Colonisation de l'Islande
Colonisation de l'Islande
874 – 930
Carte de l'Islande, Abraham Ortelius, vers 1590
Superficie | ~ 103 000 km² |
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874 | Arrivée de Ingólfur Arnarson en Islande |
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930 | Établissement de l’Alþing |
Entités suivantes :
- État libre islandais
L’histoire de la colonisation de l’Islande nous est connue par le Livre de la colonisation (Landnámabók) et le Livre des Islandais (Íslendingabók), dont nous n’avons que des versions écrites entre les XIIIe et XVe siècles. La société de ces premiers occupants nous est également connue par les sagas, ces recueils d’histoires et de légendes qui nous ouvrent une fenêtre sur la vie quotidienne et les relations sociales des habitants de l’île du Xe au XIIIe siècles.
La découverte
Selon le Livre des Islandais de Ari Þorgilsson le Savant, les premiers colonisateurs scandinaves trouvent l’Islande déserte à l’exception de quelques « papar ». Ces moines irlandais venus chercher la solitude à bord de currach, des bateaux fait de peaux assemblés tendues sur une armature de bois. Ces papar (singulier papi), comme les appellerons les Scandinaves, partent de leur plein gré ou sont chassés par les colons. L’archéologie atteste les preuves d’une présence celtique bien avant 874.
En 860 environ, l’Islande auraient été redécouverte par les marins norvégiens de Naddoddr rejetés par la tempête. Ils auraient baptisé le pays Snaeland, Pays de la neige. Une autre tradition attribue à un Suédois, Gardarr Svávarsson, la découverte de l’île. Ingólfr Arnarson, qui s'installe en 874 selon le Landnámabók, serait le premier habitant permanent. Un autre des premiers pionniers serait le Norvégien Flóki Vilgerðarson vers 870. Il trouve un terrain de chasse et de pêche, mais l’hiver rigoureux lui fait perdre tout son bétail faute de suffisamment de fourrage. Il donne à l’île son nom définitif, Island, le « Pays-de-Glace ».
Le Landnám (870-930)
Selon la légende, le norvégien Ingólfr Arnarson et son frère juré Hjörleilf Hróddrmarsson arrivent de Norvège en Islande après une affaire difficile avec le jarl Atli. Hjörleilf est tué par des esclaves qu’il avait attelés à sa charrue. Ceux-ci cherchent refuge dans des îlots au sud-est de l’Islande, auxquels ils donnent leur nom : îles Vestmann (vestman, « homme de l’ouest » désigne des irlandais) ou en islandais : Vestmannaeyjar. Après avoir châtié les assassins de son frère, Ingólfr se fixe à Reykjavik (Baie des fumées).
Les premiers arrivants, une centaine, se partagent l’île, en respectant les rites magiques concernant la prise de possession du sol. Les suivants obtiennent des premiers des lots de terrains, soit pacifiquement en les achetant, soit en provoquant en duel les propriétaires. La plupart des colons viennent de Norvège (sur 432, six colonisateurs viennent du Götaland, en Suède, un seul du Danemark). Chaque colonisateur arrive avec sa famille, ses esclaves et sa clientèle, une vingtaine de personnes au minimum. Ils n’arrivent pas nécessairement directement de Norvège, mais aussi de Grande-Bretagne et d’Irlande. Certains de ceux-là sont déjà christianisés.
Leur nombre augmentant, les colons éprouvent le besoin de s’organiser et de tracer un cadastre. Selon la tradition, Thorsteinn, fils d’Ingólfr Arnarson, le premier colon, institue la première assemblée locale, le thing de Kjalarnes (en)[1], au nord de Reykjavik. D’autres assemblées sont créées par la suite sur le même modèle.
L’installation
La colonisation de l’Islande commence donc aux environs de 870. Cette date donnée par le Livre des Islandais écrit au XIIe siècle, est confirmée par l’archéologie, notamment grâce à l’étude des cendres (téphra) laissées par les éruptions volcaniques. Cette période se termine quand toutes les terres utilisables sont occupées, aux alentours de 930.
