Révolution sexuelle
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La révolution sexuelle recouvre les changements substantiels du comportement et des mœurs sexuels intervenus en Occident à la fin des années 1960 et au début des années 1970. Ce mouvement est essentiellement marqué par l'émancipation sexuelle des femmes, l'affirmation de l'égalité des sexes et la reconnaissance des sexualités non procréatrices et non conjugales.
Cette révolution est consubstantielle à deux éléments essentiels. Le premier est la sortie des régimes démographiques anciens, marqués par l'omniprésence de la mort et la nécessité d'engendrer de nombreux enfants pour contrer cette dernière, et l'entrée dans les régimes démographiques contemporains, caractérisés par une faible mortalité qui rend indispensable la limitation de la fécondité, pour empêcher tout risque d'explosion démographique. Le second élément est une révolution scientifique marquée par un faisceau de découvertes et d'avancées dans le domaine de la sexualité : la diffusion du préservatif en latex après les années 1930, le traitement des maladies sexuellement transmissibles, au premier lieu desquelles la syphilis qui faisait des ravages depuis la Renaissance, avec la découverte des antibiotiques à partir de 1941, et la diffusion de la contraception (le stérilet est inventé en 1928, et la pilule contraceptive découverte au début des années 1950).
Elle s'accompagne d’une « révolution du droit » en Occident par lesquels les femmes acquièrent progressivement une égalité législative, notamment l'obtention du droit de vote et donc la possibilité de pousser aux réformes qui les concernent, l'égalité au sein du couple[1], le droit à la contraception[2] et le droit à l'avortement[3].
Si l'acte sexuel était risqué, entrainant la possibilité d'une procréation non voulue, le risque de maladies sexuellement transmissibles ne l'est plus que dans une moindre mesure. La révolution sexuelle se développe dans ce contexte ; on parle d’« amour libre ».
La révolution scientifique et ses conséquences
Fin des régimes démographiques anciens
La « révolution sexuelle » puise sa première origine dans le changement de régime démographique occasionné dans les pays occidentaux par les progrès de la médecine. Les régimes démographiques anciens (avant le XIXe siècle) se caractérisaient par l'omniprésence de la mort dans la vie des sociétés humaines. La forte mortalité des enfants et des adolescents sous l'effet de maladies comme la rougeole, la rubéole, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite ou la tuberculose obligeait les couples à engendrer systématiquement une progéniture nombreuse (entre sept et dix enfants par femme, voire davantage), car il s'agissait du seul moyen de garantir le renouvellement des générations. Autrement, ce dernier aurait été facilement compromis, dans la mesure où un enfant sur trois (voire un enfant sur deux) n'atteignait pas l'âge adulte. Les nombreuses causes de surmortalité des adultes dans les sociétés anciennes (guerres, famines, épidémies) rendaient d'autant plus nécessaire cette forte fécondité. Dans ce contexte, ce n'était pas le plaisir qui apparaissait comme la finalité première de la sexualité humaine, mais bien la procréation. Une morale sociale ou religieuse prônant le refus du plaisir sexuel et la réduction de la sexualité au seul engendrement des enfants pouvait donc facilement trouver de nombreux adeptes.
Les choses changent radicalement à partir du XIXe siècle, principalement avec les progrès de la médecine (antibiotiques, vaccination, etc.) qui font fortement reculer la mortalité grâce à la lutte contre les maladies frappant les enfants et les adultes. La mort cesse d'accompagner chaque instant de la vie des hommes. Désormais, tous les enfants arrivent presque systématiquement à l'âge adulte. Dans les pays occidentaux, il s'ensuit dans un premier temps une phase d'explosion démographique, qui régresse et s'apaise à partir de la première moitié du XXe siècle, lorsque les couples se mettent à limiter volontairement leur fécondité à la suite de plusieurs facteurs (constat de l'inutilité - voire de la nocivité sociale - d'une descendance nombreuse, émancipation des femmes, etc.). C'est l'entrée dans les régimes démographiques modernes, caractérisés par une faible mortalité et une fécondité très réduite (deux enfants par femme en moyenne) sous l'effet d'un choix volontaire des couples, qui adoptent une attitude contraceptive.
Ce changement de régime démographique bouleverse la conception de la sexualité dans les pays occidentaux et ouvre la voie à une réhabilitation de la recherche du plaisir. Désormais, en effet, un couple n'a plus besoin que de deux coïts reproductifs dans sa vie pour renouveler les générations. La sexualité des hommes et des femmes ne peut donc plus être considérée comme tournée exclusivement vers la procréation. Du coup, les doctrines valorisant le rejet du plaisir sexuel et la focalisation sur la seule génération sont battues en brèche au profit d'une nouvelle morale qui prône comme facteur essentiel d'épanouissement dans la vie la recherche de l'orgasme, indépendamment de toute volonté d'engendrer des enfants. D'autre part, comme le renouvellement des générations semble garanti, les formes de sexualité non reproductives (homosexualité, masturbation, sodomie, etc.) n'apparaissent plus comme une menace pour l'avenir des sociétés humaines, d'où leur réhabilitation.
