Abeille
L'appellation « Abeille » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Dessin d'une abeille stylisée
Taxons concernés
- Dans la super-famille des Apoidea
- dans la famille des Apidae
- dans la sous-famille des Apinae (abeilles vraies)
- le genre Apis
- le genre Xylocopa
- le genre Anthophora
- toujours dans la sous-famille des Apinae
- dans la tribu des Meliponini
- dans la tribu des Euglossini
- dans la sous-famille des Apinae (abeilles vraies)
- dans la famille des Megachilidae
- dans le genre Megachile
- dans le genre Osmia
- dans la famille des Colletidae
- dans la famille des Andrenidae
- dans la famille des Halictidae
- dans la famille des Apidae
voir aussi :
- l'espèce Philanthus triangulum
- les abeilles coucou
Sous-pages sur les abeilles
- Liste des races d'abeilles d'élevage
- Articles sur l'apiculture
Abeille est un nom vernaculaire désignant certains insectes hyménoptères de la superfamille des Apoidea. Au moins 20 000 espèces d'abeilles sont répertoriées sur la planète[1] dont environ 2 000 en Europe et près de 1 000 en France[2]. En Europe, l'espèce la plus connue est Apis mellifera qui, comme la plupart des abeilles à miel, appartient au genre Apis. Cependant, la majorité des abeilles ne produit pas de miel.
Les abeilles peuvent être classées selon leur mode de vie : les abeilles domestiques, sauvages, solitaires ou bien sociales…
Les abeilles sont nettement distinctes des guêpes, par leur morphologie et leur comportement. Les bourdons en revanche sont un groupe particulier d'abeilles[3].
Étymologie et histoire du mot
Le mot abeille est attesté en français pour la première fois au XIVe siècle[4].
D'abord mentionné sous les formes abueille, abele, aboille ou encore abeulle, ce mot est un emprunt à l'occitan abelha[4],[5], lui-même issu du latin ăpĭcŭla « petite abeille », diminutif d’apis « abeille »[6].
Il remplace un terme d'oïl ef issu directement du latin apis (Flandre, îles Anglo-Normandes, ainsi que dans l'estuaire de la Gironde), tandis que dans l'Est, l'abeille est considérée comme étant une « petite mouche » (mouchette, mohhate, môtchotte) et que, plus au sud, on la nomme avette ou aveille[4]. Le terme de mouche-ep est aussi trouvé et eps employé par Montaigne.
L'usage du mot abeille domine progressivement celui des termes employés régionalement. Cependant, une autre expression « mouche à miel » va se substituer dans bien des dialectes d’oïl aux formes plus anciennes issues du latin apis (exemple en cauchois mouque à mié).
Dans sa première édition de 1694, le Dictionnaire de l'Académie française définit l'abeille comme étant une « mouche à miel », sauvage ou domestique[7]. La définition du mot abeille dans les dictionnaires évolue peu avec le temps. Il faut attendre le XIXe siècle avec la 6e édition (1832-1835) de ce dictionnaire pour voir apparaître des précisions sur cette sorte de mouche : « Insecte ailé […] qui produit la cire et le miel » et le XXe siècle avec la 8e édition de 1932-1935 pour qu'elle soit classée parmi les hyménoptères tout en précisant également qu'elle « vit en essaim »[8]. Cette définition est très proche de celle donnée par le Trésor de la Langue Française (1971-1994)[4], ce qui réduit progressivement l'usage du mot aux seules abeilles à la fois sociales et productrices de miel[9].
Pourtant, parmi les insectes appelés « abeille » en français, il existe en réalité des espèces solitaires et d'autres qui ne produisent que peu ou pas du tout de miel. Cette différence va être intégrée à la 9e édition du Dictionnaire de l'Académie française qui, tout en réduisant la définition de l'abeille à la « famille des Apidés », explique qu'elle vit en société et produit du miel, mais cette définition est élargie en ajoutant « le plus souvent[5] ».
Noms vernaculaires d'hyménoptères appelés « abeilles » et taxons correspondants
Liste alphabétique de noms vulgaires ou de noms vernaculaires attestés[10] en français.
Note : certaines espèces ont plusieurs noms et figurent donc plusieurs fois dans cette liste. Les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. En gras, les espèces les plus connues des francophones.
- Abeille - en Europe Apis mellifera[11] et plus largement Apidae spp.[5] ou Apis spp.[réf. nécessaire].
- Abeille africaine - voir Abeille jaune d'Afrique[12]
- Abeille africanisée[13] - voir Abeille tueuse [14]
- Abeille allemande - voir Abeille européenne[12]
- Abeille asiatique - voir Abeille indienne[11]
- Abeille brune - voir Abeille européenne[12]
- Abeille-caillou - Apis mellifera ligustica, Apis graeca et Apis italica (Nouvelle-Calédonie)[15]
- Abeille carniolienne - Apis mellifera carnica[11]
- Abeille caucasienne - Apis mellifica caucasica[11]
- Abeille charpentière
- Abeille commune - voir Abeille européenne[11]
- Abeille cotonnière - Anthidium manicatum[16]
- Abeille coucou ou Abeille-coucou[11]
- Abeille coupeuse de feuille - Voir Abeille découpeuse[17],[12]
- Abeille découpeuse - Megachile spp.[17],[18].
