Orge commune
Hordeum vulgare
Orge commune (Hordeum vulgare)
Règne | Plantae |
---|---|
Division | Magnoliophyta |
Classe | Liliopsida |
Ordre | Cyperales |
Famille | Poaceae |
Genre | Hordeum |
Ordre | Poales |
---|---|
Famille | Poaceae |
L’orge commune (Hordeum vulgare) est une céréale à paille, plante herbacée annuelle de la famille des poacées. Elle est la plus ancienne céréale cultivée.[réf. nécessaire] Bien adaptée au climat méditerranéen du fait de sa rusticité, elle constituait ainsi la principale céréale cultivée dans l'Antiquité grecque et était consommée sous forme de galette ou de bouillie (maza). L'orge pousse aussi bien sous les tropiques qu’à 4 500 m d’altitude au Tibet.
À noter que le mot « orge » s'emploie au féminin, sauf lorsque l'on parle d'orge mondé ou d'orge perlé.
L'orge est caractérisée par ses épis aux longues barbes ; c'est également l'une des plantes qualifiées d' « herbe à chat » par le langage populaire.
Variétés
Parmi les variétés cultivées, on distingue :
- les orges d’hiver, résistantes au froid environ jusqu'à −15 °C, qui peuvent avoir des épis plats à deux rangs de grains ou des épis cylindriques à six rangs de grains. Les variétés d'orge d'hiver à six rangs portent le nom d’escourgeon. Elles se sèment fin septembre - début octobre, ayant besoin d’être bien installées avant l’hiver ;
- les orges de printemps, sensibles au gel, au cycle végétatif plus court, qui se sèment en février - mars.
Les grains arrondis et marqués d'un trait dans la longueur sont présentés « mondés » (complets) ou « perlés » (polis et raffinés).
-
Épis à maturité
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Orge brassicole
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Grain
Production
En 2004, la production mondiale d’orge s'est élevée à 155 millions de tonnes pour une surface emblavée de 57 millions d’hectares, soit un rendement moyen de 27,2 quintaux par hectare (source FAO). Seize pays réalisent 80 % de cette production :
Pays | Surface cultivée (Mha) | Rendement (q/ha) | Production (Mt) |
---|---|---|---|
Russie | 9,30 | 19,36 | 18,00 |
Canada | 4,16 | 31,33 | 13,04 |
Allemagne | 2,24 | 58,00 | 12,97 |
Ukraine | 4,49 | 24,70 | 11,08 |
France | 1,63 | 67,65 | 11,00 |
Espagne | 3,18 | 33,31 | 10,58 |
Turquie | 3,50 | 25,71 | 9,00 |
Australie | 3,76 | 20,72 | 7,79 |
États-Unis | 1,63 | 37,38 | 6,10 |
Royaume-Uni | 1,01 | 58,251 | 5,86 |
Danemark | 0,71 | 52,72 | 3,73 |
Pologne | 1,09 | 31,90 | 3,48 |
Chine | 0,85 | 37,65 | 3,20 |
Maroc | 2,31 | 11,95 | 2,76 |
Iran | 1,60 | 16,88 | 2,70 |
Tchéquie | 0,47 | 48,74 | 2,29 |
Total | 41,93 | N/A | 123,58 |
Moyenne | 2,62 | 36,01 | 7,72 |
Utilisation
Orge, grains entiers | |
Valeur nutritionnelle moyenne pour 100 g | |
Apport énergétique | |
---|---|
Joules | 1331 kJ |
(Calories) | (314 kcal) |
Principaux composants | |
Glucides | 63,30 g |
- Amidon | 61,59 g |
- Sucres | 1,71 g |
- Fibres alimentaires | 9,80 g |
Protéines | 11,20 g |
Lipides | 2,10 g |
- Saturés | 530 mg |
- Oméga-3 | 110 mg |
- Oméga-6 | 1150 mg |
- Oméga-9 | 230 mg |
Eau | 12,20 g |
Cendres totales | 2,25 g |
Minéraux & Oligo-éléments | |
Bore | 0,458 mg |
Calcium | 38 mg |
Chlore | 23 mg |
Chrome | 0,013 mg |
Cobalt | 0,0068 mg |
Cuivre | 0,427 mg |
Fer | 2,8 mg |
Fluor | 0,120 mg |
Iode | 0,0074 mg |