Perfectionnement de la contraception masculine
À la suite de la révolution industrielle du dix-neuvième siècle, les progrès de la science et des techniques ont pour conséquence la fabrication de meilleurs contraceptifs. Les avancées dans la fabrication et la production du latex rendent possible la fabrication des préservatifs qui peuvent être employés par les hommes et les femmes pour empêcher la grossesse, à bas coût. À l'origine (1855) en caoutchouc et d'une épaisseur de un à deux millimètres, les préservatifs présentent une couture latérale, sont onéreux (quoique réutilisables !) et peu répandus. En 1912, Julius Fromm, un chimiste polonais, invente un procédé de production qui consiste à tremper un moule en verre dans la solution de latex ce qui permet l'obtention de préservatifs plus fins et sans couture. La marque Fromms Act est commercialisée en 1919 et toujours en vente de nos jours en Allemagne. Dès les années 1930, la production de masse de ce produit permet l'obtention d'un produit aussi fin et aussi bon marché que celui que nous connaissons aujourd'hui. L'usage du préservatif s'est réellement répandu avec la Seconde Guerre mondiale, les GI's américains se voyant fortement incités à leur utilisation : « Don't forget — put it on before you put it in. » En effet, les vétérans de la Première Guerre mondiale étaient revenus en nombre infectés d'une maladie vénérienne [réf. nécessaire] et les autorités militaires ne souhaitent alors pas que cela se renouvelle.
Développement des antibiotiques
Le développement des antibiotiques dans les années 1940 rend guérissables la plupart des maladies vénériennes autrefois graves, enlevant la peur et la menace des maladies sexuellement transmises telles que la syphilis.
Jusqu'alors, la syphilis associée à la propagation vénérienne habituelle pose un grave problème de santé publique. À partir de 1870 quand la maladie et ses symptômes sont formellement identifiés, les traitements à base de mercure sont largement diffusés mais les médecins ont souvent des difficultés à convaincre leurs patients de traiter cette maladie peu spectaculaire dans ses formes bénignes. Le mercure, remède pluricentenaire et l'iodure de potassium offrent une solution de traitement. Mais dans les faits, le mercure tuait autant que la syphilis elle-même. On comprend la réticence des malades à se soigner et, par conséquent, le problème insoluble de santé publique qui se posait.
La pénicilline (pénicilline G) est découverte par Sir Alexander Fleming en septembre 1928. Elle n'est introduite pour des thérapies qu'à partir de 1941, treize ans plus tard, ne servant jusque là qu'en laboratoire, à nettoyer les boîtes de Petri de leurs bactéries. Elle sera largement diffusée après-guerre pour soigner les maladies vénériennes d'origine bactérienne.
Émergence et généralisation de la contraception féminine
Les progrès en chimie, pharmacologie, et connaissance de la biologie et physiologie humaine mènent à la découverte et au perfectionnement des contraceptifs, stérilet ou pilule contraceptive.
Le stérilet est un dispositif de contraception intra-utérin inventé en 1928 par Ernst Gräfenberg, il contient du cuivre qui a un effet spermicide et provoque une légère inflammation de la muqueuse qui la rend impropre à la nidation. Il s'agit de la méthode réversible de contrôle des naissances la plus largement utilisée.
La recherche concernant la pilule contraceptive commence en 1953 avec les travaux des docteurs Gregory Pincus et Min Chueh Chang (en), sous l'impulsion de la pionnière du planning familial qu'est Margaret Sanger et grâce aux financement privé fourni par Katharine McCormick, riche héritière et suffragette. Les premiers tests ont lieu en 1956 à Porto Rico et l'autorisation de mise sur le marché américain est donnée par la Food and Drug Administration le 9 mai 1960. D'abord réservé aux seules femmes mariées, puis étendu aux femmes célibataires, son usage se généralise en dépit de résistances légales. L'apparition des méthodes de contraception permet aux couples de contrôler leur reproduction. Elles sont accessibles en France à partir de 1967.
La disponibilité de préservatifs en latex bon marché, pour les hommes et du stérilet et de la pilule contraceptive pour les femmes contribue à libérer la sexualité de la menace de la grossesse, dissociant rapports sexuels et procréation. Si, avec le préservatif ou des méthodes plus traditionnelles comme le coït interrompu, les femmes étaient soumises au bon-vouloir de leurs partenaires masculins en termes de limitation du risque de grossesse, avec le stérilet et la pilule contraceptive, elles prennent la maîtrise de la fonction reproductrice de leur corps et s'affranchissent. Cela ne se fait pas sans résistance de la part de ce que l'on ne peut nommer autrement[non neutre] que le « pouvoir patriarcal » qui freine la légalisation et la diffusion des produits de ces découvertes scientifiques. Ce frein fait l'objet d'une analyse détaillée ci-dessous.
La médicalisation de l'avortement et sa légalisation le rendent plus sûr et plus accessible. Il ne s'agit pas d'une « révolution scientifique » en tant que telle, les méthodes employées étant connues, sa médicalisation, l'interruption volontaire de grossesse ou IVG, le rend en revanche moins risqué pour les femmes qui parfois décédaient d'une septicémie à la suite d'une intervention par une faiseuse d'anges, ne respectant pas toujours les principes d'asepsie. Une innovation scientifique en la matière, l'IVG médicamenteuse (RU 486) a lieu après la révolution sexuelle proprement dite. Les femmes obtiennent ainsi un moyen de contrôler la fonction reproductrice de leur corps au prix d'une lutte contre un important barrage légal[4].
