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Géorgie (pays)

Géorgie (pays)

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Géorgie

საქართველო
Sakartvelo


Drapeau de la Géorgie

Armoiries de la Géorgie
Description de l'image Europe-Georgia.svg.
Devise nationale ძალა ერთობაშია
dzala ertobachia
(en français : La force est dans l'unité)
Hymne national თავისუფლება Tavisoupleba
La Liberté
Administration
Forme de l'État République
Président Guiorgui Margvelachvili
Premier ministre Irakli Garibachvili
Langues officielles Géorgien
Capitale

Tbilissi

41° 42′ 35″ N 44° 47′ 36″ E/41.709765, 44.79332

Géographie
Plus grande ville Tbilissi
Superficie totale 69 700 km2
(classé 119e)
Superficie en eau Négligeable
Fuseau horaire UTC +4
Histoire
Indépendance De l'URSS
Date
Démographie
Gentilé Géorgien(ne)
Population totale (2015[1]) 3 729 500 hab.
(classé 115e)
Densité 67 hab./km2
Économie
PIB nominal 16 125 milliards de $
- 0,01% (115e)
PIB (PPA) (2014) 34 265 milliards de $
- 6,79% (112e)
PIB nominal par hab. (2014) 3 607 $
+ 0,29% (114e)
PIB (PPA) par hab. (2014) 7 666 $
+ 7,12% (114e)
IDH (2012) 0,745 (élevé) (72e)
Monnaie Lari (GEL​)
Divers
Code ISO 3166-1 GEO, GE​
Domaine Internet .ge
Indicatif téléphonique +995

La Géorgie (en géorgien : საქართველო, translittéré en Saqartvelo) est un pays du Caucase, situé sur la ligne de division entre l'Europe et l'Asie. La capitale de la Géorgie est Tbilissi et la monnaie nationale le lari.

L'Histoire de la Géorgie remonte aux royaumes antiques de Colchide et d'Ibérie, qui furent ensuite unifiés. La Géorgie est l'une des premières nations à adopter la religion chrétienne (devenue l'orthodoxie à partir du schisme de 1054) comme religion officielle, au début du IVe siècle. Elle connaît son âge d'or au XIIe siècle, sous le règne de Thamar. Confrontée tour à tour aux Perses, Romains, Byzantins, Arabes, Mongols, Ottomans[2], la Géorgie est annexée seulement au début du XIXe siècle, par la Russie impériale sous Paul Ier, mais récupère son indépendance en 1918. Elle est ensuite incorporée en tant que république de l'Union soviétique.

L'indépendance de la Géorgie est restaurée en 1991. Le pays accumule pendant la décennie 1990 des difficultés économiques et des guerres de sécession (Adjarie qui redevient géorgienne ; Abkhazie et Ossétie du Sud qui quittent le giron géorgien) perdant une importante partie de son ancien territoire. Un nouveau président arrive au pouvoir après la mobilisation pacifique intitulée la Révolution des Roses.

Le pays est membre de l'Organisation des Nations unies, du Conseil de l'Europe, de l'Organisation mondiale du commerce, de la Coopération économique de la mer Noire et de l'Alliance GUAM. La Géorgie tente de devenir un membre de l'OTAN et de l'Union européenne avec laquelle elle a un accord d'association.

La Géorgie a des frontières avec la Fédération de Russie au nord, l'Azerbaïdjan à l'est, l'Arménie au sud et la Turquie au sud-ouest. Le pays couvre un territoire de 69 000 km² ; sa population (sans compter l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud) est en recul, à 3,7 millions d'habitants au 1er janvier 2015.

Étymologie

Statue de saint Georges au sommet d'une colonne place de la Liberté à Tbilissi

Les Géorgiens nomment leur terre, la Géorgie, « Sakartvelo », se nomment eux-mêmes « Kartvelebi » (ქართველები) et appellent leur langue, le géorgien, « kartuli » (ქართული). Plusieurs théories existent quant à l'origine de cette appellation :

  • L'origine étymologique de « Sakartvelo », (littéralement : « le pays de géorgiens »), viendrait le plus probablement de «sa khartv-elo », qui signifie, « le pays des hommes originaires de "khaldi" », ("khartvli", en vieux géorgien), c'est-à-dire la Chaldée, située en Mésopotamie[3].
  • Ce terme pourrait aussi venir de l'ancêtre mythique des Géorgiens, Karthlos, qui est considéré comme le père de la Géorgie, à l'origine du royaume de Kartlie-Ibérie.
  • Mais une autre théorie dit que ces noms sont dérivés du mot ქართkart », en français : « endroit fortifié »[4]).

La dénomination française du pays, Géorgie, vient du terme persan « Gurji » (گرجی). Cette nomination sera utilisée par une très grande partie des autres langues mondiales. La prononciation du nom du pays à l'occidentale venant du préfixe grec geōrg- (γεωργ), on pensait jadis que le nom de Géorgie venait de saint Georges de Lydda (qui est d'ailleurs le saint protecteur du pays). Mais on sait aujourd'hui qu'il vient en réalité du grec γεωργίαgeōrgia »), qui veut dire « agriculture ».

Dans l'Antiquité, on appelait les habitants de l'actuelle Géorgie les Ibères, du nom du royaume dans lequel ils vivaient, l'Ibérie, ce qui troublait les géographes de l'Antiquité qui pensaient que ce nom n'était utilisé que pour les habitants de la Péninsule Ibérique. D'ailleurs c'est cette confusion qui induit certains Géorgiens à faire des Ibériens du Caucase les ancêtres des Ibériens de la Péninsule. Mais en réalité, le nom caucasien d'Ibérie viendrait de celui de la ville géorgienne Sper, aujourd'hui İspir en Turquie.

Gorj, la dénomination persane des Géorgiens, est également la racine des mots turc « Gürcü » et russe (« Gruzin »). La Géorgie est nommée gurjistān en (en persan : گرجستان), « Gürcistan » (Guurdjistân) en turc, « Грузия » (« Grouziïa ») en russe et de même « גרוזיה » (« Grouzia ») en hébreu. Le nom persan vient probablement de « gorg » (« loup »), qui est aussi l'origine du surnom du roi d'Ibérie Vakhtang Ier Gorgassali (« Tête de loup »), car les Anciens considéraient le Gourdjistan comme la Terre des loups.

Les dénominations arméniennes pour Géorgien et Géorgie, respectivement « Vir » et « Virq », viennent d'Ibérie avec la perte du « i » initial et la substitution par le « w » ou le « v » du « b » d'Ibérie.

Histoire

Article détaillé : Histoire de la Géorgie.

Avant le christianisme

Crâne d'Homo georgicus.

D'après les recherches paléontologiques effectuées entre 1999 et 2001, les premiers hominidés, représentés par l'espèce Homo georgicus, apparurent aux frontières du nord transcaucasien il y a environ 1,8 million d'années. Bientôt, l'espèce se développa et de nombreuses cultures se disséminèrent à travers le Caucase, de Trialétie au Koura-Araxe. À la période historique, la Géorgie comme tout le reste du Caucase se trouva dans une position de carrefour entre les puissances qui l'entouraient. Les Scythes ravagèrent la région dès le VIe siècle av. J.-C., invasion suivie d'une annexion iranienne (dynastie achéménide, le premier empire perse). Durant la seconde moitié du IVe siècle av. J.-C., le conquérant Alexandre le Grand atteignit à son tour les frontières de la Géorgie actuelle. Son règne fut une étape marquante vers une société géorgienne unifiée, fait qui ne se produira que plusieurs siècles plus tard.

Pièce de 10 lari commémorant le 3 000e anniversaire de la fondation de l'État géorgien et bas-reliefs du IXe siècle de la cathédrale de Svétitskhovéli.

Au IIIe siècle av. J.-C., la Géorgie était divisée en deux : une partie occidentale, de culture grecque (la Colchide) et une partie orientale et indépendante, l'Ibérie. Alors que la Colchide devait bientôt tomber aux mains de ses puissants voisins (du royaume du Pont à l'empire romain), l'Ibérie, quant à elle, se développait peu à peu jusqu'au point de rivaliser avec l'Arménie pour le contrôle du Caucase. Mais la République romaine disposa bientôt de la faible puissance du petit royaume qui fut vassalisé par Rome jusqu'à l'arrivée des Arsacides aux frontières géorgiennes. Ceux-ci envahirent à leur tour le pays dès le IIe siècle de notre ère. L'Ibérie constitua dès lors une source de conflit, au même titre que l'Arménie, entre l'Empire romain et l'Empire iranien (les parthes).

Entrée de la Géorgie au Moyen Âge

Le roi Mirvan III et son épouse (cathédrale de Samtavissi).

Avec l'arrivée du IVe siècle, la Géorgie orientale changea considérablement. Non seulement l'Ibérie passa directement d'une vassalité sassanide (perse) qui avait succédé à une autre dynastie iranienne, à savoir les Parthes, à une orientation romaine. Mais dès les années 330, la Géorgie se convertit au christianisme apporté par sainte Nino de Cappadoce, une nonne de Jérusalem de la famille de Georges de Lydda qui réussit à convertir le roi Miria III (Mirvan III) et son épouse. Après cet événement, la culture géorgienne se développa à travers la chrétienté et en quelques décennies, elle atteint son apogée en même temps que le royaume ibère, sous le règne de Vakhtang Ier Gorgassali, monarque qui réussit à vaincre à la fois les Perses et les Byzantins, tout comme les lointains Indiens et ses proches vassaux. À la fin du Ve siècle en effet, l'Ibérie et l'ancienne Colchide se sont alliées et les deux royaumes furent ainsi remplacés par un substitut de Géorgie unifiée.

Cet avènement de la puissance ibère fut toutefois anéanti quelques dizaines d'années après la mort du roi Vakhtang Ier, plus précisément dans les années 580, quand la Perse annexa la Géorgie orientale pour en faire une province de son empire. Ce fut le début d'une période trouble de l'histoire de la nation, divisée à maintes reprises entre les Perses, les Byzantins, les Arabes et quelques princes locaux assez puissants pour reprendre provisoirement le titre de roi. À la fin du IXe siècle, après la longue décadence qui suivit les invasions arabes du VIIe siècle, le prince de la Tao Adarnassé IV unifia la Géorgie orientale et prit le titre de « roi des Géorgiens », probablement aidé par son voisin arménien[5].

Le Royaume de Géorgie

Article détaillé : Royaume de Géorgie.

