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Origines de l'islam

Origines de l'islam

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Les origines de l'islam et, conséquemment, l'exégèse historico-critique du Coran, sont sorties dans le grand public avec trois événements :

  • l'affaire du Coran de Sana'a, dans laquelle, le gouvernement yéménite retire au Dr Gerd Puin l'autorisation d'étudier un manuscrit trouvé dans les combles de la mosquée de Sana'a. Ce document en écriture hijazi présente la particularité de montrer un texte antérieur à la compilation de Uthman avec un ordre de versets différents et quelques modifications mineures dans le texte.
  • l'affaire Anton Spitaler connu pour avoir conservé clandestinement[explic 1] pendant des décennies, des 450 pellicules de microfilms d'exemplaires primitifs du Coran, réalisés par Gotthelf Bergsträsser, et qu'on croyait avoir été détruites lors du bombardement de Munich le 24 avril 1944[explic 2]. Il les remettra à l'islamologue Angelika Neuwirth dans les années 1990[biblio 1]. La conséquence en fut un retard considérable dans le projet d'édition critique du Coran satisfaisant aux exigences de la philologie, projet enfin commencé et désormais appelé Corpus Coranicum[biblio 2].
  • la publication de l'ouvrage de Christoph Luxenberg[biblio 3] : Die Syro-Aramäische Lesart des Koran: Ein Beitrag zur Entschlüsselung der Koransprache (2004, Verlag Hans Schiler)[explic 3]. Sa thèse fait un sort au mythe de l'« arabe inimitable » ou de l'« arabe clair » du Coran. En effet, même des traditionnistes reconnus comme Tâbari reconnaissent les difficultés que présentent certains énoncés du Coran. Pour chaque énoncé qui n'aurait pas trouvé de clarification adéquate dans les recueils des traditionnistes de l'exégèse canonique, il tente de considérer ce texte non comme un énoncé en langue arabe, mais comme un énoncé en syro-araméen, une langue proche du syriaque ; toutes ses interventions clarifient le problème et donnent des solutions aux questions restées ouvertes chez les traditionnistes. Cet ouvrage redonne de l'actualité aux travaux de Alphonse Mingana qui voyait les sources du Coran dans les écrits syriaques d'une secte antitrinitaire comme il en existait des quantités au temps et après la dogmatisation du christianisme mais il est fortement critiqué par François de Blois qui le décrit, d'un point de vue confessionnel, comme « non pas une œuvre d'érudition mais de dilettantisme »[biblio 4].

Écoles, sources et méthodologie

On soulignera d'abord l'ambiguïté du terme critique qui signifie à la fois :

  • l'accusation dénigrante[explic 4]. Pour autant, la doctrine sunnite dominante étant celle du "Coran incréé", et dans la ligne de l'Orientalisme, la critique musulmane de toute entreprise scientifique sur les origines de l'islam et du Coran sera évaluée comme le dit Emmanuel Pisani Au mieux, il portera un regard sourcilleux, au pire, il criera au blasphème et dénoncera la nouvelle croisade occidentale. Redisons-le, l’histoire de la constitution du Livre de l’islam, sa fixation au sein d’un corpus intangible et commun à tous les musulmans à la suite de divisions politiques, de confrontations religieuses, de l’intervention des autorités califales, des débats théologiques et de leur instrumentalisation politique sur le statut du Livre et la nature du message, tous ces éléments que repère l’historien dans l’analyse des procédés littéraires et des modalités de la rédaction du Coran ne relèvent aucunement de l’exégèse coranique traditionnelle[biblio 5].
  • le travail du chercheur qui cherche à déterminer le corpus de sources de telle littérature religieuse ou non, et d'en construire l'histoire. Le présent article ne s'intéresse qu'aux aspects philosophique, historique et, le cas échéant mais secondairement[explic 5], théologique.

Toutefois, pour des raisons de clarté, il faut distinguer, :

  • d'une part, l'histoire du texte coranique autant qu'on peut l'élucider, de nos jours,
  • d'autre part, l'histoire de la constitution de l'islam en religion, autant qu'on peut la tracer.

Pour cela, la prise en compte des deux méthodes de travail des chercheurs de ce domaine est nécessaire. Elle est, le plus souvent, marquée par la philologie ou par la démarche historique.

