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Jean le Baptiste

Jean le Baptiste

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Saint Jean, Jean-Baptiste et Saint Jean-Baptiste (homonymie).
Jean le Baptiste
Image illustrative de l'article Jean le Baptiste
Jean-Baptiste prêchant dans le désert par Anton Raphael Mengs, 1760
Saint
Naissance premières décennies av. J.-C.
Décès vers 28[1] ,[2] - 29[3] 
Vénéré à Mosquée des Omeyyades à Damas
Vénéré par Chrétiens, musulmans et Mandéens
Fête 24 juin (nativité)
29 août (mort)
Saint patron Jordanie, Terre-Neuve, Florence, Gênes, Perth (ville d'Écosse), Porto, Turin, Ordre de Malte

Jean le Baptiste (hébreu : יוחנן המטביל Yo'hanan HaMatebil, arabe يحْيى, yaḥyā ), est un personnage de la tradition chrétienne et musulmane connu respectivement sous les noms de saint Jean-Baptiste et sous celui de Yahyâ ibn Zakariya (Jean fils de Zacharie). Il fut prédicateur en Judée avant Jésus de Nazareth. Le personnage de Jean le Baptiste est très important dans les Évangiles. L’historien juif Flavius Josèphe fait une mention de « Jean, surnommé Baptiste », un petit peu moins développée que celle des évangiles[j 1]. Les Actes des Apôtres en parlent très brièvement.

Dans le christianisme, Jean le Baptiste est le prophète[v 1] qui a annoncé la venue de Jésus de Nazareth et l’a désigné comme l’« agneau de Dieu ». Il lui a donné le baptême sur les bords du Jourdain[v 2],[N 1], et a laissé ses propres disciples le suivre. Précurseur du Messie, il est donc présenté dans les évangiles comme partageant beaucoup de traits avec le prophète Élie[4].

La religion mandéenne en fait son prophète principal.

C’est un saint chrétien, considéré par l'islam comme un prophète descendant de 'Îmran. Sa fête chrétienne est fixée au solstice d'été.

Le personnage de Jean le Baptiste

Saint Jean Baptiste, par Auguste Rodin, 1878 (musée d’Orsay).

« Flavius Josèphe évoque brièvement Jean et son activité de baptiste : « non pour la rémission de certaines fautes (ce qui contredit les données des évangiles synoptiques), mais pour la purification du corps, l'âme ayant été préalablement purifiée par la justice » (Antiquités judaïques XVII, 118-119 ; Histoire ecclésiastique I, 11, 6 ; Dem. évang. IX, 5, 17)[5]. » Chez Flavius Josèphe, le personnage de Jean est plutôt banalisé tout en cadrant avec ce que nous savons des mouvements baptistes de l'époque[5],[N 2]. Il apparaît respecté de ses contemporains[5] et ayant une grande influence sur les foules au point qu'Hérode Antipas le fasse arrêter de peur qu'il ne suscite une révolution. La déroute d'Antipas face à Arétas IV est d'ailleurs considérée au sein de la population juive comme une vengeance divine contre Antipas pour le punir de l'avoir mis à mort[6].

Les évangiles synoptiques synchronisent le début de l'activité de Jésus avec l'emprisonnement de Jean. Jésus le Nazaréen semble avoir « vécu un temps dans l'entourage de son cousin[7]. » « Les premiers disciples de Jésus semblent issus de l'entourage de Jean-Baptiste : André, Simon-Pierre, Philippe, Nathanaël (Jn I, 35-51)[7]. »

Prêtre dissident et juif « observant »

Jean est le fils de Zacharie un prêtre qui assure des fonctions au Temple de Jérusalem. Il appartient donc à une famille sacerdotale[8]. « Jean est un cohen-prêtre rural qui pourtant prône un pardon des péchés par le baptême et non par les rites du Temple. C'est surtout un solitaire à l'ascèse proverbiale (Mt 11, 18) non sans parallèle à l'époque[9]. » Ses traits et ses mœurs rappellent d'assez près ceux de Bannos, dont Flavius Josèphe s'était fait l'émule dans sa jeunesse[10]. À partir de son analyse des Mandéens qui se donnent le nom de nasôrayya (observants) et ce que disent les Pères de l'Église de la secte des nasaréens  à ne pas confondre avec les nazôréens  André Paul estime que le nom Nasôréens (nasôrayya) fut peut-être donné aux disciples de Jean le Baptiste[11]. « En arabe selon T. Fahd dans la notice « Sabi'a » de l'Encyclopédie de l'Islam, natsoraye/observants désigne l'une des deux branches de la secte musulmane des Sabi'un ou Sabéens, des baptistes apparentés aux Elkasaïtes au VIIe siècle et considérés dans le Coran comme faisant partie des Gens du livre/ahl al-kitab[12]. » L'évangile attribué à l'apôtre Jean localise l'activité de Jean Baptiste sur les rives du Jourdain[7].

Bien que Jean le Baptiste n'apparaisse dans aucun des Manuscrits de la mer Morte, pour certains critiques il pourrait un temps avoir appartenu au groupe des Esséniens[13], « pour le moins jusqu'à sa vocation (Lc 3,2)[8]. » Cet apparentement ne peut toutefois être ni récusé, ni confirmé[8].

Jean, nouvel Élie

Les quatre Évangiles citent, au sujet de Jean Baptiste, la prophétie d’Isaïe : (Is 40, 3) « Voix de celui qui crie dans le désert : rendez droit le chemin du Seigneur[v 3] ».

Dans les évangiles, Jean est présenté comme un nouvel Élie ou comme un Élie redivivus, comme l'ont été bien d'autres à l'époque y compris Jésus de Nazareth[5]. Même s'il n'a peut-être pas eu de contact direct avec les Esséniens, « il a été tributaire de tout un courant de réflexion sur la littérature prophétique et plus spécialement sur les message d'Isaïe ou l'enseignement d'Ézéchiel[5]. » L'audience de ce prophète apocalyptique n'a cessé de croître au point de susciter la réaction « d'Hérode » « il est de ceux qui comme déjà Amos ou Osée prennent fait et cause pour les petites gens qu'une interprétation rigoriste et outrancière de la Torah, ainsi que l'aliénation résultant de la domination romaine, écrasent[9]. »

« Ceux à qui il s'en prend avec le plus de virulence sont les dépositaires du pouvoir[7] » ainsi que leurs subordonnés, soldats, collecteurs d'impôts et autres publicains[7]. Les autorités religieuses font aussi partie de ses cibles[7].

À l'époque de Jésus, la tradition juive s'attendait à ce que la venue du « Messie fils de David » soit précédée par le retour du prophète Élie mystérieusement élevé au ciel dans un char de feu (2R 2, 16)[14]. Dans l'évangile attribué à Marc (Mc 9, 9-13) et celui attribué à Matthieu (Mt 17, 9-13), Jésus le considère comme le précurseur annoncé sous la figure d'Élie : « Je vous le dit : Élie est bien déjà venu et ils l’ont traité à leur guise. » Dans l'évangile attribué à Jean (Jn 1, 19-34), Jean Baptiste nie être Élie car son auteur appartient à une communauté qui dans les années 90-100 considérait que Jésus n'était pas « le Messie fils de David qui vaincra à Jérusalem », mais « le Messie fils de Joseph qui sera vaincu à Jérusalem » (cf. Esdras, IV et Manuscrits de la mer Morte).

Dans le christianisme, comme il est le tout dernier prophète ayant annoncé et préparé la venue du Messie, Jean Baptiste occupe une place tout à fait spéciale dans le christianisme, qui l'appelle le Précurseur, c'est-à-dire le héraut qui annonce l'arrivée imminente du Messie.

Naissance de Jean le Baptiste

Si on a une idée de la période de la mort de Jean le Baptiste qui est en général située entre 29 et 35[15],[16],[17], on ne sait rien en revanche sur la date de sa naissance et encore moins sur ses circonstances. Un seul texte traite de la naissance de Jean le Baptiste, il s'agit du récit d'enfance que l'auteur de l'évangile attribué à Luc a ajouté à la trame de celui attribué à Marc dans les années 80-90[18]. Ce texte à visée théologique est fortement légendé[19], au moins autant, sinon plus, que la partie centrale des évangiles synoptiques à laquelle il a été ajouté. Il indique qu'il serait né seulement six mois avant Jésus (Lc 1:26), qui lui même serait né au temps du « premier » recensement, alors que « Quirinius était gouverneur de Syrie (Lc 2:1-2) »[20]. Un recensement qui a eu lieu en 6 ap. J.-C.[20]. Toutefois, le même évangile place la naissance de Jean Baptiste « aux jours d'Hérode, roi de Judée (Lc 1:5) » qui est mort en 4 av. J.-C.[21]. De plus, la version slavonne de la Guerre des Juifs évoque une rencontre entre le Baptiste et l'ethnarque Hérode Archélaos qui est destitué en 6 ap. J.-C.[22],[N 3], ce qui voudrait dire que Jean était déjà un adulte au moment où Jésus est né. Pour un ensemble de raisons, des historiens comme Gilbert Picard ou Étienne Nodet estiment que Jean appartenait à la génération qui a précédé Jésus[21],[23], mais la plupart des critiques préfèrent dire que l'on ne sait rien de précis à ce sujet.

Jean Baptiste selon la tradition chrétienne

La naissance de Jean le Baptiste

Le baptême de Jésus (vitrail de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois)

L’Évangile selon Luc est le seul à évoquer la naissance de Jean le Baptiste :

« Mais l’ange lui dit : « Ne crains point, Zacharie, car ta prière a été exaucée. Ta femme Élisabeth t’enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jean. Il sera pour toi un sujet de joie et d’allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance. Car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin ni liqueur enivrante, et il sera rempli de l’Esprit saint dès le sein de sa mère ; il ramènera plusieurs des fils d’Israël au Seigneur, leur Dieu ; il marchera devant Dieu avec l’esprit et la puissance d’Élie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé . » (…) Le huitième jour, ils vinrent pour circoncire l’enfant, et ils l’appelaient Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole, et dit : « Non, il sera appelé Jean » (…) Zacharie demanda des tablettes, et il écrivit : « Jean est son nom. »

 Évangile selon Luc[v 4]

Il est le fils du prêtre Zacharie et d’Élisabeth, que le verset Luc 1, 36 qualifie de « parente », de Marie, la mère de Jésus[v 5], alors que la tradition musulmane indique que les deux femmes sont sœurs, ce qui peut s'entendre comme demi-sœurs. Comme celle de Jésus, la naissance de Jean est annoncée à Zacharie par l’archange Gabriel, qui lui dit que son fils à naître, Jean, sera rempli de l’Esprit saint et aura la puissance d’Élie.

Carrière publique

Le Baptême du Christ, par Verrocchio.