- Abeille découpeuse de la luzerne - Megachile rotundata[17]
- Abeille domestique - voir Abeille européenne[19],[20]
- Abeille euglossine - Euglossini spp.[réf. nécessaire]
- Abeille européenne - Apis mellifera [19]
- Abeille à face jaune - voir Abeille plâtrière[21]
- Abeille fouisseuse - Anthophora spp.[11]
- Abeille géante - Apis dorsata[11],[1],[20]
- Abeille indienne ou Abeille des Indes - Apis cerana[20],[11]
- Abeille italienne - Apis mellifera ligustica[22]
- Abeille jaune ou Abeille jaune d'or - voir Abeille italienne[22],[12]
- Abeille jaune d'Afrique - Apis mellifica adansonii (syn. Apis mellifera adansonii)[11]
- Abeille loup - Philanthus spp.[réf. nécessaire]
- Abeille maçonne - Osmia spp.[réf. nécessaire]
- Abeille masquée - voir Abeille plâtrière[21]
- Abeille mellifique ou abeille mellifère - voir Abeille européenne[11],[1],[20],[12]
- Abeille à miel
- Abeille naine - Apis florea[11],[1],[20]
- Abeille noire - Apis mellifera mellifera[11]
- Abeille noire d'Afrique - Apis mellifica unicolor[11]
- Abeille à orchidée - voir Abeille euglossine[réf. nécessaire]
- Abeille perce-bois - Xylocopa violacea[11]
- Abeille plâtrière - Colletidae spp.[21]
- Abeille des ruches - voir Abeille européenne[20]
- Abeille russe[réf. nécessaire]
- Abeille des sables - Andrenidae spp.[23]
- Abeille sans dard - Meliponini spp.[réf. nécessaire]
- Abeille de la sueur - Halictidae spp.[21]
- Abeille des terres alcalines - Nomia melanderi[24]
- Abeille tapissière - Megachilidae spp.[25]
- Abeille tisserande[réf. nécessaire]
- Abeille tueuse - hybride : Apis mellifera scutellata x Apis mellifera ssp[26],[14]
- Abeille vraie - Apinae spp. ou uniquement genre Apis spp.[11]
- Abeille xylocope - voir Abeille perce-bois[11]
- etc.
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Abeille indienne (Apis cerana)
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Abeille géante (Apis dorsata)
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Abeille charpentière (ici Xylocopa violacea)
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Abeille découpeuse de la luzerne (Megachile rotundata)
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Abeille maçonne (ici Osmia cornuta)
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Abeille tueuse, un hybride de plusieurs sous-espèces de Apis mellifera .
Physiologie, comportement et écologie
Les caractéristiques générales des abeilles sont celles des Apoidés, ce sont donc des insectes hyménoptères dont les adultes sont généralement velus et se nourrissent de nectar, avec des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur description ou leur mode de vie. Par exemple, pour les abeilles à miel d'Europe, voir tout le genre Apis et principalement Apis mellifera.
Différencier les abeilles
Toutes les abeilles sont des insectes hyménoptères, végétariens et butineurs. Butiner signifie voler de fleur en fleur à la recherche de nourriture. L'abeille récolte ainsi dans la nature nectar, propolis, miellat et pollen. En butinant l'abeille assure également la pollinisation, c'est-à-dire le transport du pollen permettant la reproduction des plantes.
Leur taille distingue les abeilles des bourdons, aux mœurs comparables mais plus ronds et généralement plus gros. Les guêpes ont quant à elles la taille fine, en général moins de poils et leurs larves sont carnivores[27]. Le nom d'abeille est ainsi généralement accordé aux espèces dont l'aspect se rapproche de celui des mouches. Leurs quatre ailes reliées deux à deux différencient pourtant facilement les abeilles des mouches, notamment des syrphes, ces diptères également pollinisateurs qui arborent par mimétisme le costume rayé de la guêpe et parfois celui, plus poilu, des abeilles.
Selon les habitudes de vie des différentes espèces d'abeilles, on distingue plusieurs catégories d'abeilles : l'expression « abeille domestique » est l'un des noms usuels de l'abeille européenne (Apis mellifera)[19] mais elle peut aussi être employée pour toute autre abeille domestiquée par l'Homme. Par opposition, on nomme « abeille sauvage » une abeille non domestiquée. L'expression « abeille sociale » désigne une espèce d'abeille vivant en colonie, sinon il s'agit d'une « abeille solitaire » constituant plutôt des agrégations (ou bourgades) de terriers individuels[28]. D'autres espèces sont des « abeilles parasites » ou « abeilles coucous » qui pratiquent le cleptoparasitisme.
