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Bobby Fischer

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Robert James Fischer
Description de cette image, également commentée ci-après

Bobby Fischer à Leipzig lors de l'olympiade de 1960.

Alias
Bobby Fischer
Naissance
Chicago, Illinois, États-Unis
Décès (à 64 ans)
Reykjavik, Islande
Nationalité  États-Unis
 Islande
Profession
Joueur d'échecs
Distinctions
Champion du monde d'échecs 1972, Oscar des échecs (1970, 1971 et 1972)

Robert James Fischer, dit Bobby Fischer, né le à Chicago aux États-Unis et mort le à Reykjavik en Islande, est un joueur d'échecs américain, naturalisé islandais en 2005. Champion des États-Unis à quatorze ans en 1957-1958, il devint champion du monde en 1972 en remportant, sur fond de guerre froide, le « match du siècle »[note 1] à Reykjavik contre le Soviétique Boris Spassky.

Garry Kasparov déclara en 2008 que « Fischer peut tout simplement être considéré comme le fondateur des échecs professionnels et sa domination, bien que de très courte durée, a fait de lui le plus grand joueur d'échecs de tous les temps[1] ». Il contribua de façon décisive, par ses revendications lors des tournois, à l'amélioration de la condition de joueur d'échecs professionnel, tant du point de vue financier que de l'organisation matérielle des tournois.

Après s'être retiré de toutes les compétitions en 1972, Fischer disputa en 1992, à Sveti Stefan et à Belgrade, pendant les guerres de Yougoslavie, un match revanche contre son adversaire de 1972, Boris Spassky, en violation de l'embargo proclamé par le département d'État américain. Menacé de poursuites par son pays, il termina sa vie en exil ; d'abord en Hongrie, puis au Japon, de janvier 2000 à mars 2005, et enfin en Islande, de 2005 à 2008. Il y multiplia les déclarations antisémites et anti-américaines.

Années de formation

Famille

La mère de Bobby Fischer, Regina Wender (1913 - 1997), est une Américaine d'ascendance juive allemande. Née en Suisse[2], elle fut éduquée à Saint-Louis (Missouri). En 1932, à 19 ans, diplômée du College, elle partit à Berlin pour retrouver son frère qui y était stationné en tant que marin de l’US Navy et elle fut recrutée comme secrétaire par le généticien américain Hermann Joseph Muller. En 1933[3], elle fit la connaissance de Hans Gerhardt Leibschner qui avait changé son nom en Fischer pour avoir un nom à consonance moins juive. Gerhardt Fischer, né à Berlin en 1909[2], était un biophysicien allemand et un assistant du professeur Muller. Le professeur encouragea Regina à poursuivre ses études et à le suivre à Léningrad où il avait un poste et à Moscou. En 1933, Regina et Gerhardt quittèrent l'Allemagne nazie et partirent à Moscou où ils se marièrent en octobre de cette année[4] (ou en 1938[2]). Regina Fischer devint étudiante de l'Institut de médecine de Moscou de 1933 à 1938. En 1939, pour fuir l'antisémitisme qui se développait en URSS[4], Regina partit en France avec leur fille Joan née en 1938 puis elle alla aux États-Unis, mais sans son mari qui partit au Chili.

Lorsque Bobby Fischer naquit à Chicago en mars 1943[5], Gerhardt et Regina Fischer étaient séparés depuis 1939 et Regina Fischer demanda le divorce en 1945[5], deux ans après la naissance de leur fils, alors qu'elle habitait Moscow dans l'Idaho. Elle avait inscrit Gerhardt Fischer comme père de Robert James en dépit du fait qu'il n'avait jamais mis les pieds aux États-Unis. En 2002, une enquête menée par deux journalistes du Philadelphia Inquirer a montré que le père biologique de Fischer serait plutôt le physicien juif hongrois Paul Nemenyi qui avait émigré aux États-Unis la même année que Regina Fischer en 1939. Quand le physicien participait au projet Manhattan en tant qu'ingénieur à Washington, le FBI soupçonna Nemenyi d'être communiste et Regina d'être une espionne russe[6]. En effet, Regina avait étudié à l'Institut de médecine de Moscou[2], où elle avait passé cinq ans avant d'émigrer aux États-Unis après son mariage. Le FBI tint un dossier sur Regina. Elle avait fait la connaissance de Nemenyi au Colorado, en 1942, et, après la naissance de Bobby en mars 1943, le physicien lui envoya chaque mois une somme d'argent. Les versements continuèrent jusqu'à la mort de Nemenyi, en 1952.

Bobby ne vit jamais Gerhardt Fischer puisque ses parents étaient séparés à sa naissance selon le dossier que tenait le FBI[3]. Gerhardt ne pouvait venir aux États-Unis du fait de sa nationalité allemande[7]. Il s'installa au Chili où il se fit appeler Gerardo Fischer. Il n'envoya aucune pension pour aider sa femme et sa fille. En juillet 1958, inquiet pour son fils et sa fille qui étaient à Moscou tandis que la situation internationale était tendue, il écrivit à son ancienne femme lui demandant ce qu'elle comptait faire tandis qu'il n'avait pas de nouvelles[8]. En 1974, Gerardo, sa nouvelle femme et ses enfants furent brièvement emprisonnés en Amérique du Sud, du fait de leurs engagements politiques[9]. Libérés, ils partirent en France et Gerhardt demanda l'aide financière de son ancienne femme. Contacté, Bobby Fischer refusa alors d'aborder le sujet de son père[10]. En 1990, lorsque le champion américain revint en Europe et vécut plusieurs mois en Allemagne, son père vivait à Berlin mais Bobby Fischer ne le rencontra pas[11].

Enfance (1943 à 1949)

Pendant, et après la Seconde Guerre mondiale, Regina vivait seule avec ses enfants. Elle changea souvent de résidence pour trouver un emploi et exerça plusieurs métiers, dont celui de soudeuse dans les chantiers navals de Portland[2]. En 1948, Regina, qui avait trouvé un emploi d'institutrice, et ses deux enfants déménagèrent d'abord dans le sud de Los Angeles, puis à Phoenix[2] et à Mobile dans l'Arizona[12], une ville isolée au milieu du désert. C'est la mère de Bobby qui s'occupait de son éducation et de celle de Joan, son aînée de six ans, ainsi que de sept autres enfants venus des ranchs alentour[12]. Les Fischer s'installèrent un an plus tard à Brooklyn où Regina voulait terminer ses études de médecine à l'université de New York et obtenir un diplôme d'infirmière[13].

Débuts aux échecs (1949 à 1955)

Un jour de 1949, Joan, pour distraire son petit frère, lui acheta un Monopoly, un jacquet et un jeu d'échecs au bazar du coin[13]. Les deux enfants apprirent seuls les règles à l'aide du feuillet joint au jeu[14]. Ce n'était au début qu'un jeu comme les autres pour Bobby. Néanmoins, la lecture d'un livre contenant des parties d'échecs pendant les vacances changea la donne[14]. Regina, sa mère, a raconté que lorsqu'il lisait ce livre, il était inutile d'essayer de lui adresser la parole[14].

En novembre 1950, la mère de Bobby chercha des adversaires pour son fils[15] et Hermann Helms (en) l'invita à affronter Max Pavey (en) lors d'une séance de partie simultanée en janvier 1951. Bobby Fischer a raconté que sa défaite le motiva beaucoup[15]. Par la suite Regina inscrivit Bobby au Brooklyn Chess Club où il vint tous les vendredis soir, multipliant les parties. Il participa à son premier championnat du club à l'âge de dix ans. Il termina cinquième en 1953[16] et troisième-cinquième ex æquo en 1954[17]-1955[18],[19]. En mai 1955, il finit trente-deuxième[19] au championnat amateur des États-Unis, puis, en juillet, lors du championnat junior des États-Unis 1955, il se classa 11e-21e ex æquo (vingtième au départage) avec la moitié des points. Le championnat réunissait les joueurs de moins de 21 ans et Fischer était le seul participant âgé de moins de 13 ans[20]. À la différence de José Raúl Capablanca et Samuel Reshevsky, Fischer ne fut donc pas un enfant prodige. En revanche, ses progrès furent très rapides.

À l'été 1955[17], Bobby, n'ayant plus de rivaux dignes de ce nom dans le club de Brooklyn, s'inscrivit alors au Manhattan Chess Club (en) qui était ouvert tous les soirs de la semaine[21] (il en devint le plus jeune membre[22]). Le club était fréquenté par les meilleurs joueurs du pays et organisait le championnat des États-Unis depuis les années 1930[23]. À la fin de 1955, le nom de Bobby Fischer apparut dans un article du New York Times relatant les résultats du tournoi du Washington Square disputé en plein air. Le titre de l'article disait : « Eastman vainqueur à Washington Square, un garçon de douze ans près des premiers ». Fischer avait terminé quinzième (le tournoi avait 66 participants)[24]. Il reçut un prix comme plus jeune joueur du tournoi[24]. En janvier 1956, il marqua 5 points sur 7 lors du championnat open du « grand New York[25] » ((en) Greater New York Open[26]) et termina cinquième ex æquo (Fischer remporta le premier prix des joueurs de la classe B).

Du championnat des États-Unis au championnat du monde (1956 à 1972)

Champion des États-Unis à quatorze ans (1956-1957)

Bobby Fischer jouant contre son entraîneur John William Collins (en), vers 1958.

En 1956, Bobby Fischer fit la connaissance de son entraîneur John William (Jack) Collins. Pendant les vacances d'été, il devint, à sa deuxième tentative, le plus jeune vainqueur du championnat junior des États-Unis, ce qui constituait son premier réel succès (le tournoi avait lieu du 9 au 15 juillet 1956 à Philadelphie). Puis, du 16 au 28 juillet, il s'essaya au championnat open adulte des États-Unis à Oklahoma City et se classa quatrième, ex æquo avec trois autres joueurs, sans perdre une partie. Au mois d'octobre, il fut invité au plus fort tournoi américain de l'année 1956 : le troisième trophée Rosenwald (Lessing Rosenwald était le sponsor de la fédération américaine). Il termina huitième avec moins de la moitié des points de ce tournoi remporté par Samuel Reshevsky. Sa victoire spectaculaire contre Donald Byrne lors la huitième ronde fit le tour du monde (elle fut publiée par les revues soviétiques) et attira l'attention des journalistes sur Bobby Fischer. Lors des vacances de Thanksgiving, en novembre 1956, il termina deuxième ex æquo du championnat open des États de l'Est ((en) Eastern states open) à Washington, D.C. sans concéder la moindre défaite[27].

L'année suivante, en mars 1957, Fischer affronta l'ancien champion du monde Max Euwe dans un match exhibition[28] ; Fischer perdit 0,5 à 1,5 (une partie nulle[29] et une défaite). En juillet, il conserva son titre de champion national junior en ne concédant qu'une partie nulle mais la fédération américaine décida d'envoyer William Lombardy au championnat du monde junior 1957 qui se tiendrait à Toronto[note 2]. En août 1957, Fischer réussit à conquérir le championnat open des États-Unis à Cleveland sans perdre une partie, devançant grâce à un meilleur départage le champion des États-Unis Arthur Bisguier ; puis il finit ses vacances scolaires en devenant le champion de l'État du New Jersey (fin août-début septembre) en ne concédant qu'une seule partie nulle (marquant 6,5 points sur 7)[30].

À la fin de l'année 1957, Fischer fut invité à participer au quatrième trophée Rosenwald organisé du 17 décembre au 8 janvier. Ce tournoi était également le championnat des États-Unis 1957-1958 et aussi le tournoi zonal qualificatif pour le tournoi interzonal, tournoi de sélection pour championnat du monde d'échecs. Il le remporte à quatorze ans sans perdre une partie avec huit victoires et cinq nulles[31].

Grand maître à quinze ans (1958)

Fischer (à droite) avec William Lombardy (à gauche) et leur entraîneur Jack Collins

La fédération américaine avait reçu en juillet 1957 une lettre de la section des échecs d'URSS qui invitait Fischer à visiter l'Union soviétique et qui proposait d'assurer les frais du séjour sur place (mais pas les voyages aller et retour). Pour collecter les fonds nécessaires au voyage à Moscou, Fischer apparut dans l'émission de télévision J'ai un secret. En posant des questions, les participants du jeu devaient essayer de découvrir qu'il était le champion d'échecs des États-Unis. Fischer réussit à garder son secret et empocha un chèque. En juin-juillet 1958, accompagné de sa sœur, il séjourna pendant trois semaines dans le meilleur hôtel de Moscou[32] mais il fut très déçu car il voulait rencontrer les champions du monde Mikhaïl Botvinnik et Vassily Smyslov, ce qui n'était pas prévu. Seul le futur champion du monde Tigran Petrossian accepta de l'affronter dans quelques parties en blitz. En tant que champion des États-Unis, Fischer estimait avoir droit à plus de reconnaissance[33].

En janvier 1958, Bobby Fischer était devenu champion des États-Unis (adultes) à l'âge de 14 ans. Grâce à ce titre, il était qualifié pour participer au tournoi interzonal qui constitue l'étape suivante vers le titre de champion du monde. Le tournoi avait lieu à Portorož, en Yougoslavie, en août-septembre 1958 et, dans l'intervalle, Fischer fut invité par la fédération yougoslave à disputer deux matchs contre Matulović et Janošević. Cependant, personne n'était prêt à parier sur la qualification du jeune Fischer (les six premiers du tournoi interzonal étant qualifiés pour le tournoi des candidats). Ce fut donc une surprise lorsqu'il termina cinquième ex æquo de cette compétition[34]. Grâce à ce succès, il se vit conférer le titre de grand maître international à la fin de l'année. Il avait quinze ans et demi ; ce record de précocité ne fut battu qu'en 1991 par Judit Polgár.

