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Fondamentalisme

Fondamentalisme

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Le fondamentalisme désigne l'attachement strict aux principes originels d'une doctrine, généralement religieuse[1].

Il est né au début du XXe siècle en terrain protestant nord-américain, en opposition aux développements du libéralisme théologique[2]. Il continue d'être employé dans ce contexte, mais en est venu, en France, à désigner le plus souvent les islamismes radicaux qui occupent dans ce pays plus de place dans les débats que les protestantismes radicaux[3].

Né dans un contexte spécifique, le terme de fondamentalisme en est venu à désigner un phénomène général, à distinguer du conservatisme et du fanatisme. Il peut se traduire par un comportement d'exclusivisme, d'isolation, voire d'antagonisme défensif ou conquérant avec qui ne partage pas totalement cette approche, c'est-à-dire aussi bien vis-à-vis des coreligionnaires non fondamentalistes[4] que des membres des autres confessions, des agnostiques ou des athées.

Il touche, à des degrés divers, toutes les grandes religions.

Aux États-Unis ou au Canada, le mot n'a pas exactement la même connotation qu'en France.

Typologie

L'Académie américaine des arts et des sciences s'est lancée il y a une dizaine d'années dans un projet « The Fundamentalism Project» auquel participèrent des chercheurs du monde entier.

8 000 pages furent publiées aux University of Chicago Press, en cinq volumes. Le dernier chapitre du premier volume fait une première liste des « airs de famille » communs aux différents fondamentalismes.

Fondamentalisme dans les religions monothéistes

Judaïsme

Articles détaillés : Haredim et Hassidisme.

Christianisme

Article détaillé : christianisme.

Catholicisme

Articles détaillés : intégrisme et Catholicisme traditionaliste.

Le catholicisme a élaboré une doctrine de l'inerrance biblique. Pour autant, il rejette explicitement toute lecture fondamentaliste de la Bible :

« Bien que le fondamentalisme ait raison d’insister sur l’inspiration divine de la Bible, l’inerrance de la Parole de Dieu et les autres vérités bibliques incluses dans les cinq points fondamentaux, sa façon de présenter ces vérités s’enracine dans une idéologie qui n’est pas biblique, quoi qu’en disent ses représentants. Car elle exige une adhésion sans défaillance à des attitudes doctrinaires rigides et impose, comme source unique d’enseignement au sujet de la vie chrétienne et du salut, une lecture de la Bible qui refuse tout questionnement et toute recherche critique [...].

Il se base sur une lecture non-critique de certains textes de la Bible pour confirmer des idées politiques et des attitudes sociales marquées par des préjugés, racistes par exemple, tout simplement contraires à l’évangile chrétien [...].

Le fondamentalisme invite, sans le dire, à une forme de suicide de la pensée. Il met dans la vie une fausse certitude, car il confond inconsciemment les limitations humaines du message biblique avec la substance divine de ce message[5]. »

Par ailleurs, il existe, à la marge du catholicisme, des représentants d'un courant qualifié d'intégralisme ou d'intégrisme, qui se déclarent attachés à la doctrine traditionnelle de l'Église, considérée par eux comme dénaturée par le Concile Vatican II.

Protestantisme

Le terme fondamentalisme a commencé à se répandre aux États-Unis aux lendemains de la Première Guerre mondiale, mais le mouvement qu'il désigne préexistait. On s'accorde à le faire remonter à une série de colloques tenus à Niagara on the Lake (1878-1895) où se réunirent un certain nombre de responsables d'églises évangéliques tentant de se prémunir

– sur leur gauche, de la critique radicale initiée par le protestantisme allemand, spécialement dans sa composante libérale ;
– sur leur droite, de l'Église catholique romaine, qui vient d'affirmer l'infaillibilité pontificale dans la constitution dogmatique Pastor Æternus, en 1870.

En 1895, ils définirent leur opposition à la haute critique biblique en une déclaration en 14 points que l'on peut trouver dans Ernst R. Sandeen The roots of fundamentalism. À la suite d'une erreur du premier historien du fondamentalisme Stewart G. Cole, on a souvent confondu cette déclaration de 1895 avec les cinq points de fondamentalisme définis, eux, par la Northern Presbyterian Church en 1910. De plus, ces « cinq points » ont été modifiés quelques années plus tard par des adversaires des fondamentalistes tenant à mettre en valeur le caractère millénariste d'un bon nombre de tenants du fondamentalisme d'où cette liste habituellement reçue des dogmes ou « fondements » :

  1. la divinité du Christ ;
  2. sa naissance virginale ;
  3. la doctrine de l'expiation vicaire ;
  4. la résurrection corporelle lors de la seconde venue du Christ ;
  5. l'autorité et l'inerrance verbale de la Bible.

Il faudra attendre après la Seconde Guerre mondiale pour que des Églises protestantes se donnent elles-mêmes le nom de « fondamentalistes » même si dès 1919 William Bill Riley fonde une association dont le nom évoque les Fundamentals (The Fundamentals Christian Association), mais ce n'est pas une Église, seulement un groupement interdénominationnel. La paternité du mot, employé d'abord comme substantif, a été établie à partir d'un article paru en juillet 1920 sous la plume de Curtis Lee Laws (en), rédacteur en chef d'une revue baptiste conservatrice, The Watchman-Examiner (en).

