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Tantale (chimie)

Tantale (chimie)

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Tantale.
Tantale
HafniumTantale → Tungstène
Nb
  Structure cristalline cubique à corps centré
 
73
Ta
 
               
               
                                   
                                   
                                                               
                                                               
                                                               
                                   
Ta
Db
Tableau complet • Tableau étendu
Informations générales
Nom, symbole, numéro Tantale, Ta, 73
Série chimiquemétaux de transition
Groupe, période, bloc 5 (VB), 6, d
Masse volumique16,4 g·cm-3 [1]
Dureté6,5 ou ~1700 HV
CouleurBleu gris
No CAS7440-25-7 [2]
No EINECS231-135-5
Propriétés atomiques
Masse atomique180,94788 ± 0,00002 u[1]
Rayon atomique (calc)145 pm (200 pm)
Rayon de covalence170 ± 8 pm [3]
Configuration électronique[Xe]4f14 5d3 6s2
Électrons par niveau d’énergie2, 8, 18, 32, 11, 2
État(s) d’oxydation5
Oxydeacide
Structure cristallineCubique centré
Propriétés physiques
État ordinairesolide
Point de fusion3 017 °C [1]
Point d’ébullition5 458 °C [1]
Énergie de fusion743 kJ·mol-1
Énergie de vaporisation753 kJ·mol-1[4]
Volume molaire10,85×10-6 m3·mol-1
Pression de vapeur1 Pa à 3 024 °C;

10 Pa à 3 324 °C;
100 Pa à 3 684 °C;
1 kPa à 4 122 °C;
10 kPa à 4 666 °C;

100 kPa à 5 361 °C[4]
Vitesse du son3 400 m·s-1 à 20 °C
Divers
Électronégativité (Pauling)1,5
Chaleur massique25,4 J·K-1·mol-1 (cristal);
20,9 J·K-1·mol-1 (gaz) [4]
Conductivité électrique7,61×106 S·m-1
Conductivité thermique57,5 W·m-1·K-1
Solubilitésol. dans HF + HNO3 [5]
Énergies d’ionisation[6]
1re : 7,54957 eV
Isotopes les plus stables
Iso AN Période MD Ed PD
MeV
179Ta{syn.}1,82 aε0,110179Hf
180Ta{syn.}8,125 hε
β+
0,854
0,708
180Hf
180W
180mTa0,012 %[7](>20×1015 a)β-
ε
TI
0,783
0,929
0,075
180W
180Hf
180Ta
181Ta99,988 %stable avec 108 neutrons
Précautions
Directive 67/548/EEC[8]
État pulvérulent :

F


Phrases R : 11,

Phrases S : 43,
Transport
40
   3089   
SIMDUT[9]

Produit non contrôlé
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Le tantale est un élément chimique du tableau périodique, de symbole Ta et de numéro atomique 73. Ce métal de transition gris-bleu[10], lourd, dur mais ductile[réf. nécessaire], très résistant à la corrosion des acides, est également un bon conducteur de chaleur et d'électricité. On le trouve dans le minéral appelé tantalite et dans certains minerais complexes sous forme d'oxyde, associé au niobium, notamment dans le coltan, de couleur noire.

Le tantale est utilisé pour la fabrication d'instruments chirurgicaux et d'implants car il ne réagit pas avec les fluides corporels. Il est très connu en électronique pour la fabrication de condensateurs dits « gouttes de tantale », ainsi nommés à cause de leur forme facilement reconnaissable et qui ont la capacité la plus importante par unité de volume.

Cet élément a un point de fusion élevé qui n'est dépassé que par l'osmium, le tungstène, le carbone et le rhénium (point de fusion à 3 016,85 °C, point d'ébullition 5 457,85 °C).

Histoire

Exemple de lingot de tantale.

Le tantale et le niobium (ex-colombium) ont initialement été pris pour un même élément[11].