Au début du XIe siècle, le prince Bagration (descendant du premier roi des Géorgiens, Adarnassé IV) Bagrat III d'Abkhazie unifia pour la première fois de son histoire la nation géorgienne, du royaume d'Abkhazie à celui de Kakhétie, rassemblant dans un unique État tous les pays partageant la même religion et la même culture que l'Ibérie. En quelques années, Bagrat III réussit par ailleurs à soumettre bon nombre de ses voisins, dont l'émirat de Gandja. Toutefois, dans des buts politiques, il se sépara de la tradition pro-byzantine de ses ancêtres et, bien au contraire, s'allia avec le Califat fatimide, musulman et contre Constantinople. C'est pour cette raison que la première moitié du XIe siècle sera principalement illustrée par les nombreux conflits militaires entre le royaume de Géorgie et l'empire byzantin.

Chrétiens jetés dans la Koura par les Mongols car ils refusaient d'abjurer leur foi (cathédrale de Samtavissi).
La reine Tamar de Géorgie.

Toutefois, dès la fin des années 1040, ce conflit qui dura deux générations s'arrêta et laissa place à l'ancienne inimitié des Géorgiens et des musulmans, cette fois représenté par l'empire seldjoukide. Une guerre contre ce même empire éclata en 1048, quand les forces alliés de la Géorgie et de Byzance triomphèrent de cette tribu turque à la bataille de Kapetrou. Cet affrontement s'échelonna jusqu'à bientôt se transformer en croisade géorgienne, en raison du caractère religieux de ces guerres. Mais les courtes victoires caucasiennes furent bientôt remplacé par de terribles dévastations de la part des Seldjoukides dans la Géorgie. Dévastations qui ne s'achèveront qu'à la fin du XIe siècle, quand le jeune David IV monta sur le trône. Celui-ci acheva non seulement le retrait des troupes des envahisseurs en dehors de la Géorgie mais conquit d'importantes régions jusqu'à former un empire géorgien. Il unifia les terres situés entre la mer Noire et la mer Caspienne et réalisa la conquête de l'Arménie, de l'Alanie et d'une grande partie des terres circaucasiennes. Sa politique fut par la suite continuée par ses successeurs qui achevèrent la prise du sud transcaucasien au début du XIIIe siècle, sous le règne de la puissante reine Tamar de Géorgie.

Mais bientôt, les monarques ne purent contenir de si grandes parcelles de terres dans un seul et unique pays. Non seulement, plusieurs révoltes nobiliaires éclatèrent, mais en plus, en 1223, les Mongols apparurent aux frontières du pays et vainquirent la monarchie géorgienne en quelques décennies. Il faut attendre la fin du XIIIe siècle pour que le royaume reprenne légèrement de sa gloire passée, mais cela n'empêcha pas l'instauration d'un royaume indépendant en Géorgie occidentale dans les années 1270. Petit-à-petit, la Géorgie sombra dans le déclin et les Mongols furent remplacés d'abord par les Timourides, puis par les Turcomans. Devenue unique région chrétienne du Moyen-Orient à la chute de Trébizonde en 1461, la Géorgie dut finalement se diviser en trois entités distinctes.

La division

Article détaillé : Division du royaume de Géorgie.
Vakhtang VI de Karthli, dernier roi de la dynastie de Moukhran.

En 1478, Constantin II accéda au trône géorgien dans une période de guerre civile et de chaos intérieur. Une dizaine d'années plus tard, en 1490, un grand conseil national proclama la division officielle du royaume de Géorgie, qui laissa place à trois entités : l'Iméréthie (ouest), dirigée par Alexandre II, le Kartli (centre) qui resta aux mains de Constantin II, et la Kakhétie (est), qui revint au prince Alexandre Ier. À partir de cette période, les trois royaumes ne furent guère plus que des vassaux des puissances musulmanes qui les entouraient : les empires perse et ottoman.

À cette époque, la division de la Géorgie fit profiter aux États vassaux de la Ciscaucasie de se proclamer indépendants. Toutefois, ils furent bientôt remis sur place lorsque les Ottomans annexèrent (de jure) ces régions, entourant désormais la totalité de la Géorgie occidentale. Bientôt, l'Iméréthie sombra à son tour dans le chaos quand la noblesse réussit (notamment grâce à la conversion de ces nobles à l'Islam) à gagner de la puissance. En à peine un demi-siècle, l'Abkhazie, la Svanétie, la Mingrélie et la Gourie devinrent indépendantes (de facto) vis-à-vis de Koutaïssi, dont les rois furent par la suite des instruments et des pantins des puissants princes Dadiani de Mingrélie, qui n'hésitaient pas à se proclamer monarques à leur tour quand le moment se présentait.

Les deux autres royaumes géorgiens, le Kartli et la Kakhétie, étaient, quant à eux, sous une administration plus stable, quoiqu'imparfaitement répartie. Dans ces deux régions transcaucasiennes, les guerres civiles étaient très courantes et souvent, des tentatives d'unification par la force étaient organisées. Le Shah de Perse, qui n'était officiellement que le suzerain, nommait également le roi de ces provinces et avait le pouvoir de le chasser du trône quand il était jugé coupable d'insoumission. C'est ainsi que plusieurs monarques périrent dans le martyr, notamment en raison de leur foi chrétienne orthodoxe. Au XVIIe siècle, la dynastie de Moukhran accéda au trône de Kartli et une nouvelle période commença dans l'histoire de la Géorgie orientale. La plupart du temps, les monarques de cette dynastie tentèrent de recréer un royaume unifié de Géorgie, tentative qui fut dans les faits réalisée quand le roi Vakhtang V réussit à placer sur les trônes de Kakhétie et d'Iméréthie ses propres enfants, qui furent toutefois chassés du trône en quelques années à la suite d'une pression des Turcs.

Le XVIIIe siècle fut une éphémère période de renaissance pour la Géorgie. À l'ouest, les monarques d'Iméréthie avaient petit-à-petit réussi à regagner leur pouvoir héréditaire, tandis que la culture géorgienne se développa énormément à l'est du pays, culture qui était de tradition locale avec quelques influences de culture persane. L'imprimerie fut importée au début du siècle et les premières relations avec le nouvel empire russe (également chrétien orthodoxe) se développèrent à cette période. Ces relations se renforcèrent de plus en plus, irritant la Perse séfévide, qui n'hésita pas à détrôner la dynastie de Moukhran pour placer des princes de Kakhétie sur le trône de Kartli. Cela contribua notamment à la formation d'un nouveau royaume géorgien unifié dans les années 1760 dans l'est du pays.

Entre annexion et indépendance

Ilia Tchavtchavadzé, écrivain géorgien du XIXe siècle.

En 1762, la Géorgie orientale fut en effet unifiée sous un seul sceptre, celui du roi Héraclius II, qui fonda ainsi le Royaume de Kartl-Kakhétie, probablement dans un espoir de reconquête de l'indépendance perdue vis-à-vis des Perses. C'est pourquoi, en 1783, le roi signa à Gueorguievsk un traité de protection et de coopération militaire bilatérale avec l'empire russe de Catherine II, qui se posait désormais en suzeraine de la Géorgie. Toutefois, ce traité n'empêcha pas les Perses d'Agha Mohammad Shah de ravager le pays et de prendre la capitale, Tbilissi, qui fut complètement brûlée en 1795. Trois années plus tard, le roi Georges XII succéda à son père sur le trône géorgien et son court règne fit reconfirmer le traité de Gueorguievsk. Mais quand la mort de ce monarque arriva à son tour en 1800, la Russie n'hésita pas à annexer le royaume de Kartl-Kakhétie, qui devint une simple province de l'empire d'Alexandre Ier. Mais il a fallu attendre la signature du traité de Golestan (1828) pour que l'empire perse perde définitivement toutes les villes et villages de Géorgie, incluant toutes les villes et villages situés sur la côte de la mer Noire.

Ce dernier profita alors de sa nouvelle situation pour continuer son chemin dans le Caucase. En 1813, l'émirat de Gandja fut annexé à l'empire et le khanat d'Erevan dut se soumettre en 1828, après un siège d'une année. Puis bientôt, l'Iméréthie devint la dernière cible du gouvernement russe. Après une courte guerre, le roi Salomon II fut emprisonné et transporté à Tbilissi, avant de rejoindre l'Empire ottoman. Bientôt, toutes les principautés géorgiennes indépendantes (Abkhazie, Svanétie, Moukhran…) furent également annexées par l'empire russe. Dès lors, Saint-Pétersbourg créa la Vice-royauté du Caucase avec pour centre administratif Tbilissi, vice-royauté qui sera divisée en gouvernorat, dont celui de Géorgie-Iméréthie.

Mais la période d'annexion russe fut également une époque de développement de la société et de la culture géorgienne. À cette période, en effet, maintes églises furent restaurées, des écoles furent créées et la littérature géorgienne accéda à son apogée, notamment grâce aux écrivains Ilia Tchavtchavadzé et Akaki Tsereteli, dont les œuvres sont encore aujourd'hui des références en la matière. Toutefois, alors que la culture transcaucasienne se réorientait vers le christianisme orthodoxe (se séparant de la tradition persane qui dominait le pays durant près de cinq siècles), le nationalisme fit également son apparition. Plusieurs révoltes se produisirent durant le XIXe siècle et le socialisme fut introduit en Géorgie dès l'émancipation des serfs de Géorgie en 1865. La mort controversée du prince Dimitri Kipiani en 1887 fit également éclater des manifestations antirusses dans toute la Géorgie et bientôt, les Géorgiens profitèrent de la mauvaise situation en Russie pour se proclamer indépendants.

Nicolas Tchkhéidzé, président des Assemblées parlementaires transcaucasiennes (1918) et géorgiennes (1918 à 1921)

La Fédération de Transcaucasie, la République démocratique de Géorgie

Le drapeau de la Première République indépendante de Géorgie.
République démocratique de Géorgie.
Article détaillé : République démocratique de Géorgie.

