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Pornographie

Pornographie

Jaquette anglaise d'une vidéo pornographique.

La pornographie est la « représentation complaisante - à caractère sexuel - de sujets, de détails obscènes, dans une œuvre artistique, littéraire ou cinématographique ». Mot apparu au siècle des Lumières, la pornographie désignait alors plus spécifiquement les études concernant la prostitution. Définition qui se retrouve dans son étymologie, le mot pornographie dérivant du grec ancien πορνογράφος / pornográphos, lui-même un dérivé de πόρνη / pórnê signifiant « prostituée » et de γράφω / gráphô, qui signifie « peindre », « écrire » ou « décrire ».

Le terme se confond aujourd'hui avec sa perception à travers le prisme des films pornographiques : soit d'une représentation d'actes sexuels ayant pour objectif d'exciter sexuellement le spectateur[1],[2]. Ainsi, l'actrice Tiffany Hopkins la définit comme « avant tout un objet de divertissement qui a pour finalité la masturbation »[3].

Une immense industrie de consommation de la pornographie est apparue grâce à l'utilisation des cassettes vidéos, des DVD, et d'Internet. La pornographie amateur est également devenue très populaire et se distribue gratuitement via internet.

Limites d'une définition

Pornographie et érotisme

Exemple d'image montrant un mannequin dans une pose suggestive. Ce type est appelé « pornographie softcore ».

André Breton avait pour formule : « La pornographie, c'est l'érotisme des autres »[4], afin de démontrer simplement que ce qui choque l'un en s'apparentant à de la pornographie peut être toléré par un autre et s'inscrire plus élégamment dans l'érotisme - ceci valant pour des individus, des temps ou des civilisations. Ce terme peut donc être considéré comme négatif sur la frontière aussi morale que fluctuante de l'érotisme. Ce constat démontre que la définition de la pornographie est surtout basée sur la perception des individus, comme l'affirme Marie-Anne Paveau qui qualifie la pornographie d'une « affaire de réception, de regard, voire d'imagination »[5]. Ainsi, il s'agit d'une « construction, par les mots et/ou les images, plus ou moins sophistiquée, et donc une activité de représentation du rapport sexuel, représentation directe et explicite.»[6]

Depuis les années 1970 et son assimilation à la production de films X, la pornographie est à la fois portée par le milieu de la contre-culture et décriée par ses opposants comme une industrie du sexe plus intéressée par un intérêt mercantile de nature mafieuse[7] (légalement proche du proxénétisme) que par une quelconque expression de la Révolution sexuelle. Devant le constat d'une importante dissymétrie homme/femme (acteur/spectateur, relation à l'homosexualité…), un rapprochement de la pornographie et de la prostitution peut s‘établir : non seulement dans les formes de représentation féminine mais aussi dans un mode d'exploitation financier et physique du corps féminin. Ceci permet alors de différencier plus explicitement les domaines du comportement sexuel, de l'érotisme et de la pornographie.

De même, si certaines personnes acceptent en dehors d'une logique sexuelle la représentation des parties intimes de l'être humain, comme les naturistes, elles ne peuvent accepter la représentation réaliste de l'acte sexuel - pour des raisons très variables, allant de la pudeur à l'association de l'acte sexuel à quelque chose de honteux ou de bestial, qui tend à abaisser la dignité de l'Homme (argument auquel on peut opposer celui de l'acte de se nourrir que nous partageons aussi avec les animaux et que l'on élève plus aisément au rang d'art, contre-argument auquel on peut opposer la défécation que nous partageons avec les animaux et que nous ne pratiquons pas en public). Mais pour d'autres, ce n'est pas l'acte qui est honteux, mais le fait de s'exhiber et de se livrer au désir d'autrui en niant ainsi sa propre dignité humaine (on s'abaisse à n'être qu'un moyen de satisfaction). Dans ces cas, la pornographie est alors synonyme de vulgarité ou d'obscénité.

Champs de représentations

On trouve des représentations d'actes sexuels dans la plupart des sociétés humaines depuis la Préhistoire. Les fonctions de ces représentations restent mal connues : ainsi, on associe souvent de telles scènes à des rites de fécondité de l'Antiquité au Moyen Âge (qui restent cependant hypothétiques).

Selon les sociétés, la représentation de la sexualité est soumise à des normes différentes qui sont souvent liées aux définitions qu'elles donnent de la sexualité : les célèbres sculptures érotiques des temples de Khajurâho en Inde, qui s'intègrent dans une architecture religieuse, n'avaient certainement pas le même statut que les photos pornographiques vendues « sous le manteau » dans les cités occidentales au XIXe siècle. La définition même de la pornographie change donc selon les sociétés, on trouvera dans les sculptures médiévales (y compris dans les cathédrales) des scènes qui peuvent paraitre aujourd'hui obscènes mais qui à l'époque visaient certainement d‘autres objectifs.

La représentation pornographique est par ailleurs étroitement liée aux techniques artistiques, littéraires ou autres. Les romans du marquis de Sade s'inscrivent dans la tradition littéraire française du XVIIIe siècle dont ils constituent à la fois un chef-d'œuvre et un extrême. Les gravures qui les accompagnent, aussi insupportables soient-elles, recourent en revanche à des techniques graphiques de l'époque qui sont bien souvent peu innovantes d'un point de vue formel.

Aujourd'hui, la pornographie est un enjeu de débat sociétal essentiellement à cause des moyens de reproduction technique (selon l'expression de Walter Benjamin) — photographie, cinéma, vidéo, Internet — qui donnent à ces images une audience quasiment universelle. Le réalisme de l'image photographique ou cinématographique a également modifié notre perception de la pornographie : alors que toute représentation littéraire ou artistique était jusque-là frappée du sceau de l'imaginaire (l'écrivain a pu imaginer ce qu'il raconte, et le peintre reconstituer ce qu'il nous montre), la photographie, même si elle est mise en scène de façon artificielle et parfois même manipulée, nous montre quelque chose qui indubitablement a existé, a effectivement eu lieu (cf. les analyses de Roland Barthes sur La Chambre claire). Cette forme nouvelle de pornographie en tire incontestablement un pouvoir de fascination inédit qui explique la large diffusion de ces images mais également les débats qui les entourent : le sort des actrices pornographiques (beaucoup moins souvent des acteurs…) est au cœur des débats — sont-elles contraintes ? le font-elles uniquement pour l'argent ? est-ce un métier comme un autre ? — tandis que les modèles éventuels des célèbres estampes japonaises ou des sculptures érotiques hindoues suscitent moins l'interrogation.

Histoire

Antiquité

Couple faisant l'amour. Peinture murale, à Pompéi.