Magnésium | 114 mg |
Manganèse | 1,4 mg |
Nickel | 0,027 mg |
Phosphore | 342 mg |
Potassium | 444 mg |
Sélénium | 0,0070 mg |
Sodium | 18 mg |
Zinc | 2,8 mg |
Vitamines | |
Provitamine A | 0,0010 mg |
Vitamine B1 | 0,430 mg |
Vitamine B2 | 0,180 mg |
Vitamine B3 (ou PP) | 4,8 mg |
Vitamine B5 | 0,680 mg |
Vitamine B6 | 0,560 mg |
Vitamine B9 | 0,065 mg |
Vitamine E | 0,674 mg |
Acides aminés | |
Acide aspartique | 719 mg |
Acide glutamique | 3031 mg |
Alanine | 548 mg |
Arginine | 535 mg |
Cystine | 176 mg |
Glycine | 532 mg |
Histidine | 229 mg |
Isoleucine | 449 mg |
Leucine | 795 mg |
Lysine | 390 mg |
Méthionine | 243 mg |
Phénylalanine | 602 mg |
Proline | 1392 mg |
Sérine | 488 mg |
Thréonine | 405 mg |
Tryptophane | 150 mg |
Tyrosine | 341 mg |
Valine | 597 mg |
Acides gras | |
Acide myristique | 40 mg |
Acide palmitique | 450 mg |
Acide stéarique | 40 mg |
Acide palmitoléique | 20 mg |
Acide oléique | 230 mg |
Acide linoléique | 1150 mg |
Acide alpha-linolénique | 110 mg |
Source : Souci, Fachmann, Kraut : La composition des aliments. Tableaux des valeurs nutritives, 7e édition, 2008, MedPharm Scientific Publishers / Taylor & Francis, ISBN 978-3-8047-5038-8 | |
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L’orge est réputée pour favoriser une bonne digestion et pour son apport en fibres, vitamines du groupe B, sélénium, phosphore, fer, zinc, cuivre et magnésium. Elle contient huit acides aminés essentiels et a une action favorable sur le taux de sucre dans le sang, le cholestérol et la flore intestinale[1].
L’orge, céréale secondaire, est une importante ressource énergétique en alimentation animale (orge de mouture) mais pauvre en protéines et demande à être complétée.
En alimentation humaine, son principal débouché est la brasserie. L’orge, après avoir subi l'opération de maltage donne le malt, dont le produit de fermentation est la bière. Les malteurs sont exigeants en termes de calibrage et de teneur en protéines. L'orge de qualité optimale doit avoir une humidité inférieure à 14,5 %, un taux de protéines compris entre 9,5 % et 11,5 %, une énergie germinative supérieure à 95 %, ainsi qu'un calibrage (grains dont la taille est supérieure à 2,5 mm) supérieur à 90 %. Ce sont les variétés de printemps qui ont leurs préférences.
Le sirop d'orge malté, un concentré édulcorant, est produit à partir des grains d'orge malté.
Orge perlé - orge mondé : sous forme de grains, on retrouve notamment l’orge mondé, dont la première enveloppe extérieure a été retirée, mais qui conserve le son et le germe. On retrouve aussi l’orge perlé, dont les grains ont subi de multiples abrasions (on l’a poli pour lui donner l’apparence d’une perle), et perdu le germe ainsi qu’une plus grande couche extérieure, et avec lequel on peut faire des farines. L’orge mondé est plus nutritif, car il a conservé la plus grande partie de ses nutriments.
L'orge perlé peut être utilisé en salades composées, avec des légumes, ou ajouté dans les potages.
Dans l'Antiquité, l'orge était l'aliment de base des Grecs qui la consommaient sous la forme d'une galette appelée maza. Celle-ci se confectionnait chez soi et se mangeait en tous lieux. Thucydide (III, 49) évoque ainsi les marins d'Athènes à Mytilène qui s'en nourrissent « sans quitter le banc des rameurs ».
