Guépard
Acinonyx jubatus
Acinonyx jubatus
(Schreber, 1775)
Répartition géographique
/ présence historique
/ présence faible
/ présence moyenne
/ présence élevée
Statut CITES
Annexe I , Rév. du 01/07/1975
Statut de conservation UICN
VU A2acd; C1 : Vulnérable
Le guépard (Acinonyx jubatus) est un grand mammifère carnassier de la famille des félidés vivant en Afrique et dans quelques rares régions du Moyen-Orient. Taillé pour la course, le guépard a une allure svelte et fine, avec de longues pattes élancées aux griffes non rétractiles, et une face au museau court marquée par deux traces noires partant des yeux. Son pelage est entièrement tacheté de noir sur un fond fauve à beige très clair ; les petits sont pourvus d'une courte crinière qui disparaît à l'âge adulte.
Classé vulnérable par l'Union internationale pour la conservation de la nature, le guépard fait actuellement l'objet de diverses tentatives de protection, incluant des procédés de clonage. Il est considéré comme l'animal terrestre le plus rapide au monde, sa vitesse à la course pouvant atteindre 110 km/h.
Description
Morphologie
Le corps, musculeux, est très aérodynamique et ressemble à celui d'un lévrier : svelte, presque maigre, avec de longues pattes fines. Sa poitrine est profonde et sa taille étroite. Les os sont légers et la colonne vertébrale, extrêmement flexible, lui permet de projeter ses membres postérieurs très loin et, ainsi, de courir très vite[réf. nécessaire].
Sa queue agit comme un balancier et un gouvernail lorsqu'il prend des virages brusques en poursuivant sa proie [1]. Les griffes du guépard ne sont pas rétractiles ni crochues, contrairement à celles des autres félins (d'où le nom latin du genre « acinonyx », cf. infra). Cette particularité lui permet d'avoir une très bonne adhérence au sol pour courir très vite, mais a aussi pour effet qu'elles s'usent rapidement, ce qui l'empêche de grimper aux arbres pour y cacher ses proies par exemple, ou de s'en servir pour se battre. Seuls les petits peuvent grimper aux arbres, et ils n'y semblent pas très habiles[réf. nécessaire].
Un gros cœur et des poumons développés favorisent les échanges gazeux. Le guépard a de larges fosses nasales, lui assurant une bonne oxygénation pendant sa course.
Il a une petite tête et un museau court, des yeux placés haut et bien déterminés, soulignés par une ligne noire ressemblant à une larme qui chemine du canthus interne des paupières jusqu'à la commissure des lèvres, et qui permet de différencier à coup sûr le guépard des autres grands félins tachetés, tel que le léopard. Ces traînées amélioreraient sa vision en minimisant les reflets de la lumière du soleil[2].
Les oreilles sont petites et rondes. Comparativement aux autres grands félins, son crâne est de plus petite dimension, et la structure de sa mâchoire supérieure permet un bon passage de l'air, grâce aux canines peu développées, mais réduit la puissance de la morsure. Le faible développement de ses crocs et de leurs racines favorise les voies respiratoires : c'est un atout indéniable pour la course, mais un handicap pour le combat[1].
Biométrie
Le guépard fait preuve d'un léger dimorphisme sexuel, les mâles étant plus grands que les femelles. Les guépards adultes mesurent de 66 à 81 cm au garrot pour les femelles contre 79 à 94 cm de hauteur au garrot[3] pour les mâles, et de 1,10 à 1,30 m de longueur pour les femelles contre 1,30 à 1,50 m de long[3] pour les mâles auxquels s'ajoutent 65 à 85 cm de queue[3]. Les animaux adultes pèsent de 21 à 42 kg pour les femelles contre 36 à 72 kg pour les mâles avec une moyenne pour les mâles de 48 kg et de 38 kg pour les femelles[4].
Fourrure
La couleur de base des parties supérieures d'un adulte s'étend du fauve au beige pâle ou au blanc grisâtre, les parties inférieures de la robe étant plus pâles, souvent blanches. La fourrure est parsemée de taches noires, rondes ou ovales, mesurant de deux à quatre centimètres de diamètre. Seul le blanc de la gorge et de l'abdomen est exempt de taches. La fourrure est épaisse avec des poils légèrement plus longs sur la nuque qu'ailleurs. Le dernier tiers de la queue est couronné de quatre à six anneaux noirs et possède à son extrémité une épaisse touffe blanche. Les anneaux de la queue sont caractéristiques de chaque guépard et permettent une identification individuelle[réf. nécessaire].
Le guépard royal
Le guépard royal (Acinonyx jubatus f. rex) est parfois considéré comme une sous-espèce, mais il s'agit d'une simple forme qui résulterait d'une mutation récessive. En effet, il peut apparaître dans une portée de guépards normaux[5].
Il se rencontre dans les zones les plus boisées d'un petit secteur de l’Afrique du Sud et au Zimbabwe.
Son aspect est différent de celui des autres guépards : ses taches sont nettement plus grandes et forment des lignes par endroits, avec une bande noire sur le dos se prolongeant de la tête à la queue. Ce pelage, marbré plutôt que moucheté, semble lui assurer un excellent camouflage dans le miombo[6] du Botswana et du Zimbabwe.
Performances physiques
Le guépard parcourt quelque sept ou huit mètres en une seule foulée et accomplit quatre foulées à la seconde. Cela en fait un des mammifères quadrupèdes les plus rapides. Un sprint l'amène à 70 km/h en deux secondes[7] puis 90 km/h une seconde plus tard[8]. Une étude publiée en 2013 dans la revue Nature portant sur l'analyse statistique de 367 courses de chasse réalisées par cinq guépards en liberté dans la nature, munis de colliers d'enregistrement couplés à des GPS, a montré que si une vitesse maximum unique de 93 km/h a pu être enregistrée, la moyenne des courses des animaux se situe à 49,89 km/h et que très peu d'entre elles dépassent les 72 km/h[9]. En revanche, les données ont montré des accélérations et décélérations latérales les plus importantes jamais enregistrées pour un animal terrestre démontrant que le succès de la chasse pour le guépard repose plus sur la puissance musculaire, son adhérence au sol et la manœuvrabilité de son corps que sur sa vitesse linéaire maximale[9].