Les images pornographiques sont légion dans tout l’Empire romain[8]. Elles sont présentées aux yeux de tous sans aucune censure. Elles sont aussi bien moulées sur des céramiques sigillées que peintes à l'intérieur des riches villas aristocratiques et des lupanars afin de distraire une noblesse avide de licencieuses représentations. Cet art contribue à rappeler les interdits tout en faisant rire par d'odieuses situations[9].

En Chine, une riche littérature existe et de nombreux artefacts (peintures et sculptures) montrent une liberté de représentation de la sexualité. En Inde également, la culture a produit de nombreuses représentations d'actes sexuels notamment à l'extérieur des temples, car la culture valorisait la sexualité dans sa dimension « sacrée » (voir à ce sujet l'article sur le Tantrisme).

Moyen Âge et Renaissance

Une illustration du Kâmasûtra.

Oubliant quelques textes explicites du Roman de Renart et de François Villon (1431-1463), certains voient dans François Rabelais un précurseur de la pornographie moderne. Son Pantagruel a d'ailleurs été condamné en 1533 comme ouvrage « obscène » par la Sorbonne. Mais cette condamnation portait sans doute moins sur l'obscénité du livre que sur son esprit général (que l'on peut qualifier de carnavalesque), trop éloigné des enseignements de l'Église. L'œuvre de Rabelais témoigne en outre d'une mentalité pour laquelle la sexualité faisait encore pleinement partie de la vie humaine et n'était pas considérée comme un sujet « tabou », interdit à la représentation et au discours commun. À cette époque, une catégorie comme la « pornographie » était en fait inconnue, et l'accusation d'obscénité visait beaucoup plus des comportements que des représentations (écrites ou graphiques).

Les guerres de religion qui déchirent peu après l'Europe et le mouvement de la Contre-Réforme qui va s'ensuivre modifient cependant profondément les mœurs de l'époque : d'une part, la dévalorisation de la « chair » dans ce contexte de religiosité exacerbée sera générale au XVIe siècle et au XVIIe siècle, tandis que l'Église cherchera à contrôler les comportements les plus intimes de ses fidèles (par l'entremise de la confession notamment). C'est également à cette époque que naissent en réaction les premiers textes libertins[10] qui, s'inscrivant dans la modernité opposent la vérité de nature aux doctrines religieuses et aux dogmes. Si les représentations pornographiques ne sont pas prioritairement visées, elles sont les victimes de ce climat général de « puritanisme » (au sens courant du terme) qui s'installe en Europe : c'est alors qu'on repeint des feuilles de vigne sur les fresques de Michel-Ange au Vatican.

Époque classique

C'est à l'époque de la Réforme et de la Contre-Réforme que l'on situe la distinction occidentale entre ce qui serait « érotique » (le nu artistique, par exemple) et ce qui serait « pornographique », c'est-à-dire illicite et condamné à la clandestinité (même si ce ne sont pas les termes employés à l'époque classique). La contrainte exercée sur les mœurs fait donc à ce moment de la pornographie un exercice de liberté et de subversion[11].

C'est le cas notamment en France avec l'expansion de la littérature libertine au XVIIIe siècle avec des auteurs aussi différents que Diderot (Les Bijoux indiscrets), Crébillon fils (Le sopha, Les Égarements du cœur et de l'esprit), Fougeret de Monbron (Margot la ravaudeuse), et bien d'autres auteurs aujourd'hui oubliés[12]. Les œuvres du marquis de Sade constituent l'aboutissement extrême et singulier de cette littérature dont il donne une version qui peut apparaitre particulièrement noire et cruelle (le "sadisme" de l'auteur va jusqu'au meurtre d'hommes, de femmes et d'enfants). En Angleterre, Mémoires de Fanny Hill, femme de plaisir de John Cleland appartiennent à la même tradition "libertine".

XIXe siècle

Illustration du roman Gamiani attribué à Alfred de Musset.

Le XIXe siècle se caractérise par une généralisation du climat de « puritanisme » instauré par l‘ère victorienne et qui va s‘étendre aux valeurs dites « bourgeoises », marqué par la condamnation qui frappe en France en 1857 ; Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire en est l'exemple le plus célèbre. Ce siècle est particulièrement répressif en matière de pornographie : la décence impose des limites très strictes à toute représentation sexuelle, et la moindre transgression suscite scandale, comme c'est le cas par exemple avec l'Olympia d'Édouard Manet ou encore Madame Bovary de Gustave Flaubert (même si l'écrivain réaliste, contrairement à Baudelaire, n'est pas condamné). Au début du XIXe siècle, la Bibliothèque nationale de Paris constitue d'ailleurs son célèbre « Enfer », qui rassemble les ouvrages offensant la « pudeur ».

Derrière cette prudence, le mot « pornographie » commence à prendre un sens contemporain : celui d'un désir caché et refoulé qui va commencer à s'inscrire clandestinement dans des écrits, des photographies, des lieux. Certaines œuvres sont aujourd'hui encore célèbres (par exemple Gamiani ou Deux nuits d'excès attribué de façon hypothétique à Alfred de Musset ou bien l'œuvre gravée de Félicien Rops). La « prostituée » devient l'une des grandes figures apocryphe du XIXe siècle C'est également l'époque où s'inventent bien des rituels qui se confondent à la prostitution et à la pornographie contemporaine. Les jeux de ces « messieurs » dans les « bordels » et le rapport à la « bonne » constituent l'archéologie de la ménagère et du fantasme bourgeois[13] qui s'assumera un peu plus vers la fin avec les spectacles de théâtres et cabarets de Montmartre, comme ceux du Moulin rouge.

Début du XXe siècle

La littérature « pornographique » émerge néanmoins progressivement dans l'espace public à partir de la fin du XIXe siècle et au XXe siècle, en particulier après la Première Guerre mondiale dans le climat de liberté des années folles. Des auteurs comme Pierre Louÿs, Apollinaire (Les Onze Mille Verges), Henry Miller, Anaïs Nin, parmi d'autres, lui donnent ses lettres de noblesse.

Par ailleurs, avec la photographie puis le cinéma sont nées de nouvelles images pornographiques « prises sur le vif » et d'un réalisme inédit. Ces images circulent pendant de nombreuses années « sous le manteau » avant d'apparaître progressivement au grand jour. Les pays scandinaves sont les premiers à autoriser la diffusion de telles images, notamment sous couvert d'éducation sexuelle (Je suis curieuse de Vilgot Sjöman, Suède, 1967).

« Libération sexuelle »

Article détaillé : Révolution sexuelle.

