Umberto Eco
Linguiste occidental – XXe siècle
Umberto Eco en 2007.
Naissance |
à Alexandrie, Italie |
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Nationalité(s) | Italienne |
Profession(s) | philosophe, écrivain, romancier (en), essayiste (d) et pédagogue (d) + |
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Intérêts | Linguistique, sémiotique, herméneutique, épistémologie, esthétique, littérature |
Idées remarquables | Signe, encyclopédie, métaphore, lecteur modèle, les limites de l'interprétation |
Œuvres principales |
Le Nom de la rose Le Pendule de Foucault Lector in fabula Sémiotique et Philosophie du langage Les Limites de l'interprétation |
Distinction-s | officier de la Légion d'honneur (d), commandeur des Arts et des Lettres (d), Pour le Mérite pour les sciences et arts (d), prix de l'État autrichien pour la littérature européenne, grand officier de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne (d) et prix Princesse des Asturies en communication et humanités (d) + |
Membre de | collège de 'Pataphysique et Académie des Lyncéens + |
Influencé par | Aristote, Abélard, Thomas d'Aquin, Guillaume d'Ockham, Charles S. Peirce, Karl R. Popper, Roland Barthes |
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Signature
Umberto Eco, né le à Alexandrie dans le Piémont (Italie), est un universitaire, érudit et romancier italien. Reconnu pour ses nombreux essais universitaires sur la sémiotique, l’esthétique médiévale, la communication de masse, la linguistique et la philosophie, il est surtout connu du grand public pour ses œuvres romanesques.
Titulaire de la chaire de sémiotique et directeur de l’École supérieure des sciences humaines à l’université de Bologne, il en est professeur émérite depuis 2008.
Biographie
Diplômé en philosophie en 1954 à l'université de Turin (avec une thèse sur Thomas d'Aquin), il s'intéresse dans un premier temps à la scolastique médiévale (Sviluppo dell'estetica medievale, 1959), puis à l'art d'avant-garde (L'Œuvre ouverte, 1962) et à la culture populaire contemporaine (Apocalittici e integrati, 1964). Il rencontre un succès immédiat en Italie.
Devenu ensuite un pionnier des recherches en sémiotique (La Structure absente, 1968, Trattato di semiotica generale, 1975), il développe une théorie de la réception (Lector in fabula, Le rôle du Lecteur) qui le place parmi les penseurs européens les plus importants de la fin du XXe siècle.
Son premier roman, Le Nom de la rose (1980) connaît un succès mondial avec 17 millions d'exemplaires vendus à ce jour[Quand ?] et des traductions en vingt-six langues, malgré un contenu dense et ardu. Umberto Eco met en application dans ce « policier médiéval » ses concepts sémiologiques et ses théories du langage, ceux-là mêmes qu'il enseigne à Turin. En 2002, le quotidien La Repubblica le vend comme supplément au journal (tirage spécial à cette occasion : 2 millions d'exemplaires).
Son deuxième roman, Le Pendule de Foucault (1988) connaît également un énorme succès, quoique pour des raisons inverses : le public, guidé par Eco, part à la découverte de symboles énigmatiques ou prophétiques, à rebours de la dénonciation de l'ésotérisme qui est pourtant le propos de l'auteur, mais celui-ci démontre par la même occasion que le lecteur est libre de ses interprétations (théorie qu'Eco continue de développer dans ses œuvres théoriques sur la réception, Les Limites de l'interprétation en 1990). Le livre tourne d'ailleurs en ridicule l'interprétation à outrance des faits avérés ou légendaires de l'histoire, en tirant avec un égal succès des dimensions d'un simple kiosque à journaux le même genre d'informations de portée cosmique que certains se croient fondés à lire dans celles de la pyramide de Khéops.
Umberto Eco donne ensuite plusieurs conférences sur ses théories de la narration en littérature, Six promenades dans les bois du roman et d'ailleurs (1996), sur la traduction, Experiences in translation (2000), et sur la littérature, De la littérature (2003).
Tout au long de sa carrière, il écrit régulièrement dans des quotidiens et des hebdomadaires des chroniques sur des sujets de l'heure, avec un souci de « débusquer du sens là où on serait porté à ne voir que des faits ».
