Saint-Marin
République de Saint-Marin
Repubblica di San Marino (it)
Drapeau de Saint-Marin |
Armoiries de Saint-Marin |
Devise nationale | Libertas (en latin : « Liberté ») |
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Hymne national | Inno Nazionale della Repubblica |
Forme de l'État | République parlementaire |
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Capitaines-régents |
Nicola Renzi et Lorella Stefanelli |
Langues officielles | Italien |
Capitale |
Saint-Marin |
Plus grande ville | Serravalle |
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Superficie totale |
61,19 km2 (classé 213e) |
Superficie en eau | Négligeable |
Fuseau horaire | UTC + 1 (+ 2 en été) |
Indépendance | |
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Fondation supposée - Constitution |
3 septembre 301 |
Gentilé | Saint-Marinais |
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Population totale (2012) |
32 793[1] hab. (classé 193e) |
Densité | 533 hab./km2 |
IDH (1997) | 0,944 (très élevé) (10e) |
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Monnaie |
Euro ( ) |
Code ISO 3166-1 |
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Domaine Internet | .sm |
Indicatif téléphonique | +378 (+39 0549 de l'Italie) |
Saint-Marin, en forme longue la République de Saint-Marin, en italien San Marino et Repubblica di San Marino, est le troisième plus petit État d’Europe, après le Vatican et Monaco, et le cinquième au monde, après ces deux mêmes États, Nauru et les Tuvalu. C’est aussi la doyenne des républiques. Il est considéré comme un micro-État.
Enclavé à l’intérieur de l’Italie entre l’Émilie-Romagne et les Marches, le pays comptait en février 2015, 32 793 habitants, dont 5 042 étrangers[1]. Il y a 12 973 Saint-Marinais résidant à l’étranger[2]. La République fait partie intégrante de la région historique du Montefeltro.
Histoire
Selon la légende locale, vers l’an 300, un modeste tailleur de pierres nommé Marinus aurait quitté son île natale d'Arborea, en Dalmatie, pour s’installer dans la ville de Rimini en tant que maçon. Avant même que la grande vague de persécution contre les chrétiens lancée par l’empereur Dioclétien en 303 n’ait commencé, le pieux Marinus prit la fuite et se réfugia sur le mont Titano, situé à proximité. Un nombre grandissant de persécutés vinrent le rejoindre, et établirent ainsi sur le Titano une communauté chrétienne. La date officielle de naissance de cette communauté, aujourd’hui, est conventionnellement fixée au .
En 313, à la suite de l’édit de tolérance de Constantin et de la fin des persécutions, Marinus fut ordonné diacre par l’évêque de Rimini. Une patricienne romaine convertie au christianisme, du nom de Donna Felicissima, lui fit par ailleurs don du mont Titano, dont elle détenait jusque là la propriété.
L’établissement définitif de la communauté de Saint-Marin est symbolisé par la mort de son fondateur à l’automne de l’an 366, et surtout par ses derniers mots : « Relinquo vos liberos ab utroque homine. » (« Je vous laisse libres des autres hommes. »).
Vers l’an 1200, l’accroissement continuel de la population avait fini par rendre nécessaire une expansion territoriale, et il fut procédé à deux reprises à l’achat de châteaux voisins et de leurs dépendances. Peu de temps auparavant, Saint-Marin était devenue une cité-république à part entière, dotée de son propre code juridique. Le plus ancien des codes ayant pu être conservé date de l’an 1295. Au cours des trois siècles suivants, les lois saint-marinaises furent constamment précisées et mises à jour dans de nouvelles versions : le sixième et dernier code, publié le , est constitué de pas moins de six tomes et de 314 rubriques.
Dès cette époque, la république comptait pour sa protection sur une armée parfaitement formée et organisée, dans laquelle tout homme âgé de 14 à 60 ans était susceptible de servir en cas de conflit. À partir de 1243, la coutume fut prise d’élire deux capitaines-régents à la tête de la cité pour un mandat de six mois, une pratique encore en usage aujourd’hui.