La colonisation est le fait pour la majorité de fermiers libres et indépendants. Les colons s’installent sur une terre vide de tout occupant, hormis quelques moines irlandais (papar), et s’adaptent à un environnement souvent hostile avec leur technologie et leur économie héritée de l’âge du fer européen. Ces landnámsmenn (littéralement : ceux qui prennent possession des terres) sont à l’origine d’une constitution et d’un ensemble législatif original, élaboré et sans précédent.
Ils viennent pour la plupart de Scandinavie, principalement de Norvège, mais aussi des colonies norroises des îles britanniques où ils s’étaient parfois celtisés. 10 000 à 20 000 personnes émigrent. Les colons arrivent à bord de knörr, navires marchands pouvant embarquer 30 tonnes de cargaison, avec leurs familles, leurs dépendants et leurs esclaves, des biens, des outils et des animaux domestiques. La colonisation est largement financée par la richesse accumulée grâce au commerce et aux pillages des Vikings.
Les premiers landnámsmenn s’octroient de vastes territoires. Des conflits arrivent avec les émigrants arrivés plus tard, qui selon le landnámsbók accusent leurs prédécesseurs de s’être attribués trop de terres. Ils réclament l’arbitrage du roi de Norvège Harald à la belle chevelure, qui aurait fixé les règles de répartition des terres. Ces vastes terres sont divisées au cours des générations suivantes en plusieurs fermes. Certaines terres ont pu être vendues à des nouveaux arrivants ou à des esclaves affranchis.
Les arrivants doivent s’adapter à un environnement rigoureux. L’Islande est un pays de glaciers et de volcans, est pris entre le courant marin polaire au nord et à l’est, et le Gulf Stream au sud, qui réchauffe les côtes sud et ouest. Les masses d’air glacial et sec du nord s’opposent à celles humides du sud, qui provoquent de fortes précipitations de pluies et de neige, alimentant lacs, rivières et marécages propices aux oiseaux. L’intérieur des terres est pratiquement inhabitable. Plus de deux cent volcans actif ont modelé un paysage lunaire, constitué de coulées de laves durcies et de pierres ponce en désintégration. Les premiers colons savent utiliser les sources chaudes, pour cuire les aliments, faire la lessive, se réchauffer et se laver. Les bains pris en commun dans les piscines d’eau chaude ont une fonction sociale attestée pas les Sagas (Saga des gens du Val-au-Saumon[2]). Les colons s’établissent le long de la côte et dans quelques vallées abritées. Ils ne rencontrent pas de concurrence dans la faune locale, le renard arctique et le mulot étant les seuls mammifères présents à leur arrivée (à l’exception de quelques ours polaires solitaires dérivant sur les glaces flottante venues du Groenland). Les colons introduisent des chiens, des chats, des cochons, des chèvres, des moutons, les bovins et les chevaux, et avec eux des insectes parasites. L’absence de prédateurs facilite l’élevage des bovins, qui est l’activité la plus importante au début. Celui des moutons s’intensifie au siècle suivant, mais celui des chèvres et des porcs, particulièrement destructeur pour les prairies, est pratiquement abandonné avant l’an 1000. Les robustes petits chevaux scandinaves au poil épais s’adaptent bien au milieu. Les paysans scandinaves sont préparés à cette vie rustique, dans des fermes isolées entourées de pâturages. Les maîtres de maison (húsbóndi) sont des hommes libres, qui doivent subvenir à la nourriture de ceux qui dépendent d’eux.