Jean mène une vie d'ascèse « caché dans le désert », se nourrissant de « sauterelles et de miel sauvage » (Matthieu III:4), et pratiquant le jeûne. Si on suit l'Évangile selon Luc pour dater vers l'an 29 le moment où Jean Baptiste commence à prophétiser, il est à cette époque installé sur les bords du Jourdain, où il pratique le « baptême de repentance » par immersion dans l'eau, ce qui est légèrement différent de la description de son baptême par Flavius Josèphe[5]. Jean réunit autour de lui de nombreux disciples, leur annonçant la venue d'un personnage plus important que lui, que la tradition chrétienne interprète comme le Messie : « Moi, je vous baptise avec de l'eau, pour vous amener à la repentance, mais vient celui plus fort que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit saint et le feu » (Matthieu III:11).

Selon l'évangile attribué à Matthieu (III:13-17), Jésus vient voir Jean pour être lui aussi baptisé. Jean lui dit : « C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi », et Jésus lui répondit : « Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. » Jean baptise donc Jésus et c'est au sortir de l'eau que ce dernier voit « l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui (Mt 3:16) », tandis « qu'une voix venue des cieux disait : " Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur (Mt 3:17). » Dans l'évangile attribué à Jean, le baptême de Jésus par Jean disparaît, ce dernier se contente de reconnaître Jésus comme « l'agneau de Dieu ».

La mort de Jean le Baptiste

Article détaillé : Date de la mort de Jean Baptiste.
Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste (1607), par Le Caravage.

Quelque temps après, la colère d'Hérode Antipas, tétrarque de Galilée et de Pérée, s'abat sur Jean, lequel lui reproche son union avec Hérodiade, l'épouse de son demi-frère Hérode Boëthos, appelé Philippe dans les évangiles attribués à Marc (Mc 6:17) et à Matthieu[N 4].

Selon l'évangile attribué à Marc (VI:14-29), Hérode (dont on suppose qu'il s'agit d'Hérode Antipas, malgré le titre de « roi » que lui donne l'évangéliste[24]), excédé par les critiques au sujet de son mariage, fait arrêter Jean et « le fait lier en prison[v 6] ». Sa femme Hérodiade voulait faire tuer Jean mais Hérode Antipas le protégeait, car il le « connaissait pour un homme juste et saint[v 7] » et « l'écoutait avec plaisir[v 7] ».

Peu après, un récit « plus pittoresque que solide »[25] rapporté par l'Évangile selon Marc[v 8], décrit les circonstances de la mise à mort de Jean.

« Or vint un jour propice, quand Hérode, à l'anniversaire de sa naissance (Mc 6:21) » donna une « un banquet pour les grands de sa cour, les officiers et les principaux personnages de la Galilée (Mc 6:21) ». La fille d'Hérodiade dansa et « elle plut à Hérode et à ses convives[v 9] ». « Le roi » lui dit : « Demande-moi ce que tu voudras… Ce que tu me demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume »[26],[N 5]. La fille d'Hérodiade demanda pour sa mère la tête de Jean Baptiste présentée sur un plateau. Hérode, fort attristé, envoya cependant un garde décapiter Jean dans sa prison, placer sa tête sur un plateau et la présenter à la jeune danseuse qui l'offrit à sa mère Hérodiade[27]. Dans les évangiles, le nom de la fille d'Hérodiade qui se livre à la danse n'est pas précisé. La tradition retient le nom de Salomé[28]

Ce récit est isolé et présente les traits d'une légende populaire. Il est inconnu de l'historien Flavius Josèphe, qui écrit d'après la commande que lui ont fait les empereurs Vespasien et Titus. Pour plusieurs auteurs, cette « séquence évangélique », « n'est pas sans évoquer le livre d'Esther[v 10],[29]. » Pour Claudine Gautier, « le récit évangélique emprunte à deux sortes de sources. Des sources vétérotestamentaires tout d’abord. Cette jeune fille à qui, parce qu’elle lui a plu au cours d’un banquet, un roi promet : « ce que tu me demanderas, je te le donnerai, jusqu’à la moitié de mon royaume » (Marc 6,23), n’est pas sans rappeler l’héroïne du livre d’Esther, à qui le roi Assuérus, séduit lui aussi au cours d’un banquet, fait mot pour mot la même promesse (Esther 5,3-6 ; 7,2). La première reçoit sur un plat la tête du Baptiste, la seconde obtient la mise à mort de Haman, le conseiller félon[30]. »

Flavius Josèphe de son côté dit simplement que Jean fut exécuté à Machéronte après y avoir été incarcéré, Hérode Antipas craignant que ce prophète n'utilise l'emprise qu'il avait sur la population pour la pousser à la révolte[31]. Outre cette crainte d'Hérode Antipas, Jean le Baptiste est probablement victime de sa prédication qui entend substituer l'immersion baptismale aux sacrifices, relativisant de la sorte l’importance du rôle des élites sacerdotales et celui du Temple, comme il est possible que son jugement des mœurs d'Hérode - fustigeant le souverain et son union scandaleuse avec la femme (Mc 6, 17) de son demi-frère - ait contribué également à sceller son sort, vers 28[32].

Le baptême de Jean Baptiste

« Le baptisme est une forme religieuse qui reporte sur les pratiques baptismales ce qui auparavant correspondait aux pratiques sacrificielles : le salut par les baptêmes et non plus par les sacrifices, ou si l'on préfère, le salut par l'eau des baptêmes et non plus par le feu des sacrifices[33]. »

Selon François Blanchetière, au Ier siècle, outre les Esséniens « entrent dans la catégorie des Baptistes, tout d'abord Jean le cousin de Jésus, précisément surnommé « le Baptiste », et ses disciples très souvent évoqués par les évangélistes, ou encore l'ermite Bannous qui, au témoignage de Flavius Josèphe un temps son disciple, “prenait nuit et jour dans l'eau froide de nombreux bains de purification (Vita 11)”, et de même les hémérobaptistes pratiquant le bain quotidien, les masbothéens, terme qui n'est peut-être qu'une traduction araméenne de « baptiste ». Tous ces groupes auraient été présents à Jérusalem, mais surtout sur les rives du Jourdain, avant de se replier vers la Transjordanie au moment de la première révolte[34] (vers 70). »

Selon André Paul, Jean Baptiste « pratiquait un rite d'immersion individuelle appelé « baptême » »[35]. Devenu un « homme au rayonnement notoire[35] », son surnom « dit bien l'objet de sa réputation : « le Baptiste », littéralement « l'Immerseur ». Ce mot dérive du grec baptizein, « plonger », « immerger » »[35]. « On venait à ce dernier « pour s'unir dans le baptême », dans un rite véritable d'initiation. Le but de l'acte était l'entrée signifiée, consacrée, dans un groupe d'élus »[35]. Le baptême de Jean servait également à « purifier le corps », l'âme étant purifiée au préalable « par la justice »[j 2].

Si Jean le Baptiste « compte parmi les sources directes du christianisme »[35], « la religion chrétienne se développa sur la base d'un corps de doctrines et de rites qui dépasse très largement le cadre baptismal. La survivance d'éléments judaïques ou judéo-chrétiens liés au courant baptiste de Jean est attestée au Ier siècle par les Actes des apôtres (19, 1-7) et jusqu'au IIIe par d'autres témoins »[35].

Jean le Baptiste chez Flavius Josèphe

Flavius Josèphe a, dans sa jeunesse, séjourné dans un groupe d'« esséniens » auprès d'un ermite du désert dénommé Bannos dont André Paul rapproche les mœurs de celles de Jean : « se content[ant] pour vêtement de ce que lui fournissaient les arbres, et pour nourriture, de ce que la terre produit spontanément, et us[ant] de fréquentes ablutions d'eau froide de jour et de nuit, par souci de pureté »[36]. Josèphe décrit le rite d'initiation baptismal de ce courant judaïque des disciples de Jean, rite qui signifiait et consacrait l'entrée des adeptes au sein d'un groupe d'élus et, au-delà, servait à « purifier le corps » tandis que l'âme était préalablement purifiée « par la justice »[35].

Une succession convoitée

Les tétrarchies de Philippe le Tétrarque et d'Antipas :
  •      Territoires sous l'autorité de Philippe le Tétrarque
  •      Territoires sous l'autorité d'Hérode Antipas
  •      Province romaine de Judée
  •      Possessions directes de l'empereur romain et statut incertain du territoire accolé à la Pérée
  •      Province romaine de Syrie
  •      Citées autonomes (Decapolis)
  • Le personnage de Jean le Baptiste apparaît fortuitement dans le XVIIIe livre des Antiquités judaïques[j 3] dont la plupart des historiens acceptent l'authenticité. Dans ce passage, Flavius Josèphe raconte une guerre entre le roi Arétas IV de Pétra (roi des Nabatéens) et Hérode Antipas qui résulte d'un conflit de succession après la mort de Philippe le Tétrarque en 33-34[37],[38]. Jusqu'à cette date, Philippe, le demi frère d'Antipas, était tétrarque (gouverneur) de Batanée, à laquelle plusieurs autres territoires mitoyens étaient rattachés.

    Philippe est « mort sans enfants[j 4] », sa succession excite donc les convoitises. Seul l'empereur romain Tibère a le pouvoir de donner ces territoires à qui il veut ou de les maintenir dans la province romaine de Syrie.

    Un projet de mariage prometteur

    Après les funérailles de Philippe, Hérode Antipas qui est tétrarque de Galilée et de Pérée décide de se rendre à Rome pour rencontrer Tibère[39]. Pour être nommé à la tête de la tétrarchie de Philippe par l'empereur et probablement pour demander aussi l'héritage d'Hérode le Grand[40], ou au moins le titre de « Roi ». Antipas a imaginé conforter sa position en se mariant avec Hérodiade[39], pourtant mariée à son demi-frère appelé Hérode par Flavius Josèphe et Philippe par les évangiles attribués à Marc et Matthieu[37]. « Partant pour Rome », là où tout se décide, Antipas « descend chez son frère » Hérode Boëthos (Hérode Philippe) et « il a l'audace de parler à Hérodiade de l'épouser », ce qu'elle s'empresse d'accepter[29],[40]. Toutefois ce « pacte » doit rester secret, les deux futurs époux étant mariés chacun de leur côté[6]. Ils conviennent toutefois qu'elle cohabitera avec lui « dès son retour de Rome »[40] et qu'il répudiera la fille d'Arétas IV, roi de Pétra[j 5],[41],[6]. En effet, pour sceller une alliance diplomatique, Arétas IV a donné en mariage une de ses filles appelée Phasaelis à Hérode Antipas, qui est l'un des fils d'Hérode le Grand[38].

    Défaite d’Antipas, punition divine

    Ruines de la cité fortifiée de Gamala, enjeu de la guerre entre Arétas IV et Hérode Antipas. (On entrevoit au fond, le lac de Tibériade.)

