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Parasaurolophus

Parasaurolophus

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Parasaurolophus
Description de cette image, également commentée ci-après

Parasaurolophus cyrtocristatus

Classification
Règne Animalia
Sous-embr. Chordata
Classe Sauropsida
Super-ordre Dinosauria
Ordre  Ornithischia
Sous-ordre  Ornithopoda
Super-famille  Hadrosauroidea
Famille  Hadrosauridae
Sous-famille  Lambeosaurinae
Tribu  Parasaurolophini

Genre

 Parasaurolophus
Parks, 1922

Espèces de rang inférieur

Parasaurolophus est un genre éteint de dinosaures appartenant à l'ordre des ornithischiens, au sous-ordre des ornithopodes et à la famille des hadrosauridés[1]. Ces animaux ont vécu au Crétacé supérieur lors du Campanien de 83,5 à 66 Ma dans l'actuelle Amérique du Nord[1]. Au moins une quinzaine de fossiles ont été découverts en 2008[1]. Ils sont répartis en trois espèces nommées P. walkeri, P. tubicen et P. cyrtocristatus[1]. Ce dinosaure a été décrit pour la première fois en 1922 par William Parks à partir d'un crâne et d'un squelette incomplet découvert dans la province de l'Alberta au Canada dans la Formation de Dinosaur Park. Le plus au sud des fossiles découverts l'a été au Nouveau-Mexique, le plus au nord en Alberta[1].

Parasaurolophus est un dinosaure de la famille des Hadrosauridae, connue pour les ornementations variées de leur tête. Parasaurolophus présente une grande crête qui ressemble à un long tube incurvé vers l'arrière partant du haut du crâne. Les dinosaures Charonosaurus, originaires quant à eux de la région couverte aujourd'hui par la Chine, et qui pourraient avoir été ses plus proches parents connus, avaient un crâne semblable et, une crête potentiellement semblable. La crête du Parasaurolophus est un sujet de débat entre scientifiques, le consensus sur sa fonction comporte : la reconnaissance visuelle à la fois des deux espèces et des deux sexes, amplificateur acoustique, ou encore système de thermorégulation. C'est un des « dinosaures à bec de canard » les plus rares, connu seulement à partir d'une poignée de bons spécimens.

Étymologie

Parasaurolophus a été formé à partir de trois termes de grec ancien, παρα [para] « près, parallèle », σαυρος [saurus] « lézard » et λοφος [lophos] « crête[2] », ce qui peut s'interpréter par « reptile à crêtes à cloisons parallèles[3] ».

William Parks a nommé le spécimen P. walkeri en honneur à Byron Edmund Walker, président du conseil d'administration des Trustees du Musée royal de l'Ontario[4].

Le nom scientifique tubicen est le nom d'un trompette romain qui soufflait dans un long tuba[5]. Des restes d'au moins trois spécimens du P. tubicen ont été découverts au Nouveau-Mexique[6].

Le terme cyrtocristatus a été formé à partir de deux racines latines, cyrto qui signifie « courbé[7] » et de cristatus qui signifie « huppé ».

Description

Comparaison de taille entre un humain et un Parasaurolophus walkeri

Comme pour de nombreux dinosaures, le squelette de Parasaurolophus n'est pas connu dans sa totalité. Sa morphologie n'est donc pas exactement connue. La longueur du spécimen type de P. walkeri est estimée à 9,5 m pour un crâne mesurant environ 1,6 m de long (crête incluse), alors que celui de P. tubicen est estimé à plus de 2 m ce qui indique un animal plus grand[8]. Son poids est estimé à 2,5 tonnes[1]. Le seul membre antérieur connu du spécimen type est relativement court pour un hadrosaure, avec une petite mais large omoplate. Ceci tend à montrer que les Hadrosaures descendent d'animaux bipèdes. Le fémur de P. walkeri mesure 103 cm, et est très robuste par rapport à sa longueur, comparé aux autres hadrosaures[9]. L'humérus et le bassin sont aussi très robustes[10]. Le Parasaurolophus a la crête la plus longue de tous les hadrosauridés, puisqu'elle mesure environ 1,8 mètre de long[11].