En novembre 1917, après la Révolution russe d'octobre, les pays transcaucasiens refusent de reconnaître l'autorité du pouvoir bolchevique de Petrograd : la présidence du Haut commissariat à la Transcaucasie est confiée à Evguéni Guéguétchkori[6](ancien député représentant la Géorgie à la Douma russe). Le 10 février 1918, une Assemblée parlementaire transcaucasienne, dite Sejm, présidée par Nicolas Tchkhéidzé[7](ancien président du Comité exécutif du Soviet de Petrograd, de février à octobre 1917) confirme Evguéni Guéguétchkori dans ses fonctions. Le 9 avril, la Sejm proclame l'indépendance de la République démocratique fédérative de Transcaucasie et confie la responsabilité de son exécutif à Akaki Tchenkéli[8] (Akaki Tchkhenkéli), ancien député représentant la Géorgie à la Douma russe. La cohabitation des trois peuples sud-caucasiens -arménien, azerbaïdjanais et géorgien- se heurte aux sentiments nationalistes : à peine un mois plus tard, (le ), l'indépendance de la République démocratique de Géorgie est proclamée au nom de tous les partis par Noé Jordania[9] porte-parole du Conseil national géorgien (ancien président du Soviet de Tiflis et l'un des leaders du Parti ouvrier social-démocrate géorgien). Deux jours plus tard, l'Arménie et l'Azerbaïdjan proclament leur indépendance à leur tour.

Noe Jordania, proclame l'indépendance de la Géorgie le 26 mai 1918 : il sera président des 2e et 3e gouvernements.

Nicolas Tchkhéidzé devient président de l'Assemblée parlementaire provisoire de la République démocratique de Géorgie, Noé Ramichvili[10] premier président de gouvernement et Noé Jordania deviendra 2e et le 3e présidents de gouvernement. L’État géorgien peut renaître. En à peine trois années, une constitution moderne est créée, la reconstruction nationale est entreprise et de multiples réformes sont mises en œuvre afin d'acheminer la Géorgie vers la démocratie. La situation géopolitique de la Géorgie de l'époque, conflit potentiel avec la Turquie, lui font solliciter la protection des forces de la Triplice : les troupes allemandes débarquent à Batoumi, une des villes qui sera plus tard promise par le pouvoir bochevique à l'empire ottoman. La fin de la Première Guerre mondiale change la situation : l'armée britannique prend le relais provisoirement de l'armée allemande. Entre 1918 et 1921, la Turquie, l'Arménie et à l'Azerbaïdjan entrent en conflit pour des questions frontalières, la Russie pour des questions plus existentielles. En mai 1920, le gouvernement bolchevique russe de Moscou signe un traité de paix avec le gouvernement social-démocrate géorgien de Tbilissi. En janvier 1921, les alliés de la Triple-Entente reconnaissent "de jure" la République démocratique de Géorgie. Malgré une coopération déclarée et une reconnaissance mutuelle de la part de la Russie soviétique, malgré la reconnaissance internationale, l'Armée rouge envahit le territoire géorgien en et met fin à la République démocratique de Géorgie en mars 1921. La classe politique et la classe militaire émigrent, pensant pouvoir reconquérir le pays de l'extérieur.

Article détaillé : Émigration géorgienne vers la France.
Joseph Staline, dirigeant soviétique d'origine géorgienne.

La République socialiste de Géorgie, la République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie

Articles détaillés : Invasion soviétique de la Géorgie et République socialiste soviétique de Géorgie.

Après l'invasion soviétique, la République socialiste soviétique de Géorgie fut proclamée. Il y eut alors un bras de fer entre les différentes factions de Moscou dirigées par Lénine et Staline, durant l'Affaire géorgienne des années 1920, qui mènera également à la perte de près d'un tiers des territoires géorgiens au profit de ses différents voisins. En , l'URSS est proclamée et la RSG devint une des trois républiques de la République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie, dissoute à son tour en 1936.

En 1927, Staline arriva à la tête de l'Union soviétique après avoir procédé à des éliminations politiques. À partir de cette époque, la destinée de la Géorgie changea. En effet, le dictateur soviétique était né sous le nom de Joseph Djoughachvili à Gori, en Géorgie et c'est notamment pour cette raison que le statut de la région changea considérablement. Dans les années 1930, après avoir supprimé toute opposition anticommuniste, le gouvernement de Moscou fit de la Géorgie un lieu de détente pour l'intelligentsia soviétique. Puis peu à peu, la contrée se développa et après la Deuxième Guerre mondiale, plusieurs dirigeants du monde (dont Georges Pompidou, Fidel Castro…) visitèrent le pays. À la mort de Staline en 1953, son successeur Nikita Khrouchtchev entama une politique qui consistait à supprimer le culte de la personne de l'ancien chef d'État. Pour cette raison, plusieurs manifestations et révoltes éclatèrent à Tbilissi, et chacune d'entre elles fut brutalement arrêtée. Bientôt, une opposition se développa et à partir des années 1970, un sentiment nationaliste fort se développa en Géorgie. En 1990, finalement, la RSS de Géorgie fut dissoute et remplacée par le Conseil suprême.

Période post-soviétique

Articles détaillés : République de Géorgie (1991-1992), Conseil militaire de Géorgie et État de Géorgie (pays).
Les deux drapeaux géorgiens : celui de l'État et celui de la religion chrétienne géorgienne, à l'entrée du monastère d'Alaverdi.

La Géorgie proclama son indépendance le et nomma comme chef d'État Zviad Gamsakhourdia. Or, quelques mois seulement après son arrivée au pouvoir, une opposition se développa contre son régime, jugé trop autoritaire. Entretemps, le gouvernement avait profité de cette situation pour supprimer l'autonomie de l'oblast d'Ossétie du Sud qui fut intégrée à la région de Mtskheta-Mtianétie. Cette action poussa les autochtones ossètes à se rebeller contre le gouvernement et des affrontements militaires firent des dizaines de morts jusqu'à la fin de l'année. Finalement, les troupes nationales perdirent le contrôle du conflit quand les séparatistes, soutenus par la Russie, proclamèrent leur indépendance le 28 novembre.

Edouard Chevardnadzé, chef d'État de la Géorgie de 1992 à 2003.

Plus tard dans l'année, les membres de l'opposition s'armèrent quand le commandant limogé de la Garde nationale Tenguiz Kitovani rejoignit le camp anti-Gamsakhourdia. À la fin du mois de , ils avaient commencé le siège du Parlement qui sera pris le , date du coup d'État qui amena l'exil du Président Gamsakhourdia chez ses voisins caucasiens. À ce moment, un Conseil d'État fut formé et l'ancien chef du parti communiste géorgien Édouard Chevardnadzé fut choisi pour chef du Conseil intérimaire. Celui-ci poursuivit la guerre en Ossétie du Sud et, au lieu d'atténuer les conflits séparatistes, envoya des troupes géorgiennes en Abkhazie pour réprimer les nationalistes qui viraient vers le sécessionnisme à leur tour. Mais Tbilissi se heurta à une opposition armée et soutenue logistiquement par la Russie. En un peu plus d'une année, la guerre fut achevée et les séparatistes, après avoir déclaré à leur tour leur indépendance, se livrèrent à un nettoyage ethnique des Géorgiens présents sur leur territoire. À la suite de cette défaite, Tbilissi tenta de se rapprocher politiquement de la Russie qui s'accorda à lui envoyer une aide militaire pour combattre les nouveaux opposants menés par Gamsakhourdia qui avait établi un gouvernement en-exil à Zougdidi. Cette ville fut par la suite prise par les autorités géorgiennes en novembre 1993 et un mois plus tard Zviad Gamsakhourdia fut retrouvé mort dans le village de Khiboula.

La défaite du nouveau gouvernement géorgien face aux séparatistes fit monter leur impopularité chez le peuple dont une partie continua à se battre en l'honneur de Gamsakhourdia. En 1995, de nouvelles élections furent organisées et, à la suite de celles-ci, le Conseil d'État fut dissous et Édouard Chevardnadzé devint président de la République. Sa présidence fut notamment caractérisée par une longue crise économique qui attisa l'ire de plusieurs membres du gouvernement soutenus par les capitalistes occidentaux contre lui. En 2000, il fut réélu à la présidence de la République mais ne put empêcher plusieurs partis d'opposition de se former. Par une dernière tentative, il essaya d'orienter sa politique en direction de l'Occident, notamment en concluant une alliance militaire avec les États-Unis, mais en novembre 2003 le peuple se révolta et mena la Révolution des Roses qui aboutit à la destitution de Chevardnadzé. Un gouvernement intérimaire fut alors constitué et en janvier 2004, Mikheil Saakachvili fut élu à la présidence.

Symbole d'intégration dans l'OTAN affiché de façon permanente par le Mouvement national démocrate, signe de la nouvelle politique du gouvernement géorgien, avenue Roustaveli, devant le Parlement.

Ce dernier entama une ouverture économique et conclut des alliances avec les pays arabes et occidentaux qui redressèrent la situation financière critique. Saakachvili mit en œuvre également une politique anti-russe et pro-occidentale ; en particulier, la Géorgie demanda son adhésion à l'OTAN avec l'Ukraine. Mais cela ne régla pas la situation des provinces sécessionnistes, qui n'étaient toujours pas reconnues sur le plan international. Les échecs des tentatives de réunification du pays entraînèrent de nombreuses manifestations en novembre 2007 et Mikheil Saakachvili dut démissionner un mois plus tard pour organiser des élections présidentielles anticipées. Il fut à nouveau élu en janvier 2008, malgré une grande impopularité.

À partir de cette réélection, les affrontements militaires entre les séparatistes abkhazes et sud-ossètes et les Géorgiens se multiplièrent. En avril 2008, une crise aérienne opposa Tbilissi à l'Abkhazie, tandis que quelques mois plus tard une bombe tua des policiers géorgiens à la frontière sud-ossète. Dans la perspective de rétablir le contrôle sur ses deux régions, Tbilissi décida de récupérer militairement l'Ossétie du Sud en opérant un assaut sur Tskhinvali visant les points stratégiques contrôlés par des Russes. Mais l'armée russe répliqua aussitôt et neutralisa l'armée géorgienne puis occupa une partie de la Géorgie à partir de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud[11]. Ce fut la deuxième guerre d'Ossétie du Sud. Ce conflit s'acheva deux semaines plus tard mais reste un sujet de forte tension entre Tbilissi et Moscou, qui avait reconnu au mois d'août 2008 les indépendances de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud. L'exemple de Moscou fut alors suivi seulement par le Nicaragua un mois plus tard et par le Venezuela un an plus tard, puis par Nauru en 2009 et Tuvalu en 2011[12]. Le , le parlement géorgien déclare l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud comme des « territoires sous occupation russe ». En outre, cette guerre a accru le nombre de réfugiés intérieurs.

