin et le ski de comité de sélection. La fédération n'est pas membre de la Fédération internationale de ski (FIS), mais les skieurs groenlandais ont participé aux Jeux olympiques et aux championnats du monde sous le drapeau danois en 1968, 1994, 1998 et en 2014[49].
En janvier 2007, le Groenland a pris part au championnat du monde de handball masculin en Allemagne, terminant 22e sur un total de 24 équipes nationales.
Le Groenland participe à la biennale des Jeux des îles, ainsi qu'à la biennale des Jeux d'hiver de l'Arctique. En 2002, Nuuk a accueilli les Jeux d'hiver de l'Arctique en liaison avec Iqaluit, au Nunavut[50]. De plus en 2002 et auparavant en 1994, ils ont remporté le trophée Hodgson pour l'esprit sportif[51].
Économie
La pêche représente 95 % des exportations. Il existe un accord de partenariat en matière de pêche entre la Communauté européenne, d’une part, et le gouvernement du Danemark et le gouvernement local du Groenland. Le Groenland présente un fort potentiel minier et pétrolier. Ses eaux côtières recèleraient des réserves de pétrole équivalentes à la moitié de celles de la mer du Nord. Le réchauffement climatique va faciliter l'accès à ces ressources. L'US Geological Survey estime les réserves pétrolières à la moitié de celle de l'Arabie saoudite[52]. Cela représenterait environ 10 % des réserves mondiales connues. Les réserves de gaz sont importantes, mais elles n'ont pas été évaluées précisément. Le groupe américain Alcoa envisage l'implantation d'une grande usine d'aluminium sur la côte ouest (Maniitsoq)[53]. Elle pourrait occuper 5 000 personnes à la construction[54], et créer environ 700 emplois. L'investissement prévu est de l'ordre de trois milliards d'euros[55]. La date prévue de mise en service est 2014. Ce projet suscite d'ores et déjà un conflit avec le Danemark. Le gouvernement groenlandais souhaite que les droits d'émission de gaz à effet de serre soient ceux d'un pays en voie de développement. Actuellement ce sont les règles danoises qui s'appliquent. Elles impliquent une pénalisation de la production de gaz à effet de serre[56].
À la pointe sud de l'ile, dans le sous-sol du plateau surplombant la ville de Narsaq, la compagnie australienne Greenland Minerals and Energy Ltd a découvert ce qui pourrait être le plus grand gisement mondial de métaux rares. L'exploitation des richesses du sous-sol est une perspective à double tranchant : elle ouvre la possibilité de s'affranchir de la tutelle danoise, mais, ce faisant, menace l'environnement et les traditions[réf. nécessaire].
Culture
La lecture des œuvres de Jorn Riel, un Danois qui a vécu lui-même au Groenland pendant de nombreuses années, offre une excellente représentation des modes de vie des Groenlandais et des Inuits. Une grande partie de la population, surtout urbaine, parle ou comprend l'anglais, qui est la seule langue étrangère enseignée et parlée, avec le danois, qui était langue officielle[1]. En première ou seconde langue, vu le statut international de l'anglais, au niveau du tourisme, de la proximité avec le Canada ou les États-Unis, les échanges avec les autres Inuits qui vivent au Canada, le nombre de locuteurs anglophones dépasse sans doute les locuteurs danophones. L'anglais est enseigné dès l'école primaire.
La littérature groenlandaise écrite commence dès la fin du XIXe siècle, alors que le taux d'alphabétisation atteint presque 100%. Au début du XXe siècle, les premiers romans (Le rêve groenlandais de Mathias Storch et Trois cents ans après d'Augo Lynge) sont des utopies sociales dont l'action se situe dans le futur. Aujourd'hui, le poète Aqqaluk Lynge (Des veines du coeur au sommet de la pensée) et les romanciers Kelly Berthelsen (Je ferme les yeux pour couvrir l'obscurité) et Niviaq Korneliussen (HOMO sapienne) témoignent plutôt de la révolte politique et du désarroi des Groenlandais face aux difficultés sociales et à l'incertitude de leur identité. La plupart des œuvres groenlandaises sont traduites en danois, mais peu le sont dans d'autres langues. Depuis quelques années, certains auteurs ont été publiés en français, tels Aqqaluk Lynge, Augo Lynge, Mathias Storch et Kelly Berthelsen.
Thulé est la ville la plus anglophone du Groenland, car une base militaire américaine est située juste à côté de la ville. Généralement, les personnalités politiques et les élites maitrisent parfaitement l'anglais.
Codes
Le Groenland a pour codes :
- OY, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs ;
- .gl, selon la liste des Internet TLD (top level domain).
Notes et références
Notes
Références
- 1 2 Depuis 2009, le groenlandais est la langue officielle : Débat linguistique Québec-Groenland, 13 août 2012.
- ↑ « Article 3 : Traité modifiant les traités instituant les communautés européennes en ce qui concerne le Groenland, signé le 13 mars 1984 », sur Journal officiel des Communautés européennes, 1er février 1985 (consulté le 20 décembre 2013).
- ↑ Article 1 du traité modifiant les traités instituant les Communautés européennes en ce qui concerne le Groenland, signé le 13 mars 1984, publié le 1er février 1985 dans le Journal officiel de la Communauté européenne.
- ↑ Article 5 du traité modifiant les traités instituant les Communautés européennes en ce qui concerne le Groenland, signé le 13 mars 1984, publié le 1er février 1985 dans le Journal officiel des Communautés européennes.
