Constantine (Algérie)
Constantine | |||||||||||
Constantine |
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Administration | |||||||||||
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Pays | Algérie | ||||||||||
Wilaya | Constantine (chef-lieu) | ||||||||||
Daïra | Constantine (chef-lieu) | ||||||||||
Président de l'APC | Seif-Eddine Rihani 2012-2017 | ||||||||||
Code postal | 25000 | ||||||||||
Code ONS | 2501 | ||||||||||
Démographie | |||||||||||
Gentilé | Constantinois, Constantinoise | ||||||||||
Population | 448 374 hab. (2008[1]) | ||||||||||
Densité | 1 936 hab./km2 | ||||||||||
Géographie | |||||||||||
Coordonnées | 36° 17′ 00″ N 6° 37′ 00″ E / 36.283333, 6.61666736° 17′ 00″ Nord 6° 37′ 00″ Est / 36.283333, 6.616667 | ||||||||||
Altitude | 694 m | ||||||||||
Superficie | 231,63 km2 | ||||||||||
Divers | |||||||||||
Saint patron | Sidi Rached[2] | ||||||||||
Localisation | |||||||||||
Localisation de la commune dans la wilaya de Constantine. |
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Liens | |||||||||||
Site de la commune | http://www.commune-constantine.dz/ | ||||||||||
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Constantine (en arabe : قسنطينة, Qacentina, arabe algérien : Qsenténa) est une commune du nord-est de l'Algérie, chef-lieu de la wilaya de Constantine. Comptant plus de 448 000 habitants, cette métropole est la troisième ville la plus peuplée du pays. Le Grand Constantine s'étale sur un rayon d'une quinzaine de kilomètres sous forme d'une agglomération comprenant une ville-mère et une série de satellites. L'agglomération de Constantine comptait 823 682 habitants en 2008, dont seulement 54 % habitent dans la commune de Constantine.
Constantine, l'une des plus anciennes cités du monde, est une ville importante dans l'histoire méditerranéenne. Anciennement Cirta, capitale de la Numidie de 300 av. J.-C. à 46 av. J.-C. elle passe sous domination romaine par la suite. C'est à l'empereur Constantin Ier qu'elle doit son nom actuel depuis 313.
Durant le Moyen Âge elle est conquise par les Arabes au VIIe siècle et elle fera parti successivement du royaume aghlabide, de l'empire fatimide puis des royaumes zirides, hammadides, almohades et hafside.
Elle deviendra au XVIe siècle la capitale du beylik de Constantine, siège du pouvoir beylical et vassale de la régence d'Alger. Lors de la conquête de l'Algérie par les Français elle sera prise en 1837, après un échec en 1836. Intégrée à la wilaya II, le Constantinois, par le FLN durant la guerre d'Algérie elle devient le siège de sa propre wilaya à l'indépendance du pays.
Constantine est également surnommée la « ville des ponts suspendus », « ville du vieux rocher », « ville des oulémas », aussi « ville des aigles » ou bien « ville du malouf », variante constantinoise de la musique arabo-andalouse. Elle est considérée comme la capitale de l'est du pays.
En 2015 la ville de Constantine est capitale arabe de la culture, deuxième ville d'Algérie à être choisie pour organiser cet événement après Alger en 2007.
Géographie
Situation
Constantine est la capitale de l’Est algérien, malgré la concurrence des villes de Sétif, Batna et surtout Annaba. Elle occupe une position géographique centrale dans cette région, étant une ville charnière entre le Tell et les Hautes plaines, au croisement des grands axes Nord-Sud (Skikda-Biskra) et Ouest-Est (Sétif-Annaba)[3]. Elle est également la métropole de l’Est du pays et la plus grande métropole intérieure du pays, elle assure des fonctions supérieures notamment culturelles et industrielles[4].
Constantine se situe à 431 km à l'est de la capitale Alger, à 130 km à l'est de Sétif, à 119 km au nord de Batna, à 198 km au nord-ouest de Tébessa, à 146 km au sud de Jijel et respectivement à 89 km et à 156 km au sud-ouest de Skikda et d'Annaba[2].
Relief et géologie
La ville s’étale sur un terrain caractérisé par une topographie très accidentée, marquée par une juxtaposition de plateaux, de collines, de dépressions et de ruptures brutales de pentes donnant ainsi un site hétérogène[5].
Elle s'étend sur un plateau rocheux à 649 mètres d'altitude, coupé des régions qui l'entourent par des gorges profondes où coule l'oued Rhummel[6] qui l'isole, à l'est et au nord, des djebels Ouahch et Sidi Mcid, dominant de 300 mètres, à l'ouest, le bassin d'El-Hamma[7]. Le choix de cet emplacement est avant tout une stratégie de défense[6]. Aux alentours, la région est dotée de terres fertiles.
Climat
Le climat de la wilaya de Constantine est méditerranéen avec des températures mensuelles très voisines de celles que l'on peut rencontrer à Madrid. La moyenne pluviométrique varie de 500mm à 700mm par an[8].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 2 | 3 | 4 | 6 | 10 | 15 | 17 | 18 | 15 | 11 | 6 | 3 | 9 |
Température moyenne (°C) | 7 | 8 | 10 | 12 | 16 | 21 | 25 | 25 | 21 | 16 | 11 | 8 | 15 |
Température maximale moyenne (°C) | 11 | 12 | 14 | 17 | 22 | 28 | 32 | 32 | 27 | 22 | 16 | 12 | 21 |
Record de froid (°C) | −3 | −3 | −2 | −2 | −2 | 1 | 5 | 8 | 10 | 7 | 2 | −3 | −3 |
Record de chaleur (°C) | 22 | 27 | 27 | 30 | 35 | 41 | 41 | 41 | 38 | 36 | 27 | 27 | 41 |
Précipitations (mm) | 80 | 60 | 60 | 50 | 40 | 20 | 0 | 10 | 20 | 40 | 50 | 80 | 560 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
11 2 80 | 12 3 60 | 14 4 60 | 17 6 50 | 22 10 40 | 28 15 20 | 32 17 0 | 32 18 10 | 27 15 20 | 22 11 40 | 16 6 50 | 12 3 80 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Transports
- Transport routier
L'autoroute Est-Ouest algérienne traverse l’agglomération de Constantine au sud de la ville, à proximité de l’aéroport et de l’université Mentouri.