En décembre 1958-janvier 1959, Fischer remporta pour la deuxième fois le championnat des États-Unis[35],[36].

Arrêt des études à seize ans (1959)

En mars 1959, dès qu'il eut seize ans, Fischer quitta l'école secondaire[37]. Plus tard, il déclara que le moment qu'il préférait à l'école était la sonnerie qui indiquait la fin des cours[38]. Dans une interview donnée en août 1961[39], il dit : « On n'apprend rien à l'école. C'est juste une perte de temps. (...) Ils donnent trop de devoirs scolaires. On ne devrait pas avoir de devoirs à faire. Cela n'intéresse personne. Les professeurs sont stupides. Il ne devrait pas y avoir de femmes. Elles ne savent pas enseigner. Et on ne devrait obliger personne à aller à l'école. Si tu ne veux pas y aller, tu n'y vas pas, c'est tout. C'est ridicule. Je ne me souviens de rien que j'aie appris à l'école. (...) J'ai gaspillé deux années et demi à Erasmus High. Je n'ai rien aimé. Tu dois te mêler avec tous ces enfants stupides. Les professeurs sont même plus idiots que les enfants. Ils parlent de haut aux enfants. La moitié d'entre eux sont fous. S'ils m'avaient laissé choisir, je serais parti avant d'avoir eu seize ans[40]. » Cette interview fit beaucoup de tort à l'image de Fischer dans les médias lorsqu'elle parut en janvier 1962[41].

À partir de 1960, les relations entre Bobby et sa mère se dégradèrent. À seize ans, il avait quitté l'école contre l'avis de sa mère qui pensait qu'il consacrait trop de temps aux échecs. Regina Fischer s'était inscrite au Comité pour l'action non violente (CNVA), un mouvement pour la paix. Elle participa à une marche pour la paix de huit mois, prévue en décembre 1960, qui devait aller de San Francisco à Moscou. Elle rencontra un professeur d'anglais et partit s'installer avec lui en Angleterre[42]. Elle ne réapparut dans la vie de son fils qu'en 1972[43] et mourut en 1997[44].

Tournoi des candidats et tournois internationaux disputés en 1959

En avril 1959, libéré de l'école, Fischer partit en Argentine et au Chili pour disputer deux tournois. Il termina troisième ex æquo du tournoi de Mar del Plata et quatrième ex æquo à Santiago du Chili. Ces tournois furent remportés par Miguel Najdorf, Ludek Pachman (ex æquo) et Borislav Ivkov. Aucun joueur soviétique ne participait à ces tournois. Lors du tournoi de Zurich de mai 1959 (tournoi anniversaire du club de Zurich), il battit pour la première fois un joueur soviétique[45], le grand maître Paul Keres, et finit 3e ex æquo avec Keres derrière Tal et Gligoric.

En septembre et octobre, il prit comme secondant Bent Larsen[46] lors du tournoi des candidats au championnat du monde de Bled, Zagreb et Belgrade et termina premier joueur non soviétique à la cinquième place ex æquo avec Gligoric, derrière les quatre joueurs soviétiques Tal, Keres, Petrossian et Smyslov, mais devant Olafsson et Benko. Il marqua[47] :

  • 0 / 4 contre le futur champion du monde Tal ;
  • 1 / 4 contre le futur champion du monde Petrossian (+0 –2 =2) ;
  • 2 / 4 contre Keres (+2 –2 =0), Smyslov (+1 –1 =2) et Gligoric (+1 –1 =2) ;
  • 2,5 / 4 contre Olafsson (+2 –1 =1) ;
  • 3 / 4 contre Benko (+2 –0 =2).

À l'issue du tournoi des candidats et sur les conseils de Pal Benko, Bobby Fischer changea son apparence vestimentaire et, à partir du championnat des États-Unis 1959-1960, il n'apparut plus qu'en costume et cravate dans les tournois[48].

Premiers succès hors des États-Unis (1960–1961)

Bobby Fischer à l'olympiade de Leipzig en 1960

En 1960, après son troisième titre de champion des États-Unis (1959-1960), Fischer remporta ses deux premiers tournois internationaux : Reykjavik et, ex æquo avec Boris Spassky, le tournoi de Mar del Plata, au printemps[49].

À l'automne 1960, à l'olympiade de Leipzig, Fischer remporta la médaille de bronze individuelle au premier échiquier de l'équipe des États-Unis et la médaille d'argent par équipe. En janvier 1961, il gagna son quatrième titre de champion des États-Unis, toujours sans perdre de partie et avec deux points d'avance sur Lombardy et trois points d'avance sur Reshevsky. Pendant l'été (en juillet-août), il disputa un match contre l'ancien prodige américain Samuel Reshevsky. Initialement prévu en seize parties, le match fut interrompu sur un score d'égalité (+2 –2 =7) à la suite d'un désaccord : la douzième partie avait été avancée à onze heures le dimanche matin pour satisfaire le mécène du match, Jacqueline Piatigorsky. Opposé à cet aménagement, Fischer ne se présenta pas à la rencontre et fut déclaré perdant par forfait. Il refusa de disputer une treizième partie si la douzième n'était pas rejouée. Reshevsky fut déclaré vainqueur du match et Fischer poursuivit la fédération américaine devant le tribunal. L'affaire se termina par un non-lieu mais le scandale fut relayé dans les médias (presse, radio et télévision) et ternit l'image de Fischer[50].

En septembre 1961, Fischer marqua 3,5 points sur 4 contre les quatre joueurs soviétiques qui participaient au tournoi de Bled (Slovénie) : il battit pour la première fois Mikhaïl Tal, Tigran Petrossian et Efim Geller et annula contre Paul Keres. Seul l'ancien champion du monde (1960-1961) Tal le devança au tableau final. À la fin de l'année, Fischer ne participa pas au championnat de 1961-1962 mais resta en Europe pour se préparer au tournoi interzonal qui devait avoir lieu à Stockholm de janvier à mars 1962[51].

Coup d'arrêt à Curaçao (1962)

Mikhaïl Tal (assis à gauche) et Tigran Petrossian (debout à droite) au championnat d'Europe par équipes 1961.

En mars 1962, Fischer remporta le tournoi interzonal de Stockholm avec 17,5 points sur 22 et deux points et demi d'avance sur les Soviétiques Tigran Petrossian, Efim Geller et Viktor Kortchnoï. Fischer était le premier joueur à devancer les Soviétiques dans un tournoi majeur d'échecs depuis 1946[52]. En 1959, il avait déjà été, dès l'âge de 16 ans, candidat au titre mondial. Lors de sa deuxième tentative au tournoi des candidats de mai et juin 1962, il n'eut pas la réussite escomptée. À Curaçao, il commença le tournoi par deux défaites et finit quatrième avec seulement 14 points sur 27. Il marqua[53] :

  • 1,5 / 4 contre le futur champion du monde Petrossian (+0 –1 =3), contre Geller (+1 –2 =1) et contre Kortchnoï (+1 –2 =1) ;
  • 2 / 4 contre Kérès (+1 –1 =2) ;
  • 2,5 / 4 contre Benko (+2 –1 =1) ;
  • 2 / 3 contre l'ancien champion du monde Tal (+1 –0 =2) qui, malade, avait abandonné lors du dernier tour du tournoi ;
  • 3 / 4 contre Filip (+2 –0 =2).

Après le tournoi, il dénonça la collusion entre les trois premiers du tournoi, Tigran Petrossian, Paul Keres et Efim Geller, qui auraient conclu de courtes parties nulles entre eux pour préserver leur énergie contre lui[note 3]. En 1965, la FIDE changea les règles du cycle de qualification en organisant des matches par élimination directe plutôt qu'un tournoi toutes rondes.

Premier retrait des compétitions internationales (1963 à 1965)

En août 1962, après son échec au tournoi des candidats, Fischer publia un article dans Sports Illustrated, où il accusait les Soviétiques de comploter pour conserver le titre de champion du monde et écarter les joueurs des autres nations. En 1963, il décida de ne pas participer à la coupe Piatigorsky qui avait lieu à Los Angeles pendant l'été — le tournoi fortement doté fut remporté par Petrossian et Keres. En 1964, il boycotta les compétitions internationales organisées par la Fédération internationale : tournoi interzonal et olympiade d'échecs de 1964. Pour gagner de l'argent, Fischer commença à animer une chronique dans le magazine américain Chess Life en 1963. La même année, il participa à quelques tournois open aux États-Unis qu'il remporta facilement[54]. Cependant le seul tournoi de haut niveau qu'il disputa entre février 1963 et août 1965 fut le championnat des États-Unis 1963-1964 qu'il remporta en marquant 100 % des points (ne concédant aucune partie nulle et aucune défaite, 11 points marqués sur 11)[55]. Entre février et mai 1964, il effectua une tournée de parties simultanées qu'il faisait payer 250 dollars par séance[56]. De septembre à décembre 1964, Fischer donna des conférences au Manhattan Chess Club. À la fin de l'année 1964, le championnat des États-Unis 1964-1965 n'eut pas lieu pour des raisons financières[57].

Retour avorté dans le circuit des tournois (1965 à 1968)

La Fédération internationale (FIDE) répondit aux accusations de Fischer en remplaçant le tournoi des candidats par des matchs éliminatoires. En août–septembre 1965, Fischer effectua son retour dans les tournois internationaux, disputant le tournoi mémorial Capablanca de La Havane. Les États-Unis avaient interdit à Fischer de se rendre à Cuba et il joua toutes ses parties par télex depuis New York[58]. Il termina deuxième du tournoi de La Havane remporté par l'ancien champion du monde Vassily Smyslov. Il marqua un point sur trois contre les trois joueurs soviétiques[59] (une victoire contre Smyslov et des défaites contre Geller et Kholmov). En 1966, il termina deuxième après Spassky lors du tournoi de Santa Monica et marqua 1,5 point sur 4 (une défaite et trois parties nulles) contre les joueurs soviétiques finalistes du championnat du monde d'échecs 1966, Boris Spassky et Tigran Petrossian[60].

En 1967, après avoir remporté le championnat des États-Unis pour la huitième fois (du 11 décembre 1966 au ), Fischer revint en Europe et termina premier des tournois de Monaco (mars-avril) et de Skopje (août-septembre). Dans les deux tournois, il concéda encore la défaite contre Efim Geller[61]. En novembre 1967, il se retira du tournoi interzonal de qualification de Sousse en Tunisie, qu'il dominait largement (sept victoires et trois parties nulles après dix parties), parce qu'il refusait d'affronter consécutivement plusieurs joueurs soviétiques sans avoir de jour de repos et parce qu'il demandait à ne pas disputer de parties le samedi, pratiquant le sabbat selon les préceptes de l'Église universelle de Dieu (Radio Church of God, puis Worldwide Church of God) à laquelle il donnait 10 % de ses gains[62].

En 1968, brouillé par les conditions de son exclusion, Fischer ne participa qu'à deux tournois (Netanya en Israël et Vinkovci en Croatie) et il refusa de participer à l'Olympiade d'échecs de Lugano car les conditions de jeu (bruit et éclairage) ne lui convenaient pas. La même année, Fischer quitta New York et déménagea à Los Angeles. En 1969, l'éditeur Simon et Schuster publia son recueil de parties My 60 Memorable Games, mais Fischer ne disputa aucune compétition[63].

La conquête du championnat du monde (1970 à 1972)

Bobby Fischer lors du match URSS-Reste du monde de 1970 à Belgrade.
Feuille de la partie Fischer-Najdorf disputée à l'olympiade de Siegen en 1970

En novembre 1969, Bobby Fischer refusa de participer au championnat américain de 1969. Le championnat, qui était un tournoi zonal, fut remporté par Samuel Reshevsky (huitième titre) devant William Addison et Pal Benko. Les trois premiers étaient qualifiés pour tournoi interzonal de 1970, première étape du cycle des candidats pour le championnat du monde 1972.

En mars 1970, Fischer revint à la compétition pour disputer le match URSS - Reste du monde qui avait lieu à Belgrade. Il accepta de jouer au deuxième échiquier[note 4] et battit l'ancien champion du monde Tigran Petrossian : 3-1 (+2 –0 =2). Il enchaîna en remportant le tournoi blitz de Herceg Novi (devant Mikhaïl Tal, Viktor Kortchnoï et Tigran Petrossian), puis les tournois de Rovinj–Zagreb (tournoi de la paix) et de Buenos Aires, devançant à chaque fois largement tous ses adversaires.

À la fin de l'année, Fischer, qui n'avait pas disputé le championnat des États-Unis de 1969 qualificatif pour le championnat du monde, fut repêché grâce au désistement volontaire de dernière minute de son compatriote Pal Benko, pour disputer le tournoi de qualification interzonal de Palma de Majorque qui se tenait du 9 novembre au 12 décembre[64]. Après un très bon départ (5,5 points sur 6 possibles), il subit une petite baisse de régime : deux nulles, puis une défaite contre le Danois Bent Larsen lors de la neuvième ronde, suivies de deux parties nulles. Mais Fischer se ressaisit sur la fin en remportant ses sept dernières parties (dont l'ultime par forfait) pour gagner le tournoi avec 3,5 points d'avance sur ses plus proches poursuivants. Lors de ce tournoi, il renouvela sa performance du tournoi de Bled 1961 en marquant 3,5 points sur 4 contre les quatre participants soviétiques de l'interzonal[65] : seul Polougaïevski parvint à annuler sa partie tandis que Smyslov, Geller et Taïmanov perdirent contre Fischer.