Contexte d'apparition de l'islam

La recherche sur les origines de l'islam et celles du Coran sont difficilement séparables. Les deux furent inaugurées il y a 154 ans par Theodor Nöldeke en même temps que l'étude historique et critique de la Bible. Dès 1860, Theodor Nöldeke dans son Histoire du Coran[biblio 6] étudie la création de l’islam sous l'angle philologique [explic 2], historique et critique exactement comme ses contemporains le faisaient pour la Bible. De nos jours, le parcours a progressé dans divers instituts de recherche[1]. À la démarche philologique se sont ajoutées la méthode historique et l'archéologie. La carte de ce parcours est donnée par le site académique "Coran et sciences de l'homme, textes, contextes, lectures" entretenu par le docteur Mehdi Azaiez, professeur assistant à l'Université catholique de Louvain. Un résumé de l'état de l'art aujourd'hui peut être téléchargé jusqu'au printemps 2015 sur le site de France Culture constitué des 4 heures du Séminaire coranique animé par Abdelwahab Meddeb[biblio 7]

Filière philologique

Article détaillé : Historiographie de l'islam et du Coran.

On distingue habituellement l'exégèse traditionnelle de l'exégèse historique et critique. L'article spécialisé ne traite que l'exégèse historique et critique tandis que l'exégèse traditionnelle est traitée dans les articles tafsîr, ta’wîl et ‘ulûm al-Qur’ân. Il est donc recommandé de se tourner vers cet article pour comprendre la perspective des chercheurs cités dans le présent article.

les grands anciens

L'école philologique a pour origine l'essor de la philologie allemande dans le dernier tiers du XIXe siècle et le tout début du XXe siècle. Elle s'intéresse au texte coranique, à ses sources, à ses langues et à son style.

Theodor Nöldeke (1836-1930), Gotthelf Bergsträsser (1886-1933), Friedrich Schwally (1863-1919), Otto Pretzl (1893-1941), Nabia Abbot (1897-1981)[explic 6], Edmund Beck osb (1902-1991), William Montgomery Watt (1909-2006), Robert L Sergeant., John Burton[explic 7], Aford T. Welch [explic 8], Rudi Paret (1901-1983)[explic 9], Gregor Schoeler[explic 10], Fuat Sezgin. (né en 1924)[explic 11]

Leone Caetani (1869-1935)<ref group=explic">Leone Caetani</ref>, Henri Lammens (1862-1937), Alphonse Mingana (1878-1937), Paul Casanova (1861-1926)[explic 12], Joseph Schacht (1902-1969).

Principaux travaux de la filière philologique

Lecture syro-araméenne du Coran

La théorie de l'origine judéo-nazaréenne (cf. judéo-nazaréisme) a été encore renforcée par des travaux de "sois-disant" spécialistes linguistes, islamologues ou théologiens dont les conclusions convergent en ce sens. C'est le cas de Christoph Luxenberg publiant en 2000 sous ce pseudonyme sa thèse Lecture syro-araméenne du Coran[biblio 3] qui fait aujourd'hui encore autorité dans le domaine malgré quelques critiques dont toutes ne sont pas confessionnelles[biblio 8].

Hypothèse du Ur-Koran

notion de Ur-Dokument

C'est un modèle d'analyse selon lequel un document primitif est remanié à partir de sources diverses. Le chercheur tente d'identifier les diverses couches de rédaction et l'ordre de leur succession. Ce modèle a déjà été utilisé puis critiqué dans le cadre de la recherche bibliste[explic 13]. On lui connaît, actuellement 1 représentant : Günter Lüling tandis que les travaux d'un archéologue épigraphiste, Frédéric Imbert[explic 14], dont les travaux pourraient, très indirectement appuyer cette hypothèse.


Günter Lüling

Günter Lüling centre sa thèse sur l'interprétation de quelques sourates comme anciens hymnes chrétiens d'origine arienne en 1970 [biblio 9]et [biblio 10]

Ur'Qu'ran

Selon Luling, Mahomet était un chrétien qui rompt avec son groupe quand le christianisme devient trinitaire.

Dans son hypothèse, Gunter Lüling [biblio 11], envisage la possibilité d'un substrat composé d'hymnes chrétiens collectés et retravaillés par le rédacteur arabe. Le chercheur distingue 4 couches de rédaction successives :

  • a) Couche 1 : de strophes hymnales avec des contenus en Syriaque, composé par la communauté chrétienne de la Mecque
  • b) Couche 2 : Collecte par le prophète et adaptation pour des raisons dues à la phonétique de l'arabe, syntaxiques et stylistiques
  • c) Couche 3 : les passages composés exclusivement par le prophète
  • d) couche 4 : passages altérés par les derniers compilateurs du Coran, postérieurs au prophète.