Islam

Articles détaillés : islamisme, Wahhabisme et Salafisme.

Bouddhisme et hindouisme

Les religions indiennes (hindouisme, bouddhisme) interprètent la diversité des opinions religieuses en termes de différences de perspectives ou de niveau de compréhension, plutôt qu'en termes de vérité et d'erreur.[réf. nécessaire]

L'hindouisme est plus un substrat culturel rassemblant différents courants et pratiques qu'une religion au sens abrahamique.[réf. nécessaire] La tradition est fondée sur une mythologie qui, en elle-même, n'a aucune règle sociale à imposer[réf. nécessaire]. Il est admis que deux hindous peuvent légitimement avoir des points de vues religieux différents, selon la formule consacrée : « dans l'hindouisme, on trouve tout et tout son contraire ». Néanmoins, poussés par un sentiment ethnique ou nationaliste, certains groupes hindous ont adopté à la fin du XXe siècle des positions fondamentalistes rejetant les pratiques ou notions considérées comme issues de religions « allogènes » (islam, christianisme).[réf. nécessaire]

Quelle que soit leur confession, les fondamentalistes ont en commun de résister au remplacement du sacré par le sécularisme et le rationalisme, au pluralisme et au relativisme idéologique et religieux et à la libéralisation des mœurs, phénomènes parfois regroupés sous le terme de modernité.[réf. nécessaire] Ce rejet s’accompagne de celui du monde occidental censé véhiculer cette modernité, dans le cas des fondamentalistes qui n’en sont pas issus[6].

Bouddhisme

Dans le bouddhisme, l'histoire à montré différentes vagues de violences contre les autres religions. En 1949, le missionnaire Maurice Tornay se fait assassiné par des moines tibétains armés de fusils[réf. nécessaire]. En Birmanie, dans l'État d'Arakan, des vagues de massacres contre les musulmans de la minorité Rohingya, proférées par des moines bouddhistes dirigés par le moine nationaliste Ashin Wirathu ont fait 250 morts et plus de 140.000 déplacés en 2012[7],[8]. Des faits similaires ont été constaté en Inde et depuis longtemps au Sri Lanka[9]. En Thaïlande, les moines bouddhistes ont créé des milices armées et les violences entre musulmans et bouddhistes on fait plus de 5000 morts[9]. Le réalisateur tibétain Pema Dondhup Gakyil à réalisé en 2004 un film nommé « We Are No Monks » pour dénoncer la violence des moines bouddhistes et la vision erronée sur la non violence des bouddhistes telle que perçue en occident[9]. Le tibétologue français Nicolas Sihlé à rédigé l'ouvrage « Rituels bouddhistes de pouvoir et de violence » dans lequel il explique les rituels violents pratiqué par les bouddhistes tibétain Ngakpa[10].

Le bouddhisme forme également des moines guerriers, comme ceux du monastère Shaolin pratiquant le bouddhisme chan en Chine. Le bushido au Japon suit les principes de son dérivé japonais, le bouddhisme zen (Sōtō et Rinzai), considéré comme religion du samouraï depuis l'époque Kamakura, mais aussi des principes du shintoïsme, et du confucianisme.

Références

  1. Fondamentalisme sur Dictionnaire Larousse. Consulté le 18 juillet 2010.
  2. Sébastien Fath États-Unis : quand la Bible fait la loi dans Historia, n° 105, janvier-février 2007, p. 58.
  3. Gilles Kepel, La revanche de Dieu- Chrétiens, juifs et musulmans à la reconquête du monde, Seuil, 1991. (ISBN 978-2-02-012929-9)
  4. Les Guerres de religion, Pierre Miquel, éditions Fayard.
  5. Commission biblique pontificale, L'Interprétation de la Bible dans l'Église, 1993
  6. En particulier dans l'islam Voir Sayyid Qutb
  7. AFP, « Birmanie: deux morts lors de violences entre bouddhistes et musulmans », sur rtbf.be
  8. « L'essor d'un bouddhisme radical », sur France 24
  9. 1 2 3 « Bouddhisme. Inde – Une déferlante islamophobe », sur Courrier international
  10. « Rituels bouddhistes de pouvoir et de violence, La figure du tantriste tibétain »

Bibliographie

  • Luc Chartrand, La Bible au pied de la lettre. Le fondamentalisme questionné, Médiaspaul, 1995, 213 p. (lire en ligne)
  • Jean Stavo-Debauge, Le loup dans la bergerie. Le fondamentalisme chrétien à l'assaut de l'espace public, Labor et Fides, 2012, 178 p.
  • Jean-Louis Schlegel, La Loi de Dieu contre la liberté des hommes. Intégrismes et fondamentalismes, Seuil, 2013, 160 p.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • The Fundamentalism Project
  • Portail des religions et croyances
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