Transport ferroviaire La ville possède une gare ferroviaire qui constitue en outre un nœud ferroviaire important reliant les principales villes de l’est algérien[3].
Transport urbain
Le réseau de transport urbain de Constantine est assez dense et en voie de consolidation et de modernisation.
Les bus :
Il existe 2 types de transport en commun par bus dans l'agglomération : le transport public, géré par L'Entreprise de Transport de Constantine (ETC), disposant de bus modernes et assurant un service plus ponctuel, et un réseau dense de bus privés, plus anciens, polluants et sans horaires fixes.
Le tramway :
Un premier tronçon de 8.9 kilomètres comprenant 10 stations entre le stade Benabdelmalek Ramdane (centre ville) et la cité Zouaghi (sud est de l'agglomération) a été mis en service le 4 juillet 2013.
À raison d’une fréquentation estimée à 70 000 usagers quotidiens, ce nouveau mode de transport fonctionne tous les jours de 5 h du matin à 23 h avec une fréquence de trois minutes en heures de pointe et cinq minutes en heures creuses.
Cette première ligne sera complétée par deux tronçons supplémentaires, réalisés en fourche depuis le terminus de Zouaghi. Il s'agit, d'une part, d'une branche de 2,7 km vers l'aéroport Mohamed Boudiaf et, d'autre part, d'un tronçon vers la nouvelle ville Ali Mendjeli.
Une gare mutlimodale s'étendant sur une superficie de 10 hectares est en cours de construction à Zouaghi.
Le téléphérique
Rendu nécessaire par la topographie de la ville, le transport par cabines téléphériques apporte une solution à la saturation du réseau routier.
Une première ligne d'une longueur totale de 2,3 km traverse les gorges de l'oued Rhummel pour relier la partie Est de la ville au niveau de la place Tatache Belkacem à la partie Ouest au niveau de la cité Emir Abdelkader, en passant par le CHU Ben Badis. Elle est fonctionnelle depuis 2010 et comprend 33 cabines détachables de 15 places chacune, permettant de relier les deux terminaux en 8 minutes et de transporter 2.400 personnes par heure.
Transport aérien
Un aéroport (Code IATA : CZL) est situé à environ 12 km au sud de la ville. Il est desservi essentiellement par les compagnies aériennes Aigle Azur, Air Algérie,Tassili Airlines et depuis 2015 Jetairfly , et dispose d'une capacité de 700 000 passagers annuels[10]. Un second terminal a été mis en service le 14 juin 2013, jour de son inauguration par le ministre des transport, et permettant de porter la capacité à 1 000 000 de passagers annuels[10].
Toponymie
La ville porte le nom de l'empereur romain Constantin Ier qui l’a restaurée et embellie en 313 après qu'elle eut été assiégée et mise à sac par Maxence et Domitius Alexander en 311. Elle devient alors la capitale de la province de Numidia Constantina[11].
Le nom algérien officiel de la ville est Qacentina, en arabe algérien Ksentina[2]. Au Ve siècle av. J.-C., les Phéniciens fondent la ville à laquelle ils avaient donné le nom Kirtha romanisé en Cirta[12].
Le nom de Cirta / Qirta vient probablement de la racine sémitique QRTN [13], prononcé Qirta (قرة) et signifiant « ville » ou « village » en phénicien (قرية en arabe), dont la prononciation a depuis dérivé vers Sirta sous les Romains (le caractère latin C pouvant en effet être prononcé Q ou S, et passer de l'un à l'autre).
Cette première hypothèse rapproche le nom de Cirta du nom de Carthage (Qirta Hadcha قرة حدشة) qui signifie « ville nouvelle » en phénicien (قرية حديثة en arabe).
Selon une deuxième hypothèse, le nom de Cirta proviendrait du nom[14] berbère « tissirt » (meule) vu l'abondance de la culture du blé dans la région.
Histoire
Période préhistorique
La région de Constantine a été très tôt occupée par l'homme, des outils préhistoriques ont été trouvés sur le plateau de Mansourah et à Ouled Rahmoune. L'Atérien était présent au Djebel Ouach, dans les grottes du Mouflon et de l'Ours. L'Ibéromaurusien et le Capsien supérieur ont laissé quelques traces, mais c'est surtout au Néolithique que les grottes de la région ont connu une occupation importante. Les Paléoberbères ont habité les mêmes lieux au cours du Ier millénaire av. J.-C et ont construit des monuments mégalithiques, des bazinas et des tumulus[11].
Période antique
Constantine est fondée par les Phéniciens / Carthaginois vers le VIe siècle av. J.-C. sous le nom de Qirta (la ville). Suite à l'affaiblissement du pouvoir carthaginois après la première guerre punique vers le IIIe siècle av. J.-C. la ville passe sous le contrôle des Numides [15] (dont le nom signifie « nomades » en grec, du fait du semi-nomadisme de ces populations berbères des Hauts-Plateaux). Ville fortifiée et commerciale, elle bénéficie d'une position stratégique, avec son rocher et ses murailles[16]. La première mention de Cirta remonte à la fin du IIIe siècle av. J.-C.. Elle est alors la capitale du roi masaesyle Syphax avant de devenir, celle du massyle Massinissa et de ses successeurs lors de la Deuxième guerre punique[11].
Pendant le long règne de Massinissa et celui de ses successeurs, notamment Micipsa, la ville s'agrandit et peut ainsi contenir jusqu'à 10 000 cavaliers et 20 000 fantassins selon Appien[17]. Gsell estime le nombre de ses habitants entre 150 000 et 180 000. Elle commence également à être productrice et exportatrice de céréales. À la fin du IIe siècle av. J.-C., la ville aurait même eu une autonomie monétaire[11]. À la fin du IIIe siècle av. J.-C. et au début du IIe siècle av. J.-C., la ville commence à s'étendre au sud/ouest sur la rive gauche du Rhummel, de nombreux vestiges (inscriptions, tombes, fondations d'édifices, îlots d'habitation et objet domestiques) ont été retrouvés en dehors du rocher[11].