Certaines abeilles transforment une partie de leur récolte en produits dérivés : miel, cire ou gelée royale. Ces produits sont stockés dans des nids plus ou moins élaborés : de simples galeries pour les espèces solitaires, des assemblages complexes de rayons de cire pour les espèces sociales. Les espèces qui en produisent en quantité significative sont appelées des « abeilles à miel ».
La taille et le poids des abeilles varient selon les espèces, leur taille va de 9 à 15 mm de long et elles peuvent peser de 60 à 80 mg.
Grands types d'abeilles
Les ancêtres des abeilles
L’histoire évolutive des insectes met en évidence que les premiers insectes apparaissent vers 400 Ma au Dévonien, les insectes volants vers 350 Ma au Carbonifère[29].
On ignore encore quel est l’ancêtre commun à tous les Apoidea[1]. Les premières abeilles stricto sensu sont probablement apparues en même temps que les premières fleurs, c'est-à-dire il y a plus de 100 millions d’années, la flore terrestre étant auparavant dominée par les gymnospermes[1]. Les études génétiques suggèrent que les abeilles proviennent, comme les fourmis, de la spécialisation de guêpes prédatrices de la famille des Crabronidae, le changement du comportement alimentaire pouvant s'expliquer par la consommation par ces guêpes de proies qui visitaient les fleurs et se couvraient de pollen[30]. Les premières abeilles ont probablement été solitaires et spécialistes (pollinisation d'un nombre défini de fleurs), certaines évoluant vers des formes sociales plus ou moins élaborées et devenant des pollinisateurs généralistes mais ces transitions instables font que certaines sont retournées vers un mode de vie solitaire[31].
On a retrouvé les plus anciens fossiles d'abeilles en inclusion dans de l'ambre. Ces abeilles appartiennent à des espèces et des genres à présent éteints. Le plus vieux fossile à ce jour est Melittosphex burmensis (en) : datée de 100 millions d'années, cette espèce minuscule découverte en 2006 en Birmanie avait des grains de pollen sur les pattes[32]. Le genre Electrapis vivait au Crétacé supérieur, il y a environ 70 millions d’années, dans l’actuelle région de la Baltique et avait une forme très proche de l'abeille à miel contemporaine[1].
Les abeilles solitaires
La majorité des abeilles sauvages est solitaire : elles ne fondent pas de colonie pérenne (pluriannuelle), les abeilles femelles construisant individuellement un petit nid au sol, sous une pierre, dans des structures creuses (trou dans un arbre, coquille d'escargot, etc.)[33]. Certaines espèces, comme l’halicte (Halictus (en)) ont cependant une vie communautaire, sans être eusociales[34]. Si les femelles ont parfois une même entrée de nid, elles construisent et s'occupent seules de leurs propres cellules et n'ont aucun contact avec leur descendance[35].
Certaines espèces sont des « rubicoles » (au sens strict « qui habitent les ronces ») et nidifient dans des tiges de plantes à moelle. D'autres espèces sont des « xylicoles » qui utilisent des galeries creusées dans le bois, soit par elles-mêmes, soit par des insectes xylophages. D'autres espèces enfin creusent leur nid dans des parois de terre sèche ou dans le sol[34]. Chaque cellule, contenant une larve, du pollen et du nectar, est scellée par un bouchon[35].
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Une abeille maçonne (ici Osmia cornifrons) explorant une cavité
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Abeille solitaire (ici Dasypoda altercator)
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Andrena vaga sur une feuille
Les abeilles parasites
Ce sont des insectes solitaires qui pratiquent le cleptoparasitisme en parasitant les couvains d’autres espèces.
Les abeilles sociales
Les abeilles sociales forment des colonies, groupes d'abeilles vivant en société. La colonie est composée de trois castes :
- La reine, l'unique femelle fertile et fécondée du groupe, mère de toute la colonie. Son espérance de vie est d'environ trois à quatre ans.
- Une majorité d'ouvrières, femelles stériles qui assurent l'entretien et le ravitaillement du nid, ainsi que les soins au couvain (sorte de maternité où se développent les futures abeilles). Elles assurent successivement toutes ces tâches au cours d'une vie durant de quelques semaines à quelques mois.
- Des mâles (ou faux-bourdons) dont le seul rôle connu est la fécondation des futures reines. Ils meurent après l'accouplement. Le mâle (ou faux-bourdon) vient au monde par un mode de reproduction appelé parthénogenèse gamophasique. Il naît donc d’un ovule de reine non fécondé. Cette découverte est due à l’abbé Dzierzon qui démontra, en 1845, que la reine donne naissance à des mâles par parthénogenèse.
Une colonie peut perdurer pendant plusieurs années si elle survit à la saison froide.
Un essaim[36] d'abeilles est un rassemblement en nombre important d'abeilles de la même famille. Quand une vieille reine quitte le nid avec une fraction de sa population (qui peut être importante) pour former une nouvelle colonie, laissant la place à une jeune reine, on parle d'essaimage. Les abeilles évitent ainsi d'engendrer un super-organisme étouffant.
