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Art roman

Art roman

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Roman.
Façade de l'ancienne cathédrale Saint-Trophime, Arles

En histoire de l'art, l'art roman est la période qui s'étend du début du Xe siècle jusqu'à la seconde moitié du XIIe siècle, entre l'art préroman et l'art gothique, en Europe. L'expression « art roman » est forgée en 1818 par l'archéologue français Charles de Gerville et passe dans l'usage courant à partir de 1835.

L'art roman regroupe aussi bien l'architecture romane que la sculpture, la peinture ou la statuaire romane de la même époque. L'expression recouvre une diversité d'écoles régionales aux caractéristiques stylistiques différenciées, mais qui allient maîtrise technique et audace.

Se développant lors d'une période d'expansion économique, il n'a pas été le produit d'une seule nationalité ou d'une seule région, mais est apparu progressivement et presque simultanément dans plusieurs régions d'Europe occidentale. Dans chacune d'elle, il a des caractéristiques propres (par exemple : l'utilisation de pierres différentes dans chaque région), bien qu'avec une unité suffisante pour être considéré comme le premier style international, avec un cadre européen. Son domaine d'expression est essentiellement religieux avec notamment l'adoption du plan basilical pour les églises et la généralisation de l'emploi de la voûte en berceau.

Origine du terme

Deux archéologues français sont au début du XIXe siècle les inventeurs du terme « roman »[1] :

  • Charles Duhérissier de Gerville (1769-1853), après un séjour en Angleterre, veut appliquer en France les méthodes des érudits anglais. Or ceux-ci appellent « norman » le style qui domine dans ce pays, après 1066 et durant le XIIe siècle. C'est pourquoi en 1818, dans une lettre à son ami Auguste Le Prévost, il propose le terme de « roman », semblable à celui donné à la langue intermédiaire entre le « bas-latin » et le français du XIIIe siècle.
  • cette dénomination est reprise et promue par Arcisse de Caumont (1801-1873), dont le talent d'organisateur et le flair de classificateur dominent toute l'histoire de l'archéologie française au XIXe siècle.

Historiographie

Roman et gothique : rupture ou transition ?

Complexe monastique de Marmashen (Xe siècle). L'architecture romane aurait peut-être été influencée par l'architecture arménienne[2].

Pendant longtemps, les historiens de l'art opposent l'art roman, produit d'une société soumise à un Dieu effrayant, et l'art gothique empreint d'un optimisme triomphant d'une société glorifiant le Créateur.

Le style roman serait ainsi simplement reconnaissable par la forme de ses arcs, son élévation modeste et sa voûte en berceau. Or de nombreux édifices de l'époque romane adoptent très tôt la croisée d'ogives et l’observation attentive des bâtiments dément la thèse de la rupture :

  • au XIIe siècle, pendant la phase de naissance et d'expérimentation du style gothique, des éléments romans subsistent dans les nouvelles cathédrales.
  • au sud de l'Europe, le roman se perpétue au XIIIe siècle ; par exemple, la cathédrale d'Albi présente une silhouette très massive et peu de vitraux tandis que les cathédrales du Nord connaissent l'élan gothique ; Colette Deremble évoque plutôt une « mutation du roman en gothique »[3].
  • en Angleterre, l'art roman n'arrive qu'au XIIIe siècle. Dans l'Est de l'Europe, il persiste jusqu'au XVe siècle.
  • d'autre part, les premiers édifices gothiques apparaissent vers 1130-1150 en Île-de-France. Les contemporains les qualifient d'« art d'origine française » ou d'« art français » (en latin : francigenum opus). Le mot « gothique » serait une invention de la période romantique du XIXe siècle. D'autres prétendent que l'expression est due aux Italiens de la Renaissance (voir architecture gothique). Le qualificatif choisi pour cette architecture comporte une allusion de retour en arrière, avec une nuance plutôt péjorative : l'art gothique est l'art des Goths, autrement dit des « barbares » , c'est-à-dire de ceux qui méprisent et oublient les techniques et les canons romains. Un certain nombre d'historiens de l'art réfutent aujourd'hui ce jugement et montrent que l'architecture gothique n'est pas en rupture avec l'architecture romane.

Deux âges romans

La basilique Notre-Dame d'Avesnières, à Laval, représentative du deuxième art roman.

Nikolaus Pevsner distingue :

  • le premier art roman, correspondant à la période allant de l'an mille à la première croisade vers 1100,
  • le roman classique, qui succède à la période précédente, soit de 1100 jusqu'au triomphe du gothique vers 1200.

Gabrielle Demians d'Archimbaud identifie un premier âge et un deuxième âge roman, de part et d'autre du milieu du XIe siècle :

  • le premier âge roman se développe en Italie, dans la région de Côme, et en Espagne, en Catalogne (Lérida, Gérone et Barcelone) et Aragon (spécialement dans la province de Huesca), entre 950 et 1060-1070. Les allées et venues des « maestri comacini », des « Lombards », partis de Côme, de Milan, de Pavie, vont durer deux siècles ; leur champ d'action s'étend à toute l'Europe depuis l'Espagne jusqu'à la Saxe et à la Scandinavie.
  • le deuxième âge roman se développe plus généralement en France, de 1060-1070 à 1130.

Contexte historique

Vers l'an mille, les conditions d'un renouveau de l'art sont réunies en Europe de l'Ouest. L'observation d'une carte situant l'émergence du roman, indique cependant que ce style y est plus largement représenté qu'ailleurs. On pourrait d'ailleurs y voir un effet d'irradiation vers l'international : http://1ber.free.fr/Ensgmnt/Cartes/ArtRoman.gif.

Essor de l'Occident

Chapiteau de l'église abbatiale d'Airvault, Deux-Sèvres. La représentation de guerriers témoigne du contexte de violence de l'époque romane.

La fin du Xe siècle est marquée par une série de changements qui affectent l'ensemble de la société et de l'économie occidentales :

  • l'arrêt des incursions scandinaves et sarrasines et le mouvement de la paix de Dieu permettent de limiter la violence des seigneurs et de relancer les échanges commerciaux ;
  • les grands défrichements et la diffusion progressive de nouvelles techniques (collier d'épaule, etc.) améliorent lentement la vie rurale et favorisent la croissance démographique. Cette augmentation de la population nécessite une multiplication ou un agrandissement des lieux de culte ;
  • la réouverture d'anciennes routes commerciales entraîne le développement des échanges et des pèlerinages.

Toute l'Europe est envahie par une fièvre constructive authentique, stimulée par les progrès techniques. Les lettrés sont parvenus à formuler un art capable de représenter toute la Chrétienté : l'art roman. Les rois et l'empereur ont tenu une place importante dans la diffusion de cet art.

Réforme de l'Église

Jusqu'au Xe siècle, l'image de l'Église en tant qu'institution est affectée par de nombreux abus, qui la font apparaître comme s'éloignant de ses vraies missions. Nombre de monastères et églises tombent entre les mains de seigneurs. Nombre de clercs vendent les sacrements ou vivent en concubinage. La papauté semble affaiblie et passer sous le contrôle de l'empereur germanique. En réaction à ces dérives, un important mouvement de réforme commence alors, soutenu notamment par les monastères :

  • l'abbaye de Cluny, en Bourgogne, revient à l'esprit de la règle édictée par saint Benoît au VIe siècle qui prône la prière, le travail et la pauvreté. Le renouveau et la diffusion de ces règles dans toute l'Europe vont opérer un retournement des mentalités et favoriser la construction de nombreux monastères et abbayes clunisiens.
  • au XIIe siècle, Robert de Molesme fonde l'ordre de Cîteaux qui renforce la règle de pauvreté (pas de décoration dans les églises, vie très stricte, règle du silence) et la solitude (monastères isolés).
  • à côté de ces deux principaux ordres monastiques apparaissent de nouveaux ordres : érémitiques (Chartreux) et militaires (Templiers).