Économie de subsistance et dégradation du milieu naturel
L’Islande est à l’écart du grand commerce scandinave florissant à l’époque des Vikings et la subsistance de ses nouveaux habitants dépend des ressources locales :
- chasse :
- oiseaux : perdrix des neiges, canards, oies et cygnes sauvages, macareux,
- phoques pour la chair et la graisse, qui sert à l’alimentation, à l’imperméabilisation des cuirs, au calfatage des bateaux, à l’éclairage (huile de phoque)
- morses (rosmhvalar) pour la chair, la graisse et l’ivoire, jusqu’à leur extinction
- pêche :
- cueillette
- collecte du bois échoué,
- ramassage des œufs,
- recherche des baleines échouées sur les côtes. La découverte de baleines peut dégénérer en affrontements violents lors du partage des énormes quantités de viandes et de graisse qui en découlent, comme le raconte la saga de Gretir. La viande et la graisse dépecées sont conservées dans des fosses (hvarlgrafir) où elles fermentent.
- lichens comestibles (fjallagrös, ou mousse d’Islande) utilisés pour remplacer la farine.
- élevage : Les troupeaux de bovins et d’ovins, peu nombreux aux premiers temps, prennent de l’importance et sont emmenés à l’estive dans les montagnes où ils trouvent de meilleurs pâturages (almenning, terres communes). Le fourrage récolté dans les prairies des plaines est vital pour nourrir le cheptel durant l’hiver.
- L’élevage devient rapidement le premier moyen de subsistance, fournissant viandes et produits laitiers. La viande fraîche n’est consommée qu’à l’automne, et les bêtes abattues sont plutôt préparées pour la conservation : en l’absence de sel, les viandes sont parfois fumées à la bouse séchée, ou bouillie et placées dans de grands bacs de bois remplis de petit-lait fermenté (súrr) où elle prennent un goût aigre et se conservent.
- En hiver, les vaches mises à l’étable et nourries d’une maigre quantité de foin ne produisent plus de lait. Beurre et skyr (sorte de lait fermenté), sont donc préparés à la belle saison pour être stocké.
- Les moutons restent dehors tout l’hiver et subviennent eux-mêmes à leur nourriture.
- La culture de céréale (orge) est marginale. Blé et farine importés sont des produits de luxe.
Les tâches liées à la production laitière – traite, préparation du skyr – sont souvent effectuées par les femmes, tout comme le filage et le tricotage de la laine. Les hommes gardent et soignent les animaux, entretiennent les bâtiments, collectent les produits naturels, transportent dans des outres à dos de cheval le skyr des burons vers les fermes, où il est traité.
La société est exclusivement rurale. Un modèle de ferme isolée, autosuffisante et disposant de vastes pâturages alentours, se généralise et perdure bien souvent jusqu’à notre époque. L’agriculture est limitée et produit peu de surplus exportables. Les techniques employées n’évoluent guère jusqu’au XIXe siècle. Les premiers colons bénéficient cependant d’un climat plus clément, qui se dégradera à partir de la fin du XIIe siècle. Leur exploitation du sol et le développement du cheptel affectent l’environnement de l’île qui s’en trouve modifié dès le XIIIe siècle. Les prairies sont dégradées par le surpâturage et dès 920 le sol des hautes terres connaît une érosion rapide. L’espace forestier se réduit rapidement, ce qui favorise également l’érosion. Les colons défrichent facilement les forêts primaires de bouleaux, souvent par brûlis, comme l’atteste l’archéologie (fouilles de la ferme de Hrísbrú, dans la vallée de Mosfell), pour en faire des pâturages. Ce bouleau chétif fournit également le bois nécessaire au foyer et à la fabrication de charbon de bois pour la métallurgie (un minerai de fer de piètre qualité, la limonite, est abondant dans les marais, mais nécessite de grandes quantités de combustible pour que le fer en soit être extrait). Les gros arbres étant rares et rapidement abattus, il faut importer du bois de charpente pour la construction des maisons ou des bateaux. La rareté du bois oblige également à employer les roches volcaniques friables et des mottes de terre herbeuses pour clôturer les champs cultivés et les pâturages.
