Boniface VIII
Boniface VIII | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Nom de naissance | Benedetto Caetani | |||||||
Naissance | 1235 Anagni | |||||||
Décès | Rome | |||||||
Pape de l’Église catholique | ||||||||
Élection au pontificat | ||||||||
Intronisation | ||||||||
Fin du pontificat | Rome | |||||||
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Boniface VIII (ca. 1235 - 1303), originaire d'Anagni dans le Latium en Italie, de son vrai nom Benedetto Caetani, est un pape de l’Église catholique romaine. Ses armes portaient des ondes, et son prénom original était Benedetto, qui signifie « béni » en italien. Le pape Boniface VIII lors de la querelle qui l'oppose à Philippe IV le Bel mourut de honte après avoir été frappé au visage par Sciarra Colonna, avec un gantelet de fer, accompagnant Guillaume de Nogaret, envoyé direct du Roi. Cet événement, qui relève plus que probablement de la légende, est connu sous le nom de l'attentat d'Anagni.
Biographie
D'abord avocat et notaire du pape à Rome, il obtint le chapeau de cardinal en 1281 par Martin IV et fut élu pape le après que Célestin V eut renoncé à ses fonctions. Bien que son élection fût régulière, on l'accusa d'avoir poussé son prédécesseur, qu'il fit emprisonner pour éviter le risque de schisme, à se retirer. Une fois arrivé au pouvoir, il mit l'interdit sur le royaume du Danemark.
De même que Grégoire VII, ce pontife voulait élever la puissance spirituelle au-dessus de la puissance temporelle, et prétendait disposer des trônes ; il eut de vifs démêlés avec les Colonna, qui soutenaient les droits de la couronne d'Aragon, avec l'empereur d'Allemagne, mais surtout avec Philippe le Bel en France. Il incita les princes allemands à se révolter contre Albert Ier.
Le conflit avec Philippe Le Bel s'envenima au sujet de la perception de certains impôts que Boniface VIII estimait revenir à l'Eglise. Le roi de France proclama un acte d'accusation contre le pape en mars 1303.
Il délia les sujets de Philippe le Bel de leur serment de fidélité et fulmina contre lui les célèbres bulles Clericis laicos, Ausculta fili– dont Pierre Flote, juriste du roi, écrivit une version falsifiée – et la fameuse Unam Sanctam prônant la supériorité des papes sur les rois (du spirituel sur le temporel). Boniface VIII écrivit également une bulle d'excommunication, Super Petri Solio, mais elle ne fut jamais publiée : le roi fit appel au concile et lui envoya certains hommes qui le firent prisonnier à Anagni. Il fut arrêté le dans la son palais[1] par Guillaume de Nogaret[2] , nouveau conseiller du roi, d'après les ordres de Philippe, qui voulait l'amener en France et le faire juger par un concile. Ce faisant, il se couvrit de sa tiare, prit en main sa crosse et les clefs, en disant : « Je suis pape, je mourrai pape ». Il se vit maltraité par Sciarra Colonna. Tiré des mains des Français le 9 septembre par une révolte de la population d'Anagni, il mourut peu après, à Rome le .
Il déclara les Fraticelli hérétiques en 1296.
Il canonisa Louis IX, désormais appelé saint Louis de France, au mois d'août 1297.
En 1298, il fit promulguer le recueil de décrétale appelé Sexte.
En 1299, Boniface VIII nomma Jean de Chevry, seigneur de Chevry et de Torcy évêque de Carcassonne[3],[4] de 1299 à sa mort en 1300.
Il créa le premier jubilé, ou année sainte, en 1300. Le succès fut considérable, l'afflux de pèlerins étant extraordinaire. Les fastes furent tels que Dante situa le début de son poème au cours de la semaine sainte et n'hésita pas, dans la Divine Comédie, à placer Boniface VIII dans la troisième bolge du huitième cercle, la fosse des simoniaques[5].
Notes et références
- ↑ le palais du pape Boniface VIII existe toujours; http://www.palazzobonifacioviii.it/
- ↑ Entre gloire curiale et vie commune : le chapitre cathédral d'Anagni au XIIIe siècle, Pascal Montaubin, Mélanges de l'École française de Rome, no 109-2, 1997, p. 303-442.
- ↑ http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1931_num_92_1_448946
- ↑ http://basilique-saint-nazaire.over-blog.com/article-eveche-de-carcassonne-64079697.html
- ↑ Divine Comédie (Enfer), XIX, 54.
Annexes
Bibliographie
- Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Union List of Artist Names • Bibliothèque nationale de France • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Institut central pour le registre unique • WorldCat
- Jean Coste, Boniface VIII en procès. Articles d'accusation et dépositions des témoins, Rome, L'Erma di "Bretschneider", 1995.
- Antoine de Lévis-Mirepoix, L’Attentat d’Anagni : Le conflit entre la Papauté et le Roi de France, NRF[Laquelle ?], 1969
- Agostino Paravicini Bagliani, Boniface VIII : Un pape hérétique ?, Payot, 2003
- Pour le contexte, cf. Yves Congar, L'Église, De saint Augustin à l'époque moderne (texte intégral), Paris, Cerf, 1997. Voir p. 90-296 et spécialement p. 252-262 sur Papes et canonistes, théoriciens du pouvoir pontifical comme « plenitudo potestatis »
- Tilmann Schmidt, Der Bonifaz-Prozess. Verfahren der Papstanklage in der Zeit Bonifaz'VIII. und Clemens'V., Cologne-Vienne, Böhlau Verlag, 1989.
- Julien Théry, « Le triomphe de la théocratie pontificale, du IIIe concile du Latran au pontificat de Boniface VIII (1179-1303) », dans Structures et dynamiques religieuses dans les sociétés de l’Occident latin (1179-1449), dir. Marie-Madeleine de Cevins et Jean-Michel Matz, Rennes : Presses Universitaires de Rennes, 2010, p. 17-31 En libre accès et téléchargeable sur le site academia.edu.
- Julien Théry, « Le pionnier de la théocratie royale. Guillaume de Nogaret et les conflits de Philippe le Bel avec la papauté », dans Guillaume de Nogaret. Un Languedocien au service de la monarchie capétienne, éd. B. Moreau, Nîmes, Lucie éditions, 2012, p. 101-128, disponible en ligne.
Articles connexes
- Attentat d'Anagni
- (la) La bulle Unam sanctam sur Wikisource
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