Le cadre spirituel et culturel

La fin du Xe siècle est marquée par des violences, des famines et des épidémies qui entretiennent un esprit eschatologique : on redoute la colère divine et la fin des Temps.

Cathédrale de Spire (Rhénanie-Palatinat) (vers 1060). Voûte tunnel avec arcs-doubleaux. Cette cathédrale romane est le fruit de l'influence entre la tradition de l'architecture ottonienne (deux importants massifs, le chœur et le corps occidental, qui s'opposent) et de l'art roman lombard (lésènes, arcades, arcatures, galeries, loggias).

Seul le Saint-Empire romain germanique constitue un foyer de création littéraire et artistique actif. L'idée d'empire, qui s'était éteinte au début du Xe siècle, est ressuscitée par le couronnement impérial d'Othon Ier le 2 février 962. En 982, Othon II, son fils prend le titre d'Imperator Romanorum (« empereur des Romains »).

Le culte des reliques connaît un essor à partir de l'an mille : les pèlerins sont de plus en plus nombreux sur les routes et s'arrêtent dans les églises disposant de reliques célèbres. De ce fait, des églises plus grandes sont édifiées sur les chemins des pèlerinages (par exemple : pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle).

Les arts d'avant l'an mille

Article détaillé : Art préroman.

L'art roman prend ses sources dans l'Antiquité tardive et s'inspire des œuvres carolingiennes et ottoniennes :

Généralités sur l'architecture romane

Article détaillé : Architecture romane.

Les éléments de l'architecture romane

Abbatiale Sainte-Foy de Conques. Le tympan représentant le jugement dernier (entre 1150 et 1250).

L'art roman est un art essentiellement religieux dont les constructions obéissent à des plans dits centrés ou à des plans dits basilicaux. On trouve dans ces derniers les éléments suivants :

  • en entrée, le tympan. Très simple sur les premiers édifices romans, cet élément devient de plus en plus décoré à la fois pour magnifier la maison de Dieu et participer à l'instruction religieuse en reprenant des scènes de livres liturgiques ; parmi les thèmes représentés, on retrouve par exemple celui du Tétramorphe (allusion à l'Apocalypse et symbole des quatre Évangélistes), celui du jugement dernier, etc.
  • la nef à plusieurs travées, avec la voûte dite plein cintre (voûte tunnel ou avec arcs-doubleaux), en berceau brisé, en voûte d'arêtes, à file de coupoles (coupole à pans ou hémisphérique) ;
  • un transept en général simple avec ou non des chapelles échelonnées ; on trouve cependant des églises sans transept dans le cas des constructions les plus humbles ou avec deux transepts, en particulier en Allemagne où s'est développée l'architecture ottonienne.
  • un chœur ;
  • une abside avec ou non des chapelles rayonnantes, appelées également chapelles absidiales, et une voûte en cul-de-four (voûte quart sphérique).

À l'extérieur du bâtiment, figurent des éléments décoratifs initialement très simples comme la bande lombarde (sous le premier art roman), puis plus riches avec de nombreuses sculptures (sous le second art roman).

À la fin du premier art roman apparaissent les déambulatoires dont le développement s'explique par l'explosion du culte des reliques et des pèlerinages.

La structure de ce plan, très simple dans le premier art roman, se complexifie à l'apogée de l'art clunisien notamment dans l'organisation de la partie Est des constructions (transept, chœur, abside) ; en réaction à cette richesse architecturale ostentatoire, les cisterciens prônent un retour à la simplicité et, sur le plan architectural et plus général artistique, à une esthétique épurée qui constitue l'art cistercien.

Les principales périodes

Premier âge roman

Le premier art roman est un art méridional et international. Il débute en Lombardie et s'étend aux régions voisines grâce aux maîtres d'œuvre de Côme. Ces derniers travaillent sur différents chantiers successifs et, avec leur matériel de maçon, imposent la structure d'église en forme de navire renversé (la nef) et les « bandes lombardes » ; ils insufflent des bases solides pour un développement riche de l'architecture romane.

Bandes lombardes, appelés aussi festons lombards, sur la façade de l'église de Saint-André de Sorède (Pyrénées-Orientales) datée du XIe siècle
Architecture générale
  • importance de la crypte,
  • premières voûtes,
  • chevets de plein-cintre (que l'on appelle aussi en berceau) ornés avec petits arcs et des bandeaux géométriquement disposés,
  • temples couverts et terminés en voûte en cul de four,
  • usage des piliers comme sustentation, en remplacement des colonnes,
  • nefs plus vastes et importantes, au moins en comparaison avec d'anciens bâtiments pré-romans,
  • premiers déambulatoires (Saint-Étienne de Vérone, cathédrale d'Ivrée).
Décoration
  • pierre ajustée, mais non polie,
  • frises d’arcatures aveugles,
  • peu de figuration sculptée,
  • décoration des murs extérieurs : pilastres extérieurs, lésènes, festons lombards.

Deuxième âge roman

L'apogée du style  par sa qualité et sa beauté  est atteint entre 1050 et 1150. En provenance de la France, il se transmet principalement autour des chemins de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le deuxième art roman s'exporte en Terre sainte grâce aux Croisades.

Architecture générale
Basilique Saint-Sernin, Toulouse.
  • les nefs deviennent plus amples afin d'accueillir les pèlerins toujours plus nombreux : en Bourgogne, les églises abbatiales de Pontigny, de Saint-Bénigne de Dijon et de Cluny III dépassent les 100 mètres;
  • la circulation des pèlerins et l'accès aux reliques ou à la crypte sont facilités par de nouveaux aménagements : larges déambulatoires et bas-côtés, tribunes (Normandie), chapelles rayonnantes sur le transept ;
  • les édifices gagnent en hauteur : la tour de la basilique Saint-Sernin à Toulouse mesure 64 mètres ; les tours de la façade de l'abbatiale Saint-Étienne de Caen s'élancent à 80 mètres ;
  • les murs sont renforcés à l'extérieur par des contreforts massifs ;
  • les recherches sur le voûtement progressent : les voûtes à charpente sont remplacées par la pierre dans les grands édifices, dans le Sud et en Bourgogne par exemple. Les absides sont souvent en cul-de-four, les collatéraux en voûtes d'arêtes. Dans le Sud-Ouest de la France et en Auvergne, on utilise encore la coupole. Les premières voûtes en berceau brisé sont édifiées (Brancion en Saône-et-Loire) et les premières voûtes en croisée d'ogives apparaissent dans le monde anglo-normand au début du XIIe siècle.
Décoration
Façade de la cathédrale Saint-Pierre, Angoulême.
  • le développement du culte des saints entraine un développement de la sculpture monumentale et bas reliefs ;
  • la sculpture envahit les façades (cathédrale d'Angoulême), les modillons, le tour des fenêtres et les tympans ;
  • décor inspiré de l'Antiquité sur les colonnes et les chapiteaux (cathédrale d'Autun, Cluny III, Saint-Benoît-sur-Loire, etc.).