- ↑ Protocole sur le régime particulier applicable au Groenland. Annexe du Traité modifiant les traités instituant les communautés européennes en ce qui concerne le Groenland, signé le 13 mars 1984, publié le 1er février 1985 dans le journal officiel de la communauté européenne.
- ↑ « Loi numéro 473 du 12 juin 2009 » (consulté le 27 février 2014).
- ↑ « IPCC Climate Change 2001: Working Group I: The Scientific Basis », Grida.no (consulté le 6 septembre 2010)
- ↑ « The Island of Greenland », sur Hidden Journeys – explore the world from the air (consulté le 8 juillet 2014)
- ↑ « Demographic Yearbook – Table 3: Population by sex, rate of population increase, surface area, and density », United Nations Statistics Division, United Nations, (lire en ligne [PDF])
- ↑ « Un canyon géant sous la calotte glaciaire du Groenland », sur Le Figaro, (consulté le 30 août 2013).
- ↑ MNT GTOPO30 - traitement ImageJ
- ↑ (en) Göran Ekström, Meredith Nettles et Victor C. Tsai, « Seasonality and Increasing Frequency of Greenland Glacial Earthquakes », Science, , p. 1756-1758 (lire en ligne).
- ↑ (en) « Greenland Climate Charts Index », sur climate-charts.com (consulté le 8 juillet 2014).
- ↑ « Record de froid frôlé au Groenland ! », sur lachainemeteo.com, (consulté le 12 mars 2013).
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- ↑ (en) « Satellites See Unprecedented Greenland Ice Sheet Surface Melt », sur nasa.gov (consulté le 8 juillet 2014).
- ↑ « Sa calotte glaciaire a presque entièrement fondu », sur Le Figaro, (consulté le 12 mars 201).
- ↑ « La quasi-totalité de la calotte glaciaire a fondu », sur Le Point, (consulté le 12 mars 201).
- ↑ (en) « Qinngua Valley », Wondermondo (consulté le 20 décembre 2013).
- ↑ Documentation de l'Arboretum Groenlandicum, Narsarsuaq.
- ↑ P. Johansen, T. Pars et P. Bjerregaard, « Lead, cadmium, mercury and selenium intake by Greenlanders from local marine food », Science of The Total Environment, vol. 245, no 1–3, , p. 187-194.
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- ↑ The Monarchy today – The Danish Monarchy (kongehuset.dk). Access date: 16 June 2012
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- ↑ (kl) « Naalakkersuisoqarfiit », sur Naalakkersuisut (consulté le 13 juillet 2015)
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- ↑ Selon un reportage de la télévision BBC news le 10 novembre 2008 par Gordon Corera.[réf. insuffisante]
- ↑ (en) John J. Miller, dans NRO (national review onLine), 2001.
- ↑ Weiss, Erik D, « Cold War Under the Ice: The Army's Bid for a Long-Range Nuclear Role, 1959-1963 », Journal of Cold War Studies, vol. 3, no 3, , p. 31-58.
- ↑ Il est révélé ultérieurement que le gouvernement danois n’avait pas été mis au courant de la nature du projet Iceworm (Grønland under den kolde krig. Dansk og amerikansk sikkerhedspolitik 1945-68, København: Dansk Udenrigspolitisk Institut, 1997, p. 319-325)
- ↑ (en) « Décision du Conseil européen », (consulté le 8 juillet 2014).
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- ↑ Wilcox and Latif, p. 109
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- ↑ (en) Omar R. Valdimarsson, « Greenland Courting Alcoa to Build Smelter, Finance Minister Says », sur Bloomberg, (consulté le 8 juillet 2014).
- ↑ Protocole d'accord entre Alcoa et le gouvernement autonome du Danemark, signé le 26 mai 2007
- ↑ (en) « Greenland postpones decision on Alcoa plant-paper », sur Reuters, (consulté le 20 décembre 2013).
- ↑ Berlingske Tidende, , (Premier ministre groenlandais Kuupik Kleist) : Le Groenland se réserve le droit de ne pas participer à l'accord sur le climat, si les conditions de l'accord se traduisent par des sanctions sur des pays comme le Groenland, qui essayent de se développer et de renforcer leur peuple et leur société.
Annexes
Bibliographie
- (de) David Cranz, Historie von Grönland, enthaltend die Beschreibung des Landes und der Einwohner etc., insbesondere die Geschichte der dortigen Mission der Evangelischen Brüder zu Neu-Herrnhut und Lichtenfels. 2. Auflage. Ebers, Barby 1770.
- Le Groenland, Colonie du Danemark : notes géographiques, historiques et sociales, édité par le Commissariat général de Danemark pour l'Exposition coloniale internationale de Paris en 1931 - Imprimerie Gauthier-Villars & Cie, 14 p. & 1 carte
- Damien Degeorges, « Le Groenland : enjeux et nouveaux défis », Nordiques, nr. 14 (2007), Institut Choiseul.
- Georges Bayard, « Moi, Eric Le Rouge », (1988), Casterman, Moi, Mémoires.
- (de) Michael Harbsmeier, Stimmen aus dem äußersten Norden: wie die Grönländer Europa für sich entdeckten. Thorbecke, Stuttgart 2001. ISBN 3-7995-0610-1 (Sammlung alter Berichte aus dem 18. Jahrhundert)
- (de) Harald Steinert, Tausend Jahre Neue Welt - Auf den Spuren der Wikinger in Grönland und Amerika. Deutsche Verlags-Anstalt, Stuttgart 1982. ISBN 3-421-06113-0
Liens externes
- (da+en+kl) Site officiel
- (da)/(en) Site officiel du tourisme au Groenland
- (da)/(kl) Naatsorsueqqissaartarfik
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