Montmartre

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Montmartre est un quartier du nord de Paris couvrant la colline de la butte Montmartre, qui est l'un des principaux lieux touristiques parisiens. C'est à Montmartre qu'est situé le point culminant de la capitale : 130,53 mètres, altitude du sol naturel à l’intérieur du cimetière du Calvaire, qui jouxte l’église Saint-Pierre de Montmartre.
Jusqu'à son annexion par Paris en 1860, Montmartre était une commune française du département de la Seine, à la superficie plus étendue que le quartier actuel. L'essentiel de son territoire constitue depuis lors une partie du 18e arrondissement de la capitale et une fraction fut attribuée à la commune de Saint-Ouen.
Les deux accès les plus connus pour le sommet de la colline sont le funiculaire ou la rue Foyatier, un escalier de 222 marches avec paliers le longeant.
Ce quartier est desservi par la ligne  
du métropolitain avec les stations Anvers, Pigalle et Blanche ainsi que par la ligne
 
(stations Pigalle, Abbesses, Lamarck — Caulaincourt et Jules Joffrin).
Histoire
La butte Montmartre est une des collines de Paris, des buttes-témoins gypseuses formées de part et d'autre de la Seine.
Une origine, mais peu vraisemblable, de son nom serait Mons Martyrum, le « mont des martyrs » (martyr venant du grec μαÏÏ„Ï…Ï‚, -Ï…Ïος, martus, témoin). Selon la légende, la butte fut un lieu de passage important de saint Denis, premier évêque de Paris, il y aurait survécu à son exécution[1]. Victime des persécutions antichrétiennes, il fut décapité sur la colline de Montmartre avec deux autres coreligionnaires, Rustique et Éleuthère[2]). La légende raconte qu'il ramassa sa tête et marcha jusqu'à l'emplacement de l'actuelle basilique de Saint-Denis où il fut inhumé. Une des rues historiques menant à Montmartre s'appelle d'ailleurs la rue des Martyrs.
Plus probablement, Montmartre se rattache à un Mons Martis « le mont de Mars » car, à l'époque gallo-romaine, un temple dédié à Mars, dieu de la guerre, se trouvait sur la butte, à l'emplacement de l'actuelle église Saint-Pierre (ainsi qu'un autre temple, dédié à Mercure), par la suite à l'époque chrétienne, le mont de Mars aurait été réinterprété en « mont de martre », martre signifiant « martyr » en ancien français.
L'église Saint-Pierre de Montmartre est fondée au VIe siècle, mais elle n'est mentionnée pour la première fois qu'en 850 dans le Liber miraculorum S. Dionysii, recueil des miracles de saint Denis. Lors du siège de Paris en 885, les Normands pille le village.
En 1133-1134, le roi Louis VI fonde l'abbaye royale des Dames de Montmartre[3]. Le territoire de l'abbaye s'étend sur la partie ouest de l'actuel 18e arrondissement, la partie nord du 9e arrondissement et une partie des Batignolles.
Lors du siège de Paris en 1590, Henri IV fit installer deux batteries d’artillerie : « l’une sur Montmartre l’autre sur le haut de Montfaucon vers le Mesnil qui commencèrent à tirer et battre en ruine, vers les rues Saint-Honoré, Saint-Denis et Saint-Martin et les environs. »[4].
Au milieu du XVIIIe siècle, est fondée la manufacture de porcelaine de Clignancourt, hameau dépendant de Montmartre.
1789 – 1860 : commune de Montmartre
Lors de la formation des communes et des départements français (décret du de l'Assemblée nationale), Montmartre devint une commune du département de la Seine en mars 1790. Celle-ci se constitua avec difficulté, le mur de l'octroi, ou mur des Fermiers généraux, ayant peu de temps avant coupé l'ancienne paroisse en deux. Le Haut-Montmartre procéda à l'élection de son propre conseil, qui se déclara favorable à la séparation entérinée le , Paris annexant le Bas-Montmartre (dans l'actuel 9e arrondissement). Son premier maire fut Félix Desportes, un bourgeois originaire de Rouen, qui s'installa place du Tertre en 1788. Il transforma son domicile en mairie et établit solidement cette municipalité jusqu'en avril 1793. Patriote zélé, il donne les prénoms de Flore Pierrette Montmartre à sa fille née en mai 1791.

Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement le nom de Mont-Marat[5].
La commune étaient délimitées par :
- au nord, la commune de Saint-Ouen (y compris une partie des puces de Saint-Ouen et la partie sud-est du cimetière parisien de Saint-Ouen) ;
- Ã l'est, le chemin des Poissonniers (limite avec la commune de La Chapelle) ;
- au sud, le mur des Fermiers généraux (limite avec la commune de Paris) ;
- à l'ouest, la commune de Clichy, puis après 1830, celle des Batignolles-Monceau[6].
La commune inclut Clignancourt qui formait un village à part plus au nord le long du chemin des Bœufs (actuellement rue Marcadet). Au XIXe siècle, un nouveau hameau se développe devant la barrière de Rochechouart, le long de l'actuelle rue de Clignancourt, et la barrière Poissonnière (section de la rue des Poissonniers absorbée par le boulevard Barbès et grande rue Royale, actuellement rue de Sofia). Ce village se développe avec le lotissement du domaine du Château-Rouge à partir de 1844 : rues Poulet, Frédéric (actuelle rue Myrha), Charles-Henri (actuelle rue Doudeauville), du Château (actuellement rue de Clignancourt) et Neuve-Poissonnière (élargie en 1863 pour former l'actuel boulevard Barbès)[7].
En 1840-1845, la construction de l'enceinte de Thiers partagea le territoire de la commune en deux.
Depuis le rattachement à Paris en 1860
En 1860 lors de l' extension de Paris du mur des Fermiers généraux à l'enceinte de Thiers, la commune de Montmartre est supprimée et son territoire est réparti comme suit[8] :
- la plus grande partie, située à l'intérieur de l'enceinte de Thiers, fut rattachée à Paris au sein du 18e arrondissement, appelé « Buttes-Montmartre », et répartie entre le quartier des Grandes-Carrières et le quartier de Clignancourt[9] ;
- la petite partie restante, située hors des fortifications de l'enceinte de Thiers, fut rattachée à la commune de Saint-Ouen[8].
C'est à Montmartre que s'est déclenché la Commune de Paris en 1871[10], après la volonté d'Adolphe Thiers et de son gouvernement de récupérer les canons de la Garde Nationale qui étaient alors stationnés dans le quartier. Après l'arrestation et l'exécution de deux généraux dont l'un commandant une brigade chargée de les récupérer, plusieurs quartiers, dont celui de Montmartre se révoltent : c'est le début de la Commune qui durera jusqu'à la fin du mois de mai 1871 et sa semaine sanglante.
Aux XIXe et XXe siècle, Montmartre a été un lieu phare de la peinture, accueillant des artistes comme Pissarro, Toulouse-Lautrec, Steinlen, Van Gogh, Modigliani, Picasso… Plus tard, les artistes peintres abandonnèrent peu à peu l'endroit, préférant se réunir désormais dans le quartier du Montparnasse situé sur la Rive gauche.
Évolution démographique
En 1856, la commune comptait 36 450 habitants. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du XXIe siècle, les recensements des communes de plus de 10 000 habitants ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[Note 1],[Note 2].
Un haut-lieu religieux parisien


La colline de Montmartre est célèbre pour abriter :
- la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre ;
- l'église Saint-Pierre de Montmartre ;
- l'église Saint-Jean de Montmartre.
et trois communautés religieuses :
- Des religieuses de Notre-Dame du Cénacle, congrégation internationale née en 1826 en Ardèche, présente sur la Butte Montmartre depuis 1890.
- Des Carmélites, contemplatives cloîtrées partageant leurs journées entre les offices, la méditation et les travaux manuels.
- Les Bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre, contemplatives vouées à la prière et à « l’adoration perpétuelle » dans la basilique, où elles accueillent des groupes d'enfants, de jeunes ou d'adultes pour des retraites ou des réunions de prière.