Cet art architectural atteint son apogée en termes de richesses et de grandeur à l'époque de Cluny, dont la cathédrale, dite de Cluny III, restera le plus grand bâtiment de la chrétienté jusqu'au XVIe siècle.

Pendant le XIIIe siècle, au fur et à mesure que les solutions architecturales sont renforcées et s'améliorent, l'art roman tardif se développe, conjointement avec un début spontané de l'art gothique.

L'idéal de dépouillement dans l'architecture monastique

Les Clunisiens
Reconstitution de l'abbatiale Cluny III

Un des premiers ordres réformateurs est celui de Cluny. Il tire son nom du petit village de Cluny, près de Mâcon, où une abbaye bénédictine réformée est fondée en 909 par Guillaume Ier, duc d'Aquitaine et comte d'Auvergne, qui l'a placée sous la direction de Bernon, abbé de Beaume. Odon, souvent décrit comme le fondateur de l'ordre, lui succède.

La renommée de Cluny se propage loin au-delà du monastère d'origine. Sa règle rigide est adoptée par un grand nombre de vieilles abbayes bénédictines qui ne sont plus affiliées à la maison mère, et les nouveaux monastères qui, de plus en plus nombreux, désirent tous se rattacher à Cluny. À la fin du XIIe siècle, le nombre de monastères affiliés à Cluny en Europe occidentale atteint 2 000.

L'établissement de Cluny est l'un des plus grands et magnifiques de France. On peut se faire une bonne idée de ses dimensions en référence au nombre de personnes hébergées lors de la visite du pape Innocent IV. Celui-ci visite Cluny accompagné de douze cardinaux, d'un patriarche, de trois archevêques, des deux généraux des Cartusiens et des Cisterciens, du Roi Saint-Louis et de trois de ses fils, de la reine-mère, du comte de Flandre, de l'empereur de Constantinople, du duc de Bourgogne et de six lords. Toutes ces personnes logent au sein du monastère avec leurs suites, sans causer le moindre dérangement aux moines. Malheureusement, à la fin du XVIIIe siècle, la quasi-totalité des bâtiments de l'abbaye, y compris l'église monumentale, sont vendus comme biens nationaux, puis détruits.

À Cluny, l'abbatiale et le plan général de l'ensemble ressemblent de manière frappante à la cathédrale de Lincoln. L'abbatiale Cluny III est très vaste : plus de 141 m de long sur 65 m de large. Le chœur se termine par une abside semi-circulaire entourée de cinq chapelles également semi-circulaires. L'entrée ouest est constituée du narthex flanqué de deux tours. Au sud de l'abbatiale se trouve la cour du cloître immense, placée beaucoup plus à l'ouest qu'à l'accoutumée. Au sud du cloître s'ouvre le réfectoire, un bâtiment imposant d'environ 30 mètres sur 20, rempli de six rangées de tables en longueur et de trois en travers. Il est orné des portraits des bienfaiteurs de l'abbaye et d'objets scripturaux. Le mur du fond est agrémenté d'une scène peinte représentant le Jugement Dernier. Il n'est malheureusement pas possible d'identifier les autres bâtiments principaux. Restent la maison de l'abbé, encore partiellement debout près de l'entrée, l'hospice et la très vaste boulangerie.

Toutes les maisons rattachées à Cluny sont des dépendances françaises dirigées par des prieurs de cette nationalité. Elles ne reprennent leur indépendance que sous le règne d'Henri VI.

Malgré son éclat, le renouveau clunisien est de courte durée : réputation et célébrité sont à l'origine de son déclin. Après une croissance considérable de leur ordre, les moines clunisiens deviennent aussi riches et peu disciplinés que leurs prédécesseurs. Une nouvelle réforme est alors devenue nécessaire.

Les Cisterciens
Article détaillé : Art cistercien.
Cloître et église cistercienne de Sénanque, Provence.

L’ordre de Cîteaux est fondé par Robert de Molesme et quelques moines en 1098, en Bourgogne. Il considère que l'ordre clunisien s'est fortement écarté de la règle édictée par Saint Benoit et prône un retour intégral à cette dernière. Il demande aux moines de respecter des principes radicaux : isolement du monde, travail manuel, silence et pauvreté. Avec saint Bernard, ces règles trouvent un écho dans l'art monastique :

Architecture générale
  • isolement dans des endroits retirés : le monastère n’étant pas fait pour les laïcs, il doit s’insérer dans un cadre naturel qu’il respecte (harmonie avec la nature, solitude propice à la prière intérieure et au silence) ;
  • clocher aux dimensions modestes (humilité) ;
  • voûtes en berceau brisé ;
  • lignes et volumes sobres.
Décoration
  • décor dépouillé et épuré pour ne pas faire injure aux pauvres : refus de tout élément figuratif (en particulier au niveau des chapiteaux), d'où l'absence de statues ou peintures ; la pierre doit rester nue, sans aucune couleur; il ne faut pas détourner le moine de sa prière ou de son recueillement ;
  • vitraux incolores aux motifs abstraits ou fleur de lys (symbole de Marie) ;
  • mobilier simple : quelques cierges, pas d’or : encensoirs en cuivre ou en fer, chasubles sans broderies, crucifix ;
  • motifs végétaux et géométriques dans les manuscrits peu enluminés : limitation des couleurs avec quasi suppression des couleurs rouge et or, très utilisées par les Clunisiens.
Les Chalaisens
Article détaillé : Ordre monastique de Chalais.

Il s'agit d'un petit ordre monastique, proche de l'érémitisme et des Cisterciens, né à Chalais (sud du massif de la Chartreuse) dans les débuts du XIIe siècle. Cet ordre a d'abord essaimé dans la vallée de l'Isère, vers l'ouest (deux petites abbayes : Almeval et Albeval), puis vers le sud : d'abord dans la vallée de la Durance, avec l'abbaye de Boscodon (1140) et, plus tard, l'abbaye de Clausonne, puis davantage vers le sud (Abbaye Notre-Dame de Lure, Saint-Étienne-les-Orgues, près de Sisteron, Valbonne, près de Nice, et Pierredon, près d'Arles). L'architecture y est encore plus dépouillée que dans l'ordre cistercien : chevets plats systématiques, absence de clés d'arcs. L'exemple le plus fort et le mieux conservé est l'abbatiale de Boscodon (Hautes-Alpes), d'un dépouillement, d'une pureté et d'une luminosité remarquables.

Les Grandmontains
Article détaillé : Renaissance du XIIe siècle.

Les autres domaines de l'art roman

L'enluminure des manuscrits

Article détaillé : Enluminure romane.

De nombreuses écoles régionales ont convergé pour produire les premiers manuscrits enluminés : l'école d'Angleterre et du nord de la France « channel school » ont été fortement influencés par l'art anglo-saxon tardif, tandis que dans le sud de la France le style s'inscrit plus dans une influence Ibérique ; en Allemagne et vers le sud, l'art ottonien a continué à se développer et conjointement avec les styles byzantins (voir l'acte de mariage de l'impératrice Théophano), a influencé l'Italie. À la fin du XIIe siècle, par leurs influences réciproques, tous ces styles se sont fondus, tout en gardant naturellement des distinctions régionales.

