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Sōtō

Sōtō

Représentation de Maître Dôgen

L'école Sōtō ou Caodong (曹洞宗, en japonais: sōtō-shū, en mandarin caodongzong) est la principale école du bouddhisme zen[1] (appelé chan en mandarin) au Japon actuel et qui a un impact en Occident.

Histoire

Elle fut fondée en Chine sous l'influence de deux maîtres : Dongshan Liangjie (en japonais Tōzan Ryokai) et son disciple Caoshan Benji (en japonais Sōsan Honjaku). Le premier sinogramme du nom de ces deux maîtres a donné son nom à l'école.

Dōgen

Au XIIIe siècle, Dōgen importe cette école au Japon, suite à un séjour en Chine auprès des maîtres de l'école.

En 1223, alors que le zen japonais est dominé par l'école Rinzai, le maître zen Dōgen part avec un des disciples d'Eisai en Chine, où il découvre l'école Chan Caodong en fréquentant durant un an le monastère de Jingdesi sur le mont Tiantong. Ce sera la rencontre avec le maître Nyojō qui sera déterminante, ce dernier deviendra le nouveau maître de Dōgen et le chargera de transmettre ses enseignements au Japon. À son retour, Dōgen fonda d'abord le temple de Kosho-ji à Kyōto (la capitale impériale), mais devant l'hostilité de l'école Rinzai fortement implantée auprès du pouvoir central impérial, celui-ci quitta Kyōto. Grâce à l'appui d'un disciple laïc, seigneur de la province d'Echizen, il fondera le temple d'Eihei-ji (16 km au sud-est de l'actuelle ville de Fukui).

Keizan

En 1321 Keizan Jōkin (1264-1325) fonde le temple de Sōjiji, qui deviendra le second temple principal de l'école. Celui-ci introduira des rituels Shingon, ainsi que des divinités traditionnelles japonaises provenant du shintoïsme dans l'école Sōtō ce qui favorisera la propagation de l'école partout au Japon et parmi les masses populaires.

Organisation

Le Temple Eihei-ji

L'organisation actuelle de l'école Sōtō date de l'Ère Meiji (1868-1912). À cette époque les bouleversements de la société nippone conjugués à l'antibouddhisme de l'État impérial força l'école à établir une nouvelle structure. Malheureusement cette réorganisation entraina une lutte entre les deux principaux monastères : Eihei-ji et Sōji-ji. C'est ainsi qu'en 1879 fut signé un accord entre les deux protagonistes. Ce traité entérine un pouvoir bicéphale pour l'école Sōtō, les deux monastères seront sur un pied d'égalité, tous deux sièges de l'école (« temple-mère », en japonais honzan). Depuis lors tous les temples Sōtō se doivent d'être rattachés à l'un des deux honzan, du choix d'un honzan par un temple découlera de légères différences. Le chef de l'école (en japonais kanchō) est à tour de rôle l'abbé d'Eiheiji et celui Sōjiji.

L'école se dota aussi d'un recueil d'instructions commun à tous les temples à destination des laïcs (fidèles), le Shushōgi, ce livre simple d'accès résume l'essence de l'école Sōtō et s'inspire largement du Shōbōgenzō. Ainsi le Shōbōgenzō se destine aux moines et le Shushōgi aux fidèles.

Écoles actuelles

De nos jours, l'école Sōtō est la plus importante des écoles zen du Japon avec plus de 14 700 temples, plus de 15 000 moines et nonnes et près de 7 millions d'adhérents. Les deux autres écoles par importance sont Rinzai avec 2 millions d'adeptes et Ōbaku 350 000[1].

Pratique

L'école Sōtō insiste sur la pratique du zazen et écarte l'utilisation trop systématique des kōan. De plus elle affirme la possibilité d'atteindre l'éveil en une seule vie. Dans la pratique du zazen, il convient de distinguer shikantaza : juste s'asseoir de mokusho-zen : l'illumination silencieuse[2]. L'état d'esprit hishiryo, « au-delà de la pensée », est essentiel. On prête à Dōgen la phrase : « Pratique et éveil font un. »

Shikantaza

Article détaillé : Shikantaza.

Shikantaza est la posture de méditation du zen Sōtō, elle est au centre de la pratique du zen Sōtō, Shikantaza est le « simplement assis » ou « juste s'asseoir » : on est assis sur un coussin (zafu) en position du lotus (kekka fuza) ou demi-lotus (hanka fuza). Shikantaza c'est seulement s’asseoir sans intention particulière. « La pratique de la méditation assise consiste à se dépouiller du corps et du cœur. Seuls ceux qui méditent en étant assis tout simplement peuvent obtenir ce dépouillement. » (Maître Nyojō). Le zazen shikantaza se place en deçà ou au-delà de la notion de méditation dans le sens où l'accent est mis uniquement sur la posture et l'injonction «laisser passer les pensées ». Dans beaucoup de pratiques, le "kekka fuza" (posture du lotus) est un support sur lequel vient se greffer une pratique méditative. Dans la pratique du zazen shikantaza, tel qu'il est enseigné par Dogen et ses successeurs, c'est la posture elle-même qui est support de méditation, le "kekka fuza" se suffisant à lui-même.