La maison
La construction de la maison de ces premiers Islandais, compte tenu de la rareté du bois et de la pierre dure, se fait avec des mottes de terre découpées dans du gazon. Elles forment des murs épais et isolant autour d’une ossature de bois, faite de poutres exportées ou de bois flottés ramassés sur les côtes, principalement apportés de Sibérie par les courants. Ces maisons longues (langhús) existaient dès la Préhistoire en Scandinavie, où elles ont été remplacées par des maisons de bois à l’époque viking. Elles se composent d’une grande salle commune étroite et oblongue (skáli), qui devait être sombre et enfumée. Les parois intérieures sont entourées de banquettes larges (set) utilisées pour s’asseoir, manger et dormir. Un long foyer (langeld) occupe le centre de la pièce à même le sol et la fumée est évacuée par un simple trou dans le toit. C’est là où l’on cuit les aliments. Il y a parfois des dépendances (latrines, magasins de stockage), qui à la fin de la période viking peuvent communiquer directement avec la pièce principale, par souci de sécurité. La porte d’entrée, en façade, et surmontée d’un gâble et son seuil est pavé de pierres. Plus tard, les fermes comporteront plusieurs pièces en plus de la salle commune : pièce à vivre (stofa), vestibule, lit-clos réservé au maître et à la maîtresse de maison.
L’artisanat et le commerce
Les fermes produisent à domicile sur des métiers verticaux un tissu de bure grossière, le Vaðmál, qui est utilisé pour la confection des vêtements et de toiles de voile, une fois imperméabilisée à la graisse animale. Sa production pour l’exportation commencera dès la fin du XIe siècle avec le développement des villes marchandes en Norvège. Les hommes portent une chemise longue et un pantalon de laine. Sous-vêtements de lin importés et vêtements de couleur sont un signe de richesse. Les femmes portent en général une robe fourreau, parfois plissée, couverte d’un long tablier agrafé par des broches.
Les métaux précieux (argent) sont rares et les échanges se font le plus souvent avec du bétail, des produits laitiers, des draps de vaðmál, de la laine brute ou des peaux. L’île dispose vite d’un réseau de sentiers cavaliers, mais de peu de routes carrossables et les communications maritimes sont limitées par le coût élevé des constructions navales, notamment après la fin du XIe siècle.
Jusqu’au XIe siècle, les goðar islandais se rendent régulièrement en Norvège sur leurs bateaux et y vendent la laine cardée et d’autres produits bruts en échange d’objets de prestige (armes, tapisseries, vêtements, étoffes de lin et tissus de couleur, outils, farine, cire, bols en stéatite, bijoux, orge et houblon pour brasser la bière, bois de charpente).
Les institutions : naissance d’une nouvelle société
Les hommes qui quittent la Norvège laissent un pays en cours d’unification sous le règne du roi Harald à la belle chevelure, qui selon l’historien islandais du XIIIe siècle Snorri Sturluson impose l’impôt foncier aux paysans libres au mépris de leurs traditions et place des jarls (comtes) à la tête de chaque province. Ce refus d’un pouvoir centralisé explique peut-être le choix du départ vers l’Islande et la création d’une communauté dont les structures étatiques sont les plus réduites possibles.
La société s’organise dès le départ sur une conception élaborée de la propriété privée et de la loi, sans qu’aucune institution centrale forte ne les garantisse. Il n’existe aucune organisation militaire centrale ou locale défensive, l’isolement du pays le mettant à l’abri d’invasions extérieures pendant la période viking. Les colons n’ont donc pas besoin d’une aristocratie militaire comme il en existe dans la société scandinave à la même époque et les législateurs privilégient les droits des fermiers libres (bóndi, pluriel bœndr) et un pouvoir exercé collectivement. Cette société est relativement égalitaire, bien qu’il existe une hiérarchie sociale : big men, goðar, bœndr, métayers, travailleurs sans terre, affranchis et esclaves.
