Web Analytics Made Easy - Statcounter
Privacy Policy Cookie Policy Terms and Conditions

[HOME PAGE] [STORES] [CLASSICISTRANIERI.COM] [FOTO] [YOUTUBE CHANNEL]


Charles X

Charles X

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir le roi de Suède Charles X Gustave et le cardinal Charles de Bourbon.
Charles X
Charles X en tenue de sacre.
Charles X en tenue de sacre.
Titre
Roi de France et de Navarre

(5 ans 10 mois et 17 jours)
Couronnement ,
en la cathédrale de Reims
Président du Conseil Comte de Villèle
Vicomte de Martignac
Comte de Polignac
Duc de Mortemart
Prédécesseur Louis XVIII
Successeur Louis XIX (non proclamé)
Henri V (non proclamé)
Louis-Philippe Ier (roi des Français)
Lieutenant-général du Royaume
14 avril –
(18 jours)
Monarque Louis XVIII
Héritier présomptif
des trônes de France et de Navarre

(10 ans 5 mois et 10 jours)
Monarque Louis XVIII
Prédécesseur Louis, comte de Provence
Successeur Louis, dauphin de France
Biographie
Dynastie Maison de Bourbon
Nom de naissance Charles-Philippe de France
Date de naissance
Lieu de naissance Versailles (France)
Date de décès (à 79 ans)
Lieu de décès Görz (Autriche)[1]
Sépulture Couvent de Kostanjevica
Père Louis, dauphin de France
Mère Marie-Josèphe de Saxe
Conjoint Marie-Thérèse de Savoie
Enfant(s) Louis de France, duc d'Angoulême
Sophie de France
Charles-Ferdinand, duc de Berry
Marie-Thérèse de France
Héritier Louis, dauphin de France
Résidence Palais des Tuileries

Monarques de France

Charles X (château de Versailles, – Görz, empire d'Autriche, ), surtout connu sous le titre de comte d'Artois (1757-1824), fut roi de France et de Navarre de 1824 à 1830.

Dernier petit-fils de Louis XV et de Marie Leszczynska, succédant à ses deux frères, Louis XVI et Louis XVIII, il est le roi de France le plus âgé, à son avènement (66 ans) comme à son décès (79 ans). Attaché aux conceptions et aux valeurs de l'Ancien Régime sans être pour autant réactionnaire comme on l'a souvent dit, il tenta d'incarner la continuité de l'État et de la monarchie après le violent passage révolutionnaire, tout en acceptant en majorité les valeurs de son temps. Très pieux et attaché aux concepts sociaux du christianisme, il semble que Charles X attachait une certaine importance à la condition sociale de ses peuples. Populaire chez les paysans de la province, qui avaient mal vécu la Première République (insurrections royalistes), Charles était au contraire moqué par les Parisiens (souvent d'anciens sans-culottes républicains, robespierristes ou babouvistes) ; déjà perceptible sous l'Ancien régime, la rupture entre la capitale et la Monarchie est définitivement consommée.

Renouant avec la tradition du sacre en 1825, il est renversé en 1830 par une nouvelle révolution parisienne qui l'oblige à abdiquer en faveur de son fils, Louis XIX (qui abdiquera lui aussi vingt minutes plus tard au profit d'Henri d'Artois) et à s'exiler. Ayant signé son abdication (geste inconcevable selon les lois traditionnelles de la Monarchie), il confie la régence de son cousin, le duc d'Orléans, fils de Philippe Égalité. Louis-Philippe profite de la situation pour évincer le petit duc de Bordeaux et se faire reconnaître « roi des Français » en seulement dix jours.

Charles X est le dernier Bourbon (de la branche aînée) à avoir été sacré roi de France.

Biographie

Naissance et baptême

Charles-Philippe, comte d'Artois, et sa sœur Clotilde de France.

Petit-fils de Louis XV, roi de France et de Navarre, Charles-Philippe est le cinquième fils du dauphin Louis-Ferdinand et de son épouse, la dauphine, Marie-Josèphe de Saxe. Charles est ondoyé le , jour de sa naissance, par l'abbé de Bouillé, doyen des comtes de Lyon[2].