Une fois tombées les menaces jumelles de la maladie sexuellement transmissible et de la grossesse non désirée, la génération du baby boom, née après la Seconde Guerre mondiale, va peu à peu faire disparaître les contraintes traditionnelles sur le comportement sexuel : contraintes morales, religieuses et légales.
Le sexe et la morale
Le sexe est une pulsion, un instinct irrépressible et comme tous les êtres vivants, l'homme ne fait pas exception à la pression. Cependant, l'homme n'est pas régi que par son instinct ; c'est également un être social et les sociétés qu'il constitue n'ont eu de cesse de réguler, contrôler, normer l'acte sexuel, sa suggestion qualifiée d’érotique ou sa représentation qualifiée de pornographique.
L'humanité n'a pas attendu les années 1960 pour être libertine.
Ce qui caractérise la révolution sexuelle, c'est :
- le déclin d'une morale normative née de la subordination de la femme[non neutre], et l'opposition à toute forme d'autorité sur la vie privée en général. La génération du baby boom impose une culture de jeunesse ;
- le passage du « sexuel » en termes de libertés de la sphère du privé à celle du public. Ce qui se faisait dans les alcôves et se vendait « sous le manteau » a désormais droit de cité ;
- en parallèle avec l'émergence du consumérisme, le développement d'une idéologie hédoniste de la jouissance.
Le poème Annus Mirabilis de Philip Larkin[5] cristallise l'esprit de la révolution sexuelle dans cette première strophe :
- Les rapports sexuels ont commencé
- en mille neuf cent soixante-trois
- (qui étaient plutôt tardifs pour moi)
- entre la fin d'interdit de Chatterley
- et le premier disque des Beatles en LP.
Le déclin du patriarcat et du poids social des Églises
Les années 1960 et 1970 voient le recul d'une moralité à caractère patrimoniale fondée sur la tradition de chasteté judéo-chrétienne et l'émergence de sociétés permissives, ainsi que d'attitudes qui acceptent une plus grande liberté sexuelle qui se manifeste dans l'expression « amour libre ».
Des préceptes comme le « croissez et multipliez » de la Genèse, sont controversés dans des pays développés (Europe du Nord, États-Unis) sous l'influence du protestantisme. En juillet 1968, avec l'encyclique Humanae Vitae, le pape Paul VI redéfinit la position de l'Église catholique romaine « sur le mariage et la régulation des naissances » marque ce décalage entre libéralisme social catholique et malthusianisme protestant.
Les théoriciens de la sexualité
Pour Sigmund Freud, le comportement humain est enracinée dans la libido. Ce paradigme psychanalytique modifie l'image de soi d'une culture entière. La pruderie victorienne est remplacée par une nouvelle conscience du désir sexuel. Les hommes ont un complexe d’Œdipe et les femmes ont une envie de pénis. Le sein de la mère est la source de toute sensation érotique de la vie postérieure.Pourtant, cette théorie freudienne est critiquée par des professionnels [Qui ?] dans le domaine.
Cette nouvelle philosophie est le soutien d'une nouvelle idéologie intellectuelle et culturelle du nouvel âge de la franchise sexuelle. Ce sont les disciples plus "révolutionnaires" de Freud, Otto Gross et particulièrement Wilhelm Reich, qui inventent l'expression « révolution sexuelle », développent une sociologie de sexe dans les années 1920 et 1930 en participant au début de la sexologie.
En 1948, Alfred Kinsey et ses collègues, répondant à une demande d'information des étudiant(e)s de l'université de l'Indiana sur le comportement sexuel humain, publient le Comportement sexuel de l'homme (Sexual behavior in the human male), et, cinq ans après, le Comportement sexuel de la femme (Sexual behavior in the human female). Leur publication amorce une révolution dans les représentations de la sexualité, et met la sexualité humaine en lumière. À l'époque, la moralité publique réprouve les discussions ouvertes à propos de sexualité humaine, et plus particulièrement sur les comportements sexuels qui n'ont pas pour finalité la procréation. Ces livres qui étudient par exemple la fréquence de diverses pratiques sexuelles comme l'homosexualité, font scandale et auront une influence considérable, beaucoup estimant que l'étude du comportement sexuel risque de briser la structure familiale et de détériorer la société américaine.
Ces livres constituent une base pour le travail de William Masters et Virginia Johnson, dont l'étude initiale, Les réactions sexuelles (Human sexual response), parue en anglais en 1966, explicite la physiologie de la clinique de la sexualité.
Le Rapport Hite en abordera d'autres détails environ dix ans plus tard.
Les écrits d'Herbert Marcuse et de Wilhelm Reich se référant parfois à Karl Marx fournissent à l'ensemble une justification politique. La morale concernant les questions sexuelles s'en ressent.