    Lorsque Antipas rentre de Rome vers 34[38], Phasaelis, sa femme, informée de « son accord avec Hérodiade[j 5] », lui demande « avant qu'il eût découvert qu'elle savait tout[j 5],[41] » de l'envoyer à Macheronte au sud de la Pérée, « sur les confins du territoire d'Arétas et de celui d'Antipas, sans rien dévoiler de ses intentions[j 5] »[41]. Avec l'aide d'officiers au service de son père, elle parvient à gagner la Nabathée, pour ne pas subir le déshonneur d'être répudiée[j 5],[41],[42].

    Le projet de mariage est donc désormais connu et c'est probablement à ce moment qu'intervient le Baptiste qui d'après les évangiles synoptiques critique fortement ce projet de mariage en disant à Antipas: « Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère (Mc 6:19) ». En effet, cette union choquait « en raison de l'interdiction légale du mariage avec la femme de son frère (Lév. 18, 16; 20, 21), que Jean-Baptiste rappelait sans ménagement[24],[N 6]. Selon les évangiles synoptiques, c'est à la suite de ces admonestations de Jean Baptiste, qu'Antipas le fait jeter en prison[43] puis décapiter quelque temps plus tard[43].

    Peu après que l'alliance entre Antipas et Arétas est brisée, celui-ci exploite le prétexte d'une contestation de frontières « du territoire de Gamala » et déclare la guerre à Antipas[38]. Une bataille a alors lieu et « toute l'armée d'Hérode est taillée en pièces à cause de la trahison de transfuges qui, tout en appartenant à la tétrarchie de Philippe, étaient au service d'Hérode [Antipas][j 6]. » Suivant Flavius Josèphe, cette défaite intervient « en juste vengeance de Jean surnommé Baptiste[j 6] ». La défaite d'Antipas est ainsi considérée au sein de la population juive comme une vengeance divine contre Antipas pour le punir d'avoir mis à mort Jean[6] et dont Arétas IV n'aurait été que l'instrument[6].

    Date de sa mort

    Détail de la façade de la chapelle des Pénitents-Noirs d'Avignon : deux anges portent la tête de saint Jean le Baptiste.
    Article détaillé : Date de la mort de Jean Baptiste.

    Selon Christian-Georges Schwentzel, Nikkos Kokkinos, Étienne Nodet ou Christiane Saulnier, suivre la chronologie de Flavius Josèphe revient à dire que Jean-Baptiste est mort peu de temps avant 36[15],[38], date de l'expédition d'Arétas IV contre Hérode Antipas qui est considérée par Josèphe comme une vengeance de la mort du Baptiste. Or, selon la chronologie qui est traditionnellement déduite des évangiles, la mort de Jean Baptiste se situe plutôt en 28/29, avant la crucifixion de Jésus qui aurait eu lieu vers 30 ou 33. Essayant de concilier les deux témoignages, Étienne Nodet et Christiane Saulnier déplacent la guerre entre Arétas et Antipas en 29, ce qui selon Schwentzel serait douteux, alors que l'immense majorité des historiens place cette bataille en 36[15],[38],[44],[45].

    D'autres auteurs ont tenté diverses résolutions de cette contradiction, en montrant que les évangiles n'entre pas en contradiction avec cette datation. C'est notamment le cas de Nikkos Kokkinos, qui situe la mort de Jean Baptiste en 35 et qui montre que cette datation n'entre pas en contradiction avec les évangiles et notamment avec l'évangile attribué à Luc, qui est le plus détaillé à ce sujet[46]. Pour lui, la crucifixion de Jésus aurait donc eu lieu à la pessah (pâque) 36, quelques mois avant le renvoi de Ponce Pilate par le légat de Syrie, Lucius Vitellius[46].

    Les disciples de Jean le Baptiste

    Une défaite infligée à Hérode Antipas aux alentours des années 29-36[47] par le roi Arétas IV amène l'historiographe de tendance pharisienne Josèphe - lui-même un temps disciple d'un baptiste nommé Bannous[48] — à mentionner Jean le Baptiste : une partie de la population judéenne interprète cette défaite comme un châtiment divin pour l'exécution de Jean[49].

    Dans les évangiles, certains disciples s'interrogent sur la prédication de Jésus, pendant l'incarcération de Jean. Pour Laurent Guyénot, si Jésus a bien été le disciple de Jean Baptiste et l'a reconnu comme « plus qu'un prophète », en revanche, Jean Baptiste n'a jamais soutenu le ministère de Jésus, et ne l'a pas proclamé Messie[50].[réf. insuffisante] Si Jean le Baptiste « compte parmi les sources directes du christianisme[35] », « la religion chrétienne se développa sur la base d'un corps de doctrines et de rites qui dépasse très largement le cadre baptismal. La survivance d'éléments judaïques ou judéo-chrétiens liés au courant baptiste de Jean est attestée au Ier siècle par les Actes des apôtres (19, 1-7) et jusqu'au IIIe par d'autres témoins[35]. »

    Selon les Actes des Apôtres, vers 50 à Éphèse (province proconsulaire d'Asie), un juif de naissance, venant d'Alexandrie et nommé Apollos (ou Apollonios[v 11]), est considéré par des disciples de Paul de Tarse (saint Paul) comme faisant partie de leur mouvement, « bien qu'il connût seulement le baptême de Jean[v 12],[51] (le Baptiste) ». Ainsi, la prédication de Jean le Baptiste aurait atteint l'Égypte à peine 15 ans après sa mort. Selon François Blanchetière, Appolos, « formé à Alexandrie dans un milieu qui ressemblait aux thérapeutes de Philon, avait adopté le baptême de Jean. Les membres du mouvement attendaient avec impatience la venue du Christ, le roi messianique qui les délivrerait de la domination des Romains »[51]. Comme les membres de la communauté d'Éphèse, Apollos devient alors « adepte de la Voie du Seigneur » (ou instruit de la Voie du Seigneur), ce qui est le nom des partisans de Jésus[N 7]. Les communautés messianistes d'Égypte en ont probablement disparu lors du massacre des Juifs d'Égypte sous Trajan qui a suivi la révolte des exilés (116-117).

    Il est néanmoins vraisemblable que des communautés juives baptistes se réclamant de lui aient continué à exister y compris après la répression des trois grandes révoltes juives (grande révolte (66-73), révolte des exilés (115–117), révolte de Bar Kokhba (132-135)) et notamment après la destruction de Jérusalem (135) et l'interdiction à tout Juif d'y pénétrer.

    Pour certains historiens ayant particulièrement étudié le judéo-christianisme, à l'instar d'André Paul ou Simon Claude Mimouni, les groupes mandéens existant actuellement en Irak et en Iran[52] relèvent du seul courant vraiment baptiste qui a persisté jusqu'à aujourd'hui[53],[54].

    Jean Baptiste dans la tradition musulmane

    Comme dans la tradition chrétienne, Jean Baptiste et Jésus (Yahya et Îsa) sont cousins. De même Zacharie, le père de Jean le Baptiste, élève Maryam la future mère de Jésus-Îsâ dans le Temple, alors que celle-ci est très jeune.

    La famille 'Imran à l’époque de Jean et de Jésus

    Maryam

    Article détaillé : Maryam.

    Le Coran fait référence à Maryam (la Vierge Marie chez les chrétiens) comme faisant partie de la maison d’Imran (en hébreu 'Amram). Maryam (Marie) y est appelée la « fille d’Imran »[v 13], ce qui est plus une référence à son ancêtre que le nom de son père réel, qui n’est pas nommé dans le Coran. La tradition musulmane interprète d’ailleurs le Coran, comme faisant référence à un père ancestral plutôt qu’à un père littéral. Le père ancestral dont il question est Amrân[v 14], haut fonctionnaire de pharaon, père de Moïse et de Aaron[55].

    Le Dictionnaire du Coran, tout comme la tradition musulmane, indiquent qu'une période de plus de mille ans séparerait l'ancêtre 'Imran et Maryam, la mère de Jésus-Îsâ. Indépendamment du fait de savoir si cela recouvre une réalité, ce qui semble recherché dans cette filiation, qu'elle soit réelle ou qu'elle ne se fonde que sur la similitude des noms et des situations, c'est de montrer que les êtres exceptionnels que sont Marie (Maryam), Jean le Baptiste (Yahya), Jésus (Îsâ), ont bien été élus par Dieu, puisque cela était écrit par avance dans le livre saint que deviendra la Bible. Les auteurs de cette comparaison, agissent ici comme les auteurs des évangiles canoniques.

    Joachim

    En revanche, la tradition chrétienne nous donne le nom juif du grand-père maternel de Jésus, dont le Coran nous dit seulement qu'il appartient à la famille 'Îram, il s’agit de Joachim. C’est ce que rapporte l’Évangile de Jacques, un évangile qui ne parle que de l’enfance de Jésus et qui pour cette raison est appelé protévangile de Jacques. Des pères de l’Église comme Origène, qui ont fait des études sur la généalogie de Jésus, nous rapportent aussi le même nom pour le père de Marie. Il convient de dire que ces études sur la généalogie de Jésus, ont peut-être été interdites très tôt dans l’Église de Rome, comme le montre par exemple une phrase écrite dans une lettre faussement attribuée à saint Paul qui déconseille fortement « de faire des généalogies ». Les travaux d’Origène font peut-être ici figure d’exception. Ils contredisent frontalement les deux généalogies que l’on trouve dans les évangiles attribués à Matthieu et à Luc, celles-ci étant d’ailleurs incompatibles entre elles dès le grand-père paternel de Jésus. La plupart des exégétes considèrent d’ailleurs ces deux généalogies comme contenant beaucoup plus d’éléments symboliques qu’historiques.

    Maryam et Élisabeth sont parentes

    La tradition musulmane ainsi que des érudits et des commentateurs du Coran font un parallèle entre « Maryam fille d'Imran » selon le Coran, c'est-à-dire Marie fille de Joachim et mère de Jésus selon les évangiles et Élisabeth la mère de Jean le Baptiste (Yahya), descendante d'Aaron dans l'Évangile de l'enfance ajouté à l'évangile attribué à Luc[v 15]. Ce qui n'est qu'un parallèle dans la tradition musulmane est plus précis dans l'évangile attribué à Luc, puisque Élisabeth est décrite comme une « parente » de Marie dans cet évangile.

    Dans la tradition chrétienne, Jean le Baptiste est le fils du prêtre Zacharie et d'Élisabeth, qui serait une cousine de Marie, la mère de Jésus (l'évangile attribué à Luc dit qu'Élisabeth est « une parente » de Marie, « cousine » serait une précision apportée par la tradition orale).