L'enfant est le plus jeune frère du roi Louis XVI, alors duc de Berry, et du comte de Provence, futur Louis XVIII. Deux filles le suivront Marie-Adélaïde-Clotilde, future reine de Sardaigne et Élisabeth, victime de la terreur révolutionnaire.

Il est d'abord titré comte d'Artois, en mémoire de Robert de France, comte d'Artois, frère de saint Louis, mais le choix de ce titre serait également lié aux conséquences de la tentative d'assassinat menée par Damiens contre Louis XV[3].

L'enfant est baptisé le , le lendemain du baptême du futur Louis XVI et du futur Louis XVIII, avec les prénoms Charles Philippe par l'archevêque Charles Antoine de La Roche-Aymon dans la chapelle royale du château de Versailles, en présence de Jean-François Allart, curé de l'église Notre-Dame de Versailles. Sa marraine est sa tante Sophie-Philippine de France, et son parrain le roi Charles III d'Espagne (ce qui explique le choix de ses prénoms), représenté par Louis Auguste de France, duc de Berry[4].

Mariage et famille

Le comte d’Artois

Il épouse le Marie-Thérèse de Savoie dont il a quatre enfants :

  • Louis-Antoine d'Artois (1775-1844), duc d'Angoulême (1775-1824) puis dauphin de France (1824-1844) ;
  • Sophie d'Artois (1776-1783) ;
  • Charles-Ferdinand d'Artois (1778-1820), duc de Berry ;
  • Marie-Thérèse d'Artois (1783).

Sa préférence va à son plus jeune fils, Charles-Ferdinand, qui lui ressemble beaucoup, au physique comme au moral. L'aîné, Louis-Antoine, au contraire, est timide et souffre de myopie et de tics.

En 1772, âgé de 15 ans, il est colonel général des Cent-Suisses et Grisons. Il assiste au sacre de son frère Louis XVI en 1775, où il « tient lieu de duc de Normandie », pair du Royaume et est apanagé par lui du comté du Poitou et des duchés d'Angoulême et de Mercœur.

Louise d'Esparbès de Lussan

En 1785 (ou 1786)[5], il s'attache durablement à la vicomtesse de Polastron, liaison qui ne lui donnera aucune descendance.

Le mari de la vicomtesse, Denis Gabriel Adhémar de Polastron, est le demi-frère de la future duchesse de Polignac, gouvernante des enfants de France, amie et confidente de la reine Marie-Antoinette. Également proche de la souveraine, le comte d'Artois se rend comme elle impopulaire par ses dépenses inconsidérées, et le public leur attribue une liaison incestueuse, à tort sans doute.

Denis de Polastron, le mari de Louise, embrasse la carrière militaire, et combat lors de la guerre d'indépendance américaine, durant laquelle il est nommé colonel dans le régiment de La Fayette ; il mourra à l'âge de 63 ans en 1821. Le couple émigre dès 1789 et Louise d'Esparbès de Lussan meurt précocement de la tuberculose en 1804 à l'âge de 39 ans.

Carrière politique

Philosophie politique

40 francs or Charles X, 1830 Marseille. Exemplaire limité à 1 020 exemplaires

Bon vivant et léger, il entraîne dans un tourbillon de fêtes mondaines sa belle-sœur, la reine Marie-Antoinette. Il acquiert le château de Maisons où il s'en va chasser en joyeuse et galante compagnie dont fait partie la jeune vicomtesse de Beauharnais. En 1777, à la suite d'un pari avec sa jeune belle-sœur, il fait construire en deux mois la célèbre folie de Bagatelle dans le bois de Boulogne qu'il décore et meuble avec faste.

Il commence à s'intéresser à la politique à l'âge de 29 ans avec la première grande crise de la monarchie, en 1786, après laquelle il prend la tête de la faction réactionnaire à la cour de Louis XVI. Le comte d'Artois devient le chef de file des réformateurs de ce que Jean-Christian Petitfils appelle la « révolution royale », c'est-à-dire le projet radical de Calonne.