La parole et les actes se libèrent
L'ampleur réelle de cette évolution des mœurs reste incertaine. Le changement principal n'est pas une augmentation du nombre de rapports sexuels ni dans des formes nouvelles de sexualité. Mais simplement l'apparition d'une parole plus ouverte que les générations précédentes sur ce sujet. Pour l'historien David Allyn (en), c'est une période où on se montre plus tolérant pour le sexe prénuptial, la masturbation, les fantasmes érotiques, la pornographie et, éventuellement, l'homosexualité.
Dans la pratique, le grand succès en France du roman La Garçonne de Victor Margueritte, publié en 1922, ne semble pas confirmer cette thèse. En Europe, on l'imputerait à la diffusion graduelle dans le grand public des écrits de Sigmund Freud, Margaret Mead, etc. Mais cette thèse est actuellement controversée par les philosophes athées tels que Michel Onfray qui y voient un schéma régressif de la femme.
Aux États-Unis, ce conformisme prend des traits puritains, en contradiction avec des schémas culturels plus libéraux. En réaction à cette période de puritanisme de guerre froide, une révolution culturelle aurait eu lieu sous la forme d'une révolution sexuelle.
Le comportement sexuel de la grande majorité des femmes date pourtant d'une génération après le début de la « révolution ». Les femmes arrivant à la maturité sexuelle après environ 1984 ont des comportements similaires à ceux admis en général chez les hommes, sauf dans les foyers les plus religieux. Elles tendent, en dépit des épidémiologies actuelles du SIDA ou des autres MST graves, à mentionner davantage de partenaires, deux à trois, et commencent les rapports sexuels classiques trois à cinq ans avant les femmes de la génération des années 1970. Néanmoins ses effets statistiques sont stabilisés depuis les années 1970.
La représentation de la nudité, jusque là enfermée dans le carcan d'un prétexte mythologique (la cohorte des dieux gréco-romains aux multiples amours, les nymphes aux cuisses diaphanes, Éros s'il ne fallait nommer que lui) se libère, envahit alors la publicité, les magazines érotiques ou pornographiques se vendent en kiosques. Le naturisme se développe. L'éducation sexuelle fait son entrée dans les collèges et les minijupes font leurs premières sorties dans la rue. La chanson 69 Année érotique de Serge Gainsbourg n'aurait pu voir le jour sans cette libération des mœurs.
Un retour en arrière a lieu quelques années plus tard, les positions morales au sujet de la sexualité devenant nettement plus conservatrices dans les années 1980, en partie à cause de l'épidémie de SIDA. Une seconde vague vient avec Michel Houellebecq qui, dans son premier roman Extension du domaine de la lutte, entend montrer que le libéralisme sexuel conduit aux mêmes situations instables que le libéralisme économique.
La politique du sexe
La question de la libération sexuelle est lancée en France avec la publication en 1966 d’un numéro de la revue Partisans « Sexualité et répression » qui comprend des contributions des principaux théoriciens de la révolution sexuelle et des enquêtes sur la situation des jeunes et des femmes visant à illustrer la misère sexuelle. Ce numéro ouvre le débat sur cette question en se situant dans la perspective de l’émancipation générale des hommes : « Il nous a donc semblé nécessaire de montrer l’importance fondamentale du vieux débat, liberté ou répression, dans la perspective de cette société égalitaire et libertaire que nous souhaitons voir naître un jour ». D’emblée, et dès avant les événements de mai 1968, la question de la répression et de la libération sexuelle est posée en termes politiques. Un deuxième numéro de Partisans sur le même thème paraîtra en 1972. Il poursuit l’élaboration théorique de la révolution sexuelle et accorde une section importante à la répression de l’homosexualité. Il s’agit de l’une des rares tentatives qui traite conjointement des homosexuels et des « hétérosexuels». Le Rapport contre la normalité (manifeste du Front homosexuel d’action révolutionnaire) paraît en 1971 et s’inscrit aussi dans le courant révolutionnaire dont il critique le conformisme sexuel et la phallocratie. « Si donc nos rapports homo-sexuels sont par définition la négation de certains rapports sociaux constitutifs du patriarcat et du capitalisme, pourquoi n’avons-nous pas toujours été une force révolutionnaire ? ». (Giami, 2002)
Un personnage important qui a joué un rôle fondamental dans le développement du mouvement de mai 68 en France est : Boris Fraenkel décédé à Paris le 23 avril 2006 à l'âge de 85 ans.
Les années 1960 et 1970 marquent d'une certaine manière la fin du patriarcat, de la censure et l'avancée de l'égalité des femmes dans les législations nationales.
La politique est imbriquée dans des questions sexuelles connexes, appelées la « politique du sexe »[6]. Le droit d'une femme à un avortement suscite des réactions d'activistes traditionalistes contre des avortements de la « pro-vie » contre les « pro-choix ». La libération sexuelle, couplée à l'individualisme, suscite ainsi parfois un courant réactionnaire puissant, qui s'incarne par exemple dans la dictature de la Révolution argentine (1966-73), influencée par le national-catholicisme[7]. Le sexe entre les personnes du même genre, l'homosexualité, strictement tabou à différentes époques, de domination de la société par l'Église, n'est plus stigmatisé. Les femmes et les hommes, lesbiennes et gays, réclament et obtiennent de nombreux droits précédemment réservés aux couples hétérosexuels.