Le principal obstacle à la pratique libre de la sexualité s'explique par l'opposition des religions, pour lesquelles la sexualité ne doit être accomplie que dans le cadre privé, entre personnes mariées, et pour lesquelles certains actes sexuels sont interdits. La pornographie est définie comme un péché. Mais avec le recul progressif des religions, tout particulièrement en Occident, on commence à assister à une véritable révolution sexuelle. Dans les années 1970, les films pornographiques sont autorisés dans les salles de cinéma en France et dans la plupart des pays occidentaux. Différentes restrictions sont cependant mises à cette diffusion, en particulier une interdiction générale aux mineurs. En France notamment, une loi nouvelle rend la production plus difficile avec le classement X qui multiplie les contraintes de diffusion : alors que certains films pornographiques (ou jugés comme tels) étaient diffusés sur les écrans des cinémas des « Grands Boulevards », cette nouvelle loi taxe fortement les cinémas réputés pornographiques, qui deviennent un secteur « spécialisé » et marginalisé. On[Qui ?] assiste ensuite à la disparition quasi totale de ces salles dans les années 1990, conséquence, entre autres, de l'apparition de la cassette vidéo.

Dans ce contexte où la sexualité est devenue omniprésente dans différents médias, certains s'interrogent sur les effets sociologiques et psychologiques de cette survalorisation du sexe (ou sexualisation excessive). Le cinéma pornographique présente, outre les caractéristiques et les comportements hors norme des acteurs (notamment dû aux effets de montages), une sexualité qui se focalise sur la génitalité et la performance. Ainsi représentée, la pornographie véhicule de vieux mythes sur la sexualité (rôle actif de l'homme, focus sur l'orgasme coïtal de la femme, recherche de l'orgasme simultané du couple, etc.)[14].

Développement d'Internet

Actuellement, le développement d'Internet permet aux contenus pornographiques de se diffuser plus largement encore et modifie profondément la structure du marché en favorisant une consommation strictement privée de ces productions. Si le cloisonnement entre le monde de la « pornographie » (plus ou moins stigmatisée) et la sphère publique n'est pas totalement étanche, la barrière est bien présente et maintenue sous la pression de différents groupes sociaux plus ou moins actifs (beaucoup de féministes sont hostiles à la pornographie, mais également des associations familiales, des groupes religieux, des militants anti-capitalistes hostiles à « l'exploitation commerciale des corps », les raisons avancées par les uns ou les autres peuvent différer ou converger).

Pour ses détracteurs, la pornographie sur Internet n'est pas en soi une rupture mais plutôt une poursuite d'un mouvement qui s'est esquissé avec l'invention du cinéma. La vraie rupture se situerait donc au tournant du XXe siècle. Internet constituerait une amplification particulièrement visible du phénomène, non sa mutation profonde[15].

Médias

Littérature

Article détaillé : Littérature et sexualité.

Le sexe et l'érotisme accompagnent la naissance de la littérature[16]. Du Cantique des Cantiques au Kâmasûtra, du Banquet de Platon aux chants de Sappho, de L'Art d'aimer d'Ovide au Satyricon de Pétrone, des écrits libertins et blasphématoires du Divin Marquis à la philosophie transgressive et sacrilège de Georges Bataille, ces thèmes traversent siècles et civilisations.

La sexualité et ses manifestations directes ou indirectes, des représentations de l’acte sexuel aux signes du désir en passant par les symboliques de l’amour, font en effet partie intégrante de la littérature et ne sont pas confinées à un genre spécifiquement « érotique » ou « pornographique », aux frontières d'ailleurs floues et discutées.

Des nombreuses conquêtes de Don Juan à L'Amour fou d’André Breton, des Confessions de Jean-Jacques Rousseau sur ses premiers émois sexuels aux Femmes damnées de Charles Baudelaire, la sexualité s’immisce entre les pages des œuvres littéraires sans distinction de genre : essai, théâtre, roman, poésie, etc[17].

Peinture

Article détaillé : Nu (genre artistique).
L'Origine du monde, de Gustave Courbet.

Le célèbre tableau naturaliste L'Origine du monde a été peint par Gustave Courbet, à la demande d'un diplomate turc, en 1866, dans une période (Second Empire) où les mœurs étaient très austères et policées (il s'agit dans ce cas plus de l'Empire ottoman, pays du commanditaire, que de la France, pays du peintre). Ce tableau, qui ne circula qu'au sein de collections privées, fut considéré par les quelques intimes du peintre et du propriétaire de l'œuvre comme hautement pornographique ; il eût pu être interdit et provoquer les foudres de la censure s'il s'était trouvé sous tous les yeux. Il fut, à un moment, propriété du psychanalyste Jacques Lacan qui le dissimula dans un cadre à double fond. Lacan commanda à son beau-frère, l'artiste André Masson, un nouveau masque; ce sera le «Paysage anthropomorphe», paysage de collines et buissons qui reprend le tableau caché[18]. Depuis 1995, le tableau a rejoint la collection du musée d'Orsay et est exposé parmi d'autres tableaux de Courbet, signe que la notion de « pornographie » est relative aux mœurs d'une époque.

Dans ses cahiers, Léonard de Vinci a laissé plusieurs dessins obscènes, l'un notamment de Salaï posant pour un ange tout en étant affublé d'une érection (angelo incarnato). Beaucoup de ces dessins, longtemps censurés, restent à découvrir. On a même, arguant cette parole mystérieuse du peintre « Misérables mortels, ouvrez les yeux ! », cru découvrir une pornographie cachée dans plusieurs de ses œuvres les plus célèbres (La Vierge aux rochers, etc.)[19].

Cinéma et industrie audiovisuelle

Article détaillé : Film pornographique.
Article détaillé : Acteur de films pornographiques.

En réalité, les premiers films pornographiques sont quasiment contemporains de l'invention du cinéma. Ils étaient principalement montrés dans les fêtes foraines, lieu principal de diffusion des films à l'orée du XXe siècle. C'est l'un des facteurs qui a contribué à faire considérer le cinéma d'abord comme un art mineur ou populaire.

Même s'il ne pouvait pas s'agir d'une production de type industriel, certains pensent que ce passage à une pornographie cinématographique constitue une rupture. Si elle existait bien avant, le vecteur cinématographique lui confère un réalisme et une puissance de suggestion qu'aucun support ne proposait. Il ne s'agirait pas seulement d'une nouveauté mais d'une inflexion forte qui signale en même temps la puissance du cinéma. Ce dernier aurait eu cette tentation dès sa naissance dans la mesure où sa puissance de captation fonctionne comme un pouvoir sur autrui, ce que l'exposition de l'intime manifesterait tout particulièrement[20].