Tout comme les autres hadrosaures, Parasaurolophus était capable de marcher sur ses deux pattes postérieures, ou à quatre pattes. Il préférait probablement rechercher sa nourriture à quatre pattes, mais courir sur deux pattes[6]. Les processus épineux des vertèbres étaient hauts, chose assez commune chez les lambéosaurinés[9] ; très grands au-dessus des hanches, ils augmentaient la hauteur du dos. L'aspect de la peau est connue chez P. walkeri, avec des écailles uniformes, telles de petites protubérances, mais pas de plus grandes structures[4].

L'attribut le plus reconnaissable de Parasaurolophus, était sa crête, qui sortait de l'arrière de sa tête, et qui était un prolongement de l'os nasal et du prémaxillaire. Le spécimen type de P. walkeri avait une encoche sur les processus épineux près de l'endroit où l'extrémité de la crête aurait cogné le dos, mais c'était peut-être une pathologie spécifique de cet individu[9]. William Parks, qui a nommé le genre, a supposé qu'un ligament partait de la crête jusqu'à l'encoche et servait à soutenir la tête[4]. Bien que cette idée semble peu probable[12], il arrive que Parasaurolophus soit représenté avec un pan de peau allant de la crête au cou. Vu que cette encoche se trouve exactement à l'endroit où la crête touchait le dos quand Parasaurolophus penchait la tête en arrière, il se peut qu'elle serve à laisser la place à la crête qui autrement gênerait les mouvements de l'animal[13].

Représentations de crânes de P. cyrtocristatus (en haut) et de P. walkeri (en bas)

La crête était creuse, avec des conduits distincts allant de chaque narine à l'extrémité de la crête avant de faire demi-tour, redescendre la crête et se diriger vers l'intérieur du crâne. Les conduits étaient plus simples chez P. walkeri, mais beaucoup plus complexes chez P. tubicen, où certains conduits étaient bouchés à une extrémité, et d'autres se fusionnaient et s'embranchaient[14]. Alors que P. walkeri et P. tubicen avaient de longues crêtes avec une légère courbe, P. cyrtocristatus avait une courte crête avec un profil plus circulaire[15].

Le cou du Parasaurolophus était sans doute fortement incurvé, comme celui des bisons actuels, et pourvu d'énormes os. Il pouvait marcher aussi bien sur quatre pattes que sur deux pattes, mais son dos restait horizontal et non pas vertical, comme on l'a cru longtemps. Et son énorme queue ne traînait pas par terre[16].

On a longtemps pensé que le Parasaurolophus se servait de sa gigantesque queue pour nager, mais on a découvert des fossiles de Parasaurolophus dans des roches dont la nature bien particulière suggère qu'il vivait dans un environnement terrestre sec, semblable à l'habitat des éléphants. De plus, la manière dont les os de la queue s'emboîtent montre que ce dinosaure n'était pas capable d'effectuer de puissants mouvements latéraux avec sa queue, nécessaires pour pouvoir nager, et également les contenus d'estomacs fossilisés retrouvés contiennent principalement des plantes terrestres. Il ne vivait donc pas dans les alentours des fleuves et des lacs du Crétacé supérieur, mais plutôt sur la terre ferme, se nourrissant de plantes coriaces.

Certains doigts de Parausorolophus retrouvés semblent être palmés, mais certains paléontologues estiment que ce sont des conséquences de la fossilisation[13].