  • 1801, un nouveau métal fut découvert par le chimiste anglais Charles Hatchett[12] (1765-1847) en analysant un minéral noir provenant de la collection du gouverneur du Connecticut, alors appelé Columbia. Il le baptisa colombium, nom qui ne restera pas à cause des travaux ultérieurs.
  • 1802, Anders Gustaf Ekeberg (1767-1813) professeur à l’Université d'Uppsala (Suède) travaillait sur un oxyde très difficile à dissoudre et à travailler. Il obtint ce qu'il prit pour un élément pur et le nomma tantale, du nom du demi-dieu grec (Tántalos), bien connu pour son supplice.
  • 1809, William Hyde Wollaston après avoir réexaminé le minerai de colombium et la tantalite déclara que les deux nouveaux éléments n’en étaient en fait qu’un seul.
  • 1820, le tantale a été isolé par Jöns Jacob Berzélius
  • 1844, Heinrich Rose distingua dans la tantalite deux éléments, le tantale, certes, mais aussi un « nouveau » qu’il baptisa niobium, du nom de Niobé la fille de Tantale dans la mythologie grecque.

On démontra rapidement que columbium et niobium n'étaient qu'un même élément. Il s'ensuivit une querelle d’experts sur le nom à utiliser et ce fut « niobium » qui s'imposa.

Au début 1900, le tantale trouve sa première application comme filament à incandescence pour les ampoules[13] jusqu’à l’arrivée du tungstène. En 1940, le tantale commence à être utilisé pour faire des condensateurs. Deux ans plus tard, la première exploitation de colombo-tantalite au Congo belge (future République démocratique du Congo) voit le jour.

Géologie

Minerai de tantale (tantalite) en provenance d'Australie.

La proportion de tantale est estimée à environ 1 ou 2 ppm[14] de la masse de la croûte terrestre. Il se trouve principalement dans les filons hydrothermaux qui sont des zones où les éléments présents dans l’eau peuvent se minéraliser en rencontrant une source importante de chaleur, comme une poche de magma. Ces endroits sont plus facilement présents dans des endroits géologiquement instables, proche de faille tectonique et de région volcanique.

Ces filons sont bien souvent très riches en minéraux comme l’or, l’argent, l’uranium, le cobalt, le tungstène et bien sûr le tantale ainsi que le niobium. Par la suite, par érosion les éléments peuvent être emportés et se retrouver dans un cours d’eau où les substances les plus lourdes se déposent dans des endroits de faible courant, comme les méandres ou les marmites. Il arrive que ces zones denses en éléments lourds puissent former des veines et se retrouver ensevelies. On peut ainsi trouver de la colombo-tantalite aussi bien dans des roches métamorphiques que sédimentaires.

Production

Plusieurs étapes sont impliquées dans l'extraction du tantale de la tantalite : tout d'abord le minerai est concassé et concentré par gravimétrie. Ceci est généralement effectué à proximité du site de la mine. La procédure se poursuit par séparation chimique qui se fait généralement par traitement des minerais avec un mélange d'acide fluorhydrique et d'acide sulfurique à plus de 90 °C. Cela provoque une réaction qui permet au tantale et au niobium de se dissoudre en fluorures complexes, qui peuvent ainsi être séparés des impuretés insolubles.

Ta2O5 + 14 HF → 2 H2[TaF7] + 5 H2O
Nb2O5 + 10 HF → 2 H2[NbOF5] + 3 H2O

La première séparation à l'échelle industrielle a été mise au point par Jean Charles Galissard de Marignac, en utilisant la différence de solubilité entre le niobium et le fluorure de tantale complexe K2 [NbOF5] • H2O et [K2 TaF7] dans l'eau. Un processus plus récent utilise l'extraction liquide-liquide des fluorures d'une solution aqueuse par des solvants organiques tels que la cyclohexanone. Les complexes de niobium et les fluorures de tantale sont extraits séparément du solvant organique avec de l'eau et sont précipités par l'ajout de fluorure de potassium pour produire un complexe de fluorure de potassium ou précipités par l'ammoniaque[15]:

H2[TaF7] + 2 KF → K2[TaF7]↓ + 2 HF
2 H2[TaF7] + 14 NH4OH → Ta2O5↓ + 14 NH4F + 9 H2O

Le sel fluorotantalate de potassium résultant est généralement traité par une réduction au sodium liquide pour produire une poudre de tantale secondaire[16].