« L'industrie de la pornographie contemporaine a pris son essor au début des années cinquante, avec la création de Playboy (1953). »

 Richard Poulin

Les choix de l'industrie pornographique influencent parfois directement certains secteurs. Ainsi le succès du VHS de JVC par rapport à son concurrent direct aux États-Unis, le Betamax, est en partie dû au choix de l'industrie pornographique de commercialiser des cassettes VHS et non Betamax[21]. Le phénomène ne s'est cependant pas reproduit avec le successeur du DVD, l'industrie pornographique ayant annoncé lors du CES 2007 à Las Vegas, sa préférence[22],[23],[24] pour le format HD DVD et non pour le Blu-Ray, ce dernier remporta finalement la guerre des supports hautes définitions.

Magazines

Dans un registre plus érotique (car ne présentant pas de pénétration), les principaux magazines aux États-Unis sont Playboy et Penthouse. Dans celui ouvertement pornographique, Hustler a une place toute particulière de par son histoire et surtout celle de son créateur Larry Flynt.

En France, il y a Union qui traite de sexualité avec des photos dans une optique de voyeurisme et Swing qui est la revue historique des pratiquants de l'échangisme. Toujours en France, l'expression de « magazine de charme » est utilisée par euphémisme de bienséance pour désigner des revues érotiques telles que Lui, Newlook, etc. On parle de même de « presse de charme ».

Internet

Article connexe : Cybersexe.

L'arrivée d'Internet a fait exploser le marché de la pornographie. La diffusion de multimédia y est plus facile et touche un public plus large, banalisant en quelque sorte le commerce du sexe. Des sites peuvent être consacrés à des acteurs ou actrices de films pornographiques, ce qui permet de fidéliser une clientèle. Internet a vu aussi le développement de films réalisés par des amateurs.

Certains réseaux de particulier à particulier (P2P) sont accusés de favoriser la diffusion de contenu pornographique impliquant des mineurs. Une enquête du General Accounting Office a montré le lien entre réseaux d'échange de fichiers et la pornographie juvénile. Le vice-président directeur de Sharman Networks, propriétaire de KaZaA, Alan Morris, a nié cette accusation devant un comité sénatorial américain ().

L'évaluation chiffrée de la pornographie sur Internet s'effectue via des analyses ou des extrapolations qui, n'offrant pas de véritables sources fiables, sont souvent contestées et critiquées.

  • Les analystes spécialistes du commerce sur l'Internet estiment qu'un site pornographique peut gagner entre 10 000 et 15 000 dollars chaque jour. Certains des plus anciens sites ont des revenus de presque 2 millions de dollars par mois[25].
  • Les internautes ont dépensé près de 1 milliard de dollars pour accéder à des sites pornographiques en 1998.
  • En 1998, il y avait plus de 100 000 sites pornographiques commerciaux et 200 nouveaux sites apparaissaient quotidiennement[26].
  • Sur 57 millions d'Américains accédant à Internet, près de la moitié consultent des sites pornographiques pendant 1 à 10 heures par semaine[27].

Les détracteurs de ces études leur opposent qu'ils omettent le fait que beaucoup de sites pornographiques sont petits, ou n'arrivent pas à dégager de bénéfices, dans une concurrence trop pléthorique. Cette tendance est renforcée par l'échange gratuit de fichiers sur Internet comme pour les autres médias numériques.

Néanmoins, en 2006, des chercheurs de l'université de Californie-Berkeley, pour le Departement of Justice américain, affirment que la pornographie n'occupe qu'environ 1,1 % des pages Web indexés par Google et MSN live search[28]. Le ministère de la Justice américain déclara que 1 % signifie tout de même un nombre de pages élevé[29].

Législations

Droits sur la pornographie dans le monde
  •      Pornographie légale
  •      Pornographie légale sous restrictions
  •      Pornographie illégale
  •      Pas d'information
  • La pornographie infantile est condamnée par les diverses législations en vigueur sur l'abus sexuel sur mineur. Concernant la pornographie impliquant des adultes, un grand nombre d'États réglementent strictement la liberté de publication des œuvres pornographiques : âge minimum d'accès requis, limitation des lieux d'accès, limitation des choses représentables.

    Interdictions et restrictions

    Article connexe : Classement X.
    Caricature de « La grande épidémie de pornographie » - XIXe siècle.

    La diffusion et la pratique de la pornographie est majoritairement autorisée dans la quasi-totalité des pays occidentaux, en raison de la baisse progressive de l'influence des religions (tout particulièrement en raison de la déchristianisation de la société occidentale). Cette libéralisation n'a cependant été que progressive, et parfois très lente (l'« immoralisme » était ainsi durement réprimé sous la dictature de la Révolution argentine, national-catholique, de 1966-73).

    La constitution de l'Oregon, États-Unis, (33e État, créé en novembre 1857) avait interdit la possession de documents pornographiques. La Cour suprême d'Oregon a aboli cette loi en 1987 dans l'affaire "State v. Henry"[30]. Dans l'affaire Miller v. California en 1973 en Californie avait redéfini l'obtention de matériel obscène, cela regroupe énormément d'œuvres littéraires et artistiques dans la catégorie porno exemple : Gore Vidal -"Myra Breckinridge", D. H. Lawrence à Gustave Flaubert

    En revanche, elle reste interdite dans la totalité des pays arabo-musulmans[31].

    Cette interdiction s'explique principalement pour des raisons religieuses, l'islam, comme de nombreuses autres religions, condamnant la sexualité débridée. Pour celles-ci, en effet, la sexualité doit être réservée au cadre privé des couples hétérosexuels et légitimes (donc mariés), et certains actes sexuels sont considérés comme répréhensibles (par exemple la sodomie).

    En Chine, des vendeurs de rue proposent ouvertement des DVD pornographiques, mais elle est néanmoins interdite et les peines encourues peuvent aller jusqu'à l'emprisonnement à perpétuité[32]. Selon Reporters sans frontières, le prétexte de «pornographie» a permis au gouvernement de censurer des sites web en Chine [33].

    Le Japon n'autorise pas la représentation des organes génitaux, qu'on voit donc parfois floutés sur les images. La pornographie y est néanmoins très aisément accessible, et constitue un marché important.