Il se heurte donc aux notables réunis en assemblée : Charles accepte la suppression des privilèges financiers de l'aristocratie, mais non la réduction des privilèges sociaux dont jouissent l'Église et la noblesse. Il pense qu'on peut réformer les finances de la France sans renverser la monarchie. Selon ses propres mots, « le temps est venu de réparer mais non de démolir ». Il suscite la colère du tiers état en s'opposant à toute initiative d'accroître son droit de vote en 1789.

En liaison avec le baron de Breteuil, il noue des alliances politiques pour chasser Necker. Ce plan échoue quand Charles essaie de le faire renvoyer le 11 juillet, sans que Breteuil soit au courant, beaucoup plus tôt que prévu à l'origine. C'est le début d'une brouille qui se change en haine réciproque.

Émigration

Le comte d'Artois est l'un des premiers à émigrer, le . Il parcourt les diverses cours de l'Europe pour chercher des défenseurs à la cause royale. Il se trouve à Turin — chez son beau-père et son beau-frère — de septembre 1789 à juillet 1791, où il porte alors le titre de « marquis de Maisons », ainsi qu'à Bruxelles, Coblence, résidence de son oncle maternel l'archevêque-électeur de Trêves et Liège.

Il se rend enfin en Grande-Bretagne et assiste aux conférences de Pillnitz, en 1791. Il quitte Hamm en août 1794 comme « comte de Ponthieu ».

Nommé lieutenant général du royaume par son frère le comte de Provence (alors connu sous le titre de « Monsieur » avant le ) après la mort de leur frère Louis XVI, du à 1814.

À la mort de son neveu Louis XVII le , il est appelé Monsieur. Il veut opérer, avec le secours des Anglais, un débarquement à l'île d'Yeu sur les côtes de Vendée (1795) afin d'aider les insurgés vendéens, mais il n'y peut réussir. Il se rend en Grande-Bretagne où il passe le reste de la Révolution et du Premier Empire.

Restauration

Le comte d'Artois, en uniforme de colonel général des Carabiniers (1815).
Comte d'Artois (futur Charles X) par Jean-François Thuaire

En 1814, il est nommé lieutenant-général du royaume, il pénètre en Suisse allemande, à la suite des alliés, et fait son entrée à Berne le 15 avril. Au premier moment, il sait se concilier les esprits par l'aménité de ses manières ; mais il se perd bientôt dans l'opinion en signant, avec un empressement excessif que condamne Louis XVIII même, un traité qui enlève à la France toutes les places conquises depuis 1792.

Après le second retour de Louis XVIII (1815), il affecte de se tenir éloigné des affaires et d'employer tout son temps soit à la chasse qui est pour lui une passion, soit à des pratiques religieuses. Il oublie la guerre. Mais, au-delà des apparences, il reste secrètement actif dans la sphère politique, en étant le chef occulte du parti ultra-royaliste.[réf. nécessaire]

Les archives de la Maison du Roi sous le règne de Charles X sont conservées aux Archives nationales dans la sous-série O/3[6].

Roi de France et de Navarre

Charles X par Sir Lawrence.
La cérémonie du sacre de Charles X à Reims par François Gérard.