Systématique

Liste des espèces

  • Parasaurolophus walkeri Parks, 1922
  • Parasaurolophus tubicen Wiman, 1931
  • Parasaurolophus cyrtocristatus Ostrom, 1961

Classification

Crête fossile d'un P. tubicen avec les restes de peaux d'un autre hadrosaure et d'une crête de Corythosaurus, au Carnegie Museum of Natural History, en Pennsylvanie (États-Unis).
Parasaurolophus walkeri

Comme son nom l'indique, les scientifiques rapprochaient Parasaurolophus de Saurolophus, en raison de leur crête semblable[4]. Dès 1924, il a été vite reconnu par Gilmore comme un membre de la sous-famille des lambéosaurinés[1], Saurolophus étant quant à lui un hadrosauriné[17]. Parasaurolophus est habituellement considéré comme d'une lignée séparée de lambéosaurinés, une lignée distincte de celle des autres dinosaures à crête tels que Corythosaurus, Hypacrosaurus, et Lambeosaurus[6],[18],[19]. Son parent le plus proche est a priori Charonosaurus, avec un crâne semblable mais cependant avec une crête incomplète et découvert dans la région du fleuve Amour au nord-est de la Chine[20] et ces deux taxons ont été regroupés dans le clade des Parasaurolophini[19]. Les fossiles de P. cyrtocristatus, avec leur petite crête un peu plus ronde, pourraient être le groupe basal parmi les trois espèces connues de Parasaurolophus[19], ou bien pourraient être des jeunes ou encore des femelles de P. tubicen[21].

Taxinomie

Un seul spécimen de l'holotype P. walkeri a été découvert[6]. Il diffère du P. tubicen par les tubes situés dans sa crête[14], et du P. cyrtocristatus par sa longue crête et un humérus plus long que son radius[15]. Trois spécimens possibles du P. cyrtocristatus ont été découverts au Nouveau-Mexique et dans l'Utah. Ces spécimens sont plus petits et leur crête est courte et ronde[14]. Leur petite taille et la forme de leur crête laissent à penser qu'ils pourraient être des jeunes ou des femelles du P. tubicen qui date à peu près de la même époque et de la même formation au Nouveau-Mexique. Comme l'a noté Thomas Williamson le matériel type du P. cyrtocristatus est environ 72 % plus petit que le P. tubicen, et c'est environ la taille où les autres lambeosaurinés commencent à montrer un dimorphisme sexuel au niveau de leur crête (~70 % de la taille d'un adulte)[21]. Cette proposition a été rejetée par plusieurs études récentes sur les Lambeosaurinae[6],[19].

Le P. tubicen est la plus grande espèce, avec dans sa crête des passages d'air plus complexes que ceux du P. walkeri, et une crête plus longue et plus fine que celle de P. cyrtocristatus[14].

Découverte

Carte de répartition des fossiles de Parasaurolophus
Squelette incomplet du spécimen type de Parasaurolophus walkeri à Varsovie

L'holotype 768 du musée royal de l'Ontario comporte un crâne et un squelette partiel auquel manquent une grande partie de la queue ainsi que les membres postérieurs en dessous des genoux. Il a été trouvé par une équipe de l'université de Toronto, en 1920, près de Sand Creek le long de la Red Deer dans la province canadienne d'Alberta[4]. Ces roches font partie de la Formation de Dinosaur Park du Campanien, un étage du Crétacé supérieur. William Parks donna le nom de P. walkeri à ce spécimen en hommage à Sir Byron Edmund Walker, Chairman of the Board of Trustees du Royal Ontario Museum[4]. Outre ce spécimen, les fossiles de Parasauropholus sont rares dans l'Alberta[22], qui compte seulement un autre crâne partiel provenant de la Formation de Dinosaur Park[23] et trois autres spécimens sans crâne appartenant sans doute au genre[24].

En 1921, Charles H. Sternberg a découvert une partie d'un crâne (PMU.R1250), issu de la Formation de Kirtland, réputée un peu plus récente que la formation précédente, dans le comté de San Juan (Nouveau-Mexique). Le spécimen a été envoyé à Uppsala en Suède, où en 1931, Carl Wiman l'a décrit comme étant une deuxième espèce, P. tubicen[25]. Un second crâne quasi complet de P. tubicen (NMMNH P-25100) a été découvert au Nouveau-Mexique en 1995. En 1999, à la suite d'une étude utilisant la technique de la tomodensitométrie sur ce crâne, Robert Sullivan et Thomas Williamson ont écrit une monographie, couvrant les aspects de son anatomie et de sa taxinomie, ainsi que les fonctions de sa crête[14]. Williamson a publié ensuite une revue indépendante sur les restes, où il expose son désaccord sur les conclusions taxinomiques[21].