    En France, l'article 227-24 du Code pénal édicte que « le fait soit de fabriquer, de transporter, de diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu'en soit le support un message à caractère violent ou pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine, soit de faire commerce d'un tel message, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende (375 000 euros pour les personnes morales) lorsque ce message est susceptible d'être vu ou perçu par un mineur. » Depuis 1994, l'outrage aux bonnes mœurs n'est constitué que si le message pornographique atteint les mineurs. Vendeurs de presse et loueurs de vidéo doivent masquer les magazines et DVD érotiques ou pornographiques, ainsi que vérifier l'âge de leur clientèle. Les films pornographiques télévisés ne sont disponibles que sur des chaînes payantes. Les décodeurs sont munis d'un système de verrouillage, nécessitant un code pour l'accès à ces programmes. Les fournisseurs d'accès à internet proposent des logiciels de contrôle parental, permettant d'interdire l'accès aux sites contenant certains mots-clés.

    L'exposition d'Alberto García-Alix à Arles en 2007 est censurée pour les photos des stars porno. En 2010, l'exposition de Larry Clark au Musée d'art moderne de la ville de Paris est censurée au -18 ans[34].

    Critiques

    Article détaillé : Mouvement anti-pornographie.

    Alors que jusque dans les années 1960, toute représentation d'actes sexuels était jugée « pornographique » et interdite dans la plupart des pays occidentaux, cette représentation s'est ensuite généralisée avec le mouvement de « libération des mœurs » (maîtrise par les femmes de leur fécondité par la contraception, légalisation de la contraception et de l'avortement, augmentation du nombre des divorces, revendications féministes portant notamment sur le « droit au plaisir », émergence du militantisme homosexuel). Mais le développement de la pornographie suscite aujourd'hui des réactions diverses, parfois extrêmement négatives.

    Ces critiques d'origines diverses — féministes, et également issues de différents mouvements de réaction morale — peuvent être synthétisées en trois grands points :

    1. Les critiques portent d'abord sur les conditions de réalisation des images pornographiques, qui impliqueraient une exploitation forcée des actrices contraintes par la violence ou par la misère à des pratiques sexuelles auxquelles elles répugneraient. L'abus est en tout cas manifeste et légalement condamnable lorsqu'il concerne des enfants : la lutte contre la pornographie infantile a dû en particulier devenir beaucoup plus active avec le développement de l'Internet, qui a facilité la diffusion de celle-ci. À ces critiques majeures s'ajoute une critique secondaire (mais importante) concernant les risques de maladies sexuellement transmissibles encourus par les acteurs et actrices n'utilisant pas de préservatifs tout en incitant certains spectateurs à adopter des pratiques à risques.
    2. D'autres critiques portent sur les effets supposés de la pornographie sur les spectateurs : la pornographie par la multiplication des scènes de violence faite aux femmes, serait une incitation au viol. En outre, l'on constaterait que la pornographie développe chez certains spectateurs des phénomènes de dépendance les poussant à augmenter leur consommation de telles images.
    3. Les critiques portent sur les valeurs que véhicule la pornographie à réduire les femmes à n'être que des « objets » et ramènerait les relations amoureuses à de simples rapports sexuels.

    L'organisation les Femen ont manifesté au "Salon de l'érotisme à Paris" le Bourget le 23 mars 2013 contre l'image de la femme dans la pornographie[35]. Alors qu'en 2009-2010 cette organisation Femen s'est opposé au Président Ukrainien "Viktor Iouchtchenko" et sa "loi contre la pornographie" avec l'actrice x Wiska[36],[37].

    Industrie pornographique et le VIH

    L'apparition du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) dans les années 1980 cause la mort de plusieurs actrices et acteurs de films pornographiques. Durant un temps, le port du préservatif est la règle aux États-Unis, mais les productions avancent que des films avec des rapports protégés sont moins achetés que ceux sans protection. Par conséquent, certains films sont réalisés sans préservatifs. Pour encadrer l'industrie et limiter les risques, l’Adult Industry Medical Health Care Foundation est créée aux États-Unis, qui se charge de tester les actrices et acteurs tous les mois et de recenser tous les partenaires sexuels, de manière à lancer une alerte dans les plus brefs délais dès qu'un cas de séropositivité est déclaré et arrêter tous les tournages. Dès lors, seuls quelques cas ont été recensés, bien souvent en dehors de l'industrie américaine (comme Darren James contaminé lors d'un tournage au Brésil) ou de tout tournage (comme Marc Wallice consommateur de drogue par intraveineuse).

    Concernant les films homosexuels, le port du préservatif est de règle.

    En France, plusieurs actrices et acteurs se battent pour le port du préservatif comme Julia Channel, Ovidie ou encore Clara Morgane. Nombre de films s'y conforment, notamment du fait que le Conseil supérieur de l'audiovisuel prescrit aux chaînes de télévision autorisées à diffuser des programmes pornographiques de ne pas en diffuser qui comportent des images de relations sexuelles non protégées par le port du préservatif, considérant que ce type de programme a une influence auprès des jeunes adultes sur leur comportement sexuel[38].

    À partir de 2006, Act Up-Paris entame un travail sur la prévention dans la pornographie. En juin 2006, Act Up-Paris publie une tribune dans Libération afin d'imposer le port du préservatif à la production pornographique à travers le monde[39].

    Depuis quelques années[Combien ?], l'industrie pornographique Brésilienne l'impose et ceci pour plusieurs raisons. L'avantage avancé est de montrer aux personnes qu'il est possible de prendre du plaisir avec un préservatif. Cet effet aurait eu un rapport positif dans la population brésilienne[réf. souhaitée].

    Incitation à la violence

    Certaines études montrent que la violence sexuelle vis-à-vis des femmes pourrait être due à l'usage de la pornographie[40],[41]. D'autres sont plus pondérées en reconnaissant que la pornographie n'est pas le seul facteur[42]. D'autres études montrent que les effets de la pornographie sont variables[43]. La pornographie servirait en effet à certains individus d'exutoire dans lequel des fantasmes et des pulsions seraient libérés ; ceci permettrait que ceux-ci ressurgissent de manière moins fréquente dans la vie réelle.

    Quoi qu'il en soit, il n'y a pas de consensus sur la question et les diverses corrélations révélées par ces études n'impliquent pas nécessairement la cause.

    Dépendance pornographique

    Article détaillé : Dépendance à la pornographie.

    L'existence de la dépendance pornographique n'est pas reconnue par la psychiatrie et ne fait pas consensus.