L'essaimage des abeilles est un véritable processus anarchiste d'intelligence collective puisqu'il s'agit de parvenir à un consensus pour définir la future localisation de la colonie. Les éclaireuses relatent une position qui leur semble propice à l'installation de la colonie par une danse dont la vivacité reflète la qualité du lieu désigné, et suffisamment explicite pour en indiquer la position. Toutes les exploratrices ont le même pouvoir d'information et présentent de manière transparente et souvent simultanément leurs découvertes. Selon l'intensité de la communication, l'abeille découvreuse d'un site va recruter un nombre plus ou moins grand de nouvelles éclaireuses qui iront chacune le visiter et entreprendre une évaluation indépendante. Elles pourront à leur tour donner leur opinion, et cette mutualisation perpétuelle des connaissances aboutit au consensus pour une destination[37].
Les abeilles à miel
L'expression « abeille à miel » est un nom vernaculaire désignant en français des insectes sociaux parmi les abeilles qui produisent du miel en quantité significative mais, par métonymie, c'est aussi l'un des noms usuels de l'abeille européenne (Apis mellifera).
Les abeilles à miel appartiennent majoritairement au genre Apis, de la sous-famille des Apinés, mais c'est Apis mellifera et, dans un moindre mesure, son homologue asiatique Apis cerana, l'espèce qui se prête le mieux à l'apiculture[38]. D'autres espèces produisent du miel mais pas en quantité suffisante pour mériter cette appellation.
Les abeilles domestiques sont principalement de l'espèce Apis mellifera. Originaire d'Europe et d'Afrique, c'est en effet l'espèce la plus utilisée pour produire du miel. Elle a donné de nombreuses sous-espèces ainsi que de nombreux hybrides de ces sous-espèces, dont certains, comme l'abeille buckfast, sont obtenus par croisements au sein des élevages. Apis cerana est également exploitée dans certaines régions de l'Asie.
Les autres espèces du genre Apis (Apis florea, Apis dorsata, etc.) se trouvent uniquement à l'état sauvage.
Des abeilles de la tribu des Meliponini produisent également de petites quantités de miel. Le rendement des colonies d'abeilles en miel dépend aussi des végétaux à la disposition des butineuses, car les plantes à fleurs sont plus ou moins mellifères.
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Vue dorsale des trois principales espèces,
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Vue latérale des trois principales espèces,
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Abeille à miel d'Europe et d'Afrique :
Apis mellifera -
Favorite de l'apiculture en Europe, sous-espèce de la précédente, l'Abeille noire :
Apis mellifera mellifera -
Abeille à miel asiatique :
Apis cerana -
Abeilles à miel géantes :
Apis dorsata -
Abeille à miel d'Amérique du Sud :
Trigona spinipes
Systématique
Histoire de la classification
Avant Linné, on ne connaissait comme abeille que la « mouche à miel ». Le père de la taxinomie moderne ajoute à cette abeille domestiquée d'autres espèces d'hyménoptères qui, comme elle, vivent de nectar et de pollen. En 1758 il les classe toutes dans un genre nommé Apis (abeille en latin)[39].
Les connaissances sur ces insectes progressant, un seul genre Apis se révèle bientôt insuffisant pour contenir toutes les nouvelles abeilles répertoriées. Avec les travaux de Kirby et Latreille, suivis par Schenk et Thomson, les classifications gagnent en précision : Apis ne conserve qu'un petit nombre d'espèces proches de l'abeille domestique et de nombreux autres genres sont créés. On distingue alors deux grands groupes d'abeilles : les abeilles à langue courte et les abeilles à langue longue. Ces dernières sont divisées à leur tour en abeilles solitaires ou abeilles sociales (les abeilles « vraies »). Plus d'une centaine de genres se répartissent à l'intérieur de ces grands groupes[40]. Les abeilles à langue longue sont considérées comme les plus évoluées. Les guêpes apoïdes (Sphecidae sensu lato) sont reconnues comme apparentées aux abeilles à langue courte[41].
À la fin du XIXe siècle sont reconnus comme portant le nom d'abeille « tous les hyménoptères dont la larve se nourrit de miel et de pollen, quels que soient d'ailleurs le genre de vie et les mœurs de l'adulte »[39].
Classification au XXIe siècle
Dans la classification classique, les abeilles font toutes partie de la superfamille des Apoidea[20] créée en 1802 par Pierre-André Latreille et qui regroupe les abeilles et les guêpes apoïdes. Toutefois, la classification des abeilles est en constante évolution[42].
La classification classique est historiquement centrée sur l'abeille mellifère. Ceci aurait amené les entomologistes à considérer que les abeilles à langue longue formaient un groupe plus évolué que celui des abeilles à langue courte. Les premières classifications phylogénétiques ont maintenu cette hypothèse, en plaçant la famille des Colletidae (à langue courte) à la base de l'arbre phylogénétique des Apoidea. Cependant, en 2007 des travaux d'analyse moléculaire démontrent que la langue courte des Colletidae n'est pas un caractère hérité des Sphecidae, mais découle d'une évolution parallèle. Ces conclusions bouleversent la classification classique et désignent la famille des Melittidae comme la plus ancienne des familles d'abeilles[41].