À la mort de son frère Louis XVIII, en 1824, il monte sur le trône et décide de renouer avec la tradition du sacre, dont son prédécesseur s'était dispensé pour des raisons autant politiques que physiques, ne souhaitant ni provoquer de critiques ni affronter les fatigues de Reims. Le sacre se tient le en la cathédrale de Reims et marque un retour à la logique d'Ancien Régime tout en affectant d'ignorer les changements de la société française depuis la Révolution française et l'Empire napoléonien. Ce sacre reprend les phases principales du cérémonial de l'Ancien Régime comme les sept onctions ou les serments sur les Évangiles. Malgré tout, on peut observer certains changements comme le fait que le roi prête un serment de fidélité à la Charte de 1814 ou encore le fait que les grands princes participent au cérémonial en aidant l'archevêque de Reims. Ce sacre a eu lieu sur plusieurs jours : le 28 mai il y a eu la cérémonie des vêpres ; le 29 mai ce fut la cérémonie du sacre en elle-même ; le 30 mai ce fut la remise de récompense pour les chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit et enfin ce sacre se termina le 31 mai par le toucher des écrouelles. Ainsi le sacre de Charles X apparaît comme un compromis entre la logique d'Ancien Régime et les changements de la société française depuis la Révolution française. Ce sacre symbolisait pour le roi et pour les élites un retour à l'image de la monarchie absolue en essayant d'effacer de manière relative les idées de la Révolution et de l'Empire. Malgré tout ce sacre a eu un effet limité sur la population puisque comme les mentalités de celle-ci n'étaient plus celles de l'Ancien Régime, ce sacre provoqua dès lors une certaine incompréhension de sa part[7].

Il débute par quelques mesures libérales, et abolit la censure des journaux, mais il ne tarde pas à se jeter dans les bras des ultra-royalistes, dont Jean-Baptiste de Villèle est le chef, et s'aliène l'opinion par la loi du sacrilège, la concession d'indemnités aux émigrés, par la loi dite du « milliard des émigrés » ; le licenciement de la garde nationale, le rétablissement de la censure (1825-1827). Son règne est marqué par la domination des « ultras », la frange revancharde des royalistes, opposée à la Charte de 1814.

Des lois ou des projets de lois votés ou dicutés sous son règne accentuent dans l'opinion publique l'impression d'une volonté de revenir en arrière vers l'Ancien Régime : loi du sacrilège, « milliard des émigrés », projet de rétablissement du droit d'aînesse[réf. nécessaire].

Médaille gravée par Alexis-Joseph Depaulis, au revers discours du serment de Charles X sur la Charte, le 17 septembre 1824.

Son catholicisme dévot indispose le peuple de Paris, volontiers anticlérical voire anticatholique ; comme à l'enterrement de Louis XVIII, il est habillé de violet, couleur de deuil des rois de France, le bruit court qu'il est évêque ; des caricatures le montrent en train de célébrer la messe devant les membres de sa famille[8].

Pour calmer les mécontents, il forme en janvier 1828 un ministère modéré, présidé par le vicomte de Martignac. Ce ministère réparateur a déjà réussi à ramener les esprits, lorsqu'il est brusquement congédié et remplacé, le , par le ministère de Jules de Polignac, qui fait renaître toutes les défiances.

En effet, peu de mois après, et malgré le respectueux avertissement donné par l'adresse des 221 députés, Charles X tente de rétablir son autorité face au développement de l'opposition libérale. Il promulgue pour cela les « ordonnances de Saint-Cloud » qui dissolvent les chambres, convoquent les collèges électoraux en changeant de mode d'élection, et suspendent la liberté de la presse ().

Deux événements importants marquent la politique étrangère de Charles X :

  • l'intervention en faveur des Grecs, qui aboutit à la victoire de Navarin (1827) et entraîne l'affranchissement de la Grèce (1830) ;
  • l'expédition contre le dey d'Alger, qui aurait offensé par un coup d'éventail le consul de France, expédition qui conduit à la prise d'Alger () par le maréchal de Bourmont.

Révolution de Juillet

Ces ordonnances inconstitutionnelles excitent immédiatement une réprobation universelle ; Paris se soulève les 27, 28 et 29 juillet : ce sont les Trois Glorieuses de 1830, ou « Révolution de Juillet », qui renversent finalement Charles X. Le 30, Louis-Philippe, duc d'Orléans, est nommé lieutenant général du royaume par les députés insurgés, poste qu'il accepte le 31. Il s'enveloppe alors d'un drapeau tricolore avec M. de La Fayette et paraît ainsi à son balcon.

Abdication

Le 2 août, Charles X, retiré à Rambouillet, abdique et convainc son fils aîné le dauphin Louis-Antoine de contresigner l'abdication.