La deuxième moitié du XIIIe siècle fut une période difficile pour la cité. La république de Rimini, d’obédience guelfe et alors sous la domination de la famille Malatesta, tenta de prendre le contrôle de Saint-Marin : seule une alliance contractée avec le gibelin comte d'Urbino Guy Ier de Montefeltro puis son fils Frédéric Ier permit de contrecarrer ce projet, au bout de plusieurs années de combats qui ne s’achevèrent qu’en 1299. Cette victoire ne mit cependant pas un terme aux tentatives d’annexion visant la ville. Dès 1291, un ecclésiastique nommé Teodorico tenta de soumettre les Saint-Marinais au pape et à l’impôt : une longue dispute juridique s’ensuivit et fut résolue par un célèbre homme de droit et érudit originaire de Rimini, Palamede, qui trancha en faveur de Saint-Marin. À peine cinq ans plus tard, en 1296, ce fut la famille Feretrani qui tenta de revendiquer ce territoire, mais sans succès : un nouveau jugement de Palamede, communiqué par ailleurs au pape Boniface VIII, établit cette fois clairement la souveraineté pleine et entière des Saint-Marinais.
Le conflit séculaire opposant la petite république à la famille Malatesta se termina en 1463 par la victoire de Saint-Marin, à l’issue de laquelle le pape Pie II attribua à la République les trois seigneuries de Fiorentino, Montegiardino et Serravalle. L’année suivante, la seigneurie voisine de Faetano fut volontaire pour intégrer à son tour la communauté saint-marinaise : cet épisode constitue à la fois la dernière guerre et la dernière expansion territoriale de Saint-Marin. César Borgia, le célèbre duc de Valentinois et fils du pape Alexandre VI, a certes envahi Saint-Marin en 1503 pour y imposer sa domination autoritaire. Néanmoins cette occupation fut de courte durée : l’armée de Borgia fut anéantie lors d’une révolte du duché d’Urbin, à laquelle participèrent d’ailleurs quelques Saint-Marinais. La République abrita une petite communauté juive, forte d'une cinquantaine de personnes, jusqu'à la fin des années 1670[3]. La communauté était organisée autour du banquier, qui favorisait la venue d'autres Juifs, commerçants, orfèvres, ou encore merciers. Si la petite communauté était concentrée dans une rue, la « Contrada Santa Croce », surnommée aujourd'hui encore le « ghetto »[réf. nécessaire], les Juifs de San Marino, au contraire de leurs coreligionnaires des Marches, ne furent jamais reclus dans un ghetto.
Une nouvelle invasion du territoire fut l’occasion de ressusciter la fierté nationale des Saint-Marinais : le , le cardinal Giulio Alberoni, légat du pape en Romagne, s’attaqua à la République. Alberoni agissait ainsi pour son compte personnel et non par ordre du pape, et c’est vers ce dernier que Saint-Marin se tourna. Clément XII envoya sur place le cardinal Enrico Enriquez pour lui rendre compte de la situation. Sur la base des indications fournies par ce dernier, le pape enjoignit immédiatement au cardinal Alberoni de libérer Saint-Marin : le , moins de six mois après l’invasion, la République retrouva ainsi sa liberté.
Lorsqu’à partir de 1796, Napoléon Bonaparte assura sa domination à travers toute l’Italie en y fondant plusieurs États-satellites (République romaine à Rome, République parthénopéenne à Naples, etc.), Saint-Marin s’empressa de conclure des accords commerciaux avec ces nouvelles entités politiques, manifestant ainsi son alliance avec Bonaparte.
Il est souvent rapporté[Par qui ?] que Bonaparte, au cours de la campagne d’Italie, aurait donné l’ordre à ses troupes de s’arrêter aux frontières de Saint-Marin et de ne pas les franchir — le futur empereur était, selon plusieurs témoignages[Lesquels ?], un grand admirateur de ce petit État qui n’avait jamais fait acte de soumission à quiconque. En guise d’hommage, il voulut même offrir à Saint-Marin deux canons, plusieurs chariots de céréales et surtout une expansion territoriale jusqu’à la mer. La perspective d’étendre leur territoire et de s’imposer aux yeux des autres nations fut déclinée. La communauté avait en effet conscience qu’il leur aurait été par la suite impossible de vivre en paix avec leurs voisins. Seuls les chariots de victuailles, moins compromettants, trouvèrent grâce à leurs yeux.