Le , la Géorgie rompit toute relation diplomatique avec la Fédération de Russie ; le gouvernement suisse accepta de représenter les intérêts de la Géorgie à Moscou via une section des intérêts géorgiens[13].

Après la fermeture de la frontière russo-géorgienne à la suite de la guerre, un seul point de passage a été rouvert en mars 2010, celui de Kazbegi-Zemo Larsi, sur la Route militaire géorgienne[14].

Le 16 mai 2012, le Parlement de Géorgie déménage de Tbilissi à Koutaïssi, la deuxième ville du pays. Tbilissi reste la capitale officielle.

Le 27 octobre 2013, Guiorgui Margvelachvili remporte l'élection présidentielle de 2013, battant le candidat du parti du président Saakashvili, David Bakradze.

Le 27 juin 2014, la Géorgie signe un accord d'association avec l'UE, en même temps que l'Ukraine et la Moldavie. Cet accord prévoit la mise en place d'une zone de libre-échange entre la Géorgie et l'UE[15].

La Géorgie est devenue en juillet 2014 observateur associé de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) lors du sommet de Dili[16].

Géographie

Article détaillé : Géographie de la Géorgie.

La Géorgie est située sur la ligne de division entre l'Europe et l'Asie, dans la région du Caucase. Son territoire étant majoritairement au sud du Grand Caucase, elle est généralement considérée comme faisant partie culturellement et historiquement de l'Europe.

Géographie physique

Carte topographique de la Géorgie

La Géorgie est un pays montagneux et subtropical d'une superficie de 69 700 km² (avec l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud). Le pays a des frontières communes terrestres avec quatre pays : la Russie au nord (723 km), l'Azerbaïdjan à l'est (322 km), l'Arménie au sud (164 km) et la Turquie au sud-ouest (252 km). À l'ouest, le pays est bordé par la mer Noire. Aujourd'hui, la Géorgie est en conflit au nord avec les indépendantistes dans les provinces d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, tandis qu'au sud-est, le gouvernement azerbaïdjanais réclame l'intégration à son territoire du complexe monastique de David Gardja depuis la chute de l'Union soviétique en 1991.

La Géorgie est un des trois pays de la Transcaucasie, subdivision régionale du Caucase, avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Le pays est principalement montagneux, mais certaines contrées du pays sont dominées par d'autres paysages, tels que le Plateau de Djavakhétie, à la frontière arménienne. Au nord, par contre, la frontière russe est une véritable frontière naturelle composée d'une grande chaîne de montagnes, le Grand Caucase, par opposition au Petit Caucase, qui occupe la partie sud du pays. Les troisième et quatrième plus hauts sommets du Caucase avec le mont Chkhara (5 058 m) et le Kazbek (5 047 m) se trouvent en Géorgie.

Le gouffre de Krubera-Voronja, situé en Abkhazie, est le gouffre naturel le plus profond connu du monde. Il dépasse les 2000 mètres de profondeur.

Les villes, les villages et les communautés rurales sont généralement construites en hauteur, sauf quand elles sont situées au bord de la mer Noire, comme Sokhoumi, Poti et Batoumi. Ainsi, la capitale Tbilissi est située à une altitude moyenne de 572 mètres, tandis que certains villages sont situés dans les montagnes les plus hautes du Caucase, rendant difficile leur accès et conduisant à une autarcie et une culture différente de celle du reste du pays, héritière des temps anciens et des croyances païennes de l'Antiquité. D'un certain côté, cette situation était très profitable aux habitants du pays : en effet, la Géorgie ayant été une terre de pillages, de ravages et d'invasions durant toute son histoire, ceux qui habitaient dans ces montagnes étaient épargnés, d'où la conservation de certains édifices religieux datant du Haut-Moyen Âge.

L'église de la Trinité du village de Guerguétie, à 2 170 m d'altitude.

La Géorgie est traversée par de nombreux fleuves et cours d'eau. Le principal est le Mtkvari (ou Koura) qui a un cours de 1 515 km et qui prend sa source au nord-est de la Turquie, avant de traverser la capitale géorgienne Tbilissi et se jeter dans la mer Caspienne, en Azerbaïdjan. Il y a également d'autres rivières importantes telles l'Alazani et le Rioni. Toutefois, aucune d'elles n'est navigable. Depuis les années 1990 elles sont équipées d'usines hydroélectriques.

Le climat de la Géorgie est subtropical à l'ouest et méditerranéen à l'est. La chaîne du Grand Caucase modère ses variations en servant de barrière contre l'air froid venant du nord. L'air chaud et humide de la mer Noire se déplace facilement dans les plaines côtières de l'ouest. Le climat varie en fonction de la distance à la mer Noire et de l'altitude. Le long de la côte de la mer Noire, de l'Abkhazie à la frontière turque, et dans la région dite Kolkhida (basses terres intérieures de la côte), les caractéristiques dominantes du climat subtropical sont une humidité élevée et de fortes précipitations (1 000 à 2 000 mm par an, le port de la mer Noire Batumi reçoit 2 500 mm par an). Plusieurs variétés de palmiers poussent dans ces régions, où la température moyenne passe de 5 °C en hiver à 22 °C en été. Les plaines de l'est de la Géorgie sont abritées des influences de la mer Noire par les montagnes qui offrent un climat plus continental. La température en été est en moyenne de 20 à 24 °C, les températures hivernales de 2 à 4 °C. L'humidité est plus faible, et la pluviométrie moyenne 500 à 800 mm par an. Un climat alpin est présent dans les montagnes de l'est et de l'ouest, entre 2 100 et 3 600 m, ainsi qu'une région semi-aride sur le plateau Iori dans le sud-est. À haute altitude, les précipitations sont parfois deux fois plus importantes que dans les plaines orientales et de la neige et de la glace sont présentes toute l'année.

Les tremblements de terre et des glissements de terrain dans les zones montagneuses sont une menace importante pour la vie et les biens. L'une des plus anciennes traces historique d'activité sismique en Géorgie date de 1088, quand un tremblement de terre détruisit villes et forteresses sous le règne de Georges II ; cela servira, entre autres choses, de prétexte à sa destitution l'année suivante. Plus récemment, on peut citer le tremblement de terre de Gori de 1920 ou bien les glissements de terrain en Adjarie en 1989 qui ont déplacé des milliers de personnes dans le sud-ouest de la Géorgie. En 1991, deux tremblements de terre ont détruit plusieurs villages dans le centre-nord de la Géorgie et en Ossétie du Sud.

Environnement, faune et flore

Article détaillé : Biodiversité du Caucase.

La Géorgie abritait autrefois une population de loups, d'ours bruns et de lynx particulièrement importante. Aujourd'hui, celle-ci a fortement diminué mais certaines espèces restent encore bien présentes sur le territoire. Écureuils, cerfs et renards cohabitent dans les forêts mixtes de feuillus. Chamois, bouquetins et mouflons peuplent le haut des alpages, tandis qu'un peu partout, vit une faune ornithologique particulièrement riche. On peut également, entre autres espèces, observer le faucon pèlerin, le vautour fauve, le busard mais aussi le vautour noir d'Eurasie ou l'aigle royal. Le littoral accueille quant à lui des colonies de pélicans et de cigognes. Par ailleurs, le célèbre faisan de Colchide a été nommé en raison de sa découverte dans l'ouest du pays.

Faisan de Colchide (Phasianus colchicus)

La Géorgie compte de nombreux parcs et réserves naturels abritant des espèces végétales d'une grande diversité. Parmi eux, Borjomi (la réserve de l'Est), le parc national Kharagaouli, ou le site protégé d'Eroutchétie. Le climat et le relief étant différents d'une région à l'autre, la flore s'est adaptée et varie en fonction du milieu. C'est pourquoi on peut apercevoir, aussi bien des forêts de feuillus composées de châtaigners, de chênes, de hêtres et d'érables, que des forêts mixtes et de conifères, en altitude. Sur le littoral de la mer Noire, on a l'occasion de voir essentiellement des plantes exotiques. La Géorgie est également la terre de plus de 6 330 variétés de champignons. Officiellement, la flore géorgienne comprend entre 4 200 et 4 500 espèces vasculaires, 675 types de mousses, 738 lichens et 1 763 algues.

Malgré cette richesse sauvage, le domaine environnemental au sein de la société géorgienne n'est toutefois pas bien développé. À partir des années 1980, la pollution de la mer Noire a grandement nui à l'industrie touristique en Géorgie. Cette pollution est due en majorité au traitement insuffisant des eaux usées. À Batoumi, par exemple, 18 % des eaux usées sont traitées avant d'être rejetées dans la mer. On estime que 70 % de la surface de l'eau contient des bactéries nocives pour la santé auxquels le taux élevé des maladies intestinales est attribué. La guerre en Abkhazie du début des années 1990 a fait d'importants dégâts à l'habitat écologique propre à cette région. À d'autres égards, les experts ont considéré les problèmes d'environnement de la Géorgie moins graves que ceux des anciennes républiques soviétiques plus industrialisées. Résoudre les problèmes de la Géorgie en matière d'environnement n'était pas une priorité du gouvernement national de l'époque post-soviétique. Cependant, en 1993 le ministre de la Protection de l'environnement a démissionné pour protester contre cette inactivité. En janvier 1994, le Conseil des Ministres a annoncé un nouveau système de surveillance de l'environnement. Ce système inter-ministériel permet de centraliser des programmes distincts sous la direction du ministère de la Protection de l'environnement. Le système comprendrait un centre de l'environnement et de l'information et une agence de la recherche. Le petit contingent du Parti vert a poussé le Parlement à aborder ces questions.

Géographie administrative et division territoriale

Article détaillé : Divisions administratives de Géorgie.

