Érythrée
État d'Érythrée
ሃገረ ኤርትራ (Hagere Ertra) (ti)
دولة إرتريا (Dawlat Iritriyá) (ar)
Drapeau de l'Érythrée |
Armoiries de l'Érythrée |
Hymne national | Ertra, Ertra, Ertra |
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Forme de l'État | République à parti unique |
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Président | Issayas Afewerki |
Langues officielles | Tigrigna et arabe[Note 1] |
Capitale |
Plus grande ville | Asmara |
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Superficie totale |
121 320 km2 (classé 97e) |
Superficie en eau | 5,75 % |
Fuseau horaire | UTC + 3 |
Indépendance | De l'Éthiopie |
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Déclarée Reconnue |
(fin de la guerre d'indépendance) (accession à l'indépendance) |
Gentilé | Érythréen(ne) |
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Population totale (2012) |
6 233 682 hab. (classé 114e) |
Densité | 50 hab./km2 |
IDH (2012) | 0,351[1] (faible) (181e) |
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Monnaie |
Nakfa ( ) |
Code ISO 3166-1 |
|
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Domaine Internet | .er |
Indicatif téléphonique | +291 |
Organisations internationales | Union africaine, ONU et Ligue arabe (observateurs[Qui ?] [réf. souhaitée]) |
L’Érythrée, en forme longue l’État d'Érythrée (tigrinya Ertra, ኤርትራ ; arabe Iritrīyā, إرتريا) est un pays de la Corne de l'Afrique, indépendant de l'Éthiopie depuis 1993.
À la suite de l'achat par les Italiens de la baie d'Assab, au sultan local en 1869, puis de leur occupation de Massawa en 1885, l’Érythrée est constituée en 1890 en territoire particulier. Après la défaite italienne durant la Seconde Guerre mondiale, l'ONU décide en 1952 de fédérer l’Érythrée à l'Éthiopie, qui l'annexe en 1962. C'est le début de la guerre d'indépendance qui se termine en mai 1991 par la victoire du mouvement indépendantiste, le Front populaire de libération de l'Érythrée (FPLE) mené par Issayas Afewerki et donc par la chute du gouvernement éthiopien. [réf. souhaitée]
Étymologie
Le mot Érythrée, du grec Ἐρυθραίᾱ (Erythraíā) « la Rouge », désigne la partie africaine des côtes méridionales de la mer Rouge depuis au moins le IIe siècle (Périple de la mer Érythrée), sans correspondre à une entité politique spécifique.
Histoire
Histoire ancienne
L'Érythrée est considérée, avec l'Éthiopie, le Puntland en Somalie et la côte du Soudan, comme une des localisations possibles du pays nommé Pays de Pount ou Ta Netjeru (Pays des Dieux) par les Égyptiens, dont la première mention remonte au XXVe siècle av. J.-C. La plus ancienne référence connue à la mer d'Érythrée est attribuée à Eschyle (Fragment 67), qui la désigne comme le bijou de l'Éthiopie[réf. nécessaire]. Vers le VIIIe siècle av. J.-C., un royaume connu sous le nom de D'mt s'établit au nord de l'Érythrée et de l'Éthiopie, avec Yeha comme capitale. [réf. souhaitée] Il fut suivi par le royaume d'Aksoum, au Ier siècle av. J.-C. Le Périple de la mer Érythrée, un document du IIe siècle, précise qu'il existait en Afrique de l'Est une route commerciale qui reliait le monde romain à la Chine. Les peuples du centre de l'Érythrée et du nord de ce qui forme actuellement l'Éthiopie partagent un héritage historique et culturel commun, issu du Royaume d'Aksoum et des dynasties qui ont suivi au long du Ier millénaire av. J.‑C. et de la langue guèze.
Le royaume d'Aksoum, à partir du IVe siècle av. J.-C. précédé du royaume de D'mt, couvrait une grande partie de l'Érythrée et du Nord de l'Éthiopie actuelles. [réf. souhaitée] Il atteint son apogée au Ier siècle av. J.-C. et adopte le christianisme. [réf. souhaitée]
Préhistoire
- Le Pays de Pount (~2500 av. J.-C.), qui signifie « Pays du dieu », est un site commercial qui apparaît dans les récits de l'Égypte antique, dont la localisation est encore incertaine. La majorité des auteurs situent aujourd'hui le site sur la côte africaine de la mer Rouge.
