Pierre-André Latreille
Pierre André Latreille, né le à Brive-la-Gaillarde, mort le à Paris, est un entomologiste français.
Biographie
Fils illégitime du baron d'Espagnac (gouverneur des Invalides en 1766), il est abandonné à sa naissance par sa mère, et élevé dans une famille très modeste. Il fait ses études à Paris au collège du cardinal Lemoine. Il est ordonné diacre en 1786, puis vraisemblablement prêtre, et retourne à Brive où il consacre, avec l'aide financière du baron d'Espagnac, son temps libre à l'entomologie. Il revient à Paris en 1788. La publication de son Mémoire sur les mutilles découvertes en France le fait reconnaître dans la communauté scientifique et admettre comme correspondant dans la Société d'Histoire Naturelle.
Refusant de prêter serment à la Constitution civile à la Révolution, il est emprisonné à Bordeaux. Latreille se plaisait à raconter qu'il devait la vie à un insecte qu'il avait découvert dans sa geôle : le navire qui devait l'emmener en Guyane sombre en cours de route et il doit nager jusqu'à la côte [1].
En 1796, il publie son Précis des caractères génériques des insectes, disposés dans un ordre naturel à Brive-la-Gaillarde et à Paris.
Après avoir abandonné la prêtrise, il travaille au Muséum national d'histoire naturelle récemment fondé (1798), où il s'occupe du rangement des collections d'entomologie et où il remplace Lamarck comme professeur. En 1814, il devient membre de l'Académie des sciences où il succède à Guillaume-Antoine Olivier.
En 1821, il est fait chevalier de la Légion d'honneur. En 1825, il fait paraître les Familles naturelles du règne animal où il sépare les amphibiens des reptiles, suivant en cela les travaux d'Alexandre Brongniart.
Il est professeur de zoologie à l'école vétérinaire de Maisons-Alfort. À la mort de Lamarck (1830), la chaire de zoologie des invertébrés, au Muséum, est divisée pour former deux nouvelle chaires. Latreille obtient celle des crustacés et insectes, Henri-Marie Ducrotay de Blainville celles des vers et mollusques.
En 1832, Latreille participe à la fondation de la Société entomologique de France, et en devient le premier président d'honneur, la première présidence effective revenant à Audinet-Serville.
Son œuvre marque une étape importante dans la taxinomie des arthropodes pour lesquels il fonde une classification encore largement utilisée de nos jours. Johan Christian Fabricius le surnomme le Prince de l'entomologie.
On lui doit les termes de « prothorax », « mésothorax » et « métathorax »[2]
Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (39e division)[3].
Liste partielle des publications
- Précis des caractères génériques des insectes disposés dans un ordre naturel (1796).
- Histoire naturelle des reptiles (4 volumes, 1801) avec Charles-Nicolas-Sigisbert Sonnini de Manoncourt (1751-1812) (ce dernier ne traite que des salamandres), éditée comme une partie de l'œuvre de Buffon.
- Histoire naturelle générale et particulière des crustacés et insectes (14 volumes, 1802-1805), éditée également dans une "suite" à Buffon.
- Genera crustaceorum et insectorum, secundum ordinem naturalem et familias disposita (4 volumes, 1806-1807).
- Considérations sur l'ordre naturel des animaux composant les classes des crustacés, des arachnides, et des insectes (1810).
- Histoire naturelle et Iconographie des Insectes coléoptères d'Europe (1822)
- Familles naturelles du règne animal, exposés succinctement et dans un ordre analytique (1825).
- Cours d'entomologie (seul le premier volume paraît, 1831)[4].
- Les sections consacrées aux crustacés, aux arachnides et aux insectes dans le Règne animal de Georges Cuvier.
- Latreille fait paraître de nombreux articles dans les Annales du Muséum, l’Encyclopédie méthodique, le Dictionnaire classique d'histoire naturelle.
Notes et références
- ↑ « Latreille, le prince de l’entomologie, à qui sa passion sauva la vie. Prêtre réfractaire, il allait être jeté, avec d’autres, dans la cale d’un navire qui devait sombrer au large de la Gironde. Il occupait ses derniers instants à inventorier la faune du cachot. Un des geôliers, qui partageait cette curiosité, le met à part des condamnés. Un insecte — la nécrobie, “la vie dans la mort” — témoigne de cet événement. » Pierre Bergounioux (source)
- ↑ Histoire générale des sciences : La science contemporaine, vol. 1, t. 3, Paris, PUF, , 743 p., page 408.
- ↑ Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, (ISBN 978-2914611480), p. 476-477
- ↑ En ligne : BHL, Google books
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