La Voix du Nord
La Voix du Nord | |
Pays | France |
---|---|
Langue | Française |
Périodicité | Quotidienne |
Format | Tabloïd |
Genre | Presse régionale |
Prix au numéro | Lundi au jeudi et Dimanche : 1,10 € Vendredi, samedi : 1,35 € |
Diffusion | 231 131 ex. (2014) |
Date de fondation | |
Ville d’édition | Lille |
Propriétaire | Groupe La Voix |
Directeur de publication | Jacques Hardoin |
Rédacteur en chef | Jean-Michel Bretonnier |
ISSN | 0999-2189 |
Site web | http://www.lavoixdunord.fr |
modifier |
La Voix du Nord est un quotidien régional du Nord de la France appartenant au groupe La Voix du Nord.
Aujourd'hui
La Voix du Nord paraît chaque jour du lundi au dimanche. Dans le Nord-Pas-de-Calais, La Voix du Nord et Nord Éclair rassemblent quotidiennement 1 236 000 lecteurs par numéro pour La Voix et 31 578 exemplaires diffusés par numéro pour Nord Éclair, pour une région comptant plus de quatre millions d’habitants.
La Voix du Nord est filiale du groupe belge Rossel, qui possède également Le Soir (Bruxelles).
Historique
Origines
La Voix du Nord est à sa création un journal clandestin qui donne naissance à un mouvement de résistance. Le groupe de résistance s'appelait Voix du Nord. Le premier de 65 exemplaires est daté du mois d'avril 1941 et annonce clairement la prise de parti du journal : « En France aucune presse, aucune radio, aucun homme ne peut parler librement un langage français. Les seules voix françaises nous viennent par la radio de Londres, avec elles, nous sommes d'accord et nous pensons : on ne transige pas avec le devoir et avec l'honneur ; on ne pactise pas avec le mal ; on ne collabore pas avec l'ennemi. »[1]. Le journal affirme son soutien au général de Gaulle et son opposition au gouvernement de Vichy. À l'origine, deux hommes très différents : Jules Noutour, brigadier de police, syndicaliste, socialiste membre de la SFIO rejoint par Natalis Dumez, catholique social. C'est Natalis Dumez qui est l'âme de la rédaction : on lui doit l'essentiel des articles parus dans les 39 premiers numéros, soit 400 pour être plus précis. Noutour est en effet arrêté le 8 septembre 1943 et déporté à Gross Rosen, où il meurt le 1er février 1945[2].
Des quatre pages ronéotypées du premier jour, on passe rapidement à six puis à dix. En raison des difficultés d'approvisionnement en papier, la pagination est de nouveau réduite : quatre pages en février 1943. Le tirage, faible au début (900 exemplaires) passe à 15 000 au 1er janvier 1943. De même, la périodicité, bi-mensuelle jusqu'en septembre 1942, puis mensuelle à partir de 1943.
Les deux ultimes numéros furent réalisés en juillet et août 1944 sous la responsabilité de Jules Houcke qui fera paraître La Voix du Nord (n° 66) au grand jour le 5 septembre 1944. La première page est barrée d'un titre sur six colonnes : « La Région du Nord est libre ». La liberté et l'indépendance furent payés au prix fort : la prison, la torture, les camps de la mort pour plus de 530 personnes, qui ont écrit, imprimé et diffusé ces journaux.
La création officielle
La société en commandite par actions « La Voix du Nord - Houcke et Cie » est créée dès la libération. Ce sont les locaux et l’imprimerie du quotidien Le Grand Echo du Nord, convaincu de collaboration lors d'un procès en 1945, qui sont repris par la Voix du Nord. Et comme cela s’est fait ailleurs en France, les effectifs ont également été repris. Ce sont donc les anciens journalistes et les anciens cadres du Grand Echo qui produisirent l'ancien journal de la résistance. Le premier directeur et rédacteur en chef du journal (septembre 1944 à mars 1948), Léon Chadé, ancien journaliste de l'agence de presse Havas et ami de Maurice Schumann, la voix de la France libre à Londres, avait d'ailleurs été recruté à la veille de la Libération par Jean Dubar, l'ancien patron du Grand Echo du Nord. C'est dire les liens étroits et troubles qui lient l'ancienne société à la nouvelle, dite issue de la résistance...