    Dans la tradition musulmane, Élisabeth s'appelle Îsha (ou Ashâ`) et est l'épouse de Zacharie et la mère de Yahya (le Baptiste). Selon le Dictionnaire du Coran, des historiens anciens indiquent que Îsha et Hannah (Élisabeth et Anne) « seraient deux sœurs, filles de Fâqûdh[56]. »

    Une famille de rang royal

    Dans la tradition musulmane, la mère de Maryam porte le nom de Hannah, l'équivalent arabe d'Anne, qui est le nom par lequel les chrétiens désignent la mère de Marie. Hannah est également honorée par les musulmans comme femme très vertueuse.

    De même dans la tradition musulmane, « dès sa conception, Marie est consacrée à Dieu[v 16] et confiée à sa naissance à Zacharie, le père de Jean le Baptiste[v 17]. Comme dans les évangiles apocryphes, Marie est élevée au Temple de Jérusalem[57] »

    Îmran est ici le nom de la famille ou de la dynastie, si l'on tient compte du fait que d'après les deux traditions, Jésus appartient à une famille pouvant prétendre à la royauté. Les pratiques de mariages entre membres proches de la famille que l'on retrouve dans les traditions chrétienne et musulmane, correspondent d'ailleurs aux pratiques des nombreux petits rois de la région à cette époque.

    'Îmran : parallèle avec le père de Moïse dans le Coran

    Le Coran se réfère au père de Moïse comme 'Îmran. 'Îmran est également, pour les musulmans, le nom du père de Marie et époux de Anne, qui n'apparaît pas dans le Nouveau Testament mais que les traditions chrétiennes appellent Joachim (Protévangile de Jacques[58]).

    La sourate III du Coran porte le nom de la famille de `Imrân ou `Imrân[v 18] (en arabe : al ʿimrān, آل عمران).

    Cette sourate fait l'éloge de la famille d'`Imrân. Elle crée un parallèle (d'aucuns disent une confusion), entre la famille de Jésus et celle de Moïse, Myriam, la sœur de Moïse étant comparée (confondue selon certains) avec Myriam (= Marie) la mère de Jésus. Jésus devenant un nouveau Moïse (Mūsā ou Moussa dans la tradition musulmane).

    Famille 'Îmran, généalogies parallèles

    La tradition musulmane ainsi que des érudits et des commentateurs du Coran font un parallèle entre « Maryam fille d'Imran » selon le Coran, et Élisabeth, descendante d'Aaron dans la Bible[v 19]. Ils interprètent ces deux phrases comme faisant référence à un père ancestral plutôt qu'à un père littéral. Dans l'islam, Maryam est aussi appelée la « sœur d'Aaron »[réf. nécessaire], ce qui serait une autre référence à l'ancêtre, dont elle descendrait. Le père littéral de Maryam porte aussi le nom d''Îmran dans la tradition musulmane, bien qu'il doive être distingué du père de Moïse et Aaron, et qu'il corresponde à Joachim dans le Nouveau Testament. Il est également considéré par les musulmans comme l'un des hommes vertueux présents à Jérusalem à cette époque. La mère de Maryam porte le nom de Hannah, l'équivalent arabe d'Anne. Elle est également honorée par les musulmans comme femme très vertueuse, à l'instar de sa fille. Anne(en arabe Hannah) et Elisabeth(en arabe Isha) étant des sœurs dans la tradition musulmane.

       Aaron * 
     `Amrâm 
      Moïse * 
     Jokébed ° 
       Myriam * 
     et 
      'Îmran
    Joachim * 
      Îsâ - Jésus * 
       Maryam 
     (Hannah)
    Anne ° 
     Élisabeth ° 
       Yahyâ - le Baptiste* 
      Zacharie 
     ° Personnage non cité par son nom dans le Coran
     * Personnage cité sous un autre nom dans le Coran

    « (Rappelle-toi) quand la femme d'`Imran dit : « Seigneur, je T'ai voué en toute exclusivité ce qui est dans mon ventre. Accepte-le donc, de moi. C'est Toi certes l'Audient et l'Omniscient ». Puis, lorsqu'elle en eut accouché, elle dit: « Seigneur, voilà que j'ai accouché d'une fille » ; or Allah savait mieux ce dont elle avait accouché ! Le garçon n'est pas comme la fille. « Je l'ai nommée Marie, et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre le Diable, le banni. » »

     Le Coran, « La Famille d’Imran », III, 35-36, (ar) آل عمران.

    Ces deux versets font penser à la mère de Marie mère de Jésus (Anne dans la tradition chrétienne), et dans ce cas `Imran est celui que la tradition chrétienne du Protévangile de Jacques, appelle Joachim.

    La sourate XIX (Marie / Myriam) est en principe consacrée à Marie la mère de Jésus  :

    « Sœur de Haroun, ton père n'était pas un homme de mal et ta mère n'était pas une prostituée[N 8]. »

     Le Coran, « Marie », XIX, 28, (ar) مريم.

    Dans d'autres passages du Coran, le mot « sœur » peut prendre le sens d'appartenance tribale ou clanique[réf. nécessaire], ainsi en traitant des autres prophètes le Coran mentionne parfois « Hûd, frère de Ad (peuple) ». Or ʿĀd est un nom de tribu, ainsi le prophète Hûd qui s'adressait à sa tribu fut qualifié de « frère » de sa tribu. Ainsi, Marie, dont la piété était bien reconnue peut être assimilée à la « sœur d'Haroun » du point de vue de son engagement spirituel. Ainsi, l'appellation « sœur d'Haroun »[v 20] serait un renvoi aux qualités et la proximité spirituelle avec Aaron qui à l'instar de Marie aussi adorait son Dieu avec piété et ferveur.

    Aux détracteurs du Coran, souvent des auteurs chrétiens du XIXe siècle qui ironisent en disant que Muhammad confond des personnages séparés par plusieurs siècles, il est souvent opposé ces hadiths :

    « Ô ma fille Fatima, que ton cœur ne soit point affligé et qu'Allah l'épargne des doutes des hypocrites. En vérité, tu aurais dit aux mécréants que le frère de Marie portait le nom d'un des pieux Envoyés de Dieu ! Il n'est là pas sujet d'une même personne... »

    Aussi, lorsqu'Abou Bakr fit part d'un verset où Marie mère de Jésus était dite « fille d'Imran » au Prophète, il répondit :

    « Allah parle de Marie, descendante d'Imran, mère de Jésus, qu'ils divinisent. »

    Jean Baptiste dans le Coran

    Le Coran parle de Jean le Baptiste qui se nomme Yahyâ en arabe, le Livre saint des musulmans décrit Jean le Baptiste comme un prophète d'Allah envoyé à son peuple.

    Voici le passage concerné (Sourate 19 : Marie, versets 2 à 15) :

    « (2) C'est un récit de la miséricorde de ton Seigneur envers Son serviteur Zacharie, (3) Lorsqu'il invoqua son Seigneur d'une invocation secrète, (4) et dit : « Ô mon Seigneur, mes os sont affaiblis et ma tête s'est enflammée de cheveux blancs. [Cependant], je n'ai jamais été malheureux [déçu] en te priant, ô mon Seigneur. (5) « Je crains [le comportement] de mes héritiers, après moi. Et ma propre femme est stérile. Accorde-moi donc, de Ta part, un descendant (6) « qui hérite de moi et hérite de la famille de Jacob. Et fais en sorte, Seigneur, qu'il te soit agréable » (7) « Ô Zacharie, Nous t'annonçons la bonne nouvelle d'un fils. Son nom sera Yahya [Jean]. Nous ne lui avons pas donné auparavant d'homonyme[59]. » (8) Et [Zacharie dit] : « Ô mon Seigneur, comment aurai-je un fils, quand ma femme est stérile et que je suis d'un âge très avancé ? » (9) [L'ange] lui dit : « Ainsi sera-t-il ! Ton Seigneur a dit : Ceci m'est facile. Et avant cela, Je t'ai créé alors que tu n'étais rien. » (10) « Seigneur, dit [Zacharie], accorde-moi de Ta part un signe. » « Ton signe, lui a-t-on dit, sera que tu ne pourras point parler aux gens pendant trois nuits consécutives tout en étant bien portant. » (11) Il sortit donc du sanctuaire et s'en alla vers son peuple ; puis il leur fit signe de prier matin et soir. (12) ... « Ô Yahya, tiens fermement au Livre (la Torah) ! » Nous lui donnâmes de la sagesse dès son jeune âge, (13) ainsi que de la tendresse de Notre part et de la pureté. Il était certes pieux, (14) dévoué envers père et mère ; et ne fut ni violent ni désobéissant. (15) Que la paix soit sur lui le jour où il naquit, le jour où il mourra, et le jour où il sera ressuscité vivant. »

    Au verset 7, Allah dit : « Son nom sera Yahya [Jean]. Nous ne lui avons pas donné auparavant d'homonyme ». Pour Pierre Lory, « le Coran insiste sur le nom donné à l'enfant, nom qu'il serait le premier à porter. il y a là sans doute un écho à l'évangile de Luc[v 21]. Faut-il voir dans la tendresse (« hanân » ; sourate 19, verset 3) que lui accorde Dieu une allusion à son nom hébraïque Yohanan ? Quoi qu'il en soit, le nom coranique de Jean, Yahyâ, évoque des connotations très particulières, la racine h. y. y. signifiant la vie[60]. »

    Jean le Baptiste et l'essénisme

    Article connexe : Esséniens.
    La rivière du Jourdain où certains hadiths racontent que Jésus rencontra Yahya ibn Zakariya (Jean le Baptiste) fils de Zacharie[61].

    Si Jean le Baptiste n'apparaît d'aucune façon dans les Manuscrits de la mer Morte, il se pourrait qu'il ait, un temps appartenu au groupe des Esséniens[62],[63], « pour le moins jusqu'à sa vocation (Lc 3,2), lui qui était de famille sacerdotale. Cet apparentement ne peut toutefois être ni récusé, ni confirmé[8]. »

    François Blanchetière note que « l'existence d'un essénisme chrétien a été postulé » par certains chercheurs et « relève de l'éventualité envisageable[8] », même si elle demeure hypothétique. « D'abord parce qu'il existe une parenté indéniable entre les mouvements baptistes, dont celui de Jean le cousin de Jésus et le nazaréisme primitif. Ensuite parce qu'on retrouve tout un ensemble d'idées communes aux milieux esséniens ou péri-esséniens et à la « communauté johanique », enfin parce que l'on a identifié une parenté d'idées entre ces mêmes milieux des écrits de la mer Morte et l'épître aux Hébreux[8]. » De même, la Didachè et l'Épître de Barnabé, un temps incluses dans le canon du Nouveau Testament, « reprennent à leur manière la thématique des deux voies, celle du bien et celle du mal, qui figure déjà dans le Manuel de Discipline[64] » retrouvé à Qumran. On retrouve aussi dans les deux mouvements une exaltation du « désert », ainsi que certains thèmes présents dans les évangiles synoptiques, comme la lignée davidique du Messie. On y trouve aussi des expressions, comme celle de « pauvres en esprit », présentes à la fois dans le passage de l'évangile selon Matthieu appelé « les Béatitudes » et dans certains fragments retrouvés à Qumrân où elle désigne les fidèles observateurs de la loi[65]. De plus, le terme de nosri apparaît à plusieurs reprises dans les textes du mouvement du Yahad, notamment dans les Hymnes, pour symboliser la communauté de la Nouvelle Alliance[66]. Pour André Paul, le sens du mot était gardien et associé à Yahad (unité, alliance) pouvait se traduire par « gardien de [la nouvelle] Alliance »[67]. C'est la formulation qu'utilise le christianisme qui énonce qu'avec la venue de Jésus, une « Nouvelle Alliance » a été formée avec Dieu.