La capitale numide était une ville cosmopolite ouverte sur les civilisations méditerranéennes notamment punique et grecque, cohabitant avec le mode de vie nomade des Gétules[18]. Les souverains numides ont été les propagateurs de la langue punique dans leur royaume au point que la société de Cirta a été profondément punicisée[11]. La population a adopté le culte de Baal Hamon et de Tanit déesse carthaginoise de la fécondité. Le sanctuaire d'El Hofra témoigne de l'importance de la culture punique dans la société[19].
Après la mort de Massinissa, Cirta devient un enjeu dans la lutte entre Jugurtha et son frère adoptif Adherbal. Refusant le partage du pouvoir imposé par les Romains en Numidie, Jugurtha parvient à s'emparer de la ville après la mort d'Adherbal lors du siège de Cirta où s'était réfugié son adversaire soutenu par Rome. Toutefois, le massacre des Italiens marque le début d'une guerre entre Numides et Romains. Durant le conflit Cirta change de main plusieurs fois[11].
À la suite de la défaite du roi numide Juba Ier allié aux partisans de Pompée, le royaume numide est annexé et César attribue la partie orientale du royaume à Sittius et à ses compagnons. Les Sittiani mettent en place autour de Cirta une principauté qui bénéficie pendant quelque temps d'une certaine autonomie. Cirta prit alors le nom de Colonia Cirta Sittianorum[20].
Elle devient ensuite le centre de la confédération cirtéenne qui regroupe en outre trois autres colonies : Rusicade, Chullu et Mileu avec un vaste territoire et un statut particulier[20] puis la ville devient la capitale provinciale de la Numidie cirtéenne qui a remplacé l'ancienne confédération[21].
En 308, la ville est assiégée et mise à sac par Domitius Alexander, avant de se voir défaite par Maxence en 311. La ville est restaurée et embellie par Constantin qui lui donne son nouveau nom Constantina. Elle devient alors l'unique capitale civile de la nouvelle Numidie impériale sous le nom de Numidia Constantina[21].
Moyen-Age arabo-berbère
La ville passe sous administration arabo-musulmane vers l'an 700, et voit sa population se convertir progressivement à l'islam. Après un demi-siècle d'administration omeyyade (de l'an 700 à 750 environ), la ville passe sous les Abbassides puis sous leurs vassaux les Aghlabides de Kairouan, pendant près d'un siècle et demie (750 à 909).
En 909, une révolte menée par les Kutama, une grande tribu berbère du Nord-Constantinois convertie au chiisme, fait chuter le pouvoir aghlabide et impose le chiisme comme nouvelle religion dominante sous l'égide de la dynastie Fatimide, dynastie qui s'installera plus tard en Egypte. Le pouvoir fatimide et chiite durera pendant environ un siècle et demie, avant que les souverains Zirides (berbères Senhadja initialement vassaux des Fatimides) décident la rupture avec les Fatimides en 1048 et le retour au sunnisme. Cette décision provoquera en représailles l'invasion hilalienne à partir de 1051, une invasion qui dévastera Kairouan mais épargnera Constantine. Cependant, Constantine payera un tribut annuel aux hilaliens installés sur les Hauts-Plateaux environnants pour éviter d'être mise à sac.
La période de trouble ayant suivi l'invasion hilalienne en 1051 prend fin un siècle plus tard en 1152 lors de la prise de la ville par les Almohades, Berbères puritains originaires de l'Atlas marocain, qui soumettent l'ensemble du Maghreb à leur discipline et mettent fin à l'anarchie, en intégrant les Hilaliens à leur armée, et en les déplaçant du Constantinois vers les plaines atlantiques au Maroc, prévoyant de les utiliser comme mercenaires en Espagne face aux chrétiens.
Le pouvoir Almohade finit par s'écrouler vers l'an 1240 sous ses disputes de pouvoir internes, laissant place à un Maghreb fractionné en trois royaumes aux frontières mouvantes et au pouvoir peu étendu sur le pays profond(Mérinides à Fès, Ziyanides à Tlemcen et Hafsides à Tunis). Constantine passera alors pour trois siècles sous la coupe des Hafsides de Tunis, alternant des phases de soumission au pouvoir de Tunis et des phases d'indépendance. Et ce jusqu'à l'arrivée des Ottomans vers 1520.
Beylik de Constantine
À partir du XVIe siècle, Constantine passe sous domination turque. . En 1568, les partisans des Hafsides massacrent les Turcs et expulsent leurs séides. Pour ramener l'ordre, le pacha Mohammed doit conduire en personne une expédition contre Constantine. La ville n'ose pas résister et ouvre ses portes sans combattre. Les Abd el-Moumène, chefs du parti Hafside à Constantine, sont définitivement vaincus par les Ouled Bencheikh qui ont le titre prestigieux de cheikh el-islam. Sidi-Abd-el-Kerim Bencheikh arrivé au pouvoir fait alliance avec les Turcs et s'octroie le titre d'emir-er-rekeb. Constantine est alors choisie au XVIe siècle pour être la capitale du Beylik de l'Est. Abd-el-Kerim meurt en 1580 et les Bencheikh gardent leur influence et privilèges jusqu'à la seconde expédition de Constantine.[réf. nécessaire]
De 1528 à 1830, la province de Constantine est gouvernée par quarante-quatre beys, le premier fut Ramdane-Tchulak bey qui régna sur la province entre 1528 et 1567. Le dernier fut Hadj-Ahmed-Bey qui a commencé son règne à partir de 1826.
Le siège de Constantine permet aux Français de prendre la ville le .