Bobby Fischer en 1972

Par la suite, lors des matchs éliminatoires pour le Championnat du monde (le « tournoi des candidats »), le champion américain écrasa le Soviétique Mark Taïmanov par le score de 6 à 0 au mois de mai 1971 à Vancouver au Canada, puis écrasa le Danois Bent Larsen sur le même score de 6 à 0, malgré la conviction du maître danois de sa victoire, en juillet 1971, à Denver aux États-Unis. Le dernier match de qualification l'opposa à l'ancien champion du monde Tigran Petrossian, joueur réputé pour sa solidité en défense, à Buenos Aires au mois de septembre 1971[66]. Après un début de match équilibré (une défaite de chaque côté et trois parties nulles), Fischer aligna quatre gains et vainquit l'ancien champion du monde par 6,5 à 2,5. Avant de perdre la deuxième partie du match contre Petrossian, Fischer avait établi une série de 20 victoires consécutives (dont une par forfait) contre des GMI (sans aucune partie nulle) en parties officielles, un record inégalé à ce niveau.

À l'issue d'un match mémorable en Islande, surnommé le « match du siècle »[note 1], qui tint le public en haleine, autant pour les parties que pour les péripéties hors compétition (menace de Fischer de ne pas participer, son forfait lors de la deuxième partie, ses exigences sur le placement des caméras ou l'absence de contact avec le public, etc.), il devint champion du monde à l'été 1972, en battant le Russe Boris Spassky, champion du monde sortant qu'il n'avait jamais vaincu auparavant. Ce succès, largement médiatisé, mit temporairement fin à 24 ans d'hégémonie soviétique sur le monde des échecs, et fut un tournant dans la compétition entre les États-Unis et l'URSS en pleine guerre froide.

Avec 2 785 « points Elo » au classement de la Fédération internationale des échecs de juillet 1972[67], Fischer devint le joueur qui avait atteint le classement Elo le plus élevé de l'histoire avant l'arrivée de Garry Kasparov dans les années 1980[68].

Réclusion et exil (1973 à 2008)

Fischer et l'Église universelle de Dieu

Bobby Fischer à Amsterdam en 1972.

En 1972-1973, Bobby Fischer fit don d'un tiers[69] de l'argent gagné à Reykjavik à l'Église universelle de Dieu (Worldwide Church of God)[70]. Bien qu'il ne fût pas un membre de ce mouvement religieux car il avait refusé d'être baptisé, il vécut dans un appartement loué à un prix modeste par cette communauté. Il refusait de suivre les préceptes et interdits de l'Église universelle qu'il trouvait ridicules. Cependant, il bénéficia de ses largesses : un jet privé, une limousine avec chauffeur, des invitations à des dîners et des billets de concerts. Un ancien champion d'haltérophilie, membre du mouvement, Harry Sneider, lui fit suivre un entraînement en natation, haltérophilie, football et tennis[70]. En août 1973, le gestionnaire financier et conseiller de l'Église universelle de Dieu, Stanley Rader, organisa une conférence de presse où Bobby Fischer était présent. Rader déclara que Fischer annoncerait bientôt son retour sur l'échiquier mais qu'il refuserait toute offre pour disputer un match avec un montant inférieur à un million de dollars. Fischer répondit brièvement à une question lui demandant ce qu'il avait fait pendant la dernière année : « J'ai lu des livres, je me suis entretenu et ai regardé quelques parties, ce genre de choses. » Il avait accès à la bibliothèque de l'Église qui contenait des livres sur la religion et la théologie.

Fischer s'éloigna progressivement de l'Église universelle de Dieu. Son fondateur, Herbert W. Armstrong, avait prédit qu'une Troisième Guerre mondiale détruirait les États-Unis en 1972 et que ses membres trouveraient un refuge dans la ville de Pétra en Jordanie[69]. Il avait annoncé le retour du Messie pour 1972[71] ou 1975[72]. Fischer fit part publiquement de ses critiques envers l'Église universelle, déclarant dans une interview : « La vraie preuve pour moi furent ces (fausses) prophéties… qui me montrent qu'il (Armstrong) est un inqualifiable bonimenteur… Je me suis dit : cela ne semble pas juste, j'ai donné tout mon argent. Tout le monde me disait pendant des années (que 1972 serait une année où l'Église universelle serait un lieu sûr) et maintenant il sous-entend ne l'avoir jamais dit, alors que je me rappelle l'avoir entendu dire des centaines de fois. […] En aucun cas, il ne pourrait être le vrai prophète de Dieu. Ou Dieu est un masochiste et aime être ridiculisé, ou Herbert Armstrong est un faux prophète »[71].

Perte du titre mondial (1973-1975)

En 1973-1974, Fischer refusa les nombreuses offres de contrats qui lui étaient faites[73] :

  • enregistrer des disques sur comment jouer aux échecs, pour un million de dollars américains ;
  • disputer un match contre Spassky à Las Vegas pour un million de dollars ou au Texas pour 1,5 million de dollars ;
  • écrire un livre sur le championnat du monde pour une « petite fortune » ;
  • réaliser une série de films qui auraient été diffusés dans le monde entier ;
  • réaliser divers spots de publicité (par exemple, une marque de soda lui proposa plus d'un million de dollars[74]).

L'offre la plus intéressante, qui parvint en 1974, provenait du gouvernement zaïrois et proposait cinq millions de dollars américains pour organiser un championnat du monde contre Anatoli Karpov pendant un mois dans ce pays. Bobby Fischer refusa sous prétexte que le match aurait été trop court et que le double du montant proposé avait été dépensé en une seule nuit lors de la venue de Mohamed Ali pour son match contre George Foreman. Parmi toutes les propositions, Fischer n'accepta qu'une seule offre : pour vingt mille dollars, en 1973, il accepta de faire une apparition en tant qu'invité d'honneur au premier tournoi international des Philippines où ses dépenses furent payées ; il résida pendant un mois dans un hôtel près de Manille.

Fischer ne disputa plus aucune partie officielle (tournoi ou match) après qu'il eut conquis ce titre mondial. En avril 1975, il perdit son titre par forfait pour avoir refusé les conditions du match dont le but était de remettre son titre en jeu contre son adversaire désigné, le jeune Soviétique Anatoli Karpov (contre qui il n'a jamais disputé la moindre partie). Fischer voulait que le titre revienne au premier joueur remportant dix parties, mais la discussion achoppa car Fischer proposait une clause qui stipulait qu'en cas d'égalité à 9 partout, le champion du monde conserverait son titre.

En 1976 et 1977, des négociations furent entreprises par Karpov et la fédération soviétique pour organiser un match contre Fischer indépendamment de la fédération internationale. Les tractations échouèrent car Fischer voulait que le match soit appelé « match pour le championnat du monde professionnel », à quoi s'opposaient les Soviétiques. Sur le point de signer un accord partiel qui reporterait à plus tard la question du nom, Fischer déclara à Florencio Campomanes, le président de la fédération des Philippines qui était présent lors des négociations : « Je ne peux pas le faire en plusieurs fois. C'est tout maintenant ou rien du tout[75]. »

Anti-christianisme et antisémitisme

Lorsque Fischer remarqua que Stanley Rader et d'autres responsables de l'Église universelle étaient des juifs convertis[70], il devint antichrétien[76] et rejeta l'Ancien et le Nouveau Testaments.

Parmi les nombreux livres que Fischer lut, acheta et envoya à ses amis figurait Les Protocoles des sages de Sion. Il écrivit dans une lettre à Pal Benko[77] : « J'ai étudié attentivement Les Protocoles des sages de Sion. Je pense que ceux qui les dénoncent comme un faux, une contrefaçon, un canular, soit se trompent, soit les ignorent ou pourraient bien être des hypocrites. »

Bobby Fischer lut également Nature's Eternal Religion, un livre raciste, antichrétien et antisémite publié en 1973 par Ben Klassen, le fondateur de l'Église du créateur (Church of the Creator). Fischer écrivit dans une lettre à Jack Collins[78] : « Le livre montre que le christianisme n'est qu'un canular des juifs et un outil de plus des juifs dans leur conquête du monde. »

Il envoya à Collins un nouveau livre qu'il avait trouvé : Secret World Governement qui offrait la théorie d'une conspiration mondiale menée par les juifs et les accusait d'être des satanistes[76].

Retraite et réclusion (1975 à 1989)

En 1975, après avoir renoncé au titre de champion du monde, Fischer fit une croisière de deux mois autour du monde[79]. Pour ne pas être reconnu, il avait laissé pousser sa barbe ; il cessa par la suite de se couper les cheveux. De retour en Californie, il habita dans un appartement appartenant à des amis de l'Église universelle : Arthur et Claudia Mokarow. Claudia Mokarow lui servait de tampon et d'intermédiaire avec les journalistes qu'il évitait à tout prix. Fischer passait ses journées à lire des livres qui s'entassaient dans son appartement de Pasadena, à faire de l'exercice physique (des randonnées ou de la natation à la piscine) et à étudier les échecs. Sa mère qui vivait en Allemagne de l'Est lui envoyait toutes les publications soviétiques sur les échecs. À la fin des années 1970, Fischer avait épuisé l'argent reçu pour le match de 1972, il ne vivait plus que des droits d'auteur pour ses livres (environ 6 000 dollars américains par an[80]) et du chèque que la sécurité sociale envoyait chaque mois à l'adresse de sa mère qui vivait alors en dehors des États-Unis. Son loyer devenant trop cher, il changea deux fois de logement. Craignant que le KGB ou le Mossad ne veuille l'empoisonner, il amenait toujours avec lui une valise contenant divers contre-poisons lorsqu'il mangeait dans un restaurant[81].

En 1982, Fischer publia un pamphlet intitulé I Was Tortured in the Pasadena Jailhouse! (J'ai été torturé dans les geôles de Pasadena !). Dans ce livre, il racontait les deux nuits qu'il avait passées en mai 1981 dans une prison, soupçonné dans un cambriolage de banque et refusant de donner son nom.

Les seules parties de Fischer publiées entre 1973 et 1991 furent trois parties disputées en 1977 contre un ordinateur du MIT[82]. Il ne joua aucune partie en public[80].

Depuis 1975 et l'abandon de son titre, sa personnalité bascula dans une paranoïa grandissante, notamment contre les juifs et les États-Unis qu'il accusait de comploter contre lui[1]. Dans un de ses articles, Steve A. Furman a attribué le comportement de Bobby Fischer à un trouble psychiatrique, le syndrome d'Asperger[83], mais le joueur d'échecs et psychiatre islandais Magnus Skulason qui connaissait le joueur n'est pas d'accord avec ce diagnostic[84]. Lors d'une audience du Comité permanent de la justice et des droits de la personne, le Dr Louis Morissette cita Fischer comme exemple de « schizophrénie paranoïde »[85].

Match revanche contre Spassky (1992)

Boris Spassky en 1989

Depuis 1972, Boris Spassky restait en contact avec Bobby Fischer. En 1976, il avait épousé une diplomate française et s'était installé à Paris. Dans les années 1980, il jouait au premier échiquier de l'équipe de France lors des compétitions internationales par équipes. En 1988, lors d'un match de la Bundesliga (le championnat d'Allemagne par équipes), il rencontra Petra Sadler. Pensant que Fischer serait intéressé par elle, Spassky donna l'adresse du champion américain à la jeune femme, lui suggérant d'écrire à Fischer et de lui envoyer une photo. À la surprise de Sadler, Fischer lui téléphona et l'invita en Californie. Après un séjour de quelques semaines à Los Angeles, elle retourna en Allemagne. Fischer, qui était appauvri, ne put payer l'avion pour partir avec elle[11].

En 1990, Boris Spassky contacta Fischer et l'informa que Bessel Kok était intéressé par l'organisation d'un match revanche Fischer-Spassky. Ce fut l'homme d'affaires qui paya le voyage et les frais du séjour des deux joueurs à Bruxelles. Le prix offert par Kok pour le match (2,5 millions de dollars américains) ne satisfaisait pas Fischer et les joueurs se séparèrent. Spassky retourna à Paris et Fischer, qui avait reçu de l'argent de Kok, partit en Allemagne où il retrouva Petra Sadler. Pendant un an, il vécut dans des hôtels, changeant continuellement d'emplacement pour éviter les journalistes qui le traquaient. Repéré par un journaliste du magazine Stern, Fischer retourna à Los Angeles.

En juillet 1992, Bobby Fischer, qui avait disparu complètement du monde échiquéen, réapparut pour annoncer un match revanche contre Spassky, 101e joueur mondial à ce moment-là. En 1991, le champion américain avait été contacté par une jeune joueuse hongroise de dix-sept ans, Zita Rajcsanyi, qui vint le voir à Los Angeles et découvrit son dénuement. De retour en Europe, elle utilisa les relations de son père, diplomate et membre de la FIDE et trouva un organisateur qui pourrait apporter cinq millions de dollars : Janos Kubat. Il avait avec lui le président de la banque de Yougoslavie, Jedzimir Vasiljevic, un ami de Slobodan Milosevic.