Antiquité
- Le Royaume de Saba (~1000 av. J.-C. à 400 ap. J.-C.) était un royaume habituellement situé en Arabie du Sud, actuel[Qui ?] Érythrée, Yémen et nord de Éthiopie. [réf. souhaitée]
- D'mt (800 av. J.-C. à 600 av. J.-C.) était un ancien royaume qui s'étendait sur l'actuelle région de l'Érythrée et le nord de l'Éthiopie.
- Le Royaume d'Aksoum (100 av. J.-C à 990 ap. J.-C.) était un royaume commercial important. Le royaume est le lieu présumé où repose l'Arche d'alliance, ramenée par Ménelik Ier, le fils du roi Salomon et de la reine de Saba, c'est aussi la maison de la reine de Saba. Aksoum a été également le premier grand empire à se convertir au christianisme. [réf. souhaitée]
Moyen Âge
- Prise de pouvoir de la dynastie Zagwe (990 ap. J.-C. à 1270 ap. J.-C.). Les Zagwé sont une famille chrétienne orthodoxe du Lasta ayant régné en Éthiopie. Elle succède au Royaume d'Aksoum.
- Prise de pouvoir de la dynastie salomonide (1270 ap. J.-C. à 1755), se réclamant de la descendance du roi Salomon et de la reine de Saba, dont on dit qu’elle donna naissance au premier roi Ménélik Ier (vers -950) après sa visite à Salomon, relatée dans la Bible, dans la ville de Jérusalem. Elle est aussi l'une des deux plus vieilles maisons royales dans le monde avec la maison impériale du Japon.
- Zemene Mesafent (1755 à 1855) est une période pendant laquelle les empereurs « régnaient mais ne gouvernaient pas ». [réf. souhaitée]
Colonisation italienne
L'Italie commence à s'engager sur les rives de la mer Rouge le , lorsque la Società di Navigazione Rubattino achète la baie d'Assab au sultan local[2],[3]. Le , le gouvernement italien prend le contrôle du port d'Assab par décret[4].
Trois ans plus tard, en 1885, l'Italie remplace les Anglo-Égyptiens dans le port de Massawa puis entreprend de conquérir l'intérieur[2]. La colonie d'Érythrée qui regroupe les deux territoires est créée le 1er janvier 1890[4].
L'avancée italienne en Éthiopie est arrêtée à la bataille d'Adoua. En 1935, les Italiens attaquent à nouveau l'Éthiopie, qu'ils conquièrent. [réf. nécessaire] À partir de 1936, le territoire érythréen est intégré dans l'Afrique orientale italienne.
Offensive britannique (Alliés) et défaite italienne (Axe)
Les Britanniques envahissent l'Érythrée le , jour de la prise de Kassala à la frontière avec le Soudan[5],[6]. La direction des opérations est assurée par le lieutenant général William Platt[5], commandant des forces britanniques au Soudan[7]. Les 4e et 5e divisions d'infanterie indiennes, commandées respectivement par les majors généraux Noel Beresford-Peirse[5] et Lewis Heath[7], progressent durant les deux semaines suivantes en direction de la ville fortifiée d'Agordat. La 4e division indienne prend la route septentrionale par Sabderat, Keru et Agordat et la 5e division indienne la route méridionale par Tessenei et Barentu[5]. Elles parcourent 160 km en 9 jours et enlèvent successivement plusieurs villes aux Italiens. Elles percent les positions italiennes dans les collines et prennent Agordat le 1er février[8],[5] après 2 jours de combat (4e division) et Barentu le lendemain (5e division)[5].
La bataille décisive de la campagne a lieu à Keren, ville à 100 kilomètres à l'est d'Agordat[9]. La bataille de Keren marque un tournant de la conquête de l'Érythrée et de l'Éthiopie par les Britanniques[10]. Après cet affrontement, la résistance des troupes italiennes est beaucoup plus faible[10]. Selon Pierre Messmer, les Italiens estiment ne plus être en mesure de remporter la victoire sur ce théâtre d'opérations et la capitulation de leurs unités est en général rapide[10].