Plusieurs recueils, dont seulement certains ont été traduits, regroupent les textes les plus amusants, Pastiches et Postiches (1988) (Diario minimo, 1963) et Comment voyager avec un saumon (1998) (Il secondo diario minimo, 1992). Certains autres recueils regroupent des textes plus polémiques, Croire en quoi (1998), Cinq questions de morale (2000), Islam et occident (2002).
Parmi ses activités les moins connues, Umberto Eco est membre du Forum international de l'Unesco (1992), de l'Académie universelle des cultures de Paris (1992), de l'Académie américaine des arts et des lettres (1998) et a été nommé au conseil de la bibliothèque d'Alexandrie (2003). Il a assuré en 1992-1993 un cours à la chaire européenne du Collège de France sur le thème « La quête d'une langue parfaite dans l'histoire de la culture européenne ».
Fin octobre 2009, Umberto Eco propose l'ouvrage Vertige de la liste qui est traduit par Myriem Bouzaher. Il est récompensé la même année de la médaille d'or du Círculo de Bellas Artes[1].
En 2010, il était alors titulaire de près de quarante doctorats honoris causa[2], dont, en France, de l'Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 (1986), l'université Stendhal-Grenoble 3[3] (1997), l'Université de Franche-Comté (2004), et l'Université Panthéon-Assas (2010).
Il est élu membre associé de l’Académie royale de Belgique (Classe des Lettres et des Sciences morales et politiques) le 7 mars 2011[4].
En 2015, il est couronné du Prix Alphonse-Allais pour l'ensemble de son œuvre[5].
Travaux
Il fonde en 1988 avec Alain le Pichon l'Institut international Transcultura, réseau universitaire international.
Depuis 20 ans, ensemble avec ses partenaires chinois, africains ou indiens, l’Institut développe une approche de la connaissance réciproque et des méthodologies qu’elle suscite. Il s’agit, en considérant la réalité des forces et des ressources culturelles en présence, de proposer des scénarios d’échanges culturels et artistiques, fondés sur ce principe de réciprocité.
L'abduction
Umberto Eco distingue quatre niveaux d'abduction[Notes 1]:
Œuvres traduites en français
Romans
Tous les romans sont traduits en français par Jean-Noël Schifano
- 1980 : Le Nom de la rose (Il nome della rosa) - Grasset, 1982 - Le roman a été augmenté d'une Apostille, traduite par M. Bouzaher.
- Prix Strega 1981 - Prix Médicis étranger 1982
- Adapté au cinéma en 1986 sous le même titre par Jean-Jacques Annaud, avec Sean Connery et Christian Slater.
- 1988 : Le Pendule de Foucault (Il pendolo di Foucault) - Grasset, 1990
- 1994 : L'Île du jour d'avant (L'isola del giorno prima) - Grasset, 1996
- 2000 : Baudolino (Baudolino) - Grasset, 2002
- Prix Méditerranée Étranger 2002
- 2004 : La Mystérieuse Flamme de la reine Loana (La misteriosa fiamma della regina Loana) - Grasset, 2005
- 2010 : Le Cimetière de Prague (Il cimitero di Praga) - Grasset, 560 pages, 2011
- 2015 : Numéro zéro (Numero zero) - Grasset, 224 pages, 2015 (ISBN 978-2246857709)
Essais
- Le Problème esthétique chez Thomas d'Aquin (1993) (traduction de Il problema estetico in Tommaso d'Aquino, 1970, édition revue et développée de Il problema estetico in San Tommaso, 1956, sa thèse de doctorat)
- Art et beauté dans l'esthétique médiévale (1997) (traduction de Arte e bellezza nell'estetica medievale, 1987, seconde édition de « Sviluppo dell'estetica medievale » in Momenti e problemi di storia dell'estetica, 1959)
- L'Œuvre ouverte (1965, seconde révision 1971) (version originale révisée de Opera aperta, 1962 et incluant Le poetiche di Joyce, 1965) (extrait)
- Il Nuovo Medioevo (1972) con Francesco Alberoni, Furio Colombo e Giuseppe Sacco (en espagnol : La Nueva Edad Media)
- Pastiches et postiches (1996) (version augmentée de Diario minimo, 1963)
- La Structure absente, introduction à la recherche sémiotique (1972) (édition révisée de La Struttura assente, 1968)
- Le Signe, histoire et analyse d'un concept, adapté de l'italien par Jean-Marie Klinkenberg (1988) (Segno, 1971).