Les différentes sources de tantale

Comme tous les minerais, le tantale est une ressource non renouvelable.

  • La majorité du tantale (58 %) provient des mines. Il peut venir soit de mines industrielles à ciel ouvert, comme le gisement de Greenbushes de la «Sons of Gwalia» en Australie[17], qui produit a elle seule 30 % de la production mondiale de tantale, soit de mines en galeries comme au Canada ou encore venir de petites mines artisanales exploitées avec des moyens rudimentaires comme c’est le cas en République démocratique du Congo. La région la plus exploitée de la RDC se situe surtout à l’est dans la région du Kivu qui se trouve à proximité directe de la zone volcanique du Nyiragongo.
  • Un tiers du tantale provient tout simplement du recyclage et du concentré synthétique. Avant 1980, l’oxyde de tantale associé à l’étain était considéré comme un déchet. C’est à la montée des prix du tantale que les déchets se sont retrouvés valorisés et transformés en concentré synthétique pour les acheminer dans les entreprises d’affinage.
  • Les 9 % qui restent proviennent des réserves du gouvernement des États-Unis. Entre 1952 et 1958, le département des services logistiques de la défense a fait des stocks impressionnants, officiellement pour encourager la prospection et la production minière. En 2001, les USA décident de réduire leurs réserves et de vendre pour 91,3 M$ de colombo-tantalite[18].

Applications et propriétés

Application en électronique

Pentoxyde de tantale

L’électronique est la première application du tantale. En effet environ 68 % de la production annuelle est utilisée juste pour ce domaine. Il est principalement utilisé dans la construction de condensateurs. Dans ceux-ci, le tantale peut avoir deux rôles :

  • Le tantale pur joue celui de conducteur électrique ;
  • Et son pentoxyde (Ta2O5) celui de diélectrique.

Il y a trois principaux types de condensateurs au tantale :

Condensateur électrolytique au tantale
  • les condensateurs électrolytiques secs qui restent très performants même extrêmement miniaturisés (CMS). Ils sont principalement utilisés dans la fabrication de téléphones portables, d’ordinateurs portables, d’appareils photo, de caméras, de consoles de jeux, etc. Bien que la quantité de tantale soit très faible dans ces condensateurs, les produits dans lesquels ils sont présents sont des produits de grande consommation et finalement la masse utilisée se révèle colossale ;
  • les condensateurs électrolytiques humides qui offrent des performances exceptionnelles. Ils sont beaucoup utilisés dans des domaines de technologie de pointe comme l’aérospatiale, l’armement, etc. Ces condensateurs sont malgré tout peu utilisés à cause de leur coût excessif ;
  • les condensateurs en plaque, beaucoup moins fréquents, sont utilisés dans des domaines où les tensions électriques sont très importantes.

Le tantale a encore beaucoup d’autres applications en électronique comme les écrans à cristaux liquides, les filtres d’ondes acoustiques de surface, les puces de mémoire vive dynamique (DRAM), etc. Le secteur automobile consomme aussi de plus en plus de tantale. Ceci s’explique par la présence de plus en plus courante d’électronique comme les GPS, les systèmes anti-collisions et autre gadgets. En 2010, ces types de produits n'en étant qu’à leurs débuts, une importante augmentation de la consommation de tantale dans ce secteur est prévue pour les quinze prochaines années.