Période française
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Hadj Ahmed Bey livra et remporta sa première bataille à Constantine, en 1836, contre les troupes françaises commandées par le maréchal Clauzel. Le 21 novembre 1836, un corps de 8 700 hommes arrive devant Constantine. L'armée française entreprit deux assauts par le pont mais elle se brisa devant la porte d'EI Kantara. Battant en retraite, poursuivis par les Algériens, les soldats français abandonnèrent sur le terrain armes, bagages et blessés. En 1837, l'état-major français décida de mener une seconde expédition, qui fut confiée au général comte de Damrémont. Celui-ci disposait de 20 400 hommes, dont 16 000 combattants, d'une artillerie importante commandée par le général Valée et d'un corps de génie. Le général Damrémont et le duc de Nemours dirigeaient les opérations. Mais Damrémont est frappé d'un boulet et meurt. Il est remplacé par le général Sylvain Charles Valée. Le 5 octobre, cette armée arriva à Constantine. Le 13 octobre, après une forte résistance, la ville finit par tomber entre les mains de l'ennemi, qui subit pourtant de lourdes pertes. Les Français sous le commandement du lieutenant-colonel Lamoricière pénètrent dans la ville après deux jours de combats par un endroit qui fut ensuite baptisé « la Place de la Brèche » (en allusion à la brèche dans la défense de la ville). Le Bey Ahmed dut s'enfuir (il continua le combat dans les Aures jusqu'en 1848) et beaucoup de Constantinois périrent dans le ravin en tentant de fuir les assaillants, les longues cordes se rompant sous leur poids[22].
Quand l'Algérie est départementalisée en 1848, Constantine devient le chef-lieu du département du même nom.
Communauté juive
Le premier recensement du 31 décembre 1843 dénombre 3 105 juifs. Ensuite en 1881, 1901, 1921 , 1931 il y a respectivement 5 213, 7 196, 9 889, 13 110 Israélites. Dans le pays, l’augmentation de la population juive de 1881 à 1931 est de 210 %, celle de la population chrétienne n’est que de 96 % et celle de la population musulmane de 97 % [23], . À partir de 1934, les recensements ne font plus état de la confession des ressortissants. La ville comptait 14 000 Juifs en 1941 (18 et 20 % de la population). En 1950 il y avait environ 30 000 Musulmans, 30 000 Chrétiens et 20 000 Juifs soit de 15 à 18 % de la population, d'après les recensements de l'État Français[réf. nécessaire].
Urbanisme
Évolution urbaine
Le site originel de la ville est situé sur une barre calcaire truffée de cavités karstiques, appelée « le Rocher »[7]. À partir de la fin du xviiie siècle, la ville commence à s'étendre hors du Rocher, quelques petits faubourgs ont été projetés au-delà du canon[24].
Mais c'est la colonisation qui organise cette extension de la cité, sous forme de trois faubourgs : Bellevue, Sidi Mabrouk et Faubourg Lamy ainsi que le remblaiement de la dépression fermant le Rocher sur la quatrième face « la Brèche »[24]. Les extensions du XXe siècle se sont poursuivies sur les différentes collines qui entourent le Rocher. Dans les années 1970, Constantine a rempli son site. Celui-ci est limité alors par une ceinture de versants gréseux (Djebel Ouasch) ou d'escarpements calcaires (Djebel Chettabah, Hadj Baba), sur lesquels l'urbanisation peut difficilement s'étendre[24].
Elle s'est poursuivie alors sur quatre bourgades, anciens villages de colonisation, choisies comme noyaux de la nouvelle urbanisation. Ainsi, le Grand Constantine se développe sous forme d'une agglomération comprenant une ville-mère et une série de satellites dans un rayon d'une quinzaine de kilomètres. Le plus gros de ces satellites est celui d'El Khroub[24].
Tissu urbain
La ville se caractérise par la discontinuité de son tissu urbain du fait des coupures naturelles liées à la topographie du site et d'autres artificielles[24].
Chaque portion d'espace correspond à un type d'habitat: l'habitat contigu d'origine coloniale à proximité du Rocher ; les ensembles d'immeubles construits par l'État sur les sites d'extension récente ; les lotissements de villas de la nouvelle bourgeoisie sur les hauteurs. Sur les deux versants de Boumerzoug et sur les périphéries, s'étendent les quartiers spontanés des catégories populaires, ou des bidonvilles de catégories les plus déshéritées[24].
La ceinture du Grand Constantine a joué le rôle de déversoir des équipements les plus encombrants : aérodrome, casse automobile, unité de redistribution des hydrocarbures ; avant de devenir le lieu de planification des extensions de la ville[24].
Le Grand Constantine
L'aire métropolitaine de Constantine s'étale sur un rayon de 15 à 20 km qui comprend, outre la ville mère, deux villes nouvelles et quatre satellites, que sont[25] :
- la ville satellite d’El Khroub, implantée sur un site ouvert, située près d’un important carrefour d’axes. Elle a bénéficié de l’installation d’un grand marché et de deux zones industrielles, que sont Oued Hammimine et Tarf
- la ville satellite d'Aïn Smara, ancien village, elle possède une zone industrielle
- la ville satellite de Didouche Mourad, dotée d’une cimenterie et de plusieurs briqueteries, sa position est en rupture topographique avec Constantine ;
- la ville satellite de Hamma Bouziane, ancien village colonial
- la ville satellite de Zighoud Youcef, le plus ancien village colonial
- la ville nouvelle d'Ali Mendjeli, dispose d'une position centrale entre les agglomérations de Constantine, d'El Khroub et d'Aïn Smara
- la ville nouvelle de Massinissa
Selon les catégories définies par l'État algérien en 2001 et 2006, Constantine est l'une des quatre métropoles du pays avec Alger, Oran et Annaba. Une métropole est définie comme « une Agglomération urbaine dont la population totalise au moins 300 000 habitants et qui a vocation, outre ses fonctions régionales et nationales, à développer des fonctions internationales »[26]. La wilaya de Constantine compte en outre neuf agglomérations suburbaines[27] . Une agglomération suburbaine est une zone d'habitat voisine, représentant l'extension en termes d'habitat et parfois d'activités de la ville de Constantine[28].