Hishiryo

Article détaillé : Hishiryo.

C'est l'un des concepts les plus importants de l’école Sōtō pour décrire l’attitude mentale à développer après avoir pris une posture correcte en zazen[3]. Cet état d’esprit ne consiste pas à couper les pensées mais à les laisser passer sans les qualifier. Ainsi, selon Dōgen : « Ne pensez pas à ce qui est "bien" ou "mal". Ne jugez pas de ce qui est vrai ou ce qui ne l'est pas. Interrompez tous les mouvements de l'esprit, de l'intellect et de la conscience ; cessez de juger avec des pensées, des idées ou des opinions. N'ayez aucun désir de devenir Bouddha[4]. »

Selon Taisen Deshimaru : « C'est l'art essentiel de zazen. Hishiryo jaillit de la posture juste et de l'expiration profonde. On ne pense pas mais l'inconscient s'élève. On pense inconsciemment à partir du thalamus, du cerveau profond. De cette manière, notre conscience s'approfondit, s'élargit et s'étend à tout le cosmos, ici et maintenant. Ainsi, notre esprit parvient à la tranquillité parfaite et les neurones de notre cerveau acquièrent la même vibration que celle de l'univers. »[5]

Mokusho-zen

Mokusho-zen est l'illumination silencieuse, c'est la méditation sans support, sans objets. Elle s'oppose à la méditation basée sur des kōan, ou sur des représentations. Mokusho-zen qui est une composante du zazen (dans le zen Sōtō) peut en être dissociée pour être vécue dans chaque action de notre vie quotidienne. Chaque instant est ainsi réalisation.

Cette méditation de la vie quotidienne est aussi exprimée par le heijo shin kore dō de Nansen (l’esprit quotidien est la Voie) ou par le datsu raku shin jin de Nyojō (corps-esprit déjà dépouillé).

Méditation au zendo

Dans le zen Sōtō les séances de méditation se pratiquent face aux murs latéraux du zendo. Dans l'allée centrale se trouve le jikido (responsable du kyosaku, bâton d'éveil). Celui-ci frappe le méditant déconcentré ou assoupi, l'utilisation du kyosaku varie suivant les temples et les pays. Généralement le coup est demandé par le méditant qui le signale avec un gassho (mains jointes en prière). Le jikido pose alors le bâton sur l'épaule droite pour prévenir du coup, les deux saluent ensemble, le méditant penche la tête vers la gauche ensuite le jikido tape. Si un coup de bâton ne suffit pas, le responsable peut donner une série de coups (en japonais rensaku). Les séances de zazen qui durent autour de cinquante minutes sont coupées par des marches méditatives (en japonais kinhin) d'une dizaine de minutes. Cette marche qui est aussi appelée « zazen en marche » est destinée à se dégourdir les jambes sans interrompre le calme et la concentration de zazen.

Un enseignement oral (en japonais kusen) est donné à la fin ou pendant zazen par un maître présent, ou par la lecture d'un texte.

Le zen Sōtō en Occident

Le zen connaît, depuis la fin de la deuxième moitié du XXème siècle, une « attraction » plus grande en Occident qu'au Japon. On doit l'arrivée du zen Sōtō en Californie, aux États-Unis à la fin des années 1950 à Shunryu Suzuki Roshi. En 1967, Taisen Deshimaru arrive en France, et il sera à l'origine de la création d'une centaine de temples en Europe.[6]

Notes et références

  1. 1 2 Jacques Brosse. Les Maîtres zen. Éd. Albin Michel, 2001, début de la section VI. (ISBN 9782226232397)
  2. Philippe Cornu|Dictionnaire encyclopédique du Bouddhisme, éditions du Seuil, Paris, 2001, (ISBN 2-02-036234-1), p.547-548
  3. Rev. Tairyu Tsunoda, « Hishiryo », Université de Komazawa.
  4. Dōgen, Fukanzazengi extrait en ligne.
  5. Taisen Deshimaru, La Lumière du Satori, Albin Michel, 1999, p. 36-37 lire en ligne.
  6. Jean-Luc Toula-Breysse, Les traditions zen dans le monde contemporain, Presses Universitaires de France, (ISBN 9782130582762, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

  • Genjō kōan
  • Shōbōgenzō
  • Rinzai (école du Zen)
  • Obaku (école du Zen)

Lien externe

  • Document diffusé sur la chaîne Arte Une vie de moine zen
  • Portail du Japon
  • Portail du bouddhisme zen
  • Portail de la spiritualité
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