Application dans l’industrie chimique

Le tantale est aussi en grande quantité dans l’industrie chimique pour ses propriétés de résistance à la corrosion et à la température. Il est principalement utilisé dans des échangeurs de chaleur et comme revêtement pour des tuyaux et des réacteurs chimiques. Il se révèle même indispensable pour des applications dans des milieux en contact avec l’acide sulfurique.

À une température inférieure à 150 °C, le tantale est quasiment insensible aux attaques chimiques acides. Il est seulement attaqué par l'acide fluorhydrique, les solutions acides contenant des ions fluorures et l'eau régale.

Application pour les superalliages

Monocristal de tantale et cube de 1 cm3

Il est aussi utilisé dans l’élaboration de superalliage comme additif. Ces alliages servent surtout dans des milieux très exigeants thermiquement ou/et chimiquement comme les aubes de turbine des réacteurs d’avion ou celles des turbines à gaz, etc. Ces alliages à haute performance sont souvent sous forme de monocristal ce qui leur offre de très bons comportements au fluage, à la corrosion et à la température. Il est utilisé en aérospatiale, mais l’aéronautique civile reste de loin le secteur où la demande de ces matériaux est la plus élevée.

Autres applications

Sous forme de carbure (TaC), le tantale, très dur (environ 1 700 HV), est utilisé pour la fabrication d’outils de coupe. L’acier au tantale est notamment employé dans la fabrication de fraise dentaire et d’outils chirurgicaux.
Le tantalate de lithium (LiTaO3) est aussi utilisé dans le domaine de l’optique comme additif pour limiter l’aberration chromatique dans les lentilles. Ceci est dû au fort indice de réfraction de son oxyde. Il est aussi utilisé dans les nanocouches pour les anti-reflets ou pour ajouter une couleur.

Le tantale est également biocompatible, ce qui lui offre énormément de débouchés dans le domaine médical pour faire par exemple des prothèses, des agrafes, des pacemakers, des instruments chirurgicaux des implants dentaires, etc. Il est encore utilisé dans l’horlogerie pour son aspect, comme film filtrant pour les rayons X, ou encore en élément d’alliage dans certains métaux précieux pour faciliter le décolletage.

Il est aussi à l'origine du nom de la légendaire marque anglaise de haut-parleurs Tannoy, dont le nom n'est que la contraction de Tantalum Alloy (alliage de tantale), car elle l'utilisait pour ses redresseurs électrolytiques.

Isotopes

Article détaillé : Isotopes du tantale.

Le tantale possède 36 isotopes connus, de nombre de masse variant entre 155 et 188, ainsi que 37 isomères nucléaires. Parmi ces isotopes, seul un est stable : 181Ta, et, chose unique, un isomère nucléaire : 180mTa, l'est également. Ce dernier est en principe un état métastable, mais aucune désintégration n'ayant jamais été observée, il est pour l'instant considéré comme stable. 181Ta (99,998 %) et 180mTa (0,012 %) représentent la totalité du tantale naturellement présent. On lui attribue une masse atomique standard de 178,49(2) u.

Précautions

Les composés à base de tantale se rencontrent rarement dans les laboratoires. Le métal est biocompatible et est utilisé dans les implants médicaux sous forme de structure ou de revêtement. L'attention liée à la sécurité peut donc se porter sur des éléments d’alliage présent avec le tantale (mercure, étain, etc.) ou sur la nature physique du composé chimique (poudre).