John Ostrom a décrit un autre spécimen intéressant (FMNH P27393), découvert au Nouveau-Mexique, en 1961, comme étant une nouvelle espèce : P. cyrtocristatus. C'est un crâne presque complet avec une petite crête ronde, et la quasi-totalité du reste d'un corps, à l'exception des pieds, du cou et d'une partie de la queue[15]. Ce spécimen a été enseveli soit à la fin de la période de formation de la Formation de Fruitland, ou plus probablement au début de celle de la Formation de Kirtland[14]. La zone d'extension de ces espèces a été étendue en 1979, lorsque David B. Weishampel et James A. Jensen ont décrit un crâne partiel disposant d'une crête semblable (BYU 2467) datant du Campanien et découvert dans la Formation de Kaiparowits, située dans le Comté de Garfield (Utah)[26]. Depuis, un autre crâne avec une morphologie de petite crête ronde comme celle de P. cyrtocristatus a été découvert dans l'Utah[14].

Paléoécologie

Un Gorgosaurus attaquant un Parasaurolophus cyrtocristatus

Parasaurolophus walkeri, de la Formation de Dinosaur Park, était un membre d'une faune préhistorique variée et bien documentée, incluant des dinosaures bien connus comme les Cératopsidés Centrosaurus, Styracosaurus et Chasmosaurus, les autres dinosaures à bec de canard comme Prosaurolophus, Gryposaurus, Corythosaurus et Lambeosaurus; le tyrannosauridé Gorgosaurus; et les dinosaures à armures comme Edmontonia et Euoplocephalus[27]. C'était un spécimen rare de cette faune[22]. La Formation de Dinosaur Park est interprétée comme étant une région peu accidentée, couverte de rivières et de vallées d'inondation, qui est devenue plus marécageuse, et influencée par les conditions marines dues, avec le temps, à la transgression vers l'ouest de la voie maritime intérieure de l'Ouest, mer divisant en deux l'Amérique du Nord durant cette époque[28]. Le climat était plus chaud que celui de l'actuelle Alberta, sans gelée, mais avec des saisons plus humides et plus sèches. Les conifères étaient a priori les plantes dominantes de la canopée, avec un sous-bois de fougères, de fougères arborescentes et d'angiospermes[29]. Les Ceratopsidae tels les Chasmosaurinae y étaient a priori plus répandus que les hadrosauridés[30].

Les espèces du Nouveau-Mexique partageaient leur environnement avec le grand sauropode Alamosaurus, le dinosaure à bec de canard Kritosaurus, le ceratopsidé Pentaceratops, des dinosaures à armure comme le Nodocephalosaurus, les Saurornitholestes, et des tyrannosauridés pour l'instant non identifiés[27].

Face à ses prédateurs, Parasaurolophus ne possédait pas de défenses naturelles (contrairement à l'Iguanodon par exemple), mais on suppose qu'il possédait une assez bonne vue et une bonne ouïe ce qui lui permettait de détecter sans peine ses prédateurs[13].