La Géorgie est subdivisée en neuf régions, nommées mkhare (მხარე), deux républiques autonomes (ავტონომიური რესპუბლიკა) et une Ville (k'alak'i) :

  1. République autonome d'Abkhazie
  2. Mingrélie et Haute-Svanétie
  3. Gourie
  4. République autonome d'Adjarie
  5. Racha-Lechkhumi et Kvemo Svaneti
  6. Iméréthie
  1. Samtskhe-Djavakheti
  2. Shida Kartli
  3. Mtskheta-Mtianeti
  4. Kvemo Kartli
  5. Kakhétie
  6. Ville de Tbilissi

Le statut administratif actuel de la République de Géorgie est issu de la série des décrets gouvernementaux des années 1994-1996, faits dans un cadre temporaire, en attendant la résolution définitive des conflits avec les indépendantistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud. Jusque-là, la Géorgie avait hérité de la division organisée au temps du Conseil suprême de la Géorgie de Zviad Gamsakhourdia (1990-1991) qui avait fait débuter le conflit osséto-géorgien en annulant le statut de l'Oblast autonome d'Ossétie du Sud le . Par ailleurs, depuis que Mikheil Saakachvili est arrivé au pouvoir en 2004, de nouvelles tentatives de négociations ont été enclenchées. L'une des propositions de Tbilissi est actuellement de fournir un statut de république autonome à l'Ossétie du Sud, au sein d'une « Fédération de Géorgie ». Un processus pour la création d'une telle entité est mis en route le et une entité provisoire d'Ossétie du Sud prônant pour un tel statut entretient un « gouvernement alternatif » de la région depuis avril 2007.

Les relations avec les autres régions autonomes ont également été très tendues. Avec la guerre civile géorgienne du début des années 1990, l'Adjarie décida de fermer ses frontières de facto avec la Géorgie et devint dans les faits une région indépendante, dirigée par un musulman, Aslan Abachidzé. La situation perdure jusqu'à la Révolution des Roses et le bras de fer politique atteint son paroxysme en mai 2004, quand les derniers ponts reliant l'Adjarie à la Géorgie furent détruits. Finalement, à la suite de manifestations de masse à Batoumi, Abachidzé dut quitter la Géorgie et se réfugier à Moscou, d'où il fut condamné à 15 ans de prison in absentia.

L'Abkhazie, quant à elle, est dirigée par des indépendantistes depuis la prise de Sokhoumi le , qui fut suivie par un nettoyage ethnique des Géorgiens de la région, qui représentaient pourtant la majorité de la population abkhaze depuis le XIXe siècle[17]. Jusqu'à la Deuxième Guerre d'Ossétie du Sud, le gouvernement de Tbilissi contrôlait toujours la vallée de Kodori, renommée la Haute-Abkhazie. Toutefois, à la suite de la bataille de la Vallée de Kodori (9 août - ), les séparatistes abkhazes aidés par les Russes finirent par reprendre possession de la région.

Plus récemment, des problèmes réapparaissent en Samtskhe-Djavakheti, dont la majorité ethnique des Arméniens demande une autonomie vis-à-vis de Tbilissi, accusant le gouvernement géorgien de vouloir « géorgianiser » la région. Cela entraîna notamment un refroidissement des relations avec l'Arménie où il y eut plusieurs manifestations pour une autonomie des Arméniens de Géorgie depuis le début de l'année 2009.

Population, démographie et culture

Démographie dans l'histoire

Article détaillé : Démographie de la Géorgie.
Évolution démographique

La population de la Géorgie varia sans cesse avec le cours de l'histoire du pays, en fonction des frontières instables et généralement non-naturelles de la nation. Au Moyen Âge, le peuple géorgien dut probablement acquérir un pic relatif durant la période appelée Âge d'Or (XIIe-XIIIe siècles), mais les nombreuses invasions des Mongols, des Turcs, des Perses et les ravages causés par les raids des tribus caucasiennes des Ossètes et des Daghestanais causèrent une baisse de la population nationale durant toute la période comprise entre le XIIIe et le XIXe siècle. Le roi Héraclius II (1762-1798) dut même encourager la fondation de colonies grecques et arméniennes dans son royaume pour tenter de redresser la situation économique désastreuse causée par la double guerre contre les Ottomans et les Perses Afsharides.

Quand la Géorgie fut annexée par la Russie impériale au début du XIXe siècle avec le reste du Caucase, de nombreux colons russes et étrangers vinrent s'installer dans la région et la fin des raids des Caucasiens au milieu du siècle garantit une stabilisation de la population qui commença petit à petit à s'augmenter. Finalement, en 1919, lors de l'indépendance de la République démocratique de Géorgie, la population s'élevait à 2 500 000 habitants, dont les Abkhazes et les Ossètes qui demandaient déjà leur autonomie, aidés par les Bolcheviks. Durant la période soviétique, le nombre d'habitants au sein de la République socialiste soviétique de Géorgie ne cessait de monter et une forte « géorgianisation » (ou plutôt « soviétisation ») chez certaines minorités ethniques du pays fut opérée par les autorités communistes de Tbilissi. Ainsi, durant toute la période socialiste (et peut-être avant), les Abkhazes étaient largement minoritaires dans leur propre Abkhazie, ne représentant que 30 % de la région en 1926, 15 % en 1959 et 17,8 % en 1989. Dans un cadre plus large, la population ethniquement géorgienne augmenta considérablement au niveau national, composant plus de 73 % de la population à la chute de l'Union soviétique (chiffre qui ne cesse d'augmenter depuis).

Toutefois, la guerre civile, les nettoyages ethniques faits par les Abkhazes, et les nombreux conflits internes des années 1990 firent baisser la population du pays considérablement. C'est ainsi que du pic national de 5,5 millions d'habitants en 1992, le pays passe à 4,5 millions en 2002, les départs provenant à 90 % des minorités. Mais la Révolution des Roses apporta une certaine amélioration dans le domaine de la démographie de la Géorgie. En 2008, la population était de 4 630 841 habitants, avec l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud. En 2015, selon le recensement géorgien de 2014, la population est encore en baisse, s'établissant à 3,73 millions, hors républiques séparatistes.

Diaspora et Immigration

La diaspora géorgienne est l'ensemble des communautés de Géorgiens vivant à l'étranger. Pour la plupart de ces communautés, une longue histoire est liée à leur fondation. D'après les récents recensement, la population géorgienne à l'étranger s'élevait à 3 937 200 personnes. Avec pas moins de 1 500 000 Géorgiens, la Turquie est aujourd'hui le pays qui possède la plus grande communauté géorgienne du monde. Presque la moitié de ces Géorgiens viennent d'Adjarie et durent se réfugier en Turquie en trois grandes vagues : 1829 (annexion de plusieurs territoires géorgiens par l'empire ottoman), 1878 (fin de la guerre russo-turque) et 1921 (fin des prétentions de la Turquie sur l'Adjarie et arrivée de la plupart des musulmans du sud-ouest géorgien dans le pays). Pour cette raison, la Turquie et la Géorgie ont toujours essayé d'entretenir des relations amicales depuis la fin de l'Union soviétique.

Alexandre Bagration-Imeretinski

Il existe aussi d'importantes communautés en Russie et en Iran, où se trouvent 1 000 000 de Géorgiens dans chacun des deux pays. Mais alors que les Géorgiens d'Iran furent déportés de force par milliers au XVIIIe siècle lors des invasions du Shah Abbas Ier de Perse, ceux de Russie ont plutôt des origines politiques. Les premiers Géorgiens à arriver en Russie datent probablement de l'exil du roi Artchil Ier d'Iméréthie. Le fils de ce dernier, Alexandre Bagration-Imeretinski (1674-1711) fonda par ailleurs une communauté géorgienne à Vsesviatskoï, avant de créer le premier centre d'imprimerie géorgienne de l'histoire, à Moscou. Une seconde vague arriva à Moscou avec le roi Vakhtang VI, quand celui-ci fut détrôné par les Perses en 1724. Il apporta avec lui plusieurs grands nobles qui fondèrent de nouvelles familles géorgiennes russifiées (Eristoff, Davidov, Yachvili…). Les Géorgiens d'Israël ont eux-aussi une ancienne histoire. Ils seraient probablement arrivés en Terre sainte lors de la célèbre Âge d'Or de la Géorgie (1156-1242), quand les souverains chrétiens du Caucase parrainaient la fondation de monastères dans les terres des Croisades. D'un autre côté, les nombreux Juifs de Géorgie ont également leur histoire et d'après certaines légendes, les premiers Israélites qui arrivèrent dans le Caucase datent de la prise de Jérusalem par le roi babylonien Nabuchodonosor II en -586.

Les émigrations vers l'Europe sont contemporaines, singulièrement vers la France même si les Royaumes de Géorgie envoyèrent à François Ier et à Louis XIV des émissaires afin d'obtenir le soutien d'une nation chrétienne face à la pression musulmane. Après une première vague de fils de famille, d'artistes et d'hommes politiques qui fuirent l'Empire russe tsariste au début du XXe siècle, une deuxième vague rejoignit l'Europe (France, Pologne, Allemagne, Suisse...) à la suite de l'invasion du territoire géorgien par les armées de la Russie soviétique ; les présidents et vice-présidents du Parlement (Nicolas Tchéidzé, Ekvtimé Takhaichvili et Samson Pirtskhalava), le président du gouvernement Noé Jordania et ses ministres, ainsi que l'essentiel de la classe politique s'installèrent en exil à Leuville-sur-Orge[18] en Seine-et-Oise; les militaires s'installèrent plutôt en Pologne afin d'intégrer l'armée du général Pilsudski en lutte contre les bolcheviks. L'insurrection nationale de 1924, et son échec, déclenchent une troisième vague d'exil, composée de jeunes insurgés civils et de jeunes militaires ; au total 1200 réfugiés géorgiens étaient recensés par la Préfecture de Police de Paris à la fin des années 1920. Une « Éparchie de Sainte-Nino », entité religieuse composée de Géorgiens orthodoxes et dépendant du Patriarcat de Constantinople est fondée à Paris en 1929. Une quatrième vague d'émigrés arriva en Europe occidentale avec la Seconde Guerre mondiale : enrôlés dans l'Armée rouge, fait prisonniers par la Wehrmacht, placés dans les camps allemands, contraints au travail forcé civil ou à l'engagement militaire pour survivre, certains Géorgiens parvinrent à émigrer malgré les accords entre Staline et Roosevelt qui les destinaient à un retour en URSS. S'ensuivirent durant les années 1980 l'émigration de dissidents géorgiens s'opposant au régime soviétique et autorisés à quitter l'URSS sous la pression internationale, durant les années 1990 celle d'opposants politiques à Edouard Chevardnadze et durant les années 2000 celle de migrants économiques. À la fin 2013, l'ensemble des communautés géorgiennes en France était évalué à près de 10 000 personnes en situation régulière (diplomates, professionnels, étudiants, réfugiés sous protection de l'OFPRA) par le Consulat de Géorgie à Paris. Ces différentes émigrations apportèrent à la France des diplomates, comme Claude de Kémoularia ou Salomé Zourabichvili, des militaires comme Dimitri Amilakvari, des artistes comme Vera Pagava, Maria Meriko ou Ethery Pagava, des écrivains comme Hélène Carrère d'Encausse, des professeurs d'université comme Georges Charachidzé, des hauts fonctionnaires comme Roland Assathiany, des journalistes comme Guy Kédia, des championnes de France comme Nino Maisuradze pour les échecs ou Victoria Ravva pour le volley-ball, de nombreux joueurs de rugby dont le plus célèbre est Dimitri Yachvili.