Cette théorie trouve sa critique, en particulier chez Anton Spitaler[explic 15] qui conteste les travaux de Günter Lüling. Il obtient son exclusion de l’université, peut-être plus à partir d'une cabale[explic 16] qu'à partir de la critique de ses travaux. Toujours est-il que les études à base de "couches rédactionnelles" sont de plus en plus contestées dans la recherche coranique comme dans la recherche biblique [explic 17].

Gerd-Rüdiger Puin, Manfred Kropp

Avec l'affinement des études et des réflexions, l'école philologique élabore diverses théories avec des chercheurs comme Gerd-Rüdiger Puin, Manfred Kropp qui travailleront sur les sources bibliques du Coran (Ancien et Nouveau Testament). En particulier, Manfred Kropp adjoint à son champ d'études l'épigraphie nabatéenne, araméenne, guèze et arabe ; ceci le conduit à évoquer la possibilité d'insertion dans le Coran de textes issus d'une bible éthiopienne, l'existence d'un proto-Coran comme le suggère l'étude des inscriptions gravées à l'intérieur de la coupole de la mosquée d'Omar[biblio 12]. Il comprend que ce texte, qui diverge d'avec la version de la vulgate uthmanienne sur des points sémantiques et grammaticaux, provient d'un texte suffisamment officiel pour avoir été gravé dans la coupole.

Bruno Bonnet-Eymard

Il est difficile de classer le frère Bruno Bonnet-Eymard parmi les "chercheurs" :

  • la neutralité axiologique n'est pas son fort ; il ne cache pas que son projet est à mi-chemin de la polémique et de l'évangélisation. Son angle de vue reprend une vieille affirmation de Jean Damascène : "l'islam est une hérésie du christianisme"[biblio 13]
  • il n'atteste d'aucune formation universitaire, d'aucune autre publication que celle de sa traduction exégétique et systémique du Coran[biblio 14] mais son érudition "bénédictine"[explic 18] dans les 3 langues (hébreu, arabe, araméen) est impressionnante[explic 19]
  • La communauté scientifique critique ses liens avec l’extrême-droite catholique de la Contre-Réforme catholique.

On peut dire que le frère Bruno est un "orientaliste" au sens où Edward Saïd les caricature. Pour autant, ses méthodes d'investigation philologiques sont celles utilisées par des chercheurs reconnus comme Anne-Sylvie Boisliveau [biblio 15] ou Geneviève Gobillot.

On ne peut donc rejeter la totalité de ses travaux au prétexte de son manque d'insertion statutaire. En particulier, il semble avoir découvert le sens des lettres isolées "ALM"[biblio 13] qui figurent en tète de certaines sourates ; ce serait une abréviation rabbinique, classique dans le notarikon[biblio 16] signifiant "Dieu des délivrances".

École rhétorique sémitique

L'école de la rhétorique sémitique, représentée par Michel Cuypers, de l'université de Louvain, travaille sur la comparaison entre la structure des récits de la Bible et celle du Coran. La seule réserve qu'on lui ait trouvée jusqu'ici porte sur la méthodologie fortement appuyée sur la rétroversion (en ce qui concerne la Bible).

La filière historique et historico-philologique

Elle s'intéresse à l’émergence de l'islam au milieu du paysage religieux local.

John Wansbrough

Hormis la critique traditionnelle[biblio 17] ou exégèse canonique que la tradition musulmane nomme kalam, la critique radicale sur les origines de l'islam et la généalogie du Coran commence à la fin du XIXe siècle mais elle sort du cercle des érudits[biblio 18] avec la parution en 1977 des travaux de John Wansbrough sous le titre de Quranic studies et The Sectarian Milieu[biblio 19] ; sa théorie qu'on nommera plus tard « de l'école déconstructiviste » ou « hypercritique » expose que le Coran est la compilation d'une suite de logia. Cette ligne est, mutatis mutandis, celle suivie par Youssef Seddik[biblio 20], dont l'axe de critique porte :

  • sur les hadiths[biblio 21] des recueils de traditionnistes les plus réputés et les plus écoutés (sahih Boukhari et Sahih Muslim, et bien d'autres). Il remarque que les circonstances de la Révélation ou de la compilation se contredisent. Il en conclut à une reconstruction du Coran lors de la compilation d'Uthman, en soulignant la disparition du Coran de Hafça, transcrit sur des feuilles, qui fut brûlé dès la mort de cette épouse de Mahomet ;
  • il souligne des emprunts de motifs de récits à des ouvrages en vogue à l'époque comme le Roman d'Alexandre du Pseudo-Callisthène, par exemple dans cette sourate[tex 1] où Moïse, accompagné d'un jeune serviteur revient sur ses pas pour rechercher le poisson prévu pour le déjeuner et qui est ressuscité puis reparti vers l'eau.