La 5e division indienne se dirige ensuite vers la capitale Asmara, à 80 kilomètres à l'est de Keren[11], tandis que la 4e division indienne reste à Keren quelques jours et retourne en Égypte début avril[12]. Asmara est déclarée ville ouverte et les troupes britanniques s'en emparent le 1er avril[11]. Trois jours plus tard, la 10e brigade indienne se dirige vers Massaoua située à une centaine de kilomètres d'Asmara, sur la côte[13]. Les Italiens disposent de 10 000 hommes[13], de tanks et de véhicules blindés pour défendre Massaoua, un objectif portuaire stratégique[10],[14]. Après quelques affrontements initiaux, la résistance s'effondre et les unités indiennes et la Brigade française d'Orient prennent Massaoua le 8 avril[13].
De l'annexion par l'Éthiopie à l'indépendance
- Fédération d'Éthiopie et d'Érythrée (1952 à 1962).
- Guerre d'indépendance de l'Érythrée (1961 à 1991) est un conflit qui a opposé le gouvernement éthiopien à des mouvements séparatistes érythréens.
- Révolution éthiopienne (à partir de 1974).
- Derg (1974 à 1987 et de 1987 à 1991) était une junte militaire qui gouverna l'Éthiopie après la chute du negus Haile Selassie. Le Derg devait faire face à trois conflits : la guerre érythréenne de sécession, la guerres civiles en Éthiopie et la guerre de l'Ogaden.
- Gouvernement militaire provisoire de l'Éthiopie socialiste (1974 à 1987) mis en place à la suite du coup d'État ayant renversé le negusse Negest Haïlé Sélassié Ier. C'est le premier régime non monarchique de l'histoire éthiopienne.
- République populaire démocratique d'Éthiopie (1987 à 1991) est le premier régime républicain de l'Histoire éthiopienne.
- Gouvernement de transition d'Éthiopie (1991 à 1995). Ce régime a été marqué par une modification territoriale essentielle : l'indépendance de l'Érythrée en 1993.
Les Britanniques administrent alors l'Érythrée, comme les autres colonies italiennes à l'exception du Fezzan. Dès 1942, des projets divers sont élaborés pour l'avenir du territoire. L'armistice est signé par l'Italie, le 3 septembre 1943, ne contient aucune disposition concernant les colonies[15]. Dès 1944, l'ONU et l'États-Unis proposent de rattacher l'Érythrée à l'Éthiopie, qui réclame un port sur la mer Rouge. Lors des conférences internationales (Potsdam, Londres, Paris), plusieurs solutions sont débattues (partition, indépendance, rattachement à l'Éthiopie, etc.), sans qu'une solution soit trouvée lors de la signature de la paix le 10 février 1947.
Faute d'accord entre les puissances, la question est renvoyée à l'ONU en septembre 1948. Les États-Unis souhaitent conserver leurs bases installées à Massawa et Asmara, ce qui leur semble garanti par un rattachement à l'Éthiopie. En mai 1949, l'accord Bevin-Sforza prévoit la partition de l'Érythrée entre le Soudan et l'Éthiopie, mais il est rejeté par l'Assemblée de l'ONU. C'est finalement la résolution 390 (v) du 2 décembre 1950 qui fait de l’Érythrée « une unité autonome, fédérée avec l’Éthiopie sous la souveraineté de la couronne éthiopienne »[16].
Cette résolution prévoit que l'acte fédéral final devra être ratifié par la future Assemblée nationale érythréenne, et lors de la proclamation de la future Constitution érythréenne. Ces élections[Lesquelles ?] se déroulent le 16 mars 1952 sous la surveillance d'une commission des Nations Unies [réf. souhaitée]. Une assemblée représentative de 68 membres est élue par les Érythréens. [réf. souhaitée] L'assemblée approuve le projet de constitution proposée par l'ONU le 10 juillet 1952. Le 11 septembre 1952, l'empereur d'Éthiopie, Haïlé Sélassié, ratifie la constitution. L'Assemblée représentative devient alors l'Assemblée érythréenne et la résolution des Nations unies visant à fédérer l'Érythrée avec l'Éthiopie devient effective. Elle est confirmée par une nouvelle résolution du 15 septembre 1952.
L'Érythrée et l'Éthiopie sont alors liées par une structure fédérale assez souple sous la souveraineté de l'empereur. L'Érythrée dispose de sa propre organisation administrative et judiciaire, son propre drapeau et une autonomie sur ses affaires internes, y compris la police, l'administration locale et la fiscalité. Le gouvernement fédéral impérial est chargé des affaires étrangères (y compris commerciales), de la défense, des finances et des transports.