Par ailleurs, un guépard en captivité a atteint la vitesse record de 112 km/h[8], mais on estime cependant qu'il ne peut maintenir sa vitesse que sur 300 à 400 mètres[7]. Sur une distance plus longue, il serait largement dépassé par une antilope. En 2009, Sarah, un guépard femelle du zoo de Cincinnati a parcouru le 100 mètres en six secondes et 13 centièmes[10], soit une vitesse moyenne de presque 60 km/h. Le 20 juin 2012, Sarah, a battu son propre record du monde du 100 mètres, en 5,95 secondes[11], terminant à plus de 98 km/h.
Lorsque le guépard arrive suffisamment près de sa proie, il lui arrive souvent de lui faire un simple croc-en-jambe et, ainsi, de la déséquilibrer afin qu'elle fasse une chute fatale du fait de la vitesse.[réf. nécessaire]
Les pattes des guépards sont moins arrondies et plus solides que celles de la plupart des félins ; cela les aide à prendre des virages serrés. Les griffes, non rétractiles, fournissent traction et adhérence lors d'une course et contribuent ainsi à maintenir les accélérations. Enfin, sa petite tête est plus aérodynamique[12].
Consanguinité
Selon Marco Polo, il y a 700 ans, Kubilai Khan possédait dans sa résidence d'été dans l'Himalaya, 1 000 guépards dressés pour la chasse[13]. Le grand Akbar en aurait à lui seul, durant son règne, fait domestiquer 9 000[14].
L'utilisation de ce félin, le plus rapide du monde, comme auxiliaire des chasses royales, daterait au moins des sumériens (il y a environ 5 000 ans) et des pharaons égyptiens, mais, des rois de France, des princes indiens et des empereurs autrichiens en ont également possédé.
La chasse que les hommes ont faite aux guépards est peut-être une des raisons de leur actuelle variabilité génétique anormalement basse[13] et d'une incidence élevée de semence anormale.
Selon certains chercheurs, ils auraient été victimes de la dernière ère glaciaire, celle-ci ayant éliminé la majorité des individus il y a environ 10 000 ans. On pense dans ces deux cas qu'ils ont subi une période prolongée de consanguinité. D'après certains biologistes, les guépards ont même atteint un degré de consanguinité trop élevé pour prospérer. Alors que des milliers d'animaux ont été capturés et élevés en captivité, il n'y a eu jusqu'en 1956 aucun cas connu de reproduction de guépard en captivité[13]. Depuis 1970, malgré les techniques de reproduction assistée, seuls 10 à 15 % des couples captifs mettent bas, et le taux de mortalité est élevé (29,1 %)[13].
En Europe, les guépards ont maintenant disparu à l'état sauvage : il n'en reste que quelques dizaines d'individus en Afrique du Nord (guépard du Sahara) et en Asie (Iran). On ne les trouve à l'état sauvage en Afrique australe et orientale que dans des territoires de plus en plus écologiquement fragmentés[13].
Taxinomie
Le guépard est le seul représentant actuel du genre Acinonyx, mais, avant la fin du Pléistocène supérieur, ce genre comprenait plusieurs espèces dont la plus connue est Acinonyx pardinensis, ou le guépard géant d'Eurasie[15].
Phylogenèse
La phylogenèse est l'étude de l'apparition et de la formation d'une espèce grâce à des fossiles. Avec l'étude de phylogénie moléculaire, on sait que la famille des félidés a pour dernier ancêtre commun un félin préhistorique apparu il y a environ 20 millions d'années, Pseudaelurus. La première lignée de félins à diverger est celle des Panthérinés, il y a environ 10,8 millions d'années[16]. Le guépard résulte d'une divergence bien plus récente, il y a environ 6,7 millions d'années, de la lignée du Puma[16], qui est en effet le félin actuel le plus proche du guépard. À la suite de l'apparition de la lignée du Puma, celle-ci divergea pour donner d'un côté le genre Puma et d'un autre le genre Acinonyx[16]. Le genre Acinonyx est apparu durant le Pliocène : on retrouve des fossiles du guépard en Afrique du Sud qui datent de la fin de cette période. L'apparition du guépard semble donc dater d'il y a trois millions d'années[15].
Sous-espèces
On distingue 5 sous-espèces de guépards[17] :
- Acinonyx jubatus jubatus (Schreber, 1775) : dans l'esssentiel du sud de l'Afrique.
- Acinonyx jubatus raineyi (Edmund Heller, 1913) : Kenya, Ouganda, Somalie.
- Acinonyx jubatus soemmerringi (Fitzinger, 1855) : Éthiopie, Tchad, Soudan, Cameroun, sud du Niger.
- Acinonyx jubatus hecki (Hilzheimer, 1913) : Afrique occidentale, Sahara. Voir guépard du Sahara.
- Acinonyx jubatus venaticus (Griffith, 1821) : désormais limité à l'Iran. Voir guépard d'Asie.
La forme Acinonyx jubatus f. rex, le guépard royal semble par certains anciens auteurs considéré à tort comme une sous-espèce supplémentaire. Si certains secteurs géographiques présentent plus d'individus de ladite forme, comme au Zimbabwe, celle-ci peut aussi apparaître « spontanément » dans une portée par le jeu de la génétique[réf. nécessaire].
Le guépard du Sahara
Acinonyx jubatus subsp. hecki a été découvert par Hilzeimer en 1913. Exceptionnellement pâle, on le trouve exclusivement dans le désert du Sahara. Il a des taches mais plus espacées que celles des guépards des savanes. C'est une sous-espèce, appelée communément « guépard du Sahara ». Elle a été photographiée pour la première fois en 2002, au Niger[18].