Pendant toute la période dite du Risorgimento, au cours de laquelle les mouvements révolutionnaires se multiplièrent en Italie, Saint-Marin servit de terre d’asile à de nombreux exilés. Après la répression des révolutions de 1848/49, le célèbre Giuseppe Garibaldi y trouva par exemple refuge, avant de recevoir en 1861 la citoyenneté saint-marinaise.
Dès le , un traité d’amitié et de coopération fut conclu entre Saint-Marin et le nouveau Royaume d'Italie, les deux États y étant considérés sur un pied d’égalité. La convention fut renouvelée le .
Après l’accession au pouvoir le des deux premiers capitaines-régents d’idéologie fasciste, le parti fasciste saint-marinais (Partito Fascista Sammarinese) remporta la majorité absolue des sièges lors des élections du 4 avril. Par la suite, et malgré sa collaboration affichée avec le dictateur Benito Mussolini, la République ne fournit aucun soldat aux Forces armées italiennes. Par ailleurs, la traditionnelle neutralité du petit État conduisit le gouvernement fasciste de Saint-Marin à ne pas s’engager officiellement dans la Seconde Guerre mondiale. Le vit finalement la dissolution du parti fasciste saint-marinais, trois jours après le renversement de Mussolini. Le petit État accueillit par la suite près de 100 000 réfugiés fuyant les combats plus au sud.
Après avoir chassé les troupes allemandes de la région, les États-Unis s’installèrent à Saint-Marin à titre provisoire jusqu’en , notamment pour aider au rapatriement des nombreux réfugiés qui s’y trouvaient.
Le pays a la particularité d'avoir été le premier pays d'Europe de l'Ouest à avoir un gouvernement communiste : entre 1945 et 1957, le Parti communiste saint-marinais gouverne en coalition avec le Parti socialiste saint-marinais. Saint-Marin est ainsi le premier pays au monde dans lequel un parti communiste est arrivé au pouvoir à la suite d'élections libres. Une nouvelle coalition dominée par les communistes - alliés cette fois à un autre parti socialiste minoritaire - gouverne entre 1978 et 1986, date à laquelle les communistes ont constitué un gouvernement avec leurs adversaires traditionnels du Parti démocrate-chrétien saint-marinais, les démocrates-chrétiens étant cette fois majoritaires. En 1990, le Parti communiste, imitant le Parti communiste italien, abandonna l'idéologie marxiste-léniniste et se rebaptisa Parti progressiste démocrate.
Saint-Marin est devenu en 1988 un membre du Conseil de l’Europe et a adhéré en 1992 à l’Organisation des Nations unies.
Politique
Subdivisions
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Saint-Marin est un État indépendant. C'est une des plus anciennes républiques du monde après l'Islande, et c'est en tout cas la plus ancienne république du monde ayant continuellement existé depuis sa création. Sa Constitution, qui date de 1600, est la plus ancienne constitution encore en vigueur de nos jours.
Le pouvoir législatif revient au Grand Conseil général (Consiglio Grande e Generale), dont les soixante membres sont élus par les citoyens tous les cinq ans. Le Conseil approuve le budget de l’État et nomme les deux capitaines-régents. Ces derniers sont concurremment chefs de l’État et dirigent le Congrès d’État (Congresso di Stato) : ils restent six mois en fonction et sont nommés solennellement deux fois par an, le 1er avril et le 1er octobre. Cependant, ils peuvent être élus pour un deuxième mandat, mais cela arrive très rarement. Certains ont à nouveau occupé ce poste après un certain laps de temps. Les deux capitaines-régents parlent d'une seule voix.
Le Congrès d’État, dirigé par les capitaines-régents, détient le pouvoir exécutif. Il est composé de dix secrétaires d’État (Segretari di Stato).