Agglomération | Population 1998 | Population 2008 | Strates d'appartenance | Taux de croissance annuel 2008/1998 | ||||||
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Constantine | 479 122 | 448 028 | métropole | - 0,68 % | ||||||
El Khroub | 65 239 | 90 122 | suburbaine | 3,33 % | ||||||
Hamma Bouziane | 64 749 | 83 603 | suburbaine | 2,63 % | ||||||
Nouvelle ville d'Ali Mendjeli | 64 120 | urbaine | ||||||||
Aïn Smara | 20 318 | 32 057 | suburbaine | 4,73 % | ||||||
Zighoud Youcef | 25 067 | 28 764 | suburbaine | 1,41 % | ||||||
Aïn Abid | 17 333 | 22 529 | suburbaine | 2,7 % | ||||||
Zouaghi | 9 299 | 20 110 | suburbaine | 8,14 % | ||||||
Ibn Ziad | 8 774 | 11 567 | suburbaine | 2,84 % | ||||||
Ibn Badis | 7 647 | 11 518 | suburbaine | 4,24 % | ||||||
Ouled Rahmoune | 9 022 | 11 263 | suburbaine | 2,28 % | ||||||
Total agglomération | 706 571 | 823 682 | 1,65 % | |||||||
Source ONS 2008[29] |
Population
Évolution démographique
Selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2008, la population de la commune de Constantine est évaluée à 448 374 habitants contre 481 947 en 1998, soit un taux d’accroissement annuel moyen de -0,7 %. C'est la seule commune de la wilaya de Constantine qui enregistre un taux négatif[30]
La ville de Constantine a connu une évolution démographique irrégulière[3]. La ville pré-coloniale comptait de 30 000 à 40 000 habitants, elle garde, même à demi détruite par la guerre et ramenée à 20 000 habitants, une vie urbaine active[7]. Longtemps, la ville n’a grandi que lentement : le croît démographique de la population musulmane était faible, et la communauté européenne est toujours restée plus limitée en nombre que dans les autres grandes villes du pays. En 1948, elle comptait 77 000 algériens musulmans, et 40 000 européens. La croissance rapide a été liée à l’exode rural consécutif à la déstructuration des campagnes dès les années 1930 et qui a reçu un coup d’accélérateur puissant du fait de la guerre de Libération[24].
La fin de la guerre d'Algérie voit le départ des Européens et des Juifs[31] . Après l'indépendance, la ville enregistre une forte croissance et un accroissement rapide du solde migratoire pendant la première décennie de l’indépendance. Elle a connu un taux de croissance annuel moyen de 4,06 % durant la période 1966-1977, ce taux a progressivement diminué durant les décennies suivantes : 2,8 % en 1987, 0,41 % en 1998 et -0,7 % en 2008[3].
Cette régression est due en grande partie au report des populations du centre vers la périphérie, conséquence de la transformation des logements en bureaux ou en bazars, de la dégradation et du vieillissement du bâti, particulièrement dans la vieille ville et les anciens centres coloniaux, de la présence de bidonvilles et des glissements de terrains, en plus du manque de terrains urbanisables[32]. Une part importante de la population des banlieues est originaire de la ville de Constantine, ce taux atteint 80 % dans la commune d’El Khroub, 50,54 % à Hamma Bouziane et 48,23 % à Aïn Smara en 2006[32].
À l’instar des autres grandes villes algériennes, Constantine a connu un exode rural important venu essentiellement de sa propre aire administrative (dont dépendait certaines wilaya actuelles comme la wilaya de Mila), du pays Kotama et des Hautes Plaines constantinoises[33]. Depuis les années 1980, l'exode rural a fortement diminué, mais l'agglomération continue à croître, en raison de la croissance démographique des citadins eux-mêmes, qui a pris le relais de l'exode rural[24].
Pyramide des âges
À l'instar de la population algérienne, la population de la commune est jeune, près de un tiers a moins de 20 ans. La tranche d'âge comprise entre 20 et 59 ans représente plus de la moitié de la population de la commune. Corolairement, la population de 60 ans et plus est très faible,soit seulement 10,13 % de la population totale de la commune. Mais on observe une baisse de natalités depuis la fin des années 1980.
Économie
Constantine était traditionnellement une ville où les secteurs tertiaires et commerçants dominaient. À présent, le commerce des céréales et celui de l’habillement prédominent [36]. Elle demeure le grand nœud d’échanges et de communications dans l’Est algérien[37]. Les activités tertiaires, englobent le commerce de gros, et de détail ; l’artisanat : dinanderie et broderie sur velours, et des services multiples[24].
Toutefois, l’industrie s’est tardivement introduite dans la ville à la suite de la réalisation d’une série de zones industrielles[36] notamment par les complexes SONACOME qui fabriquent des tracteurs et des grues[37]. C’est lors la seconde phase d’industrialisation planifiée par l’État algérien, à partir des années 75, que Constantine est devenue une cité industrielle. Cependant, l’industrialisation s’est localisée à distance de la cité, dans la couronne d’urbanisation satellite. Trois complexes y ont été implantés[24].
La ville abrite également des activités agricoles englobant des exploitations périurbaines fournissant du lait à certains quartiers, et des propriétaires terriens héritiers de la vieille propriété citadine[24].
Patrimoine
La médina
La médina de Constantine est appelée le « Rocher » parce que construite sur un bloc calcaire. Elle est bâtie en dégradé depuis la Casbah jusqu’aux quartiers bas de la Souika[36]. La vieille ville est ceinte de deux cotés par le canyon du Rhummel et du troisième par un escarpement. Des ponts et passerelles relient la médina au reste de l’agglomération. Elle était défigurée pendant la période coloniale puis dégradée par la surpopulation et le manque d’entretien[36].
La médina est aussi un riche patrimoine historique et architectural, à travers les toitures de tuiles rondes et rouges, ses vieilles mosquées, des demeures remarquables à patio des XVIe et XVIIe siècles, et le Palais du Bey[38]. Elle a été classée en 1990 patrimoine national[36].
Dans la plupart des villes maghrébines, la colonisation a créé une ville européenne juxtaposée à la médina. À Constantine, le projet de ville nouvelle n’a pas abouti, les autorités coloniales ayant surimposé une trame moderne à la vieille ville . Le centre des affaires est resté alors solidement attaché à la médina : activités traditionnelles dans les rues anciennes et activités modernes dans les rues coloniales. De ce fait le Rocher est une des rares médinas maghrébines à avoir conservé sa fonction de centre ville[24].