- A semiotic Landscape. Panorama sémiotique. Proceedings of the Ist Congress of the International Association for Semiotic Studies, La Haye, Paris, New York, Mouton) 1979 (avec Seymour Chatman et Jean-Marie Klinkenberg).
- La Guerre du faux (1985 ; 2008 pour la nouvelle édition chez Grasset) (tiré de Il costume di casa, 1973; Dalla periferia dell'impero, 1977 ; Sette anni di desiderio, 1983)
- Beatus de Liébana (1982) (Beato di Liébana, 1973)
- La Production des signes (1992) (version partielle de A Theory of Semiotics, version anglaise de Trattato di semiotica generale, 1975)
- De Superman au Surhomme (1993) (Il superuomo di massa, 1976)
- Lector in fabula ou la Coopération interprétative dans les textes narratifs (1985) (Lector in fabula, 1979)
- Apostille au Nom de la Rose (Postille al nome della rosa, 1983)
- Sémiotique et philosophie du langage (1988, PUF) (Semiotica e filosofia del linguaggio, 1984, Einaudi)
- De bibliotheca (1986) (conférence du , Milan)
- Notes sur la sémiotique de la réception (1987) (Actes Sémiotiques IX, 81. Documents de recherche. Centre national de la recherche scientifique - groupe de Recherches sémio-linguistiques (URL7 de l'Institut national de la langue française) École des hautes études en sciences sociales)
- L'Énigme de la Hanau 1609 (1990) (Lo strano caso della Hanau 1609, 1989) (« Enquête bio-bibliographique sur l'Amphithéâtre de l'Éternel Sapience... de heinrich Khunrath. »)
- Les Limites de l'interprétation (1992) (I limiti dell'interpretazione, 1990)
- Comment voyager avec un saumon, nouveaux pastiches et postiches (1998) (traduction partielle de Il secondo diario minimo, 1992)
- Interprétation et surinterprétation (1995) (Interpretation and overinterpretation, 1992)
- La Recherche de la langue parfaite dans la culture européenne (1993) (La ricerca della lingua perfetta nella cultura europea, 1993) [détail des éditions]
- Six promenades dans les bois du roman et d'ailleurs (1996) (Six Walks in the Fictional Woods, 1994)
- Incontro - Encounter - Rencontre (1996) (en italien, anglais et français)
- Croire en quoi ? (1998) (In cosa crede chi non crede ?, 1996)
- Cinq questions de morale (2000) (Cinque scritti morali, 1997)
- Kant et l'ornithorynque (1999) (Kant e l'ornitorinco, 1997)
- (en) Serendipities: Language and Lunacy, Mariner Books, 1999
- De la littérature (2003) (Sulla letteratura, 2002)
- La Licorne et le Dragon, les malentendus dans la recherche de l'universel (collectif, 2003), sous la direction de Yue Daiyun et Alain Le Pichon, avec les contributions d'Umberto Eco, Tang Yijie, Alain Rey. Éditions Charles Léopold Mayer.
- Histoire de la beauté (2004) (Storia della bellezza, 2004)
- À reculons, comme une écrevisse (A passo di gambero, 2006)
- Dire presque la même chose, expériences de traduction (2007) (Dire quasi la stessa cosa, esperienze di traduzione, 2003)
- Histoire de la laideur (2007) (Storia della bruttezza)
- Histoire de la beauté (2008) (Storia della bellezza)
- La quête d'une langue parfaite dans l'histoire de la culture européenne Leçon inaugurale au Collège de France (1992), CD audio, Ed. Le Livre qui parle, 2008.
- Vertige de la liste (Vertigine della lista), Flammarion, 2009. Cet essai est le pendant d'une exposition et d'une séries de conférences orchestrés par Eco, invité du musée du Louvre en novembre 2009.