Le « Conseil des Douze » (Consiglio dei XII) est élu par le Grand Conseil général pour toute la durée de la législature. Il constitue le sommet de la juridiction administrative et la plus haute instance juridique de la République.
L’Arengo était autrefois une institution médiévale regroupant tous les chefs de famille. Ses prérogatives ont depuis été transférées au Consiglio Grande e Generale. On désigne désormais sous le nom d’Arengo l’ensemble des Saint-Marinais disposant du droit de vote. Les citoyens sont convoqués deux fois par an au Conseil, le dimanche suivant l’entrée en fonction des capitaines-régents, et peuvent ainsi soumettre des questions d’intérêt public à leurs représentants.
La République de Saint-Marin entretient actuellement des relations diplomatiques et consulaires avec plus de soixante-dix pays, à l’intérieur comme à l’extérieur du continent européen. Les représentations diplomatiques du pays à l’étranger ont le plus souvent rang de consulats ou de consulats généraux, par exemple le consulat général de Francfort-sur-le-Main.
Saint-Marin est membre de nombreuses organisations internationales, dont l’Organisation des Nations unies, l’UNESCO, le Conseil de l’Europe, le Fonds monétaire international, l’Organisation mondiale de la santé ou la Cour pénale internationale. La République entretient également des relations officielles avec l’Union européenne et participe aux travaux de l’OSCE. Le 20 octobre 2013, un référendum a eu lieu, avec comme résultat 50,28 % (soit 6 733 voix) en faveur de l'ouverture d’une procédure d’adhésion de Saint-Marin à l’UE ; cependant le quorum n'a pas été atteint pour valider ce vote[4].
Subdivisions
Le territoire de Saint-Marin est divisé en neuf castelli (Châtellenie équivalant aux communes) reprenant les anciennes délimitations des seigneuries. Chaque castello dispose d’un conseil municipal élu par les habitants, la Giunta, dont la présidence est assurée par un « capitaine » (Capitano) élu tous les cinq ans.
Castello | Code postal |
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Saint-Marin | 47890 |
Acquaviva | 47892 |
Borgo Maggiore | 47893 |
Chiesanuova | 47894 |
Domagnano | 47895 |
Faetano | 47896 |
Fiorentino | 47897 |
Montegiardino | 47898 |
Serravalle | 47899 47891 |
Géographie
La République de Saint-Marin (43° 56’ 06’’ N, 12° 26’ 56’’E) se situe à la pointe orientale du massif montagneux des Apennins. Le pays est frontalier de deux régions italiennes : l’Émilie-Romagne au nord-est, et les Marches au sud-ouest.
Le territoire saint-marinais, de la forme d’un quadrilatère aux côtés irréguliers, est pour l’essentiel très accidenté. Sa superficie est de 60,57 km2, c’est-à-dire inférieure à de nombreuses villes moyennes européennes. Les douze kilomètres séparant les extrémités nord et sud du pays sont dominés par l’imposante masse calcaire du mont Titano (rocher du Titan), qui culmine à 739 mètres. La ville de Saint-Marin se situe d’ailleurs au pied de son versant sud-ouest.
Deux principaux cours d’eau prennent leur source à Saint-Marin : l’Ausa et le Fiumicello. Les deux autres rivières, le San Marino et le Marano, ne font que traverser le pays.
Saint-Marin est soumis à un climat de type méditerranéen, qui a néanmoins tendance à s’adoucir par rapport à la côte en raison de l’altitude. En été, les températures varient de 20 à 30 °C, et en hiver de -2 à 10 °C. Les saisons estivales particulièrement chaudes peuvent néanmoins conduire le thermomètre jusqu’à 35 °C, et il arrive en hiver de passer sous la barre des -5 °C, auquel cas le mont Titano peut se couvrir de neige. Les précipitations tendent à se répartir de manière harmonieuse tout au long de l’année, pour atteindre un niveau moyen de 550 mm par an.