Pour André Giani, la révolution sexuelle est impensable sans la prise en compte de son corollaire : la misère sexuelle, et la répression sexuelle qu'elle a pour fonction de combattre et d'éradiquer. "La misère sexuelle consiste principalement dans l’absence ou la faiblesse de vie sexuelle non reproductive. La répression sexuelle réside dans l’ensemble des dispositifs, sociaux, médicaux, légaux, idéologiques, esthétiques, qui contribuent à l’affaiblissement ou à l’absence de vie sexuelle non reproductive. La libération sexuelle se définit comme la conquête des possibilités de vie sexuelle non reproductive et de la satisfaction qui est supposée y être associée à un niveau psychologique (comme dépassement des processus psychologiques qui s’opposent à ces possibilités). La révolution sexuelle décrit la politisation de la lutte contre les dispositifs de la répression sexuelle et s’inscrit dans un projet de transformation de la société qui peut prendre des formes réformistes et/ou radicales (Giami, 2002).
Fin de la censure au cinéma
La doxa cinématographique américaine, très conservatrice au milieu du XXe siècle, est inscrite dans le code Hays qui spécifie que :
- l'adultère, parfois nécessaire pour la narration, ne doit pas être présenté explicitement, ou justifié, ou présenté d'une manière attrayante,
- les scènes de passion (baisers, caresses, gestes suggestifs) ne doivent pas être présentées sauf si elles sont essentielles au scénario,
- toute référence à la perversion sexuelle est formellement interdite ; séduction et viol sont des sujets interdits d'écran ou fortement censurés,
- la présentation de rapports amoureux entre les personnes de race blanche et celles de race noire est interdite,
- l'hygiène sexuelle et les maladies vénériennes ne sont pas des thèmes abordés au cinéma,
- la naissance d'un enfant (même en silhouette) ne doit jamais être représentée[8],
- la nudité (réelle ou suggérée) est interdite ainsi que les allusions d'un personnage à ce sujet,
- les danses lascives et les costumes trop révélateurs sont interdits.
Bref, le cinéma se veut le reflet d'une société morale, prude, austère, bien-pensante, correcte. Dans les faits, la société est éloignée de ce miroir déformant : c'est ce que révèlent les travaux publiés par Alfred Kinsey en 1948 et 1953.
Le code Hays est aboli en 1966 et cède la place à un climat érotique croissant popularisé. Progressivement, l'opinion publique devient plus tolérante vis-à-vis de la nudité partielle pour les hommes, et de l'affichage des seins pour les actrices, d'abord dans les « films adultes », et plus tard dans les films plus grand public. En France, Et Dieu… créa la femme marque, en 1956, la propulsion de Brigitte Bardot au rang de sexe-symbole et déchaine une hystérie médiatique : toute la société française n'est pas encore prête à accepter l'image d'une femme émancipée.
Une catégorie de stars particulièrement bien dotées en charisme et en sex appeal émerge. Ainsi une culture entière apparaît, immergée et érotisée par le film et la culture TV. Des actrices comme Mae West, Raquel Welch, Jane Fonda ou Sophia Loren ont exposé explicitement leur aura sexuelle dans les castings dont étaient friands les médias.
L'acceptation de la représentation médiatique de la nudité frontale ou de la sexualité devient la norme dans beaucoup de pays américains et européens. Gorge profonde est le premier film pornographique à connaitre, en 1972, une distribution grand public et renvoie toute critique au statut de « ringard » : « Gorge profonde a été un des premiers films pornographiques à obtenir une audience débordant les salles pornographiques. Il a défié les lois américaines sur l'obscénité et a été présenté dans des salles de cinéma 'ordinaires' ; il a ainsi participé à la 'libération' de la pornographie aux États-Unis et dans le reste du monde occidental. Il a fait de la pornographie un phénomène social acceptable qui ne pouvait être contesté que par des conservateurs, des groupes religieux et des femmes coincées[9]. »
La fin de la censure littéraire
Aux États-Unis, de 1959 à 1966, des interdictions contre ces trois livres au contenu érotique explicite sont demandées aux tribunaux, et refusées.
Un peu auparavant, une réforme des règlements (aussi bien que des coutumes locales et des actions de surveillance) détermine ce qui peut et ne peut pas être publié. Par exemple, le service des douanes des États-Unis interdit Ulysse de James Joyce, en refusant son importation. Le grand poids porté par l'Index librorum prohibitorum de l'Église catholique romaine parmi des catholiques constitue un boycott effectif, efficace, et immédiat de tout livre qui y est recensé. La Watch and Ward Society (en), une création en grande partie protestante inspirée par Anthony Comstock (en), fait de la chasse à l'outrage un sport national.
En 1959, Grove Press publie la version non expurgée de L'Amant de Lady Chatterley par D.H. Lawrence. La poste des États-Unis confisque des exemplaires envoyés par courrier. L'avocat Charles Rembar (en) poursuit en justice le receveur du bureau de poste de New York, et gagne à New York, puis en appel fédéral.