Il confie à son cousin le duc d'Orléans la tâche d'annoncer que son abdication se fait au profit de son petit-fils Henri, duc de Bordeaux, âgé de dix ans, faisant du duc d'Orléans le régent.

Leur résolution est annoncée dans une lettre du roi déchu au duc d'Orléans :

« Mon cousin,

Je suis trop profondément pénétré des maux qui affligent et qui pourraient menacer mes peuples pour n'avoir pas cherché un moyen de les prévenir. J'ai donc pris la résolution d'abdiquer la couronne en faveur de mon petit-fils le duc de Bordeaux.

Le dauphin, qui partage mes sentiments, renonce aussi à ses droits en faveur de son neveu.

Vous aurez, en votre qualité de lieutenant général du royaume, à faire proclamer l'avènement de Henri V à la Couronne. Vous prendrez d'ailleurs toutes les mesures qui vous concernent pour régler les formes du nouveau gouvernement pendant la minorité du nouveau roi…

Vous communiquerez mes intentions au corps diplomatique et vous me ferez connaître le plus tôt possible la proclamation par laquelle mon petit-fils sera reconnu sous le nom de Henri V.[réf. nécessaire] »

Charles X (1830).

Il existe une controverse sur l'abdication : Charles X ne peut forcer son fils à renoncer à ses droits, car la dynastie de France est successive et non héréditaire. Ce dernier, devenu fictivement « Louis XIX » entre le moment où son père signe l'abdication et le moment où lui-même la contresigne, aurait pu conserver la Couronne pour lui-même et reprendre en main l'armée et le pays, mais finalement, il renonce par obéissance ou par faiblesse.

Malgré l'abdication, le duc d'Orléans prend le pouvoir sous le nom de « Louis-Philippe Ier ». Le 3 août, en effet, devant les Chambres réunies, il annonce bien l'abdication de Charles X, contresignée par le dauphin… mais ne mentionne pas qu'elle est effectuée en faveur du duc de Bordeaux.

Par ailleurs, Charles X — déjà en exil — interdit à la duchesse de Berry, la mère du duc de Bordeaux, d'emmener son fils à Paris ; il embarque à Cherbourg sans laisser de consigne à ses fidèles ; c'est alors le début de la monarchie de Juillet.

Mort

En exil, Charles X porte le titre de courtoisie de « comte de Ponthieu », nom de localité qui sera donné à une rue de Paris. Le roi déchu se retire d'abord au palais de Holyrood, en Écosse. Grâce à ses bonnes relations avec les Habsbourg-Lorraine, il s'installe au château de Prague, où il reçoit des visites de Chateaubriand. Il part ensuite à Budweis (actuelle České Budějovice) puis doit fuir une épidémie de choléra et arrive enfin à Görz (alors en Autriche), actuelle Gorizia en Italie et Nova Gorica en Slovénie (ville divisée en 1947 par la ligne militaire Morgan).

Il meurt dans cette ville du choléra le et est inhumé à Kostanjevica (Nova Gorica, Slovénie).

Tombeaux de Charles X et de Louis XIX au couvent de Kostanjevica (Nova Gorica).

« […] Mme Adélaïde [sœur de Louis-Philippe] mande à M. de Talleyrand que la Cour ne prendra pas le deuil à l'occasion de la mort de Charles X, faute de notification […] (la mort) divise, à Paris, sur tous les points. Chacun y porte le deuil à sa façon, depuis la couleur jusqu'à la laine noire, avec des gradations infinies, et des aigreurs nouvelles à chaque aune de crêpe en moins. Puis, les uns disent le comte de Marnes et Henri V, les autres Louis XIX. Enfin, c'est la tour de Babel ; on n'est même pas d'accord sur la maladie dont Charles X est mort ! […] Il y a eu division sur la question du deuil jusque dans la famille royale actuelle : la Reine, qui l'avait pris spontanément le premier jour, a été très peinée que le Ministère le lui ait fait quitter. Le Cabinet a craint la controverse des journaux […]. »

 duchesse de Dino, de Rochecotte, les 21 et 28 novembre 1836 dans Chronique de 1831 à 1862, Plon, 1909, p. 107 et 108.