Bien que cette fédération soit théoriquement entre égaux, en 1954, Haïlé Selassié interdit les partis politiques érythréens, ainsi que la presse indépendante[17]. En 1955, l'arabe et le tigrinia, les langues les plus couramment utilisées sur le territoire érythréen, sont remplacées au profit de l'amharique[18], et en 1959 le drapeau érythréen est interdit [réf. souhaitée].
En 1962, une pression sur l'Assemblée érythréenne lui fait abolir la fédération et accepter l'annexion par l'Éthiopie. C'est le début d'une guerre d'indépendance qui se termine par la victoire des Érythréens en 1991 et l'accession du pays à l'indépendance le 24 mai 1993. Le nouvel État est présidé par Issayas Afewerki.
Époque contemporaine
En 1995, des affrontements opposent l'Érythrée au Yémen à propos de la possession des îles Hanish, au sud de la mer Rouge. [réf. souhaitée] La Cour de justice internationale les attribue ensuite en grande partie au Yémen. [réf. souhaitée]
En mai 1998, une nouvelle guerre éclate entre l'Éthiopie et l'Érythrée sur le tracé de la frontière. Elle fait environ 100 000 morts[19]. Le conflit cesse en 2000 avec les accords d'Alger qui conduisent au déploiement des casques bleus sans mettre fin aux tensions, le tracé de la frontière entre les deux États restant contesté par l'Éthiopie. Une commission indépendante de l'ONU a émis un arbitrage sur la question de la frontière en 2003, mais cette solution a été rejetée par l'Éthiopie[20].
L'Érythrée et l'Éthiopie se livrent une guerre par procuration en Somalie, l'Érythrée comptant parmi les principaux soutiens aux insurgés islamistes qui combattent l'invasion de l'armée éthiopienne[21].
Enfin, un différend territorial oppose par ailleurs l'Érythrée à Djibouti sur sa frontière sud depuis 2008[22].
Géographie
L’Érythrée est bordée au nord-est par la mer Rouge où elle jouxte l'Arabie saoudite et le Yémen, et limitrophe du Soudan à l'ouest, l'Éthiopie au sud et à l'ouest et Djibouti au sud-est. Sa superficie totale est d'environ 121 320 km2, en incluant l'Archipel des Dahlak et plusieurs des îles Hanish.
Les hauts plateaux du Nord, dont l'altitude varie de 1 800 m à 3 000 m, possèdent un climat tempéré de type méditerranéen; les espaces côtiers en revanche sont chauds et arides. Le point culminant du pays est le mont Soira à 3 018 m au-dessus du niveau de la mer.
L’'Érythrée possède des réserves d'or, de potasse, de zinc, de cuivre et de sel, et peut-être du pétrole et du gaz naturel[23]. Les îles Dahlak constituent une région intéressante pour la pêche.
La capitale et plus grande ville du pays, Asmara, est la cinquième capitale la plus élevée du monde ; les principales autres villes sont Keren, Agordat et les ports d'Assab et Massaoua.
Structure administrative
L'État
La constitution érythréenne prévoit un parlement monocaméral de 150 membres, l'Assemblée nationale. Tous les sièges sont occupés par des membres du parti unique, le Front populaire pour la démocratie et la justice. Depuis l'indépendance en 1993, des élections ont été régulièrement prévues mais certaines ont été annulées[réf. nécessaire].
Subdivisions administratives
L’Érythrée est divisée en six régions, elles-mêmes divisées en 52 districts :
Région | Population | Capitale | Gouverneur | ISO code |
---|---|---|---|---|
Maekel, ዞባ ማእከል |
1 053 254 | Asmara | Tewelde Kelati | ER-MA |
Anseba, ዞባ ዓንሰባ |
893 587 | Keren | Gegrgis Ghirmai | ER-AN |
Gash-Barka, ዞባ ጋሽ ባርካ |
1 103 742 | Barentu | Kahsai Ghebrehiwot | ER-GB |
Debub, ዞባ ደቡብ |
1 476 765 | Mendefera | Mustafa Nurhussein | ER-DU |
Semien-Keih-Bahri, Semienawi Keyih Bahri ዞባ ሰሜናዊ ቀይሕ ባሕሪ |
897 454 | Massawa | Tsigereda Woldegiorgis | ER-SK |
Debub-Keih-Bahri, Debubawi Keyih Bahri ዞባ ደቡባዊ ቀይሕ ባሕሪ |
398 073 | Asseb | Osman Mohammed Omer | ER-DK |
Démographie
La croissance urbaine du pays, d'ici à 2050, est l'une des plus élevées du monde, estimée à plus de 300 % d'élévation[24].