Principales hypothèses historiques

L'hypothèse judéo-nazaréenne

Dans le récit traditionnel, Mahomet aurait été en effet, étroitement en contact avec une secte chrétienne, identifiée plus tard comme nestorienne ou docète, par l'intermédiaire d'un prêtre nazaréen, Waraqa, qui aurait béni son mariage avec Khadija. Les doctrines de ce dernier auraient fortement influencé les prêches de Mahomet et des passages entiers du Coran. Le roman de Barouk Salamé Le Testament syriaque (Rivages/Thriller, 2009) est fondé sur cette hypothèse[biblio 22].

Dans son mémoire de licence, en 1874, Adolph von Harnack, après un travail systématique, en vient à conclure que "le mahométisme n'est qu'une lointaine dérivation de la gnose judéo-chrétienne, et non une religion nouvelle"[2]

Selon Simon Claude Mimouni, l'hypothèse d'une influence des Elkasaïtes sur l'islam d'avant les Abbassides est à considérer[3]. Elle est, selon lui, « acceptée par certains et rejetée par d'autres[3]. » Pour lui, il semble que ce soit plutôt l'ébionisme (considéré par certains chercheurs comme le même groupe que les Nazôréens), « qui ait exercé une certaine influence, pour ne pas dire plus » sur l'islam à sa création. « Il est possible que les chrétiens avec lesquels Mahomet et son groupe de disciples au VIIe siècle ont été en contact ou aient appartenu au mouvement ébionite dont les adeptes auraient encore existé dans le nord de l'Arabie à cette époque[biblio 23]. » Il n'est toutefois pas exclu qu'au côté de l'ébionisme, « l'elkasaïsme ait aussi exercé une certaine influence, notamment après l'arrivée de l'islam en Babylonie et en Assyrie[3] ».

L'hypothèse judéo-nazaréenne a, essentiellement, deux représentants (francophone et/ou Europe) dans la filiation des théories de John Wansbrough : Christoph Luxenberg et Édouard-Marie Gallez. Peuvent aussi se ranger dans cette catégorie Patricia Crone et Nasr Hamid Abû Zayd.

Le Messie et son prophète

L'hypothèse judéo-nazaréenne est décrite dans l’ouvrage en 2 tomes : le Messie et son prophète[explic 20] d'Édouard-Marie Gallez. Après une étude serrée des documents de Qumran, un discernement de leurs auteurs et une étude des courants ayant donné naissance aux apocryphes du Nouveau Testament, il trace un lien de parenté entre l'islam de la période de Mahomet avec les doctrines de la secte des nazaréens, une branche des judéo-chrétiens apparue dès le premier siècle de l'ère chrétienne. Édouard-Marie Gallez[explic 21] ou encore Bruno Bonnet-Eymard[biblio 24]

Figures de Mahomet dans la recherche historique

Article spécialisé Historicité de Mahomet

Les historiens de l'Antiquité et de l'Antiquité tardive sont souvent confrontés à la rareté des sources[biblio 25], voire à leur unicité.

Méthodologie

Les historiens ont développé une méthodologie basée sur deux principes :

  • D'une part la critique externe : y a-t-il confirmation de la source littéraire unique ou principale par des objets de culture matérielle (archéologie, numismatique, épigraphie, etc.) ou des sources écrites secondaires[explic 22].
  • D'autre part la critique interne : les événements et les personnages sont-ils cohérents ? Originaux ou proches d'autres personnages ou événements ? etc. Dans le cas de Mahomet, les sources externes sont pauvres voire inexistantes.
    • La Chronique de Thomas le Presbyte(640) [explic 23]nous dit : "Dans l’année 945, indiction 7, le vendredi 4 février, il y a eu une bataille entre les Romains et des Tayyaye de MHMT en Palestine, à 12 miles à l’est de Gaza. Les Romains ont fui, laissant derrière eux le patriarche Bryrdn, que les Tayyaye ont tué. Quelques 4000 pauvres villageois de Palestine ont été tués là, chrétiens, juifs, samaritains. Les Tayyaye ont ravagé la région entière"
    • La chronique de Sebéos (en araméen 660) est la première source non-musulmane qui aborde le sujet de sa prédication ; certains détails concordent avec certaines prescriptions coraniques.