Le guépard d'Asie
Acinonyx jubatus subsp. venaticus a été découvert par Griffith en 1821. Le guépard asiatique (Acinonyx jubatus venaticus) est maintenant également connu sous le nom le « guépard iranien », les derrniers spécimens du monde sont connus pour vivre principalement en Iran. Bien que récemment présumée éteinte en Inde, cette sous-espèce est aussi connue sous le nom « guépard Indien ».[réf. nécessaire]
Le guépard asiatique est rare et gravement menacé d'extinction et cette sous-espèce du guépard n'est rencontrée aujourd'hui qu'en Iran, avec quelques observations occasionnelles dans le Balouchistan au Pakistan. Il vit dans un vaste désert central en fragmentations de morceaux d'habitats favorables restants. Il ne resterait plus que 70 à 100 guépards asiatique dans le monde. Le guépard asiatique, le Lynx d'Eurasie et la Panthère de Perse sont les seules espèces subsistant de gros félins en Iran aujourd'hui.[réf. nécessaire]
La population de cette sous-espèce a divergé des variétés africaines il y a 30 000 ans.[réf. nécessaire]
Le guépard d'Asie ou guépard d'Iran a la fourrure bien plus claire que son cousin d'Afrique. Il présente par ailleurs une crinière plus visible au niveau de la nuque. Seule une soixantaine de guépards d'Asie survivrait en Iran, en bordure du désert de Kavir[1] dont une moitié d'immatures. La survie de cette sous-espèce placée sur la liste rouge de l'Union Internationale pour la conservation de la nature (UICN) est menacée[réf. nécessaire].
Comportement
Espérance de vie
Dans la nature, un guépard vit en moyenne durant treize ans. En captivité, il peut vivre pendant vingt-et-un ans voire davantage.[réf. nécessaire]
Cri
Le cri du guépard peut parfois s'apparenter à un cri d'oiseau, mais aussi au miaulement d'un chat. Lorsque le guépard manifeste sa colère, il feule. Le guépard ne peut pas rugir, car il a une ossification complète de l'os hyoïde comme les animaux du genre Felis. Les félins du genre Panthera à l'inverse possèdent une ossification incomplète de l'os hyoïde ce qui leur permet de rugir[19].
Reproduction et vie sociale
Les femelles mettent bas de trois à cinq petits et même parfois jusqu'à huit. Mais cela est très rare, et souvent uniquement trois ou quatre petits arrivent à survivre. La période de gestation dure de 90 à 95 jours[3]. Les petits pèsent de 300 à 500 grammes à la naissance, mesurent environ 30 cm et sont aveugles[3].
Les femelles adultes sans petits vivent souvent seules[1]. Les mâles forment parfois de petits groupes, surtout lorsqu'ils sont issus de la même portée.
Les femelles sont polyœstrales, avec un cycle menstruel moyen de 12 jours. La période de fertilité s'étale sur une à trois journées. La reproduction a lieu pendant toute l'année. Un pic des naissances a toutefois été constaté de mars à juin[réf. nécessaire].
Les jeunes guépards possèdent un manteau de poils ressemblant à une crinière le long de leur dos. On suppose que ce manteau permet un meilleur camouflage des petits dans l'herbe. Ce pelage, qui les fait ressembler à un ratel, un féroce blaireau, serait une manière d'éloigner les prédateurs[1],[4]. Le manteau commence à disparaître à trois mois, mais peut encore être vu à l'âge de deux ans. Pendant leurs toutes premières semaines de vie, les petits sont déplacés presque tous les jours par leur mère pour éviter les prédateurs[réf. nécessaire].
Le taux de mortalité infantile est très élevé. Durant les premières semaines après la naissance, jusqu'à 70 % des jeunes sont tués par d'autres prédateurs[20]. Les petits commencent à suivre leur mère à l'âge de 6 semaines. Ils sont sevrés à trois ou six mois. Ils restent en général avec leur mère pendant 13 à 20 mois[3], période pendant laquelle elle leur apprend à chasser. Les membres d'une fratrie peuvent parfois demeurer plusieurs mois ensemble[1].
La maturité sexuelle est atteinte vers l'âge de 15 mois[3].
Aucun cas avéré d'infanticide par des guépards mâles n'a été rapporté[20].
Alimentation
Son régime alimentaire est carnivore, essentiellement constitué de mammifères de moins de 50 kg, dont plusieurs variétés d'antilopes, tels des gazelles, springboks, reeboks, impalas, petits koudous, cobes, jeunes des gnous et des topis, steenboks, ourébis, mais aussi jeunes des phacochères et des autruches, lièvres, lapins, et parfois des pintades[réf. nécessaire].
En Afrique de l'Est, les petites gazelles de Thomson et leurs faons constituent 80 % de son alimentation. Ce taux est élevé en comparaison des autres espèces de gazelles qui vivent dans la même région. En effet, la gazelle de Thomson est plus abondante dans cette région.[réf. nécessaire]
En Inde, il chasse la gazelle chinkara, l'antilope cervicapre et le cerf axis.