Un bilan comparatif pourrait être établi pour l'Amérique du Nord : il serait numériquement bien plus important. Certains Géorgiens seraient déjà arrivés en Amérique du Nord dans les années 1880 (une troupe de cavaliers caucasiens accompagnaient Buffalo Bill avant de gagner leur propre nom en organisant des spectacles devant la reine Victoria du Royaume-Uni et le Président Théodore Roosevelt). Durant les années 1980, 1990 et 2000, les États-Unis et le Canada ont accueilli eux-aussi dissidents géorgiens, membres de la communauté juive de Géorgie, réfugiés à la suite de la guerre civile géorgienne, opposants politiques et immigrés économiques.

Il existe également d'autres communautés en Asie et en Amérique. Ainsi, le Brésil, l'Azerbaïdjan, le Japon, Singapour, le Canada, l'Argentine et le Mexique ont tous des populations s'élevant à plus de 1 000 Géorgiens, tandis que certaines minces communautés se trouvent en Grande-Bretagne et aux Philippines, communautés issus de marchands du XVIIIe siècle.

La Géorgie, entre nationalisme et séparatisme

L'identité nationale géorgienne a été la principale philosophie du peuple géorgien depuis que la nation existe. Toutefois, malgré une culture nationale unique, la Géorgie est une mosaïque de groupes ethniques, dont les Géorgiens ne sont qu'une partie. Depuis longtemps, les Grecs, les Arméniens, les Perses, les Turcs ou bien les Abkhazes et les Ossètes ont cohabité avec la principale ethnie de la Géorgie pour contribuer à la fondation de la nation géorgienne. Chaque région du pays reflète cet environnement social complexe. Ainsi, Jean Chardin, un voyageur français de la fin du XVIIe siècle qui visita le Caucase durant ses voyages en Perse, parla ainsi de Tiflis :

« Les Géorgiens ont de la civilité et de l'humanité, et de plus ils sont graves et modérés… Chacun peut en Géorgie, vivre dans sa religion et dans ses coutumes, en discourir et la défendre. On y voit des Arméniens, des Grecs, des Juifs, des Turcs, des Persans, des Indiens, des Tartares, des Moscovites et des Européens[19]. »

Toutefois, un véritable nationalisme géorgien naquit alors que la Russie (et le reste de l'Europe) découvrait le socialisme. Dès les années 1840, quand la Géorgie était englobée dans l'orbe impériale russe, de nombreuses révoltes du peuple géorgien contre la Russie impériale, qui empêchaient les rêves des peuples caucasiens (dont la fondation d'universités) de se réaliser, se produisirent et quand la révolution russe arriva en 1917, la Transcaucasie en profita pour déclarer son indépendance. Toutefois, le chauvinisme des militants nationalistes géorgiens ne permit pas l'existence de la jeune fédération transcaucasienne et la Géorgie devint à son tour indépendante. Ce nationalisme fut à nouveau supprimé par les autorités soviétiques quand l'Armée rouge envahit le pays en 1921, avant de l'intégrer dans la République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie.

Quand cette union fut dissoute en 1936, la Géorgie recouvrait son unité au sein d'une plus grande fédération (l'URSS) et les pouvoirs centraux de Tbilissi décidèrent d'organiser une politique de « géorgianisation » vis-à-vis des minorités ethniques nationales, notamment les Abkhazes sous Lavrenti Beria. Cela contribua également au développement d'une mentalité patriotique à la Géorgie et avec la perestroïka de Gorbatchev, les choses ne firent qu'empirer. En 1990, un ancien dissident soviétique, Zviad Gamsakhourdia, accéda à la présidence de la RSS géorgienne, le premier à être élu à un tel poste dans toute l'URSS sans avoir été nommé par le Politburo du Parti communiste de l'Union soviétique. Celui-ci déclara l'indépendance du pays et vira bientôt à un ultra-nationalisme extrémiste et fasciste qui donna aux minorités un sentiment de détresse. Pour cette raison, les ethnies abkhazes et ossètes entrèrent en sécession et les musulmans et les Arméniens commencèrent à se sentir en danger, suivis par les Grecs. De nos jours, le président Saakachvili tenta en vain d'organiser une politique de « réconciliation nationale », mais seuls les Adjares musulmans revinrent dans le giron de Tbilissi, alors que les Grecs et les Arméniens commencèrent petit à petit à rentrer dans leur patrie d'origine.

Division ethnique du Caucase

Voici le tableau des principales minorités ethniques de Géorgie, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud non-comprises :

Division ethnique de la Géorgie
Minorité ethnique Population en Géorgie Pourcentage total Remarques
Géorgiens 4 630 850 83,8 % Comprend les Mingrèles, les Svanes, les Lazes et les Adjares
Azéris 284 761 6,5 % Principalement au sud-est du pays
Arméniens 250 000 5,7 % Majoritaire en Djavakhétie (sud de la Géorgie)
Russes 67 671 1,5 %
Ossètes 38 028 0,8 %
Grecs 15 166 0,3 %
Tchétchènes 8 000 0,17 % La plupart de ceux-ci vivent dans le nord de la Kakhétie depuis le XIXe siècle
Tatares 4 000 0,085 %
Abkhazes 3 527 0,075 %
Assyriens 3 000 0,06 %
Turcs 1 200 0,025 %
Autres 4 000 0,085 % Comprend les Chinois, les Kabardes, les Kurdes et les Ukrainiens

Langues

Article détaillé : Langues en Géorgie.

La langue officielle de la Géorgie est le géorgien.

Le russe se trouve également très présent en raison de l'appartenance de la Géorgie à l'URSS jusqu'en 1991. Il fut obligatoire de l'école primaire au lycée durant la période soviétique ; au moins 50 % de la population du pays sait parler le russe. Les rivalités entre les deux pays empêchent cependant d'obtenir des estimations fiables. De plus, la Géorgie souhaite se tourner vers l'Europe ; désormais les plus jeunes optent en grand nombre pour l'anglais, qui prend une importance grandissante.

La Géorgie est aussi membre de l'Organisation internationale de la francophonie, et le français figure en relativement bonne place, tout comme l'allemand. La Géorgie compte aussi une importante communauté arménienne qui a gardé sa langue, ainsi que des Grecs.

Religion

Anciennes croyances et mythologie

Malgré le fait que la Géorgie est l'une des premières nations à avoir adopté le christianisme comme religion officielle, les croyances païennes occupaient la vie spirituelle de ces Caucasiens pour la majeure partie de l'Antiquité. D'après la source controversée qu'est l'Histoire du Kartli (rédigée au XIIe siècle par l'évêque Léon de Rouissi), celles-ci datent de la période de guerres civiles qui régnaient en Géorgie orientale pour la succession de Mtskhetos, un des ancêtres mythiques des Géorgiens. D'après la chronique, les combattants avaient alors oublié leur dévotion envers un unique Dieu et commencèrent à « invoquer le soleil et les étoiles ». En réalité, il est probable que les Géorgiens avaient toujours été païens et que leur ancienne religion n'était pas issu d'une décision nationale mais plutôt des relations entre les Géorgiens et les puissants peuples voisins. En effet, la similitude entre les Panthéons géorgiens, persans et hittites est frappante. Les noms de certains dieux sont même similaires chez les Géorgiens et les Hittites.

Toutefois, la première unité religieuse de la Géorgie (du moins de l'Ibérie) date du IIIe siècle av. J.-C., quand le roi (semi-légendaire) Pharnabaze Ier, dans la vague de réformes qu'il fit durant son très long règne de 60 ans, imposa un unique Panthéon à son peuple. Celui-ci était constitué d'une trinité, dirigée par Armazi, dieu de la Lune et dieu des Dieux, variante probable de l'Arma hittite. Il était suivi de ses deux fidèles, Gatsi et Gaïm, réputés pour correspondre aux Attis et Cybèle des croyances anatoliennes. Puis venaient les divinités inférieures : Dali, déesse de la Chasse et de la Fertilité, Otchopintre, dieu des Forêts et du Vin… Et finalement les héros, tel qu'Amirani, l'équivalent géorgien du Prométhée grec. Toutefois, de grands bouleversements se produisirent au IVe siècle de notre ère. À l'époque, le roi Mirvan III d'Ibérie se convertit au Christianisme et abandonna à jamais les divinités païennes. Mais le peuple fut plus dur à convertir. Pour cette raison, on sentit le besoin, comme dans d'autres pays à la population dite « barbare », de laisser un soupçon de coutume polythéistes dans la religion orthodoxe. Ainsi, Armazi disparut mais laissa place à saint Georges de Lydda, saint protecteur de la Géorgie depuis le Moyen Âge, dont la célébration est accompagnée de sacrifices animaux dans quelques régions montagneuses du pays.

Religions actuelles

Christianisme

Cathédrale Samebà de Tbilissi, siège du patriarcat depuis 2006

Le christianisme est la première religion de la Géorgie depuis des siècles. En effet, la nation géorgienne est considérée comme la troisième à avoir adopté cette religion comme celle de l'État, les deux premières étant l'Arménie et l'Éthiopie, durant la première moitié du IVe siècle de notre ère. Toutefois, malgré l'ancienneté de la religion en Géorgie, les chrétiens furent de tout temps persécutés par les différentes autorités dominatrices du Caucase. Ainsi, les Sassanides imposaient déjà leurs règles du zoroastrisme en Ibérie durant les premiers siècles de l'Orthodoxie géorgienne, persécutant ceux qui refusaient de se soumettre à celles-ci. Plus tard, les Arabes firent de nombreux martyrs parmi la population et la noblesse du pays durant le Haut Moyen Âge et les Turcs et les Perses répétèrent leurs actes du XVIe au XVIIIe siècle. Plus récemment, les bolcheviks communistes athées ordonnèrent le massacre de plusieurs centaines de chrétiens et la fermeture de pas moins de 1 500 églises rien que dans les années 1920.