- De l'arbre au labyrinthe (2011) (Dall'albero al labirinto)
- Confessions d'un jeune romancier (2013)
- Histoire des lieux de légende (2013)
- Construire l’ennemi (2014)
- Écrits sur la pensée au Moyen Âge (2015)
En collaboration
- De consolatione picturae, entretien avec Gianfranco Baruchello, Milan, Galleria Schwarz, 1970
- Jean-Claude Carrière et Umberto Eco, N’espérez pas vous débarrasser des livres, Grasset, (ISBN 978-2246742715, présentation en ligne)[9]
Œuvres pour la jeunesse
- Les Trois Cosmonautes, avec Eugenio Carmi, Grasset, 1989
- La Bombe du général, avec Eugenio Carmi, Grasset, 1989
- Les Gnomes de Gnou, avec Eugenio Carmi, Grasset, 1993
Traductions
Umberto Eco a traduit en italien les Exercices de style (1947), l'un des ouvrages les plus célèbres de l'écrivain français Raymond Queneau dont il était ami et admirateur (proche, par beaucoup de ses travaux, de l'Oulipo). L'ouvrage a été publié en 1983 sous le titre Esercizi di stile.
Quelques distinctions
Parmi ses nombreuses distinctions[2], on peut citer :
- 1981 : Prix Strega pour Le Nom de la rose (Il nome della rosa)
- 1982 : Prix Médicis étranger pour Le Nom de la rose (Il nome della rosa)
- 1985 : Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres
- 1993 : Chevalier de la Légion d'honneur
- 2002 : Prix Méditerranée Étranger pour Baudolino (Baudolino)
- 2003 : Officier de la Légion d'honneur
- 2009 : médaille d'or du Círculo de Bellas Artes[1]
- 2011 : membre associé de l’Académie royale de Belgique (Classe des Lettres et des Sciences morales et politiques)[4]
- 2015 : Prix Alphonse-Allais pour l'ensemble de son œuvre[5].
- Docteur honoris causa
En 2010, il était alors déjà titulaire de près de quarante doctorats honoris causa[2], dont, en France, de l'Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 (1986), l'université Stendhal-Grenoble 3 (1997), l'Université de Franche-Comté (2004), et l'Université Panthéon-Assas (2010).
Adaptation de son œuvre au cinéma
- 1986 : Le Nom de la rose de Jean-Jacques Annaud, adaptation du roman éponyme de 1980 (traduit en français en 1982) ; avec Sean Connery et Christian Slater. Le film obtient le César du meilleur film étranger 1987.
Umberto Eco en personnage de roman
Dans le roman La Septième Fonction du langage du romancier français Laurent Binet, Umberto Eco tient un rôle important puisqu'il est chef suprême et incontestable , « le Grand Protagoras » du Logos Club, une organisation secrète au service de la rhétorique. Dans le roman, Eco se fait défier par Philippe Sollers, mais s'en sort à son avantage, contrairement à son challenger.
Notes et références
Notes
Références
- 1 2 (es) « Umberto Eco, Medalla de Oro del Círculo de Bellas Artes 19.05.2009 », sur Círculo de Bellas Artes (consulté le 1er janvier 2015).
- 1 2 3 « Curriculum vitæ d’Umberto Eco », sur l’Académie royale de Belgique (consulté le 29 juin 2013), p. 1.[réf. à confirmer]
- ↑ Université Stendhal-Grenoble 3.
- 1 2 « Umberto Eco », sur l’Académie royale de Belgique (consulté le 29 juin 2013)
- 1 2 Le Prix 2015, sur le site officiel.
- ↑ Eva Sandri, « La sérendipité sur Internet : égarement documentaire ou recherche créatrice ? », Cygne noir, no 1, (ISSN 1929-090X, lire en ligne)
- ↑ Pek Van Andel & Danièle Bourcier, De la sérendipité, Hermann, 2013, p. 75-83.
- ↑ Ilias Yocaris, « Relativisme cognitif et indétermination sémiotique : abduction et méta-abduction dans l’œuvre romanesque d’Umberto Eco », Cahiers de Narratologie, no 20, (lire en ligne)
- ↑ Catherine Portevin, « Le livre est une invention aussi indépassable que la roue ou le marteau », Télérama, no 3117, (lire en ligne)
Voir aussi
Article connexe
- Lecteur modèle
Liens externes
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