    Une étude menée à l'Institut Max Plank for Human Development à Berlin indique une corrélation entre la consommation de pornographie et des atteintes de certaines zones du cerveau, pouvant provoquer une altération de processus cognitifs cruciaux. Selon les travaux des chercheurs allemands publiés le jeudi 29 mai 2014 aux États-Unis, des hommes qui passent beaucoup de temps à regarder de la pornographie sur internet paraissent avoir moins de matière grise dans certaines parties du cerveau et une activité cérébrale réduite. « Nous avons constaté un lien négatif significatif entre le fait de regarder de la pornographie pendant plusieurs heures par semaine et le volume de matière grise dans le lobe droit du cerveau » indique l'étude. « Ces effets pourraient indiquer des changements dans la plasticité neuronale résultant d'une intense stimulation du centre du plaisir », ajoutent-ils dans cette étude, publiée en ligne dans le Journal of the American Medical Association, Psychiatry. Les auteurs ne peuvent toutefois pas prouver que ces phénomènes sont provoqués par une grande consommation de pornographie et jugent que davantage de recherches sont de ce fait nécessaires. Mais selon eux, ces travaux fournissent la première indication de l'existence d'une corrélation entre le fait de regarder de la pornographie et une réduction de la taille et de l'activité du cerveau en réaction à une stimulation sexuelle.

    Une étude publiée dans la revue Journal of the American Medical Association, Psychiatry observe une corrélation entre une consommation d'images pornographiques élevée, et une détérioration des connexions entre le striatum et le cortex préfrontal, la couche extérieure du cerveau liée au comportement et au processus décisionnel. « Des individus dont le volume du striatum est plus petit pourraient avoir besoin de plus de stimulations externes pour avoir du plaisir. Ils chercheraient ainsi dans la vue de films pornographiques davantage de plaisir, ce qui pourrait aussi conduire à en consommer de plus en plus », créant une sorte de dépendance, conclut l'étude[44].

    Immoralité ou nihilisme

    Les détracteurs de la pornographie lui reprochent de nier la subjectivité humaine, de détruire les relations sentimentales à l'autre en en faisant l'instrument d'un plaisir insatiable. Ce caractère insatiable du désir mis en scène, dans la surenchère des signes de la jouissance (hurlements orgasmiques, frénésie des pulsions, multiplication presque sans limites des partenaires, réduction de l'être humain à la seule pulsion sexuelle) marqueraient paradoxalement l'absence totale du désir : en effet, désirer, c'est désirer quelqu'un ; l'élimination de la dignité d'autrui, par des pratiques de domination, anéantit le corps en le transformant en « viande » à consommer, alors que c'est cet être que l'on désirait[45]. On pourra tout de même nuancer cette critique en envisageant le caractère révélateur et non initiateur de la déconsidération humaine : il est possible que ce refus de reconnaissance de l'autre en tant que personne eut été d'ores et déjà présente, consciemment ou non, chez l'individu avant son passage à l'acte : la pornographie aurait alors seulement été une incitation renforçant de tels idéaux au point d'autoriser, du point de vue de l'être, leur application.[réf. nécessaire]

    Certains[Qui ?] précisent que la pornographie brise l'idée même de l'intimité en voulant que tout soit absolument visible, alors que l'intimité est par définition ce que l'on montre à très peu, ou bien même ce qu'on ne peut absolument pas dévoiler. Ce serait alors un refus de l'autre comme autre, une vision caricaturale et en cela un manque fondamental de respect. Cette critique est néanmoins discutable dès lors qu'on se réfère à l'intention de la pornographie : les individus mis en scène, qu'ils soient amateurs ou professionnels, n'en demeurent pas moins consentants dans la diffusion de l'œuvre filmée (par opposition aux Sex tapes, réalisées sans le consentement des individus réalisant l'acte sexuel et violant alors effectivement leur intimité).

    La pornographie refuserait par l'obsession de l'image et de la visibilité ce qui en l'autre reste toujours en partie inaccessible, distant, c'est-à-dire différent. Elle rendrait le rapport intime formaté, ou encore "prévisible". Sans doute qu'une certaine peur de la relation peut permettre de comprendre cette attitude, mais sans l'excuser. Sans être le mal absolu, la pornographie cinématographique serait le symptôme d'une difficulté réelle mais mal surmontée[20]. D'autre part, selon le sociologue américain Michael Kimmel, la banalisation de contenus à caractère pornographique sur internet aurait des effets néfastes sur la capacité même de certaines personnes à gérer la frustration sexuelle dans la mesure ou ils peuvent en quelques clics assouvir leurs fantasmes. La pornographie sur le net rendrait les hommes inaptes à supporter ou dépasser les insatisfactions inhérentes à la condition humaine, se réfugiant dans une sexualité de l'immédiateté et du voyeurisme narcissique plutôt que dans la recherche de partenaires réels [46].

    Les détracteurs de la pornographie dénoncent une banalisation de la pornographie dans la société actuelle. Ils considèrent que cette banalisation est caractéristique de la passivité des spectateurs qui l'acceptent sans aucune conscience morale ; ils[Qui ?] avancent parfois cette citation de Fiodor Dostoïevski : « L'Homme est une ordure, il s'habitue à tout. » (Crime et Châtiment).

    Alexandre Soljenitsyne pensait que « on asservit bien mieux les peuples avec la pornographie qu'avec les miradors ».

    Certains[Qui ?] s'opposent à ces arguments considérant que ces discours ne s'appuient sur aucune donnée fiable sur les spectateurs de pornographie. Ainsi que le note Virginie Despentes : « Les articles et ouvrages consacrés au genre sont extraordinairement nombreux. Les études sérieuses le sont moins, on se donne rarement la peine d'enquêter sur les réactions des hommes qui consomment du porno. On préfère imaginer ce qu'ils ont dans le crâne que poser directement la question »[47].

    Psyché

    Article détaillé : Comportement érotique.

    Les processus neurobiologiques mis en jeu lors d'une activité pornographique existent également, en partie, chez l'animal :

    « La perception et la représentation de l’activité sexuelle possèdent aussi, comme chez l’animal, un effet d’augmentation de la motivation, si bien que la pornographie met en jeu des mécanismes élémentaires communs à l’animal et à l’homme[48]. »

    L'être humain cherche, dans ses activités sexuelles, à maximiser le plaisir érotique. Les images pornographiques, plus chez l'homme que chez la femme[49], augmentent l'excitation sexuelle et l'intensité des plaisirs érotiques.

    Études pornographiques (porn studies)

    Domaine de recherches en sciences sociales apparu aux États-Unis au début des années 2000 puis en Europe[50], il vise à étudier les représentations sexuelles, dans le texte ou dans l’image et, au-delà, à réfléchir à l’origine de ces représentations ainsi qu'à leur impact sur les pratiques[51]. Ses promoteurs insistent sur la nécessité des études pornographiques par le renouveau des controverses autour de l’influence de la pornographie sur les jeunes (sexualité, épilation...) et de la diffusion massive de pornographie permise par Internet[52].