Liste par genre et espèce, avec les noms vernaculaires attestés en français
Liste par genre et espèce, avec les noms vernaculaires attestés[43] en français.
Note : certaines espèces ont plusieurs noms et, les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide. En gras, les espèces les plus connues des francophones.
- Dans la superfamille Apoidea :
- les abeilles sociales : famille des Apidae[5] ou seulement les abeilles vraies[11] : Apinae, parmi lesquelles :
- le genre Apis au sein duquel
- Apis andreniformis
- Apis florea : abeille naine[11],[1],[20]
- Apis dorsata : abeille géante[11],[1],[20]
- Apis cerana : abeille asiatique, abeille indienne[11] ou abeille des Indes[20],[11]
- Apis koschevnikovi
- Apis nigrocincta, présente en Asie.
- Apis mellifera[11] : abeille commune[11], abeille domestique[19],[20], abeille européenne[19], Abeille à miel , abeille brune[12], abeille mellifique, abeille mellifère[11],[1],[20],[12], abeille des ruches[20], abeille allemande[12] sont des appellations de cette espèce originaire d'Europe et d'Afrique, largement introduite sur d'autres continents comme l'Amérique et l'Australie. C'est la principale espèce élevée pour la production de miel. On en définit plusieurs races ou sous-espèces :
- Apis mellifera mellifera : abeille noire[11]
- Apis mellifera scutellata : abeille africaine[26]
- Apis mellifera adansonii ou Apis mellifica adansonii : abeille jaune d'Afrique[12],[11]
- Apis mellifica unicolor : abeille noire d'Afrique[11]
- Abeille africanisée[13] ou abeille tueuse[14]
- Apis mellifera carnica : abeille carniolienne[11]
- Apis mellifica caucasica : abeille caucasienne[11]
- Apis mellifera ligustica : abeille italienne[22], abeille jaune, abeille jaune d'or[22],[12] ou abeille-caillou (Nouvelle-Calédonie)[15]
- Abeille russe
- Meliponini : abeille sans dard
- Euglossini : abeille euglossine ou abeille à orchidée
- Xylocopa (genre) : Abeille charpentière
- Xylocopa violacea : abeille perce-bois ou abeille xylocope[11]
- Anthophora (genre) : abeille fouisseuse[11]
- le genre Apis au sein duquel
- Megachile (genre) : abeille coupeuse de feuille[17],[12], abeille découpeuse[17],[18], abeille tapissière[25]
- Colletidae : abeille à face jaune[21] ou abeille plâtrière[21]
- Philanthus triangulum : abeille loup
- Andrenidae : abeille des sables[23]
- Halictidae : abeille de la sueur[21]
- Nomia melanderi : abeille des terres alcalines[24]
- les abeilles sociales : famille des Apidae[5] ou seulement les abeilles vraies[11] : Apinae, parmi lesquelles :
- Abeille tisserande
- Abeille coucou ou abeille-coucou[11] : plusieurs espèces
Interactions
Toutes les abeilles peuvent jouer un rôle important pour la pollinisation des plantes, et en particulier celle de nombreuses plantes cultivées. Toutefois on doit en général considérer que les abeilles domestiques des apiculteurs jouent un rôle supplétif perturbant la nature.
Certaines espèces sont plus performantes que d'autres de ce point de vue : le taux de pollinisation et l'efficacité de celle-ci est ainsi deux fois plus important par les abeilles sauvages que par les abeilles domestiques[44]. Les plantes dont la pollinisation est favorisée par l'abeille sont dites mellitophiles. En effet, lorsque les abeilles récoltent des ressources alimentaires, celles-ci se couvrent de pollen. Le pollen est la gamète mâle de la fleur. Elles butinent ensuite d'autres fleurs afin d'y récolter le nectar et se frottent alors contre les parties reproductrices des autres fleurs. Ainsi, le pollen déposé à la surface de la fleur colonise les graines femelles de celle-ci [45]. Involontairement, les abeilles permettent donc le contact entre les gamètes mâles et femelles des différentes fleurs.
Les abeilles bénéficient également de la pollinisation car, en récoltant le nectar et pollen, elles constituent leurs réserves alimentaires. De plus, une grande densité de fleurs aux alentours de la ruche leur est bénéfique car cela minimise leur temps de recherche de nourriture.
Enfin, les populations humaines sont directement et indirectement dépendantes des fleurs pour un tiers de leur régime alimentaire[46]. L'absence des pollinisateurs indigènes naturels les plus répandus pourrait donc avoir des conséquences économiques, sociales et écologiques.