Le match, disputé de septembre à décembre 1992 à Sveti Stefan sur la côte dalmate et à Belgrade, fut qualifié abusivement de « championnat du monde » par les organisateurs et par Fischer, ce dernier prétextant ne jamais avoir perdu son titre de 1972 sur l'échiquier. Ce match se tint en Yougoslavie alors en pleine guerre civile et sous embargo des États-Unis. Fischer remporta de nouveau le duel, 10 victoires à 5 et 15 parties nulles, et empocha 3,35 millions de dollars[86]. Le perdant, Spassky, reçut 1,65 million de dollars. L'opinion des experts sur le match était que le meilleur joueur avait gagné mais que les deux joueurs vivaient toujours « dans l'époque romantique de 1972[87] ». Youri Averbakh écrivit : « Le Fischer d'aujourd'hui n'a clairement pas le niveau du Fischer de 1972. Il est inférieur dans l'exploitation de l'initiative, dans la concentration, la contre-attaque et finalement en technique[88]. » Garry Kasparov déclara[89] : « Dieu est redescendu sur terre. » Néanmoins la onzième et la première partie du match furent classées respectivement troisième et quatrième meilleures parties par l'Informateur d'échecs, no 56[90].

Si, grâce à sa victoire, Fischer avait gagné plus de trois millions de dollars, il dut payer un lourd tribut : il fut alors poursuivi dans son propre pays pour violation de l'embargo et fraude fiscale ; il lui fut interdit de retourner aux États-Unis car il risquait une peine de dix ans d'emprisonnement.

Exil et clandestinité (1993 à 2003)

Poursuivi par les États-Unis depuis 1992, Fischer séjourna plus ou moins clandestinement dans divers pays, aidé par des sympathisants : la Hongrie, les Philippines, l'Argentine et le Japon, où il arriva en janvier 2000. Il y fit quelques brèves apparitions médiatiques, notamment pour des déclarations antisémites très controversées. En janvier 1999, il déclarait à la radio, dans sa première interview depuis le match de 1992 : « Comme l'écrivait Adolf Hitler dans Mein Kampf, les juifs ne sont pas les victimes, ce sont les agresseurs[91] ! »

Le 11 septembre 2001, quelques heures après les attentats de New York et de Washington, interrogé par Pablo Mercado, il s'emporte sur les ondes de Radio Bombo aux Philippines :

« C'est une formidable nouvelle, il est temps que ces putains de juifs se fassent casser la tête. Il est temps d'en finir avec les États-Unis une bonne fois pour toutes. […] Je dis : mort aux États-Unis ! Que les États-Unis aillent se faire foutre ! Que les juifs aillent se faire foutre ! Les juifs sont des criminels. […] Ce sont les pires menteurs et salauds ! On récolte ce qu'on a semé. Ils ont enfin ce qu'ils méritent. C'est un jour merveilleux[1]. »

La mère de Fischer, Regina Fischer, mourut en juillet 1997 et sa sœur Joan en 1998, d'un infarctus[44]. Fischer ne put assister à l'enterrement de sa mère et de sa sœur qui avaient lieu aux États-Unis[44].

Arrestation au Japon (2004)

Le 13 juillet 2004, alors qu'il tentait de s'envoler pour Manille, Fischer fut arrêté à l'aéroport de Tokyo-Narita[92] parce que son passeport américain avait été annulé à son insu ; il fut placé pendant neuf mois dans le centre de détention pour étrangers d'Ushiku (département d'Ibaraki) au nord-est de Tokyo en attendant son extradition.

Asile politique en Islande (2005 à 2008)

Tombe de Bobby Fischer à Laugardælir.

En décembre 2004, devant l'émoi international causé par sa détention, il demanda l'asile politique à l'Islande[93], lieu de la conquête de son titre de champion du monde. Il obtint la citoyenneté islandaise le 22 février 2005[94] et put rejoindre ce pays le 24 mars[95]. Le Département d'État américain se déclara déçu.

En septembre 2004, il avait épousé Miyoko Watai (en)[96],[97], joueuse d'échecs amateur et présidente de la fédération japonaise avec qui il vivait depuis 2000 ; elle l'accompagna en Islande.

Par principe, suivant les enseignements de l'Église universelle de Dieu, Fischer refusait de prendre des médicaments. Lorsque ses problèmes urinaires commencèrent à être douloureux, en octobre 2007, il refusa de suivre une dialyse pour nettoyer son sang[98]. Il mourut à 64 ans en Islande le 17 janvier 2008 des suites d'une défaillance rénale. À sa mort, l'ancien champion du monde Garry Kasparov déclara que « Fischer peut tout simplement être considéré comme le fondateur des échecs professionnels et sa domination, bien que de très courte durée, a fait de lui le plus grand de tous les temps[1] ».

Palmarès

1955 – 1957 : compétitions nord-américaines

En 1953, à dix ans, Fischer finit cinquième du championnat du club de Brooklyn, puis 3e-5e du championnat 1954-1955 à onze ans. En mai 1955, il termina en dessous de la 32e place du championnat américain amateur 1955 à Lake Mohegan (en) (secteur de Yorktown, dans l'état de New York (en)[17]). Son score est inconnu, mais Brady[17] indique que Fischer finit le tournoi avec un score négatif (moins de 3,5 points sur 6[99]). Le tournoi avait lieu chaque année pendant le week-end du Memorial Day (fin mai). De l'été[100] à la fin de l'automne[101] (en octobre[102]) 1955, Fischer disputa le tournoi du Washington Square Park et sortit quinzième[103] sur 60[101] ou 66[102] joueurs du tournoi, avec 4,5 points sur 8[19], tournoi remporté par Charles Eastman[104].

En 2009, seulement six parties ainsi qu'un fragment de partie des débuts de Bobby Fischer (jusqu'en 1955) ont été retrouvées et publiées : une partie du championnat amateur 1955 et cinq parties (plus un fragment) du championnat junior américain de 1955[105]. La première partie de Fischer publiée dans une revue fut une partie du championnat des États-Unis junior de juillet 1956 (une victoire contre Carl Grossguth).

En 1956 et 1957, Fischer fut enrôlé dans l'équipe du club d'échecs indépendant de « Log Cabin », basé à West Orange. Avec ce club, il participa à une tournée de trois semaines en Floride et à La Havane au printemps 1956. Fischer disputa également le tournoi open du club en février 1957 et aux tournois rapides 50-50 (chaque joueur disposait de 50 minutes pour disputer la partie) en 1956 et 1957 (cinq rondes, classements inconnus). Si son résultat en 1956 est inconnu[106], on sait que le 31 mars 1957, il marqua 4 points sur 5 (+3 =2)[107],[103]. Le 13 juin 1957, à New York, Samuel Reshevsky donna une partie simultanée à l'aveugle et Fischer remporta sa partie[108].

Palmarès 1955-1957
Année Vainqueur Deuxième à quinzième
1954-
1955
Championnat du club d'échecs de Brooklyn[18],[19],[109] (3e-5e)
1955 Tournois des groupes C et B[note 5] du
Manhattan Chess Club[101] (New York)
Championnat des États-Unis junior (11e-21e) : 5 / 10 (+2 −2 =6)
(Lincoln (Nebraska)[note 6], victoire de Kalme[110] : 9 / 10)
Championnat rapid transit junior des États-Unis[103] (3e) : 3 / 5 (+3 −2)
(Lincoln, blitz, victoire de Robert Cross[111] devant Ronald Gross[112])
Tournoi du Washington Square Park (New York, 15e) : 4,5 / 8
(seconde manifestation, victoire de Eastman, 66 joueurs)
1956 Simultanée à La Havane[26] (+10 =2)[note 7]

Tournoi des réserves A[note 5] du Manhattan Chess Club[25]
(New York, ex æquo[26] avec Alen Rudy[99]) : 7,5[99] / 11[113]
Tournoi d'équipes métropolitaines
de New York, Ligue A[note 5],[26],[114] : 4,5 / 5 (+4 =1)

Championnat des États-Unis junior
(Philadelphie[115]) : 8,5 / 10 (+8 −1 =1)
Simultanée à Jersey City[26] (+19 -1 =1)[116]
Simultanée à Montréal[117] (+18 =1)

Championnat rapid transit du Manhattan Chess Club[118]
(tournoi blitz, 10" par coups) : 10/10

Championnat open du Grand New York (5e-7e) : 5 / 7 (+5 −2 =0)

(victoire de Lombardy et Mengarini[note 8])
(Fischer remporte le 1er prix[119] des joueurs de la classe B[note 5].)

Championnat amateur des États-Unis (11e-23e) : 4 / 6 (+3 −1 =2)
(Asbury Park, victoire de Hudson, Lyman et Cotter[120],[121])

Championnat rapide junior des États-Unis[103] (Philadelphie, 2e) : 4 / 5
Championnat open des États-Unis (4e-8e) : 8,5 / 12 (+5 =7)
(Oklahoma City, victoire de Bisguier et Sherwin[122])
Championnat open du Canada[123] (8e-12e) : 7 / 10 (+6 −2 =2)
(Montréal, victoire de Evans et Lombardy[124])

Troisième trophée Rosenwald (8e-9e) : 4,5 / 11 (+2 −4 =5)
(New York, victoire de Reshevsky devant Bisguier[125])
Tournoi open des États de l'Est (2e-5e) : 5,5 / 7 (+4 =3[note 9])
(Washington, D.C., victoire de Berliner : 6 / 7[126])

1956-
1957
Demi-finale du championnat du Manhattan Chess Club (section 2)
(New York, 4e) : 2,5 / 5 (+2 −2 =1) (victoire de Max Pavey[127])
1957 Ligue métropolitaine[128],[129] (tournoi par équipes) : 5 / 5



Championnat des États-Unis junior
(San Francisco[130]) : 8,5 / 9

Championnat rapide junior des États-Unis[131] (San Francisco)
Championnat open des États-Unis : 10 / 12 (+8 =4)
(Cleveland, vainqueur au départage devant Bisguier[132])
Championnat open de l'État du New Jersey : 6,5 / 7
(Independent Chess Club, East Orange[133])
(New York) Match contre le Dr Bennison : 3,5 - 1,5[134]
Match contre Cardoso (New York[135]) : 6–2 (+5 −1 =2)

Open de Log Cabin[note 10] (West Orange) (6e-11e) : 4 / 6 (+4 −2 =0)
(victoire de Feuerstein, Santasiere, Green, Fuster et Wanetick[136])

(New York) Match exhibition contre Max Euwe[137] : 0,5–1,5 (+0 −1 =1)
Tournoi rapide 50-50 de Log Cabin (West Orange) : 4 / 5 (+3 =2)[103]
Open New Western (Milwaukee) (6e-12e) : 6 / 8 (+5 −1 =2)
(tournoi remporté par D. Byrne et Evans[138])





Open Central-nord (Milwaukee) (6e-16e) : 5 / 7 (+4 −1 =2)
(victoire de Popel et Kalme devant D. Byrne[139])

1958 – 1964 : premières compétitions internationales

Au printemps 1959, à seize ans, Fischer quitta l'école et se consacra entièrement à sa carrière de joueur d'échecs.

Après sa défaite contre Max Euwe lors d'un match exhibition disputé en 1957, les seules compétitions où Fischer termina avec un score « négatif » (plus de défaites que de victoires) furent le tournoi des candidats de 1959 (12,5 points sur 28 et 0 à 4 contre Mikhaïl Tal) et le tournoi international de Buenos Aires 1960 où il finit treizième-seizième ex æquo avec 8,5 points sur 19.

Palmarès 1958-1964
Année Vainqueur ou ex æquo Deuxième à treizième
1957-
1958
Championnat des États-Unis[140] : 10,5 / 13 (+8 =5)
1958 (Belgrade) Match contre Janošević (entraînement[141]) : 1–1 (+0 −0 =2)
(Belgrade[142]) Match contre Matulovic[143]  : 2,5–1,5 (+2 −1 =1)
New York (tournoi blitz) : 13 / 15 (+12 −1 =2) (ex æquo avec Mednis)
Tournoi interzonal (5e-6e) : 12 / 20 (+6 −2 =12)
(Portoroz, victoire de Tal devant Gligoric)
1959 1958-1959 :
Championnat des États-Unis : 8,5 / 11 (+6 =5)




1959-1960 :
Championnat des États-Unis : 9 / 11 (+7 =4)
Tournoi de Mar del Plata (3e-4e) : 10 / 14 (+8 −2 =4)
(victoire de Najdorf et Pachman devant Ivkov[144])
Santiago du Chili (4e-6e) : 7,5 / 12 (+7 −4 =1)
(victoire de Ivkov et Pachman devant Pilnik[145])
Zurich (3e-4e) : 10,5 / 15 (+8 −2 =5)
(victoire de Tal devant Gligoric et Keres[146])

Tournoi des candidats (Yougoslavie) (5e-6e)
(Bled-Zagreb-Belgrade) : 12,5 / 28 (+8 −11 =9)
(victoire de Tal devant Keres, Petrossian et Smyslov)

1960 Mar del Plata : 13,5 / 15 (+13 −1 =1) (ex æquo avec Spassky[147])

Reykjavik : 3,5 / 4 (devant Johannsson et Olafsson[148])
(Berlin-Ouest[149]) Partie exhibition contre Darga : 1-0
Buenos Aires (13e-16e) : 8,5 / 19 (+3 −5 =11)
(victoire de Kortchnoï et Reshevsky devant Szabo[150])

Olympiade de Leipzig[note 11] (3e) : 13 / 18 (8 / 11 en finale)
(médaille d'or remportée par Robatsch devant Tal)

1960-
1961
Championnat des États-Unis : 9 / 11 (+7 =4)
1961 (New York-Los Angeles[151])
Match contre Reshevsky : 5,5–5,5 (+2 −2 =7)
Partie exhibition en consultation par radio[152],[153] (Londres) : ½-½
Tournoi de Bled (2e derrière Tal[154]) : 13,5 / 19 (+8 =11)
1962 Tournoi interzonal (Stockholm) : 17,5 / 22 (+13 =9)

Partie exhibition par radio[155] contre Larsen (1-0)
(Varsovie[156]) Match États-Unis—Pologne contre Silwa (1-0)
Tournoi des Candidats (4e) : 14 / 27 (+8 −7 =12)
(Curaçao, victoire de Petrossian devant Keres et Geller)

Olympiade de Varna (8e) : 11 / 17 (5,5 / 11 en finale)
(médaille d'or remportée par Olafsson)
1962-
1963
Championnat des États-Unis : 8 / 11 (+6 −1 =4)
1963 Western Open[note 12] de Bay City : 7,5 / 8
Open de l'État de New York (Poughkeepsie) : 7 / 7
1963-
1964
Championnat des États-Unis : 11 / 11

1965 – 1972 et 1992 : l'ascension vers le championnat du monde

Après 1962, Fischer termina premier ou deuxième de toutes les compétitions auxquelles il participa. En 1963, Fischer boycotta la coupe Piatigorsky disputée en juillet à Los Angeles. En 1964, il effectua une tournée de simultanées aux États-Unis et refusa de participer à l'interzonal d'Amsterdam et à l'olympiade de Tel Aviv. En 1968, Fischer refusa de participer à l'olympiade de Lugano et au championnat des États-Unis. En 1969, il publia son recueil de parties et fut absent des compétitions dont le championnat des États-Unis. En octobre 1967, Fischer se retira de l'interzonal de Sousse après seulement dix parties[157] (+7 =3) (tournoi remporté par Larsen).