    Se fondant sur les écrits de certains Pères de l'Église, sur l'« Écrit de Damas » du mouvement du Yahad et sur les découvertes archéologiques de Claudine Dauphin, François Blanchetière estime que « Kokaba, non loin de Damas a pu constituer l'un des points de contact entre les Esséniens et les proto-nazaréens[8]. » « Reste qu'un essénisme proto-nazaréen demeure, faute de preuves suffisantes, une simple hypothèse[8], » précise-t-il.

    Les mandéens, nasaréens, baptistes d’Iran et d’Irak

    Articles détaillés : Mandéisme et Sabéisme.
    Le Chatt-el-Arab où vivaient jusqu'en 2003 l'essentiel des mandéens et où Elkasaï puis Mani ont fondé leur première communauté. Comme tous les cours d'eau qui servent à leurs rites baptismaux, les mandéens l'appellent Jourdain.

    De la communauté qui s’est formée autour de Jean Baptiste, serait née une religion aujourd’hui ultra-minoritaire qui le reconnaît comme seul prophète et considère Jésus-Christ, puis Mahomet, comme des usurpateurs. Cette religion a pour obligation de vivre auprès des fleuves pour pouvoir baptiser les fidèles. C’est en partie à cause de cette particularité qu’elle serait restée confidentielle, et qu'elle ne subsiste que dans quelques régions d’Iran et d’Irak. Les mandéens d'Irak se désignent sous le nom de nasaréens et affirment qu'ils trouvent leur origine à Jérusalem, d'où leurs lointains ancêtres se seraient enfuis. Ils pourraient être issus de la communauté qui s'est formée autour de Jean Baptiste et de ceux qui ne se sont pas ralliés à Jésus. Leur départ de Judée pourrait résulter de la destruction de Jérusalem par les Romains en 135, après la défaite de la Révolte de Bar Kokhba. Toutefois, si André Paul estime « qu'ils avaient des liens idéologiques avec les mouvements évoluant en marge du judaïsme de Palestine, en Transjordanie exactement[10] ». Cela ne « peut nous mener [que] jusqu'au IIe siècle chrétien, mais guère plus haut[10]. »

    Jusqu’au déclenchement de la guerre d’Irak (2003), l’immense majorité des Mandéens vivait en Irak, particulièrement le long des cours inférieurs du Tigre et de l’Euphrate et près du Chatt-el-Arab, avec une minorité notable en Iran dans le Khuzestan. La plupart se sont depuis dispersés, en particulier en direction de l’Iran, mais aussi de la Syrie, de la Jordanie et de pays occidentaux. En 2007, il ne restait que 5 000 d'entre eux en Irak et ils sont menacés de disparition totale de ce pays[68]. La plupart des 50 000 mandéens existant dans le monde sont extrêmement dispersés.

    La « secte » mandéenne a été révélée en 1652 par un missionnaire carme, qui décrivait ses membres sous le nom de «chrétiens de saint Jean»[69]. C'est une religion gnostique et baptiste. Le terme mandéen a un rapport avec la gnose (manda, en araméen). Les Mandéens sont nommés Mandaiuta en mandéen (un dialecte de l'araméen), et en arabe Mandā'iyya مندائية. D’après l’étymologie, les « mandéens » (mandaya) seraient les hommes de la connaissance (manda), mais ils se désignent eux-mêmes d’un autre nom, celui de nasoraia (« nasoréens »)[69]. D’après André Paul : « la secte gnostique des mandéens, dans ses Écritures rédigées dans un dialecte araméen oriental, se nommait indistinctement mandayya ou nasôrayya[11]. » Un troisième nom leur est attribué, celui de sabéens, Sabiens ou sabaya صابئة (« baptistes »)[N 9], qui souligne l’importance prise dans cette « secte » par les rites du baptême. C’est de cette troisième appellation que les auteurs musulmans se servent de préférence.

    André Paul et Simon Claude Mimouni estiment que les Mandéens sont membres du seul courant vraiment baptiste qui a persisté jusqu’à nos jours[53]. Tous deux mentionnent la possibilité que ce courant soit un héritier du mouvement Elkasaïte[54],[53]. « En arabe selon T. Fahd dans la notice « Sabi'a » de l'Encyclopédie de l'Islam, natsoraye/observants désigne l'une des deux branches de la secte musulmane des Sabi'un ou Sabéens, des baptistes apparentés aux Elkasaïtes au VIIe siècle et considérés dans le Coran comme faisant partie des Gens du livre/ahl al-kitab[12]. »

    Les Mandéens ne semblent donc pas issus du mouvement Nazôréens créé par Jésus et qui le reconnaissait comme Messie. André Paul et François Blanchetière font remarquer qu'Épiphane de Salamine parle de Nasaréens distincts des Nazôréens qui « existaient avant Jésus et n'ont pas (re)connu Jésus »[11]. Pour Simon Claude Mimouni, les nasaréens sont des juifs baptistes aux tendances hétérodoxes qu'il ne faut pas confondre avec les nazôréens[70]. Pour André Paul, le mot nasôrayya (Nasaréens) utilisé dans les Écritures mandéennes rédigées dans un dialecte araméen oriental pourrait signifier « mainteneurs », « fidèles ». Il fait remarquer que l'hérésiologue du IVe siècle Épiphane de Salamine « mentionne les nasaréens dans sa liste des « sectes » juives pré-chrétiennes »[11]. François Blanchetière fait lui aussi remarquer qu'Épiphane de Salamine parle de Nasaréens distincts des Nazôréens qui « existaient avant Jésus et n'ont pas (re)connu Jésus ». Épiphane indique aussi que le livre d'Elkasaï a été adopté par « Osséens (Essaioi) (Panarion 19, 1, 3 ; 2, 2 ; 5, 4) » « c'est-à-dire des Esséniens[71] (Panarion 19, 5, 1) »[N 10], les nasaréens, les nazôréens et les ébionites (Épiphane de Salamine, Panarion, 19, 5, 5 et 53, 1, 3.)[71]. L'appellation « nasôrayya » que les Mandéens utilisent pour se désigner est la même que le « nasaréens » des hérésiologues chrétiens. Pour Simon Claude Mimouni, les nasaréens sont des juifs baptistes aux tendances hétérodoxes qu'il ne faut pas confondre avec les nazôréens[70].

    Pour André Paul, le nom Nasôréens (nasôrayya) fut peut-être donné aux disciples de Jean le Baptiste[11].

    Fêtes de saint Jean-Baptiste

    Article détaillé : Fête de la Saint-Jean.

    Saint Jean Baptiste, la vierge Marie et Jésus-Christ sont les trois seules personnes que l'Église orthodoxe célèbre par trois fêtes le jour de leur conception, celui de leur nativité et celui de leur mort. Les fêtes de Jean Baptiste sont les suivantes :

    • 23 septembre, conception
    • 24 juin, nativité
    • 29 août, décollation (martyre)
    • 24 février, 1ère et 2e invention du chef
    • 25 mai, 3e invention du chef
    • 7 janvier, lendemain du baptême du Christ
    Icône orthodoxe de saint Jean Baptiste.

    Les Églises chrétiennes fêtent sa nativité, aussi bien en Orient qu’en Occident, six mois avant Noël, le 24 juin, au moment du solstice d’été ; c’est une exception à la tradition de fêter les saints le jour de leur mort[72],[N 11]. Parmi les nombreux rites qui sont associés à cette fête, certains semblent venir directement des anciennes grandes fêtes celtes du solstice d’été, lorsque cette nuit était réputée surnaturelle, et des feux cérémoniels allumés. La pratique des feux de la Saint-Jean, directement hérités des fêtes polythéistes du solstice d'été, reste très vivace dans de nombreuses villes et villages du monde occidental.

    Comme la fête de Noël pour la date de naissance de Jésus, la date du 24 juin pour fêter celle de Jean Baptiste a été choisie au Ve siècle[73]. Les deux naissances sont ainsi placées à six mois d'écart, trois jours après chaque solstice, moment où avec un moyen d'observation rudimentaire, on peut voir que la durée des jours commence à augmenter (25 décembre), ou à diminuer (24 juin). Pour l'Église catholique romaine parvenue au pouvoir, il s'agit à la fois de « recouvrir » deux fêtes païennes par des fêtes devenues chrétiennes, mais aussi d'illustrer tant l'écart de six mois entre les nativités de Jean et de Jésus[v 22], que la phrase attribuée au Baptiste parlant de Jésus: « Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse[74],[v 23]. » Pour Alexandre Najjar, « l'église a ainsi christianisé le vieux rite païen qui célébrait l'astre du jour: le soleil qui commence sa descente à partir du 21 juin symbolise Jean-Baptiste; quand il recommence sa montée à partir du 22 décembre, il représente Jésus[73]. » « Entre le Précurseur et le Messie, Luc s’attache d’ailleurs à construire une rigoureuse symétrie : ils naissent à six mois d’intervalle, ce que la tradition chrétienne a conservé en célébrant leurs naissances aux deux solstices opposés. L’un naît d’une femme réputée trop vieille pour enfanter, l’autre d’une vierge ; l’un est rempli du Saint-Esprit, l’autre est conçu du même Saint-Esprit[75]. » Pour Claudine Gauthier, cette opposition si complète les ramène à l’unité et en fait des quasi-jumeaux.

    Le patron des Canadiens français

    La fête de la Nativité de saint Jean Baptiste est aussi la fête nationale des Canadiens français depuis 1834 lors de la création de la Société Saint-Jean-Baptiste. Jean le Baptiste a été décrété patron des Canadiens français en 1908 par le pape Pie X. En 1977, la fête de la Saint-Jean-Baptiste devint la fête nationale du Québec.

    La fête de la Saint-Jean-Baptiste est aussi une fête maçonnique importante[réf. nécessaire] à travers le monde.

    Reliques

    La liste qui suit est bien-sûr non-exhaustive, les reliques attribuées à Jean Baptiste, existent naturellement dans presque tous les pays chrétiens et à Damas, en pays musulman.

    La tête de Jean-Baptiste

    Cathédrale d'Amiens, le chef de saint Jean-Baptiste dans son reliquaire, œuvre de Placide Poussielgue-Rusand (XIXe siècle).