La technique de chasse du guépard se distingue de la chasse à l’affût adoptée par la plupart des grands félins : pour attraper sa proie, il s'approche du troupeau après avoir scruté le terrain depuis une branche d’arbre, le sommet d’une termitière ou même depuis les toits des voitures. Une fois qu’il a repéré un animal qui s’est éloigné de son groupe, le guépard s’en approche patiemment à moins de 50 mètres. Il accélère alors subitement, durant quelques dizaines de secondes jusqu'à atteindre son exceptionnelle vitesse, qui lui permet d’attraper des animaux rapides.[réf. nécessaire]
Le guépard chasse surtout pendant le jour (dans le début de la matinée et dans la fin de l'après-midi), lorsque les autres prédateurs dorment, probablement parce qu’il se laisse facilement intimider par tous ceux qui veulent lui voler sa proie ; même les vautours peuvent forcer un guépard à abandonner une carcasse. C’est pourquoi le guépard tire sa proie à l’abri pour pouvoir la dévorer en paix. Lorsqu’il est repu, il abandonne les restes aux charognards. Les guépards des montagnes du Sahara constituent une exception puisque ce sont des chasseurs nocturnes.[réf. nécessaire]
Lorsque le guépard arrive suffisamment près de sa proie, il se sert de sa patte, pourvue de grosses griffes solides. Il lui fait ainsi un croc-en-jambe et la déséquilibre afin qu'elle tombe. La vitesse lors du choc suffit souvent à tuer les gazelles, sinon le guépard s'empresse de la plaquer au sol et enserre la gorge de la victime. Il exécute ses proies par strangulation. Une fois sa victime achevée, le guépard doit toutefois attendre pour manger. Il est épuisé par l'effort qu'il a fourni. Pendant la course, son corps s'est dangereusement échauffé, sa température corporelle monte alors jusqu’à 41 °C[21]. Par ailleurs, il est essoufflé. Il se repose donc pendant de longues minutes, toujours aux aguets, avant de pouvoir enfin dévorer sa proie. Cette explication est contestée par une étude récente[22].
Le guépard est un chasseur efficace, bien que son taux de réussite varie fortement selon le type de proie, l'expérience et le sexe du chasseur. La chasse aux faons de gazelles est couronnée de succès dans 76 à 100 % des cas selon les études, tandis que sur les sujets adultes le taux de réussite descend de 37 à 53,5 %. Une fratrie de jeunes guépards tue dans 75 % des poursuites lorsque les membres chassent ensemble, tandis qu'individuellement, ce taux tombe à 15 %. L'association de mâles adultes n'est cependant pas plus efficace lorsque la chasse est réalisée seul, en paire ou en trio ; les félins tendent juste à chasser de plus grosses proies[23]. En comparaison, le taux de réussite du lion varie de 15 à 52 %[24].
À la fois patient et véloce, il a mérité son nom arabe « targui ». Après sa course, épuisé, le guépard est à la merci des prédateurs plus puissants que lui, tels que le lion ou la hyène qui n'hésitent pas à voler la nourriture des autres. Mais le guépard est meilleur pour la course que pour les combats. Il est bien trop léger et trop fragile pour se battre ainsi. Risquer une blessure l'empêcherait de chasser et le condamnerait à mourir de faim… Aussi, lorsqu'un carnivore plus fort que lui veut lui voler sa proie, le guépard n'a guère d'autre choix que de fuir.[réf. nécessaire]
Écologie et conservation
Habitat
Il existe plusieurs populations isolées de guépard, en Afrique comme dans la dépression de Qattara en Égypte, et en Asie du Sud-Ouest. Environ 50 individus vivent en Iran, dans le Khorassan, où ils sont l'objet d'une campagne de préservation[25]. La présence du guépard asiatique a été plusieurs fois signalée au Pakistan dans le Baloutchistan, sans que cela n'ait pu être confirmé[26].
Conservation
Statuts
Les guépards sont inscrits sur la liste UICN comme espèce vulnérable (sous-espèce africaine menacée, sous-espèce asiatique en situation critique) ainsi que sur celle de l'US ESA comme espèce menacée au titre de l'appendice I de la CITES (Convention on International Trade in Endangered Species). Statut mondial : Catégorie 3 (A), statut régional : Catégorie 1 (A).[Quoi ?][réf. nécessaire]
Population
Les estimations de sa population varient de 10 000 à 15 000 en Afrique[1]. En Asie, il n'en resterait environ que soixante à l'état sauvage[1]. L'effectif restant est rarement observable et, de fait, rarement observé.
Au cours du XXe siècle, l'aire de distribution des guépards a connu une spectaculaire régression. En Asie, on ne les trouve plus qu'en Iran ; ils ont disparu de l'Inde en 1947, au cours de la seconde moitié du XXe siècle de Syrie, d'Irak (1950), d'Israël (1956), de Jordanie (années 1960), de l'Arabie, du Pakistan, du Turkménistan et de l'Ouzbékistan dans les années 1970. Ils sont probablement éteints aussi en Afghanistan. Ils ont déserté l'Afrique du Nord, sont devenus très rares dans l'ouest de l'Afrique mais subsistent au Sahara (confirmé en 2009). Les principales populations habitent désormais la Namibie, le Botswana, le Kenya et la Tanzanie.[réf. nécessaire]
Depuis la fin du XIXème siècle, la population des guépards ne cessent de baisser, en effet en 1900, on comptait 100 000 guépards qui vivaient à travers l’Afrique et l’Asie. Aujourd’hui, il n'en resterait que 10 000. 9/10ème de la population a donc disparu en 100 ans. L’homme a chassé le guépard pendant plus d’un siècle, sa fourrure étant très prisé pour fabriquer des manteaux, écharpe etc. Sa fourrure est aussi utilisée pour fabriquer des tapis de prière. De plus, les os et les dents du guépard sont utilisés dans la médecine traditionnelle chinoise. En effet les dents du guépard sont utilisées en Chine pour soigner les maux de tête et d’estomac.
Sa chasse est interdite dans tous les pays d’Afrique depuis la fin des années 90. Cependant, le braconnage est encore aujourd’hui très actif.
Dans certain pays (Tanzanie notamment), il existe des quotas permettant de chasser un certain nombre de guépard durant l’année (une vingtaine par an).
De plus, les guépards ont longtemps été capturés par les nobles de l’Occident et l’Orient pour en faire des bêtes de chasses. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir dans les fresques des anciens temples Egyptiens, des guépards apprivoisés à coté du Pharaon ; le guépard était en effet à l’époque symbole de noblesse.