En 1945, le capital de la société augmente, mais cela ne permet pas aux anciens déportés d'en devenir des actionnaires. Il leur faudra 31 ans de procès divers pour obtenir gain de cause. Afin de conforter l'indépendance du journal, René Decock fut porté, en 1949, à la présidence du conseil de gérance. Cette période voit également la création des éditions locales, donnant ainsi une dimension régionale au journal, qui a aussi une couverture internationale, avec l'Agence France-Presse.
Croissance
La Voix du Nord publie en 1950 le supplément La Voix des Ondes avec les programmes complets des émissions de radio et de télévision. Le quotidien participe en 1955 à la création de la course cycliste Les quatre jours de Dunkerque. En 1955, on assiste au lancement du cirque de La Voix du Nord, et en 1961, première tournée des plages à laquelle participe, dès 1963, un car-podium.
C'est à partir de 1966 que débute une révolution technique, avec l'introduction de l'informatique dans la gestion du journal et la suppression progressive du plomb pour la photocomposition et la télécomposition, ce qui permet l'organisation de la saisie directe dans les agences.
Changements
Les années 1994/1995 marquent deux étapes importantes dans le processus de développement. En effet, avec des prises de participations d'autres quotidiens régionaux, des hebdomadaires, partenaires et filiales, La Voix du Nord accentue sa présence Eurorégionale. Aujourd'hui, forte de 35 sociétés, La Voix du Nord s'est engagée, avec cet ensemble de médias multiples, sur la voie du multimédia.
Toutefois depuis 1989, le groupe de presse lillois n'a pas été à l'abri des batailles capitalistiques. Un livre très informé, La Voix du Nord, histoire secrète, publié en 2005 aux éditions Lumières de Lille, dévoile les opérations financières qui ont secoué le journal lillois.
D'abord contrôlé par un noyau dur de cadres ayant lancé un rachat de l'entreprise par ses salariés (RES), le groupe a ensuite été balloté entre 1998 et 2003 entre les mains du groupe de presse belge Rossel, lui-même placé sous le contrôle de la Socpresse (ex-groupe Hersant).
Les cadres de La Voix du Nord, qui clamaient leur indépendance, n'ont pas résisté à la flambée des prix de leurs actions, revendues entre 40 000 F et 100 000 F pour un prix variant de 300 à 7 500 F suivant la date d'achat. La Voix du Nord est ensuite tombée sous le contrôle du groupement d'armement Dassault en 2004. Serge Dassault revendait lors de l'été 2005 le groupe de presse nordiste à son ancien propriétaire, le groupe belge Rossel.
La présence d'Yves de Chaisemartin, ancien patron du groupe Socpresse, au sein de la structure Rossel France, laisse penser que ce dirigeant tire encore les ficelles de la presse nordiste. De Chaisemartin est également actionnaire à 25 % de l'hebdomadaire Marianne.
Le jeudi , le journal passe au format tabloïd[3]. Le lundi , le journal paraît également le lundi, à la suite de l'abrogation le de la loi du de François Mitterrand disant que « la parution, l'exposition et la mise en vente des journaux paraissant dans les autres départements [que la Seine] sont interdites un jour par semaine. Ce jour sera obligatoirement le dimanche ou le lundi ». Le journal était l'un des seuls à ne pas paraître le lundi[3]. Tout comme d'autres journaux du groupe, le mercredi , le journal changea de maquette et devint entièrement en couleur[4]. Selon Jean-Michel Bretonnier, rédacteur en chef de La Voix du Nord, le journal est le premier dans la presse quotidienne régionale à passer en couleur[5]. Le 19 septembre 2010, le journal quotidien du Nord-Pas-de-Calais devient l'un des premiers quotidiens régionaux à être disponible sur iPad[6].
Réception
Diffusion
Avec une diffusion de 257 294 exemplaires en 2012, selon OJD[7], La Voix du Nord est le troisième quotidien régional en termes de vente derrière Ouest-France et Sud Ouest[8]. Cependant, en 2011 il est le deuxième en terme d'audience avec 1 141 000 lecteurs quotidiens selon l'étude ONE de TNS Sofres et Ipsos (contre 2 441 000 pour Ouest-France et 1 083 000 pour Sud Ouest)[9].