Or, on constate dans l'Hémisphère nord une baisse de la population des insectes pollinisateurs et en particulier des abeilles[2],[47]. Un des symptômes de ce phénomène est le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles, qui connaît une recrudescence au début du XXIe siècle. De multiples causes semblent être à l'origine de cette baisse de la population : parasites, champignons, prédateurs, monoculture intensive, alimentation trop peu diversifiée ou de mauvaise qualité, réchauffement climatique… Les produits phytosanitaires agricoles, les cultures d'OGM et la pollution électromagnétique sont également cités mais leur implication est de moins en moins controversée avec un consensus scientifique croissant sur le rôle dévastateur des insecticides[48]. En tant qu'animal bioindicateur, cette situation inquiète non seulement les apiculteurs, mais aussi de nombreux écologues, économistes et experts en raison de l'importance économique et écologique de l'abeille. En février 2010, l'Union européenne met en place le programme STEP afin de préciser les causes et les impacts de ce déclin et d'en assurer le suivi.
Un groupement d'apiculteurs et d'acteurs intéressés crée en 2011 le réseau européen Bee-Secured, pour la surveillance de l'environnement et de la biodiversité. En 2012, le réseau prend une dimension hors Europe.[réf. nécessaire]
Interactions écologiques
La pollinisation par les insectes indigènes non domestiques est un enjeu important de l'écologie. En effet, les insectes sauvages permettent d'effectuer naturellement des fécondations croisées : l'ovule d'une plante reçoit le pollen d'une autre plante de la même espèce, cela permet de conserver une grande diversité génétique. Or, la diversité génétique permet d'éviter les dépressions de consanguinité et augmente la résilience de la population face aux perturbations environnementales et aux nouvelles maladies. Dans une population à grande diversité génétique, le risque d'extinction est beaucoup plus faible[49].
Le les Sénateurs français ont adopté un amendement à la loi sur l'avenir de l'agriculture reconnaissant l'abeille comme "un bio-indicateur dans le cadre de la surveillance des produits phytopharmaceutiques" [50].
Les abeilles et l'être humain
L'abeille est la plus ancienne amie de l'homme, bien qu'apparue avant lui, il y a 45 millions d'années[51]!
Très tôt les humains ont pris conscience de leur intérêt à protéger, voire héberger ou même élever et, plus simplement, à observer les abeilles. Outre leurs fonctions écosystémiques, les abeilles présentent une fonction économique importante.
La santé humaine
Apithérapie
Les substances produites par certaines abeilles – cire d'abeille, propolis, gelée royale, miels de différentes plantes et même leur venin – ont la réputation ancestrale d'être excellentes pour la santé.
Ce sont évidemment les abeilles à miel domestiquées qui en sont les meilleures pourvoyeuses.
Piqûre d'abeille
À la différence des guêpes et des frelons, l'abeille n'est pas un prédateur et ne chasse pas pour se nourrir[52]. Une abeille en train de butiner est généralement inoffensive[53].
Cependant, les abeilles défendent leur nid et leurs routes aériennes des intrus. Les espèces prisées pour l'apiculture sont les plus tolérantes à cet égard. D'autres, comme l'abeille tueuse, hybride apparu au Brésil dans les années 1950, sont plus agressives à l'approche de leur nid[54] alors que chez certaines espèces comme les mélipones, l'aiguillon, sous-développé, ne permet pas la piqûre : l'abeille se défend alors par une morsure urticante[55].
L'abeille utilise son dard, pour injecter du venin à son agresseur lorsqu'elle se trouve menacée. Cet aiguillon dentelé, dont seules les femelles sont pourvues, reste fiché dans la peau de la victime et est arraché de l'abdomen de l'abeille lorsque celle-ci s'éloigne. Il entraîne à sa suite une partie des organes internes de l'abeille, dont son sac à venin. Cette déchirure est presque toujours fatale à l'abeille piqueuse[56].
Une piqûre injecte en moyenne 140 µg de venin, selon l'espèce d'abeille et le délai avant lequel l'aiguillon est retiré[57]. Même après le départ de l'abeille, les contractions réflexe des muscles arrachés continuent d'injecter le venin contenu dans le sac, une trentaine de secondes étant nécessaires pour vider celui-ci. Il faut donc éviter de le compresser en le retirant dans les secondes suivant la piqûre[57].
Sauf en cas d'intolérance, une unique piqûre est inoffensive pour l'homme (et pourrait même avoir parfois des effets bénéfiques notamment pour lutter contre la maladie de Parkinson). Toutefois, l'emplacement des piqûres, leur nombre ou une sensibilité allergique peuvent occasionner des décès en cas de choc anaphylactique[58].
En l'absence de données significatives, la dose létale médiane n'est pas établie avec certitude et oscille, selon les auteurs, entre 1,3 mg⋅kg-1[54] et 3,5 mg⋅kg-1[57] de venin. Le nombre de piqûres nécessaires pour atteindre ces doses, pour un adulte pesant entre 60 kg et 70 kg, varie selon les espèces et les estimations entre 600[56] et 1 750[57]. Seules les abeilles tueuses, au comportement extrêmement agressif, sont susceptibles de causer un si grand nombre de piqûres. En revanche, leur venin ne diffère pas sensiblement de celui des autres espèces d'Apis mellifera[54].
Apiculture
L'apiculture est la discipline liée à l'élevage des abeilles domestiques, l'éleveur étant un apiculteur. Les abeilles d'élevage vivent dans une ruche, une structure artificielle destinée à abriter une colonie d'abeilles sociales butineuses.