Palmarès 1965-1972 et 1992
Année Seul vainqueur Autres compétitions
1965
décembre 1965[note 13] :
Championnat des États-Unis : 8,5 / 11 (+8 −2 =1)
La Havane (2e-4e) : 15 / 21 (+12 −3 =6)
(par télex depuis New York[158])
(tournoi remporté par Smyslov devant Geller et Ivkov[159])
1966
décembre 1966 :
Championnat des États-Unis : 9,5 / 11 (+8 =3)
Santa Monica (2e derrière Spassky[160]) : 11 / 18 (+7 −3 =8)
Olympiade de La Havane (2e) : 15 / 17 (+14 −1 =2)
(médaille d'or remportée par Petrossian)
1967 Monaco (mars-avril) : 7 / 9 (6 −1 =2)
(devant Smyslov, Geller, Larsen et Gligoric[161])
Manille (partie simultanée à la pendule[162]) : 7,5 / 8
Skopje (août-septembre) : 14,5 / 18 (+13 −2 =3)
(devant Geller, Matulovic et Kholmov[163])
1968 Netanya (juin-juillet) : 11,5 / 13 (+10 =3)
Vinkovci (septembre) : 11 / 13 (+9 =4)
(devant Hort, Gheorghiu et Ivkov[150])
New York (ligue métropolitaine, novembre[164])
Partie contre Saidy (en) : 1-0
1970 (Belgrade) Match URSS - Reste du monde[165]
(29 mars-4 avril)
Match contre Petrossian (2e échiquier) : 3–1 (+2 −0 =2)
Herceg Novi (tournoi blitz[note 14]) : 19 / 22 (+17 −1 =4)

Rovinj-Zagreb[note 15] (avril-mai) : 13 / 17 (+10 −1 =6)
(devant Hort, Gligoric, Smyslov, Kortchnoï et Petrossian[166])
Buenos Aires (juillet-août) : 15 / 17 (+13 =4)
(devant Toukmakov, Panno, Gheorghiu,
Najdorf, Reshevsky, Smyslov et Mecking[167])
(Siegen[168]) Partie exhibition contre Ulf Andersson  : 1-0

Tournoi interzonal (octobre-novembre)
(Palma de Majorque[169]) : 18,5 / 23 (+15 −1 =7)

(septembre 1970)
Olympiade de Siegen (2e) : 10 / 13 (+8 −1 =4)
(médaille d'or remportée par Spassky)
1971 Tournoi des candidats :
(Vancouver) Quart de finale contre Taïmanov (6-0),
(Denver) Demi-finale des candidats contre Larsen (6-0)
(Buenos Aires) Finale contre Petrossian : 6,5–2,5 (+5 −1 =3)


(New York[170]) Tournoi blitz du Manhattan Chess Club
(remporté devant Soltis et R. Byrne) : 21,5 / 22

1972 Championnat du monde contre Spassky
(Reykjavik) : 12,5–8,5 (+7 −3 =11)
1992 Match revanche contre Spassky à Sveti Stefan et Belgrade : 17,5–12,5 (+10 −5 =15)

Championnats des États-Unis (1957 – 1967)

Lorsque Fischer débuta sa carrière, il n'y avait pas eu de championnat des États-Unis organisé depuis juin 1954. En 1956, il termina 4e-8e du championnat open des États-Unis, puis 8e-9e (+2 =5 -4) du troisième trophée Rosenwald qui rassemblait les meilleurs joueurs américains mais ne comptait pas encore comme championnat des États-Unis[27]. L'année suivante, il remporta le championnat open des États-Unis 1957 devant le champion des États-Unis en titre, Arthur Bisguier, puis le quatrième trophée Lessing-Rosenwald (1957-1958) organisé à New York, qui compta comme championnat des États-Unis[31]. En 1957, ainsi que lors des éditions suivantes, à chaque fois que Fischer participa au championnat, il gagna le titre avec au moins un point d'avance sur le deuxième (c'est-à-dire avec une différence du nombre de victoires par rapport au nombre de défaites de deux de plus que les autres participants).

En 1956, Fischer avait perdu contre le champion des États-Unis de 1954, Arthur Bisguier, lors de la première ronde du troisième trophée Rosenwald de 1956 ; par la suite il annula leur partie lors du championnat open de 1957, puis il remporta les treize parties qu'ils disputèrent[171]. En 1962, lors de la première ronde du championnat de 1962-1963, Bobby Fischer subit sa première défaite en championnat depuis 1957 contre Edmar Mednis. Avant la dernière ronde, Bisguier et Fischer restaient à égalité avec 7 points sur 10 ; cependant les deux joueurs ne s'étaient pas encore rencontrés. Lors de la dernière ronde, Bisguier gâcha une position prometteuse, perdant la partie et le titre de champion des États-Unis[172].

En 1963-1964, le champion des États-Unis remporta toutes ses parties[173] ; en 1965, il perdit deux parties[174] ; puis, après la huitième victoire en 1966[175], il considéra que le nombre de participants et de rondes au championnat des États-Unis ou l'argent proposé au vainqueur étaient insuffisants et cessa de participer au championnat[176].

Résultats aux championnats des États-Unis[177]
Année Score Deuxième et troisième Principaux adversaires battus Parties perdues
1957-1958 10,5 / 13 (+8 =5) 2e : Reshevsky (9,5 / 13) ; 3e : Sherwin Sherwin, Lombardy, Mednis, Bisguier
1958-1959 8,5 / 11 (+6 =5) 2e : Reshevsky (7,5 / 11) ; 3e : Sherwin Reshevsky, Sherwin, Bisguier, Mednis
1959-1960 9 / 11 (+7 =4) 2e : R. Byrne (8 / 11) ; 3e : Reshevsky Benko, Bisguier, Mednis
1960-1961 9 / 11 (+7 =4) 2e : Lombardy (7 / 11) ; 3e : Weinstein Lombardy, Weinstein, Bisguier, Sherwin
En 1961, Fischer rencontra Reshevsky dans un match terminé par l'égalité.
Fischer ne participa pas au championnat 1961-1962 qui fut remporté par Larry Evans[note 16].
1962-1963 8 / 11 (+6 =4 -1) 2e : Bisguier (7 / 11) ;
3e : Addison, Evans et Reshevsky
Bisguier, Addison,
Reshevsky, Sherwin
Edmar Mednis[note 17]
1963-1964 11 / 11 (+11 =0) 2e : Evans (7 / 11) ; 3e : Benko Evans, Benko, Saidy, Reshevsky,
R. et D. Byrne, Bisguier, Addison, Mednis
Il n'y a eu aucun championnat des États-Unis disputé en 1964-1965
1965 8,5 / 11 (+8 =1 -2) 2e-3e : R. Byrne et Reshevsky (7,5 / 11) Benko, Evans, Bisguier Robert Byrne,
Samuel Reshevsky
1966 9,5 / 11 (+8 =3) 2e : Evans (7,5 / 11) ;
3e : Benko et Sherwin
Benko, Sherwin, Bisguier,
Reshevsky (9e), D. Byrne
Total 74 / 90 (+61 =26 -3)

Olympiades d'échecs

Fischer face à Mikhaïl Tal lors de l'olympiade de 1960

Lors des olympiades, Fischer a gagné deux médailles d'argent (en 1966 et 1970) et une médaille de bronze (en 1960) individuelles et deux médailles d'argent par équipe (en 1960 et 1966).

Ses affrontements contre le premier échiquier de l'équipe d'URSS étaient à chaque fois l'attraction des olympiades :

  • en 1960, il affrontait le nouveau champion du monde Mikhaïl Tal ; la partie fut une nulle très disputée ;
  • en 1962, Fischer affrontait Mikhaïl Botvinnik. Il gagna un pion lors de l'ouverture (une défense Grünfeld), mais laissa échapper le gain lors de l'ajournement[note 18]. Cette partie est la seule que Fischer joua jamais contre Botvinnik. Les analyses de Fischer occupent 14 pages dans son ouvrage Mes 60 meilleures parties. Une armée d'analystes soviétiques s'est escrimée à prouver que Botvinnik tenait la nulle dans toutes les variantes d'une position très complexe (finale Tours et pions).
  • en 1966, le champion du monde Tigran Petrossian se défila et laissa jouer Boris Spassky à sa place. La partie fut nulle ;
  • en 1970, Fischer rencontrait à nouveau Boris Spassky qui était devenu champion du monde en 1969 ; Fischer utilisa une nouvelle fois la défense Grünfeld avec les Noirs et il perdit la partie.
Résultats aux olympiades d'échecs[178]
Année Lieu Classement
individuel
Score Classement
de l'équipe
des États-Unis
Notes Parties perdues
1960 Leipzig médaille de bronze 13 / 18
(+10 −2 =6)
Deuxième Médaille d'or remportée par Robatsch devant Tal.
Reshevsky était absent.
C. Muñoz (Équateur)
S. Gligoric (Yougoslavie)
1962 Varna huitième 11 / 17
(+8 −3 =6)
Quatrième Médaille d'or remportée par Olafsson devant Penrose.
Reshevsky et Lombardy étaient absents.
Fischer marqua 5,5 sur 6 lors des préliminaires
mais ne marqua que 5,5 sur 11 en finale.
V. Ciocâltea (Roumanie)
J. Donner (Pays-Bas)
S. Gligoric (Yougoslavie)
En 1964, Fischer boycotta l'olympiade de Tel-Aviv. Sans Fischer, les États-Unis terminèrent sixième.
1966 La Havane médaille d'argent 15 / 17
(+14 −1 =2)
Deuxième Médaille d'or remportée par Petrossian
Reshevsky et Lombardy étaient absents.
Fischer et Spassky firent match nul.
F. Gheorghiu (Roumanie)
En 1968, Fischer boycotta l'olympiade de Lugano. Sans Fischer, les États-Unis terminèrent quatrième.
1970 Siegen médaille d'argent 10 / 13
(+8 −1 =4)
Quatrième Médaille d'or remportée par Spassky.
Reshevsky, Evans, Benko, Lombardy
et Mednis complétaient l'équipe américaine.
B. Spassky (URSS)

Résultats cumulés contre les meilleurs joueurs des années 1950 et 1960

Le score global de Fischer (dans les parties à cadence normale) contre les meilleurs joueurs soviétiques et occidentaux fut le suivant[179] (les joueurs sont classés selon le nombre de parties disputées contre Fischer jusqu'en 1972) :

(+3 –3 =12 avant le match de 1971)
  • +9 –4 =13 contre Samuel Reshevsky
  • +7 –5 =13 contre Boris Spassky, avant le match-revanche en ex-Yougoslavie (1992) et sans compter la partie perdue par forfait en 1972
(+0 –3 =2 avant le match de 1972)
(+10 –5 =15 lors du match de 1992)
  • +8 –3 =7 contre Pal Benko
  • +6 –4 =6 contre Svetozar Gligorić (dont cinq victoires consécutives de 1966 à 1970)
(+1 –4 =6 avant 1966)
  • +13 –1 =1 contre Arthur Bisguier
  • +10 –2 =1 contre Bent Larsen (dont six victoires consécutives en 1971)
(+4 –2 =1 avant le match de 1971)
  • +8 –2 =2 contre Fridrik Olafsson
  • +2 –4 =5 contre Mikhaïl Tal (dont quatre parties perdues consécutivement en 1959, dernière partie disputée en 1962)
  • +3 –5 =2 contre Efim Geller (dont trois défaites consécutives en 1965-1967)
  • +4 –3 =3 contre Paul Keres (dernière partie disputée en 1962)
  • +4 –2 =4 contre Borislav Ivkov
  • +2 –1 =6 contre Robert Byrne
  • +3 –1 =5 contre Vassily Smyslov
  • +4 –1 =4 contre Miguel Najdorf
  • +4 –0 =5 contre Lajos Portisch
  • +6 –1 =2 contre Rodolfo Cardoso
  • +2 –2 =4
  • +3 –1 =4 contre Wolfgang Uhlmann
  • +4 –1 =3 contre Wolfgang Unzicker
  • +3 –0 =5 contre Miroslav Filip
  • +7 –0 =1
    • contre Mark Taïmanov (une nulle en 1960 et sept victoires consécutives en 1970-1971) et
    • contre James Sherwin (une nulle lors du championnat 1959-1960)
  • +4 –1 =2 contre Milan Matulovic[note 19]
  • +5 –1 =1 contre Edmar Mednis
  • +5 –0 =2 contre Donald Byrne
  • +3 –1 =2 contre Johannes Donner
  • +2 –0 =4 contre Larry Evans
  • +4 –0 =2 contre William Addison
  • +3 –0 =2 contre László Szabó
  • +1 –1 =2 contre Florin Gheorghiu
  • +2 –1 =1 contre Victor Ciocâltea
  • +1 –0 =3
    • contre Vlastimil Hort
    • contre Aleksandar Matanović
  • +3 –0 =1
    • contre William Lombardy
    • contre Hans Berliner
  • +0 –1 =2 contre Dragoljub Janošević (en 1958 et 1967)
  • +1 –1 =1 contre Max Euwe (en 1957 et 1960)
  • +1 –0 =2 contre Albéric O'Kelly de Galway
  • +2 –0 =1
    • contre Óscar Panno
    • contre Nicolas Rossolimo
  • +0 –0 =2 contre David Bronstein (en 1958 et 1960)
  • +1 –1 =0
    • contre Ratmir Kholmov (en 1965 et 1967)
    • contre Erich Eliskases (en 1959 et 1960)
  • +1 –0 =1
    • contre Arnold Denker
    • contre Leonid Stein (en 1962 et 1967)
    • contre Enrique Mecking
  • +0 –0 =1 contre
    • Averbakh (en 1958), Botvinnik (en 1962),
    • Polougaïevski (en 1970) et Hübner (en 1970)
  • +1 –0 =0 contre Vladimir Toukmakov

Ainsi, Mikhaïl Tal et Efim Geller furent les adversaires les plus difficiles pour Fischer. Avant le match de 1972, Spassky avait un score de trois victoires, deux parties nulles et aucune défaite contre lui.