Les Tibétains ont fait de la farine d'orge grillée, appelée tsampa, leur aliment traditionnel de base[2].
En Afrique du Nord, on fabrique de la semoule d'orge.
Le jus d'herbe d'orge, à titre de complément alimentaire, dont les vertus furent révélées par le pharmacien japonais Yoshihide Hagiwara dans les années 1960. Les jus d'herbes étaient alors déjà en vogue (notamment celui d'herbe de blé), mais le jus d'herbe d'orge, en plus de sa teneur en nombreux micro-nutriments (dont vitamine B9 et Superoxyde dismutase), fût reconnu particulièrement riche en antioxydants (2-O-Glycosylisovitexine / 2-O-GIV).
L'orge est également l'une des plantes qualifiées d' « herbe à chat » par le langage populaire, en raison de l'attirance qu'ont les chats pour ses jeunes pousses. Ce sont le plus souvent d'ailleurs des grains d'orge germés ou non (et souvent mélangés avec des graine de sorgho) qui sont vendus sous le nom d'herbe à chat[3], en profitant parfois d'une confusion avec les véritables herbes-aux-chats.
La jaunisse nanisante de l'orge
La jaunisse nanisante de l'orge (JNO) est une maladie due à un virus transmis par les pucerons d'automne (Rhopalosiphum padi). C’est au cours du prélèvement de la sève sur une plante contaminée par des virus que les pucerons acquièrent eux-mêmes les virus, ensuite ils contamineront d'autres plants d'orge lors de leur prise de nourriture.
Le premier symptôme de la jaunisse est le rabougrissement du plant accompagné de la coloration jaune, rouge ou violacée de la pointe des feuilles. Les plants infectés par ce virus se trouvent par plaques de 1-2 m de diamètre, mais peuvent aussi être distribuées uniformément à la grandeur du champ si les pucerons y pullulent partout. Les pertes de rendement sont étroitement liées au stade de la culture où se produit l'infection. En général, les pertes sont plus importantes lorsque l'infection se propage aux jeunes plantules à l'automne (> 30 %) plutôt qu'au printemps.
Lorsque les symptômes de jaunissement ou de rougissement apparaissent, il est trop tard pour agir. Le virus de la JNO se multiplie dans le phloème. La présence du virus dans la plante empêche la migration correcte des substances élaborées, ce qui explique un système racinaire moins développé, des grains petits, ridés et de mauvaise qualité. Cependant, les grains d’un champ virosé ne transmettent pas la jaunisse, car il n’y a pas passage du virus dans les grains.
Voir aussi
Dans le calendrier républicain, l'Orge était le nom attribué au 29e jour du mois de vendémiaire[4].
Notes et références
- ↑ Whfoods.org
- ↑ Françoise Pommaret, Le Tibet, une civilisation blessée, Découvertes Gallimard, Paris, 2002
- ↑ Comme le fait par exemple la maison Vilmorin : voir cette page de son catalogue
- ↑ Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 19.
Articles connexes
Liens externes
- Fiche consacrée à l’orge sur le site de l’INRA.
- Une page en anglais détaillant la valeur nutritive de l'orge
Bibliographie
- Liu F, Sun GL, Salomon B, von Bothmer R (2002) Characterization of genetic diversity in core collection accessions of wild barley, Hordeum vulgare ssp. spontaneum . Hereditas 136:67–73
- Lund B, Ortiz R, Skovgaard IM, Waugh RW, Anderson SB (2003) Analysis of potential duplicates in barley gene bank collections using re-sampling of microsatellite data. Theor Appl Genet 106:1129–1138
- Matus IA, Hayes PM (2002) Genetic diversity in three groups of barley germplasm assessed by simple sequence repeats. Genome 45:1095–1106
- Russel JR, Ellis RP, Thomas WTB, Waugh R, Provan J, Booth A, Fuller J, Lawrence P, Young G, Powell W (2000) A retrospective analysis of spring barley germplasm development from ‘foundation genotypes’ to currently successful cultivars. Mol Breed 6:553–568
- Simonsohn Barbara (2003) "Le jus d'herbe d'orge", Ed. Chariot d'Or. ISBN 2-911806-40-9
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