Les focii typiques de l'enluminure romane sont la Bible, où chaque livre peut être préfacé par une grande initiale illustrée, et les psautiers, où des majuscules initiales étaient enluminées de la même façon. Dans les deux cas, des cycles de scènes peuvent être représentés sur des pages entièrement enluminées, parfois avec plusieurs pages par scène, dans des compartiments. Les Bibles avaient en particulier des pages de dimensions importantes et pouvaient être reliées en plusieurs volumes. Par exemple, le psautier de Saint-Alban, le Psautier Hunter, la Bible de Winchester (la « feuille de Morgan » présentée ci-dessous), la Bible de Fécamp (en), la Bible de Stavelot et la Bible de Parc Abbey (en). À la fin de cette période, des ateliers commerciaux de scribes et d'artistes devinrent significatifs, et l'enluminure, et les livres en général, devinrent plus généralement disponibles pour le clergé comme pour les laïcs.

Peinture romane

Fresque avec Saint Eldrade, dans l'Abbaye de la Novalaise, XIe siecle, Val de Suse, (Italie).
Fresque de Sant Climent de Taüll, actuellement au Museu Nacional d'Art de Catalunya (Espagne).

Les larges surfaces murées et les voûtes de la période romane se sont prêtées facilement à la décoration murale. Malheureusement, de nombreuses peintures initiales ont été détruites soit par des restaurations mal menées, ou par le fait que les murs ont été replâtrés ou repeints. En France, Angleterre et aux Pays-Bas, ces peintures ont été systématiquement détruites ou effacées par l'iconoclasme de la réforme protestante. En Italie, nous avons encore des exemples de chapelles entièrement décorés de fresques roman, comme la chapelle de Saint Eldrade dans l'Abbaye de la Novalaise (Val de Suse) qui contient deux cycles de fresques avec la vie S. Eldrade et S. Nicolas de Bari. Celle dédiée au saint de Myre est une des plus anciennes connues. Les fresques des églises du Danemark et d'autres pays ont été depuis restaurées. Dans d'autres pays, elles ont souffert des guerres, négligences et changement de modes[4].

La peinture d'une église suit un schéma classique, dérivé d'exemples antérieurs de mosaïques. Son point focal est la voûte en cul-de-four de la nef, ornée d'un Christ en Majesté ou un Christ rédempteur sur son trône et une mandorle encadrée par quatre éléments ailés, symboles des Quatre Évangélistes, en comparaison directe avec les exemples des couvertures ornées ou les enluminures des évangéliaires de l'époque. Si l'église est dédiée à la Vierge Marie, cette dernière peut y figurer à la place du Christ. Sur les murs de l'apside, en dessous, peuvent être représentés les saints et apôtres, incluant des scènes narratives, par exemple le saint auquel est dédicacé le monument. Sur les arches du sanctuaire peuvent figurer les apôtres, prophètes, ou les vingt-quatre vieillards joyeux de l'Apocalypse, regardant le Christ, ou son symbole sous forme d'agneau, au sommet de l'arche. Le mur nord de la nef pourrait présenter des scènes narratives de l'Ancien Testament, et le mur sud le Nouveau Testament. Sur le mur ouest arrière se trouverait le Jugement dernier, avec un Christ sur un trône qui juge à son sommet[5].

Un des plus beaux exemples intacts est visible dans l'abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe en France. La longue voûte en berceau de la nef fournit une surface idéale pour la fresque, qui présente des scènes de l'Ancien Testament, dont la Création, la vie d'Adam et Ève et d'autres épisodes bibliques dont celle très vivante de l'arche de Noé présentant des personnages apeurés et de nombreuses fenêtres à travers lesquelles on peut voir Noé et sa famille sur le pont supérieur, des oiseaux sur le pont du milieu, et des paires d'animaux sur l'inférieur. Une autre scène présente de façon très vigoureuse la noyade de l'armée de Pharaon dans la mer Rouge. Ce schéma s'étend à d'autres parties de l'église, avec le martyre de saints locaux présentés dans la crypte, l'Apocalypse dans le narthex et un Christ en Majesté. Les palettes de couleurs employées sont limitées au bleu-vert clair, jaune ocre, rouge marron et noir. Des peintures similaires sont présentes en Serbie, Espagne, Allemagne, Italie et ailleurs en France[6].

Concernant les techniques, les fresques sont faciles à réaliser, mais il faut travailler vite car sur enduit frais. Cette technique peu onéreuse explique que de modestes églises rurales, de simples cures priorales, reçurent de somptueux décors peints. Les couleurs sont vives.

  • Exemples :
    • Berzé-la-Ville (Saône-et-Loire) : la chapelle aux Moines ;
    • église Sant Joan de Boí, église Santa Maria de Taüll, église Sant Climent de Taüll (Catalogne) : peintures du chevet vers 1123 ;
    • abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe (Vienne), vers 1100 : nef en berceau de plein cintre, palette claire, personnages étirés ;
    • église de Vals (Ariège) : peintures du début du XIIe siècle, d'influence catalane ;
    • Brinay (Cher) : église Saint-Aignan, mur oriental du chevet ;
    • Montoire-sur-le-Loir (Loir-et-Cher) : chapelle Saint-Gilles, abside principale ;
    • cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre (Yonne) : crypte ;
    • Poitiers (Vienne) : église Saint-Hilaire le Grand, cycles de l'Apocalypse ;
    • Chalivoy-Milon (Cher) : église Saint-Sylvain ;
    • Les Salles-Lavauguyon (Haute-Vienne) : église Saint-Eutrope ;
    • Jaleyrac (Cantal) : église Saint-Martin ;
    • Montfermy (Puy-de-Dôme) : église Saint-Léger.

Vitraux

Cathédrale Notre-Dame d'Augsbourg. Vitrail. Le prophète Daniel (fin du XIe siècle).
Cathédrale Saint-Pierre de Poitiers. Vitrail de la Crucifixion (XIIe siècle).

Les plus anciens fragments connus de vitraux peints médiévaux semblent dater du Xe siècle. Les plus anciens personnages peints intacts sont les cinq prophètes du vitrail d'Augsbourg, daté de la fin du XIe siècle. Les visages, même figés et formalisés, démontrent un dessin très maîtrisé et l'usage fonctionnel du verre montre que ses créateurs étaient très bien entraînés à ce support. Dans les cathédrales du Mans, de Canterbury et de Chartres, et la basilique Saint-Denis, de nombreux panneaux du XIIe siècle sont encore présents. À Canterbury, ils présentent un personnage d'Adam creusant, et un autre de ses fils, Seth, parmi les ancêtres du Christ. Adam est représenté d'une façon hautement naturelle et vivante, tandis que le portrait de Seth, les vêtements sont utilisés à des fins plus décoratives comme dans les meilleures sculptures sur pierre de l'époque. Les artisans du vitrail ont été plus lents que les architectes à changer leurs styles, et beaucoup de vitraux de la première partie du XIIIe siècle peuvent être considérés comme romans. Parmi les plus belles œuvres connues, on peut évoquer le vitrail daté de 1200 de la cathédrale de Strasbourg (en partie déposé au musée) et de 1220 environ de l'église Saint-Cunibert (en) de Cologne.

