Niobé fille de Tantale


Dans la mythologie grecque, Niobé (en grec ancien Νιόβη / Nióbê) est la fille de Tantale et l'épouse d’Amphion. Elle est la mère des « Niobides » à qui elle donne son nom — leur nombre et leur nom varie selon les traditions[1].
Mythe
Orgueilleuse comme son père, Niobé se vanta devant qui voulait l’entendre de sa fécondité et de la beauté de ses enfants, et se moqua de Léto, qui n’avait donné le jour qu’à Artémis et Apollon. Mais c’était là s’attaquer aux dieux, et la malheureuse Niobé l’apprit à ses dépens. Indignés d’une telle présomption, les deux enfants de Léto tuèrent ceux de Niobé à coups de flèches ; une fille échappa au massacre - Homère ignore cette version de la légende - mais sa frayeur fut telle qu’elle conserva toute sa vie un teint d’une pâleur mortelle. Selon Homère toujours, elle revint dans son pays, où les dieux la métamorphosèrent en pierre.
Entendant les cris de ses enfants agonisants, Niobé sortit de son palais, et à l’horrible spectacle de tous les corps étendus et râlants, elle fut comme pétrifiée ; pris de pitié, Zeus la changea en rocher, d’où coulèrent ses larmes sous la forme d’une source. Pendant neuf jours, les corps restèrent sans sépulture. Au dixième jour selon l’Iliade, les dieux s’apaisèrent et enterrèrent eux-mêmes les enfants de Niobé. Selon d'autres versions, Niobé réussit à protéger la dernière de ses filles, Chloris.
Dans la Lydie antique, il y avait une source intarissable qui, disait-on, était Niobé qui pleurait ses enfants pour l’éternité[2].
Évocations artistiques
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- Niobé, n° 3 des Six métamorphoses d'après Ovide pour hautbois seul de Benjamin Britten (1951)
- Une statue visible dans les jardins de la villa Médicis à Rome où se trouve le siège de l'Académie de France, évoque l'épisode Niobé qui réussit à protéger la dernière de ses filles.
- Niobe, regina di Tebe est un opéra d'Agostino Steffani de 1688
- Une autre statue de Niobé par le sculpteur lillois Hippolyte Lefebvre (1863-1935) se trouve devant la tour de Roland à Arles (illustration au nom du sculpteur)
- Un tableau de Jacques Louis David, Diane et Apollon perçant de leurs flèches les enfants de Niobé.
- Un tableau d'Abraham Bloemaert, Niobé pleurant ses enfants (1591).
- Un tableau d'André Masson, (1947), Musée des beaux-arts de Lyon[3].
- Une sculpture monumentale de 1946 et quelques pièces en plâtre par l'artiste Constant Permeke 1886-1952 visibles à Ostende
- Un graffiti par l'artiste Banksy a été peinte à Gaza à la suite du conflit israélo-palestinien de 2014.
Postérité scientifique
Niobé a donné son nom au niobium (Nb, numéro atomique 41), élément chimique qui dans le tableau périodique des éléments se trouve immédiatement au-dessus du tantale (Ta, numéro atomique 73).
Notes
- ↑ Comme le souligne Aulu-Gelle, Nuits attiques [détail des éditions] [lire en ligne] (XX, 7) : « On trouve dans les poètes grecs une étonnante ou plutôt une ridicule diversité d'opinions sur le nombre des enfants de Niobé. Homère en compte douze, fils et filles ; Euripide, quatorze ; Sapho, dix-huit ; Bacchylide et Pindare, vingt ; quelques autres, trois seulement. »
- ↑ Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 21)
- ↑ Joconde, Portail des collections des musées de France.
Sources
- Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne] (III, 5, 6).
- Homère, Iliade [détail des éditions] [lire en ligne] (XXIV, 602 et suiv.).
- Hygin, Fables [détail des éditions] [(la) lire en ligne] (IX ; XI ; LXXXII ; LXXXIII).
- Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne] (VI, 148–287).
- Parthénios de Nicée, Passions amoureuses [détail des éditions] [lire en ligne] (XXXIII).
- Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 21).
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