Monuments
De nombreuses civilisations se sont succédé sur Constantine mais elles ont laissé peu de vestiges parce qu'en raison de la nature du site, les constructions se sont faites sur place, effaçant les précédentes. Mais on atteste des traces non négligeables de vestiges depuis l'antiquité[36].
Le site a été occupé dès la période préhistorique.De nombreux vestiges retrouvés tels que des sphéroïdes à facettes, découverts en 1945 sur le plateau de Mansourah, remontent au paléolithique inférieur. Des instruments de la période néolithique ont été découverts dans les grottes du Mouflon et de l'Ours. Constantine a également conservé de nombreuses peintures rupestres ainsi que des inscriptions libyques[6].
Parmi les vestiges antiques, le site punique d'El Hofra, où l'on a trouvé près de mille stèles puniques déposées au musée de Cirta et au Louvre ; l'aqueduc romain sur le Rhummel et d'autres vestiges romains épars dans la ville[36].
Les établissements thermaux de Sidi M'cid, situés avant le pont des chutes sont construits sur d'anciens thermes romains, les bains antiques de César existent toujours. Le rocher abrite de nombreuses sources thermales qui jaillissent de ce secteur[39].
Le palais Ahmed Bey est l'un des plus importants monuments historiques. Il a été construit de 1826 à 1835 par le Hadj Ahmed Bey, héros de la résistance anti-coloniale dans l'Est algérien. La taille de l'édifice est de 5 600 m2[40]. Le palais se distingue par son style mauresque baroque où apparaissent différentes influences de style européen et oriental[41]. Lors de son pèlerinage à la Mecque, le Bey était séduit par l'architecture des villes qu'il traversa. Des Céramiques polychromes qui ornent les murs du palais représentant plusieurs villes arabes ainsi que des batailles de la régence d'Alger[42]. Les bâtiments du palais s'organisent autour de trois jardins et de trois cours tandis que les appartements sont ouverts sur des galeries. Le Bey a également construit une aile réservée pour les femmes, un harem[41].
Parmi les autres vestiges islamiques,citons les mosquées dans la médina ainsi que des fortifications construites dans certains endroits avec des pierres romaines.On atteste notamment dans un mur de la Casbah une dédicace faite à l'empereur Constantin[43].
Dans la ville moderne, le Théâtre Régional de Constantine a été construit entre 1861 et 1883 dans un style d'opéra italien, à l'emplacement d'une ancienne caserne de janissaires. Ce bâtiment est le premier grand édifice construit par les Français. On y trouve aussi le Monument aux morts de Constantine, dédié aux soldats tombés pendant la Première Guerre mondiale[39].
Parmi les constructions récentes, la tour de 22 étages de l'université des frères Mentouri construite par l'architecte Oscar Niemeyer et la grande mosquée de"Emir Abdelkader"[39].
Une arche naturelle d'une soixantaine de mètres de hauteur relie les deux rochers et forme un pont naturel creusé dans la roche par les torrents.
Patrimoine religieux
Constantine compte une centaine de mosquées : la mosquée et la médersa de Sidi El kettani, construite par Salah Bey au XVIIIe siècle est située prés de la Casbah, la mosquée Sidi Lakhdar doit également sa construction à Salah Bey[40].
La Grande Mosquée, construite sur les fondations d'une église par les Hammadides, est le plus ancien édifice religieux islamique connu à Constantine. Elle représente l’évolution religieuse durant trois périodes différentes : Epoque hafside: l’édifice était la mosquée populaire de la cité, tenue par cheikh al-islam . Epoque ottomane ottomane: elle conserve le rite malékite et reste sous la tutelle d’une famille autochtone pro-ottomane . Epoque coloniale: Le pouvoir colonial a transformé sa façade, le prône du vendredi se fait au nom d'Allah, puisqu'il ne peut se faire au nom des Français[44].
La mosquée Souk-El-Ghozel, dont la construction a commencé en 1703 et s’est achevée en 1730, fut transférée au culte catholique en 1838[40]. Parmi les autres mosquées historiques : Hassan-Bey, Sidi-Ghofrane et Sidi Lakhdar, construites par les différentes confréries religieuses et dynasties que le Maghreb a connu[40]. La mosquée de l'Émir Abdelkader date des années mille neuf cent quatre-vingt et fait partie de l’université islamique des sciences[40].
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La grande mosquée dans la médina.
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Mosquée de l'Émir Abdelkader
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Patio de la mosquée Émir abdelkader.
La ville des ponts suspendus
La géographie de la ville est unique, sa situation a nécessité la construction de nombreux ponts sur le Rhummel[45]. À la fin du XIXe siècle, Guy de Maupassant décrit « Huit ponts jadis traversaient ce précipice. Six de ces ponts sont en ruines aujourd'hui. ».
Le pont d'El-Kantara est l'un des plus anciens, construit à l'époque romaine et restauré par Salah Bey au XVIIIe siècle et en 1863. En outre, les ponts de Sidi M'Cid et de Sidi Rached qui doivent leur nom aux mausolées voisins des marabouts de même nom, ont été inaugurés en 1912[39]. À l'entrée des gorges, se situe le pont du Diable qui doit son nom au bruit "diabolique" que font les eaux dans cet endroit[45] et à leur extrémité, le pont des chutes, situé au début de la plaine de Hamma[39].
Parmi les autres ponts, la passerelle Mellah-Slimane, anciennement Perrégaux, est réservée uniquement aux piétons. Sa particularité est d'être accessible, coté "Rocher" par un ascenseur et un escalier qui ramène les piétons au niveau de la rue trik ejdida("rue neuve"). Il y a également le pont d'Arcole, un pont de fer, aujourd'hui fermé[45].
Un nouveau pont à haubans, le viaduc Trans-Rhumel ou Pont Salah Bey est ouvert à la circulation le 26 juillet 2014, nauguré par le premier ministre Abdelmalek Sellal, baptisé au nom du gouverneur de Constantine Salah Bey de 1771 à 1792. D'une longueur de 1 119 m et conçu selon le design de Dissing+Weitling Architecture, il permet de faire la jonction, au-dessus du Rhummel, entre la place de l'ONU, au centre-ville et les hauteurs de la ville[46],[47].