Paléobiologie

Alimentation

Comme les autres hadrosauridés, Parasaurolophus était un grand herbivore bipède/quadrupède, s'alimentant de plantes et son crâne sophistiqué lui permettait un mouvement de broyage de sa nourriture analogue à la rumination. Ses dents jugales étaient constamment remplacées et formaient des batteries dentaires qui contenaient des centaines de dents, mais seulement une poignée d'entre elles étaient utilisées en même temps. Les plantes devaient être coupées par son large bec et maintenues dans la mâchoire par un organe semblable à la joue, ce qui permettait d'attaquer les plantes les plus coriaces. Contrairement aux autres reptiles qui ne mâchent généralement pas leur nourriture, puisqu'ils se contentent d'avaler, Parasaurolophus comme les autres Ornithopodes, pouvait mâcher sa nourriture, comme le font les mammifères. Il pouvait s'alimenter de feuillages situés jusqu'à 4 mètres de hauteur[6]. Comme l'a noté Bob Bakker, les lambéosaurinés avaient des becs plus étroits que les hadrosaurinés, ce qui implique que les Parasaurolophus pouvaient mieux sélectionner leur alimentation que leurs cousins au bec large et dénués de crête[31].

Crête nasale

Plusieurs hypothèses sur les fonctions de la crête dite « nasale » du Parasaurolophus ont été avancées, mais elles n'ont pas été jugées crédibles pour la plupart[32],[12]. Aujourd'hui, les hypothèses ayant cours sont l'identification du sexe ou de l'espèce, l'amplification sonore facilitant la communication et la thermorégulation. Cependant, on ne sait pas clairement parmi ces fonctions laquelle est la plus importante et à quels moments de leur croissance[33].

Différences entre les espèces et étapes de croissance

Crâne de Parasaurolophus walkeri - Muséum d'histoire naturelle de Londres .

Comme pour les autres lambéosaurinés, on pense que la crête crânienne du Parasaurolophus changeait avec l'âge et qu'elle était caractéristique du dimorphisme sexuel chez les adultes. James Hopson, un des premiers chercheurs à avoir décrit les crêtes des lambeosaurinés pense que le P. cyrtocristatus avec sa petite crête était une femelle de P. tubicen[34]. Thomas Williamson croit plutôt que c'était un jeune P. tubicen[21]. Aucune de ces deux hypothèses n'a été unanimement reconnues. Comme seulement six bons crânes et une boîte crânienne d'un jeune ont été découverts, la mise à jour de nouveaux fossiles permettrait vraisemblablement de faire la lumière sur cette relation éventuelle. Williamson a noté que dans n'importe quel cas, le jeune Parasaurolophus possédait sûrement une crête petite et ronde comme le P. cyrtocristatus, qui grandissait probablement de plus en plus vite à mesure que les individus approchaient la maturité sexuelle[21]. De nouvelles études plus récentes sur la boîte crânienne qui était au départ attribuée au Lambeosaurus, puis à présent au Parasaurolophus apportent des preuves de l'existence d'une petite crête tubulaire chez les jeunes.

Ce spécimen possède un petit dilatement vers le haut des os frontaux, qui était similaire mais plus petit que les spécimens adultes ; chez les adultes, les os frontaux formaient une plateforme qui supportait la base de la crête. Ce spécimen indique aussi que la croissance de la crête chez le Parasaurolophus et le profil facial des jeunes individus diffèrent du modèle Corythosaurus-Hypacrosaurus-Lambeosaurus, en partie à cause du manque d'un fin cocon osseux dans la crête qui composait la partie supérieure de la crête chez les trois autres lambeosaurinés[23].

Hypothèses rejetées sur les fonctions

Crâne de Parasaurolophus cyrtocristatus.

De récentes propositions se concentrent sur les adaptations à la vie aquatique, suivant l'hypothèse que les hadrosauridés étaient amphibiens. Ainsi, Alfred Sherwood Romer a suggéré que cette crête permettait à l'animal de plonger en apnée[35], Martin Wilfarth pensait que c'était une attache pour une trompe mobile utilisée comme tuba et à attraper la nourriture[36], Charles Mortram Sternberg croyait que leur crête servait de pompe à air pour empêcher l'eau d'entrer dans les poumons[37], et Edwin Harris Colbert pensait qu'elle servait de réservoir à air pour plonger sous l'eau[38].