À la mort de Charles X, l'effet de la double abdication du aurait dû conduire à la proclamation de son petit-fils, le duc de Bordeaux, sous le nom de Henri V.

Pourtant, le fils aîné de Charles X, le dauphin Louis-Antoine, signe une proclamation dans laquelle, tout en confirmant sa renonciation de 1830, il déclare que « dans les circonstances actuelles », l'intérêt de son neveu exige qu'il soit « chef de la maison de France » et investi de l'autorité royale, sous le nom de « Louis XIX » et avec le titre de courtoisie de « comte de Marnes », jusqu'au jour où « la monarchie légitime sera rétablie » : il transmettrait alors la Couronne à son neveu.

Cette subtilité s'explique par le fait que la mort de Charles X investissant ipso facto le dauphin de la royauté, il suffit de notifier le décès aux cours européennes pour notifier également « l'élévation » au trône du dauphin sous le nom de Louis XIX ; en revanche, la reconnaissance de l'accession au trône d'Henri V implique la notification de la double abdication de 1830, dont on peut redouter que les cours refusent de la recevoir dès lors qu'elles ont toutes (excepté Modène) reconnu la monarchie de Juillet.

Ascendance

Dans la culture populaire

Dans la caricature

Marquant le début de l'âge d'or de la caricature du XIXe siècle, Charles X est, selon les termes d'Annie Duprat, l'objet d'une satire riche et diversifiée dans les premières semaines qui suivent sa chute en 1830. À travers la presse et l'estampe, l'imagerie, d'une grande variété de thèmes et de formes, joue fréquemment sur sa physionomie dégingandée à travers de multiples représentations animales (âne, girafe, dindon, cheval, tigre, chat, canard, paon, lapin, etc.). La bigoterie du roi est rappelée par des éléments du costume. Sa fuite est également plaisantée, comparée à celle du bey lors de la prise d'Alger par les troupes du maréchal de Bourmont en juillet 1830[9].

Arts décoratifs

Le nom de Charles X est resté associé à un style dans les arts décoratifs. Ce style reste proche de celui du Premier Empire. Mais ce qui caractérise la courte période de son règne est un regain d'intérêt artistique pour le Moyen Âge et l'essor du style troubadour.

Littérature

Même si elles sont parues avant, certaines œuvres de Chateaubriand comme le Génie du Christianisme sont caractéristiques de l'esprit du règne.

Théâtre

Le Mariage de Figaro, interdit par Louis XVI, fut joué lors d'une représentation privée au château de Gennevilliers avec pour actrice principale, Marie-Antoinette, dans le rôle de la comtesse, et en présence du comte d'Artois.[réf. nécessaire]

Plus tard, il fut aussi joué lors d'une représentation au château de Versailles avec pour acteur principal le comte d'Artois dans le rôle de Figaro.[réf. nécessaire]

Cinéma

  • 1915 : Grip par Eliot Stannard
  • 1938 : Marie-Antoinette par Reginald Gardiner
  • 1938 : Remontons les Champs-Élysées par Robert Seller
  • 1946 : L'affaire du collier de la reine par Jacques François
  • 1948 : Le diable boiteux par Maurice Teynac
  • 1956 : Marie-Antoinette reine de France par Frédéric Valmain
  • 1968 : Le chevalier à la rose rouge par Jacques Castelot
  • 1970 : Waterloo par Aldo Cecconi
  • 2006 : Marie-Antoinette par Al Weaver
  • 2012 : Zarafa de Rémi Bezançon et Jean-Christophe Lie, par Roger Dumas
  • 2012 : Les Adieux à la reine de Benoît Jacquot par Francis Leplay