En Angleterre, en 1960, le gouvernement britannique essaie sans succès de poursuivre Penguin Books pour obscénité, pour avoir édité L'Amant de Lady Chatterley, le roman de D.H. Lawrence, interdit depuis les années 1920 pour son contenu choquant. Mervyn Griffith-Jones synthétise les raisons de la plainte devant le jury : « Est-ce un livre que vous souhaiteriez que votre épouse lise ? ». Après l'échec de la demande d'interdiction, le roman devient un best-seller, se vendant à 2 millions d'exemplaires.
En 1965, Tom Lehrer célèbre l'appel érotique du roman dans sa chanson gaiement satirique Smut avec le couplet « qui a besoin d'un passe-temps comme le tennis ou la philatélie a obtenu un passe-temps : relecture de Madame Chatterley. »
Le roman Tropique du Cancer d'Henry Miller (1934) contient des passages sexuels explicites et ne peut pas être publié aux États-Unis ; une édition imprimée par Obelisk Press à Paris voit des exemplaires pénétrer en contrebande aux États-Unis. (En 2003, des bouquinistes demandent plus 7500 $ pour cette édition.)[réf. nécessaire]
En 1961, Grove Press publie une copie de l’œuvre et des procès sont intentés contre des douzaines de libraires en beaucoup d'États qui le vendent. La question est finalement réglée en 1973 de la Cour suprême des États-Unis par l'arrêt Miller v. California. Par cette décision, la cour définit l'obscénité par ce qui s'appelle maintenant le test Miller. Selon Wikipedia anglophone, "Aux États-Unis, la pornographie inconditionnelle est légale à moins qu'elle contredise le test de l'obscénité de Miller, ce qu'elle ne fait presque jamais."
En 1965, Putnam publie le roman Fanny Hill de 1750 de John Cleland. Charles Rembar fait appel d'une décision de justice jusqu’à la cour suprême des États-Unis, et gagne.
Dans l'arrêt Memoirs v. Massachusetts (en), la Cour décide que le sexe est « une grande et mystérieuse force motrice dans la vie humaine » et que son expression en littérature est protégée par le Ier amendement de la Constitution. La principale réserve est qu'une incitation « à l'intérêt lascif » pourrait être interdite. Dans une expression célèbre, la cour indique que l'obscénité est « tout à fait sans importance sociale rédemptrice », et que, inversement, aucune œuvre d'un peu d'importance sociale n'est obscène, même si elle contient des passages isolés susceptibles de « diffamer ou corrompre » quelques lecteurs.
Cette décision est particulièrement importante, parce que, des trois livres mentionnés, Fanny Hill est celui qui fait le plus appel à l'intérêt lascif, par rapport à ses mérites littéraires et son "importance sociale rédemptrice". Considérant que si une version expurgée de L'Amant de Lady Chatterley avait été éditée par le passé, aucune version expurgée de Fanny Hill ne l'avait jamais l’été (et il est difficile même d'imaginer le produit d'un telle entreprise). En permettant la publication de Fanny Hill, la Cour suprême place la barre pour n'importe quelle interdiction si haute que Rembar lui-même considère la décision de 1966 comme « la fin de l'obscénité ».
Les manuels de sexe non fiction
Les décisions de Cour qui légalisent la publication de Fanny Hill ont un effet bien plus important : libérés des craintes d'action judiciaire, les travaux de non fiction au sujet du sexe et de la sexualité apparaissent.
En 1962, on publie Sex and the single girl (en) (en traduction française Quitte ou double) de Helen Gurley Brown. Le titre lui-même aurait été impensable une décennie plus tôt. (En 1965 elle devint rédacteur en chef de la revue Cosmopolitain.)
En 1968, une minirévolution éclate au sein même de l'Église catholique lorsque l'encyclique Humanae Vitae de Paul VI est rejetée par quelques théologiens, fidèles, prêtres et évêques.
En 1969, Joan Garrity, s'identifiant seulement en tant que "J.", publie The Sensuous Woman (en traduction française : La femme sensuelle), plein de conseils pratiques, par exemple pour améliorer la dextérité de la langue. La même année voit l’apparition du livre de David Reuben (en) Everything You Always Wanted to Know About Sex (But Were Afraid to Ask) (en) (en traduction française Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander). En dépit des qualifications médicales de Reuben, ce livre est accessible. Pour beaucoup de lecteurs, il tient exactement ses promesses. Une femme d'une petite ville du Wisconsin déclare : « jusqu'à ce que j'aie lu ce livre, je n'avais jamais réellement su avec précision ce que les homosexuels faisaient. »[réf. nécessaire]
En 1970, le Boston Women's Health Book Collective (Collectif de Boston pour la santé des femmes) publie Our Bodies, Ourselves (en) (devenu célèbre un an après sous son second titre, Nos corps, nous-mêmes). Ni traité ni manuel érotique de sexe, le livre comporte pourtant des descriptions franches de la sexualité, et des illustrations, interdites quelques années plus tôt.
L’année 1972 est marquée par The Joy of Sex (en traduction française Les joies du sexe) d'Alex Comfort.