Notes et références

  1. 1 2 3 4 (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC Press Inc, , 90e éd., Relié, 2804 p. (ISBN 978-1-420-09084-0)
  2. Base de données Chemical Abstracts interrogée via SciFinder Web le 15 décembre 2009 (résultats de la recherche)
  3. (en) Beatriz Cordero, Verónica Gómez, Ana E. Platero-Prats, Marc Revés, Jorge Echeverría, Eduard Cremades, Flavia Barragán et Santiago Alvarez, « Covalent radii revisited », Dalton Trans., , p. 2832 - 2838 (ISSN 1477-9226, DOI 10.1039/b801115j)
  4. 1 2 3 « Tantalum » dans la base de données Hazardous Substances Data Bank, consulté le 1 mai 2010
  5. (en) Metals handbook, vol. 10 : Materials characterization, ASM International, , 1310 p. (ISBN 0-87170-007-7), p. 344
  6. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC, , 89e éd., p. 10-203
  7. La demi-vie entre parenthèses est une borne minimale d'une radioactivité prédite, mais non encore observée.
  8. Entrée de « Tantalum, Powder » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais) (JavaScript nécessaire)
  9. « Tantale » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
  10. (en) Colakis, Marianthe et Masello, Mary Joan, Classical Mythology & More: A Reader Workbook, Mundelein, Bolchazy Carducci Pub, , poche (ISBN 978-0-86516-573-1, OCLC 154691325, LCCN 2009275114, lire en ligne), « Tantalum »
  11. Tantalum and Niobium - Early History
  12. (en) William P. Griffith, « Charles Hatchett FRS (1765-1847), Chemist and Discoverer of Niobium », Notes and Records of the Royal Society of London, vol. 57, no 3, , p. 299 (DOI 10.1098/rsnr.2003.0216, lire en ligne)
  13. (en) « The Tantalum lamp », Popular Mechanics, Hearst Magazines, vol. 7, no 4, , p. 434 (ISSN 0032-4558, lire en ligne)
  14. (en) John Emsley, Nature's Building Blocks: An A-Z Guide to the Elements, Oxford, England, UK, Oxford University Press, , poche (ISBN 978-0-19-850340-8), « Tantalum », p. 420
  15. (de) Holleman, A. F., Wiberg, E., Wiberg, N., Lehrbuch der Anorganischen Chemie, 102nd ed., Berlin, de Gruyter, , 102e éd. (ISBN 978-3-11-017770-1)
  16. (en) « Extraction/refining », T.I.C. (consulté le 7 juillet 2009)
  17. TANTALE par Louis Perron
  18. (fr) Authors : Jeroen Cuvelier and Tim Raeymaekers, European companies and the coltan trade : an update

Voir aussi

Articles connexes

  • Coltan
  • Niobium
  • Métal lourd
  • Tantale 180m1
  • Métaux réfractaires
  • Matières premières minérales critiques

Liens externes

  • (fr) BRGM Panorama 2011 du marché du tantale, juillet 2012
  • (fr) Tantale par Louis Perron
  • (fr) « La crise du tantale de 2000 » (Archive Wikiwix Archive.is Google Que faire ?), consulté le 2013-03-30
  • (fr) Coltan : Pour comprendre…
  • (en) Tantalum-Niobium International Study Center
  • (en) Image du tantale sous différentes formes
  s1 s2 g f1 f2 f3 f4 f5 f6 f7 f8 f9 f10 f11 f12 f13 f14 d1 d2 d3 d4 d5 d6 d7 d8 d9 d10 p1 p2 p3 p4 p5 p6
1 H He
2 Li Be B C N O F Ne
3 Na Mg Al Si P S Cl Ar
4 K Ca Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
5 Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
6 Cs Ba   La Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb Lu Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
7 Fr Ra   Ac Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No Lr Rf Db Sg Bh Hs Mt Ds Rg Cn Uut Fl Uup Lv Uus Uuo
8 Uue Ubn * Ute Uqn Uqu Uqb Uqt Uqq Uqp Uqh Uqs Uqo Uqe Upn Upu Upb Upt Upq Upp Uph Ups Upo Upe Uhn Uhu Uhb Uht Uhq Uhp Uhh Uhs Uho
   
  g1 g2 g3 g4 g5 g6 g7 g8 g9 g10 g11 g12 g13 g14 g15 g16 g17 g18  
  * Ubu Ubb Ubt Ubq Ubp Ubh Ubs Ubo Ube Utn Utu Utb Utt Utq Utp Uth Uts Uto  


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