Lieux et monuments
Salles de spectacles
- Le Théâtre des Abbesses, deuxième salle du Théâtre de la Ville, consacrée à la danse et à la musique,
- Le Théâtre de la Manufacture des Abbesses, lieu de découverte et d'accueil pour le théâtre contemporain,
- les salles de spectacles du boulevard de Rochechouart : La Cigale, l'Élysée-Montmartre, Le Trianon, la Boule Noire, inspirées des cabarets du XIXe siècle,
- le Théâtre de l'Atelier, situé place Charles-Dullin, est un des rares théâtres parisiens du XIXe siècle encore en activité aujourd'hui,
- le Moulin Rouge au sud,
- les cabarets Le Chat noir et le Lapin Agile fréquentés par de nombreux artistes français au début du XXe siècle,
- le Moulin de la Galette,
- le cabaret de Patachou, cabaret le plus célèbre de Paris dans les années 1950/60, où débuta Georges Brassens et où Édith Piaf chanta pour la dernière fois en public. Actuellement, Galerie Roussard, et le Centre d'Étude des Peintres à Montmartre,
- les cabarets de la place Pigalle,
- le cinéma Studio 28, créé - comme son nom l'indique - en 1928.
Musées
- le Musée de Montmartre,
- l’Espace Dali, consacré aux œuvres de l’artiste surréaliste,
- la maison de Dalida, rue d'Orchampt et la place Dalida,
- la maison d'Erik Satie,
Divers
- la place du Tertre, où de nombreux peintres peignent pour le plaisir des touristes, vous y trouverez des restaurants aux décors préservés, ainsi qu'une grande galerie d'art,
- le marché Saint-Pierre, quartier des marchands de tissus au sud-est,
- les quartiers populaires accueillant une forte population d'immigrés : Barbès (Maghreb) au sud-est, Château Rouge (Afrique noire) à l'est,
- le cimetière de Montmartre,
- la célèbre et très chantée rue Lepic avec son café Les Deux Moulins rendu célèbre autour du monde par le film le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain,

- rue Saint-Vincent, la vigne de Montmartre, le plus connu des vignobles de Paris (il y en a d'autres, notamment dans le parc Georges-Brassens dans le 15e arrondissement). Son vin est vendu assez cher ; le gain sert à soutenir des institutions sociales. Il est surplombé par de beaux bâtiments années 1920,
- le funiculaire de Montmartre, qui permet de gravir la butte sans fatigue,
- la place Émile-Goudeau, où le Bateau-Lavoir accueillit de grands peintres.
- la statue du Chevalier de la Barre, victime de l'intolérance.
- la Fête des vendanges de Montmartre, qui rassemble plus de 500 000 personnes, le deuxième week-end d'octobre, chaque année,
- La Fémis (Fondation européenne des métiers de l'image et du son), école supérieure de cinéma, dans les bâtiments des anciens studios de la société Pathé.
Personnalités
Personnes célèbres nées à Montmartre
- Jean-Pierre Cassel, acteur
- Vincent Cassel, acteur
- Charles Friant, chanteur d'opéra-comique
- Jean Parfait Friederichs, général et baron de l'Empire
- Jean Gabin, acteur
- Gen Paul, peintre
- André Malraux, écrivain et ministre
- Jean Renoir, réalisateur
- Robert Sabatier, écrivain
- Michel Sardou, chanteur
- Maurice Utrillo, peintre
- Virginie Lemoine, actrice
Personnes célèbres ayant vécu à Montmartre
- Comédiens
- Adrien Antoine
- Jeanne Balibar
- Richard Berry
- Julien Boisselier
- Audrey Dana
- Irène Jacob
- Mélanie Laurent
- Christophe Lemoine
- Robert Le Vigan
- Jean Marais
- Isabelle Nanty
- Helena Noguerra
- Dominique Pinon
- Jean-Paul Rouve
- Mélanie Thierry
- Bruno Solo
- Virginie Lemoine
- Hermine de Clermont-Tonnerre
- Didier Bourdon
- Michaël Youn
- Lorà nt Deutsch
- Charles Berling
- Gisèle Casadesus
- Écrivains
- Marcel Aymé
- Aristide Bruant
- Louis-Ferdinand Céline
- Max Jacob
- Pierre Mac Orlan
- Jacques Prévert
- Jean-Louis Vallas
- Boris Vian
- André Warnod
- Musiciens
- Arthur H
- Thomas Bangalter
- Alain Bashung