Toutefois, aujourd'hui, 88,6 % de la population géorgienne est chrétienne. Puis, en parlant des branches du christianisme, 83,9 % sont fidèles au Catholicossat-Patriarcat de toute la Géorgie, indépendante depuis 486 et dirigée par le Catholicos-Patriarche Ilia II, Archevêque de Mtskheta et de Tbilissi, depuis le . La Constitution de Géorgie, adoptée en août 1995, définit également le rôle spécial de l'Église orthodoxe dans la vie nationale, mais garantit l'indépendance de l'État vis-à-vis de l'Église. Par ailleurs, un accord fut signé en 2002 entre le président Edouard Chevardnadze et le Patriarche Ilia II, officialisant les relations entre les deux entités. Le reste des chrétiens géorgiens sont partagés entre les membres de l'Église apostolique arménienne (3,9 %) et les catholiques romains (0,8 %), principalement situés dans le sud du pays. Il existe également de petites communautés protestantes, ainsi que des Témoins de Jéhovah, interdits en Abkhazie, et des fidèles de l'Église orthodoxe russe.

Dans les provinces séparatistes de Géorgie, les populations sont également à majorité chrétienne. Toutefois, des entités religieuses « dissidentes » occupent les sièges spirituels des républiques autoproclamées. Ainsi, il y a une Éparchie d'Abkhazie, non-reconnue par Constantinople, de même qu'une Éparchie d'Alanie, dépendante de l'Église orthodoxe de Grèce - Saint-Synode en résistance, en Ossétie du Sud. Pour les émigrés géorgiens en Europe occidentale, il existe une « Éparchie de Sainte-Nino », diocèse du Patriarcat de Constantinople, basée à Paris depuis l'exil des Géorgiens qui suivit l'invasion soviétique du pays (1921).

Islam

La seule mosquée subsistante à Tbilissi

Les musulmans représentent aujourd'hui 9,9 % de la population géorgienne (463 052 personnes), composant ainsi la seconde classe religieuse après les chrétiens orthodoxes. Toutefois, la répartition de l'islam en Géorgie est tout à fait inégale, la majorité de ses fidèles se situant dans la République autonome d'Adjarie, où ils ne représentent toutefois que 30 % de la population, contre 64 % de chrétiens. Dans cette région, jadis gouvernée par un dirigeant musulman (Aslan Abachidze), les « musulmans géorgiens » (comme ils sont surnommés) sont principalement sunnites, en raison de l'activité des missionnaires turcs. En effet, l'Adjarie embrassa l'islam dès le milieu du XVe siècle, quand elle fut intégrée dans le globe impérial ottoman, en même temps que le reste de la Géorgie occidentale. Par ailleurs, la frontière entre la république autonome et la Turquie sur la côte de la mer Noire est une mosquée.

Le reste des musulmans de Géorgie, des chiites pour la plupart, se trouve en Géorgie orientale. Ainsi, on peut trouver d'importantes communautés en Kvemo Kartli, où les Azéris locaux font partie des disciples de Mahomet depuis les invasions séfévides du XVIIe siècle. Ceux-ci sont également bordés par les Kists, un groupe ethniquement proche des Tchétchènes et des Ingouches (Caucasiens musulmans), établis dans la Gorge de Pankissi (Kakhétie) en deux étapes successives : durant les guerres caucasiennes contre les autorités russes au XIXe siècle, puis après les bombardements russes de la Première guerre de Tchétchénie (années 1990), qui s'étendront dans la région géorgienne par la suite. Il existe également des minorités de musulmans en Abkhazie et dans la faible communauté meskhète (1 000 personnes aujourd'hui), dont près de 100 000 membres sont en exil depuis les déportations de Staline.

Minbar d'une mosquée de Batoumi

Dans un cadre politique, les musulmans sont relativement plus défavorisés que les chrétiens, dans le sens de la politique nationaliste des premiers chefs d'États de la Géorgie indépendante. Malgré le fait que lesdits musulmans existent en Géorgie depuis le VIIe siècle (invasion arabe du Caucase), le premier gouvernement extrêmiste de Zviad Gamsakhourdia ne garantissait guère la citoyenneté aux non-membres de l'Église orthodoxe géorgienne (principe de la « Géorgie aux Géorgiens »). Cela entraîna une vague d'émigration à l'étranger (notamment en Russie), faisant baisser la population islamique géorgienne de 12 % en 1989 à ce qu'il en reste aujourd'hui. Plus récemment, sous la présidence d'Edouard Chevardnadze (1992-2003), une politique de conversion fut exercée par le catholicossat-patriarcat de Géorgie, encouragée par le gouvernement.

Quand Mikheil Saakachvili accéda au pouvoir en 2004, il rompit avec la culture laïque de son prédécesseur et changea les symboles nationaux, datant pour la plupart de 1918. Ainsi, il alla jusqu'à adopter un nouveau drapeau, surnommé le « drapeau aux cinq croix », tirant ses origines des Croisades et du règne du roi Vakhtang Ier Gorgassali (Ve siècle), désormais considéré comme saint par les orthodoxes géorgiens. Cet acte démontra l'éloignement de la Géorgie vis-à-vis du plurialisme religieux, pourtant garanti par la Constitution.

Judaïsme

La communauté juive est aujourd'hui, avec ses quelque 13 000 membres (dont 3 541 pratiquants), la plus faible des trois religions monothéistes présentes sur le sol de Géorgie. Toutefois, elle n'est pas la moins ancienne car son histoire date de bien avant l'arrivée du Christianisme dans le pays. Le fait est que les Chroniques Géorgiennes nous racontent que le peuple géorgien avait déjà commencé à « vénérer le Dieu d'Israël » quand il apprit la nouvelle de la traversée de la Mer Rouge par les Israélites menés par Moïse, soit vers 1300 av. J.-C. Plus sérieusement, il est probable que la plus ancienne communauté judaïque géorgienne se soit établie dans le Caucase à la suite de la prise de Jérusalem par le roi babylonien Nabuchodonosor II (-586). À l'époque, les juifs créèrent un État tributaire et vassal du mamasakhlissat [seigneurie] de Mtskheta dans la vallée de l'Aragvi (actuelle Ossétie du Sud), avant de rentrer dans la monarchie unifiée d'Ibérie en -299. La seconde vague d'immigration judéenne dans le Caucase central daterait également de l'Antiquité et serait également issue d'un conflit militaire, cette fois entre les Romains et les juifs, qui se déroula en 70 sous le règne de Vespasien. Paradoxalement, ces premiers Hébreux géorgiens contribuèrent à la conversion à l'Orthodoxie de la nation géorgienne, notamment par l'acquisition de la Sainte Tunique du Christ par des juifs géorgiens lors de la Crucifixion.

Malgré cela, le Moyen Âge fut une période très dure pour les juifs géorgiens, qui avaient même développé leur propre langage, le kivrouli, ou judéo-géorgien. Cette époque de douleur pour les communautés judaïques commença au VIIe siècle quand les Arabes envahirent la Géorgie orientale pour y établir un « émirat de Tiflis », censé durer jusqu'en 1122, date de la reprise de l'actuelle capitale géorgienne par les troupes du roi David IV le Reconstructeur. Une courte période d'accalmie fut par la suite suivie par une domination difficile des Mongols, des Turcs et des Persans, époque durant laquelle les juifs durent s'exiler sur les rives de la Mer Noire. Le XIXe siècle passé sous le giron russe ne fut guère meilleur dans le cadre de la vie sociale des Hébreux en Géorgie. Les persécutions continuaient et la discrimination des autorités pétersbourguiennes amena à la création de véritables « ghettos » juifs dans les principales villes caucasiennes. Ces persécutions se transformèrent par la suite en massacres dans certaines régions de la Géorgie occidentale dans les années 1910, principalement organisés par les mencheviks dirigeant la République démocratique de Géorgie. Cette politique ne fut par ailleurs pas abandonnée par les autorités soviétiques une fois que l'Armée rouge envahit la Transcaucasie. C'est ainsi que plusieurs dizaines de massacres furent opérés jusque dans les années 1970 au sein de la RSS de Géorgie.

Synagogue de la ville d'Oni

Toutefois, les juifs continuaient à lutter pour la liberté de leurs croyances et de leur culture, presque plus que les chrétiens et les musulmans. Par exemple, en 1971, un groupe d'Israélites géorgiens manifesta devant un bureau gouvernemental de Moscou. Ces déterminations entraînèrent la politique de répression antisémite communiste à se relâcher et, à partir du début des années 1970, de vastes vagues d'émigration vers Israël, les États-Unis et l'Europe occidentale. Ainsi, entre 1979 et 1989, la population juive de la Géorgie baissa de 4 000 individus et, aujourd'hui, pas moins de 125 000 judéo-géorgiens vivent à l'étranger (100 000 rien qu'en Israël). Les derniers pratiquants du pays sont désormais regroupés en communautés dans des villes comme Tbilissi, Koutaïssi, Akhaltsikhe et Oni. Chacune de ces villes ont des synagogues, toutes sous la juridiction du Rabbinat de Géorgie, dirigé par le Rabbin Ariel Levin depuis 1991. Celui-ci signa, entre autres, en 1994 un accord avec le président Edouard Chevardnadze pour la conservation de la culture, de l'histoire et de la langue judéo-géorgienne. La Révolution des Roses ne changea rien à ces relations entre le gouvernement et la communauté hébraïque, alors que la situation des juifs dans les provinces séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud se détériore année après année (le dernier quartier juif de Tskhinvali fut complètement détruit durant la Bataille de Tskhinvali de la Deuxième Guerre d'Ossétie du Sud en août 2008).

Société

Fêtes et jours fériés

Les jours fériés et fêtes de la République de Géorgie sont définies par l'article 20 du Code de travail national.

Article détaillé : Fêtes et jours fériés en Géorgie.

Éducation en Géorgie

L'éducation est gratuite pour tous les élèves. La scolarité commence dès 6 ans et se termine vers 17-18 ans. En 1996, 88,2 % des enfants était scolarisés, dont 48,8 % de filles et 51,8 % des garçons. Bien qu'aujourd'hui gratuite, 47 837 enfants ne sont pas scolarisés.

Problèmes d'hier et aujourd'hui

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Politique

Article détaillé : Politique en Géorgie.