    De nombreuses églises ont pensé détenir comme relique insigne tout ou partie de la tête de Jean Baptiste (église Saint-Jean-Baptiste de l'Hebdomon[N 12], monastère de l'île Saint-Yvan, Dôme San Lorenzo de Gênes, Grande Mosquée des Omeyyades à Damas, mosquée d'al-Nouri d'Homs[76]), par exemple, pour ce qui concerne la France :

    • Cathédrale Notre-Dame d'Amiens, le chef supposé de Jean-Baptiste a été rapporté à Amiens par un croisé, chanoine de Picquigny, Wallon de Sarton, au début du XIIIe siècle.
    • Abbaye royale de Saint-Jean-d'Angély, vers 1015, un crâne fut découvert et attribué à Jean-Baptiste, saint patron de l'abbaye. Cependant Adémar de Chabannes, contemporain des événements qui en a fait la relation, s'est fait l'écho de réticences que cette attribution suscitait parmi les clercs.

    L'éventuel tombeau de Jean-Baptiste à Sebaste (Samarie)

    Plusieurs textes anciens font état au IVe siècle de l'existence du tombeau de Jean Baptiste à Sebaste en Samarie, saint Jérôme témoignant des miracles liés à ce lieu de pèlerinage qui avait vertu de chasser les démons et de guérir les possédés[77]. Certains écrits chrétiens et notamment saint Jérôme, Théodoret de Cyr, Rufin d'Aquilée[78] accusent même l'empereur Julien (361-363) d'avoir ordonné la destruction de celui-ci et l'incinération du corps qui s'y trouvait, « les os brulés[79] et jetés au vent[80] ». Cet empereur est connu pour son écrit contre les chrétiens, qu'il appelle « les Galiléens »[81]. Toutefois, les historiens n'accordent que peu de crédit à ces relations polémiques, émanant d'auteurs chrétiens très hostiles à cet empereur[N 13] qui avait voulu revenir à la tolérance religieuse[82],[83],[84], avait mis en place une législation anti-chrétienne et tenté d'organiser une « église païenne »[j 7].

    En 333, le pèlerin anonyme de Bordeaux ne signale pas la présence de ce tombeau. Cette localisation près de Sébaste, impliquerait que la forteresse Machareous dont parle Flavius Josèphe ne serait pas Macheronte au fin fond sud de la Pérée, mais la forteresse Machareous, située par le même auteur au nord de la forteresse de l'Alexandrion dans d'autres de ses volumes.

    Le reliquaire de la Grande mosquée des Omeyyades à Damas qui, selon la tradition musulmanne, contient la tête de Jean Baptiste, ce qui correspond aussi à la tradition de certaines églises chrétiennes.

    Alexandre Najjar n'a toutefois aucun doute et raconte cette « terrible profanation[80] ». D'après lui, des moines auraient sauvé une partie des ossements « qu'ils transportèrent à Jérusalem et qu'ils remirent à l'abbé Philippe qui les confia à son tour à saint Athanase, évêque d'Alexandrie[80]. » C'est en tout cas ce que relate Rufin d'Aquilée.

    En suivant ce cheminement, certains pensent donc que le corps du prophète, se trouverait sous le mur Nord de la grande église d'Alexandrie, découvert en 1976[80],[N 14]. Mais de nombreux édifices religieux pensent, ou ont pensé, détenir ce corps. Ainsi un tombeau qui pourrait contenir la tête de Jean Baptiste (Yahya) se trouve dans la Grande mosquée des Omeyyades de Damas, église Saint-Jean-Baptiste avant la conquête musulmane.

    Les doigts de Jean-Baptiste

    • Selon Grégoire de Tours, sainte Thècle[85],[86] partit à Alexandrie, en Égypte, vers 550, pour vénérer saint Jean le Baptiste et en rapporta les reliques des trois doigts (un don de Dieu), à Saint-Jean-de-Maurienne. Ces reliques sont conservées dans un reliquaire dans la Cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Maurienne.
    • Un doigt de Jean figure dans le trésor de Saint-Jean-du-Doigt. Suivant les histoires, Sainte Thècle rapporta un des doigts en Normandie, où un breton vola la relique pour la rapporter à Saint-Jean-du-Doigt (Finistère) où se produisirent de nombreux miracles. D'après Albert Le Grand, Anne de Bretagne fit pèlerinage à Saint-Jean-du-Doigt pour guérir son œil malade[87].
    • Un autre doigt se trouve à Malte[87].

    La grotte de Jean-Baptiste

    En 2004, l'archéologue Shimon Gibson (en) prétend avoir trouvé la grotte de Jean le Baptiste[88] dans la vallée sauvage du kibboutz Tzouba (en) près d'Ein Kerem où une tradition locale qui, selon le moine Theodericus du XIIe siècle remonte à l'impératrice Hélène[89], fixe le village de naissance de Jean-Baptiste. Mais cette découverte laisse sceptique les historiens[90]. Les fouilles archéologiques débutées en 1999, ont mis en évidence des poteries datées du Ier siècle, un bassin qui a servi selon Gibson de fonts baptismaux et des graffitis probablement de moines byzantins du IVe et Ve siècles dont un qui représente un personnage vêtu d'une peau de bête et tenant dans sa main gauche un bâton pastoral[91], rappelant la représentation de saint Jean Baptiste dans l'art byzantin[92].

    Autres reliques

    Une hypothétique main droite du prophète, constitue, avec l'icône de la Vierge de Philerme, le trésor des chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Elle est aujourd'hui conservée au monastère de Cetinje au Monténégro.

    En Bulgarie, lors de fouilles sur l'île Saint-Yvan à côté de la ville de Sozopol, les archéologues ont mis au jour les vestiges d'une église orthodoxe qui date du IVeVe siècle. Sous son autel, ont été trouvées dans un sarcophage une partie de la face, une dent et une phalange de la main d'un homme, qui pour certains chrétiens seraient celles de Jean le Baptiste[93].

    Rappelons toutefois que Jean a été tué en Palestine et a probablement été enterré soit sur un lieu proche de son exécution, soit dans la région dont il était originaire dans l'ex-tétrarchie de Philippe le Tétrarque (c'est-à-dire soit en Batanée, soit en Auranitide, soit en Trachonitide, soit en Gaumalitide, soit en Iturée) en un endroit inconnu. S'il est donc logique, que la ville de Damas s'en réclame, au vu de la proximité géographique, personne ne pourrait prouver que la tête de Jean a été mise dans le monument de la Grande mosquée des Omeyyades de Damas.

    Principales églises

    • Archibasilique Saint-Jean-de-Latran de Rome
    • Saint-Jean-Baptiste de Jérusalem
    • St John the Baptist of Coventry
    • San Giovanni Battista di Cesena (cathédrale)
    • San Giovanni Battista de Rimini (cathédrale)
    • San Giovanni Battista de Turin (cathédrale)
    • Saint-Jean-Baptiste d’Audresselles (Pas-de-Calais)
    • Saint-Jean-Baptiste de Kamień Pomorski (cathédrale)
    • Saint-Jean-Baptiste de Paris (cathédrale apostolique arménienne)
    • Saint-Jean-Baptiste de Châlons-en-Champagne
    • Pour les cathédrales du même nom, voir : cathédrale Saint-Jean-Baptiste
    • Également les édifices portant le nom de baptistère Saint-Jean

    Jean le Baptiste dans les arts

    En peinture

    Article détaillé : Représentation artistique de saint Jean-Baptiste.