Il est aussi important de signaler que les zones agricoles en Afrique ne cessent d’augmenter, au détriment de nombreuses espèces sauvages, dont le guépard qui a vu disparaitre ses niches écologiques. De plus, le guépard est considéré comme une nuisance selon les fermiers africains. En effet, les guépards chassent les troupeaux de chèvres et de bœufs des fermiers. Avec la disparition de l’habitat du guépard, le nombre d’attaques ne cesse d’augmenter. Les fermiers n’hésitent donc pas à installer des pièges comme des appâts empoisonnés pour tuer les guépards qui rodent autour des troupeaux. En Namibie, les fermiers comptent annuellement des pertes de 10 à 15 % de leurs moutons et leurs chèvres et 3 à 5% de leurs veaux de bétail (Morsbach 1984-6).
Enfin, bien que les réserves protégées ne cessent d’augmenter en Afrique, seul 10% des guépards restant se trouvent dans ces dernières, les autres ne sont donc pas protéger par des lois empêchant la chasse.
La surprédation:
Le nombre de prédateurs en Afrique est incroyablement élevé. En effet, parmi les grands prédateurs principaux, il y a : le lion, la hyène, la panthère, le guépard…
De nombreux observateurs ont remarqué la vulnérabilité du guépard dans la compétition avec les autres grands carnivores et c’est actuellement le centre principal de l’étude à long terme du guépard dans le Serengeti en Tanzanie(S. Durant pers. comm. 1993). Le guépard est aussi victime de la prédation des lions, des hyènes et des léopards. En effet, les jeunes guépards sont souvent la proie de ces derniers limitant ainsi le développement de l’espèce.
De plus, là où d’autres grands carnivores ont en grande partie étés éliminés comme dans les pâturages de Namibie mais aussi au Kenya et en Somalie, les guépards semble exister en plus grande densité (McVittie 1979, Burney 1980, Hamilton 1986a, Morsbach 1987, A. Simonetta dans litt. 1993). Cependant, ne compter que sur ces zones n’est pas une stratégie viable pour assurer la conservation des sous-populations viables.
Enfin, nous pouvons ensuite signaler que, leur constitution légère et souple destinée à la course est aussi un inconvénient par rapport aux autres grands prédateurs. En effet, l’effort de la poursuite les épuisent, nécessitant ainsi jusqu’à 20 minutes de repos après avoir tué leur proie. Cette phase de récupération augmente ainsi les risques de vol de leur proie par les lions, léopards et hyènes, contre lesquels ils ne peuvent pas lutter, car leurs mâchoires peu puissantes et ses petites dents ne lui permettent pas de se défendre contre les grands prédateurs (lions et hyènes) réputés pour avoir les mâchoires les plus puissantes du règne animal.
Un probleme génétique:
Diverses recherches concernant le guépard a montré que ce dernier, aussi bien en captivité qu’en liberté, présente un haut niveau d’homogénéité dans le codage de l’ADN. En effet, le guépard a probablement subi ce qu’on appelle des goulots d’étranglements de populations au cours de son histoire. La plus grosse perte d’individus a eu lieu vraisemblablement au pléistocène il y a 10 000 ans pendant les dernières grandes extinctions. Les raisons de cette première vague de disparitions sont aujourd’hui encore inconnues.
Un des principaux facteurs du manque de diversité génétique du guépard est la consanguinité. En effet, après que la mère a fini d’élever ses jeunes, la mère retombe immédiatement en chaleur, et il n’est pas rare de voir les jeunes mâles s’accoupler avec leur propre mère. Mais ce n’est pas la seule raison qui explique le manque de diversité génétique sur le guépard.
Sur ce point, il existe 2 thèses qui s’opposent sur le monomorphisme du guépard :
D’une part, certains chercheurs soutiennent que le manque de diversité génétique peut mettre en grand péril le guépard. En effet, La variation génétique est considérée comme indispensable pour une adaptation à long terme et la survie de l’effectif. En effet les facteurs environnementaux exercent des pressions sur le guépard et sur le monde animal. Il y a donc une sélection. Les individus adaptés survivront et permettront la survie de leur espèce. On comprend ainsi que la diversité génétique des individus doit être la plus grande possible pour assurer la pérennité d’une espèce à long terme. Ces conclusions ont été tirées en constatant une augmentation de sensibilité aux maladies infectieuses et une mortalité de plus en plus importante chez les guépards en captivité (parcs animaliers notamment). Cette évolution alarmante est considérée aujourd’hui comme liée avec le monomorphisme génétique chez Acinonyx jubatus (O’Brien and Evermann 1988). Dans les parcs animaliers, on remarque de grandes difficultés pour accoupler les guépards. Les femelles captives conçoivent rarement et lorsqu’elles le font, le taux de mortalité infantile est particulièrement élevé (28 à 38%) (Marker et O’Brien 1989; Marker-Kraus et Grisham 1993).Mais il est important de signaler qu’on observe aussi cela sur d’autres grands félins comme le lion. Cependant, il est inquiétant de constater que le sperme des guépards qu’ils soient libres ou captifs présente des taux particulièrement élevés de sperme anormal ou stérile (71-76%) ( Wildt ,1987a). De plus, les taux de réussite de fécondation in-vitro sont relativement bas par rapport à d’autres espèces de félins. Enfin, Les études menées sur les deux sous-espèces de guépards montrent largement que le guépard d’Afrique orientale (Acinonyx jubatus raineyi) et le guépard africain du Sud (Acinonyx jubatus jubatus) sont 10 à 100 fois moins séparés génétiquement que les groupes raciaux humains. Cette découverte met en doute la validité des classifications en sous-espèces existantes et pourrait être significative dans la gestion des populations de guépards, comme l’hybridation qui pourrait aider à améliorer la santé de ces populations distinctes.