Style échiquéen

Quelques avis éclairés

Bobby Fischer définissait son style comme « éclectique »[180], alors qu'il est souvent qualifié de joueur au style classique[181] par opposition à Emanuel Lasker, Aaron Nimzowitsch ou Mikhaïl Tal. Il est renommé pour son sens aigu d'analyse des variantes, comme l'atteste le texte (quasiment dépourvu de toute appréciation verbale) de son livre Mes 60 meilleures parties. Selon Carlos Almarza-Mato[182], cette force tactique était l'arme principale de Fischer. Mais Anthony Saidy a écrit[183] qu'« une partie de Fischer est une construction logique où les moments tactiques découlent naturellement d'une stratégie exacte ». Saidy a ajouté[184] que Fischer « traitait rationnellement le milieu de jeu, un peu dans le style de Capablanca jeune, et ses attaques étincelantes étaient celles d'un Alekhine ». Selon Carlos Almarza-Mato[185], le style de Fischer est « dynamique » avant tout. Selon John Nunn, le maître-mot caractérisant le style de Fischer est le pragmatisme : chercher la meilleure chance de succès avant tout, quel que soit le type de position auquel cela mène[186].

Exemples d'analyse

abcdefgh
8
Tour noire sur case blanche a8
Reine noire sur case blanche e8
Tour noire sur case noire f8
Roi noir sur case noire h8
Pion noir sur case noire a7
Pion noir sur case blanche b7
Pion noir sur case blanche f7
Fou noir sur case noire g7
Pion noir sur case blanche h7
Pion noir sur case blanche c6
Cavalier noir sur case noire d6
Reine blanche sur case blanche h5
Pion noir sur case noire d4
Pion blanc sur case blanche e4
Cavalier blanc sur case noire c3
Fou blanc sur case blanche d3
Pion blanc sur case blanche h3
Pion blanc sur case blanche a2
Pion blanc sur case noire b2
Pion blanc sur case blanche c2
Pion blanc sur case blanche g2
Tour blanche sur case noire a1
Tour blanche sur case blanche f1
Roi blanc sur case noire g1
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position avant 19. Tf6!! (Fischer - Pal Benko, New York, 1963)
  • Le diagramme ci-contre (à gauche) montre un exemple de coup de tonnerre dans un ciel serein dont Fischer fit l'offrande au monde des échecs : dans sa partie contre Pal Benko du Championnat des États-Unis de 1963, à New York, Fischer joua : 19. Tf6!! pour bloquer le pion f7 des Noirs (si 19...Fxf6, le mat est inévitable après 20. e5). La partie se poursuivit par : 19...Rg8 20. e5 h6 21. Ce2 1-0.
abcdefgh
8
Roi blanc sur case noire f6
Roi noir sur case blanche d5
Cavalier noir sur case noire e5
Fou blanc sur case blanche g4
Pion blanc sur case blanche h3
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Fischer-Taïmanov, Vancouver, 1971
  • Fischer - Mark Taïmanov, match des Candidats au Championnat du Monde, Vancouver, 1971, 2e partie

Dans cette position (diagramme de droite) très simplifiée, Fischer continua à jouer pour le gain, et l'obtint. Taïmanov, qui semblait croire la partie nulle déjà acquise, joua 81...Re4?, à quoi Ficher répliqua par 82. Fc8! (si 82...Cf3, alors 83. Fb7+ et si 82...Cd3, alors 83...Ff5+, et les Noirs ne peuvent plus empêcher que le pion blanc parvienne en h5).

Il suivit : 82...Rf4 83. h4 Cf3 84. h5 Cg5 85. Ff5 Cf3 86. h6 Cg5 87. Rg6 Cf3 88. h7 Ce5+ 89. Rf6 1-0. Fischer était toujours prêt à jouer des heures et des heures de plus pour arriver au gain plutôt qu'à la partie nulle[187].

Exemples de parties

Avec les Noirs, les parties ci-dessous relèvent de la prédilection de Fischer pour la défense est-indienne et la défense Grünfeld[188], soit deux ouvertures tendues où les Noirs jouent pour la contre-attaque. Ces deux lignes de jeu impliquent un important travail préparatoire, ce en quoi Fischer fut un pionnier : il jouait peu d'ouvertures, mais il les connaissait à fond[189]. Il en va de même pour sa défense de prédilection face à 1. e4 : la variante du pion empoisonné de la sicilienne Najdorf[190]. Cette ligne de jeu entraîne une lutte à couteaux tirés, où la moindre inexactitude peut être synonyme de défaite[191].

Viktor Kortchnoï - Fischer, Herceg Novi 1970

Viktor Kortchnoï - Bobby Fischer
Tournoi blitz de Herceg Novi, 1970 Défense est-indienne

Kortchnoï, qui était un spécialiste de la défense est-indienne avec les Blancs, fut le seul joueur à remporter une partie contre Fischer dans le tournoi de Herceg Novi, joué immédiatement après le match URSS – Reste du monde qui fut considéré comme un championnat du monde blitz, malgré l'absence de Spassky.

1. d4 Cf6 2. c4 g6 3. Cc3 Fg7 4. e4 d6 5. Fe2 0-0 6. Cf3 e5 7. O-O Cc6 8. d5 Ce7 9. Cd2 c5 10. a3 Ce8 11. b4 b6 12. Tb1 f5 (les Noirs sont prêts pour lancer l'attaque côté roi.) 13. f3 f4 14. a4 g5 15. a5 Tf6 ! 16. bxc5 ? bxc5 17. Cb3 Tg6 18. Fd2 Cf6 (ou ...h5!) 19. Rh1 g4 (ou 19...h5) 20. fxg4 (forcé à cause de la menace 20...g3 et si 21. h3 Fxh3, etc.) Cxg4 21. Tf3 ? (21. Ff3!) Th6 22. h3 Cg6 23. Rg1 Cf6 24. Fe1 Ch8 !! 25. Td3 Cf7 26. Ff3 Cg5 27. De2 Tg6 28. Rf1 (si 28 Rh2 Dd7 menace 29...Cxh3, etc.) Cxh3 29. gxh3 Fxh3+ 30. Rf2 Cg4+ 31. Fxg4 Fxg4 32. abandon. Il n'y a rien à faire contre la menace double 31...Fxe2 et 32...Dh4+.

René Letelier - Fischer, Leipzig 1960

René Letelier (en) - Bobby Fischer
Olympiade d'échecs de 1960, Leipzig Défense est-indienne

1. d4 Cf6 2. c4 g6 3. Cc3 Fg7 4. e4 0-0!? 5. e5?! Ce8 6. f4 d6 7. Fe3 c5! 8. dxc5 Cc6 9. cxd6? exd6 10. Ce4?! Ff5! 11. Cg3?! Fe6 12. Cf3 Dc7 13. Db1 dxe5 14. f5 e4! 15. fxe6 exf3 16. gxf3 f5! 17. f4 Cf6 18. Fe2 Tfe8 19. Rf2 Txe6 20. Te1 Tae8 21. Ff3? Txe3! 22. Txe3 Txe3 23. Rxe3 Df4+! 24. abandon (24. Rxf4 est impossible car le roi blanc est mat après Fh6, et Fischer avait analysé la suite : 24. Rf2 Cg4+ 25. Rg2 Ce3+ 26. Rf2 Cd4 27. Dh1 Cg4+ 28. Rf1 Cf3 qui gagne).

Cette partie est révélatrice de la personnalité de Fischer : il jouait toujours « pour gagner », quitte à venir « chercher l'adversaire sur son propre terrain » ; il avait d'ailleurs en horreur les nulles de salon[192].

Donald Byrne - Fischer, New York 1956

Donald Byrne - Bobby Fischer
Trophée Rosenwald, New York 1956,
Défense Grünfeld
Article détaillé : Partie du siècle.

Georgi Tringov - Fischer, La Havane 1965

Georgi Tringov - Bobby Fischer
Mémorial Capablanca, La Havane, 1965 Sicilienne Najdorf, Variante du pion empoisonné

1. e4 c5 2. Cf3 d6 3. d4 cxd4 4. Cxd4 Cf6 5. Cc3 a6 6. Fg5 e6 7. f4 Db6 8. Dd2 Dxb2 9. Tb1 Da3 10. e5 dxe5 11. fxe5 Cfd7 12. Fc4 Fb4 13. Tb3 Da5 14. 0-0 0-0 15. Cxe6 fxe6 16. Fxe6+ Rh8 17. Txf8+ Fxf8 18. Df4 Cc6!! 19. Df7 Dc5+ 20. Rh1 Cf6!! 21. Fxc8 Cxe5! 22. De6 Ceg4! 0-1.

Contributions principales aux échecs

Théorie des ouvertures

Fischer était réputé pour la profondeur de ses analyses des débuts de partie, et il a contribué de manière significative à l'avancement de la théorie des ouvertures[193].

Ouvertures côté Blancs

Avec les Blancs, Fischer ouvrait presque toujours par 1. e4 : « Je n'ai jamais ouvert mon jeu par le pion « d » — par principe[194]. » Dans les commentaires d'une de ses parties, il jugeait : « 1.e4. Le meilleur par expérience[195],[note 20]. » Cependant, pour surprendre ses adversaires, il expérimenta 1. c4 contre Lev Polougaïevski en 1970 et lors du championnat du monde d'échecs de 1972 contre Boris Spassky. Il joua également 1. b3 en 1970 lors du tournoi de Buenos Aires (contre Toukmakov) et lors du tournoi interzonal de Palma de Majorque (contre Filip et contre Mecking)[196].

Fischer était un expert reconnu de la partie espagnole[197], aussi bien sous sa forme classique, qu'avec l'échange du fou b5 contre le cavalier c6[198]. Lors de l'olympiade d'échecs de 1966 à La Havane, il remporta trois parties contre Portisch, Gligoric (en 25 coups) et contre Jiménez (en) avec la variante d'échange de la partie espagnole.

Face à la défense sicilienne (avec les Blancs), Fischer développa la théorie sur la ligne de jeu débutant par 1. e4 c5 2. Cf3 d6 3. d4 cxd4 4. Cxd4 Cf6 5. Cc3 a6 (ou 5...e6) 6. Fc4[199],[200]. Dans sa prédilection pour le développement de son fou f1 en c4[201], il n'a pas véritablement eu d'héritier au plus haut niveau, comme l'attestent les bases de données de parties[note 21]. Il a été encore moins suivi dans son usage (occasionnel) de l'attaque est-indienne[202].

Cependant, Fischer, lorsque les Noirs s'étaient engagés sur ...e6, jouait plutôt par principe 3. Cc3 contre la défense française, allant jusqu'à affirmer qu'il doutait de la correction de la Winawer (3...Fb4)[189].

En 1961, sous l'effet d'une défaite (avec les Noirs) contre Spassky l'année précédente, Fischer affirma dans l'article « A Bust to the King's Gambit » de la revue American Chess Quarterly, que ses analyses réfutaient le gambit du roi[203]. Fischer recommandait face au gambit du cavalier la ligne 1. e4 e5 2. f4 exf4 3. Cf3 d6[204], qui est maintenant dénommée défense Fischer du gambit du roi[205],[206],[207]. Cependant, Fischer joua plus tard le gambit du roi dans trois parties officielles qu'il gagna toutes (en préférant à 3. Cf3, le gambit du fou : 3. Fc4)[208].

Ouvertures côté Noirs

Bobby Fischer était un maître, côté Noirs, de la Sicilienne Najdorf et de la Défense est-indienne[209]. Il fit usage avec succès de la Défense Grünfeld lors de la partie du siècle et contre le champion du monde de l'époque, Mikhaïl Botvinnik, en 1962, lors de leur unique confrontation (score : 1/2 - 1/2). Lors de cette dernière, il réfuta sur l'échiquier, en introduisant une nouveauté théorique, le travail d'analyse préparatoire du champion soviétique[210],[211].