Les deux groupes ethniques principaux sont les Tigrinya et les Tigré qui forment 85 % de la population, ainsi que les Saho, Rashaida et les Bilen qui en constituent 12 %. Les Afars et Kunama occupent le reste du pays.
Religions
Les religions principales sont le christianisme, la plupart des chrétiens érythréens faisant partie de l'Église érythréenne orthodoxe, une des Églises (improprement) dites « coptes » (monophysites, et non grecques-orthodoxes), en communion avec ses homologues éthiopienne et égyptienne ; et l'islam, principalement sunnite. Chacune de ces religions regroupe environ 50 % de la population[25],[26].
Langues
Les Érythréens parlent neuf langues appartenant aux groupes sémitique et couchitique de la famille afro-asiatique, écrites avec l'alphasyllabaire ge'ez ou l'alphabet arabe. Le tigrinya et le tigré, représentent 81 % des locuteurs en 1996. Les autres langues parlées sont l'afar et le saho (5 % chacune), le bilen (3 %), le rashaida (3 %), … mais aussi l'anglais ou l'amharique[27]. Le tigrinya est une langue cousine du ge'ez, langue liturgique de l'Église monophysite.
L'italien, langue de l'ancien colonisateur, a presque disparu, mais continue à être enseignée au lycée italien d'Asmara et dans quelques autres écoles ou institutions. L'anglais est la seconde langue administrative, afin d'aider à l'unification des différents groupes linguistiques. Tous les textes administratifs importants sont traduits en anglais, qui est aussi utilisé au Parlement, dans l'armée et par les membres du gouvernement.
Situation politique
En 2001, le gouvernement a censuré toute la presse privée[28], arguant que cette dernière était inféodée aux intérêts étrangers et menaçait l'intégrité et l'indépendance du pays[20]. En 2002, tous les groupes religieux hors les quatre principaux (églises orthodoxe d'Érythrée, église luthérienne d'Érythrée, église catholique, Islam) ont été interdits, ceci notamment afin de lutter contre l'influence politique pro-américaine des courants pentecôtistes[20].
Amnesty International[29],[30], qui cite le chiffre de 10 000 prisonniers politiques, Human Rights Watch[31] ainsi que le département d'État américain[32] font état de détentions arbitraires et de violations des droits de l'homme en Érythrée. Les classements mondiaux de la liberté de la presse - établis en 2008[33], 2009[34], 2010[35], 2011[36] et 2013[37] par Reporters sans frontières - classent l'Érythrée en dernière position.
Le régime politique du pays est très fermé et les libertés restreintes. Sonia Le Gouriellec parle d'un complexe obsidional du régime vis-à-vis de ses voisins et de la communauté internationale qui ne l'a pas soutenu après son indépendance[38]. Issayas Afewerki est président sans nouvelle élection depuis 1993.
De nombreux Érythréens quittent leur pays (plus de 300 000 en dix ans selon l'agence aux réfugiés de l'ONU[39]), pour des raisons économiques ou politiques, et cherchent un asile dans des pays proches (Éthiopie, Djibouti, Soudan, Yémen, Arabie saoudite, Israël, etc.[40]) (notamment des camps de réfugiés entre Soudan et Ethiopie gérés par l'UNHCR et où ils s'entassent par dizaines de milliers)[41]ou lointains. Ils constituent une partie importante des personnes qui tentent de traverser la Méditerranée clandestinement pour venir en Europe[42].
En juin 2015, au terme d'une année complète d'enquêtes, un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme fait état de violations systématiques des droits humains les plus fondamentaux, commises par le pouvoir en place[43].