La 2ème thèse est quant à elle plus modérée. En effet, cette thèse affirme qu’on ne possède pas la preuve que la reproduction du Guépard soit aussi compromise dans la nature (Caro, Laurenson 1994). Il est vrai que le faible taux de reproduction des guépards dans les parcs animalier est du aux méthodes utilisées dans ces derniers. En effet certains zoos ont obtenu un franc succès dans la reproduction du guépard en captivité, car ils ont respectés les conditions, bien particulières, comme par exemple de vastes enclos permettent aux guépards d’observer sur de longues distances ; ou encore en respctant la séparation des males et des femelles avant l’accouplement, ainsi que la mise en place d’un « nid » pour la mère et ses petits. (Lee 1992, Laurenson 1993). Ensuite, on a certes observé que la santé général des guépards captifs était faible, mais on n’a pas observé d’épidémies particulières dans les populations sauvages meme si on a rapporté des cas de rage plutôt nombreux dans certains parcs en Afrique (Caro et al. 1987, Bowland 1993, R. Kock in litt. 1993). Enfin, pour ce qui est du sperme du male guépard, il est important de nuancer les études réalisés ces dernières années : en effet parmi des mâles ayant une qualité de sperme également basse, certains sont très infertiles mais d’autres sont très fertiles malgré la basse qualité de leur sperme (Donoghue et al. 1992, Lindburg et al. 1993, Wildt et al. 1993a).
Une part notable du déclin de l'espèce en Asie, est liée aux activités de chasse alliées à des guépards apprivoisés. En effet, seuls des individus pris dans la nature permettaient le maintien de cette tradition.[réf. nécessaire]
Perspective de réintroduction du guépard
Des propositions diverses ont été avancées pour réintroduire le guépard dans des réserves sub-sahariennes, par exemple en Israël, Inde, Turkménistan et Ouzbékistan.[réf. nécessaire]
La conservation des populations reste toutefois la priorité. De plus, la réintroduction ne doit pas être sérieusement considérée avant que des comparaisons génétiques et des évaluations d'impact environnementales n'aient été effectuées. Enfin, l’accord du conseil de l'UICN/SSC (l’organisme mondial spécialiste de la réintroduction) doit être obtenu.[réf. nécessaire]
Perspective de résurrection du guépard indien
Il est aujourd’hui question de ressusciter le « cheetah », le guépard indien. Des généticiens indiens veulent s’appuyer sur des méthodes de pointe de clonage au Lacones (Laboratoire pour la conservation des espèces menacées) : « Si tout se passe bien, nous pourrons cloner le guépard indien d'ici cinq ans », affirme Laji Singh, directeur du Centre de biologie cellulaire et moléculaire d'Hyderabad et principal instigateur du projet. Une banque de gènes, de sperme et d’ovules a d’ores et déjà été collectée[27].
Cependant, les chercheurs rencontrent de nombreux obstacles : ils doivent s’approprier du tissu de guépard iranien qui figure parmi les espèces les plus menacées de la planète. Conformément à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), il est illégal d'échanger du matériel génétique d'espèces menacées à l'état naturel. « Mais si les animaux sont élevés en captivité, nous avons légalement une bonne chance de les obtenir », affirme M. Sinha. Le guépard africain semble moins proche mais pourrait convenir en second recours : les analyses de protéines sanguines n'ont mis en évidence que des différences minimes entre les diverses populations de guépards. Les taux d'avortement des embryons clonés étant très élevés, les biologistes devront disposer d'un nombre suffisant d'ovules[27].
Au-delà du clonage, les détracteurs du projet s'interrogent sur l'avenir du guépard : « Supposons que l'on parvienne à cloner le guépard. Très bien, mais où sont passées les savanes dans lesquelles ils rôdaient autrefois ? Où trouvera-t-il suffisamment de proies pour survivre ? » demande Divyabhanu Sinh, auteur de The End of the Trail. Les détracteurs soulignent également la difficulté à réintroduire des animaux captifs en milieu naturel. D’autres protestent contre le coût de l’opération : l’argent devrait d’abord servir à protéger les animaux menacés. Ainsi, l’idée excitante de revoir le guépard indien entre dans le cadre d’une grande réflexion sur la réintroduction des espèces disparues[27].
En 2009, un comité d'experts doit se réunir afin de trouver une solution de réintroduction du guépard en Inde. Les négociations avec l'Iran pour obtenir des spécimens ayant abouti à un échec, l'Inde se tourne vers l'Afrique pour réintroduire l'espèce. Trois peaux de guépards indiens sont analysées par l'université de San Diego : des premières analyses ont montré, selon Divyabhanusinh Chavda, que les guépards indiens étaient très similaires aux guépards africains. Considéré comme un « patrimoine de l'Inde » en raison de son utilisation pour la chasse par les maharadjahs, le guépard a disparu de l'Inde depuis 1968. De nombreux écologistes sont sceptiques sur une telle réintroduction et déclarent qu'il serait plus appréciable de sauver le tigre avant d'essayer de réintroduire une nouvelle espèce[28].
Le guépard en captivité
Au 31 décembre 2010, selon l'International Cheetah Studbooks, la population de guépards captifs s’élève à 1 578 individus, répartis dans 240 établissements de 44 pays. Sur cet effectif de guépards, 79. 5 % sont nés en captivité. Seuls 323 de ces guépards sont nés dans la nature. En France, il y a 79 guépard répartis dans 18 établissements. L'un des plus notables concernant cette espèce est le Safari de Peaugres en Ardèche, dans lequel sont nés plus de 60 guépards en 23 ans, un chiffre unique en France et rare en Europe[29].
La population de guépards captifs a considérablement augmenté durant les dernières décennies, cela est dû à plusieurs organisation de programme d’élevage des espèces en voie de disparition tel que l'EEP mis en place par l'European Association of Zoos and Aquaria (EAZA). Dans le cas des guépards, les objectifs principaux sont de limiter la consanguinité, ainsi que l’étude de l'espèce. Mais plusieurs problèmes viennent freiner ces projets. En effet, la population de guépards captifs se révèlent bien plus encline à de nombreuses maladies que la population sauvage contracte rarement, tel que la glomérulosclérose, la myélolipomes et la gastrite bactérienne à helicobacter[30],[31].