Les pentes abruptes du mont Titano, tout comme les autres paysages escarpés de Saint-Marin, sont recouverts d’une végétation assez dense, typique de l’écosystème méditerranéen. On y trouve aussi bien des forêts à essences feuillues, remplies d’érables et de chênes, que des étendues de conifères, en particulier de nombreux pins. Dans les zones broussailleuses et buissonnières du maquis dominent le laurier[Lequel ?], la myrte, la lavande, des fraisiers et les oliviers.
La faune de la région se compose surtout d’espèces ayant su s’adapter ou même profiter de la présence humaine, et que l’on peut par conséquent observer à proximité des habitations : c’est notamment le cas du renard, du lièvre, du hérisson et de la martre. D’autres animaux, comme le chevreuil ou la belette, ont élu domicile dans les étendues forestières, qui offrent une bonne protection. Les espèces d’oiseaux sont tout aussi variées : des faucons nichent par exemple sur les rochers les plus abrupts ou au sommet des arbres. Parmi les oiseaux chanteurs, on compte entre autres le rossignol, le loriot, le chardonneret, le serin et la linotte mélodieuse.
Économie
Saint-Marin ne possède aucune ressource naturelle : son territoire est donc principalement tourné vers l’agriculture et la sylviculture, deux domaines cependant en déclin en raison de l’accroissement de la population. On cultive notamment les céréales, la vigne, les olives et les fruits. L’élevage se concentre pour l’essentiel sur les bœufs et les cochons.
Jusqu’aux années 1960, les Saint-Marinais vivaient principalement de l’agriculture, de l’élevage et de l’exploitation de quelques carrières de pierre. Depuis, les activités du petit pays se sont diversifiées avec l’essor de l’artisanat, du commerce et même de l’industrie, tous ces domaines ayant été favorisés par l’explosion du tourisme. Parmi les produits locaux, on compte des objets en céramique, des meubles, des confiseries, des liqueurs, de la peinture et du vernis, ou encore des produits textiles en soie.
Saint-Marin exporte surtout du vin et de la laine, des produits artisanaux et des timbres. La vente de timbres saint-marinais aux passionnés de philatélie à travers le monde assure en effet 10 % du PIB national. L’autre grande source de profits, le tourisme, représente directement ou indirectement plus de 60 % des revenus de l’État : aucun impôt ou presque n’est exigé des habitants. Les importations, quant à elles, consistent principalement en produits manufacturés et en biens de grande consommation. Mais Saint-Marin doit également se procurer de l’or en quantité importante pour ses nombreux orfèvres et bijoutiers.
Le revenu annuel net moyen s’élève à 12 125 euros (2005). 52 % de la population active travaille dans le secteur des services, 41 % dans le secteur secondaire et 7 % dans l’agriculture. L’inflation reste modérée, à 2,6 %.
Jusqu’à l’entrée en vigueur de l’Union économique et monétaire, la monnaie du pays était la lire italienne. En 1972, et après une interruption de 34 ans, Saint-Marin avait recommencé à frapper ses propres pièces de monnaie (les lires saint-marinaises), qui pouvaient s’utiliser indifféremment de la lire italienne et avaient la même valeur. Quelques pièces en or furent également frappées un peu plus tard, mais n’avaient cours légal que sur le territoire de la République. Depuis le , à la suite d'un accord avec l’Union européenne, Saint-Marin utilise officiellement l’euro comme nouvelle monnaie, et a l’autorisation de frapper ses propres pièces avec une face nationale, tout comme les États-membres de la zone euro.
Transports
- Il existait un chemin de fer à voie étroite, reliant Rimini à Saint-Marin, qui fut fermé le 4 juillet 1944, à la suite des bombardements qui l'avaient gravement endommagé.
- L'aéroport Federico-Fellini de Rimini sert également d'aéroport international à la République de Saint-Marin qui est mentionnée sur la page d'accueil du site de l'aéroport.
- Les transports urbains et interurbains au sein de la république, y compris le téléphérique de Saint-Marin, sont assurés par une entreprise publique multiservices, l'Azienda Autonoma di Stato per i Servizi Pubblici (AASS - « Entreprise autonome d'État pour les services publics »).