Forces armées
Les forces de défense érythréennes sont divisées en une armée de terre, une armée de l'air ainsi qu'en une marine de guerre. Elles comprennent 300 000 personnels actifs et 250 000 réservistes. Le service militaire, créé en 1994, dure 18 mois et concerne tous les hommes et les femmes de 17 à 40 ans. Un grand nombre de témoignages relatent que ce service peut être prolongé indéfiniment, dans des conditions difficiles (viols des femmes, travaux forcés non-rémunérés), ce qui entraîne la désertion et l'exil d'un grand nombre d'Érythréens[44]. La part du PNB allouée à la défense était de 20,9 % en 2006.
Économie
La guerre d'indépendance a été dévastatrice pour l'économie érythréenne. Le port sur la mer Rouge, Massaoua, est tombé aux mains des indépendantistes érythréens dès . L'aviation éthiopienne a alors pilonné la ville pendant cinq jours[réf. nécessaire], détruisant une partie des infrastructures.
L'offensive de mai 2000 cause à elle seule 600 millions USD de dommages et empêche les récoltes dans la région la plus productrice du pays, diminuant la production de nourriture de 62 %[réf. nécessaire].
L'infrastructure est relativement développée, en particulier les routes et les ports, mais ils sont sous-utilisés. Le port accueille des cargos chargés de blé australien, de sorgho américain ou d'huile de colza allemande.
Les transferts de fonds en provenance de la diaspora des Érythréens émigrés est la principale source de revenu du pays[réf. nécessaire]. L'agriculture fournit 11 % du produit intérieur brut. Le pays exporte du bétail, de la viande et de la gomme arabique.
Pour se développer, l'Érythrée compte sur des ressources inexploitées : cuivre, or[45], pétrole, gaz, coton, potasse, fer et café.
La monnaie nationale est le nakfa érythréen.
Culture
Date | Nom français | Nom local | Jour férié | Religion | Remarques |
---|---|---|---|---|---|
11 et 12 septembre | Nouvel an éthiopien | Enqoutatash | oui | Orthodoxe, Musulman et Juifs | |
27 septembre | Fête de la Vraie Croix (Sainte Croix) | Mesqel | oui | Orthodoxe | |
1er du mois chawwal | Fin du mois du Ramadan | 'Id al-Fitr | oui | Musulman | |
24 et 25 décembre | Noël | oui | Catholique | ||
7 janvier | Noël copte | Genna/Ledet | oui | Orthodoxe | |
6 janvier | Jour de l’Épiphanie | Temqet | oui | Catholique | |
10 du mois de dhou al-hijja | Fête du Sacrifice | Aïd al-Adha | oui | Musulman | |
12 de Rabia al Awal | Naissance du prophète Mahomet | oui | Musulman | ||
vendredi précédant le dimanche de Pâques | Vendredi saint | Seqlet | non | Orthodoxe | |
mars avril mai | Pâques orthodoxe | Fasika | oui | Orthodoxe | |
lundi suivant Pâques | Lundi de Pâques | Tensaé | oui | Orthodoxe | |
1er mai | Fête du travail | Yeserategnoch qen | oui | ||
24 mai | Jour de l'indépendance | beal natsnet | oui | ||
40 jours après Pâques | Ascension | oui | Orthodoxe | ||
49 jours après Pâques | Pentecôte | oui | Orthodoxe | ||
20 juin | Jour des martyrs | mealti meswat | oui | ||
15 août | Assomption | non | Orthodoxe, catholique | ||
1er septembre | Début de la Guerre d'indépendance de l'Érythrée | hade meskerem | oui |
Éducation
Depuis la fin 2007, le gouvernement érythréen prend en charge la totalité du coût de la scolarité obligatoire (de 6 à 16 ans), la moitié des frais post-scolaires et les frais médicaux de tous les habitants.[réf. nécessaire]
Codes
L'Érythrée a pour codes :
- E3, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs ;
- ER, selon la norme ISO 3166-1 alpha-2 (liste des codes pays) ;
- ER, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ;
- ER, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ;
- .er, selon la liste des Internet TLD (Top level domain) ;
- ERI, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3 ;
- ERI, selon la liste des codes pays du CIO ;
- ERI, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ;
- HH, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports.
Notes et références
Notes
- ↑ Le tigrinya et l'arabe sont les langues de travail du gouvernement. L'anglais est utilisé dans les relations internationales et l'éducation au-delà du primaire. Les habitants du pays parlent également afar, bilen, kunama, nara, rashaida, saho et tigré. L'italien et l'amharique sont parfois parlés pour des raisons historiques.