En revanche, la critique interne plutôt négative si l'on suit ces deux exemples :

  • Mahomet subit un changement radical de caractère, cet homme discret, soumis à sa femme devient soudainement un chef de guerre
  • De même Mahomet prêche une morale qu'il n'applique pas à lui-même (nombre d'épouses par exemple).

Le Coran est une source incontournable mais cette source peut être exploitée par la méthode hypercritique pour dégager des conclusions contraires aux règles de foi[biblio 25] Faire la biographie historique est donc une tâche difficile[explic 24]

Principales figures

À part la figure traditionnelle rappelée dans l'article détaillé, de nombreuses figures de Mahomet sont apparues dans la recherche sur les origines de l'islam et du Coran. Deux figures principales se dégagent des récits :

  • un personnage construit "dans les pas de Moïse". La personne et l'activité de Mahomet sont décrits avec des motifs narratifs utilisés pour décrire Moïse[explic 25]
  • un personnage construit en "Messie"[explic 26][biblio 26] ou en "paraclet"[explic 27],[biblio 27].
  • Une thèse mythiste[explic 28] avec différentes articulations s'est aussi développée, quelques-unes partant de l'idée que Mahomet n'a pas de nom[biblio 28] (qui se construit de la façon suivante : "il est plutôt de mise de donner une chaîne onomastique constituée du ism (nom) suivi du nasab (ascendance généalogique) et de la nisba (nom de relation) rattachant le personnage à un ascendant, une tribu, un ancêtre éponyme ou à un toponyme."[biblio 29]) mais seulement un surnom au sens où on l'entend dans les sociétés de lettrés bagdadiens dans une époque comparable[biblio 30] et en comparaison avec le luxe onomastique utilisé dans les chaînes de transmission des hadiths.

Le détail des figures historiques de Mahomet se trouve dans Historicité de Mahomet.

Début de l'islam politique

Chiisme et sunnisme

à suivre

Omeyyades et Califat

à suivre

Le message de la révélation

Construction et compilation du Coran

Article détaillé : Coran.

Les positions des historiens sont diverses sur la date et la méthode de compilation du mushaf.

Construction de la profession de foi

article spécialisé chahada

Frédéric Imbert[explic 29] est un archéologue épigraphiste. Cela signifie qu'il parcourt son terrain, entre la Jordanie et l'Arabie Saoudite à la recherche des graffitis sur les rochers, dans les grottes et tout site montagneux de ces déserts. Il fait entrer la graffitologie dans la grande porte de l'épigraphie, parallèlement aux recherches en papyrologie et en codicologie une discipline plus habituée à étudier les manuscrits, les bas reliefs. Cette démarche n'est pas une innovation ; elle fut déjà appliquée aux "mots de mai 1968"[biblio 31].

  • Le corpus

Sa problématique n'est pas celle d'un Ur-Q'uran mais de dater des énoncés de foi[biblio 32] et par là, de dater la compilation actuellement connue comme vulgate coranique, voire de dater les énoncés de certaines sourates les unes par rapport aux autres[biblio 33]. En quelque sorte, il poursuit la même ligne que celle de Manfred Kropp[biblio 12] quand il détecte des variantes dans les énoncés du Coran[explic 30].

F. Imbert explique ainsi l'intérêt du graffiti : "Les graffiti qui serviront de fondement à cette étude sont, pour la plupart, antérieurs à l’avènement de la dynastie abbasside (132/750) ; quelques-uns sont datés en lettres sur la pierre ou datables avant l’année 100 de l’Hégire. Ils ont été apposés par des hommes qui décidèrent librement d’exprimer leur foi sur des rochers ou des murs de monuments, le long des pistes de l’Arabie, du Sinaï, de la Jordanie et de la Syrie"[biblio 29].


fiqr et charia

Articles détaillés : Charia et Droit musulman.