Année | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Diffusion totale quotidienne moyenne | 292 049 | 288 998 | 281 766 | 272 671 | 266 330 | 257 294 | 243 297 | 235 517 |
Les éditions locales
Sur la façade du bâtiment de La Voix du Nord, située sur la grand-Place de Lille, les blasons des villes de chaque édition du journal s'y retrouvent gravés. Au sommet, les trois statues d'or représentent La Flandre, le Hainaut et l'Artois.
Les 25 éditions se répartissent sur le Nord et sur le Pas-de-Calais.
Département | Nombre | Nom des éditions |
---|---|---|
Nord | 16 | Armentières, Avesnes-sur-Helpe, Cambrai, Douai, Dunkerque, Hazebrouck, Lille, Lomme-Lambersart, Loos-Haubourdin, Marcq-en-Barœul, Maubeuge, Roubaix, Seclin, Tourcoing, Valenciennes-Denain et Villeneuve-d'Ascq |
Pas-de-Calais | 9 | Arras, Béthune-Bruay, Boulogne-sur-Mer, Calais, Lens-Hénin-Carvin, Lens-Liévin, Montreuil, Saint-Omer et Saint-Pol-sur-Ternoise |
Les aides de l'Etat perçues
Comme la plupart des titres de presse français, le journal La Voix du Nord touche de fortes subventions de l’État. Ainsi, il a perçu 4,69 millions d’euros d’aide du fonds d'aide à la modernisation de la presse de 2003 à 2010[10]. En 2012, le titre a touché une aide de 3 702 669 euros, soit 0,041 euros par numéro. En 2013, l'aide a diminué : 2 627 888 euros, soit 0,031 euros par exemplaire[11].
Notes et références
- ↑ Jean-Marie Duhamel, « 1. Printemps 1941 - automne 1942 : le temps des fondateurs », La Voix du Nord, (consulté le 16 juin 2011)
- ↑ Luc RUDOLPH, POLICIERS CONTRE POLICIERS, PARIS, SPE,
- 1 2 Christophe Caron, « La Voix du Nord », sept jours sur sept !, Ma ville.com avec La Voix du Nord, (consulté le 28 septembre 2009)
- ↑ « Les quotidiens du groupe Voix du Nord passent complètement à la couleur », AFP, (consulté le 28 septembre 2009)
- ↑ Ch. C., « JM Bretonnier : « Le journal s'ouvre davantage sur la vie, qui est en couleurs, et pas en noir et blanc. » », La Voix du Nord, (consulté le 28 septembre 2009)
- ↑ « La Voix du Nord » est désormais à feuilleter et à lire sur l'iPad, La Voix du Nord, (consulté le 19 septembre 2010)
- ↑ « La Voix du Nord », OJD (consulté le 9 mars 2015)
- ↑ « Bureau Presse Payante Grand Public », OJD (consulté le 19 septembre 2010)
- ↑ « ONE Audipresse. Note de résultats. Titre à titre. », Ipsos/TNS Sofres, (consulté le 25 mars 2012)
- ↑ Owni.fr, L’heure des fuites sur les subventions à la presse ?, Rue89, publié le 11 août 2010, consulté le 26 octobre
- ↑ « Aides à la presse : les 200 titres les plus aidés », sur Le Monde.fr
Annexes
Bibliographie
- Natalis Dumez, "Le Mensonge reculera", Les Lumières de Lille,
- Roger Vicot, "Poing à la ligne - La Voix du Nord 1941-1944", L'Harmattan,
- Frédéric Lépinay, La Voix du Nord, histoire secrète : Ce qu'il faut savoir avant de lire le journal, Les Lumières de Lille, (ISBN 2952430500)
- Jean-Marie Duhamel, La Voix du Nord clandestine : Engagements et combats, t. 1, Édition La Voix, coll. « Secret du Nord », , 68 p.
- Jean-Marie Duhamel, La Voix du Nord clandestine : Les récits et la mémoire, t. 2, Édition La Voix, coll. « Secret du Nord », , 68 p.
- Valérie Sauvage, « La Voix du Nord : La force de la frappe », La Saga des marques, t. 3, , p. 82-86.
Articles connexes
- Groupe La Voix
- Nord éclair
Liens externes
- lavoixdunord.fr, le site officiel.
- Numéros de La Voix du Nord clandestine accessibles dans Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF.
- Portail de Lille Métropole
- Portail de la presse écrite
- Portail du Nord-Pas-de-Calais
- Portail des entreprises
- Portail de la Seconde Guerre mondiale