William Parks a proposé qu'elle était rattachée aux vertèbres par des ligaments ou des muscles, et aidait à bouger et à supporter la tête[4]. Othenio Abel a suggéré qu'elle était utilisée comme arme dans les combats entre ces espèces[39], et Angela Milner suggère qu'elle pouvait servir de déflecteur de feuilles, comme le casque des casuariidés[32].

Il a été également suggéré que la principale fonction de la crête était d'abriter des organes spéciaux. Halszka Osmólska a proposé qu'elle abritait des glandes à sel[40], et John Ostrom a suggéré qu'elle abritait des zones plus larges pour l'épithélium olfactif permettant ainsi d'améliorer l'odorat des lambeosaurinés, qui n'avait pas vraiment de facultés pour se défendre[41]. Duane Gish a formulé, quant à lui, une proposition peu courante : la crête aurait abrité des glandes chimiques permettant au Parasaurolophus de cracher des jets de feu chimique à ses ennemis, comme l'actuel coléoptère bombardier[42].

La plupart de ces hypothèses ont été discréditées ou rejetées[12]. Par exemple, il n'y a aucun trou au bout de la crête permettant à l'animal de plonger en apnée. Il n'y aucune cicatrice de muscle pour une trompe et il serait même étrange qu'un animal avec un bec en ait besoin. Si elle avait eu comme fonction de servir de pompe à air elle n'aurait à ce moment-là pas laissé s'infiltrer l'eau. Un réservoir d'air n'aurait pas pu être suffisant pour un animal de la taille d'un Parasaurolophus. D'autres hadrosauridés possédaient de grande tête sans avoir besoin d'une large crête creuse pour servir de point d'attache à des ligaments[41]. Ainsi, aucune des propositions expliquent pourquoi la crête possède une telle forme, pourquoi les autres lambeosaurinés avaient des crêtes si différentes mais possédant des fonctions similaires, comment les hadrosauridés sans crête ou avec des crêtes solides pouvaient vivre sans de telles capacités, ou pourquoi certains hadrosauridés possédaient des crêtes solides.

Ces considérations ont un impact particulier sur les hypothèses basées sur l'amélioration des facultés du système déjà présentes chez l'animal, comme les hypothèses sur les glandes à sel ou l'olfaction[32], et démontrent qu'elles n'étaient pas les fonctions principales de la crête. De plus, les travaux sur les cavités nasales des lambeosaurinés montrent que les nerfs olfactifs et les tissus sensoriels étaient à l'extérieur de la portion des sinus dans la crête, donc l'accroissement de la crête a peu de chose à voir avec le sens de l'odorat[33].

Fonctions sociales

Représentation de Parasaurolophus avec un pan de peau allant de la crête au dos

De plus en plus d'auteurs soutiennent que la crête devait avoir des fonctions sociales et des fonctions physiologiques permettant l'identification, la communication visuelle et auditive. Il est clair que cette imposante crête est un signal visuel qui différencie chaque animal de ses voisins. Le large orbite de l'hadrosauridé et la présence d'un anneau sclérotique suggèrent que l'animal possédait une vision perçante et des habitudes diurnes, et donc que la vue était un sens important chez ces animaux. Si, comme il apparaît sur certaines illustrations, une peau s'étendait de la crête au cou ou jusqu'au dos, l'exposition visuelle aurait été encore plus voyante[34]. Comme le laissent supposer les autres crânes des lambeosaurinés, la taille et la forme de la crête du Parasaurolophus permettaient probablement aux animaux de se reconnaître en se distinguant par exemple du Corythosaurus ou du Lambeosaurus[33].