Société
Langue
La langue officielle de Saint-Marin est l’italien. Du fait de la forte affluence touristique dans la région, presque tous les habitants peuvent cependant s’exprimer couramment dans une autre langue, le plus souvent en anglais, en allemand ou en français.
Le romagnol, un dialecte du nord-italien, est en outre assez répandu à Saint-Marin, en particulier chez les personnes les plus âgées.
Religion
92,3 % de la population est de confession catholique et seuls 3 % des habitants se déclarent sans religion. Cette prédominance de l’Église catholique romaine se retrouve dans le paysage architectural de la République, qui compte plusieurs églises, ainsi que d'une basilique monumentale. Le territoire de la République dépend du diocèse de San Marino-Montefeltro dont la juridiction s'étend sur une partie des provinces italiennes voisines.
Démographie
La population saint-marinaise s’élevait en février 2015 à 32 793 habitants[1]. Elle se compose à 83,1 % de Saint-marinais de souche et à 12 % d’Italiens. Près de 13 000 ressortissants de Saint-Marin vivent par ailleurs à l’étranger[2]. Le pays, en raison de sa taille réduite, a une forte densité de population, de l’ordre de 475 habitants par km2. Le taux de natalité atteint 10,3 ‰ tandis que le taux de mortalité n’est que de 8 ‰, ce qui fait que la population connaît toujours un accroissement naturel positif.
La capitale, Saint-Marin, ne compte que 4 079 habitants : la population se concentre en effet davantage dans les deux castelli de Serravalle, avec 10 733 habitants, et de Borgo Maggiore, avec 6 741 habitants. Suivent, après la capitale, Domagnano (3 393 hab.), Fiorentino (2 530 hab.), Acquaviva (2 119 hab.) et Faetano (1 176 hab.). Les autres castelli sont plutôt des villages ruraux : c’est le cas de Chiesanuova (1112 hab.) et de Montegiardino (915 hab.)[5].
Culture
La célébration de la fête nationale, le 3 septembre (en référence au 3 septembre 301) est ponctuée de festivités populaires et folkloriques.
La nomination des capitaines-régents tous les six mois, de même, est l’occasion d’une grande cérémonie. À ce titre, la garde du Grand Conseil général (Guardia del Consiglio Grande e Generale) joue un rôle déterminant : fondée à la suite de la victoire remportée contre le cardinal Alberoni en 1740, ce corps de garde composé de citoyens volontaires utilise toujours ses uniformes historiques et reste habilité à assurer la protection des capitaines-régents et du Conseil. Les gardes, de concert avec les principales personnalités temporelles et spirituelles de Saint-Marin, organisent ainsi les festivités liées à l’entrée en fonction des deux nouvelles têtes de l’exécutif.
Saint-Marin possède une petite université, l’Università degli Studi di San Marino. Elle comprend notamment le Centre international d’études sémiotiques et cognitives, fondé par l’auteur italien Umberto Eco. Avant l’apparition de cet établissement, Saint-Marin disposait déjà d’un institut privé et soutenu par le gouvernement, l’Académie internationale des sciences de Saint-Marin (Accademia Internazionale delle Scienze San Marino, ou « AIS San Marino »), dont l'une des langues officielles est l'espéranto. Cette dernière a néanmoins transféré la plupart de ses activités à l’étranger.
La ville de Saint-Marin compte de nombreux musées. Le palais Pergami Belluzzi abrite ainsi le musée national (Museo di Stato) et ses milliers de pièces retraçant l’histoire de Saint-Marin : découvertes archéologiques, documents historiques, pièces de monnaie et toiles de peinture. L’édifice appelé « Deuxième Tour », quant à lui, contient un musée des Armes antiques (Museo delle Armi Antiche) proposant au visiteur plus de 1 500 pièces couvrant principalement la période allant du XVe au XVIIe siècle.
Gastronomie
L'Italie a beaucoup influencé la gastronomie de Saint-Marin avec les pâtes, les plats de viandes grillées, etc. Les desserts sont aussi beaucoup présents dans la gastronomie de Saint-Marin comme la caciatello (gâteau à la crème fraîche), les beignets aux raisins d'or ou encore le bustrengo (gâteau à la Polenta et aux pommes).