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Pont des chutes
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Passerelle Sidi-M'Cid
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Pont Sidi Rached
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Le viaduc Trans-Rhumel de nuit, rendering
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Le viaduc Trans-Rhumel en construction
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Le viaduc Trans-Rhumel completé
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Pont d'El-Kantara
Musée
Le musée de Cirta, communément appelé Dar Laâdjab (la maison des merveilles), est créé en 1931 en plein centre-ville. Il portait le nom de Gustave-Mercier, jusqu'en 1975[48]. Considéré comme l'un des plus anciens édifices du genre en l'Algérie, l'établissement est divisé en trois ailes principales consacrées à l'archéologie, l'ethnographie et les beaux-arts[48].
Les vestiges archéologiques appartiennent à diverses civilisations qui se sont succédé dans la région : numide, carthaginoise, gréco-égyptienne, romaine, chrétienne et musulmane (notamment hammadide et ottomane). La collection de l'ethnographie est constituée d'échantillons d'habits traditionnels, de bijoux, d'ustensiles en cuivre, de tapis, d'armes blanches, d'anciennes armes à feu et de manuscrits[48].
Sites proches
Tiddis située à une trentaine de km au nord-ouest de la ville, est une cité numide puis romaine, appelée aussi Qsentina El Qdima (vieux Constantine)[49]. Cette cité antique fortifiée est bien conservée[50].
À l'instar d'autres anciennes médinas d'Algérie telle que Tlemcen, Mostaganem et Miliana, Constantine est entourée par les jardins denses du Hamma dont la propriété reste partiellement citadine et qui contribue au ravitaillement de la ville[50]. La forêt de Chettaba composée de pins d'Alep et de chênes verts est presque située aux portes de la ville[51].
La commune d'El Khroub abrite un mausolée royal numide qui peut être celui de Massinissa[52].
Vie quotidienne
Culture
Constantine a été désignée Capitale arabe de la culture 2015 par l'Alesco[53] (Organisation pour l'éducation, la science et la culture de la Ligue arabe)[54].
Constantine est le berceau d’une des trois écoles de musique arabo-andalouse[51]. La version constantinoise est appelée le malouf qui signifie « fidèle à la tradition »[39] dont le rythme et les instruments diffèrent des noubas d’Alger et de Tlemcen. Les autres styles musicaux de la ville sont le zadjal, une musique sacrée, le fkirette chanté par les femmes ainsi que le hawzi et le mahdjouz de style littéraire[52]. Un festival international du malouf est organisé dans la ville[55], qui attire chaque année des artistes de musique arabo-andalouse d'Afrique du Nord, d'Europe, de Turquie et du Moyen-Orient.
L'activité artisanale demeure importante, on y pratique la broderie, la dinanderie dont la fabrication de plateaux de cuivres aux motifs d’inspiration ottomane, la chaudronnerie, la sculpture sur bois et la poterie[52]. La broderie constantinoise comporte des arabesques d’influences turques avec des couleurs sombres et des fils dorés[39]. Les femmes constantinoises portent un haïk noir en signe du deuil de Salah Bey[39].
Plusieurs événements contribuent à l'animation culturelle de la ville :
- Alyali Cirta, une série de concerts et d’événements artistiques organisés durant une quarantaine de nuits en été. Des artistes locaux mais également des vedettes nationales et internationales y participent.
- Festival de la chanson Sraoui ;
- Festival international de jazz DimaJazz, qui se déroule chaque année au printemps depuis 2003.
Cuisine
Constantine dispose également d’une cuisine riche. Parmi les spécialités culinaires qui se consomment notamment au mois du Ramadan, le tadjine el ain, un mets à base de pruneaux auxquels on ajoute des amandes et de la viande saupoudrée de sucre raffiné, le Djari, chorba à base de blé séché, grillé et concassé[56] ; chbah essafra, kefta, h'mis et bourek[57].
La pâtisserie locale est également variée. Citons les Djawzia, baqlaoua, bourek el renna, maqroud el maqla[57]. Le dessert se compose de fruits de saison et du m'halbi, à base de lait, de la crème de riz, du sucre et de l'eau de rose[57].
Éducation
Constantine est un centre culturel et scientifique majeur. Elle possède quatre universités et compte près de 100 000 étudiants, ce qui en fait l'une des plus importantes villes universitaires algériennes et africaines.
- L'université Constantine 1 (ex-université Mentouri-Constantine), dessinée par l'architecte brésilien Oscar Niemeyer, est l'une des plus grandes d'Algérie[réf. nécessaire]. Elle accueille depuis 1971 plus de 50 000 étudiants algériens et étrangers répartis sur les treize campus et entre les huit facultés et trente-cinq départements offrant environ 95 spécialités.
- Université Constantine 2 à Ain El Bey Ali Mendjeli
- Université Constantine 3 (Ville Universitaire) inaugurée en 2013
- L'université des Sciences Islamiques de Constantine est la plus importante université théologique d'Algérie[réf. nécessaire]. Elle a été inaugurée en 1994, en même temps que la grande mosquée Emir Abdelkader, dont elle partage les bâtiments. Elle accueille environ 3 000 étudiants répartis dans deux facultés (faculté de la Charia et de la civilisation islamique et faculté de littérature et des sciences humaines).
Langue
A Constantine on parle une variante citadine de l'arabe algérien, le parler constantinois est un koinè urbain classique, ayant à la fois des origines pré-hilaliennes et hilaliennes, avec quelques ajouts récents issus du français.
Une minorité d'habitants issue du Sud de Constantine (Aurès) parle le Chaoui, et une autre minorité issue du Nord de Constantine (pays Kotama) parle l'arabe pré-hilalien.