Le goði
Le mot vient du vieux norrois Goð (Dieu), et goði est parfois traduit par prêtre-chef. Les premiers goðar exercent probablement des responsabilités de prêtre dans l’ancienne religion. De nombreux goðar ont dû exercer la fonction de prêtre après la conversion de l’Islande au christianisme en l’an 1000.
Chefs politiques et religieux, les goðar (singulier goði), n’ont qu’un faible pouvoir exécutif et ne gouvernent pas d’unité territoriale. Ce ne sont pas des chefs militaires et ils ont un simple pouvoir de police et de règlement des conflits. Ils assoient leur autorité en possédant des objets de luxe importés, en donnant des banquets et en faisant des prêts ou des dons aux métayers dans le besoin. Ils ne perçoivent apparemment aucun impôt et tirent leurs revenus de l’exploitation de leurs terres par des esclaves, travailleurs sans terre ou métayers et de la location de propriétés ou de bétail. Leur participation privilégiée au processus juridique leur permet également d’acquérir des bénéfices parfois considérables versés par les bœndr ou par d’autres chefs qu’ils soutiennent dans les conflits et les procès. Ils jouent un rôle important dans la redistribution des richesses en rendant des services à leur clientèle. L’accroissement de leur pouvoir territorial est limité jusqu’à la fin du XIIe siècle par un système de contrôle mutuel. Les fermiers libres qui confient publiquement l’autorité à leur goði (thingmenn, singulier thingmaðr) peuvent ainsi la lui reprendre et la donner à d’autre.
La charge du goði (goðorð) est considérée comme une possession privée et est transmise généralement à un membre de sa famille, qui n’est pas nécessairement l’aîné des fils. Elle peut être vendue, partagée ou offerte, ce qui permet à un bóndi de devenir goði s’il en à l’ambition et garantit la stabilité politique.
Les assemblées
L’Islande possède un corps législatif national, la Lögrétta, dont sont membres les seuls goðar et un système judiciaire évolué. Le droit est fondé sur la coutume. La guerre privée est un moyen courant de régler les litiges, mais le consensus et l’arbitrage public sont généralement recherchés en l’absence d’autorité centrale.
Le hreppr gère et contrôle les terres communes, en particulier les pâtures d’estive et les côtes. Il peut intervenir comme assurance au bénéfice d’éleveurs mis en difficulté par une mauvaise récolte de foin.
Les colonisateurs commencent par instituer des thing locaux, assemblées héritées de la tradition scandinave. Ils réunissent les fermiers propriétaires libres. À la fin de la colonisation, les Islandais de la deuxième et troisième génération éprouvent le besoin d’une forme de structure gouvernementale. Le Livre des Islandais dit qu'Ulfljót aurait été envoyé en Norvège vers 920 pour étudier la législation de l’assemblée de Gula (le Gulathing) pour l’adapter à la situation en Islande. Vers 930, à la fin du Landnám, un gouvernement décentralisé est institué : l’Althing. C’est une assemblée générale, qui adopte vers 965 une série de réformes constitutionnelles qui fixent le nombre de goðorð à 39. C’est le début de l’État libre ou république (Thóðveldi) d’Islande.
Sources
- Jesse Byock (trad. Béatrice Bonne, préf. Jacques Le Goff), L'Islande des Vikings, Paris, Aubier, coll. « Historique », (ISBN 978-2-700-72365-6)
- Régis Boyer, Les Vikings : histoire et civilisation, Paris, Plon, (ISBN 2-259-02236-7).
Notes et références
- ↑ Patrimoine littéraire européen : anthologie en langue française, par Jean-Claude Polet, Claude Pichois Collaborateur Jean-Claude Polet Publié par De Boeck Université, 1992 ISBN 2-8041-1527-5, 9782804115272
- ↑ Patrimoine littéraire européen : anthologie en langue française, par Jean-Claude Polet, Claude Pichois Collaborateur Jean-Claude Polet Publié par De Boeck Université, 1992 ISBN 2-8041-1527-5, 9782804115272
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