Naissance du droit musulman : Joseph Schacht (1902-1969) [biblio 34]


Notes et références

Bibliographie utilisée dans l'article

  1. Une histoire du Coran peu orthodoxe
  2. Le Coran: nouvelles approches
  3. 1 2 un séisme dans les études coraniques, 16 mai 2007
  4. Review by François de Blois (Department of Iranian Studies) cité par Islamic awareness
  5. Pisani, Les lectures nouvelles du Coran et leurs implications théologiques, Revue d'éthique et de théologie morale, 2009/1 (no 253)
  6. Geschichte des Qorâns (1860) en langue allemande, document téléchargeable sous différents formats sur le site "American Libraries". Publié en 2005, à Beyrouth, l'ouvrage fut aussitôt banni par une fatwa du ‟Dar Al-Ifta”, une haute autorité sunnite.
  7. Les 4 émissions peuvent être écoutées en ligne pendant 3 ans et téléchargeables pendant 1 an aux adresses suivantes : le séminaire coranique du 28 février 2014 reçoit Mehdi Azaiez et évoque le livre dont il est l'éditeur (au sens américain du terme) Le Coran Nouvelles approches , 2013, Paris, Éditions du CNRS. Le Séminaire coranique du 7 mars 2014 reçoit Anne-Sylvie Boisliveau, chercheuse, associée au CNRS. Elle étudie les noms que le Coran se donne (Qur’ân, dhikr, âyât, sûra, mathânî, furqân) et se situe dans la tradition philologique au travers de son livre Le Coran par lui-même. Vocabulaire et argumentation du discours coranique autoréférentiel, Londres, Brill, 2013. Le séminaire coranique du 14 mars 2014 reçoit Guillaume Dye qui s'intéresse à des problématiques internes au Coran telles que les Figures bibliques en Islam, ouvrage collectif dirigé par G. Dye et F. Nobilio, Bruxelles-Fernelmont, EME, 2011 et les 'Partage du sacré : transferts, dévotions mixtes, rivalités interconfessionnelles, ouvrage collectif dirigé par Isabelle Depret et Guillaume Dye, Bruxelles-Fernelmont, EME, 2012 Enfin, le 4e Séminaire coranique en date du 28 mars 2014, reçoit Michael Marx, qui codirige avec François Déroche et Christian Robin le projet franco-allemand CORANICA, à l’Académie des sciences de Berlin-Brandebourg.
  8. Dans la maladie de l'Islam (Paris, Seuil, coll. La couleur des idées, 2002, recension Abdelwahab Meddeb dit que "l'auteur tire un peu la couverture à soi")
  9. Claude Gilliot, L’origine syro-araméenne du Coran
  10. Hélène Roquejoffre, Aux origines du Coran, le Monde de la Bible, 2012
  11. Über den Urkoran : Ansätze zur Rekonstruktion der vorislamisch-christlichen Strophenlieder im Koran", Erlangen, 1974, 2e édition 1993 (fr:)A propos d'un Coran primitif, prémices de reconstruction d'un hymne chrétien préislamique)
  12. 1 2 Le cours de Manfred Kropp, professeur au Collège de France, Chaire européenne, est disponible sur le site de l'ENS. Les supports de cours sont aussi téléchargeables sur ce site de l'ENS.
  13. 1 2 affirmé plusieurs fois dans sa première vidéo, en particulier vers la fin dans la 2e vidéo dans laquelle il expose ses thèses sur les sources du Coran
  14. Le Coran, traduction et commentaire systémique, éditions CRC, 1988-1990-1997, 3 tomes, sourates I à V,
  15. Dans le séminaire coranique(2) du 7 mars 2014, Anne-Sylvie Boisliveau expose la méthode philologique qui fait abstraction des hadiths, littérature postérieure au Coran et fait appel aux lexiques les plus anciens dans les 3 langues anciennes considérées. La version de cet entretien avec Abdelwahab Meddeb peut être écoutée pendant 3 ans et téléchargée pendant 1 an. Une version sur Academia.edu est attendue qui pourrait être plus pérenne. Présentation de Anne-Sylvie Boisliveau dans l'annuaire de Medhi Azaieze