Sport
- Club Sportif Constantinois - CSC
- Mouloudia Olympique de Constantine - MOC
- Association sportive d'El Khroub - ASK
- Mouloudia Baladiat de Constantine - MBC
Jumelage
La ville de Constantine est jumelée avec:
Personnalités liées à la ville
- Personnalités historiques
- Massinissa, (vers 240 av. J.-C. - vers 149 av. J.-C.), premier roi de la Numidie unifiée, dont Cirta était la capitale.
- Jugurtha, né vers 160 av. J.-C. et mort vers 104 av. J.-C., est un roi de Numidie
- Marcus Cornelius Fronto (95 - 175), grammairien, rhétoricien et avocat africain romanisé, originaire de Cirta.
- Constantin Ier, empereur romain, reconstruisit la ville en 313 et lui donne son nom.
- Salah Bey, Bey de Constantine de 1771 à 1792 et l’un des plus célèbres Beys de la province, il entreprend de nombreux travaux d'urbanisme dans la ville.
- Hadj Ahmed Bey vers 1784 - 1850, dernier bey de Constantine, est l'une des grandes figures de la résistance au colonialisme.
- Personnalités religieuses
- Massoud Zerbib grand rabbin de Constantine de 1635 à 1717
- Sidi Fredj Halimi (1876 - 1957) grand rabbin de Constantine et president du tribunal rabbinique.
- Abdelhamid Ben Badis, (1889 - 1940), y est né, figure emblématique du mouvement réformiste musulman en Algérie;
- Malek Bennabi, (1905-1973), penseur musulman, y est né.
- Personnalités politiques
- Abdelmalek Sellal (1948-), haut fonctionnaire et homme politique algérien, y est né.
- Robert Vignon (1919-1989), homme politique français, y est né.
- Mohamed Chérif Taleb (1950), homme politique algérien, président du Parti national pour la solidarité et le développement (PNSD), député du Conseil national de transition puis sénateur, y est né.
- Kamel Bounah (1953), homme politique algérien, sénateur et président de l’Assemblée populaire de wilaya de 2002-2006, y est né.
- Abdelhak Benhamouda (1946), ancien secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens, y est né.
- Guy Allouche (1939), sénateur honoraire du département du Nord, ancien vice-président du Sénat, y est né.
- Abdelkader Chanderli, philosophe, représentant permanent du FLN auprès de l'ONU.
- Alphonse Juin (1888-1967), maréchal de France, y a fait ses études secondaires.
- Personnalités sportives
- Alfred Nakache, champion du monde de natation, y est né en 1915.
- Alphonse Halimi, boxeur, champion du monde des coqs, y est né en 1932.
- Hassiba Boulmerka (1968), athlète, championne du monde (1991,1995) et championne olympique (1992) du 1 500 mètres, y est née.
- Sandra Laoura (1980), skieuse acrobatique, y est née.
- Personnalités littéraires, culturelles et artistiques
- Zhor Ounissi (?), écrivain et première femme nommée ministre en Algérie, y est née[réf. nécessaire].
- Cheikh Raymond (1912-1961), chanteur et chef d'orchestre, maître de la musique arabo-andalouse, y est né ; il y est également mort.
- Jean-Michel Atlan, artiste peintre, y est né en 1913;
- Malek Haddad, écrivain, y est né en 1927 ;
- Mohamed Tahar Fergani, chanteur et chef d'orchestre de musique arabo-andalouse, y est né en 1928;
- Kateb Yacine, écrivain, y est né en 1929;
- Chafia Boudraa, actrice, y est née en 1930;
- Françoise Arnoul, actrice, y est née en 1931;
- Hadj Smaine Mohamed Seghir, acteur, metteur en scène et membre fondateur du Théâtre Nationale d'Algérie, y est né en 1932;
- Enrico Macias, chanteur, y est né en 1938;
- Raphaël Draï, universitaire, professeur émérite de science politique et de psychologie, y est né en 1942;
- Benjamin Stora, historien, y est né en 1950;
- Smaïn, acteur, y est né en 1958;
- Daniel Levi, chanteur, y est né en 1961.
- Autres personnalités
- la princesse Charlotte de Monaco, mère de Rainier III de Monaco, y est née en 1898
- Claude Cohen-Tannoudji, Prix Nobel de physique, y est né en 1933;
- Paul Amar, journaliste, y est né en 1950.
- Jean Claude Héberlé,journaliste en Algérie 1957-61(correspondant de la RTF à Constantine) et ancien président d'Antenne 2,né à Constantine le 3 février 1935 , mort à Valaurie en 2013,http://www.purepeople.com/article/jean-claude-heberle-mort-de-l-ancien-pdg-d-antenne-2_a131127/1#lt_source=external,manual ,
Notes et références
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- ↑ Monographie de la wilaya de Constantine sur le site de l'ANDI[PDF]
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- ↑ Guechi 2004, p. 19
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- ↑ Pellissier de Reynaud, Annales algériennes, nouvelle édition, Paris 1854, tome II, p. 229. Lire en ligne
- ↑ Maurice Eisenbeth, Les Juifs de l'Afrique du Nord, Démographie et onomastique, Alger, 1936
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- ↑ « Algérie: la ville de Constantine proclamée Capitale arabe de la Culture », sur http://www.mediaterranee.com, (consulté le 9 septembre 2014)
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- 1 2 3 Djari et Djawzia ou Ramadhan constantinois, Le Temps d'Algérie du 30/08/2009.
Annexes
Bibliographie
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- Fatima Zohra Guechi, « Constantine au XIXe siècle : du beylik ottoman à la province coloniale », colloque Pour une histoire critique et citoyenne. Le cas de l’histoire franco-algérienne, 20-22 juin 2006, Lyon, ENS LSH, 2007
- Fatima Zohra Guechi, Constantine : Une ville, des héritages, Constantine, Média Plus, , 231 p. (ISBN 996192214X et 9789961922149, OCLC 153927683)
- Marc Côte, « Constantine », Encyclopédie berbère, no 14, , p. 2069-2081 (lire en ligne)
Articles connexes
- Beys de la province de Constantine
- Gouverneurs de la province de Constantine
- Cirta
- Diocèse de Constantine
- Histoire des Juifs à Constantine
Liens externes
- Site officiel de la wilaya de Constantine
- Portail de l’Algérie