Fischer prouva la correction de la variante du pion empoisonné de la sicilienne Najdorf (1. e4 c5 2. Cf3 d6 3. d4 cxd4 4. Cxd4 Cf6 5. Cc3 a6 6. Fg5 e6 7. f4 Db6)[199]. Sur dix parties officielles avec les Noirs où il eut recours à la variante du pion empoisonné, Fischer en remporta cinq, annula quatre et perdit une, la onzième de son match de 1972 contre Spassky. À la suite de l'usage qu'il en fit, la variante acquit une aura de respectabilité et fut employée par de nombreux joueurs de l'élite mondiale[212].

Fins de partie

Bobby Fischer avait une précision d'horloger dans le domaine des fins de partie[213]. Jeremy Silman le classa parmi les cinq meilleurs joueurs de tous les temps dans ce domaine, avec Emanuel Lasker, Akiba Rubinstein, José Raúl Capablanca et Vasily Smyslov. Silman a utilisé l'expression « maître des finales de fous »[214].

La finale tour, fou et pions contre tour, cavalier et pions a parfois été baptisée du nom de « finale de Fischer » ((en) Fischer Endgame) du fait de trois victoires instructives de Fischer (avec le fou) sur Mark Taimanov en 1970 et 1971[215],[216]. L'une des parties eut lieu lors de l'Interzonal de 1970 et les deux autres se déroulèrent lors du quart de finale de match des candidats.

La cadence Fischer et les échecs aléatoires Fischer

En 1989, Bobby Fischer avait déposé un brevet pour une pendule d'échecs qui ajoute un certain temps supplémentaire pour chaque coup joué afin d'éviter le zeitnot (manque de temps en fin de partie). La « cadence Fischer » a été depuis adoptée par la Fédération internationale des échecs et est souvent pratiquée en tournoi dans la dernière phase de jeu. En 1996, il créa une variante du jeu d'échecs : les échecs aléatoires Fischer ; il a refusé depuis de jouer une partie qui ne se déroulerait pas selon ses règles.

Article détaillé : Échecs aléatoires Fischer.

Place dans l'histoire

Gary Kasparov a qualifié Bobby Fischer de « perhaps the most mythologically shrouded figure in chess »[3], ce que l'on peut traduire par « probablement la personnalité du monde des échecs la plus mythifiée ».

Dans le panthéon échiquéen

Il y a débat sur le fait de savoir si, comme Garry Kasparov l'a déclaré, « Fischer peut tout simplement être considéré comme (...) le plus grand joueur d'échecs de tous les temps[1] ». Le grand rival de Fischer, Mikhaïl Tal, l'encensa comme « le plus grand génie descendu des cieux des échecs »[217].

Kasparov écrivit que Fischer « devint le catalyseur d'une avalanche de nouvelles idées, un révolutionnaire dont la révolution est toujours en marche »[218]. Cependant, Leonard Barden est d'avis que « La plupart des experts le placent en seconde ou troisième position, après Garry Kasparov mais probablement avant Anatoli Karpov »[219].

Sur le plan des ouvertures, Gary Kasparov - qui jouait aussi la défense est-indienne et la défense Grünfeld - est à l'origine de beaucoup plus d'innovations que Fischer, et Kasparov laisse aussi un héritage plus conséquent pour le monde des échecs[220], d'autant plus que Fischer s'est retiré très tôt.

Selon Anthony Saidy[221], le monde des échecs attendait monts et merveilles de Fischer, et il a été frustré par sa retraite anticipée.

Dans la culture populaire

Cinéma

  • 1993 : À la recherche de Bobby Fischer (Searching for Bobby Fischer) de Steven Zaillian. Ce film emploie le nom de Fischer dans son titre, alors qu'il a en fait pour sujet la vie de Joshua Waitzkin[222]. Le titre fait référence à la recherche d'un successeur pour Bobby Fischer, après le retrait de la compétition de ce dernier. Dans le livre dont est inspiré le film, le narrateur est à la recherche de Fischer pendant un court moment, et imagine ce qu'il lui dirait s'il le rencontrait. Dans un manuscrit resté inédit de 1997, Fischer s'est plaint de cette exploitation de son nom[223].

Télévision

Documentaires
  • Un documentaire inédit intitulé Bobby Fischer Against the World, réalisé par Liz Garbus pour le groupe HBO fut diffusé le 6 juin 2011[224].
  • Un documentaire inédit de 90 minutes intitulé 64 cases pour un génie : Bobby Fischer, réalisé par Liz Garbus, a été diffusé sur Arte le 6 décembre 2011.
Séries télévisées
  • Un épisode de New York, section criminelle daté de janvier 2005 et intitulé Échec et mat ((en) Gone) est basé sur Bobby Fischer.
  • Un épisode de Hé Arnold ! comportait un personnage dénommé Robbie Fisher doué pour le jeu de dames chinoises.
  • Dans l'épisode intitulé End Game de la série télévisée Arli$$, Arliss et Stanley tentent de persuader un ancien champion d'échecs vivant dans la solitude dénommé Bobby Salmon d'effectuer son retour[225].
  • Un épisode de la série canadienne Fin de partie montre le héros principal en train de rejouer tout seul la Partie du siècle. Lorsqu'il modifie un coup de Donald Byrne, il en arrive à la conclusion que même si Byrne avait changé de tactique, il aurait perdu, d'où son admiration pour Fischer.

Littérature

Musique

  • La comédie musicale Chess relate l'histoire de deux champions d'échecs, désignés seulement comme « L'Américain » et « Le Russe ». Elle est librement inspirée du Championnat du monde de 1972 entre Fischer et Spassky[226]. Dans des versions ultérieures du spectacle, « L'Américain » est dénommé « Freddie Trumper » et « Le Russe » est « Anatoly Sergieveski »[227].
  • Lors du Match de championnat du monde de 1972 entre Fischer et Spassky, le compositeur soviétique Vladimir Vysotsky écrivit un cycle ironique En l'Honneur de la couronne des échecs composé de deux chansons. La première est au sujet de la préparation pour le match contre Fischer d'un travailleur soviétique de base ; la seconde chanson est au sujet du jeu. De nombreuses expressions issues de ces chansons sont devenues des phrases fétiches dans la culture russe[228].
  • La chanson Cue Fanfare de Prefab Sprout, de l'album Swoon, comporte les paroles : « When Bobby Fischer's plane touches the ground/He'll take those Russian boys and play them out of town/Playing for blood as grandmasters should. »
  • Le groupe de metal progressif OSI a enregistré la chanson OSIdea 9, laquelle met en avant des extraits de l'interview aux propos décousus de Bobby Fischer par une station de radio après son arrestation au Japon. Dans cette interview, Fischer affirme que le gouvernement des États-Unis le torturera et le tuera dès qu'il sera extradé là-bas.
  • La chanson A Rook House For Bobby du groupe Post-rock iLiKETRAiNS est au sujet de la fuite de Fischer par rapport au système judiciaire des États-Unis.
  • Le groupe de rock expérimental Zëro lui a consacré une chanson, Bobby Fischer, sur son second album, Diesel Dead Machine.

Jeu vidéo

  • On peut entendre son nom dans le jeu vidéo The Last of Us quand on interagit avec un échiquier dans la ville de Bill.

Publications

Livres de Fischer traduits en français
  • (en) My 60 Memorable Games, Simon & Schuster, New York, 1969 ; Faber and Faber, Londres, 1969 (notation descriptive) ;
    • réédition, Batsford, 2008 (notation algébrique).
  • Mes 60 meilleures parties, (trad. Parviz Abolgassemi) Stock, 1972 ; Garnier, 1982 (ISBN 978-2-7370-0121-5) ; édition corrigée, Editéchecs, 1995 (ISBN 2-9508587-0-8)
    Parties jouées entre 1957 et 1967. Préface de Chantal Chaudé de Silans.
  • (en) Bobby Fischer Teaches Chess avec Donn Mosenfelder et Stuart Margulies, Bantam Books, mai 1966, (ISBN 0-553-26315-3).
  • Bobby Fischer vous apprend les échecs, Fernand Nathan, 1972.
Livres en anglais
  • (en) Bobby Fischer's Games of Chess, Simon & Schuster, New York, 1959. ISBN 0-923891-46-3.
    Une collection de 34 parties légèrement annotées : la partie Donald Byrne-Fischer de 1956, les 13 parties du championnat des États-Unis 1957-1958 et les 20 parties du tournoi interzonal de 1958.
  • (en) I Was Tortured in the Pasadena Jailhouse!, 1982, pamphlet.
Articles parus en anglais
  • (en) A Bust to the King's Gambit, in American Chess Quarterly, Vol. 1, No. 1 (été 1961), p. 3–9.
  • (en) The Russians Have Fixed World Ches, in Sports Illustrated (magazine, août 1962).
  • (en) The Ten Greatest Masters in History, in Chessworld, Vol. 1, No. 1 (janvier–février 1964), p. 56–61).
  • (en) Checkmate, rubrique parue de 1966 à 1969 dans Boys' Life.

Notes et références

Notes

  1. 1 2 L'expression « match du siècle » servit également à désigner le championnat du monde d'échecs 1960 entre Mikhaïl Botvinnik et Mikhaïl Tal, ainsi qu'en 1970, le match URSS–Reste du monde à Belgrade.
  2. Lombardy remporta le championnat du monde junior sur le score parfait de 11 points sur 11.
  3. Cet arrangement fut avoué en 2005 par Youri Averbakh dans une interview au magazine néerlandais Schaaknieuws. Voir (en) Tim Krabbé, « The legend of the Curaçao conspiracy », Open Chess Diary, (lire en ligne) : « The Soviet Union does not exist anymore, the sins can be admitted. “Of course it was rigged,” Yuri Averbakh has recently said (in an interview with Jules Welling in the Dutch magazine Schaaknieuws). According to Averbakh, who was in Curaçao as a member of the Soviet delegation, it had been decided that Keres, being an Estonian, should not win, and neither should the Jewish Ukrainian Geller. It had to be the Armenian Petrossian. Why an Estonian and a Jewish Ukrainian (and the Jewish Russian Viktor Kortchnoï!) were not suitable and an Armenian was, Averbakh sadly fails to say, or Welling did not ask. »
  4. Le premier échiquier était tenu par Bent Larsen qui avait remporté tous les tournois auxquels il avait participé l'année précédente.
  5. 1 2 3 4 Les joueurs du Manhattan Chess Club étaient répartis en quatre groupes : A (les meilleurs joueurs), les réserves A, le groupe B et le groupe C.
  6. 15-24 juillet 1955 ; Fischer finit vingtième au départage sur 25 joueurs.
  7. Les simultanées étaient organisées par le club de Log Cabin qui avait recruté Fischer. Lors de la tournée de trois semaines au printemps 1956, en Floride et à Cuba, Fischer disputa également des matchs inter-clubs, avec son équipe du club de Log Cabin, contre les équipes de St. Petersburg et de Miami en Floride, et du club Capablanca de La Havane. Fischer termina la tournée avec une marque de 5,5 points sur 6, selon la revue Chess Life (Brady 2011, p. 49).
  8. Championnat de New York et de sa banlieue disputé du 20 au 22 janvier 1956 avec 52 joueurs.
  9. Seulement six parties de Fischer jouées dans ce tournoi ont été conservées : quatre victoires et deux nulles.
  10. Championnat du club Log Cabin de West Orange.
  11. Médaille de bronze au premier échiquier (+8 −3 =6).
  12. Open des États de l'Ouest.
  13. En 1964-1965, aucun championnat des États-Unis ne fut organisé.
  14. Tournoi de Blitz, officieusement qualifié de Championnat du monde de Blitz.
  15. 11e tournoi de la paix.
  16. Benko et Bisguier se qualifièrent pour l'interzonal qui devait commencer le 27 janvier 1962.
  17. Première défaite dans un championnat des É.-U., lors de la 1re ronde.
  18. Botvinnik fut assisté d'une armée de secondants pour sa nuit d'analyse. Ainsi, c'est Efim Geller qui découvrit le coup salvateur 47. Txh7!!, qui avait échappé à Fischer. ((en) Partie commentée sur ChessGames.com)
  19. Les coups joués dans trois parties contre Matulovic – deux victoires de Fischer et une nulle disputées lors d'un match exhibition de 1958 – n'ont pas été retrouvés.
  20. « best by test »
  21. En revanche, l'usage qu'il fit de l'attaque anglaise lors du match revanche de 1992 contre Boris Spassky contribua à populariser cette dernière.