    En sculpture

    Notes et références

    Notes

    1. Les évangiles canoniques présentent deux traditions différentes. Dans l’évangile selon Jean, Jean le Baptiste est l’« agneau de Dieu », ce qu’il n'est pas dans les évangiles dits synoptiques.
    2. Selon le texte de Flavius Josèphe, Jean surnommé Baptiste « excitât les Juifs à pratiquer la vertu, à être justes les uns envers les autres et pieux envers Dieu pour recevoir le baptisme (ou pour se joindre à lui par le baptême) ; car c'est à cette condition que Dieu considérerait le baptême comme agréable, s'il servait non pour se faire pardonner certaines fautes, mais pour purifier le corps, après qu'on eût préalablement purifié l'âme par la justice. »
    3. « Il y avait alors un homme qui parcourait la Judée dans des vêtements étonnants, des poils de bête collés sur son corps aux endroits où il n’était pas couvert de ses poils, et de visage il était comme un sauvage. En abordant les Juifs, il les appelait à la liberté en disant : « Dieu m’a envoyé pour vous montrer la voie de la Loi, par laquelle vous serez sauvés d’avoir plusieurs maîtres et vous n’aurez plus sur vous de maître mortel (tout comme Judas le Galiléen et plus généralement des zélotes) , mais seulement le Très-Haut, qui m’a envoyé. » En entendant ces paroles, le peuple était heureux ; et toute la Judée le suivait, et les environs de Jérusalem. Et il ne leur faisait rien d’autre que les plonger dans le cours du Jourdain ; et il les renvoyait en leur enseignant de cesser de faire le mal, et qu’il leur serait donné un roi qui les libérerait et soumettrait tous les insoumis, et ne serait lui-même soumis à personne. Les uns se moquaient de ses paroles, les autres y ajoutèrent foi. Il fut amené auprès d’Archélaüs, et les docteurs de la Loi se réunirent, et on lui demanda qui il était et où il avait été jusque alors. Et il répondit en disant : « Je suis l’homme que l’Esprit de Dieu m’a assigné d’être, me nourrissant de roseaux et de racines et de copeaux de bois. » Comme ils menaçaient de le torturer s’il ne cessait ces paroles et ces actes, il dit : « C’est vous qui devez cesser vos actes impurs et adhérer au Seigneur votre Dieu. » Alors, se levant avec fureur, un scribe, Simon, essénien d’origine, dit : « Tous les jours nous lisons la divine écriture, et toi, sorti aujourd’hui de la forêt comme une bête, tu oses nous faire la leçon et séduire le peuple avec tes paroles impies ? » Et il s’élança pour déchirer son corps. Mais lui, leur faisant reproche, dit : « Je ne vous découvrirai pas le mystère qui est parmi vous, puisque vous ne l’avez pas voulu. Ainsi est venue sur vous une perdition invincible, et par votre faute. » Ayant ainsi parlé, il s’en alla de l’autre côté du Jourdain ; et, sans que personne osât l’en empêcher, il continua d’agir comme auparavant. » Guerre des Juifs (Version slavone), cité par Étienne Nodet, op. cit., p. 4.
    4. Ce qui conduit certains chercheurs à émettre l'hypothèse que celui que Flavius Josèphe appelle Hérode, s'appelait Hérode Philippe, tout comme d'autres fils d'Hérode le Grand (Hérode Antipas, Hérode Archélaos).
    5. Le théologien Raymond E. Brown doute qu'une princesse hérodienne puisse avoir dansé ainsi que le raconte ce récit : il est vraisemblable qu'il s'agisse d'une histoire populaire ensuite dramatisée à travers nombre de représentations artistiques ; cf. Raymond E. Brown, Que sait-on du Nouveau Testament ?, éd. Bayard, 2011, p. 177, note 23
    6. Lév. 18, 16; 20, 21; Voir aussi le rouleau du Temple des manuscrits de la mer Morte, 11Q19-20, colonne 65 qui dit : « Aucun homme n'épousera l'ex-femme de son frère, car cela constituerait une atteinte aux droits de son frère, même dans le cas où les frères ont seulement le même père et seulement la même mère. »
    7. Nouveau Testament, Actes des Apôtres, 18:24-26: « Un Juif nommé Apollos, originaire d'Alexandrie, était arrivé à Éphèse. C'était un homme éloquent, versé dans les Écritures. Il avait été instruit de la Voie du Seigneur, et, dans la ferveur de son âme, il prêchait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus, bien qu'il connût seulement le baptême de Jean. Il se mit donc à parler avec assurance dans la synagogue. Priscille et Aquila, qui l'avaient entendu, le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la Voie. »
    8. À comparer avec l'Évangile selon Thomas, où Jésus dit: « Celui qui connaît son père et sa mère, peut-on l'appeler fils de prostituée ? » ou l'Évangile selon Jean où les opposants Juifs à Jésus lui répondent : « Nous ne sommes pas nés de la prostitution. »
    9. Terme englobant un certain nombre de croyants de religions considérées comme non idolâtriques, et non seulement les Sabéens du Yémen.
    10. "Osséens" (Essaioi) est l'une des formes du nom donné aux Esséniens. Philon d'Alexandrie les appelle Essaioi lui aussi. Pour André Dupont-Sommer, « Philon semble jouer sur la ressemblance entre les termes grecs Essaioi "Esséens" et osioi "saints, purs" (cf. André Dupont-Sommer, op. cit., p. 31). » Certains critiques comme Simon Claude Mimouni estiment qu'il faut prendre cette indication avec précaution. Il souligne que l'appellation de ce groupe varie selon les manuscrits. Pour lui « rien n'empêche, mais rien n'autorise non-plus de penser qu'il s'agit d'esséniens ayant survécu, sous une forme ou une autre, à la restructuration du judaïsme sous la houlette des Pharisiens ; (cf. Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Albin Michel, coll. « Présence du judaïsme », (ISBN 978-2-2261-5441-5), p. 254). » Toutefois, d'autres historiens comme André Dupont-Sommer, François Blanchetière ou Robert Eisenmann ne partagent pas ses réticences et n'hésitent pas à voir une continuité entre ces esséniens du IVe siècle et ceux dont parlaient Flavius Josèphe ou Philon d'Alexandrie.
    11. Augustin d'Hippone, Œuvres complètes de saint Augustin, vol. 20, Louis Vivès, Paris, 1873, sermon CXCVI, p. 326 : « La nativité de saint Jean Baptiste est la seule que l’Église solennise à côté de l'anniversaire trois fois sacré de la naissance de notre Seigneur. Pour les autres saints, pour les autres élus de Dieu, nous avons appris à fêter le jour où la vie présente les enfants aux joies éternelles, après la consommation de leur tâche, leur victoire et leur triomphe sur le monde ; c’est la fin glorieuse qui consacre leurs mérites que nous célébrons en eux ».
    12. Sozomène raconte que l'empereur romain Théodose Ier (fin du IVe siècle) rapporte la tête de Jean-Baptiste de Chalcédoine à Hebdomon où il lui consacre une église. Source : (en) Noel Quinton King, The Religious Policy of Theodosius the Great, 379-395 A.D., University of Nottingham, 1954, p. 202
    13. Selon Robert Browning, un auteur chrétien comme Grégoire de Nazianze va jusqu'à le considérer « comme un instrument du Diable » « Par une sélection rigoureuse des sujets, une présentation oblique, la caricature et l'exagération, il dépeint Julien comme entièrement mauvais, et se réjouit de sa mort prématurée. » La large diffusion que l'Église a fait de ses deux oraisons sur Julien, en a fait le point de vue dominant dans la partie orientale de l'Empire. Une version légendaire de la vie de Julien et l'Histoire de l'Église de Sozomène, écrite vers le milieu du Ve siècle, dont une version arménienne antérieure est connue, se réjouissent aussi de sa mort, après avoir présenté un débat allégorique entre des saints ressuscités qui attribuent à Julien tout un tas de méfaits. Même si un auteur comme Augustin d'Hippone émet un point de vue plus nuancé sur Julien lorsqu'il le mentionne incidemment dans sa Cité de Dieu, la charge initiée par Grégoire de Nazianze sera encore amplifié par l'imagination populaire par la suite.cf. Robert Browning, The Emperor Julian, University of California Press, 1976, p. 224-226.
    14. Pendant des fouilles destinées à renforcer les fondations pour restaurer l'église, les ouvriers ont trouvé une crypte. On a retrouvé dans cette crypte des reliques de la grande église d'Alexandrie, (cf. Marc Jeanson, La Lumière du désert (DVD)). Cette découverte ainsi que des traditions remontant au Moyen Âge qui disent que le « corps [de Jean Baptiste] se trouve dans la grande église de Saint Macaire sous le mur Nord », suffisent à certains chrétiens pour penser qu'il est enterré ici.

    Sources antiques

    Versets de la Bible ou du Coran
    1. Luc 7:28 in traduction Darby (1859/1880) « car je vous dis : Parmi ceux qui sont nés de femme, il n'y a aucun prophète plus grand que Jean le baptiseur; mais le moindre dans le royaume de Dieu est plus grand que lui. »
    2. Évangile selon Jean
    3. Mc 1 1-8, Mt1, 3, Lc 3, 1-18, Jn 1, 19-34.
    4. Évangile selon Luc, Lc 1. 13-18, puis Lc 1. 59-63
    5. Évangile selon Luc, Lc 1. 36
    6. Nouveau Testament, Évangile selon Marc, VI, 17, cité par Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 219.
    7. 1 2 Nouveau Testament, Évangile selon Marc, VI, 20, cité par Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 219.
    8. Mc 6. 17-29
    9. Nouveau Testament, Évangile selon Marc, VI, 22, cité par Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 220.
    10. Marc, vi, cf. Esth, ii, 9 ; Marc, vi, 23, cf. Esth., v, 3
    11. En 18, 24 du Texte occidental des Actes des Apôtres.
    12. Nouveau Testament, Actes des Apôtres, 18:25.
    13. Voir la sourate 66, 12 du Coran.
    14. Bible, Exode 6, 18-20.
    15. Luc 1, 5. Voir la version Crampon sur Wikisource.
    16. Coran, sourate 3, 35.
    17. Coran, sourate 3, 37-39.
    18. Le Coran, « La Famille d’Imran », III, (ar) آل عمران.
    19. Nouveau Testament, Évangile selon Luc, 1, 5. Voir la version Crampon sur Wikisource.
    20. Le Coran, « Marie », XIX, 28, (ar) مريم
    21. Évangile selon Luc, 1, 59-64.
    22. Luc 1, 24-27 et 36 : Lc 1. 36
    23. Jn 3. 30, Évangile attribué à Jean, 3, 30, Traduction de la Bible de Jérusalem, édition du Cerf.
    Flavius Josephe et autres auteurs antiques
    1. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVIII, V, 2.
    2. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, XVIII, 116-118.
    3. Antiquités judaïques, L. XVIII, 116
    4. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre XVIII, IV, 6.
    5. 1 2 3 4 5 Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVIII, V, 1.
    6. 1 2 Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, Livre XVIII, V, 1.
    7. cf. Ammien Marcellin, Histoires, livre XXII.