- Hector Berlioz
- Brigitte
- Cassius
- Dalida
- Doc Gynéco
- Ekoué
- Fréhel
- Serge Gainsbourg
- Alex Gopher
- Guy-Manuel de Homem-Christo
- Xavier Jamaux
- Philippe Katerine
- Monique Morelli
- Claude Nougaro
- Patachou
- Albert Raisner
- Arthur Rubinstein
- Erik Satie
- Pedro Winter
- Raphaël
- Olivia Ruiz
- Alain Turban
- Natasha St-Pier
- Hélène Ségara
- Peintres
- Amedeo Modigliani
- Roland Bierge
- Eugène Boch
- Georges Braque
- Lucien Genin
- Auguste Renoir
- Étienne Leroy
- Georges Michel
- Charles Naillod
- Pierre Dumont
- Gabriel Dauchot
- Juan Gris
- Guillemette Morand
- Gen Paul
- Pablo Picasso
- Henri-Paul Royer
- John Peter Russell
- Henri de Toulouse-Lautrec
- Maurice Utrillo
- Suzanne Valadon
- Vincent van Gogh
- Adolphe Willette
- Félix Ziem
- José Galvan
- Marguerite Bermond
- François Heaulmé
- Bernard Damiano
- Réalisateurs
- Marcel Carné
- Mabrouk El Mechri
- Abel Gance
- Michel Gondry
- Seb Janiak
- Jean-Pierre Jeunet
- Claude Lelouch
- Damian Pettigrew
- Édouard Salier
- Érick Zonca
- Autres
- Georges Clemenceau, homme d'État
- Jules Depaquit, illustrateur
- Francisque Poulbot, illustrateur
- Dominique Field, luthier
- La Goulue, danseuse
- Michou, artiste
- Nagui, animateur télé
- Christophe Dechavanne, animateur télé
- Ariane Carletti, animatrice télé
- Gaston Baheux, patron de cabarets
Annexes
Articles connexes
- Fête des vendanges de Montmartre
- Anciennes communes de Paris
- Arrondissements de Paris
- République de Montmartre
- Montmartre (série de Van Gogh)
- (30938) Montmartre, astéroïde nommé en hommage
48° 53′ 10″ N 2° 20′ 35″ E / 48.886, 2.343
Liens externes
- Le Syndicat d'Initiative de Montmartre
- La République de Montmartre
- Le musée de Montmartre
- Société d'histoire et d'archéologie. Le Vieux Montmartre
Notes et références
Notes
- ↑ Au début du XXIe siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par la loi no 2002-276 du 27 février 2002, dite « loi de démocratie de proximité » relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V « des opérations de recensement », afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises. Pour les communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année, la totalité du territoire de ces communes est prise en compte au terme de la même période de cinq ans. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au 1er janvier 2009 et correspond au recensement de l’année 2006.
- ↑ Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et aux années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
- ↑ Longnon, Auguste, "Les noms de lieu de la France; leur origine, leur signification, leurs transformations; (1920)", page 379
- ↑ https://www.catholic.org/saints/saint.php?saint_id=42
- ↑ Recueil des chartes de l’abbaye royale de Montmartre, publié et annoté par Édouard de Barthélemy. Paris : Honoré Champion, 1888. In-8°, 347 pages.
- ↑ Histoire du siège de Paris sous Henri IV en 1590 d'après un manuscrit par M.A. DUFOUR 1881 Page 31
- 1 2 Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- ↑ Cadastre napoléonien des communes annexées (1808-1825), tableau d'assemblage toutes sections, deuxième partie, plans/3394 [lire en ligne]
- ↑ Atlas historique de Paris, les grands lotissements de 1820 à 1850, le lotissement du Château Rouge
- 1 2 Loi sur l'extension des limites de Paris (du 16 juin 1859), dans le Bulletin des lois de l'Empire français, t. XIV, XIe série, no 738, 3 novembre 1859, p. 747–751, [lire en ligne]
- ↑ Décret du 3 novembre 1859 qui fixe les dénominations des vingt arrondissements municipaux de la ville de Paris, dans le Bulletin des lois [lire en ligne]
- ↑ ["Montmartre en questions, Kilien Stengel et Loïc Bienassis, éditions Alan Sutton, 2012]
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