Les plus beaux vitraux de France, dont notoirement ceux de Chartres, datent pour la plupart du XIIIe siècle. Peu de vitraux importants du XIIe siècle sont restés intacts. Parmi ces derniers, celui de la Crucifixion de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, composition remarquable qui s'étend sur trois étages, le plus bas avec un trèfle à quatre feuilles présentant le martyre de Saint Pierre, le plus grand central où domine la crucifixion et le plus haut l'Ascension du Christ dans une mandorle. Le personnage du Christ crucifié présente déjà des signes de courbes gothiques. Ce vitrail est décrit par George Seddon comme étant d'une « beauté inoubliable »[7]. Beaucoup de fragments détachés sont dans des musées, et un vitrail de l'église de Twycross en Angleterre est fait à partir d'importants panneaux de vitraux français récupérés pendant la Révolution française[8]. Le verre était cher et faiblement flexible (en ce sens qu'il pouvait être ajouté (superposé) ou réarrangé) et parait avoir été souvent réutilisé quand les églises ont été reconstruites en style gothique  le plus ancien vitrail anglais datable, une représentation de l'arbre de Jessé de la cathédrale d'York, date probablement d'avant 1154 et a été réutilisé de cette façon.

Initiation à la sculpture romane

Chapiteau de la Résurrection de l'abbaye de Mozac.

Elle décore d'abord les chapiteaux dans les cryptes, les cloîtres et les églises. À la fin du XIe siècle, elle prend place sur la façade des églises, à la manière des antiques arcs de triomphe[9]. La sculpture devient « monumentale ». Elle a une vertu pédagogique, celle d'enseigner la vie des apôtres et des saints, d'illustrer des passages de l'Ancien Testament. Elle s'inspire des bas-reliefs et des chapiteaux romains, mais surtout des images placées dans les manuscrits enluminés et sur les objets d'orfèvrerie.

La sculpture sur chapiteau se diffuse à partir de l'an mille, même si ses débuts furent timides : dans les églises italiennes de la première moitié du XIe siècle est repris le modèle corinthien, plus ou moins stylisé (chapiteau à palmettes). D'autres lieux (Bourgogne, Catalogne) expérimentent les chapiteaux à entrelacs et à feuilles d'acanthe. Mais bientôt, les animaux et les figures anthropomorphiques apparaissent, même s'ils restent rares avant 1050 (abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire). La basilique Saint-Sernin de Toulouse (deuxième moitié du XIe siècle) conserve 260 chapiteaux romans[10].

Les sculpteurs de l'époque romane dont on connaît les noms sont :

  • en France : Maître de Cabestany, Bernard Gilduin, Gislebert, Unbertus, Gofridus, Gilabertus de Toulouse ;
  • en Italie : Wiligelmo, Niccolo et Antelami.

Sculptures et ensembles romans remarquables :

  • la façade de l'église Notre-Dame la Grande de Poitiers, considérée comme un chef-d'œuvre de l'art roman ;
  • le linteau de l'abbaye de Saint-Génis-des-Fontaines (Pyrénées-Orientales), la plus ancienne sculpture romane datée ;
  • abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret), la tour-porche ;
  • abbaye Saint-Pierre de Moissac (Tarn-et-Garonne), portail sud, vers 1120 ;
  • cathédrale Saint-Lazare d'Autun (Saône-et-Loire), portail occidental, vers 1135 ;
  • cathédrale Sainte-Marie d'Oloron (Pyrénées-Atlantiques), portail ouest, vers 1130 ;
  • abbaye de Mozac (Puy-de-Dôme), avec ses quatre-cinq chapiteaux romans de la nef et le chapiteau de l'ancien chœur roman représentant la Résurrection, vers 1130 ;
  • abbaye de Charlieu (Loire), portail nord, vers 1170 ;
  • cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême (Charente), façade entre 1115 et 1130 ;
  • abbaye de Beaulieu-sur-Dordogne (Corrèze), tympan.

Les ivoires

Olifant sculpté dans le sud de l'Italie à l'époque byzantine.
Christ en majesté dans une mandorle, entouré par les emblèmes des évangélistes : plaques d'ivoire sur coffre de bois, Cologne, première moitié du XIIIe siècle (Musée de Cluny)

On trouve de beaux coffrets d’ivoire, dont un de l’époque carolingienne au musée de Cluny ; il est en marqueterie de bois colorés et d’ivoire, avec des entrelacs et des cadres entourant des animaux fantastiques[11].

Un diptyque est une sorte de tablette double dont les composantes sont réunies à charnière. Ce fut, à l’origine, une sorte de carnet dont les feuilles de bois, d’ivoire ou de métal, enduites de cire, servaient à prendre des notes.

Puis apparurent les diptyques consulaires, sur lesquels les nouveaux fonctionnaires faisaient part de leur nomination à leurs parents et à leurs amis. Ils sont ornés d'un riche décor sculpté et pouvaient faire office de tablette à écrire : il s'agissait d'un objet commémoratif de luxe, commandé par le consul ordinaire et distribué pour marquer son entrée en charge et récompenser les notables qui avaient soutenu sa candidature. Plus tard enfin, l’Église les adopta pour orner ses autels. Consacrés aux saints et aux martyrs, des épisodes religieux étaient sculptés sur les lames d’ivoire qui les formaient.

Les triptyques, avec une forme un peu différente, avaient des usages identiques. Ils se composaient de trois panneaux sculptés ou peints et réunis à charnière. Le panneau central, deux fois plus large que les deux autres formant volets, pouvait être recouvert exactement par eux. Très estimés à Byzance, ils ne pénétrèrent dans l’Europe occidentale qu’après les croisades.

Les olifants, dont le nom dérive étymologiquement d'éléphant, étaient taillés dans l'extrémité de la défense. Leur usage, au Moyen Âge, était varié : instruments de musique, cornes à boire ou réceptacles à reliques.

L'apogée de l'orfèvrerie

Abbaye de Mozac : Christ sur la châsse de Calmin et de Namadie (XIIe siècle)

En relation avec le développement du culte des reliques, les orfèvres produisent des reliquaires et des châsses de grande qualité.

À l’époque romane, le renouveau des sacrements et le culte des reliques provoquent un essor de l’orfèvrerie religieuse.

  • œuvres à caractère somptuaire,
  • thèmes hagiographiques,
  • ateliers mosans et de Limoges prépondérants,
  • châsses qui reproduisent les églises en miniature.

Les écoles régionales

L'espace espagnol et le sud-ouest français

L'Espagne est une référence au niveau de l'art roman : de nombreux apports de la culture arabe ont enrichi le patrimoine artistique espagnol, notamment à Salamanque (cathédrale).

Les églises de cette région se sont développées grâce aux chemins de pèlerinage qui mènent au sanctuaire de Saint-Jacques de Compostelle, au nord-ouest de l'Espagne. Les moyens financiers qui affluent permettent aux abbés et aux évêques de bâtir des édifices somptueux. Le modèle architectural est la Basilique Saint-Sernin : doubles collatéraux, vaste transept, chevet à déambulatoire desservant des chapelles rayonnantes, dotées de reliques, caractérisent les grandes églises de pèlerinage.

Les Pyrénées centrales connaissent également, à partir de l'an mil, une « floraison artistique romane » comme le souligne l'historien d'art Marcel Durliat. Favorisée par la reprise des échanges commerciaux et la relative stabilité sociale et politique, la circulation des idées entretient dans les Pyrénées une véritable période de création artistique.