    En avril 2014, le premier numéro de la revue académique trimestrielle Porn Studies a été publié en Angleterre. Le premier ouvrage francophone sur les études pornographiques est Introduction aux Porn Studies et a été publié en 2014, en Belgique, par Les Impressions nouvelles[53].

    Notes et références

    1. N. M. Malamuth, International Encyclopedia of the Social & Behavioral Sciences, Pergamon, (ISBN 978-0-08-043076-8), « Pornography - Defining Pornography », p. 11817
    2. (en) Judith Roof, Encyclopedia of Sex and Gender, vol. 3 : J-P, Détroit (Michigan), The Gale Group, , relié (ISBN 978-0-02-865963-3, LCCN 2007020796), « Pornography », p. 1173
    3. (fr) Vincent Cocquebert, « Tiffany Hopkins : « J'arrête le X » », Technikart, (consulté en 14 mars 2008)
    4. http://www.evene.fr/celebre/biographie/andre-breton-628.php?citations
    5. Marie-Anne Paveau, Le discours pornographique, Paris, La Musardine, , 395 p. (ISBN 978-2-84271-762-9), p. 36
    6. Marie-Anne Paveau, Le discours pornographique, Paris, La Musardine, , 395 p. (ISBN 978-2-84271-762-9), p. 34
    7. Inside Deep Throat
    8. (en) Catharine Edwards, The Politics of Immorality in Ancient Rome, Cambridge University Press, , p. 65
    9. Cyril Dumas, Le Sexe à Rome, Dossier de l’Archéologie, no 22, avril, hors-série (2012), édition Faton.
    10. le libertinage apparait au XVIe siècle en Italie (Cardan, Paracelse, Machiavel), puis au siècle suivant en France avec (Gassendi)
    11. cf.Michel Jeanneret, Éros rebelle. Seuil, 2003
    12. cf. Jean-Marie Goulemot, Ces livres qu'on ne lit que d'une main : lecture et lecteurs de livres pornographiques au XVIIIe siècle, Aix-en-Provence, Alinéa, 1991
    13. Alain Corbin, Le temps, le désir et l'horreur. Essais sur le XIXe siècle, éditions Champs/Flammarion, p. 81-90.
    14. Gilles Trudel et Sylvie Aubin, La Baisse du désir sexuel, Paris, Masson, (réimpr. 2003), 233 p. (ISBN 978-2-294-00999-0, lire en ligne), Variables cognitives dans la baisse du désir sexuel, chap. 1, p. 51-52
    15. Cf. Matthieu Dubost, La tentation pornographique - réflexions sur la visibilité de l'intime, 2005.
    16. Et bien avant l'écriture, avec les peintures rupestres comme l'a analysé Georges Bataille dans La Peinture préhistorique. Lascaux ou la naissance de l'art, publié en 1955. L'érotique de l’art préhistorique
    17. C'est d'abord de la littérature avant d'être de l'érotisme. Tout comme le roman policier, la science-fiction, elle ne peut être classée dans un genre mineur s'opposant à une littérature noble
    18. http://galerie.brimaud.free.fr/fr/expo-erotique.htm (une petite animation du cache est visible sur cette page)
    19. L'œuvre pornographique de Léonard de Vinci, diaporamas, 2010.
    20. 1 2 Matthieu Dubost, La tentation pornographique - réflexions sur la visibilité de l'intime
    21. Blu-Ray vs HD DVD : le porno fait gagner le HD DVD, Ratiatum, 12 janvier 2007
    22. L'industrie du porno se tourne vers le HD-DVD, Clubic, 15 janvier 2007
    23. L'industrie du porno opte finalement pour le HD-DVD ?, PC INpact, 12 janvier 2007
    24. « L'industrie porno préfère le HD DVD », Branchez-vous, 12 janvier 2007.
    25. Gazette de Montréal,
    26. Enough is Enough
    27. Étude de l'année 2000 aux États-Unis par la chaîne de télévision MSNBC
    28. http://www.stat.berkeley.edu/~stark/Preprints/filter07.pdf (PDF en anglais, les statistiques se trouvent page 15)
    29. http://www.ecrans.fr/Pas-tant-de-sexe-sur-le-net.html
    30. State v. Henry - Wikipedia, the free encyclopedia (en), Oregon Supreme Court, January 21, 1987, Citation 302 Or. 510, 732 P2d 9 (1987), Judge Robert C. Jones OREGON COURT BROADENS FREE SPEECH RIGHTS - New York Times
    31. Islam on Pornography: A Definite No NO By Abdul Malik Mujahid, "If someone is looking at someone committing Zina (sex outside of marriage) whether it is in movies or pictures or the actual thing, it's all Haram, " he adds.Islam on Pornography: A Definite No NO
    32. (fr) « Le roi du porno chinois sur le Net condamné à la prison à vie », Libération, (consulté le 7 juillet 2009)
    33. « Blue Shield, version plus puissante du Green Dam, imposé par les autorités ? », sur rsf.org, Reporters sans frontières, (consulté le 11 novembre 2012) : « Une étude du software Green Dam par Open Net Initiative prouve que le filtrage par mots clefs est peu efficace pour les sites pornographiques officiellement visés, mais qu’il bloque des sites politiques, culturels et d’informations. »
    34. Larry Clark censuré: «une attaque des adultes contre les ados» | SlateLarry Clark censuré: «une attaque des adultes contre les ados», slate.fr
    35. FEMEN : elles interviennent au Salon de l'Erotisme du Bourget, 2013jourstranquilles.canalblog.com
    36. Premiere.fr 2009 L-Ukraine-interdit-la-pornographi;
    37. http://kayceeweezy.blogspot.fr/2012/12/porn-star-bids-for-eu-asylum-after.html] Porn Star Bids For EU Asylum After Ukraine Sleaze Crackdown 2012
    38. Délibération no 2007-234 du 4 décembre 2007 relative au port du préservatif dans les programmes pornographiques diffusés par des services de télévision, JORF no 6 du 8 janvier 2008, texte no 38, NOR CSAX0705234X, sur Légifrance.
    39. http://www.actupparis.org/spip.php?article2457
    40. (fr) Bergen RK., Bogle KA., « Exploring the connection between pornography and sexual violence », Violence and victims, 2000 (consulté en 20 avril 2008)
    41. (fr) Centre-Femmes de Beauce, « La pornographie n'est pas sans conséquences », (consulté en 20 avril 2008)
    42. (fr) E. Cramer, J. McFarlane, B. Parker, K. Soeken, C. Silva, S. Reel, « Violent pornography and abuse of women: theory to practice », Violence and victims, 1998 (consulté en 20 avril 2008)
    43. Milton Diamond et Ayako Uchiyama dans Pornography, Rape and Sex Crimes in Japan
    44. Le Journal de la Science, http://www.journaldelascience.fr/sante/articles/pornographie-nuirait-elle-au-cerveau-3635
    45. Michela Marzano, La Pornographie, ou l'épuisement du désir
    46. Michael Kimmel. Men Confront Pornography. New York: Meridian--Random House, 1990. (ISBN 0452010772)
    47. Virginie Despentes, King Kong Théorie, Paris, Grasset & Fasquelle, , 1e éd., Broché, 158 p. (ISBN 978-2-246-68611-8, LCCN 2007353295), p. 96
    48. Jean-Pierre Signoret, Sexuel (Comportement), Encyclopædia Universalis. v. 11.0, 2006.
    49. (fr) WUNSCH Serge, Thèse de doctorat sur le comportement sexuel [PDF] EPHE-Sorbonne, Paris, 2007.
    50. Xavier Molénat, « Vers une science du porno ? », Sciences Humaines, no 262, , p. 15
    51. François-Ronan Dubois, Introduction aux porn studies, Les impressions nouvelles, , 128 p.
    52. (en) Feona Atwwod, Clarissa Smith, « Editorial », Porn Studies, no 1,
    53. Marie-Anne Paveau, Le discours pornographique, Paris, La Musardine, , 395 p. (ISBN 978-2-84271-762-9), p. 23