L'espèce et l'homme
Étymologie
Le mot guépard est attesté en Français depuis le XVIIe siècle, importé de la langue franque d'Afrique du Nord sous la forme « gapar[d] » (parfois latinisé en gapardus), lui-même emprunté à l'Italien « gattopardo », formé de gatto : « chat », et pardo : « léopard »[32]. Cette forme ancienne doit sa notoriété moderne à un roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, Il Gattopardo (1958), porté à l'écran ensuite par Luchino Visconti.
De sa particularité, exceptionnelle chez les félidés, d'avoir des griffes non rétractiles, vient le nom latin de son genre, dont il est le seul représentant : Acinonyx, formé lui-même sur le grec ancien ἀ, préfixe privatif, κινέω/kinéô, « mouvoir », et ὄνυξ/ónyx, « griffe, ongle ». Le nom binominal complet de l'espèce est Acinonyx jubatus (du latin jubatus, qui signifie « qui a une crinière »)[33].
L'étymologie romane a été conservée dans la plupart des langues Européennes :
- « guepardo » – sa forme espagnole,
- « guepard » – sa forme allemande,
- « gepardi » – sa forme finnoise,
- « gepardo » – sa forme en espéranto.
Il existe néanmoins d'autres formes pour ce nom en Europe, par exemple :
- « lobotigre » – sa forme portugaise, qui signifie « loup-tigre »,
- « cheetah » – sa forme anglaise, un emprunt au hindî chita, qui peut signifier « panthère » ou « tacheté ».
Mythologie
Selon une ancienne légende san, le créateur organisa une course pour savoir quel était l'animal le plus rapide sur terre. Cette course opposa le guépard et le tsessebe (une antilope très rapide). Rapidement le guépard pris du retard et la victoire semblait proche pour l'antilope, mais tout à coup celle-ci tomba à terre, contre toute attente le guépard l'aida à se relever plutôt que de continuer. Pour le récompenser de son attitude généreuse le créateur en fit l'animal le plus rapide sur terre[34].
Domestication
Dès le IVe millénaire avant Jésus-Christ, les chasseurs de l'Euphrate ont domestiqué le guépard afin d'en faire un auxiliaire de chasse, tout comme les Égyptiens le firent deux mille ans plus tard. En Europe, au Xe siècle, Guillaume le Conquérant appréciait les chasses à courre originales où le guépard tenait le rôle du lévrier. L'amateur le plus cité reste cependant le Grand Moghol Akbar qui, au XVIe siècle aurait possédé près de mille guépards et traité son favori avec les égards dus à un prince[14]. À la manière des fauconniers, les dresseurs « aveuglaient » le guépard à l'aide d'un capuchon, ne le libérant qu'à l'approche du gibier. Recouvrant la vue, celui-ci se ruait instantanément sur cette cible soudaine. Seuls des animaux sauvages capturés adultes pouvaient être dressés. Des populations entières furent ainsi décimées pour le renouvellement des meutes, ce qui fut l'une des causes principales de la raréfaction des guépards, attestée dès la fin du XIXe siècle de la péninsule arabique jusqu'aux Indes, d'où les guépards ont aujourd'hui disparu. Les rares survivants sur le continent asiatique hantent une petite zone de l'Iran occidental, vraisemblablement le seul pays où l'espèce n'a pas été exterminée[2].
Importance économique
La peau du guépard était autrefois perçue comme symbole de richesse. Aujourd'hui, le guépard a une importance économique croissante dans l'écotourisme. On le trouve également dans les zoos. Des bénéfices sont également tirés de la commercialisation illégale des petits des guépards comme animaux de compagnie, le prix d'un guépard de six semaines va de 3 000 à 5 000 dollars américain. Les Émirats arabes unis sont une destination fréquente pour les importations illicites de guépards[35]. Les jeunes guépards sont achetés illégalement car les lois interdisent la propriété individuelle d'animaux sauvages et/ou menacés d'extinction.
Les guépards étaient auparavant chassés car de nombreux agriculteurs estimaient qu'ils constituaient une menace pour le bétail. L'espèce étant menacée, de nombreuses campagnes ont été lancées pour tenter de concilier l'approche des fermiers et le souhait de protection des guépards.[réf. nécessaire]
Les gouvernements des pays où le guépard vit en liberté essayent de modifier l’opinion publique quant au guépard : il n’est pas nuisible si on apprend à vivre avec lui, sa conservation est nécessaire pour l’équilibre écologique.[réf. nécessaire]
En outre, le gouvernement namibien est épaulé par la Cheetah Conservation Fund (CCF), qui travaille à prévenir les populations et à aider les fermiers à mieux vivre avec le guépard et ainsi à minimiser leur perte de bétail[36].
Notes et références
- 1 2 3 4 5 6 7 8 À la découverte du monde sauvage: Le guépard, IMP BV/Dolring Kindersley/Ltd/IMP sarl MMII
- 1 2 (en) M. Mulhsein et N. Knibbe N, Acinonyx Jubatus, Animal Diversity Web, (lire en ligne)
- 1 2 3 4 5 6 7 Référence Animal Diversity Web : Acinonyx jubatus (en)
- 1 2 Peter Jackson et Adrienne Farrel Jackson (trad. Danièle Devitre, préf. Dr Claude Martin, ill. Robert Dallet et Johan de Crem), Les Félins : Toutes les espèces du monde, Turin, Delachaux et Niestlé, coll. « La bibliothèque du naturaliste », , relié, 272 p. (ISBN 978-2603010198 et 2-603-01019-0), « Guépard », p. 44
- ↑ BROOMHALL L.S., MILLS M.G., DU TOIT J.T., Home range and habitat use by cheetahs in the Kruger National Park. Journal of Zoology, 261.,
- ↑ Marshall Cavendish, Encyclopedia of mammals, vol. 4,
- 1 2 Christine et Michel Denis-Huot, Les princes de la savane : Léopards et guépard, Paris, Éditions White Star, , 220 p. (ISBN 978-88-6112-013-6), p. 36
- 1 2 Adrienne Farrell Jackson et Peter Jackson, op. cit., p. 39
- 1 2 (en) Locomotion dynamics of hunting in wild cheetahs par A. M. Wilson, J. C. Lowe, K. Roskilly, P. E. Hudson, K. A. Golabek & J. W. McNutt, Nature no 498, p. 185–189 du 13 juin 2013.