Télévision

  • 1957 : L'énigme de Marie-Stella d'André Castelot et Alain Decaux : joué par Jacques Couturier
  • 1989 : L'été de la révolution par Hervé Bellon
  • 1972 : Talleyrand ou Le sphinx incompris par Robert Party
  • 1971 : Les Nouvelles Aventures de Vidocq par Marcel Charvey
  • 1975 : Marie-Antoinette de Guy-André Lefranc par Joël Felzines
  • 1989 : La Comtesse de Charny par Marion Sarraut par Gwen Lebret
  • 2002 : La bataille d'Hernani par Jacques Dacqmine
  • 2006 : Marie-Antoinette par Thierry Bourdon et Vincent-Guillaume Otis
  • 2011 : Louis XVI, l’homme qui ne voulait pas être roi par Thierry Binisti

IMDb

Notes et références

  1. Aujourd'hui Nova Gorica, en Slovénie, (it)
  2. Registre des baptêmes (1757) de l'église Notre-Dame de Versailles, Archives départementales des Yvelines
  3. Selon les souvenirs, en partie extrapolés, de la Marquise de Créquy : à la suite de cette tentative de régicide, les États d'Artois se rassemblent sous la présidence du marquis de Créquy, premier baron de la province, pour exprimer à Louis XV leur désolation de ce que le criminel soit artésien, et en réparation proposent que la province paye cette année le double de ce qu'elle doit fournir en argent et en hommes pour le service de la couronne. Louis XV ne veut pas accepter ce sacrifice, et pour témoigner à cette province son absence de toute rancune, fait donner le titre de comte d'Artois à son quatrième petit-fils, né justement cette année-là.
  4. Registre des baptêmes (1761) de l'église Notre-Dame de Versailles, Archives départementales des Yvelines
  5. Henri Pigaillem, Dictionnaire des favorites, Pygmalion 2010
  6. Voir la salle des inventaires virtuelle des Archives nationales https://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/pog/consultationPogN3.action?nopId=c614wvehskz--gn04m3u2grd4&pogId=FRAN_POG_03&search=
  7. François Miel, Histoire du sacre de Charles X, dans ses rapports avec les beaux-arts et les libertés publiques de la France, Panckoucke, 1825 (lire en ligne)
  8. Le bruit devait souvent se répéter. Louis Blanc écrit dans Histoire de dix ans, Pagnerre, à Paris 1842, (2e éd.) p. 179 : « Lorsqu’il s’était agi d’inaugurer le monument expiatoire élevé à Louis XVI, Charles X devait figurer dans cette cérémonie en habit violet, le violet étant la couleur de deuil pour les rois. Eh bien, le bruit courut parmi les soldats que son intention était de paraître en public, revêtu d’un costume d’évêque. »
  9. Annie Duprat, « Le roi a été chassé à Rambouillet », Sociétés & Représentations, no 12, 2001, p. 30-43. Lire en ligne.

Annexes

Sources partielles

  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Charles X » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (Wikisource)
  • Mémoires de la marquise de La Tour du Pin