Indépendante depuis avril 1991 et membre du Conseil de l'Europe depuis le , la Géorgie est une république présidentielle. Cependant, à l'automne 2007, le patriarche orthodoxe propose de restaurer la monarchie constitutionnelle, une idée qui rencontre un certain succès dans les rangs de l'opposition, agacée par les pouvoirs renforcés du président Saakachvili[20]. Ce dernier a indiqué qu'il est membre de la grande dynastie caucasienne, les Bagration et a organisé sa prise de fonctions sur la tombe du roi David le Reconstructeur[21]. Les événements d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie ont depuis relégué cette idée au second plan.

Le pouvoir exécutif est représenté par le président, actuellement Guiorgui Margvelachvili, qui est élu pour cinq ans. Le Premier ministre, actuellement Irakli Garibachvili, détient l'essentiel des pouvoirs.

Le pouvoir législatif est détenu par le Parlement de Géorgie (Sakartvelos Parlamenti), composé de 150 députés élus pour un mandat de 4 ans.

La Cour suprême constitue le sommet du pouvoir judiciaire. Elle est composée de juges élus par le Parlement sur la recommandation du président. Il existe également une Cour constitutionnelle.

Économie

Article détaillé : Économie de la Géorgie.

La Géorgie a des ressources en cuivre, en manganèse et, plus limitées, en charbon. La production d'hydroélectricité est importante. Son PIB par habitant est de 5 400 $ USD en 2011. La Géorgie a exporté pour 2,189 milliards USD en 2011. Ses principaux produits exportés sont: des véhicules, des engrais, des noix, de la ferraille, de l'or et des minerais de cuivre. Elle a importé pour 7,058 milliards USD en 2011. Les principaux produits importés sont : des combustibles, des véhicules, de la machinerie, des grains et autres produits agricoles, ainsi que des produits pharmaceutiques[22].

Culture

Article détaillé : Culture de la Géorgie.

La langue officielle de la Géorgie est le géorgien.

Le russe se trouve également très présent en raison de l'appartenance de la Géorgie à l'URSS jusqu'en 1991. Il fut obligatoire de l'école primaire au lycée durant la période soviétique ; au moins 50 % de la population du pays sait parler le russe. Les rivalités entre les deux pays empêchent cependant d'obtenir des estimations fiables. De plus, la Géorgie souhaite se tourner vers l'Europe ; désormais les plus jeunes optent en grand nombre pour l'anglais, qui prend une importance grandissante.

La Géorgie est aussi membre de l'Organisation internationale de la francophonie, et le français figure en relativement bonne place, tout comme l'allemand. La Géorgie compte aussi une importante communauté arménienne qui a gardé sa langue, ainsi que des Grecs.

Musique

Article détaillé : Musique géorgienne.

La musique géorgienne se caractérise par des polyphonies anciennes aux échelles particulières. Un riche instrumentarium ponctue par ailleurs les autres formes folkloriques.

Écrivains

  • Chota Roustavéli (1172-1216), auteur de la grande épopée géorgienne Le Chevalier à la peau de panthère
  • Tchakhroukhadzé, auteur d'hymnes à la reine Tamar regroupés sous le titre Tamariani
  • Alexandre Abacheli (1884-1954)
  • Zviad Gamsakhourdia
  • Constantin Lordkipanidzé
  • Vaja Pshavela
  • Galaktion Tabidze
  • Ilia Tchavtchavadzé
  • Akaki Tsereteli
  • Iakob Tsurtaveli.

Artistes chorégraphiques

  • Ethéry Pagava
  • Nina Anananiashvili
  • Vakhtang Chabukiani
  • George Balanchine
  • Chota Abashidze
  • Mikhaïl Kalatozov

Musiciens

  • Eldrine
  • Elisso Virssaladze
  • Liana Issakadze
  • Marina Mdivani
  • Nana Yachvili
  • Zakaria Paliachvili
  • Nino Chxeidze
  • Sopho Nijaradze
  • Khatia Buniatichvili
  • Katie Melua
  • Lisa Batiashvili.

Cinéastes

  • Tengiz Abuladze
  • Gela Babluani
  • Rezo Gabriadze
  • Otar Iosseliani
  • Merab Kokochashvili
  • Mikhaïl Kalatozov.

Sport

Le circuit automobile Roustavi se trouve à 20 km de Tbilissi. En 2011-2012 la piste est entièrement reconstruite conformément aux standards de catégorie 2 FIA et il devient le premier circuit professionnel construit dans la région de Transcaucasie.

La Géorgie a traditionnellement une grande culture sportive de la lutte. Le judo se développe également beaucoup et le rugby à XV donne lieu à de nombreux "exodes" de joueurs de haut niveau, en particulier vers la France. L'équipe nationale géorgienne participe régulièrement à la Coupe du monde de rugby à XV.

Divers

  • Population : 4 630 841 habitants (estimation de 2008). 0-14 ans : 16,3 % ; 15-64 ans : 67,1 %; + 65 ans : 16,6 %
  • Littoral : 310 km
  • Extrémités d'altitude : 0 m > + 5 201 m
  • Espérance de vie des hommes : 73,21 ans (estimation de 2008)
  • Espérance de vie des femmes : 80,26 ans (estimation de 2008)
  • Taux de croissance de la population : -0,325 % (estimation de 2008)
  • Taux de natalité : 10 62  (estimation de 2008)
  • Taux de mortalité : 9 51  (estimation de 2008)
  • Taux de mortalité infantile : 16 78  (estimation de 2008)
  • Taux de fécondité : 1,43 enfant/femme (estimation de 2008)
  • Taux de migration : -4 36  (estimation de 2008)
  • Lignes de téléphone : 544 000 (en 2007)
  • Téléphones portables : 2 400 000 (en 2007)
  • Postes de radio : 3,5 millions (en 2006)[réf. nécessaire]
  • Postes de télévision : 3,6 millions (en 2006)[réf. nécessaire]
  • Utilisateurs d'Internet : 332 000 (en 2006)
  • Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 14 (en 2006)[réf. nécessaire]
  • Routes : 20 274 km (dont 7 973 km goudronnés) (en 2004)
  • Voies ferrées : 1 612 km
  • Voies navigables : 324 km[réf. nécessaire]
  • Nombre d'aéroports : 23 (dont 19 avec des pistes goudronnées) (en 2007)[22].

Notes et références

  1. http://www.geostat.ge/index.php?action=page&p_id=152&lang=eng
  2. Histoire de la Géorgie, la Clé du Caucase (2009) de Pierre Razoux. l.1 à 3.
  3. Pierre Razoux, Histoire de la Géorgie, la Clé du Caucase, PERRIN, Paris 2009 (p. 16 à 18)
  4. Aujourd’hui, ce mot est utilisé sous la forme ქართი et veut dire « enclos »
  5. Selon René Grousset, Histoire de l’Arménie des origines à 1071, Paris, Payot, (réimpr. 1973, 1984, 1995, 2008), 644 p., p. 398 il reçoit la couronne royale de « roi des Géorgiens » du « roi des rois » Smbat Ier d'Arménie, représentant de la branche aînée des Bagratides
  6. Biographie d'Evguéni Guéguétchkori consultée le 7 janvier 2014.
  7. Biographie de Nicolas Tchkhéidzé (Nicolas Tchéidzé) consultée le 7 janvier 2014.
  8. Biographie d'Akaki Tchenkéli consultée le 7 janvier 2014.
  9. Biographie de Noé Jordania consultée le 7 janvier 2014.
  10. Biographie de Noé Ramichvili consultée le 7 janvier 2014.
  11. Irakli Metreveli, « La Géorgie se dit occupée par la Russie, qui dément vouloir attaquer Tbilissi », AFP,
  12. « Le Tuvalu reconnaît l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud », Libération,
  13. « La Géorgie rompt ses relations diplomatiques avec Moscou », Le Figaro,
  14. (en) IPN, « Kazbegi-Zemo Larsi Checkpoint is Open from Georgian Side », The Georgian Times, 1er mars 2010 (consulté le 30 décembre 2011)
  15. « Conseil européen – L’UE signe des accords d’association avec la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine sur fond de crise ukrainienne et donne trois jours à a Russie pour engager des actions concrètes vers la désescalade », EuropaForum.lu,
  16. (pt) « Observadores Associados », CPLP (consulté le 24 août 2014)
  17. (ru) Recensement de l'Abkhazie de 1886 à 2003 N.B. : Ici, les Mingréliens ont été rangés dans un groupe différent des Géorgiens même si ethniquement, ils ont un sous-groupe de l'ethnie géorgienne
  18. Luc et Mirian Méloua "Leuville-sur-Orge et la Géorgie, une histoire commune".
  19. Jean Chardin, Voyage de Paris à Ispahan, I. De Paris à Tiflis, p. 291
  20. « Géorgie: la monarchie constitutionnelle soutenue par une partie de l'opposition », RIA Novosti repris par, Caucaz europenews, .
  21. Nicolas Landru, « Un royaume de Géorgie d’actualité ? », Caucaz europenews, .
  22. 1 2 (en) « Georgia », sur CIA World Factbook

Voir aussi

Bibliographie

  • Viatcheslav Avioutskii, Géopolitique du Caucase, Armand Colin, Paris, 2005
  • Thomas Balivet, Géopolitique de la Géorgie, souveraineté et contrôle des territoires, L'Harmattan, Paris, 2005
  • Pierre Razoux, Histoire de la Géorgie, Perrin, 2009

Articles connexes

  • Abkhazie
  • Armée géorgienne
  • Carré géorgien du cimetière de Leuville-sur-Orge
  • Caucase
  • Domaine géorgien de Leuville-sur-Orge
  • Émigration géorgienne vers la France
  • Institut George Eliava
  • Ossétie du Sud
  • Politique étrangère de la Géorgie.

Liens externes

  • « La noblesse géorgienne », Colisée, Nicolas Tchavtchavadzé (consulté le 18 décembre 2014)
  • « L'Empire russe et les Géorgiens (1801-1917) », Colisée, Mirian Méloua (consulté le 18 décembre 2014)
  • « La tradition militaire géorgienne (XXe siècle) », Colisée, Mirian Méloua (consulté le 18 décembre 2014)
  • Catégorie Géorgie de l’annuaire DMOZ
  • (ka) (ru) (en) Président de la République
  • (ka) (ru) (en) Gouvernement de Géorgie
  • (ka) (en) Parlement géorgien
  • (en) Site touristique officiel
  • Portail de la Géorgie
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