Sites romans :

  • France : Saint-Sernin de Toulouse (vers 1070-1080) ; Saint-Martial de Limoges ; Sainte-Foy de Conques ; Notre-Dame de Lescar ; abbaye de Saint-Génis-des-Fontaines ; cathédrale Saint-Lizier (Ariège) ; abbaye de Combelongue à Rimont (1138, Ariège) ; église Notre-Dame de Vic-d'Oust (Ariège) ; chapelle Saint-Pierre ou du Calvaire à Castillon-en-Couserans (Ariège) ; collégiale Saint-Pierre à Saint-Gaudens (Haute-Garonne) ; cathédrale Notre-Dame à Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne) ; église Saint-Aventin à Saint-Aventin (Haute-Garonne) ; église Saint-Benoît-Saint-Privat à Saint-Béat (Haute-Garonne) ; basilique Saint-Just à Valcabrère (Haute-Garonne) ; Saint-Martin du Canigou à Casteil (Pyrénées-Orientales) ;
  • Espagne du Nord : San Salvador de Leyre (1057, Navarre) ; Santa María de Ujué ; Santa María de Iguácel ; cathédrale de Jaca (XIe siècle, province de Huesca) ; cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle ; Glèisa dera Assompcion de Maria à Bossòst (Val d'Aran) ; Glèisa de Santa Eulàlia à Unha (Val d'Aran) ; Glèisa de Santa Maria à Arties (Val d'Aran) ; Glèisa de Sant Pèir à Escunhau (Val d'Aran) ; monastère de Sant Pere de Rodes à El Port de la Selva ; monastère de Santa Maria à Ripoll ; églises romanes catalanes de la Vall de Boí (inscrites au patrimoine mondial depuis 2000) ;

L'espace germanique et la vallée de la Meuse

Triptyque de Stavelot, Art mosan, Morgan Library, New York

En Allemagne, le roman suit les traces de l'art ottonien, créant des grands ensembles monumentaux, dont beaucoup proposent des solutions complètement nouvelles, telles que la double arche ou Westwerk. On peut citer parmi les plus singulières:

  • les cathédrales de Worms, Mayence et Spire
  • l'église Sainte-Marie-du-Capitole à Cologne
  • l'abbaye de Maria Laach (Rhénanie-Palatinat)

En France, la cathédrale Notre-Dame de Verdun présente toutes les caractéristiques d'un plan roman-rhénan, à savoir : une nef unique encadrée par deux chœurs, eux-mêmes flanqués de deux tours. De ce fait, les portails sont exclusivement latéraux.

Article détaillé : Art mosan.

L’art mosan est un art roman d'influence carolingienne et ottonienne de la vallée de la Meuse, actif du XIe au XIIIe siècles. La région mosane correspond aux frontières de l'ancien diocèse de Liège qui s'étendait principalement dans le territoire de l'actuelle Belgique, mais également sur une partie de la France, des Pays-Bas et de l'Allemagne.

La Bourgogne

Saint Michel terrassant le dragon, Bourgogne, XIIe siècle, musée du Louvre

L'art roman s'est développé en Bourgogne en relation avec l'essor des centres monastiques. Le rôle de Cluny en premier lieu explique le nombre important d'édifices romans dans cette région. Les cathédrales et les églises abbatiales ont des dimensions importantes. Les bâtiments monastiques ont des plans complexes, surtout à Cluny où l'ensemble est agrandi plusieurs fois par des ajouts successifs. L'abbatiale Cluny II (960-981) a servi de modèle à bien des édifices romans bourguignons. La décoration murale, le voûtement et la massivité des édifices témoignent d'influences méridionales.

Les principaux sites romans : cathédrale Saint-Lazare d'Autun, abbaye Saint-Philibert de Tournus, abbaye de Cluny, basilique de Paray-le-Monial, abbaye Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay, basilique Saint-Andoche de Saulieu, abbaye de Cîteaux, abbaye de Fontenay, abbaye de Saint-Bénigne, abbaye de Charlieu.

Article connexe : Art roman en Saône-et-Loire.

La Normandie

Tours de la façade de l'abbatiale de Jumièges, Seine-Maritime

Pour le contexte, voir Histoire de la Normandie.

Les principaux sites romans : abbaye Saint-Georges de Boscherville, abbaye aux Hommes (Caen), abbaye aux Dames (Caen), abbaye de Jumièges, nef de l'église abbatiale du Mont-Saint-Michel, abbatiale de Bernay (Eure, l'une des plus anciennes), église Saint-Pierre de Thaon (Calvados).

Le développement de l'art roman en Normandie bénéficie d'un contexte favorable : le duc tient fermement sa principauté et la Normandie ne connaît pas l'anarchie féodale qui règne dans d'autres provinces. La croissance économique et démographique créent les conditions d'un essor architectural fécond et original. Les ducs eux-mêmes favorisent la construction de nouveaux édifices religieux. Ainsi, Richard Ier fait reconstruire l’église abbatiale à Fécamp. Mais c’est Richard II qui fit venir Guillaume de Volpiano pour ranimer la vie de l’abbaye, selon la règle bénédictine. Robert le Magnifique fonda Cerisy en 1032. Guillaume le Conquérant fait élever l'abbaye aux Hommes à Caen (1063-1077). Au XIe siècle, les Normands s'installent en Sicile et exportent leur art qui finit par se mêler à d'autres influences, arabes et byzantines.

Le roman normand se distingue par plusieurs caractéristiques :

  • des façades symétriques (façades harmoniques) (abbatiale Saint-Étienne, abbaye aux Dames, abbatiale Saint-Georges de Boscherville) ;
  • des tours surmontées de flèches (abbatiale Saint-Étienne, Jumièges, Saint-Georges de Boscherville) ;
  • des tours-lanternes se dressent au-dessus de la croisée du transept (Jumièges, abbatiale Saint-Étienne) ;
  • des collatéraux en voûtes d'arêtes ;
  • une galerie de circulation à la base des fenêtres hautes ;
  • le caractère précoce (vers 1100[12]) de l'apparition de la croisée d'ogives, qui annonce le style gothique ;
  • aucun tympan historié sur les grands édifices[13] ;
  • la sculpture romane normande s'exprime sur les chapiteaux et les modillons ; à partir du début du XIIe siècle, la décoration sculptée n'est que géométrique et abstraite.

Les monastères normands ont produit beaucoup de manuscrits enluminés au cours de la période romane : les principaux centres sont le Mont-Saint-Michel, Fécamp, Jumièges et Le Bec ; les manuscrits reprennent la tradition carolingienne agrémentée d'influences anglo-saxonnes, surtout après la conquête de 1066. La tapisserie de Bayeux a été réalisée en Angleterre par des Anglo-saxons[14]

Comme les autres régions, l'art normand s'enrichit d'influences diverses (art ottonien, bourguignon, etc.). L'Italien Guillaume de Volpiano dirige le chantier de l'abbaye de Fécamp au début du XIe siècle.

Article détaillé : Art roman en Normandie.

L'Auvergne

Article détaillé : Art roman auvergnat.

Sites romans en Auvergne : basilique Notre-Dame-du-Port (Clermont-Ferrand) ; église Saint-Austremoine d'Issoire; église de Saint-Nectaire ; basilique Notre-Dame d'Orcival ; église Notre-Dame de Saint-Saturnin ; abbaye de Mozac (bien que celle-ci ait perdu son massif barlong à la suite de tremblements de terre au XVe siècle, elle est considérée comme une ancienne église romane majeure).

L'architecture de la cathédrale Notre-Dame du Puy est marquée par différentes influences :

  • byzantine par les différentes fresques et dans leurs dispositions
  • maure traduite par les mosaïques de pierre (cloître), les arcs outrepassés et les arcs polylobés.
  • copte dans les détails décoratifs peints.

Les caractères de Notre-Dame du Puy se retrouvent dans de nombreux édifices religieux régionaux comme l'église Saint-Michel d'Aiguilhe.