Bibliographie

  • 1830 : Scipion Marin, Le mémorial de Lulworth et d'Hollyrood, ou Occupations, projets, correspondances et tentatives de Charles X dans son exil, Paris, chez l'auteur, 76 p.
  • 1830 : Alexandre Boltz (dir.), Procès des derniers ministres de Charles X, Paris, Au bureau des éditeurs, 2 Tomes, 400 et 608 p.
  • 1831 : Jules Lacroix, Charles X, Paris, E. Renduel, 15 p.
  • 1837 : Alissan de Chazet, Charles X, esquisse historique, Paris, Ledentu, 71 p.
  • 1889 : marquis de Villeneuve, Charles X et Louis XIX en exil. Mémoires inédits du marquis de Villeneuve, publiés par son arrière-petit-fils, Paris, Plon, Nourrit et Ce, VIII + 322 p.
  • 1893 : Henry Manayre, Charles X (1757-1836), Paris, chez l'auteur, 16 p.
  • 1927 : Pierre de La Gorce, La Restauration. Tome II : Charles X, Paris, Plon, 343 p.
  • 1927 : Jean-Paul Garnier, Le Sacre de Charles X et l'opinion publique en 1825, Jouve 1927, 147 p.
  • 1958 : Jacques Vivent, sous le pseud. de « Villebrumier », Charles X, dernier roi de France et de Navarre, Paris, le Livre contemporain, 411 p.
  • 1967 : Jean-Paul Garnier, Charles X, le roi, le proscrit, Paris, Fayard, coll. « Les Grandes études historiques », 483 p.
  • 1972 : José Cabanis : Charles X : roi ultra, Paris, Gallimard, coll. « Leurs figures », 521 p.
  • 1980 : Éric Le Nabour, Charles X : le dernier roi, préface d'Alain Decaux, Paris, Jean-Claude Lattès, 405 p.
  • 1988 : André Castelot, Charles X : la fin d'un monde, Paris, Perrin, 587 p.
  • 1990 : Georges Bordonove, Charles X : dernier roi de France et de Navarre, Paris, Pygmalion, coll. « Les Rois qui ont fait la France », 313 p. + 8 p. de planches.
  • 1991 : Landric Raillat, Charles X : le sacre de la dernière chance, Paris, Olivier Orban, 345 p. (ISBN 978-2855656373)
  • 1999 : Yves Griffon, Charles X, roi méconnu, Paris, Rémi Perrin, 299 p. (ISBN 978-2913960008)
  • 1999 : Paul et Pierrette Girault de Coursac, Provence et Artois : les deux frères de Louis XVI, F.X. de Guibert. (ISBN 978-2868395856)
  • 2015 : Jean-Paul Clément avec le concours de Daniel de Montplaisir, Charles X, Perrin, 2015, 566 pages.

Articles connexes

  • Prétendants au trône de France depuis 1830
  • Légitimisme
  • Restauration
  • Girafe offerte à Charles X par Méhémet Ali

Liens externes

  • La cérémonie du sacre de Charles X à Reims par l'archevêque de Reims Jean-Baptiste de Latil le 29 mai 1825, et le tableau de François Gérard, intitulé Le Sacre de Charles X.
  • Le Couvent franciscain de Kostanjevica (Slovenié) avec le tombeau des Bourbons
  • Portail du XVIIIe siècle
  • Portail du royaume de France
  • Portail de la France au XIXe siècle
  • Portail de la monarchie
This article is issued from Wikipédia - version of the Sunday, November 01, 2015. The text is available under the Creative Commons Attribution/Share Alike but additional terms may apply for the media files.
Contents Listing Alphabetical by Author:
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z Unknown Other

Contents Listing Alphabetical by Title:
# A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W Y Z Other

Medical Encyclopedia

Browse by first letter of topic:


A-Ag Ah-Ap Aq-Az B-Bk Bl-Bz C-Cg Ch-Co
Cp-Cz D-Di Dj-Dz E-Ep Eq-Ez F G
H-Hf Hg-Hz I-In Io-Iz J K L-Ln
Lo-Lz M-Mf Mg-Mz N O P-Pl Pm-Pz
Q R S-Sh Si-Sp Sq-Sz T-Tn To-Tz
U V W X Y Z 0-9

Biblioteca - SPANISH

Biblioteca Solidaria - SPANISH

Bugzilla

Ebooks Gratuits

Encyclopaedia Britannica 1911 - PDF

Project Gutenberg: DVD-ROM 2007

Project Gutenberg ENGLISH Selection

Project Gutenberg SPANISH Selection

Standard E-books

Wikipedia Articles Indexes

Wikipedia for Schools - ENGLISH

Wikipedia for Schools - FRENCH

Wikipedia for Schools - SPANISH

Wikipedia for Schools - PORTUGUESE

Wikipedia 2016 - FRENCH

Wikipedia HTML - CATALAN

Wikipedia Picture of the Year 2006

Wikipedia Picture of the Year 2007

Wikipedia Picture of the Year 2008

Wikipedia Picture of the Year 2009

Wikipedia Picture of the Year 2010

Wikipedia Picture of the Year 2011