Fonction sonore

L'apparence externe de la crête cache une anatomie interne complexe. Les sinus nasaux qui la composent suggèrent l'existence d'une autre fonction[33]. Carl Wiman fut le premier à proposer en 1931 que ces sinus servaient de signalement auditif, comme un cromorne[25] ; Hopson et David B. Weishampel ont revisité cette idée dans les années 1970 et 1980[34],[43],[44]. Hopson a fourni des preuves montrant que les hadrosauridés avaient une bonne audition. Il y a au moins un exemple chez le Corythosaurus qui possède de minces stapes reptilien combinés avec un large espace pour un tympan indiquant une oreille moyenne sensible. De plus, le conduit de la cochlée des hadrosauridés est allongé comme celui des crocodiliens, indiquant que la portion auditive de l'oreille interne était bien développée[34]. Weishampel a estimé que le P. walkeri était capable de produire des fréquences de 48 à 240 Hz, et le P. cyrtocristatus de 75 à 375 Hz. En se basant sur les similitudes entre les oreilles internes des hadrosauridés et celles des crocodiliens, il a également proposé que les adultes hadrosauridés étaient sensibles aux hautes fréquences, comme celles que leur progéniture pouvait produire. Selon Weishampel, ce fait est en adéquation avec le nécessaire besoin de communication entre les parents et leurs progénitures[43].

Un modèle informatisé du spécimen basé sur un crâne de P. tubicen en bonne conservation, espèce qui possédait des sinus plus complexes que celle de P. walkeri, a permis la simulation des divers sons que la crête pouvait produire[45].

Le principal canal possédait une fréquence de résonance à 30 Hz, mais l'anatomie complexe des sinus devait créer des modulations des sons[46].

Fonction de thermorégulation

La large surface et la vascularisation de la crête suggèrent qu'elle avait une fonction thermorégulatrice[47]. P.E. Wheeler a proposé le premier cette utilisation en 1978 : la crête permettrait de préserver le cerveau de la chaleur[48]. Teresa Maryańska et Osmólska ont formulé la même hypothèse à peu près en même temps[49]. En 2006, dans sa discussion des fonctions de la crête des lambeosaurinés, David Evans était favorable à cette hypothèse, du moins comme un facteur d'évolution de la crête[33].

Dans la culture populaire

Malgré sa rareté, le Parasaurolophus est très représenté dans la culture populaire ; il est de ce fait l'Hadrosauridae le plus connu auprès du grand public.

Cinéma et télévision

  • Dans le film Jurassic Park, on aperçoit un bref instant un groupe de Parasaurolophus, lors de la première apparition des Brachiosaurus[50].
  • Dans le film Jurassic Park, le Monde Perdu, on en apperçoit pendant la chasse des braconniers.
  • Dans la série des dessins animés « Le Petit Dinosaure » Becky et sa famille sont des Parasaurolophus.
  • Dans la série télévisée Dinotopia, et dans la série de romans éponymes de James Gurney, les Parasaurolophus sont utilisés comme montures par les humains[51].
  • On peut voir un troupeau de Parasaurolophus dans l'épisode 6 de Prehistoric Park[52].
  • Dans Hancock , Aaron donne un Parasaurolophus en plastique à Hancock quand il se retrouve en prison.
  • Dans l'anime tiré du jeu Dinosaur King, Paris, le dinosaure de Zoé, est un Parasaurolophus.

Numismatique

  • La Monnaie Royale Canadienne a édité fin 2007, des pièces commémoratives de 4 dollars à l'effigie d'un Parasaurolophus[53].

Jeu vidéo

  • Dans le jeu ParaWorld, les unités "Chevaucheurs gatling" sont des Parasaurolophus montés. On y trouve également des Parasaurolophus sauvages qui peuvent être chassés.
  • Dans le jeu Lost Eden, Dina et Mango, les deux alliés du héros, Adam, sont des Parasaurolophus.
  • Dans le jeu Jurassic Park Operation Genesis, le Parasaurolophus est considéré comme un "dinosaure star" et sa popularité est de trois étoiles.

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Richard Swann Lull et Nelda E. Wright, Hadrosaurian Dinosaurs of North America, vol. 40, Geological Society of America, coll. « Geological Society of America Special Paper », , 242 p. (OCLC 547322)

Références taxinomiques

Liens externes

  • (fr) Le Parasaurolophus sur DinoNews.net

Notes et références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Parasaurolophus » (voir la liste des auteurs).
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