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Point chaud de biodiversité

Point chaud de biodiversité

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir hotspot.

Un point chaud de biodiversité (de l'anglais biodiversity hotspot) est une zone biogéographique, terrestre ou marine, possédant une grande richesse de biodiversité particulièrement menacée par l'activité humaine.

Origines du concept

Le concept des « points chauds » de biodiversité a été développé depuis 1988 à l'Université d'Oxford par l'équipe de Norman Myers, un chercheur britannique spécialisé dans les rapports entre l'écologie et l'économie.

Il a observé que 44 % des espèces de Plantes de la planète et 35 % des espèces de Vertébrés terrestres (Mammifères, Oiseaux, Reptiles et Amphibiens) étaient confinés sur 1,4 % de la surface des continents. Il a ainsi identifié 25 sites plus ou moins étendus caractérisés par une exceptionnelle concentration d'espèces endémiques et un risque sérieux de dégradation.

Ses travaux ont fait l'objet d'une publication dans la revue scientifique Nature le 24 février 2000[1]. Le concept des « points chauds » de biodiversité a trouvé, alors, un écho favorable auprès de l'organisation américaine de protection de la nature Conservation International qui a décidé de concentrer ses moyens en argent et en temps en priorité sur la conservation de ces hauts lieux de biodiversité.

En 2001, ce concept sur les 25 sites naturels à protéger, de par le monde, est le sujet d'un ouvrage de vulgarisation en français par le Reader's Digest[2].

Définition

La définition donnée par Conservation International (2004) est une zone qui contient au moins 1 500 espèces de plantes vasculaires endémiques et qui a perdu au moins 70 % de sa végétation primaire.

Avec cette définition, le nombre des points chauds de biodiversité a été réévalué et porté à 34 en 2004[3]. Les « points chauds » couvrent 15,7 % de la surface terrestre, mais 88 % des écosystèmes ayant disparu, ceux restant ne couvrent plus que 2,3 % de la surface terrestre[4].

Les hotspots font généralement partie d'une écozone plus vaste : l'Écozone néotropicale par exemple englobe l'Amérique centrale, les Caraïbes, le Tumbes-Chocó-Magdalena, les Andes tropicales, le Cerrado, la Forêt Atlantique et les Forêts pluviales tempérées valdiviennes. Par contre chaque hotspot contient plusieurs écorégions: le Royaume floral du Cap - l'un des plus petits - en compte 3. Beaucoup de régions à la biodiversité très riche ne figurent pas dans ce classement car elles demeurent encore assez peu détériorées, la Forêt amazonienne en est le parfait exemple.

Les 34 points chauds de la biodiversité

Points chauds de la biodiversité : en vert les points chauds définis dès 2000 par Conservation International, en bleu ceux ajoutés par la suite.
  • Amérique
    • Province floristique de Californie (8 - Bande côtière entre le l'extrême nord-ouest du Mexique et le Nord de la Californie)
    • Bois de pins et chênes de Madrean (26 - Sud-ouest des États-Unis et Nord du Mexique)
    • Amérique centrale (2 - Du sud du Mexique au Panama)
    • Îles des Caraïbes (3)
    • Tumbes-Chocó-Magdalena (5 - Bande côtière entre le Panama et Nord du Pérou)
    • Andes tropicales (1 - Du Venezuela au nord-ouest de l'Argentine)
    • Cerrado (6 - Est du Brésil, Bolivie et Paraguay)
    • Forêt atlantique (4 - Sud-est du Brésil, Nord du Paraguay, extrême nord-est de l'Argentine)
    • Forêts pluviales tempérées valdiviennes (7 - Centre et Sud du Chili)
  • Océanie
    • Mélanésie orientale (34 - Archipel Bismarck, îles Salomon et Vanuatu)
    • Polynésie et Micronésie (25 - 4500 îles allant des Palaos à l'île de Pâques et de Hawaï jusqu'aux Fidji)
    • Nouvelle-Calédonie (23)
    • Sud-Ouest de l'Australie (22)
    • Nouvelle-Zélande (24)

Critiques

Du fait de son côté très en vue, la notion de point chaud de biodiversité a fait l'objet de critiques[5]. Parmi lesquelles on retrouve le fait que :

  • La classification en question se fait uniquement via des critères de richesse (richesse des espèces totales ou richesse des espèces menacées) ;
  • La classification se base uniquement sur le nombre d'espèces de plantes vasculaires (au détriment des animaux, champignons, etc.) ;
  • La considération de plus petits points chauds de biodiversité n'est pas assurée ;
  • La classification ne prend pas en compte les changements actuels et futurs mais passés. Par exemple, le bassin du Congo n'est pas considéré comme un point chaud, malgré sa richesse immense, car il est encore en grande partie intact. Pourtant la déforestation y est alarmante, mais masquée par sa grande superficie. De ce fait des zones très réduites, mais aujourd'hui protégées (Province floristique de Californie par exemple) sont classées ici au même rang que des régions dont la dégradation environnementale est immense (Madagascar, Sundaland, etc.).

Notes et références

  1. Norman Myers, Russell A. Mittermeier, Christina G. Mittermeier, Gustavo A.B. da Fonseca & Jennifer Kent. 2000 Biodiversity hotspots for conservation priorities. Nature 403:853-858.
  2. Martine Todisco (sous la direction de), Monde sauvage : Les 25 sites naturels à protéger, Sélection du Reader's Digest, Paris, Bruxelles, Montréal, Zurich, Octobre 2001, 264 p. ISBN 2-7098-1291-6
  3. Russell A. Mittermeier & Patricio Robles Gil (ed.), Hotspots revisited, Cemex, Mexico, 2004, 390 p. ISBN 968-6397-77-9
  4. Terre sauvage - Vivre la nature !, « Les 34 merveilles du monde par les plus grands photographes », Spécial Numéro 300, Janvier 2014, p. 7.
  5. Kareiva, P. et M. Marvier. 2003. Conserving Biodiversity Coldspots, American Scientist 91:344-351.

Voir aussi

Liens externes

  • [PDF] Texte de la convention sur la diversité biologique
  • (fr) Références documentaires francophones sur la Biodiversité sur Agora 21

Bibliographie

  • R.M. May (1988). How many species are there on earth ? Science, 241 : 1441-1449.
  • R.M. May (1990). How many species ? Philosophical Transactions of the Royal Society, B 330 : 293-304.
  • MAYR Ernst, E.G. Linsley et R.L. Usinger (1953). Method and principles of systematic zoology, McGraw-Hill (New York).
  • Nigel E. Stork (1996). Measuring global biodiversity and its decline. in Biodiversity II. Understanding and Protecting our biological Resources (REAKA-KUDLA M.L., WILSON D.E. & WILSON E.O., dir.), Joseph Henry Press (Washington) : 41-68.
  • World Conservation Monitoring Centre (WCMC) (dir.) (1992). Global Biodiversity. Status of the Earth's living resources. Chapman & Hall (Londres) : xix + 585 p. (ISBN 0-412-47240-6)
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