Déclin des populations d'abeilles sauvages et domestiques
Depuis les années 1970 avec une accélération depuis la fin des années 1990, de nombreuses espèces d'abeilles sont en forte régression (ou ont localement disparu) en raison, semble-t-il, de parasites, virus, champignons, bactéries, mais aussi de la dégradation des habitats (urbanisation, imperméabilisation des sols, débocagisation) et du réchauffement climatique qui a un impact sur la phénologie des plantes hôtes et des fleurs pollinisées. Or, ces abeilles ont une importance majeure pour la pollinisation de nombreuses espèces de fruits, légumes et céréales. Les impacts de l'usage croissant de certains pesticides et insecticides écotoxiques sont également suspectés depuis la fin des années 1990 d'avoir un lien avec le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles domestiques. Ce lien a été confirmé par deux études faites en milieu naturel (« conditions réalistes »), publiées par la revue Science en mars 2012, confirmant des impacts négatifs des néonicotinoïdes sur deux pollinisateurs essentiels, l'abeille domestique[59] et le bourdon commun ;
Présents par diffusion dans le nectar et le pollen des fleurs de cultures industrielles telles que le maïs et le colza, ils affectent le système nerveux des insectes[60]. Il ne s'agirait pas de la seule cause du syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles, mais il y participe et accélère la régression de ces pollinisateurs[61].
Déclin des abeilles domestiques
Une étude française conduite par l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) avec le réseau des instituts des filières agricoles et végétales (ACTA), s’est basé sur le radiosuivi d’abeilles par micropuces (système RFID) identifiant 653 abeilles mellifères, et un comptage électronique des entrées/sorties de ruche.
Comme certains apiculteurs l'avaient pressenti ou observé, au moins l’un des néonicotinoïdes les plus utilisés perturbe l'orientation des abeilles ; le thiaméthoxame (matière active de produits commerciaux tels que le Cruiser, Flagship, Illium, Axoris[59]). 10 % à 31 % des abeilles ayant ingéré cette molécule, même à de très faibles doses, se sont montrées incapables de rejoindre leur ruche[59]. Or, la perte de repères est l’un des éléments du syndrome d'effondrement des colonies. Hors de la ruche, ces abeilles meurent trois fois plus que le taux normal[59].
Le projet « EPILOBEE » est la première surveillance épidémiologique de la mortalité des colonies d’abeilles domestiques en Europe. Au total, ce sont 31 832 colonies d’abeilles provenant de 3 284 ruchers qui ont été suivies entre l’automne 2012 et l’été 2013. Les premiers résultats provenant des 17 pays européens participants montrent une grande variabilité des taux de mortalité en fonction des zones géographiques en Europe. Les taux de mortalité hivernaux s’échelonnent suivant les pays de 3,5 % à 33,6 %. Les taux de mortalité des colonies pendant la saison apicole sont quant à eux plus faibles et sont compris entre 0,3 % et 13,6 %. En additionnant la mortalité hivernale à la mortalité de la saison apicole, c’est la Belgique qui arrive en tête de ce lugubre classement, avec un taux de mortalité de 42,5 %. Viennent ensuite le Royaume-Uni (38,5 %), la Suède (31,1 %), la Finlande (29,8 %) et la France (27,7 %)[62].
Conséquences socio-économiques
En cas de manque de pollinisateurs, plusieurs conséquences directes peuvent être répertoriées.
Premièrement, le rendement des cultures destinées à notre régime alimentaire serait considérablement amoindri. On estime que la pollinisation par les insectes contribue au rendement de 75 % des grandes cultures[63][réf. à confirmer]. Ceci entrainerait une hausse des prix des fruits et légumes.
Deuxièmement, le nombre d'apiculteurs professionnels chuterait ainsi que l'économie liée à la vente de produits de la ruche.
Troisièmement, l'augmentation des prix des fruits et légumes due au manque de pollinisateurs pourrait accentuer la tendance à la sous-consommation de ces produits, particulièrement pour les groupes sociaux à bas-revenu[64].
Déclin des abeilles sauvages
Une première évaluation (liste rouge) a été publiée en 2015[65], faite par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) pour une partie des 1 960 espèces d’abeilles sauvages recensées en Europe : 9,2 % des espèces sauvages étudiées sont en voie d’extinction selon l'UICN et 5,2 % le seront dans un avenir proche. Plus précisément, 7,7 % (150 espèces) sont en déclin certain, 12,6 % (244 espèces) semblent plus ou moins stables et 0,7 % (soit 13 espèces) seraient en augmentation[65].