    Références

    1. Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien du VIe avant notre ère au IIIe sièclede notre ère. Des prêtres aux rabbins. éd. p.u.f./Nouvelle Clio, 2012, p. 430. Suivant les synoptiques, Hérode Antipas prend Jésus de Nazareth pour Jean le Baptiste ressuscité ; cf. Simon Claude Mimouni, op. cit. 2012, p. 407
    2. Paul Mattei, Le christianisme ancien de Jésus à Constantin, éd. Armand Colin, 2008, p.28
    3. Farah Mébarki et Émile Puech, Les Manuscrits de la Mer Morte, éd. du Rouergue, 2002, p. 312, donnent cette fourchette
    4. Jean-Baptiste est-il Élie ?
    5. 1 2 3 4 5 6 François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 216.
    6. 1 2 3 4 5 Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 217.
    7. 1 2 3 4 5 6 François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 217.
    8. 1 2 3 4 5 6 7 8 François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, éd Cerf, Paris, 2001, p. 213.
    9. 1 2 François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 216-217.
    10. 1 2 3 André Paul, Les mouvements baptistes, 2005, sur http://www.clio.fr
    11. 1 2 3 4 5 André Paul, Encyclopædia Universalis, Article « NAZARÉENS, religion »
    12. 1 2 François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 240.
    13. Flavius Josèphe pourrait avoir temporairement appartenu, lui aussi, aux Esséniens, ainsi qu'il le revendique dans son autobiographie (Vita, 2, 10-11), cf. François Blanchetière, op. cit., p. 213.
    14. Émile Puech, Les manuscrits de la mer Morte et le Nouveau Testament, inAux origine du christianisme, Dir. Pierre Geoltrain, 2000, Gallimard, Paris, p. 162.
    15. 1 2 3 Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 223.
    16. Nikkos Kokkinos, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 135.
    17. Etienne Nodet, Jésus et Jean-Baptiste, RB 92, 1985, p. 497-524; cité par Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 223.
    18. (en) Lester L. Grabbe, Judaïsm from Cyrus to Hadrian, Vol. II, Fortress Press, Mineapolis, 1992, p. 376.
    19. (de) Ulrich B. Müller, Johannes der Täufer : Jüdischer Prophet und Wegbereiter Jesu, Evangelische Verlagsanstalt, 2002, p. 13
    20. 1 2 Gilbert Picard, « La date de naissance de Jésus du point de vue romain », dans Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 139 (3), 1995, p. 800 [lire sur Persée].
    21. 1 2 Gilbert Picard, « La date de naissance de Jésus du point de vue romain », dans Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 139 (3), 1995, p. 799 [lire sur Persée].
    22. Étienne Nodet, Machéronte (Machaerus) et Jean Baptiste, EBJ, 2014, p. 3-4 ; également publié dans la Revue biblique no 121, (2014), p. 267-282.
    23. Étienne Nodet, Machéronte (Machaerus) et Jean Baptiste, EBJ, 2014, p. 14 ; également publié dans la Revue biblique no 121, (2014), p. 267-282.
    24. 1 2 Étienne Trocmé, L'évangile selon saint Marc, éd. Labor et Fides, Genève, 2000, p. 172 extrait en ligne
    25. Étienne Trocmé, L'enfance du christianisme, éd. Hachette, coll. Pluriel, 2009, p. 27
    26. Dominique Casajus, citant Claudine Gauthier, Saint Jean et Salomé. Anthropologie du banquet d’Hérode, Tours, Éditions Lume, octobre-décembre 2009 [Lire en ligne sur Archives de sciences sociales des religions, n° 148].
    27. Christian-Georges Schwentzel, op. cit., p. 220.
    28. Raymond E. Brown, Que sait-on du Nouveau Testament ?, éd. Bayard, 2011, p. 177, note 23
    29. 1 2 André Paul, « Hérodiade ou Hérodias (~17-39) », sur Encyclopædia Universalis (consulté le 6 juillet 2012).
    30. Dominique Casajus, Au sujet du livre de Claudine Gauthier: Saint Jean et Salomé. Anthropologie du banquet d’Hérode, Archives de sciences sociales des religions, n° 148, octobre-décembre 2009.
    31. Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien du VIe avant notre ère au IIIe sièclede notre ère. Des prêtres aux rabbins. éd. p.u.f./Nouvelle Clio, 2012, p. 406
    32. Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien du VIe avant notre ère au IIIe sièclede notre ère. Des prêtres aux rabbins. éd. p.u.f./Nouvelle Clio, 2012, p. 430
    33. Paul B. Fenton, Roland Goetschel, Expérience et écriture mystiques dans les religions du livre, Leyden, éd. Brill, 2000,p. 56.
    34. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 50.
    35. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 André Paul, Les mouvements baptistes, § Flavius Josèphe et Jean le Baptiste, in Clio, mai 2005, article en ligne
    36. F. Josèphe, Autobiographie, 11, cité par André Paul, Les mouvements baptistes, § Flavius Josèphe et Jean le Baptiste, in Clio, mai 2005, article en ligne
    37. 1 2 Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, p. 216.
    38. 1 2 3 4 5 6 Nikkos Kokkinos, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, Cucifixion in A.D. 36 : The Keystone for Dating the Birth of Jesus, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 134.
    39. 1 2 Nikkos Kokkinos, The Herodian Dynasty: Origins, Role in Society and Eclipse, Journal for the Study of the Pseudepigrapha Supplement Series, 1998, Sheffield Academic Press, Sheffield, pp. 267-268.
    40. 1 2 3 Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Pygmalion, Paris, 2011, pp. 216-217.
    41. 1 2 3 4 Nikkos Kokkinos, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 133.
    42. Nikkos Kokkinos, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 146.
    43. 1 2 Nikkos Kokkinos, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 136.
    44. E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule, p. 186.
    45. (en) Lester L. Grabbe, Judaïsm from Cyrus to Hadrian, Vol. II, Fortress Press, Mineapolis, 1992, p. 427.
    46. 1 2 Nikkos Kokkinos, Cucifixion in A.D. 36 : The Keystone for Dating the Birth of JesusCucifixion in 36 and Luke, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 137s.
    47. Les dates oscillent entre 29 et 36. Pour un aperçu du débat historien, cf. (en) Rainer Riesner, Paul's Early Period : Chronology, Mission Strategy, Theology, éd. Wm. B. Eerdmans Publishing, 1998, p. 42. En 2012, Simon Claude Mimouni opte pour 36 ; cf. Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère : Des prêtres aux rabbins, éd. P.u.f./Nouvelle Clio, 2012, p. 407
    48. Flavius Josèphe, Autobiographie, II, 11, cité par S. C. Mimouni
    49. Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère : Des prêtres aux rabbins, éd. P.u.f./Nouvelle Clio, 2012, p. 249
    50. Laurent Guyénot, Jésus et Jean Baptiste: enquête historique sur une rencontre légendaire, Imago, 1999, 381 pages.
    51. 1 2 François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Cerf, p. 229.
    52. La survivance de ces minorités est fortement menacée, particulièrement depuis le déclenchement de la seconde guerre d'Irak
    53. 1 2 3 André Paul, Les mouvements baptistes
    54. 1 2 Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Paris, Albin Michel, p. 228,229.
    55. Mohamad Ali Amir-Moezzi Dir., Dictionnaire du Coran, article « 'Imrân et sa famille », Laffont, Paris, 2007, p. 417.
    56. Mohamad Ali Amir-Moezzi Dir., Dictionnaire du Coran, Article « 'Imrân et sa famille », LAFFONT, Paris, 2007, pp. 417-418.
    57. Jean-Marc Moschetta, Jésus, fils de Joseph: comment comprendre aujourd'hui la conception virginale de Jésus, L'Harmatan, Paris, 2002, p. 153.
    58. Jacques le Mineur, « Protévangile de Jacques le Mineur. (chapitre IV) », sur « L'Antiquité grecque et latine ».
    59. Selon Pierre Lory, « il y a là sans doute un écho à l'évangile de Luc (Lc 1. 59-64) » ; il rapproche le nom coranique de Jean, Yahyâ, à la racine h. y. y. signifiant la vie, Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, p. 435..
    60. Pierre Lory in Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, p. 435.
    61. "Yahya ben Zakariyya", Encyclopædia of Islam.
    62. Flavius Josèphe pourrait avoir temporairement appartenu, lui aussi, aux Esséniens, ainsi qu'il le revendique dans son autobiographie (Vita, 2, 10-11), cf. François Blanchetière, op. cit., p. 213.
    63. Dans les Manuscrits de la mer Morte une centaine d'écrits est attribué à un groupe qui se désigne sous le nom de Yahad. Il est souvent assimilé aux Esséniens dont parlent essentiellement Flavius Josèphe et Philon d'Alexandrie, ou pour le moins à une des quatre variétés d'Esséniens dont parle la notice de Flavius Josèphe rapportée par Hippolyte de Rome.
    64. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, éd Cerf, Paris, 2001, p. 212.
    65. cf. par exemple 4Q171 dans lequel « les membres du yahad se présentent comme les « pauvres », dont il est dit qu'ils « posséderont la terre ». On croirait entendre Jésus de Nazareth (selon Mt. 5, 3-4) », André Paul, La Bible avant la Bible, Cerf, Paris, 2005, p. 155-156.
    66. André Paul, Encyclopædia Universalis, Article « Nazaréens, religion ».
    67. André Paul, Qumran et les Esséniens. L’éclatement d’un dogme, Cerf, 2008.
    68. « Save the Gnostics » par Nathaniel Deutsch, 6 octobre 2007, New York Times.
    69. 1 2 Encyclopædia Universalis, Article « Mandéisme ».
    70. 1 2 Simon Claude Mimouni, Un rituel « mystérique » des baptistes judéo-chrétiens, in Expérience et écriture mystiques dans les religions du livre, 2000, Leiden, éd. Brill, p. 59.
    71. 1 2 Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 215.
    72. « Nativité de saint Jean-Baptiste », sur catholique.org.
    73. 1 2 Alexandre Najjar, Saint Jean-Baptiste, Pygmalion, Coll. Chemins d'éternité, p. 123.
    74. Claudine Gauthier, Saint Jean et Salomé. Anthropologie du banquet d’Hérode, Tours, Éditions Lume, 2008, p. 238.
    75. Dominique Casajus, Au sujet du livre de Claudine Gauthier: Saint Jean et Salomé. Anthropologie du banquet d’Hérode, Archives de sciences sociales des religions, no 148, octobre-décembre 2009.
    76. Hans Dieter Betz, Religion Past & Present, Brill, 2007, p. 651
    77. Saint Jérôme, Ep. 103
    78. Pour cette liste d'auteurs chrétiens voir: Alexandre Najjar, Saint Jean-Baptiste, Pygmalion, Coll. Chemins d'éternité, p. 108.
    79. Alexandre Najjar qui cite ici: Eugenio Alliata et Michele Piuccirillo, La tombe de Jean Baptiste, Le Monde de la Bible, pp. 35-36.
    80. 1 2 3 4 Alexandre Najjar, Saint Jean-Baptiste, Pygmalion, Coll. Chemins d'éternité, p. 108.
    81. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 139.
    82. Yannis Constantnidès, in Julen l'apostat, Défense du paganisme: Contre les Galiléens
    83. Salomon Frieder, La tolérance religieuse dans l'histoire sociale de l'Europe: (Du moyen âge à la Révolution française), Impr. des arts et métiers, 1957, p. 14.
    84. René Braun, Jean Richer, L'Empereur Julien: de la légende au mythe', 1981.
    85. Jean Prieur, Hyacinthe Vulliez, Saints et saintes de Savoie, La Fontaine de Siloé, (ISBN 978-2-8420-6465-5), p. 20-23
    86. Abbé Truchet, Histoire hagiologique du diocèse de Maurienne, [lire en ligne], p. 13-37, Chambéry, 1867
    87. 1 2 Pierre-Marie Auzas, Le trésor de Saint-Jean-du-Doigt, catalogue chronologique, t. LIX, Mémoires de la société d'histoire et archéologie de Bretagne, 1982
    88. (en) Shimon Gibson, The Cave of John the Baptist : The First Archaeological Evidence of the Truth of the Gospel Story, Arrow Books, 2005
    89. Teddy Kollek, Moshe Pearlman, Pilgrims to the Holy Land : the story of pilgrimage through the ages, Weidenfeld and Nicolson, 1970, p. 107
    90. Estelle Villeneuve, « La grotte de Jean le Baptiste ? », Le Monde de la Bible, no 162, novembre-décembre 2004, p. 49-50
    91. Graffiti du personnage vêtu d'une peau de bête
    92. La grotte de Jean le Baptiste
    93. Les chercheurs se basent sur des inscriptions en grec ancien sur une boîte de tuf près du sarcophage mentionnant "Jean 24 juin" (jour de fête de Jean-Baptiste) et "notre serviteur Thomas", qui selon certaines théories aurait été chargé d'apporter ces reliques sur l'île. Source : « Interrogations sur des ossements de St Jean-Baptiste », sur lefigaro.fr,

    Voir aussi

    Bibliographie

    • François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Cerf, (ISBN 978-2-204-06215-2)
    • Alexandre Najjar, Saint Jean-Baptiste, Pygmalion, Coll. Chemins d'éternité, Paris, 2005 (ISBN 2-85704-854-8)
    • Patrick Banon, Le Jumeau du Christ, biographie de Jean-Baptiste, éditions des Presses de la Renaissance, 2010 (ISBN 978-2-7509-0520-0)
    • Paul-André Claudel, Salomé. Destinées imaginaires d'une figure biblique, Paris, Ellipses, coll. "Biographies et mythes historiques", 2013, 264 p. (chapitres I à IV sur la figure de Jean le Baptiste, antagoniste de Salomé) (ISBN : 978-2-72988-317-1)

    Articles connexes


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