Références
- ↑ « Indicateurs internationaux de développement humain » (Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur hdrstats.undp.org
- 1 2 Lionel Cliffe & Basil Davidson, The Long Struggle of Eritrea for Independence and Constructive Peace, p. 16.
- ↑ Ghada Hashem Talhami, Suakin and Massawa Under Egyptian Rule, 1865-1885, p. 198.
- 1 2 (en) « Eritrea », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [lire en ligne]
- 1 2 3 4 5 6 Brett-James, Anthony, Ball of fire - The Fifth Indian Division in the Second World War, chapitre 3
- ↑ (en) [PDF] Account of Operations in East Africa by Gen. Platt published in the London Gazette
- 1 2 Brett-James, Anthony, Ball of fire - The Fifth Indian Division in the Second World War, chapitre 1
- ↑ Compton Mackenzie, Eastern Epic, p. 44-49.
- ↑ Compton Mackenzie, Eastern Epic, p. 52-64.
- 1 2 3 4 Entretien de Pierre Messmer avec Alain Leterrier, Paul-Alain Prigent et Mohamed Abdelmajid, réalisé à Paris le 9 octobre 1997, sur www.lesnouvelles.org
- 1 2 Brett-James, Anthony, Ball of fire - The Fifth Indian Division in the Second World War, chapitre 6
- ↑ Wavell, Archibald, Official despatch: Operations in East Africa November 1940 - July 1941, p. 3545.
- 1 2 3 Brett-James, Anthony, Ball of fire - The Fifth Indian Division in the Second World War, chapitre 7
- ↑ Compton Mackenzie, Eastern Epic, p. 66.
- ↑ Sur les colonies italiennes après la Seconde Guerre mondiale, voir Rossi (Gianluigi), L’Africa italiana verso l’indipendenza (1941-1949), Giuffrè, Milano, 1980, 626 p.
- ↑ Résolution 390 (v) du 2 décembre 1950 des Nations Unies, voir sur le site des Nations Unies.
- ↑ Human Rights Watch (HRW), Service for Life — State Repression and Indefinite Conscription in Eritrea, avril 2009, p. 11, http://www.hrw.org/sites/default/files/reports/eritrea0409web_0.pdf
- ↑ Cayla-Vardhan Fabienne, « Les enjeux de l’historiographie érythréenne », Centre d’études d’Afrique noire, IEP Bordeaux, n° 66-67, 2000, p. 2.
- ↑ Jean-Philippe Rémy, « Djihadisme et vieux conflits », dans le Monde du 03-11-2007, [lire en ligne]
- 1 2 3 La Stratégie du chaos, Impérialisme et Islam, Entretiens avec Mohamed Hassan, Michel Collon et Grégoire Lalieu, Investig'action - Couleurs livres, p. 383–426.
- ↑ (en) AU calls for sanctions on Eritrea, BBC News, 23 mai 2009.
- ↑ Imbert-Vier (Simon), « Invention et réalisations de la frontière djibouto-érythréenne », Africa (Roma), LXIV, 1-2, 2009, p. 105-119.
- ↑ http://www.cosmovisions.com/ErythreeTable.htm
- ↑ Science et Vie, no 1137, page 26.
- ↑
- ↑ « Données générales », sur La France en Érythrée, Ambassade de France à Asmara, (consulté le 16 décembre 2014)
- ↑ Marie-Claude Simeone-Senelle, « Les langues en Érythrée », Chroniques yéménites, n° 8, 2000, p. 167-17, voir en ligne.
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Bibliographie
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- Roig (Raphaël), L’Érythrée, naissance d’une nation, faillite d’un État ?, CFEE, Travaux et documents sur l’Éthiopie et la Corne de l’Afrique, no 3, 2009, 36 p., voir en ligne
- Léonard Vincent, Les Erythréens, Paris, Payot & Rivages, , 256 p. (ISBN 2-7436-2293-8)
Articles connexes
- Pays voisins : Éthiopie, Djibouti, Soudan, Soudan du Sud, Yémen
- Villes : Asmara, Massaoua
- Politique étrangère de l'Érythrée
- Histoire : Commerce interrégional par caravanes en Afrique de l'Est
- Biodiversité de la Corne africaine
Liens externes
- (fr) Blog sur l'actualité de l'Érythrée
- « Erythrée : la dictature la plus sanglante du monde » (consulté le 18 avril 2012)
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