La situation est peut être plus grave, car alors que des phénomènes de perte de compétence (orientation, capacité à se nourrir) est constatée chez certaines espèces à des échelles nationales[66], pour plus de 79 % des espèces, une tendance n'a pu être évalue et pour 56,7 % des espèces, leur statut de menace n'a pu être évalué faute de données scientifiques[65]. De plus, ce déclin est associé à une forte chute de la diversité génétique pour les espèces en déclin, mais l'UICN signale aussi que ce déclin contribue à la crise de la biodiversité avec en Europe près de 30 % de toutes les espèces d’abeilles menacées (en danger critique, en danger, vulnérables) qui sont endémiques au continent Européen ou à une partie de ce continent (l’Europe abrite 10 % des espèces d'abeilles connues dans le monde, sur 7 % des habitats terrestres mondiaux)[65]. Diverses plantes (sauvages ou cultivées) ne peuvent être pollinisées que par une ou quelques espèces d'abeilles "spécialistes[67]" ; leur régression entraine donc aussi une perte de diversité végétale. De plus, selon les données les plus récentes, ce sont les abeilles sauvages qui assurent maintenant la plus grande part de la pollinisation (autrefois attribuée à l'abeille domestique)[68].
L’intensification de l'agriculture (avec ses effets collatéraux tels que l'augmentation de l'utilisation de pesticides, néonicotinoïdes notamment[69]le drainage, le recul des prairies permanente et du bocage) est pointée comme première menace via la destruction et pollution des habitats des abeilles sauvages[70]. Même dans des pays à l'environnement considéré comme relativement préservé comme la Suède, un effondrement de certaines espèces, de bourdons par exemple[71],[72], est constaté.
D’autres pollinisateurs, comme papillons et le bourdon, subissent le même déclin.
Plans de protection
Dans les monde, diverses initiatives sont nées à différents niveaux de collectivités (du local à l'international). Des plans visent à protéger les abeilles, ou parfois plus largement les pollinisateurs sauvages. En Europe francophone la France a ainsi produit en 2015 un projet de PNA ("Plan National d'Actions") « pour la préservation des abeilles et insectes pollinisateurs sauvages » dénommé « France, Terre de pollinisateurs », qui comprend vingt actions pour 5 ans, dont l'une est que 20 % au moins du territoire soit concerné par des pratiques favorables aux pollinisateurs ; avec fauchage tardif et jachères fleuries sur les dépendances vertes des axes de transport ; une surface comparable à celle des parcs nationaux [73]. La Wallonie en 2011 a produit un « Plan Maya »[74], intégré dans un projet plus général de renaturation « partout et par tous ».
Symbolisme et mythologie
Métaphore de l’harmonie politique et sociale depuis l’Antiquité, l'abeille était censée symboliser, dans l'Égypte antique, la Basse-Égypte, le pharaon étant désigné comme étant « Celui des carex et de l'abeille » (les carex représentant la Haute-Égypte).
Le Coran porte un chapitre nommé « Les abeilles ». Sourate no 16 les abeilles, verset [68-69].
En France, Napoléon Bonaparte a repris – avec l’aigle, symbole de l’Empire carolingien – cet insecte industrieux, qui était peut-être déjà l’emblème de la plus ancienne dynastie de France des Mérovingiens, pour remplacer les fleurs de lys du semis des armoiries royales par les abeilles impériales.
Les abeilles dans la culture populaire
Dans la culture populaire, l'abeille fait majoritairement référence aux abeilles sociales à miel et en Occident à l'abeille domestique Apis mellifera.
Mots et expressions faisant référence aux abeilles
- Nid d'abeilles
- abeille (d'or), un meuble en héraldique
- etc.
Livres
- Gilles Tétart (préf. Françoise Héritier), Le sang des fleurs : une anthropologie de l'abeille et du miel, Paris, Odile Jacob, , 288 p. (ISBN 978-2-7381-1488-4, LCCN 2004432923, présentation en ligne, lire en ligne)
- Sylla de Saint Pierre (préf. Pierre Rabhi), Cueilleurs de miel, Paris, Rustica, , 240 p. (ISBN 978-2-84038-950-7)
- La 16e sourate du Coran s'appelle « Les abeilles ».
Fictions inspirées de l'abeille
- Maya l'abeille, une série télévisée d'animation destinée aux enfants qui suit les aventures de la jeune abeille Maya qui, à peine sortie de son alvéole, n'a qu'une envie : découvrir le monde en compagnie de ses amis.
- Bee Movie : Drôle d'abeille, un film d'animation qui raconte la vie d'une abeille fraîchement diplômée, connue sous le nom de Barry B. Benson, qui perd ses illusions à la perspective de n'avoir qu'un seul plan de carrière : fabriquer du miel…
- Buck Bumble, un jeu vidéo d'action sorti sur Nintendo 64 et dans lequel le joueur incarne Buck, une abeille cyborg devant lutter contre d'autres insectes mutants.
Les abeilles dans l'art
Voir aussi
Articles connexes
- Buckfast
- Apiphobie
- Apiculture
- Liste des races d'abeilles d'élevage
- Essaim, Essaimage, Ruche, Alvéole d'abeille
- Miel, Gelée royale, Propolis, Cire d'abeille, services écologiques
- Syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles
- Liste de plantes mellifères en Europe
- Abeille d'eau - Notonectidae spp. (cette « abeille » est un hémiptère et doit son appellation à sa piqûre douloureuse, semblable à celle des abeilles)
Liens externes
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