En 1975 Zeig Mal! (Show Me! (en) en traduction anglaise) de Will McBride, écrit avec la psychologue Helga Fleichhauer-Hardt pour des enfants et leurs parents. Apprécié par beaucoup de parents pour sa description franche pour des préadolescents découvrant et explorant leur sexualité, il en scandalise d'autres. Par la suite, il est retiré de la circulation aux États-Unis et dans quelques autres pays. Il a été suivi en 1989 par Zeig Mal Mehr! (Montrez-moi davantage !).
Ces livres ont un certain nombre de points en commun. Ils sont concrets, et, de fait, éducatifs, pour un lectorat traditionnel. Leurs auteurs sont invités dans des spectacles, télévisés ou non, de fin de soirée, et font des lectures publiques. Dans la classe moyenne respectable, à la maison Playboy et Fanny Hill peuvent être présents mais hors de la vue. Au moins, certains de ces livres peuvent figurer sur une table de café.
Plus important, tous ces livres reconnaissent et célèbrent la culture consciente du plaisir érotique. La contribution de tels livres à la révolution sexuelle ne doit cependant pas être exagérée.
Des livres écrits plus tôt comme What Every Girl Should Know de Margaret Sanger (1920) et A Marriage manual, a practical guidebook to sex and marriage (Hannah et Abraham Stone, 1939) cassent le silence total dans lequel beaucoup de gens, de femmes en particulier, ont grandi.
Dans les années 1950, aux États-Unis, il est finalement devenu rare que les femmes arrivent à leur nuit de noce encore ignorantes. Mais la discussion ouverte du sexe comme du plaisir, et les descriptions des pratiques et des techniques sexuelles, sont vraiment révolutionnaires. Certaines pratiques peuvent être connues des adultes par ouï-dire, mais sans qu'on sache si c'est du réel ou de la fiction pornographique.
Est-ce normal, ou psychopathologique ? (Quand nous employons des mots tels que fellation nous employons toujours la terminologie de Psychopathia Sexualis de Richard von Krafft-Ebing). Les dames mariées font-elles ces choses, ou seulement les prostituées ?
Le rapport Kinsey indique que ces pratiques sont, pour le moins, étonnamment fréquentes. Les autres livres confirment, comme celui du Dr Irene Kassorla en 1980, que « Les filles gentilles le font – et maintenant vous pouvez aussi » !
L'égalité des sexes
La représentation de la nudité n'a jamais été bannie en Occident, elle n'est que soumise à des normes qui s'allègent progressivement. La nouveauté de la révolution sexuelle, c'est l'émergence du désir de la femme, son affirmation, mais aussi l'émergence de la connaissance publique des fantasmes sexuels des hommes et de la propagation de la pornographie.
L’homme-objet
Pendant les années 1950 un chanteur / acteur particulier, Elvis Presley, présente une manière très lascive de danser en utilisant des mouvements de son corps d'une façon sexuellement suggestive. C'est « Elvis the pelvis » pour ses mouvements de hanche significatifs. Des millions de jeunes femmes deviennent ses fans, et lui leur « idole ».
Sur la scène et en concert, des jeunes femmes couinent, poussent des cris perçants et pleurent. C'est un facteur important dans la « perte d'inhibition » et la « rébellion de la jeunesse » des années 1950 et 1960.
Sexe prénuptial
Faire l'amour avant le mariage était un apanage masculin et la visite des bordels un passage presque obligé pour les jeunes hommes (au moment de leur service militaire par exemple). La virginité féminine, en revanche, était une « valeur » farouchement défendue par les familles, la doxa. Les choses changent alors…
Au début des années 1970, il devient acceptable que les universités permettent le logement coéducationnel où les étudiants masculins et féminins se mélangent librement. L'amour libre continue sous différentes formes tout au long des années 1970, mais finit brutalement quand le public découvre le SIDA, maladie sexuellement transmise et mortelle, au début des années 1980.
Le sexe prénuptial ouvert est adopté par les adeptes de la contre-culture, puis par la majorité de jeunes des années 1970. Dès les milieux des années 1960 à San Francisco, une nouvelle culture « de l'amour libre » surgit ; des dizaines de milliers de jeunes « hippies » prêchent la puissance de l'amour et la beauté du sexe en tant qu'élément de la vie ordinaire d'étudiant. Cela fait partie d'une contre-culture du présent.
En outre dans les années 1970 et 1980 les grossesses s'interrompent plus facilement, car l’avortement est accessible. Ceci entraîne une appréciation par certains de cette époque comme un « âge de promiscuité », de décadence et d'hédonisme, provoquant même une réaction en Amérique, où certains cherchent à retourner aux « valeurs de la famille ».
La redéfinition de la pornographie
La pornographie n'est plus stigmatisée, et des films plus traditionnels montrent des rapports sexuels comme « divertissement », avec très peu de réaction.
Les revues dépeignant la nudité et les actes sexuels parfois très sophistiqués, comme le magazine Playboy, sont acceptés en tant que journaux respectables où les célébrités s'expriment en sécurité, puisque la liberté de la parole leur est garantie par la constitution des États-Unis.