Le bassin ligérien

Sites romans du bassin de la Loire : abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire ; collégiale Saint-Aignan d'Orléans ; basilique Saint-Martin de Tours ; abbatiale Saint-Pierre de Méobecq.

Le Poitou

L'architecture romane poitevine se caractérise fréquemment par l'absence de tympan ainsi que par des décorations à motif géométrique ou végétal autour des portes ; les églises sont souvent de type « halle » : les collatéraux ont la même hauteur que le vaisseau central.

Dès le Xe siècle, l’architecture romane expérimente de nouvelles techniques de construction qui font merveille dans les sanctuaires régionaux jalonnant les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. La sculpture, en particulier, bénéficie pleinement de la plasticité de la pierre calcaire et de la lumière intense, deux atouts indiscutables de la région.

Le Poitou possède un nombre important de fresques romanes, parmi lesquelles se détachent nettement celle du plafond de l'abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe. Reconnues en 1983 par l'UNESCO, André Malraux les considéraient comme la « Chapelle Sixtine de l'art roman ».

En partant vers le sud, et en longeant la vallée de la Gartempe, plusieurs autres édifices remarquables composent la « vallée des fresques ». Il est ainsi possible de découvrir, entre autres l'église Notre-Dame d'Antigny, église Notre-Dame de Montmorillon, la chapelle de Jouhet.

Les départements de la Vienne et des Deux-Sèvres sont parcourus d'édifices romans intéressants, du fait notamment de la position sur les chemins de Compostelle :

  • Abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe (Vienne) : connue pour les peintures romanes de son abbatiale ;
  • Église Notre-Dame la Grande de Poitiers : sa façade sculptée représente de nombreuses scènes bibliques ;
  • Église Saint-Hilaire le Grand, de Poitiers ;
  • Église Saint-Jean de Montierneuf, de Poitiers : base romane, surmontée d'une nef gothique ;
  • Église Saint-Hilaire de Melle (Deux-Sèvres) ;
  • Église Saint-Pierre de Chauvigny (Vienne) ;
  • Église Saint-Jouin de Marnes (Deux-Sèvres) ;
  • Église Saint-Nicolas de Civray (Vienne) ;
  • Abbaye Saint-Pierre d'Airvault (Deux-Sèvres) ;
  • Église Saint-Gervais-Saint-Protais de Civaux (Vienne) ;
  • Abbaye Saint-Junien de Nouaillé-Maupertuis (Vienne) ;
  • Abbaye Saint-Benoît de Quinçay (Vienne).

La ville de Poitiers compte en son sein un grand nombre de témoignages romans. Mais au-delà des grandes villes, c'est la quasi-totalité des villages qui comporte un édifice roman.

En allant vers l'océan Atlantique, les régions de Saintonge et d'Aunis recèlent également de nombreux trésors architecturaux romans.

La Provence

Article détaillé : Art roman provençal.
Église de Saint-Restitut, portail à l'antique

La Provence possède, comme l'Auvergne, le Poitou et la Bourgogne, beaucoup d'édifices romans dont certains figurent parmi les plus célèbres de France.

L'art roman provençal présente comme particularité d'être fortement influencé par l'antiquité romaine par le biais des nombreux vestiges romains subsistant en Provence.

Il a emprunté de nombreuses caractéristiques stylistiques à l'architecture de l'antiquité romaine :

  • porches évoquant un arc de triomphe ;
  • frontons triangulaires ;
  • entablements à l'antique constitué d'une architrave, d'une frise et d'une corniche ;
  • colonnes cannelées ;
  • pilastres cannelés ;
  • chapiteaux à feuilles d'acanthe ;
  • divers types de frises ornant corniches, nefs, voussures de portail, oculi, bas-reliefs, etc. ;
    • frises de feuilles d'acanthe ;
    • frises de rinceaux ;
    • frises de palmettes ;
    • frises de grecques (variante de la frise de méandres) ;
    • frises d'oves ;
  • bas-reliefs ornés de rinceaux.

La Provence compte également trois abbayes cisterciennes (appelées les « trois sœurs provençales ») qui illustrent à merveille l'art cistercien :

  • abbaye de Sénanque
  • abbaye de Silvacane
  • abbaye du Thoronet

L'Italie et les influences byzantines et orientales (Vénétie Pouilles et Sicile)

Article détaillé : Art roman lombard.
Cathédrale Notre-Dame de l'Assomption de Pise

En Italie, l'héritage classique et paléochrétien se ressent profondément. L'art préroman, création originale dont est issu le style lombard, s'est étendu par la suite à d'autres régions comme la Catalogne ou la Provence. Les édifices romans italiens se distinguent par leur style somptueux et décoratif, et aussi par leur clarté structurelle. Parmi les plus notables, on trouve :

  • la cathédrale de Parme ;
  • la basilique Saint-Ambroise de Milan ;
  • la basilique San Zeno de Vérone ;
  • la basilique San Michele Maggiore de Pavie ;
  • les cathédrales de Trente et Modène ;
  • la basilique San Miniato al Monte de Florence ;
  • la cathédrale de Pise, ensemble exceptionnel qui comprend la cathédrale elle-même, le baptistère et le campanile (la tour penchée de Pise) ;
  • la Basilique San Nicola de Bari.

L'Angleterre

L'art roman en tant que tel ne pénètre en Angleterre qu'au XIIIe siècle, la forme d'art précédente est appelée art normand.

Le style normand s'est développé simultanément en Normandie et en Angleterre, conquise par les Normands en 1066. Un style anglo-normand s'est rapidement distingué tandis que le style architectural en Normandie s'est conformé de plus en plus au style roman français plus traditionnel.

Les églises anglaises normandes ont pour caractéristiques des plans exceptionnellement longs, une structure massive (spécialement pour les piliers autour du cœur) et l'utilisation de décoration sculptée géométrique.

La sculpture figurative n'est pas fréquente dans les églises normandes ; quand c'est le cas, il en résulte une fascinante fusion entre les styles typiques romans de l'art anglo-saxon et des éléments celtiques.

Quelques-unes des églises normandes d'Angleterre les plus significatives (certaines ont reçu des rénovations partielles gothiques) :

  • Cathédrale de la Sainte-et-Indivisible-Trinité d’Ely (v. 1090)
  • Cathédrale de Norwich (v. 1096)
  • Cathédrale de Cantorbéry (v. 1070)
  • Cathédrale de Lincoln (v. 1072)
  • Cathédrale de Rochester (v. 1077)
  • Cathédrale Saint-Alban de Saint Albans (v. 1077)
  • Cathédrale de Winchester (v. 1079)
  • Abbaye de Tewkesbury (v. 1088)
  • Cathédrale de Gloucester (v. 1089)
  • Southwell Minster (XIe siècle)
  • Cathédrale de Durham (v. 1104)
  • Cathédrale de Hereford (v. 1107)
  • Cathédrale de Peterborough (v. 1118)

Thèmes iconographiques généraux

Représentation de l'enfer

Les chrétiens ont surtout été inspirés par les images des tombes étrusques qui dépeignaient des scènes d'horreur, des démons et des flammes… La mythologie étrusque s'est beaucoup inspirée de la mythologie grecque, et durant les premiers siècles de l'hégémonie chrétienne à Rome, elle a dû survivre en parallèle de la religion monothéiste. Il parait donc naturel que les chrétiens se soient inspirés, consciemment ou non, de ce qu'ils avaient sous les yeux, et surtout de ces dieux étrusques qui représentaient pour eux le paganisme, donc l'incarnation du mal.