    Annexes

    Bibliographie

    Contre la pornographie

    • Richard Poulin, La Mondialisation des industries du sexe. Prostitution, pornographie, traite des femmes et des enfants ; éd. canadienne, Ottawa, L'Interligne, 2004, (ISBN 2-921463-94-6) ; éd. française, Imago, 2005, (ISBN 2-84952-013-6).
    • Michela Marzano, La Pornographie ou l'épuisement du désir, Éditions Buchet Chastel, novembre 2003. réédition en format de poche : Hachette Littératures, collection Pluriel
    • Laurent Guyenot, Le Livre noir de l'industrie rose. De la pornographie à la criminalité sexuelle, Imago, Paris 2000.
    • Guy Hénaut, L'École du viol : porno-addiction et crimes sexuels, Chambéry, éd. Exergue, 1997
    • Jean-Laurent Fernand, "La pornographie : un fléau social complice de l'exploitation de la prostitution", in Prostitution : problème mondial, une menace pour l'humanité, rapport du 29e congrès international, Stuttgart-Felbach, septembre 1997
    • Pauline Jeanne, "Pornographie et prostitution", in Prostitution et société, mouvement du Nid, no 91, septembre 1991
    • Dubost Matthieu, "La tentation pornographique, Réflexions sur la visibilité de l'intime", Ellipses, 2005

    Défense de la pornographie

    • Virginie Despentes, King Kong théorie, Paris, Éditions Grasset, 2006, (ISBN 9782246686118).
    • Ovidie, Porno Manifesto, Paris, Flammarion, 2002, (ISBN 2080683446).
    • Olivier Smolders, Éloge de la pornographie, Liège, Éditions Yellow Now (Collection "De parti pris"), 1993, (ISBN 2873400854).
    • Nathalie Collard et Pascale Navarro, Interdit aux femmes: le féminisme et la censure de la pornographie, Boréal, , 143 p. (ISBN 978-2-89052-755-3)

    Neutres

    Ouvrages
    • Dominique Baqué, Mauvais genre(s), érotisme, pornographie, art contemporain, éditions du Regard, 2002, ISBN 2-84105-143-9
    • Patrick Baudry, La Pornographie et ses images, Colin, Paris, 1997
    • Philippe Di Folco (dir.), Dictionnaire de la pornographie, Paris, PUF, novembre 2005, ISBN 2-13-054414-2
    • Ruwen Ogien, Penser la pornographie, Paris, PUF, 2003, ISBN 2-13-053867-3
    • Robert Stoller (1991). Porn. Myths for the twentieth century. New Haven: Yale University Press.
    • Syndicat de la magistrature, Le Sexe et ses juges, éditions Syllepse, 2006, ISBN 2-84950-091-7
    • Mathieu Trachman, Le travail pornographique. Enquête sur la production de fantasmes, La Découverte, 2013, 300 p. (ISBN 9782707175441)
    • Linda Williams (1989). Hard Core, Power, Pleasure and the 'Frenzy of the Visible'. Berkeley: University of California Press.
    • Linda Williams (dir.), Porn Studies, Durham, Duke University Press, 2004, ISBN 0-8223-3312-0
    Articles
    • Alain Giami, de Colomby, P., & ACSF (1997). La vie sexuelle des amateurs de pornographie. Sexologies - Revue Européenne de Sexologie Médicale, 6(22), 40-47.
    • Patrick Schmoll, "L'organisation spectaculaire de l'intime. L'exemple de la pornographie", Revue des sciences sociales, 33, 2005, p. 66-77
    • Patrick Schmoll, « La pornographie : de l'interdit de montrer à l'empêchement de penser », in Matières à controverses, Strasbourg, Néothèque, p. 167-178, ISBN 978-2-35525-054-5

    Témoignages

    • HPG, Autobiographie d'un hardeur. Entretiens avec Stéphane Bou et Karine Durance, Hachette, Paris, 2002
    • Ovidie, Films X : y jouer ou y être. Un entretien avec Michela Marzano, éditions Autrement, collection Le corps plus que jamais, Paris, 2005 (ISBN 2-7467-0654-7)
    • Raphaëla Anderson, Hard, récit, Éditions Grasset & Fasquelle, Paris, mai 2001 (ISBN 2-2466-1511-9). Réédition Le Livre de poche. (ISBN 2-2531-5449-0) extrait
    • John B. Root, Porno Blues ou la belle et édifiante histoire d'un réalisateur de films, La Musardine, Paris, 1999
    • Coralie Trinh Thi, La voie humide, une œuvre au rouge, Au diable vauvert, Paris, 2007 (ISBN 978-2-84626-123-4)

    Articles connexes

    • Acteur de films pornographiques
    • Classement X
    • Comportement érotique
    • Dépendance à la pornographie
    • Érotisme
    • Excitation sexuelle
    • Féminisme pro-sexe
    • Film pornographique
    • Guerres pubiennes
    • Industrie du sexe
    • Liste des studios produisant des films pornographiques
    • Littérature et sexualité
    • Porno chic
    • Publisexisme
    • Révolution sexuelle
    • Salle de cinéma pour adultes
    • Sexisme
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