Le mouvement féministe lance des slogans d'abandon du soutien-gorge, et plus tard s'oppose à la description des femmes comme des « objets » dans des contextes comme les revues pornographiques et des concours annuels tels que Miss Monde et Miss Univers.
La libération homosexuelle
La libéralisation des mœurs dans les années 1960 et 1970 a pour corolaire l'acceptation des sexualités minoritaires au premier rang desquelles, l'homosexualité. La libération gaie est intimement liée à celle de la femme hétérosexuelle : dans l'ordre machiste traditionnel, un couple homosexuel est une menace au concept inégal du couple au sein duquel règne pater familias qui a un « pouvoir de vie et de mort » sur sa femme, ses enfants et ses esclaves. Si la femme est l'égale de l'homme[10],
La date que les gays considèrent comme un tournant en la matière est celle des émeutes de Stonewall qui ont commencé le 22 juin 1969 et duré quelques jours. Affrontant la police venue faire une descente dans un bar gay de Greenwich Village, des homosexuels, des travestis, des transgenres et des transsexuelles new-yorkais ont, pour la première fois, défié le pouvoir, les autorités et la société en général pour s'affirmer.
Dans la foulée plusieurs mouvements se créent pour fédérer cette nouvelle fierté homosexuelle. Le Gay Liberation Front nait aux États-Unis en 1969. Au Québec, mars 1971 voit la création du Front de libération homosexuel. En 1971, en France, influencé par le gauchisme post-soixante-huitard, nait le Front homosexuel d'action révolutionnaire. Ses slogans proclament avec humour : « prolétaires de tous les pays, caressez-vous ! » ou, plus ciblé : « lesbiennes et pédés, arrêtons de raser les murs ! » Le FHAR revendique la subversion contre l'État « bourgeois et hétéropatriarcal » et lutte contre l'« hétérosexisme ».
L'inscription progressive dans le droit de l'égalité des couples homosexuels se fait en parallèle à l'égalité juridique acquise progressivement par les femmes au sein de sociétés occidentales encore empreinte du machisme grécoromain qui les a façonné pendant plus de deux-mille ans.
Notes
- ↑ La France ne supprime qu'en 1983 le concept de « bon père de famille » comme chef de famille dans le Code Civil
- ↑ 1967 en France
- ↑ 1975 en France
- ↑ http://www.liberation.fr/societe/2014/11/26/la-bataille-de-simone-veil-pour-le-droit-a-l-avortement_1149560
- ↑ Publié en 1974. Lire la poésie entière en anglais
- ↑ Janine Mossuz-Lavau, Les lois de l'amour référencé dans la section biographie de cet article.
- ↑ Cyrus Stephens Cousins (Université du Texas, 2008), General Ongania and the Argentine (Military) Revolution of the Right: Anti-Communism and Morality, 1966-1970, Historia Actual, n°17 (automne 2008), p. 65-79, publié en ligne le 15 octobre 2008
- ↑ Parce qu'elle induit la représentation ou l'évocation de la nudité de sa mère
- ↑ Richard Poulin, La Mondialisation des industries du sexe. Prostitution, pornographie, traite des femmes et des enfants, éditions Interligne, 2004, p. 194-95.
- ↑ Juridiquement parlant, en France, l'épouse ne sera l'égale du mari qu'en 1983 avec la suppression, dans le Code civil de toute mention au « bon père de la famille » et l'acquisition de droits égaux entre les époux en ce qui concerne la gestion de la communauté de biens (jusqu'alors une prérogative du mari).
Voir aussi
Bibliographie
- Simone de Beauvoir, Le Deuxième sexe, Gallimard, 1949
- Radu Clit, La Sexualité collective: de la révolution bolchévique à nos jours, Éditions du Cygne, 2007.
- Alain Giami, "Misère, répression et libération sexuelles", Mouvements no 20 mars-avril 2002, p. 23–29
- Alexandra Kollontaï, Marxisme et révolution sexuelle, La Découverte
- Janine Mossuz-Laval, Les Lois de l'amour, Petite bibliothèque Payot, 1991 (ISBN 222889656-X)
- Madeleine Pelletier, L'Émancipation sexuelle de la femme, Brochure Mensuelle, Paris, 1926
- Wilhelm Reich, La Révolution sexuelle, Christian Bourgois, 1993 (ISBN 2267011581)
- Pierre Simon, Rapport Simon sur le comportement sexuel des Français, Julliard, 1972
- Michel Brix, L'Amour libre. Brève histoire d'une utopie, Éditions Molinari, 2008
- FHAR, Rapport contre la normalité, Éditions Champ libre, 1971. Rééd. QuestionDeGenre/GKC, 2013
Articles connexes
- Révolution tranquille
- Féminisme
- Histoire d'O
- Emmanuelle Arsan
- Ordre moral
- Bill omnibus
- Liberté sexuelle et anarchisme
Liens externes
- Entrevue avec Pascal Bruckner, La révolution sexuelle « Tout le monde couchait avec tout le monde », l'Express, 15 aout 2002
- Biographie de Wilhelm Reich, théoricien de la révolution sexuelle
- Analyse sur Les malentendus de la révolution sexuelle par Thomas Férenczi
- Portail de la sexualité et de la sexologie