  • Les tympans romans, à l'entrée des églises, représentent des scènes du Jugement Dernier ou de l'Apocalypse. Beaucoup ont été endommagés pendant les guerres de religion ou la Révolution française. Certains portent encore des traces de polychromie (Conques).

Scènes bibliques

Dormition et Assomption. Notre-Dame du Port, Clermont-Ferrand.
Détail de l'Assomption. Notre-Dame du Port, Clermont-Ferrand.

Notes et références

  1. Normandie romane, Éditions du Zodiaque, Paris, 1987, (ISBN 2736900324)
  2. L'architecture arménienne serait peut-être l'une des origines de l'art roman occidental, certaines églises arméniennes du Ve au Xe siècle ressemblent énormément aux églises romanes du XIe siècle, par exemple
  3. Colette Deremble, L’art et la foi au Moyen Âge, p. 5
  4. peinture romane sur Larousse.fr
  5. James Hall, A History of Ideas and Images in Italian Art, p. 154, 1983, John Murray, London, ISBN 0-7195-3971-4
  6. Rolf Toman, Romanesque, Könemann, (1997), ISBN 3-89508-447-6
  7. George Seddon in Lee, Seddon and Stephens, Stained Glass
  8. Church website
  9. Georges Duby, Jean-Luc Daval, La sculpture…, page 266
  10. Georges Duby, Jean-Luc Daval, La sculpture…, page 276
  11. Danièle Gaborit-Chopin, in Byzance, l'art byzantin dans les collections publiques françaises (catalogue de l'exposition au musée du Louvre, 3 novembre 1992-1er février 1993), Paris, 1993, no 20, p. 63-65 ;
  12. Michel de Boüard (dir.), Histoire de la Normandie, Toulouse, Privat, 2001, page 188
  13. Michel de Boüard (dir.), Histoire de la Normandie, Toulouse, Privat, 2001, page 189
  14. Michel de Boüard (dir.), Histoire de la Normandie, Toulouse, Privat, 2001, page 191

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • (fr) (en) (it) (es) Monuments romans et sculpture par région sur Romanes.com
  • (fr) Inventaire des églises romanes par région sur Art-roman.net
  • (fr) Portail sur l'art roman
  • (es) Círculo Románico : Visigothic, Mozarab and Romanesque Art in Spain and Europe
  • (fr) Exposition La France romane au temps des premiers Capétiens (987-1152) sur le site du Musée du Louvre
  • (fr) Une vierge romane à la loupe sur le site du Musée du Louvre
  • (fr) (en) (it) Patrimoine archéologique, artistique et architectural des Normands en Europe au 10-12e
  • (es) Amigos del Románico, Étude du patrimoine roman européen. Inventaire systématique en cours de traduction en français
  • (es) Claustro.com Catalogues d'iconographie romane

Bibliographie

Ouvrages généraux
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  • Rolf Toman, L'Art roman : Architecture, sculpture, peinture, H.F. Ullmann Editions, , 480 p. (ISBN 978-3848004539)
  • Jérôme Baschet, Jean-Claude Bonne et Pierre-Olivier Dittmar, Le Monde roman : Par-delà le Bien et le Mal, Paris, Arkhê, , 288 p. (ISBN 978-2-918682-20-2)
  • Gérard Denizeau, L'Art roman, Paris, Nouvelles éditions Scala, coll. « Sentiers d'art », , 127 p. (ISBN 978-2359880182)
  • Georges Duby et Jean-Luc Daval, La Sculpture, de l'Antiquité au XXe siècle, vol. 1 : De l'Antiquité au Moyen Âge : du VIIIe siècle av. J.-C. au XVe siècle, Cologne, Taschen, , 1150 p. (ISBN 978-3-8365-2394-3), « L'art roman », p. 266-344
  • Jean-René Gaborit, La Sculpture romane, Paris, Hazan, , 440 p. (ISBN 978-2-7541-0360-2)
  • André Bonnery, Art roman : Histoire et manifestations d'un art sacré - XIe et XIIe siècles, MSM Éditions, coll. « de visu », , 223 p. (ISBN 978-2350800660)
  • Marie-Madeleine Davy, Initiation à la symbolique romane, Paris, Flammarion, coll. « Champs Histoire », , 312 p. (ISBN 978-2081218840)
  • Marcel Durliat (préf. Jacques Lacoste), L'Art roman, Paris, Citadelles et Mazenod, , 620 p. (ISBN 978-2-85088-280-7)
  • Jérôme Baschet, L'Iconographie médiévale, Paris, Gallimard, coll. « Folio Histoire », , 467 p. (ISBN 978-2070345144)
  • Frank Horvat et Michel Pastoureau, Figures romanes, Paris, Seuil, , 286 p. (ISBN 978-2020933841)
  • Jean-Pierre Caillet, L'ABCdaire de l'art médiéval, Paris, Flammarion, , 120 p. (ISBN 978-2-0801-1448-8)
  • Jean-René Gaborit, Danielle Gaborit-Chopin et Jannic Durand, L'Art roman au Louvre, Paris, Fayard, coll. « Trésors du Louvre », , 258 p. (ISBN 978-2213624242)
  • Éliane Vergnolle, L'Art roman en France, Paris, Flammarion, , 383 p. (ISBN 978-2080112965)
  • Nicolas Reveyron et Véronique Rouchon-Mouilleron, L'ABCdaire de l'art roman, Paris, Flammarion, , 120 p. (ISBN 978-2080126825)
  • Jean Wirth, L'Image à l’époque romane, Paris, Cerf, , 497 p. (ISBN 978-2-204-06086-8)
  • Colette Deremble, L'Art et la foi au Moyen Âge, Paris, Éditions Documentation française, coll. « Dossiers de la Documentation photographique » (no 7040), , 44 p.
  • Georges Duby et Michel Laclotte, Histoire artistique de l'Europe : Le Moyen Âge, Paris, Seuil, , 395 p. (ISBN 978-2020173841)
  • Angelico Surchamp, L'Art roman : Rencontre entre Dieu et les hommes, Paris, Desclée de Brouwer, , 208 p. (ISBN 978-2220034058)
  • Gabrielle Démians d'Archimbaud, Histoire artistique de l'Occident médiéval, Paris, Armand Colin, coll. « Collection U Histoire médiévale », , 355 p. (ISBN 978-2200313043)
  • Henri Focillon, Le Moyen Âge roman, Paris, Armand Colin,
  • Henri Focillon, L'Art des sculpteurs romans : Recherches sur l'histoire des formes, Paris, Presses universitaires de France,
  • Georges Bourdeau,"L'Abbatiale de Beaulieu sur Dordogne, La Spiritualité de l'Art roman" 100 pages, 112 Illustrations. Revue disponible à l'Office de Tourisme de Beaulieu sur Dordogne au prix de 20 € + frais de port.
Ouvrages spécifiques
  • Marie-Thérèse Camus, Sculpture romane du Poitou. Les premiers chantiers du XIe siècle, Paris, Picard, 1992, 342 p
  • Publication par les éditions Zodiaque de plus de 200 ouvrages spécialisés sur l'art roman.
  • Hélène Leroy et Francis Debaisieux, Vierges romanes : Portraits croisés, Beaumont, Éditions Debaisieux, , 160 p. (ISBN 978-2-913-381-71-1)
  • Jean-Clet Martin, Ossuaires, une anatomie du Moyen Âge roman, Paris, Payot, , 238 p. (ISBN 2-228-88873-7)
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