  16. Définition du notarikon dans le Jewish Virtual Libray qui en fait un système de sténographie au contraire de l'article de Wikipédia qui veut en faire exclusivement un système herméneutique cabalistique
  17. Voir Un Texte et une histoire énigmatiques. (VII), « Hésitations et contradictions des sources islamiques » (1).
  18. Pour la période précédente, on regardera avec attention la série des articles intitulés « Un texte et une histoire énigmatiques » par Mohammad Ali Amir-Moezzi tirés à part de sa préface au Dictionnaire du Coran, Éditions Robert Laffont, Collection « Bouquins », Paris, 2007.
  19. John Wansbrough, Quranic Studies : Sources and Methods of Scriptural Interpretation, Londres, Oxford University Press, 1977 : The Sectarian Milieu: Content and Composition of Islamic Salvation History, Londres, Oxford University Press, 1978.
  20. Youssef Seddik, Le Coran, autre lecture, autre traduction, édition de l'Aube.
  21. Dits du prophète Muhammad, éd. Actes Sud, Arles, 2002.
  22. Une intéressante bibliographie est citée dans la note 3, p. 509-510
  23. Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, éd. Albin Michel, 2004, Paris, p. 193-194.
  24. vidéo du frère Bonnet Eymard
  25. 1 2 Premarre Alfred de Prémarre, L'approche historique des figures religieuses : Muhammad
  26. Annemarie Schimmel, Und Mohammad ist Sein Prophet (Cologne 1981 )– La vénération du Prophète dans la piété musulmane, traduction anglaise de 1985 And Muhamad is His Messenger, The Veneration of the Prophet in Islamic Piety. Chapel Hill: University of North Carolina Press, 1985
  27. Tor Andrae, Die Person Muhammeds in Lehre und Glaube seiner Gemeinde , Sotckholm 1918
  28. Nur al-Din al-Halabi (mort en 1634), l’auteur du livre Insan al-‘uyun fi sirat al-Amin wa-l-Ma’mun, populairement connu comme Al-Sira al-Halabiyya (v1 p. 128) dit que le nom de naissance de Muhammad était Qathem (ne pas confondre avec Qasem, premier fils de Muhammad). Qathem signifie « endommagé » ou « pourri », comme pour du lait tourné. Al-Halabi explique : « Après la mort de Qathem Ibn Al-Mutalib (oncle de Muhammad) à neuf ans, trois mois avant la naissance de Muhammad, son père (grand-père de Muhammad) Al Mutalib se trouva si mal que quand le prophète naquit lui aussi reçu le nom de Qathem ». Le Prophète changea son nom pour Muhammad, « le loué », soit à trente ans, soit au moment du départ pour Médine" Cette anecdote est rappelée dans le tome 2 de la trilogie de Hichem Djaït, la vie de Muhammad, Le parcours du Prophète à Médine et le triomphe de l'islam, Ed. Fayard
  29. 1 2 L’Islam des pierres : l’expression de la foi dans les graffiti arabes des premiers siècles, Écriture de l’histoire et processus de canonisation dans les premiers siècles de l'islam in REMMM, 129 | juillet 2011
  30. Vanessa Van Renterghem, Identifier et s’identifier dans les milieux lettrés bagdadiens (ve-vie/xie xiie siècles), REMMM, 127 | juillet 2010
  31. recension du livre de Maurice Tournier Les mots de Mai 68, Presses universitaires du Mirail, 2007, Toulouse, par Foudil Cheriguen, dans Insaniyat, Revue algérienne d'anthropologie et de sciences sociales,
  32. Conférence de Frédéric Imbert sur Canal U téléchargeable
  33. « Quand les pierres racontent les débuts de l’Islam » in Jordanie : société, rites et religions, Dossiers d’Archéologie, no 224, p. 78-83, 1999
  34. Joseph Schacht, The Origins of Muhammadian Jurisprudence