Sport
Sports mécaniques
Auto
Le Grand Prix automobile de Saint-Marin n’avait pas lieu sur le territoire du petit pays mais 100 km plus au nord-ouest, à Imola, sur le circuit Enzo e Dino Ferrari. Cette circonstance tient à une suite d'événements remontant au début des années 1980.
En 1980, le Grand Prix automobile d'Italie, traditionnellement organisé à Monza, avait été transféré à Imola. À la suite de nombreuses protestations, cette décision fut annulée dès l’année suivante. Afin toutefois de ne pas avoir à renoncer au circuit d’Imola, situé au cœur de l’univers Ferrari, le Grand Prix automobile de Saint-Marin vit le jour en 1981, et continua à être organisé jusqu'en 2006. Il fut marqué notamment par les décès de Roland Ratzenberger aux essais et de Ayrton Senna en course lors de l'édition de 1994.
Moto
La République de Saint-Marin a également servi de prête-nom à plusieurs manches du championnat du monde de vitesse moto. Le Grand Prix moto de Saint-Marin s'est disputé, à l'instar du Grand Prix de Formule 1, sur le tracé d'Imola (en 1981 et 1983) mais également sur le circuit du Mugello (en 1982, 1984, 1991 et 1993) ainsi que sur celui de Misano (de 1985 à 1987, et depuis 2007).
Football
Malgré sa population très réduite, le pays dispose de son propre championnat de football, dont les modalités sont gérées par la fédération nationale (Federazione Sammarinese Giuoco Calcio, ou FSGC). Cette dernière, fondée en 1931, regroupe quinze équipes, qui s’affrontent tout d’abord au sein de deux groupes de sept ou huit équipes. Les trois meilleures équipes de chaque groupe jouent ensuite pour la coupe.
Le Saint-Marin Calcio participe cependant au championnat d'Italie de Série C1 (troisième division italienne).
Saint-Marin compte une équipe nationale de football depuis 1986. L’équipe nationale a connu en tout 67 défaites, et n’a pour l’instant gagné qu’une seule fois : le , sous la supervision de l’entraîneur Giampaolo Mazza, les Saint-marinais battirent le Liechtenstein 1 à 0 lors d’un match amical.
Divers
Saint-Marin a pour codes :
- .sm, selon la liste des Internet TLD (Top level domain),
- RSM, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques,
- SM, selon la norme ISO 3166-1 alpha-2 (liste des codes pays),
- SM, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, alpha-2,
- SMR, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3,
- SMR, selon la liste des codes pays du CIO,
- SMR, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3,
- T7, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs,
Notes et références
- 1 2 3 (it) « Bilancio Demografico (movimento della popolazione residente) », sur Ufficio Informatica, Tecnologia, Dati e Statistica della Repubblica di San Marino (consulté le 3 avril 2015)
- 1 2 (it) « Sammarinesi residenti all estero per sesso e nazione », sur Ufficio Informatica, Tecnologia, Dati e Statistica della Repubblica di San Marino (consulté le 3 avril 2015)
- ↑ http://www.publibook.com/librairie/livre-universitaire.php?isbn=9782748372236
- ↑ Saint-Marin : Le quorum l’emporte, La Tribuna Sammarinese', repris par Vox Europ, 21 octobre 2013
- ↑ (it) « Popolazione Residente per Castello », sur Ufficio Informatica, Tecnologia, Dati e Statistica della Repubblica di San Marino (consulté le 3 avril 2015)
Voir aussi
Articles connexes
- Liste des capitaines-régents de Saint-Marin
- Vallée du Marecchia, la géologie de Saint-Marin, de San Leo, Verucchio et Torriana.
Liens externes
- (it) Grand Conseil général
- (it) Régence de la République
- (it) (en) Office du tourisme de Saint-Marin
- Catégorie Saint-Marin de l’annuaire DMOZ
- Sites officiels de la République de Saint-Marin, depuis l'annuaire Yahoo
- Portail de Saint-Marin