Références

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  18. 1 2 Bobby Fischer, Mes 60 meilleures parties, p. 381
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  20. Müller 2009, p. 38
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  27. 1 2 Brady 1993, p. 34-35
  28. Photographie de la rencontre Fischer-Euwe sur le site chesshistory.com
  29. La feuille de partie a été publiée en 2011, « Fischer versus Euwe: An Excerpt from Endgame » sur le site de la fédération américaine.
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  107. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 120
  108. Lou Hays, Bobby Fischer Complete Games of the American World Chess Champion, ed. Hays, 1995, p.238.
  109. Dans Brady 1993, p. 24, il est écrit qu'il s'agit du championnat annuel du club de 1954, avant que Fischer n'eut son douzième anniversaire.
  110. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 89
  111. (en) Gino Di Felice, Chess Results, 1951 – 1955 : a comprehensive record with 1620 tournaments crosstables and 144 match scores, with sources, McFarland & Company, , 608 p. (ISBN 978-0-7864-4801-2), p. 469
  112. (en)The Man who knew Bobby Fischer sur le site bobbyfischer.net.
  113. Tournoi toutes rondes (« onze rondes tous contre tous ») d'après Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 93. L'édition anglaise donne le score de Fischer : 7,5 et le nom du co-vainqueur : Alen Ruby.
  114. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 94
  115. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 96-97
  116. Brady 2011, p. 54. La simultanée fut organisée avant le championnat open des États-Unis pour financer le voyage à Oklahoma City.
  117. Brady 1993, p. 34
  118. (en) Gino Di Felice, Chess Results, 1956 – 1960 : a comprehensive record with 1390 tournaments crosstables and 162 match scores, with sources, McFarland & Company, , 582 p. (ISBN 978-0-7864-4803-6), p. 48
  119. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 91
  120. Le tournoi avait 88 participants et les premiers marquèrent 5,5 points sur 6 selon Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 95 sur 88 joueurs.
  121. Fischer finit 21e au départage selon Karsten Müller, Bobby Fischer, the career and complete games, 2009, p. 39 ; selon Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 11 et selon Brady 2011, p. 53.
  122. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 98-99
  123. Première édition : (en) First Canadian Open
  124. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 102
  125. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 106
  126. Berliner vainqueur devant Fischer, Feuerstein, Lombardy et Rossolimo selon Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 106. Tournoi joué le week-end de Thanksgiving (novembre 1956).
  127. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 115
  128. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 122
  129. Tournoi disputé en mai 1957 selon Karsten Müller, Bobby Fischer, the career and complete games, 2009, p. 65
  130. 8-14 juillet 1957, Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 127
  131. Brady 1993, p. 35
  132. 5-17 août 1957, Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 131
  133. 30 août-2 septembre 1957, Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 141
  134. Match d'entraînement contre Daniel Bennison (Argentine), disputé en août-septembre 1957 (Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 136)
  135. septembre 1957, Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 137
  136. 22-24 février 1957, Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 118
  137. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 123
  138. 4-7 juillet 1957, Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 124
  139. 29 novembre-1er décembre 1957, Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 145
  140. 17 décembre 1957-7 janvier 1958, Karsten Müller, Bobby Fischer, the career and complete games, 2009, p. 85
  141. juillet 1958, Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 169
  142. 20-26 juillet 1958, Karsten Müller, Bobby Fischer, the career and complete games, 2009, p. 93
  143. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 171
  144. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 173
  145. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 179
  146. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 185
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  150. 1 2 Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 200
  151. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 148
  152. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 219
  153. Partie en consultation Fischer et Barden contre Penrose et Clarke, disputée autour de noël 1961 et diffusée dans l'émission de radio de la BBC Le Trésor des échecs. La partie fut adjugée nulle par Max Euwe.
  154. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 211
  155. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 220
  156. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 221
  157. Wade et O'Connell, 1974 (t. 2), p. 124
  158. Les autorités américaines avait refusé de remettre un visa à Fischer (Barcza, Alfody et Kapu 1987, p. 324).
  159. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 222
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  162. avril 1967, Karsten Müller, Bobby Fischer, 2009, p. 294
  163. 6 août-30 septembre 1967, Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 257
  164. En novembre 1968, Fischer disputa une partie contre Saidy qui fut élue deuxième meilleure partie dans le numéro 7 de l’Informateur d'échecs publié le premier semestre de 1969.
  165. Plisetski et Voronkov 1994, p. 159
  166. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 282
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  177. Wade et O'Connell, 1974 (t. 1), p. 43, 50, 55, 60, 65, 70, 77 et 82
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  184. Saidy 1989, p. 120
  185. Gufeld et al. 2002, p. 131
  186. The Development of Chess Style, Max Euwe & John Nunn, ed. Batsford, 1997, ISBN 0-7134-8167-6, p. 181.
  187. Pour toute cette section, voir les pages consacrées à Fischer dans Saidy 1989
  188. Giddins 2003, p. 119-121 (voir la section consacrée à Fischer appartenant au chapitre Some Players' Repertoires Analysed)
  189. 1 2 Giddins 2003, p. 119
  190. Giffard 2009, p. 527
  191. Raymond Keene, The Evolution of Chess Opening Theory, Hardinge Simpole Publishing, 2002, p. 202-212. ISBN 0-9513757-6-8 (section intitulée Fischer and the Poisoned Pawn)
  192. Pour toute cette partie et son commentaire, voir (en) Cary Utterberg, Dynamics of Chess Psychology, Chess Digest, (ISBN 9-780875-682563), p. 184-194 et surtout p. 193
  193. Bisguier et Soltis 1974, p. 208
  194. Bobby Fischer, Mes 60 meilleures parties, p. 372
  195. Bobby Fischer, Mes 60 meilleures parties, p. 280
  196. Wade et O'Connell, 1974 (t. 2), p. 29
  197. Plisetski et Voronkov 1994, p. 322 (citant une lettre de Paul Keres datée du 20 mars 1972 adressée à la Fédération des échecs soviétique)
  198. Giffard 1993, p. 217
  199. 1 2 Andrew Soltis, cité par Müller 2009, p. 30
  200. Mednis 1997, p. 56 et 146
  201. Giffard 2009, p. 544
  202. Giddins 2003, p. 120
  203. Fischer, 1961, p. 4.
  204. Fischer, 1961, p. 4–9.
  205. Kortchnoï et Zak 1975, p. 39
  206. Estrine et Glaskov 1982, p. 115
  207. Andrew Soltis, cité par Müller 2009, p. 29
  208. Wade et O'Connell 1993, p. 27, 76–77, 253 et 256
  209. Andrew Soltis, cité par Müller 2009, p. 29, 32–33
  210. L. S. Blackstock, cité par Wade et O'Connell 1993, p. 36
  211. Andrew Soltis, cité par Müller 2009, p. 25
  212. Georgiev et Kolev 2007, p. 6
  213. Bisguier et Soltis 1974, p. 214
  214. Silman 2007, p. 510–23
  215. Müller et Lamprecht 2001, p. 304
  216. Mayer 1997, p. 201
  217. Saidy et Lessing 1974, p. 226
  218. The Chessman, Time, 26 janvier 2008
  219. (en) Leonard Barden, « Bobby Fischer », The Guardian, (lire en ligne)
  220. On peut notamment citer ses trois séries de livres sur les échecs : My Great Predecessors (2003–2006), Garry Kasparov on Modern Chess (2007–2010) et Garry Kasparov on Garry Kasparov (2011).
  221. Conclusion de la section consacrée à Fischer dans Saidy 1989. Le livre de Saidy se clôt avec l'évocation de Gary Kasparov.
  222. (en) Roger Ebert, « Searching for Bobby Fischer review », Chicago Sun-Times, (lire en ligne)
  223. DeLucia et DeLucia 2009, p. 252
  224. (en) HBO, « Bobby Fischer Against the World », hbo.com, (consulté le 17 décembre 2011)
  225. Épisode End Game de la série Arli$$. Visionner l'épisode en ligne
  226. William Hartston, Chess: The Making of the Musical, Pavilion Books, 1986, p. 10, ISBN 1-85145-006-8.
  227. (en) Harold C. Schonberg, « Theater; Does Anyone Make a Bad Move In 'Chess'? », The New York Times, (lire en ligne)
  228. (ru) Chess Problems (à propos des chansons d'échecs de Vladimir Vysotsky)

Annexes

Bibliographie

  • Notices d’autorité : Fichier d’autorité international virtuel International Standard Name Identifier Bibliothèque nationale de France Système universitaire de documentation Bibliothèque du Congrès Gemeinsame Normdatei Bibliothèque nationale de la Diète Bibliothèque nationale d'Espagne WorldCat

Livres sur Fischer

  • Elie Agur, Bobby Fischer. Une étude de son approche des échecs, Grasset, coll. « Europe Échecs », (ISBN 978-2-246-48741-8)
  • Fernando Arrabal, Fischer : le roi maudit, Éditions du Rocher, (ISBN 978-2-268-01418-0)
  • Fernando Arrabal, Sur Fischer, initiation aux échecs, Éditions du Rocher,
    Outre une rapide initiation aux échecs, le livre contient toutes les parties du championnat du monde de 1972 ainsi que les résultats des olympiades d'échecs, des tournois interzonaux et des tournois des candidats jusqu'en 1972.
  • Gedeon Barcza, Laszlo Alfody et Jeno Kapu (trad. Alphonse Grunenwald), Les Champions du Monde du jeu d'échecs, tome 2 : de Botvinnik à Fischer, Grasset et Fasquelle, (ISBN 978-2-246-33421-7)
    Le chapitre sur Fischer a été écrit par Barcza.
  • (en) Arthur Bisguier et Andrew Soltis, American Chess Masters from Morphy to Fischer, Macmillan, (ISBN 0-02-511050-0)
  • Frank Brady, Bobby Fischer, Payot, coll. « Échecs », (ISBN 978-2-228-88638-3)
    Biographie jusqu'en 1972. Traduction de (en) Bobby Fischer, Profile of a Prodigy, Dover Publications, 1990 (ISBN 978-0-486-25925-3).
  • (en) Franck Brady, Endgame, Crown,
  • (en) Franck Brady, Profile of a prodigy, Dover,
  • (en) Robert E. Burger, The Chess of Bobby Fischer, McGraw-Hill,
  • (en) David DeLucia et Alessandra DeLucia, Bobby Fischer Uncensored,
  • (en) Max Euwe, Bobby Fischer and his Predecessors, Bell & Sons,
  • Nicolas Giffard, Le Guide des échecs : Traité complet, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (ISBN 9-782221-059135)
  • Nicolas Giffard, Le Nouveau Guide des échecs : Traité complet, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (ISBN 978-2-221-11013-3)
  • (en) Svetozar Gligorić, Fischer vs. Spassky - The Chess Match of the Century, Simon and Schuster, (ISBN 978-0-671-21397-8)
  • (en) Eduard Gufeld, Carlos Almarza-Mato, Mike Morris, Wolfgang Unzicker, Gudmundur Thorarinsson, Bragi Kristjànsson et Bob Long, Bobby Fischer: from chess genius to legend, Thinkers Press, Inc., (ISBN 978-0-938-65084-3.[à vérifier : ISBN invalide])
  • Borislav Ivkov, Le Championnat du monde de Bobby Fischer, Éditions du Rocher, (ISBN 978-2-268-03017-3)
  • (en) Garry Kasparov, My Great Predecessors, part IV, on Fischer, Everyman Chess,
  • Paul Keres et Iivo Neï, 4x25, Mes parties favorites de Fischer, Spassky, Kortchnoï et Larsen, Chessy, (1re éd. 1975)
  • (en) Edmar Mednis, How to beat Bobby Fischer, Bantam, , 2e éd. (1re éd. 1973) (ISBN 0-486-29844-2.[à vérifier : ISBN invalide])
    Toutes les défaites de Fischer entre 1958 et 1972, analysées et commentées par Mednis.
  • (en) Karsten Müller, Bobby Fischer: The Career and Complete Games of the American World Chess Champion, Russell Enterprises, Inc., (ISBN 978-1-888690-68-2)
  • Bruce Pandolfini, Chefs-d'œuvre de Bobby Fischer, Solar-Échecs, (ISBN 978-2-263-01459-8)
  • (en) Dimitri Plisetski et Sergueï Voronkov, Russians versus Fischer, Moscow Chess World,
  • Anthony Saidy, La Lutte des idées aux échecs, Hatier, coll. « Échecs », (ISBN 978-2-218-01837-4)
  • (en) Anthony Saidy et Norman Lessing, The World of Chess, Random House, (ISBN 0-394-48777-X)
  • (en) Andrew Soltis, Bobby Fischer rediscovered, Batsford,
    Cent parties de Fischer commentées par Soltis
  • (en) Renzo Verwer, Bobby Fischer for beginners, New in Chess,
  • Robert G. Wade et Kevin J. O'Connell, Les Parties d'échecs de Bobby Fischer, t. 1, Payot, , 1e éd. (ISBN 978-2-228-88669-7)
  • Robert G. Wade et Kevin J. O'Connell, Les Parties d'échecs de Bobby Fischer, t. 2, Payot, , 1e éd. (ISBN 978-2-228-88669-7)
  • Robert G. Wade et Kevin J. O'Connell, Les Parties d'échecs de Bobby Fischer, Payot, , 2e éd. (ISBN 978-2-228-88669-7)

Livres sur la technique des ouvertures et des finales

  • (en) Jakov Estrine et I. B. Glaskov, Play the King's Gambit, vol. 1, Pergamon Press,
  • (en) Kiril Georgiev et Atanas Kolev, The Sharpest Sicilian: A Black Repertoire with 1.e4 c5 2. Nf3 d6, Sofia, Bulgarie, Simolini 94,
  • (en) Steve Giddins, How to build your chess opening repertoire, Gambit Publications Ltd, (ISBN 9-781901-983890)
  • (en) Steve Mayer, Bishop versus Knight: The Verdict, Batsford, (ISBN 1-879479-73-7)
  • (en) Karsten Müller et Frank Lamprecht, Fundamental Chess Endings, Gambit Publications, (ISBN 1-901983-53-6)
  • (en) Jeremy Silman, Silman's Complete Endgame Course: From Beginner to Master, Siles Press, (ISBN 1-890085-10-3)

Liens externes

  • un documentaire important sur Bobby Fischer
  • (en) Courte biographie et parties de Bobby Fischer sur ChessGames.com
  • (en) Site consacré à Bobby Fischer
  • Portail des échecs
  • Portail des États-Unis
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