références textuelles

  1. Sourate 18,59.

Notes explicatives

  1. Les motifs de cette dissimulation viennent peut-être de la politique du Troisième Reich envers l'islam. Cf Indiana Jones rencontre le Da Vinci Code
  2. 1 2 Les Archives Perdues du Coran
  3. Lecture syro-araméenne du Coran. Contribution pour décoder la langue coranique.
  4. Pour cet aspect, voir l'article spécialisé, Critique de l'islam.
  5. dans le cas de Partage de sacré, par exemple
  6. Nabia Abbot (de)
  7. the Collection of the Qu'ran
  8. Aford T. Welch
  9. Rudi Paret
  10. Gregor Schoeler
  11. Fuat Sezgin (en)
  12. Paul Casanova
  13. Cf. Histoire deutéronomiste
  14. epigraphiste dont la notice est sous le lien]
  15. référencé comme agent de renseignent du IIIème Reich par Philip Le Roy dans la Porte du Messie
  16. cabale conduite par Spitaler qui cachait des documents de toute première importance. Günter Lüling réintégra l’université après un long procès qui l’épuisa. Il n’hésita pas à déclarer que presque tous les orientalistes allemands avaient été liés de près ou de loin aux nazisme et que ceux-ci suivaient d’un mauvais œil les recherches coraniques. Celles-ci ne manqueraient pas d’irriter les musulmans, contrariant ainsi leur alliance avec des dirigeants islamistes avec lesquels ils partageaient une même haine des Juifs, des dirigeants qui par ailleurs pourraient leur fournir un précieux appui contre les Britanniques au Moyen-Orient. Cf. Jeffrey Goldberg, article publié dans ‟The New York Times” du 6 janvier 2008, sous le titre ‟Seeds of Hate”
  17. sur la théorie des couches rédactionnelles, leur fonctionnement et la critique qui en est faite, Cf. article Histoire deutéronomiste
  18. C'est une métaphore dans la mesure où le frère Bruno de Jésus se réclame de la contre-réforme catholique
  19. reconnue par Edouard-Marie Gallez
  20. méthode, exposé et extraits
  21. entretien Du nouveau sur les origines du Coran, Objections, no 2, janvier 2006
  22. mention(s) chez d'autres auteurs indépendants de la source principale : citation des œuvres de ce personnage chez des critiques, rapport d'une de ses actions ou une autre dans une chronique contemporaine de son époque, etc.
  23. chronique syriaque connue aussi comme chronique de Zuqnîn
  24. Jacqueline Chabbi dans un entretien fait un tour d'horizon de la problématique.
  25. Pour le moment, il s'agit d'une introduction générale dans le but d'exposer un plan. Comme le sujet "en soi" conflictuel, de vraies références précises, avec article ou sonal, seront données au moment de l'exposé de chacun des auteurs.
  26. Pour se familiariser avec la notion théologique de "Messie", on consultera avec profit l'article Messie qui fait un tour d'horizon de la façon dont la notion est reçue dans le judaïsme, le christianisme et l'islam et cet article qui creuse la construction du concept dans le judaïsme
  27. pour se familiariser avec la notion théologique on consultera avec profit l'article Paraclet qui ajoute à la réception dans les 3 monothéismes occidentaux la réception dans la religion Bahaie
  28. comme ce fut le cas pour Jésus de Nazareth cf. thèse mythiste
  29. notice du chercheur
  30. et, d’une certaine façon, ruine la doctrine polémique du néo-salafisme du "Coran préservé" de toute modification.

Références diverses

  1. Cf. Ci-dessous laboratoires de recherche
  2. citation de Harnack
  3. 1 2 3 Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, éd. Albin Michel, 2004, Paris, p. 201.

Voir aussi

Recherche historique et critique

Laboratoires et équipes de recherche

  • Corpus Coranicum
  • LEM-CNRS Laboratoire d'études sur les monothéismes (UMR 8584 du CNRS)
  • Freie Universität Berlin

Chercheurs notoires

  • Alphonse Mingana
  • Angelica Neuwirth
  • Fazlur al-Raḥmân
  • Joseph Schacht
  • Régis Blachère
  • John Wansbrough
  • John Burton
  • Gerd R. Puin
  • Claude Gilliot
  • Dominique Urvoy
  • Marie-Thérèse Urvoy
  • Patricia Crone
  • Medhi Azaiez

Autres articles historiques

Liens externes

  • Une approche historico-critique de l'islam des origines par Jacqueline Chabbi, Professeur à l’université Paris VIII-Saint-Denis.
  • Les origines du Coran par Manfred Kropp Conférences vidéo à l'École Normale Supérieuren
  • | Antoine Borrut Introduction : la fabrique de l’histoire et de la tradition islamiques, REMMM 129 | juillet 2011
  • Claude Gilliot Le Coran, production littéraire de l’Antiquité tardive ou Mahomet interprète dans le “lectionnaire arabe” de La Mecque, REMMM 129 | juillet 2011
  • Conférences de de M. Mohammad Ali Amir-Moezzi École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses. Annuaire. Tome 113, 2004-2005 lien Année 2004 lien p. 175-180
  • Portail de l’islam
  • Portail du monde arabo-musulman
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