- ↑ « Un guépard court 100 mètres en six secondes et 13 centièmes », Zigonet, (lire en ligne)
- ↑ « Cheetah Breaks Speed Record—Beats Usain Bolt by Seconds », National Geographic, (lire en ligne)
- ↑ Dandrieux, C. (1998), « Le guépard est-il génétiquement menacé ? » Rapport de mémoire demaîtrise Paris VI. 31 p.
- 1 2 3 4 5 « La génétique et les forêts de l'avenir », sur Unasylva, revue de la FAO,
- 1 2 « Article « Guépard » », sur Encyclopédie Larousse
- 1 2 « Acinonyx pardinensis », sur The Paleobiology Database (consulté le 20 avril 2012)
- 1 2 3 (en) W. E. Johnson, E. Eizirik, J. Pecon-Slattery, W. J. Murphy, A. Antunes, E. Teeling, and S. J. O'Brien, The Late Miocene Radiation of Modern Felidae : A Genetic Assessment,
- ↑ Référence UICN : espèce Acinonyx jubatus (Schreber, 1775) (en)
- ↑ « Diversité faunistique sahélo-saharienne dans la zone du massif de Termit au Niger - Vers une nouvelle aire protégée ? », 2007 (consulté le 25 août 2012)
- ↑ (en) M.E Fowler, R.E. Miller, Zoo and wild animal medicine, Paris, Current Therapie. 5th ed. Philadelphia: W.B. Saunders Company, , p. 491-501
- 1 2 Christine et Michel Denis-Huot, « Fils de la savane : Léopards et Guépards », dans Les princes de la savane, White Star, (ISBN 88-6112-013-X et 978-88-6112-013-6), p. 150-189
- ↑ (en) T. M. Caro, « The natural history of Cheetahs », Cheetahs of the Serengeti plains, Chicago, University of Chicago Press, , p. 30-47
- ↑ (en) « Cheetah do not abandon hunts because they overheat », Royal Society Publishing- Angleterre (consulté le 30 juillet 2013) http://rsbl.royalsocietypublishing.org/content/9/5/20130472
- ↑ (en) Melvin E. Sunquist et Fiona Sunquist, « Cheetah », dans Wild cats of the world, University of Chicago Press, , 452 p. (ISBN 978-0226779997, lire en ligne), p. 26
- ↑ Melvin E.et Fion Sunquist, op. cit., « Lion », p. 29
- ↑ (en) « Asiatic Cheetah », Wild About Cats (consulté le 7 décembre 2007)
- ↑ (en) « Asiatic Cheetah », WWF-Pakistan (consulté le 7 décembre 2007)
- 1 2 3 Rakesh Kalshian, Courrier international, 2001, no 544, 5 avril.
- ↑ Julien Bouissou, « L'Inde veut réintroduire le guépard sur son territoire », Le Monde, (lire en ligne)
- ↑ Communiqué sur le site officiel (20 juin 2014)
- ↑ Dr. Laurie Marker, Acinonyx Jubatus, International Studbook Cheetah, (lire en ligne [PDF])
- ↑ Stéphane Charles Ployart, Pathologie du guepard (Acinonyx jubatus), (lire en ligne), p. 104
- ↑ Article du Trésor de la Langue Française.
- ↑ Robert Laffont, L'histoire des noms des mammifères, p. 137
- ↑ (en) Paul Tingay, « Cheetah », dans Wildest Africa, Struik, , 240 p. (ISBN 9781868725793, lire en ligne), p. 98
- ↑ CITES Afrique, vol. 3 (lire en ligne [PDF]), chap. 3
- ↑ V. Saint-Marc, « Assurer la survie du guépard (Acinonyx jubatus) en Namibie : l'action du Cheetah Conservation Fund. », G. Chapron, F. Moutou, L’Étude et la Conservation des Carnivores, Paris, Société Française pour l'Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM), , p. 61
Sources et bibliographie
- P. Jackson, A. Farrel Jackson, Les Félins. Toutes les espèces du monde, Del. & Niestl., Lausanne, Paris, 1996, 272 p.
Voir aussi
Articles connexes
Références taxinomiques
- Référence CITES : espèce Acinonyx jubatus (Schreber, 1775) (+ répartition) (sur le site de Species+) (en) (consulté le 21 mai 2015)
- Référence CITES : taxon Acinonyx jubatus (sur le site du ministère français de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement) (fr) (consulté le 21 mai 2015)
- Référence ITIS : Acinonyx jubatus (Schreber, 1775) (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Acinonyx jubatus (en)
- Référence NCBI : Acinonyx jubatus (en)
Liens externes
- Référence UICN : espèce Acinonyx jubatus (Schreber, 1775) (en) (consulté le 21 mai 2015)
- Référence CITES : espèce Acinonyx jubatus (Schreber,1775) (+ répartition) (sur le site de l’UNEP-WCMC) (fr+en)
- Référence Fonds documentaire ARKive : Acinonyx jubatus (en)
- Fiche de la IUCN/SSC Cat Specialist Group sur Acinonyx jubatus (en)
- Le fond de conservation des guépards (Cheetah Conservation Fund) (en)
- Eco-Ethologie, Plasticité et survie du guépard (Acinonyx jubatus) en Afrique (June 2003)
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